« Tellus Timeline » s'adresse à un public AOR plutôt ouvert, cependant que l'amateur de hard, d'abord accroché, se perdra au fil de l'album. Par Ahasverus
Cinquième album pour Autumn's Child, groupe mené par son chanteur et principal compositeur Mikael Erlandsson. Le Suédois reste fidèle à ce qu'il faisait avec Last Autumn's Dream.
« Tellus Timeline » s'ouvre avec « A Strike Of Lightning », un titre anthémique, façon Eclipse.
L'album reste sur cette dynamique durant les trois premiers moceaux puis les muscles cèdent à des morceaux cajoleurs qui n'hésitent pas à recourir aux grosses ficelles de l'AOR (« Here Comes The Night », « On Top Of The World », « This Is Goodbye », « Never Surrender »).
Cherchant la petite bête, on déplorera un manque d'audace dans le riff, mais on n'enlèvera pas à la guitare sa belle virtuosité et à la voix son timbre particulièrement accrocheur.
« Tellus Timeline » force également l'admiration pour la capacité qu'a Autumn's Child à proposer des mélodies mémorables (« We Are Young ») aux arrangements bien au delà du service minimum (le saxophone de « Juliet » ou la voix féminine de « Gates Of Paradise »). De là à dire que l'écoute passionne de bout en bout, il y a un pas qu'on peine à franchir.
Si les surprises existent dans la FM d'Autumn's Child, elles nichent plutôt dans ses choix pop rock 70's à la Beatles (« Around the World in a Day », « Come And Get It », « I Belong To You »). Le contrat AOR est pourtant rempli et l'écoute reste agréable.
« Tellus Timeline » s'adresse à un public AOR plutôt ouvert, cependant que l'amateur de hard, d'abord accroché, se perdra au fil de l'album.
« Tellus Timeline » est disponible depuis le 19/01/2024 chez Pride & Joy Music.
Tracklist :
1. Strike Of Lightning,
2. Gates Of Paradise,
3. Here Comes The Night,
4. We Are Young,
5. Around The World in a Day,
6. On Top Of The World,
7. This Is Goodbye,
8. Juliet (feat. Jim Jidhed),
9. Come Get It,
10. Never Surrender,
11. I belong To You
Durée totale : 47mn env. Line-Up :
« Teenage Rebel » est le rendez-vous sur objectif de tout amateur de rock mélodique ! Par Ahasverus
NESTOR revient avec un deuxième album.
La formation suédoise avait décroché le pompon avec son premier long format, « Kids In A Ghost Town ».
Sur le papier, le pari semblait voué à la confidentialité. Voila un groupe de copains originaires de Falköping, en Suède, qui commence son parcours à la toute fin des années quatre-vingt et qui se sépare un peu plus tard, après deux EP. L'histoire du rock n'en a rien retenu.
On se sépare, on reste amis. Ils disent tous ça, les mecs. Tous les mêmes !
Sauf que durant la pandémie COVID-19, Tobias Gustavsson (chant) rappelle ses camarades et leur propose de faire l'album que Nestor n'avait jamais enregistré. Un bon sujet de film, tiens, un bon titre aussi : Trente Ans de Silence. Silence, oui, pour Nestor. Mais les musiciens, eux, ont mûri, bourlingué, gagné chacun en expérience.
L'album est bouclé en 2021. Il s'appelle « Kids In A Ghost Town ». Il tape en plein dans le hard mélodique, avec pour influences la FM des 80's, Journey, Foreigner, Bon Jovi...
Et ça marche ! Des morceaux comme « On The Run » font carton plein ! Nestor impose une identité rétro clairement revendiquée, un côté décalé totalement assumé, et surtout un parfum musical légèrement suranné, véritable madeleine de Proust servie sur des mélodies cajolantes emballées dans des arrangements soignés.
Tant et si bien que le groupe est signé par le géant autrichien Napalm Records, ce qui n'est pas à la portée du premier album venu !
Ca marche même tellement bien pour Nestor qu'il partage la scène avec Alice Cooper, Def Leppard, et qu'il fait un rêve éveillé : la première partie de Kiss à Stockholm !
Remis de ses émotions, Nestor revient sans droit à l'échec en 2024 pour un second album : « Teenage Rebel ».
Un artwork malin place Nestor dans une chambre d'ados au milieu des icônes des années 80, comme Sylvester Stallone ou encore Samantha Fox, qui partageait le titre « Tomorrow » sur leur premier album.
Les Suédois présentent « Teenage Rebel » ainsi :
« Teenage Rebel se déroule à l'époque glorieuse où nous étions jeunes, confiants et où l'avenir était rempli de possibilités infinies et de réflexions sur l'époque actuelle. À bien des égards, ce nouvel album est la suite de Kids in a ghost town, et nous avons hâte que vous l'écoutiez. »
On ne contredira pas Nestor : « Teenage Rebel » est dans la ligne jetée par son prédécesseur, avec des morceaux de rock mélodique finement ciselés, qui vous pénètrent rapidement et qui restent en tête. A commencer par le morceau qui donne son titre à la galette et par l'efficace « Caroline », l'un des singles qui précédait la sortie de l'album. La chanson va crescendo et tient ses promesses jusqu'à sa dernière note, avec une écriture précise et efficace. Ca doit être bien sympa à découvrir en live.
Le groupe disait à propos de ce single :
« Caroline est une histoire de temps et de mouvement enveloppée dans une histoire de jeunes cœurs. Le clip se déroule dans un vieux train des années 50 qui symbolise le voyage intérieur d'une jeune âme fatiguée. »
Autre titre mis en avant par le groupe, « Victorious » :
« Victorious parle de suivre son cœur et de refuser d'abandonner ! Nous appliquons ce principe comme ligne directrice depuis le début de notre carrière, la fin des années 80, et c'est génial de le résumer dans une chanson comme Victorious. »
Mais « Teenage Rebel » ne se résume pas aux deux singles que vous avez pu entendre passer : « Addicted To Your Love » est un rock mélodique percutant ; « Unchain My Heart » et « Last To Know » sont d'une grande sensualité ; la ballade « The World That Got Away » touchera un public bien au delà du monde du rock ; « 21 » propose une accélération significative tout en gardant de beaux arrangements...
Particulièrement bien mené, « Teenage Rebel » propose une suite savoureuse à « Kids In A Ghost Town », dont il perpétue l'esprit. Il semble qu'une place était réservée pour Nestor dans le monde du rock : en deux albums le groupe suédois donne l'impression d'avoir parcouru le chemin que d'autres ne feront jamais en vingt, tant il y a de maturité dans sa musique. « Teenage Rebel » est en 2024 le rendez-vous sur objectif de tout amateur de rock mélodique !
L'album est disponible chez Napalm Records. Sortie le 31/05/2024. Lien de precommande :
Revolution Saints sait être caressant autant qu'il fait parler la poudre.
Par Ahasverus Revolution Saints est né sous l'impulsion de Serafino Perugino, le président de Frontiers Records, coutumier du fait.
Le supergroupe concentre autour de la voix de Deen Castronovo (Journey, The Dead Daisies) les talents de diverses formations bien établies (Night Rangers, Whitesnake) qui collaborent avec le claviériste multi-instrumentiste Alesssandro Del Vecchio (Hardline) qui prend en charge les compositions.
Depuis 2015, Revolution Saints enchaîne les albums de hard FM de bonne tenue.
En 2022, Dough Aldrich (Whitesnake) et Jack Blades (Night Rangers) quittent la formation pour laisser place à Jeff Pilson (Dokken, Foreigner) à la basse et à Joel Hoekstra (Night Ranger, Whitesnake) aux guitares.
En 2024 arrive le cinquième long format de la formation. Il est livré dans un artwork de Stan W Decker.
Les chiens ne font pas des chats : nous avons toujours affaire à un album de hard FM parfois lumineux (« Fall On My Knees ») qui bétonne ses arrangements et où les choeurs sont suivis au cordeau sur un terrain balisé d'un côté par Journey, de l'autre par Whitesnake.
Alessandro Del Vecchio, qui n'en est pas à son coup d'essai en matière de supergroupe, sait utiliser les talents mis à sa disposition et il compose un album particulièrement présentable et aux mélodies fortes (« Divine Wings »). Notons que le sieur Del Vecchio est aussi à la production et qu'il contribue aux claviers et aux chœurs. Son approche souvent AOR (« No Turning Back ») ne dédaigne pas un hard mélodique et dynamique (« Will I See You Again »).
Sachant faire taper du pied (« Been Said And Done »), Revolution Saints peut être caressant (« Show Me Your Light », « Changing My Mind ») autant qu'il fait parler la poudre avec une lead guitare délicieusement volubile dont les enluminures valent bien une mention (« Save All That Remains », « Fall On My Knees »).
L'ensemble est bien fait, cela va sans dire, peut-être un peu moins accrocheur que ne l'était « Eagle Flight », son prédécesseur, mais il s'écoute agréablement et l'opus sait trouver son rythme.
« Against The Winds » est sorti le le 9 février via Frontiers Music.