Pauletteest un power trio guitare/basse/batterie assorti d'un chant à deux voix. Il cite pour influences Deftones, Queens of The Stone Age, Lucius, les derniers albums de Jack White, et Rage Against the Machine.
Pour illustrer son univers il a présenté le 10/03/2023 un premier single-clip intitulé… « Paulette » !
Le groupe précise :
« Ce morceau date des frémissements de la création du groupe. Il a traversé des étapes bien différentes, il a été tordu, étiré, remanié, mouvementé, réécrit. Il est lustré d’une pointe de sueur et de fierté. Nous nous sommes inspirés de plusieurs esthétiques musicales pour le confectionner. Son sujet : Paulette se libère, elle sort de son corps et danse. Mais comment imaginer un premier album sans vous décrire notre muse dont nous portons le nom ? »
Paulette est de fait le nom d'un mannequin, muse du trio présente sur scène et au centre des textes. Ce clip raconte sa naissance « à partir de matières brutes, de terre, de peintures, paillettes d’or, de lumières ».
« On va vous parler de Paulette » dit la chanson. Le trio développe son intention : « Pour les inspirations nous avons eu beaucoup d’éléments éclectiques : la macro photographie utilisée en publicité, en studio mais également en nature ; quelques effets légèrement désuets inspirés des films de série B des années 80 (“Evil Dead” de Sam Raimi, “Braindead” de Peter Jackson ou encore les films de John Carpenter pour leurs narrations particulières et leurs mises en scène originales) ; pour les teintes, les textures et le grain de l’image Carpenter Brut nous a plu (faisant lui-même référence aux séries B des années 80, il nous paraissait donc logique de s'inspirer de son esthétique ancienne mais traitée de façon plus moderne afin de boucler la boucle). Enfin, parmi quelques références (en vrac) de compositions de plans, d’esthétique et de rendu de post production : l’introduction du manga et du film “Ghost in the Shell” de Masamune Shirow et Rupert Sanders nous ont marqué pour la naissance d’un être créé de toutes pièces ; et l’esthétique très granuleuse et monochrome de “Fear of the Dawn” de Jack White nous a particulièrement plu pour le final du clip de Paulette. Pour ce qui est des teintes nous avons conservé autant que possible les dominantes de bleu et d’or qui sont à la fois les couleurs du groupe mais aussi du mannequin. » Rendez-vous le 31/03/2023 pour une sortie digitale et en CD, avec une release-party le même jour à Brest (Salle du Clous). Alors bonne fête, Paulette !
Johnny Montreuil impose ses rouflaquettes et sa caravane sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger ! Par Ahasverus Johnny Montreuil c'est d'abord Benoît Dantec, éducateur spécialisé auprès d’enfants déscolarisés, rugbyman (niveau fédéral 2). C'est à vingt-cinq ans que ce Clamartois d'origine (il a poussé non loin du Tapis Vert) décide de se consacrer pleinement à la musique et devient Montreuillois par hasard. Il l'explique au journal Le Parisien :
« J'ai débarqué ici avec mon premier groupe, au hasard d'une colocation, et je m'y suis senti tout de suite à l'aise, beaucoup plus qu'à Paris. Les musiciens, les studios, les petits bars kabyles : ça fourmille. »
Benoît fait ses premières avec Les Princes Chameaux. Puis le nom de Johnny Montreuil jaillit, éclate, comme un blague ringarde. Il confie à Skriber :
« J’étais rue de Paris à Montreuil. Les Princes Chameaux battaient un peu de l’aile. Je me suis mis à adapter en français certains des morceaux de Johnny Cash qui me plaisaient beaucoup, pour vraiment creuser le sens de ses chansons. Je voulais aussi les remettre au goût du jour, sortir de la country made in Kentucky, pour faire ces adaptations à la sauce montreuilloise, bien banlieusarde. D’où Johnny Montreuil. »
Un blaze d'Apache qui se marie bien avec le surnom d'Emilio Castiello, alias Geronimo (violon, mandoline), rencontré rue de Bagnolet, à Montreuil bien sûr. Le duo recrute Tatou (Jacques Navaux) pour la batterie et enregistre un cinq pistes en 2012. Johnny Montreuil est né. Restait à graver son aventure discographique.
« Narvalo City Rockerz » (2015)
Une aventure qui s'ouvre au son d'un rockabilly percutant (« Avec Mes Dents ») tandis que Ronan Drougard (guitare électrique) et Kik Liard (harmonica) étoffent désormais la formation.
Sous les saillies d'une guitare distordue, de l'harmonica, du violon, « Narvalo City Rockerz » propose un son immédiatement original. Vintage et western (« Riton »), typé 50's/60's, il offre pourtant des points saillants de modernité au milieu d'un brassage foutraque à la Mano Negra. Coté lyrics, Johnny Montreuil regarde le pavé, usant volontiers d'un argot de banlieue. Vibrant comme un Jonasz (« J'Suis Le Vent », « Oh Liège »), il se fait crooner pour Gigi Pantin (« Bois de l'Eau »), évoque ses souvenirs d'Algérie avec Rachid Taha (« L'Amour Au Balcon ») et compose au final un album de rockabilly manouche détonant qui ne choisira pas entre le rêve américain (« Le Coeur Qui Saigne ») et les Balkans (« That's Allright Mercedes »), pareillement imprégné par la musique tzigane de ses voisins de terrain vague et par le rock de Presley, de Chuck Berry, de Johnny Cash.
« Narvalos Forever » (2019) « Chiner la Feraille » ouvre ce second album en mode vintage, faussement rétro avec sa contrebasse, son harmonica et ses choeurs cajuns. Country, folk, rock, americana, western (« So Long Taulard »), le Johnny Cash du 9-3 enfonce le clou des 50's en déroulant un road-trip savoureux.
Exit les influences manouches, Géronimo et son violon s’en sont allés, et Steven Goron remplace désormais Tatou à la batterie. Ce line-up resserré se retrouve autour d'influences américaines qui courent des années 1920 aux années 1950, se passant le témoin du blues au rock N' roll (« Pourvu qu'ça Glisse »). Les rythmiques se font aussi simples et efficaces que celles du Man In Black (« C'est des Morts », « Avant Gangster »). Textuellement, le fils de syndicaliste n'a pas oublié ses préoccupations sociales : il porte la liberté sinon en étendard, au moins en bandoulière.
Pensé pendant la pandémie à laquelle se réfère le titre « 5 Minutes », « Zanzibar » s'ouvre sur une chevauchée instrumentale à la Enio Morricone (« Ciao Narvalo »). Elle annonce l'arrivée en ville de Johnny Montreuil et sa bande. Brassant le folk, le blues, le rock, et l'americana, ce troisième long format reste ouvert aux musiques du monde et se pare des couleurs de l'Afrique lors d'un blues avec Fixi, Guimba Kouyaté, David Chalumeau et Diane Renée Rodríguez (« Les Goémons »). Il flirte aussi le temps d'un calypso avec Rosemary Standley, avec qui Johnny Montreuil partage un appétit pour Johnny Cash (« Vers les Îles »). La chanson française n'est pas oubliée puisque c'est bien à Renaud que les « Visions de Manu » rendent hommage. Tantôt vrombissant (« Ses Amours », « Zanzibar ») tantôt mélancolique (« I Heard That (Lonesome Whistle) »), « Zanzibar » impose les rouflaquettes et la caravane de Johnny Montreuil sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger !
L'ambiance générale installée par Arborn reste chaleureuse, tamisée, douce jusque dans ses thématiques les plus sombres.
Par Ahasverus Stéphane Leborgne, alias Arborn (le borgne en langue bretonne), est un auteur-compositeur-interprète-multi-instrumentiste et producteur français.
On lui doit notamment le « Tour du monde en 80 instruments », un projet musical et pédagogique, ainsi que le « Merveilleux Voyage d'Alan, des Côtes Bretonnes aux Terres Africaines » un conte qui permet de découvrir une quarantaine d'instruments ethniques. Il a enfin, en 2017, sorti un premier long format aux compositions toujours très recommandables qui mélangent bombarde, percussions, piano, cornemuse, orgue, flute et encore harmonica : « Le Banquet des Moutons ».
Arborn revient le 08/09/2023 avec treize nouveaux titres pour un deuxième album, « Se Jouer », qu'on accueille avec bienveillance et curiosité.
Ce nouvel opus présente une variété française légèrement imprégnée de folk (« Ca Me Va d'Être Moi », « Rien Ne s'Oublie »), de blues (« Souveraine »), de rock (« Ivre de Nuit », « Vainqueurs et Vaincus »), largement saupoudrée d'influences celtiques (« Le Rire de Mary », « L'Homme A La Cornemuse », « La Fille Au Parapluie »). Il se fait généreux et musical, laissant une impression d'agréable simplicité même quand ses instrumentations s'avèrent riches et variées. Il est une suite de mélodies fluides aux allures autobiographiques (« Le Locataire », « On T'Aime Encore Suzy », « La Fille Au Parapluie »), en tous cas intimistes, parfois graves et impliquées (« Pour Un Monde Meilleur » ). Le tout est bien écrit (Arborn a collaboré dans ce domaine avec Boris Bergman, le parolier de Bashung) et l'ambiance générale qu'il déroule reste tamisée, chaleureuse, douce jusque dans ses thématiques les plus sombres. Si le propos de « Se Jouer » n'est pas de vous faire headbanguer vous pourrez tout de même taper du pied quand les guitares viendront vous chercher (« Le Locataire »). « Se Jouer » est surtout une nouvelle proposition de la scène française, séduisante, soignée et bien autoproduite. Elle n'est pas dépourvue d'originalité et vous aurez plaisir à découvrir sa signature.