Groupe : Croak
Album : Unclean Animals (2020)
Genre : Metal
Origine : France/Canada
Par Ahasverus
Le Groupe :
Croak est un projet créé par le chanteur/guitariste Mathieu Madani, (anasazi) et par le chroniqueur/reporter/chanteur montréalais Pite Gaillard, (Somdravz). Le guitariste Bruno Saget ( Blackdust /Anasazi), le bassiste Christophe Blanc-Tailleur (Anasazi) et le batteur Alex D. (batterie) complètent le line-up.
Croak revendique pour influences Pantera, Anthrax, Metallica, Alice In Chains et Megadeth et Sepultura.
Formé en 2011, le groupe compte deux EP : en 2013 “Croak” et en 2016... “Croak II” !
En 2020, il revient avec un premier album :
"Unclean Animals"
L'Album :
"Unclean Animals" est un neuf pistes pour environ trente-huit minutes.
Il est mixé et masterisé par Tristan Klein à Rennes. (A noter que Tristan Klein serait également aux manettes pour le mixage du prochain Anasazi, qui s'appellerait "Cause & Consequences".)
Le même Tristan Klein gratte ses cordes sur la dernière piste de l'album, "People Passing By", seul morceau chanté par Mathieu Madani (le micro est laissé pour le reste à la charge de Pite Gaillard).
L'artwork d'Unclean Animals est signé Grégory Migeon, qu'on connait notamment pour les superbes pochettes réalisées pour Anasazi.
Croak privilégie les mid-tempos lourds, même s’il est capable de vous laisser sur place à l'accélération (Damned, Burned Inside). Agressif et inquiétant, il lorgne plutôt vers l'héritage de Pantera que sur celui de Dream Theater. Madani et les siens nous entraînent ici à mille lieues des passes aériennes d'Anasazi, avec un son très bas et des guitares agressives (Cold Blood Ashes, For Those Who Live Into The Void). Le chant est vindicatif et rugueux, au diapason avec les guitares/basse ; Il ressort de tout ça une sensation de puissance et d'agressivité.
“Unclean Animals” est donc un album carré des épaules, bien assez pour imposer à votre CDthèque son Metal lourd et moderne . C’est du bel ouvrage, très crédible, on ne peut qu’applaudir et vous conseiller d'aller l'écouter.
TREMONTI l'enfant chéri des critiques ?
On le dirait bien à la lecture des webzines français ! Dès 2010 le guitariste de Creed et d'Alter Bridge envisageait d'utiliser du matériel de composition qui ne convenait ni à l'un ni à l'autre de ses groupes. Deux ans après sortait « All I Was », le premier Tremonti. En 2025, avec une équipe presque inchangée, Tremonti fait l'unanimité avec son sixième album, « The End Will Show Us How ».
Retour sur six galettes de metal moderne... Par Ahasverus
. All I Was - 2012 Line-up : Mark Tremonti (chant, guitare), Eric Friedman (guitare, basse, chant), Garrett Whitlock (batterie)
Pour son premier album en nom propre, Mark Tremonti bétonne sa production en faisant appel à Michael Baskette (Alter Bridge, Limp Bizkit) auquel il est toujours fidèle, et à Ted Jensen (Eagles, Green Day). Dès le premier titre le songwriting est intéressant, alternant riffs grunge (« Leave it Alone », « Brains ») et accélérations thrash (« So You're Afraid », « You Waste Your Time »). « All I Was » peut tout aussi bien évoquer Metallica (« Giving Up ») que Pearl Jam (« Proof »), tout en imposant une touche personnelle et unie. L'expérience parle, la réussite est certaine, y compris pour le chant que le frontman maîtrise parfaitement mais qu'il n'aura de cesse d'améliorer. Sombre et mélodique, « All I Was » prend place dans les charts autrichiens et néerlandais. Il entre dans le peloton de tête de divers classements US. Pari plus que réussi pour Tremonti.
. Cauterize - 2015 Line-up : Mark Tremonti (chant, guitare), Eric Friedman (guitare, chant), Wolfgang Van Halen (basse, chant), Garrett Whitlock (batterie)
Misant sur la même équipe de production et renforçant sa section rythmique par Wolfgang Van Halen, qui lui confère aussi un regain de visibilité, Tremonti accentue la partie thrash de sa musique (« Radical Change », « Cauterize », « Arm Yourself ») et affirme son chant (« Sympathy ») en priorisant les propositions mélodiques. La recette reste globalement la même que sur le fondamental « All I Was », saupoudrée de dissonnance grunge et doom (« Flying Monkeys », « Dark Trip », « Fall Again »). L'inspiration et le talent sont au rendez-vous. « Cauterize » se classe trente-quatrième des charts autrichiens et néo-zélandais et vingt-troisième au Royaume-Uni.
. Dust - 2016 Line-up : Mark Tremonti (chant, guitare), Eric Friedman (guitare, chant), Wolfgang Van Halen (basse, chant), Garrett Whitlock (batterie)
Livré un an après « Cauterize », « Dust » est enregistré en 2014 et 2015, soit en même temps et dans les mêmes conditions que l'album précédent. Nombre de chroniqueurs souligneront le risque du pari artistique de Tremonti mais c'est pour mieux reconnaître que l'Américain s'en sort haut la main, avec de nouveaux titres puissants et mélodiques (« My Last Mistake », « Betray Me », « Catching Fire ») savamment tempérés par quelques power ballads que n'aurait pas dédaigné Myles Kennedy (« Unabble to See »). La critique souligne par ailleurs l'excellence du chant et du jeu de guitare du frontman. « Dust » se taillera de belles places dans les charts européens, avec en point d'orgue une seizième position au Royaume-Uni.
. A Dying Machine - 2018 Line-up : Mark Tremonti (chant, guitare), Eric Friedman (guitare, basse, clavier, chant), Garrett Whitlock (batterie)
Ce quatrième long format (plus d'une heure dans sa version initiale !) est un concept-album accompagné d'un pendant littéraire écrit par Mark Tremonti et par l'écrivain américain John Shirley, qui a notamment réalisé quelques lyrics pour Blue Öyster Cult. Il n'est donc pas étonnant que la musique, en restant attachée à ce que le groupe présentait jusqu'alors, puisse prendre un caractère progressif (« A Dying Machine », « Make it Hurt »). « A Dying Machine » voit Eric Friedman reprendre la basse après le départ de Wolfgang Van Halen. L'album obtiendra de bonnes places dans les charts européens, et plus encore dans les Billboards américains.
. Marching in Time - 2021 Line-up : Mark Tremonti (chant, guitare), Eric Friedman (guitare, basse, clavier, chant), Tanner Keegan (basse, chant), Ryan Bennett (batterie)
Plutôt fidèle aux équipes avec lesquelles il travaille, Mark Tremonti fait appel pour la première fois à Brad Blackwood (Maroon 5, Black Eyed Peas) au mastering à la place de Ted Jensen. Pour ce nouveau pavé de cinquante-huit minutes, Ryan Bennet remplace Garrett Whitlock, parti rejoindre Wolfgang Van Halen, derrière les fûts du Mammoth WVH. Tremonti, de son côté, fusionne dans son metal moderne des riffs sombres (« A World Away », « Would You Kill ») et des mélodies omniprésentes (« Now And Forever », « Thrown Further », « The Last One Of Us », « Under the Sun » ). Le résultat est efficace, le panorama varié. L'album est bien accueilli, le Royaume-Uni lui octroyant même la première place de l'OCC (The Official UK Charts Company Limited) dans la catégorie rock et metal.
. The End Will Show Us How - 10/01/2025 Line-up : Mark Tremonti (chant, guitare), Eric Friedman (guitare, basse, clavier, chant), Tanner Keegan (basse, chant), Ryan Bennett (batterie)
Après l'incartade « Mark Tremonti Sings Frank Sinatra » (2022) qui en dit long sur la confiance que le musicien a pris dans sa voix et sur ses progrès, Tremonti revient début 2025 avec un douze pistes. A de rares exceptions près (« I'll Take My Chances »), « The End Will Show Us How » est beaucoup plus posé que les premières propositions du groupe, qui ne s'emballe plus dans les rythmiques thrash de ses débuts pour privilégier le mid-tempo. Il peut fugitivement rappeler le prog de Vola (« The Mother, The Earth and I ») ou le metal alternatif de groupes tels que Malemort et Molybaron (« The Bottom »).
Plus accessible que dans le concept-album qu'il sortait en 2021, Tremonti s'est éloigné de ses influences premières pour atteindre une maturité maximale et un son personnel séduisant (« All The Wicked Things »). Puissant et moins nerveux qu'à l'accoutumée, il continue d'avancer, et son allure lui permet d'autant mieux de faire le coup de feu avec précision qu'elle est modérée (« Just Too Much », « Nails »).
L'expertise place désormais Tremonti en première ligne des formations qui comptent dans le metal international. Enfant chéri que les critiques placent sur le même piédestal qu'Alter Bridge et Creed, les autres projets de son admirable leader, Tremonti-le-groupe fait l'unanimité dans la presse française spécialisée. Son album témoigne d'un savoir-faire et d'une musicalité avérés ; son excellence devrait emporter vos suffrages.
N° 1 : CHARLOTTE WESSELS, « The Obsession » A la fois Metal, Symphonique, Pop, Gospel, Gothique, « The Obsession » garde la puissance en fil rouge et témoigne de l'immense talent de Charlotte Wessels qui brille de mille feux. Elle remporte la première place de notre podium sans qu'il soit besoin du photo finish. Délicate, puissante, sensible, songwriter/interprète et cheffe de projet accomplie, la Néerlandaise impose son esthétique et signe une sortie majeure de cette année 2024 et bien au-delà.
N° 2 : BLOODORN, « Let the Fury Rise » Sortant de ses tiroirs des compositions initiées voici une dizaine d'années, Nils Courbaron, (Sirenia, Dropdead Chaos), a réuni autour de lui le chanteur Mike Livas (Silent Winter), le bassiste Francesco Saverio Ferraro (Freedom Call) et le batteur Michael Brush (Sirenia). La virtuosité est à tous les étages et le titre de ce debut album de power metal n'est pas usurpé.
N° 3 : VOLA, « Friend of a Phantom » « Friend of a Phantom » est un savant mélange de sensibilité et de puissance, porté par la voix d'Asger Mygind qui n'a jamais été si bien mise en valeur, soutenu par des riffs djent percutants et par la batterie virevoltante du papillon Adam Janzi.
N° 4 : LEAVE'S EYES, « Myths of Fate » Elina Siirala tire incontestablement son épingle du jeu d'un songwriting taillé sur mesure sur lequel elle pose, de son propre aveu, les meilleures parties vocales de sa discographie.
N° 5 : ROYAL REPUBLIC, « Lovecop » « Lovecop » et son Disco Metal consacrent l'entente cordiale de la boule à facettes et de la veste à patches.
N° 6 : WISBORG, « Wisborg » Après trois albums de compositions et un album de remixes, Wisborg revient avec un opus éponyme qui abandonne le chant en Anglais au profit de l'Allemand. Ténébreux et séduisant, il transpose dans son Metal le dandysme d'un Roxy Music et la froide sensualité d'un Depeche Mode.
N° 7 : SILENT WINTER, « Utopia » Devant cet enchaînement d'hymnes de power metal, on pense à Manowar, à Helloween, à Iron Maiden, et plus encore au génie de Tobias Sammet (Avantasia, Edguy), car Kiriakos Balanos est en veine d'inspiration et il sert ses camarades chevronnés (dont Mike Livas, qui classe deux albums dans notre Top10 !) sur un plateau d'argent.
N ° 8 : VELVETEEN QUEEN, « Consequence of the City » Ce debut album suédois serait un succès planétaire si, à la place d'un « Chinese Democracy », il était signé Guns N' Roses.
N° 9 : DEEP PURPLE, « =1 » Faisant partie des grands dinosaures présents dans cette année 2024, Deep Purple se fait plus direct que jadis et le chant de Ian Gillan ne saurait venir à bout aujourd'hui de la verticalité d'un « Child In Time ». « =1 » n'a pas convaincu l'unanimité des chroniqueurs, pourtant il frétille, propose de bons relais guitare/clavier, et son rock groovy n'a pratiquement pas quitté notre lecteur depuis sa sortie. Sa place dans notre Top10 est pleinement justifiée.
N° 10 : LAST TEMPTATION, « Heart Starter »
Un retour hard 80's très convaincant. Et si Loup Malevil avait amené la bouffée d'air frais qui manquait à la discographie de Last Temptation ?