ALPHA MOUNTAIN « Alpha Mountain » (sortie le 28/10/2022 - chronique)

Le 27/10/2022

Un excellent lead vocal à deux voix qui rappelle un autre duo de haute volée  : Glenn Hughes et Joe Lynn Turner.

Groupe : Alpha Mountain
Origine : France
Album : Alpha Mountain (28/10/2022) - Chronique d'album
Genre : Hard Rock, Power Rock, saupoudré d'éléments de rock progressif
Label : Vallis Lupi
Par Dam'Aël

Alpha mountain

LE GROUPE :

Alpha Mountain est un tout jeune groupe qui n'a pas encore soufflé sa première bougie mais qui est loin de nous offrir de simples gazouillis tant le line-up qui le compose est monumental. Et le logo de la formation l'exprime très explicitement en nous tournant vers cette chaîne magistrale de Tantalus au sud ouest de la Colombie britannique située au Canada. Une montagne imposante et un groupe qui impressionne tout autant avec ses cinq membres au CV plus que rempli. A l'origine du projet Steph Honde (Café BertrandHollywood MonstersNoN) et Butcho Vukovic (Watcha, Last Temptation) qui désirent en partie mettre en évidence sur cet opus un double lead vocal masculin. Deux bassistes complètent le duo, Fred Schneider (LAG I RUNAdrian Byron Burns) et Pascal Baron (SSB - Sloane Square BandYarol Poupaud) qui se partagent la quatre cordes sur les pistes 4, 6, 8 et 9 pour Fred et 1, 2, 3, 5, 7, 10 et 11 pour Pascal. La batterie est assurée par Eric Lebailly bien connu pour avoir travaillé avec le groupe Adagio ainsi qu'avec Louis Bertignac. Nul n'est à préciser que la six cordes sera bien évidemment maniée avec talent, vigueur et excellence par Steph. Vous l'avez compris des musiciens largement  à l'aise dans leurs baskets, se retrouvant sur un terrain de jeu qu'ils connaissent parfaitement dans un seul et unique but, celui de nous offrir un moment sans équivoque magique et texturé à souhait au vu des expériences de chacun.

Alpha mountain logo

ALBUM : ALPHA MOUNTAIN

2607 ! Non ce n'est ni l'année de sortie de cet album, ni la hauteur de cette montagne radieuse (encore que ses 2306 m d'altitude n'en sont pas si éloignés), mais le temps qu'il nous faudra au minimum accorder à cette galette pour nous dévoiler l'intégralité de ces onze morceaux. J'imagine que certains en désirent la conversion : 43'27. Et si une présentation de sa durée en secondes paraît épique, une partie de sa réalisation ne l'est pas moins. Pourquoi me demanderez-vous ? Alors sortons crampons, casques de protection et bâtons pour escalader ce processus de composition. En effet, une partie de l'album a été réalisée à partir de lignes de chant exécutées a capella par Butcho, lesquelles sont issues d'une technique de mash-up sur bande sonore de titres appartenant à certains groupes très connus comme les Rolling Stones, David Bowie, Thin lizzy, Stevie Wonder et autres. Un processus de composition atypique mais que maîtrise parfaitement notre artiste Vukovic pour en avoir présenté quantité - et qualité - sur les réseaux sociaux. A Steph de s'agripper haut et fort à des lignes de chant qui forcément varient un tant soit peu car peu de groupes enregistraient au clic dans les années 70, 80 ; or poser des patterns instrumentaux sur ordinateur à partir de tels enregistrements équivaut à une belle escalade sur des sommets plus que défiants. Un bel exercice pour Steph dont il a su s'affranchir avec une aisance certaine. L'autre partie de l'opus suit quant à lui, un processus beaucoup plus classique et habituel, celui de poser des harmonies vocales sur un instrumental déjà établi. Au total quinze titres seront réalisés pour une sélection finale de onze morceaux. Un gros travail en amont qui s'articule malgré tout avec une vivacité d'exécution globale étonnante : rapidité de composition, vélocité d'enregistrement, célérité de mixage. Une semaine pour chacune de ces étapes. Steph Honde dégaine plus vite que son ombre... on ne se demande pas quelles ont été les bandes dessinées de son enfance... Jolly Jumper ferait-il partie de l'écurie Alpha Mountain?

Alors allons découvrir les onze sommets de cette chaîne musicale bien française.

1. Serenity (5:00)

Serenity donne le clap de départ et une entrée directe dans cet album riche en énergie et variations. Cadencé et très groovy, le morceau nous offre un excellent aperçu du duo que Butcho et Stéphane sont capables de réaliser au chant : un véritable lead vocal à deux voix qui s'imbriquent à la perfection tel un jeu de Lego ou les pièces d'un puzzle, à vous de choisir laquelle de ces distractions vous préférez. En attendant ces cinq premières minutes sont exquises et ne sont pas sans rappeler un groupe mythique à la couleur violette très profonde; D'ailleurs Steph. s'amuse allègrement à nous en livrer un clin d'oeil évident sur  la note finale de "I lost my mind, I lost control"(1'01) avec un contrôle parfait et une maîtrise qui pourraient faire vibrer un certain Gillan. Les rimes du texte sont en parfaite adéquation avec la mélodie, mais cela nous n'en doutions pas car nous connaissons cette capacité chez Butcho Vukovic à livrer de façon récurrente d'excellentes lignes de chant quel que soit le genre musical délivré. Les claviers qu'auraient sans doute apprécier de jouer Don Airey ou feu Jon Lord sont assurés par Honde. Ce titre a été proposé sous forme d'un lyrics-video-clip le 8 octobre dernier que je vous laisse découvrir ici :

2. All in Vain (5:03)

All in Vain est le premier clip-video, sorti le 10 septembre dernier, qui martèle sauvagement que le combat est à tous les étages, nécessitant efforts, efforts, et encore efforts... En vain pour la plupart du temps au vu de l'actualité et de la récurrence des problèmes de l'Humain. La basse de Pascal Baron est magnifiquement mise en avant sur ce titre, faisant la part belle à cet instrumental dynamique et martelant. Le chant se fait sur des tonalités différentes mais laisse la place à certaines envolées dans les hauteurs pour Steph Honde qui nous rappelle sa capacité reconnue à fournir une belle gamme de vocaux. Le solo de guitare est "chiadé" tout en restant très mélodique et la batterie structure parfaitement le morceau en claquant avec un savoir faire que l'on reconnaît à Eric Lebailly depuis très longtemps, et marquant les points forts de l'instrumental ; ce qui génère une texture travailée sur ce All in Vain. Alors je précise malgré tout qu'il m'a fallu plusieurs écoutes de cette seconde piste pour l'appréhender totalement, ne me demandez pas pourquoi, sans doute un alliage musical à la formule plus complexe... La question reste ouverte.

3. It’s Tough (3:03)

Très fédérateur malgré un instrumental peut-être un peu plus alambiqué sur trame solide de mélodie. Alpha Mountain nous donne une envie soudaine, cheveux au vent, bras en l'air, de bouger notre popotin et chantonner sur le refrain de  It’s Tough  et ses "wouo wouo wouo" et "yé yé yé". Un titre joyeux malgré la dureté ambiante du quotidien et une basse légèrement plus sombre.

4. A Deep and Real Sad Song (6:09)

Superbe opposition vocale dans cette introduction de A deep and Real Sad Song avec un chant du genre plutôt "crooner" pour Steph et le second imprégné d'un Yin très aérien pour Butcho : assez époustouflants ces deux magiciens de la voix! Cette balade qui s'articule sur des cymbales légères livrées par Eric et une basse ronronnante jouée par Fred, offre des plages évolutives pour nous embarquer dans son paysage mélancolique. La guitare à la Ritchie Blackmore vient compléter ce tableau musical que Renoir aurait certainement su traduire en couleurs hautement émotionnelles. Cette quatrième piste est magnifique et donne une preuve supplémentaire du talent de chacun des cinq membres de Alpha Mountain. L'écoute multiple nous aspire toujours plus en profondeur dans cette toile sublimissime. N'hésitons pas à la consommer sans modération, l'ivresse y est extrêmement bénéfique. Coup de cœur!

5. It’s Up To You (5:21)

C'est un morceau puissant qu'Alpha Mountain nous délivre pour accompagner son message It's Up To You. Butcho joue la performance dans cette puissance vocale, cotoyée par des motifs instrumentaux particulièrement lourds et tout aussi forts. Une pointe arabisante saupoudre un petit peu de fraicheur dans ce titre qui pourrait avoir sa version Doom sans trop de difficulté me semble-t'il. Allez je me laisse vous confier, et je demande au quintet de bien vouloir laisser faire mon imagination, que je me suis permise d'entendre des "Sam" en tout arrière plan des chœurs (Les amateurs de Watcha comprendront).

6. A Memory Trace (5:31)

Nouvelle pause et autre place à une  seconde balade qui s'articule sur une composition assez magistrale. Ces habitués du Hard Rock, du Blues savent s'habiller avec délicatesse d'un doux mouvement introduit par de l'électro-acoustique soyeux. Alpha Mountain nous invite à une dance langoureuse et tendre sur tonalités envoutantes et charmantes. Quel panel, quel talent! Que de magie, un voyage qui partage le monde des genres musicaux. L'instrumental sait offrir une parfaite évolution d'énergie qui imprimera notre mémoire de traces indélébiles tant ce titre est magnifique. Guitare, basse, batterie, chants créent ce cocktail subtile A Memory Trace. Leur second opus, si seconde galette est d'actualité, aurait toute légitimité à se nommer Alchimie.

7. Bad Days (4:24)

Les Bad Days peuvent parfois donner la rage, cette rage de vivre couplée d'une énergie prête à décoiffer tous les chauves qui trainent sur son passage et décoiffer les brush les plus laqués. Eric Lebailly assène l'idée en introduisant des blast beats sur le Hard Rock d'Alpha Mountain. Et bien lui en a pris, c'est très bien placé et super bien vu. Vous l'avez compris, il s'agit d'un morceau rapide, énergique qui malgré tout sait allier des chœurs assez doux en contraste total avec la dynamique du titre. Butcho sait aussi faire des choix très judicieux pour étoffer ses lignes de chant. 

8. The Thin Red Line (3:28)

Atypique! Le combo s'aventurait-il à franchir cette Thin Red Line dans cet album? Il semblerait que oui puisqu'il sort en effet des sentiers battus en balayant d'un revers de main les structures classiques couplets/refrains, sur cette huitième piste. Un libre cours à l'émotion, aux souvenirs, à tout... J'ai aussi laissé filer mon imagination ou mon interprétation en m'accordant une légère escapade vers un Goodbye Marylou à partir de quelques notes de guitare en milieu de morceau. Oui et alors!..

Ce morceau m'amène à préciser que cet album n'a pas qu'un seul fil conducteur; il arpente le genre tel un arachnide qui explore sa propre toile d'araignée. 

9. Chasing the Wind (3:44)

Suggestion :

  • Ecoutez une ou deux fois ce Chasing The Wind
  • Allez écouter Heroes de David Bowie
  • Ré-écoutez Chasing The Wind et laissez-vous aller
  • Petit complément, rappelez-vous l'un des process de composition expliqué plus haut.

Stéphane a construit tout l'instrumental à partir du chant a capella de Butcho qui lui-même s'est forgé sur la bande son du titre Heroes de David Bowie en y transformant totalement la ligne de chant originelle. Assez bluffant et particulièrement original cette façon de créer. Chasing the Wind fait aussi partie de mes coups de cœur.

10. Don’t Go Astray (3:15)

Ce morceau prêche la belle parole, toujours sur mélodie évidente et groove qui auraient sans doute plu à un certain Bowie. Les paroles sont frontales, la musique directe avec pour mission de retranscrire les années divines du Hard Rock en version Alpha Mountain 2022.

11. What’s Going Wrong (4:02)

L'album se conclut sur une nouvelle balade qui signe aussi le talent du combo dans les mid-tempi, sachant délivrer émotion, délicatesse et sensibilité avec beaucoup d'élégance. Elton John dans les parages se serait peut-être invité, en guest, sur l'introduction de ce What's Going Wrong... Oui je sais, on sort du cadre et... A L O R S!!!

NOTRE AVIS :

Cet opus Alpha mountain met en exergue  une double qualité. Celle d'un excellent lead vocal à deux voix sur tessiture medium/aigüe pour Butcho et basse pour Steph. qui rappelle un autre duo de haute volée Glenn Hughes et Joe Lynn Turner, mais aussi celle d'une qualité de composition et d'une base rythmique véritablement solide, technique, dynamique et très groovy. Tout un chacun prendra vite conscience des influences qui ont orientées ces onze morceaux (Stevie Wonder, Pink Floyd, Deep Purple, Dio) ainsi que les différentes expériences de chacun des membres qui en constitue la formation. Un album instinctif, organique et sincère qui titille un tant soit peu et laisse la place à l'erreur, telle que cela peut se produire en live. A écouter et surtout ré-écouter pour en aborder tous les méandres et subtilités ; un multi-facette cohérent qui fait voyager.

On note que la pochette très révélatrice du projet, est réalisée par Tristan Greatrex (UFO, MSG, Lionheart…), que l'album sort sur le label français Vallis Lupi (label de production et de promotion musicale rock | alt | art | prog) et est distribué par InOuïe distribution en france et à l'international. Je rappelle que le mixage et le mastering sont assurés par Stephane Honde et que les enregistrements de la basse et la batterie ont été confiés à Fabien Giordani du Fatlab Studio (Avignon).

Tracklist : 43'27 soit 2607"

1. Serenity (5:00)
2. All in Vain (5:03)
3. It’s Tough (3:03)
4. A Deep and Real Sad Song (6:09)
5. It’s Ut To You (5:21)
6. A Memory Trace (5:31)
7. Bad Days (4:24)
8. The Thin Red Line (3:28)
9. Chasing the Wind (3:44)
10. Don’t Go Astray (3:15)
11. What’s Going Wrong (4:02)

 

LES LIENS :

Alpha Mountain

https://vallislupi.bandcamp.com/album/alpha-mountain

vallislupiproductions

inouiedistribution.pro

Fatlab Studio

 

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