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C'est l'histoire d'un clip : GOODBYE GONI, « In My Peaceful Shades Of Green »
Le 11/03/2022
« Le parti pris est de laisser cours à l’imagination du spectateur. »
Début 2022 le groupe de rock Goodbye Goni rappelait le délicat « Cosmogony », son premier album, à notre bon souvenir au moyen d'un clip soigné de la réalisatrice Héléna Mayot. Son univers onirique et coloré piquait notre curiosité. La vidéaste et le trio parisien ont accepté de revenir avec nous sur le tournage de ce « In My Peaceful Shades Of Green ».
C'est l'histoire d'un clip...
Bonjour Goodbye Goni. Après le remarqué « Stonebreaker », vous produisez encore, avec « In My Peaceful Shades Of Green », un clip soigné baigné de très beaux jeux de lumières et de couleurs. C'est important de joindre l'esthétique visuelle à l'esthétique musicale ?
Marc (guitare, chant) : C'est vrai qu'il y a une esthétique visuelle dans « In My Peaceful Shades Of Green » comme dans « Stonebreaker » . Pour cet album on avait l'envie de faire plusieurs clips assez beaux avec les moyens et l'entourage qu'on avait. Je ne pense pas qu'on cherchait une certaine identité visuelle à ce moment là, au tout début, mais quelque chose de sensible et agréable à regarder sur notre musique. Et au final, on retrouve ces jeux de lumières et le rapport au corps nus dans ces deux clips, qui donnent du sens et du lien.
Enzo (basse, clavier) : Oui, sur cet album particulièrement. En travaillant avec Cyril Dosnon, le réalisateur de « Stonebreaker », nous savions où nous mettions les pieds. C'est un graphiste qui a l'habitude de travailler sur l'identité visuelle pour des artistes, des marques ou des institutions. C'est lui qui a réalisé notamment le logo de la philharmonie de Paris. Son travail est élégant et précis, très esthétique. Pour un groupe indé comme nous, l'album Cosmogony est au final très "produit". Entre le travail de production musicale, de l'écriture jusqu'au mastering et le travail visuel autour de la pochette, rien n'a été laissé au hasard. C'est tout naturellement que nous avons transposé l'esthétique autour de notre musique sur l'image. On ne voulait pas qu'il y ait de décalage. C'est pareil pour le clip d'« In My Peaceful Shades Of Green ». Et comme pour « Stonebreaker », nous avons laissé carte blanche à la réalisatrice.
Actuellement nous travaillons sur un nouvel album plus folk. Rien n'est finalisé mais je peux déjà imaginer qu'il sera plus "roots". C'est aussi une volonté de Marc.
Qu'est-ce qui a amené l'univers de la réalisatrice Helena Mayot à croiser celui du groupe de rock Goodbye Goni ?
Héléna (scénariste et réalisatrice) : Je les ai contacté via Instagram et je leur ai écrit plusieurs projets. Ils en ont sélectionné un. Je leur ai directement proposé mon univers auquel ils ont adhéré tout de suite.
Félix (batterie, choeurs) : Oui sur Insta. Il me semble que c'était pendant le premier confinement en 2020, un peu après la sortie de Cosmogony. Elle nous a proposé de réaliser un clip et l'idée nous a plu. C'est ensuite qu'on a pu se rencontrer, lors d'un rendez-vous dans un bar qui longe la petite ceinture à Paris. On a senti une personne passionnée et qui aime ce qu'elle fait, il y a eu un bon feeling. A ce moment là, on apprend qu'elle nous a découvert sur le net via notre profil du tremplin Ricard. Nous avions été sélectionnés dans le Top 100, ce qui nous avait donné une petite visibilité à ce moment là.
Les lyrics de « In My Peaceful Shades Of Green » pourraient donner lieu à de nombreuses interprétations. Comment s'est fait le choix scénaristique du clip ?
Héléna : Ce choix découle de mon ressenti face au titre « In My Peaceful Shades Of Green ». En l’écoutant, j’ai tout de suite pensé à mettre en image un rêve. Le personnage et narrateur omniscient serait le groupe Goodbye Goni. Pour le scénario, je l'ai écrit en m'appuyant sur les premières lignes de Marc. Son texte m'inspirait un échappatoire et un exil. Ce son voulait me faire voyager dans un univers que je ne connaissais pas, et sa traduction devait être intrigante, esthétique et sensuelle. Je voyais en quelque sorte un monde rétro-futuriste sur ce morceau un peu 80' de Goodbye Goni.
Marc : Il se trouve qu'au départ Héléna nous avait proposé un scénario sur le titre « Milky Way ». C'est assez drôle car on avait l'envie de clipper ce morceau. Le projet nous plaisait beaucoup mais il s'avérait trop ambitieux à réaliser techniquement et financièrement. On lui a proposé de choisir un autre titre et celui-ci l'a inspiré. C'est à l'instar de « Milky Way » un morceau long ! Certains détails ont été modifiés jusqu'à l'étape finale mais on lui a laissé une liberté totale. Son idée d'un court-métrage lui tenait à cœur tout en gardant l'aspect d'un clip. C'est ce format qu'elle nous a proposé dès le départ, ce qui explique aussi le choix d'un long morceau.
Au sens propre, il n'y a pas de lien direct avec les lyrics et le thème mais certains mots appuyés à l'image et l'ambiance contraire recherchée ont été voulus, il me semble. Au premier abord, ce morceau parle de la paix recherchée dans la nature, loin du bruit et de la ville, dans laquelle on peut essayer de se reconnecter avec soi-même et le monde qui nous entoure. Bien évidemment, la manière dont il a été écrit laisse place aussi à son imagination.
Le clip s'est fait en plusieurs lieux. Où et quand avez vous tourné ?
Félix : Le clip a été tourné en trois jours et dans trois lieux différents en mars 2021. Le premier jour s'est déroulé dans un immense hangar, un lieu magnifique à Montreuil qui s'appelle les Chaudronneries. Le deuxième jour à l'atelier Manatéo, en banlieue parisienne à Igny, spécialisé dans le décor intérieur pour des vitrines de boutiques, avec entre autre, pas mal de mannequins en stock. Et le troisième jour au Blue Garage, une boutique de vêtements à Paris dans le quartier du Marais.
Photographie Orysia Murat
Un mot sur les conditions techniques du tournage ?
Marc : Globalement le tournage s'est bien passé, même si il y a toujours des soucis de dernière minute. Le fait que tout a bien été pensé à l'avance nous a permis un certain confort. Pendant que l'équipe se constituait (une trentaine de personnes !) Héléna a trouvé un producteur, Moonfish Productions, où travaille Mervan Ouahi. C'est ensuite qu'il y a eu un énorme et remarquable boulot de préparations et de recherches en amont entre Héléna, Enzo et Mervan pour que le tournage se déroule au mieux. Tout a été pensé en rendant cela possible dans le budget que nous avions.
Enzo : Le tournage a été aussi placé sous le signe du COVID. Effectivement, nous étions à la veille du troisième confinement, la date de tournage avait déjà été déplacée deux fois si mes souvenirs sont bons, et nous commencions à désespérer de pouvoir filmer un jour. Au final nous avons eu les autorisations et tout s'est déroulé normalement.
A la veille du tournage, nous avons appris que Mervan (le directeur de production, qui gérait le tournage depuis des mois) venait de contracter le virus ! Du coup il pilotait le clip de chez lui. Et nous avons enfin pu le rencontrer et mettre un visage sur une voix fin janvier lors d'une projection d'avant première.
Photographie Orysia Murat
Le clip a un effet saisissant dès son intro épurée. A sa fin, on ne sait plus si on est dans une histoire réelle ou dans un univers onirique...
Héléna : A la fin, le parti pris est de laisser cours à l’imagination du spectateur. C’est à lui de faire son propre jugement, si nous sommes toujours dans la réalité ou si l’univers onirique prend le dessus. En tant que spectatrice, je dirais qu’elles reviennent dans le monde réel pour se figer en mannequins. Le rêve se transforme en réalité ?
Marc : Justement je pense que l'enjeu était de maintenir l'effet du réel tout en basculant dans l'onirisme, en naviguant un peu comme dans un rêve. Des ambiances qu'on retrouve dans d'autres morceaux de l'album d'ailleurs. Il y a aussi ce rapport au temps qui nous emmène dans le futur pour revenir dans le passé à travers le rêve du moment présent.
Enzo : Tant mieux ! Effectivement on est sur un morceau de cinq minutes... une ballade qui prend son temps, très peu de variation dans le thème principal. J'imagine très bien Marc allongé dans les prés en bord de la mer d'Irlande car je connais l'endroit d'où il a puisé son inspiration pour écrire ce morceau. Et c'est vraiment un lieu qui se prête à la rêverie.
Ces mannequins qui regardent ces deux femmes symbolisent-ils la même chose pour le groupe et pour la réalisatrice ?
Héléna : Nous ne nous sommes pas concertés sur les mannequins derrière les bâches. Selon mon intention, les filles sont enfermées dans un monde de mannequins où Louise (dans la boutique au début du clip), est l’une des leurs. C’est une émancipée. Ils regardent tous les filles et assistent à leurs ébats ; et par extension à l’enfermement de Ludivine qui marche sans but apparent dans une rue déserte la nuit.
Photographie Orysia Murat
Quel souvenir conservez-vous de ce tournage ?
Marc : C'était une belle expérience de se retrouver dans un certain cadre pro. Toute cette équipe motivée et les outils techniques rassemblés étaient impressionnants. Plus précisément, je dirais que je garde un bon souvenir du premier jour dans le Hangar (a part qu'il faisait froid) car j'aime beaucoup ce genre de lieux comme les friches, les lieux désaffectés... Puis aussi le troisième jour, lorsqu'on a, avec les gars, du arrêter et détourner le chemin des passants pour tourner la scène dehors. On était équipés de talkie-walkie en direct avec l'équipe du tournage, on s'est bien marré !
Enzo : Très heureux d'avoir pu rencontrer l'équipe qu'Héléna à mis sur pied ainsi que de l'ambition du projet. Je me souviens, le dernier jour de tournage, à Paris dans le marais, nous avons tourné de nuit. Après la semaine de préparation et les deux jours déjà passés, la fatigue sur place et nous trois dans ma voiture à essayer de dormir un peu dans le froid d'une nuit d'hiver...
Félix : C'était assez fou de voir une équipe de trente personnes fourmiller sur un plateau, et de se rendre compte que rien n'est laissé au hasard dans le rôle de chacun. J'en garde un incroyable souvenir, intense et éprouvant. L'impression d'avoir vécu trois jours en apnée tout en faisant de supers rencontres.
Photographie Orysia Murat
Héléna : C’est un très bon souvenir malgré les complications, puisque c’était ma première réalisation de clip. J’ai été entourée de gens merveilleux qui m'ont accompagné jusqu’au bout et qui ont fait en sorte que le projet vive. Sans eux je n’aurais pas réussi à réaliser ce clip, ce que j'avais imaginé au début de son écriture.
Photographie Orysia Murat
Merci Héléna Mayot et Goodbye Goni de m'avoir répondu.
Marc : Merci à toi aussi ainsi qu'à l’intérêt que tu portes au projet.
Enzo : Merci et longue vie à Ahasverus !
Félix : Et vive les métaux en tous genres !
Héléna : Merci les gars pour cette petite interview.
Goodbye Goni est un trio guitare/basse/batterie basé à Paris. Il se compose de Marc Chaillet (Guitare/Chant), Enzo Derlon (Basse/Claviers/Choeurs) et Félix Bourgeois (Batterie/Choeurs), trois amis d’enfance. Initialement connu sous le nom de Mr. Hanky, il publiait en 2015 un EP intitulé « Hoodooed ». Rebaptisé Goodbye Goni, il sort en 2020 l'album « Cosmogony ».
Le lien :
Photographie Orysia Murat
Héléna Mayot est une scénariste et réalisatrice basée à Paris. Elle a parfait sa formation et fait ses premières armes en s'impliquant, dès l'âge de dix-sept ans et durant deux ans, en tant que technicienne sur différents projets. Elle a notamment réalisé un clip pour Esken (« Nos âmes dansent ») et le court-métrage « Le Scarabée Noir », également orienté vers un univers fantastico-onirique.
Le Lien :
Photographie Orysia Murat
Retrouvez nos histoires de clips :
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C'est l'histoire d'un clip : ULTRAMOULE, "Paye Ta Shnek"
Le 14/06/2021
« Généralement, nous, on nous fait pas un beau paquet-cadeau rose avec des blagues dessus pour nous faire avaler la pilule de ces immondices. »
Le 21/02/2020, les Lyonnaises d'UltraMoule ouvraient pour Alkpote au Ninkasi Gerland de Lyon. Devant un public venu essentiellement pour un rappeur francilien réputé sexiste et homophobe, elles osaient et filmaient un cinglant « Paye Ta Shnek », clip dédicacé « à tous les poètes de rue », avec en exergue cette mention :
« Toutes les phrases de cette chanson ont été prononcées et entendues dans la vraie vie réelle. Ce sont des témoignages de harcèlement sexiste, recensés sur le site https://payetashnek.tumblr.com »
UltraMoule a bien voulu partager avec nous ses souvenirs de tournage.
Bonjour UltraMoule. Certains vous connaissent pour des titres tels que « Bouge ton boule » ou « Foufyfécho », la face déjantée d'UltraMoule. Comment et pourquoi avez-vous écrit « Paye Ta Shnek » ?
Konda : C'est vrai que jusque là on était plus sur des morceaux humoristiques, bien que faisant passer des messages qui nous sont chers. « Paye Ta Shnek », c'est un moyen de faire passer ces messages sans l'enrobage joli mignon, de confronter le public masculin à la réalité violente que peut se prendre dans la figure n'importe quelle femme dans l'espace public. Parce que généralement, nous, on nous fait pas un beau paquet-cadeau rose avec des blagues dessus pour nous faire avaler la pilule de ces immondices.
Butch : C’était vraiment l’envie de dénoncer le harcèlement de rue. Il faut savoir que toutes les phrases de cette chanson ont réellement été prononcées et entendues dans la rue. Il y a eu une sélection et une réécriture de notre part pour l’aspect rythmique, notre source d’inspiration c’est le tumblr de Paye Ta Shnek, qui regroupe des témoignages de harcèlement de rue.
Ariette : On a sélectionné des phrases qui nous paraissaient percutantes et marquantes, certaines étant « drôles » et d’autres vraiment immondes (et encore on a filtré, car il y a des choses qu’on ne se voyait pas dire nous-mêmes).
Dans quelles conditions ce clip live a-t-il été capturé ?
Butch : C’est l'œil et les doigts magiques de Mlle Dou et de son acolyte Bruno Belleudy qui ont fait une captation de notre concert pour le festival Wintower en première partie d’Alkpote. On avait décidé par avance deux ou trois morceaux à filmer et on a choisi d’en monter un : « Paye Ta Shnek ».
Konda : Ils ont fait un beau taff de captation live, on n'a même pas eu besoin de doubler des prises en dehors du concert, et c'est la super Céline Frezza qui nous a fait le mix, c'était notre première collaboration avec elle !
"Notre musique et ce qu'elle porte de messages doivent pouvoir être entendus même, et surtout, par celles et ceux qui ne nous écoutent pas..."
Chanter "Paye Ta Shnek", spécialement en concert en première partie d'Alkpote, rappeur - je cite Wikipedia - connu pour ses paroles crues voire sexistes et homophobes, c'était un hasard de setlist ou du militantisme ?
Butch : C’est complètement du militantisme ! On a hésité à faire la première partie d’Alkpote pour plein de raisons, mais au contraire on a accepté parce que l’on ne souhaite pas s’adresser qu’à un public déjà conquis et d'accord avec nous. On veut bousculer, amener à réfléchir et voire même à faire changer de comportement (ouahouh !) celles et ceux qui n'ont pas encore déconstruit autour des sujets qui nous animent. Cette chanson c’est un peu la méthode dure, prends-toi toute cette violence en pleine face, regarde ce que ça fait. C’est une chanson de dénonciation, aussi pour donner du courage pour relever la tête et ne plus avoir peur de faire face à son harceleur. On réfléchit à une suite de « Paye Ta Shnek » dans une version « paye ta répartie » pour aller encore plus loin.
Ariette : On a trouvé ça génial que la prog du Wintower nous propose cette date et on s’est dit qu’on serait safe de toute façon !
Konda : Faut bien qu'il y ait des scènes partagées comme ça, comme le dit très bien Butch, notre musique et ce qu'elle porte de messages doivent pouvoir être entendus même, et surtout, par celles et ceux qui ne nous écoutent pas...
"Certains gueulaient quelques inter-morceaux avant « pute-pute-pute-pute ». Je pense qu'ils ne s'attendaient pas à ça."
Votre jeu de scène est aussi percutant que la chanson - avez-vous senti dans le public une ambiance particulière ?
Ariette : Pendant le solo de violon c’est toujours un petit challenge, mais là j’avoue ne presque pas m’en souvenir car j’étais un peu dans un état second. Je me rappelle juste que les gens (hommes et femmes) avec qui j’avais un contact visuel détournaient le regard et ça ne les faisait pas rire du tout. Ce qui est le but en soi, donc j’étais contente de les mettre mal à l’aise.
Konda : J'ai bien rigolé intérieurement, il y avait notamment un jeune homme qui est resté la bouche ouverte, comme hébété, la quasi totalité du concert. On ne saura jamais s'il a finalement réussi à la fermer...
Butch : Effectivement ça dépend vraiment du public qu’on a en face. Y’a plein de fois où le public chante avec nous le refrain, une façon de faire réponse à toutes les fois où l’on a pas eu la force. Là le public était plutôt de marbre, assez gêné de se prendre tout ça dans la face, certains gueulaient quelques inter-morceaux avant « pute-pute-pute-pute ». Je pense qu’ils ne s'attendaient pas à ça.
Présenter ce morceau dans un format live plutôt qu'en studio, c'était une évidence ou une opportunité ?
Ariette : Une évidence car l’aspect visuel est tout aussi important, le harcèlement de rue ne se limite pas à des mots mais aussi à des gestes très inappropriés qui peuvent mettre les victimes en détresse.
Butch : Aussi une évidence de par l’écriture de ce dernier : pensé très punk, très vif, très frontal.
Quels retours avez-vous eu sur ce clip ?
Konda : Pas mal de questions sur notre choix de faire cette première partie, plus que sur le fond finalement.
Ariette : Le Punk n’est pas mort !
Quel souvenir gardez-vous du tournage ?
Butch : On se souvient du concert comme une sacrée expérience : jouer face à un public pas forcément très réceptif, heureusement il y avait tout de même certaines personnes qui étaient venues pour nous ou qui nous ont découverts et qui sont venues nous voir à la fin pour nous remercier et nous dire bravo.
Ariette : Comme dit plus haut, je n’en ai presque aucun souvenir !
Konda : J'avoue que sur le moment, j'ai oublié que c'était filmé. Mais le concert en lui même m'a vraiment fait me rendre compte de notre cohésion et énergie à toutes les trois, si elles n'avaient pas été là, je me serais décomposée plus d'une fois !
Merci UltraMoule de m'avoir accordé du temps.
Konda : Un plaisir, merci à toi !
Butch : Merci pour l'intérêt porté à cette chanson !
Ariette : Merci pour tes questions.
UltraMoule par Anne-Laure Etienne
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C'est l'histoire d'un clip : BLOOMING DISCORD, "Beyond The Flesh"
Le 28/04/2021
« On voulait proposer une esthétique qui nous est propre, sans barrières de styles. »
Alizée Duvernois dans le clip "Beyond The Flesh"
C'est l'histoire d'un clip...
BLOOMING DISCORD
« Beyond The Flesh »
Mis en ligne le 13/04/2021, "Beyond The Flesh" annonce la venue de "Shambles and Stones", le second opus de Blooming Discord.
Pour sa réalisation, la formation marseillaise a fait appel à des talents de la danse contemporaine, le chorégraphe/réalisateur Jérémy Tran et la danseuse Alizée Duvernois.
"Après plusieurs rencontres avec différents réalisateurs, explique le groupe, on avait du mal à combiner de façon satisfaisante ambition, budget et moyens humains et techniques. Alors qu’on était sur le point de revoir nos espérances à la baisse, Sam est tombé sur le compte Instagram de Jérémy et sa touche artistique nous a très vite séduits ; on a donc décidé de le contacter. En effet, l’idée était de s’embarquer dans un projet en commun ambitieux, de mêler deux univers, deux styles complètement différents, pour permettre à notre musique de sortir des codes rock/metal « traditionnels ». On voulait proposer une esthétique qui nous est propre, sans barrières de styles, puis reproduire un peu tout ce qu’on vivait dans la vie de tous les jours et qui nous manque tant depuis un an : faire de la musique, voir nos potes, s’éclater et partager."
METAL ET DANSE CONTEMPORAINE : L'HISTOIRE D'UNE RENCONTRE
"La rencontre et l’échange se sont très bien passés : Jérémy était hyper emballé ; ce qui était cool c’est qu’il proposait des idées qui allaient au-delà de ce qu’on aurait pu penser. Dès qu’on a commencé les réunions préparatoires avec lui, on a senti qu’il comprenait rapidement où on voulait en venir. Bien sûr, parfois on a pu ressentir un peu d’inquiétude par rapport au résultat escompté, se demander si on se comprenait vraiment bien ou si on visait la même chose… Mais c’est la confiance qui a primé, et Sam a proposé à Jérémy d’utiliser sa patte artistique au maximum, de faire appel à la danse et de chorégraphier.
L’avantage d’incorporer de la danse, c’était aussi d’avoir un clip à mi-chemin entre juste nous qui jouons le morceau comme sur Burn It, et une méga production avec scénario, acteurs, décors et effets spéciaux. Et au final, la performance d’Alizée Duvernois, électrisée et électrisante, nous a scotchés par son lien étroit avec la musique : elle s’enchevêtre dans les envolées du solo de guitare, et vibre explosivement au rythme de l’apothéose finale. Cette combinaison metal/danse contemporaine peut paraître osée, mais pour nous elle sublime un clip qui nous bluffe déjà visuellement grâce au boulot monstre de l’ensemble de l’équipe technique."
Le Commentaire de l'Equipe de Tournage :
"La musique métal est une musique instinctive, organique, intense, vibrante, autant de points communs aux gestes et mouvements de la danse contemporaine."
Jérémy Tran
Bonjour Alizée Duvernois et Jérémy Tran. La musique métal vous est-elle familière ?
Alizée Duvernois : J'ai découvert l'univers du métal pendant mon adolescence et c'est un univers qui me transporte et qui m'est familier.
Jérémy Tran : C'est univers que je ne connaissais absolument pas avant de travailler avec Blooming Discord ! Je travaille habituellement dans un style musical plus minimal, électronique ou encore classique ! C’était donc un beau challenge pour moi d’aborder ce projet en respectant l’univers et les codes du métal tout en y apportant mon regard de directeur artistique et mon style artistique comme réalisateur spécialisé danse.
"La puissance de cet univers musical se rapproche beaucoup de la rage et de la force d'un corps en mouvement. C'était pour moi l'occasion de lâcher prise."
Alizée Duvernois
Qu'est-ce qui vous a intéressés dans ce projet, à priori très éloigné de vos lignes habituelles ?
Jérémy Tran : J’ai été curieux de découvrir cet univers par l’intermédiaire de Sam Puleri, membre de Blooming Discord, qui m’a expliqué leur désir d’innover et de « casser » les codes du Rock Métal. J’ai apprécié la démarche et l’ouverture d’esprit, ce qui m’a donné envie de collaborer avec eux !
Alizée Duvernois : Ce qui m'a intéressée dans ce projet, était de mêler la danse contemporaine et la musique du rock métal. À mon sens ce mélange des genres est peu commun, alors que la puissance de cet univers musical se rapproche beaucoup de la rage et de la force d'un corps en mouvement. C'était pour moi l'occasion de lâcher prise. La musique étant intimement liée au corps, ce fut un support essentiel pour me transporter et m'amener dans une sorte de transe dansée.
Comment avez-vous orienté votre travail ?
Alizée Duvernois : Avec Jérémy nous avons essayé d'apporter à la fois une partition chorégraphique qui se rapproche de notre univers dit contemporain, mais aussi de développer grâce à l'improvisation, un état de corps qui ferait écho au rock métal. Combiner poésie et frénésie, je pense que c'était le pari de cette collaboration !
Jérémy Tran : Dans mon travail, j’aime hybrider les styles, les formats et les disciplines. Je trouvais intéressant de provoquer la rencontre entre le monde de la danse contemporaine et celui du métal, pour créer un objet différent qui permette de ressentir la musique sous un nouvel angle et de l’illustrer par le corps et les émotions. La musique métal est une musique instinctive, organique, intense, vibrante, autant de points communs aux gestes et mouvements de la danse contemporaine. J’ai donc construit le projet en collaboration étroite avec Blooming Discord et leurs équipes, en ayant à coeur d’intégrer leur histoire tout en mettant à leur disposition mon savoir-faire et mon univers. En tout cas ça été une expérience très enrichissante et une très belle découverte pour moi !
LES BIO et LES LIENS
-
Blooming Discord est un groupe de métal originaire de la région marseillaise. Il puise ses influences aux sources du hard rock et du metalcore. Il soigne également son aspect visuel et a d'ailleurs été distingué par le festival Emergenza de la cité phocéenne, remportant en 2016 le prix du meilleur show et celui du meilleur guitariste. Après "Bramble And Bones" (2019), son premier EP, "Shambles and Stones" sera son second opus.
- Metteur en scène, chorégraphe, Jérémy Tran a commencé la danse classique à l'âge de huit ans puis s'est orienté vers la danse contemporaine. Récompensé par plusieurs prix (triple médaille d'or à la Confédération nationale de la danse, trophée talent Prodij de la ville de Lyon), il a initié parallèlement une carrière dans l'audiovisuel, travaillant notamment aux U. S. A. sous la direction du metteur en scène Bob Wilson. En 2018, il crée son entreprise et devient directeur artistique ainsi qu'auteur indépendant, spécialisé dans la danse et la réalisation vidéo.
Site officiel :jeremytran.com
- Alizée Duvernois a commencé son parcours par la danse jazz et classique avant de se diriger vers la danse contemporaine. Elève au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, puis au Conservatoire Supérieur National de la Danse de Lyon, elle obtient en 2015 le Diplôme National Supérieur Professionnel du Danseur. En 2016, elle intègre la comédie musicale Notre Dame de Paris, puis performe pour le plasticien Denis Savary, en partenariat avec le metteur en scène et chorégraphe Jérémy Tran. Elle intègre aussi une compagnie contemporaine de rue « Autre Mina » dirigée par Mitia Fedotenko.
Site officiel : alizeeduvernois.book.fr
Retrouvez nos histoires de clips : C'est l'histoire d'un clip : EIGHT SINS, "Beers & Moshpit"
C'est l'histoire d'un clip : EIGHT SINS, "Beers & Moshpit"
Le 25/04/2021
« Passer un beau moment et délirer entre potes, c'est ça le secret... »
C'EST L'HISTOIRE D'UN CLIP :
EIGHT SINS, "Beers & Moshpit" (Magali Laroche - 2017)
Bonjour Magali Laroche. Comment es-tu arrivée dans l'univers de Eight Sins ?
Je les connaissais depuis longtemps, je les ai vus jouer pour la première fois il y a environ quinze ans (sic) à « feu » l'Art Scène à st Martin d'Hères (près de Grenoble). A l’époque ils étaient déjà fameux sur scène... On est devenus potes quand Julien (batterie) a rejoint le groupe, je leur ai fait quelques photos, et enfin un clip pour leurs dix ans... Ce clip, "Ten Years", c'est juste venu d'un « Hey ! Les gars ! Et si on faisait un clip d'un goûter d'anniversaire qui dégénère ? Ouais trop bien ! » Et voilà...
EIGHT SINS, "Ten Years" (2016)
On en arrive à "Beers & Moshpit" : Qui a écrit le scénario, ce pauvre rasta qui débarque par erreur dans un bar métal ?
Hahaha ! Alors en vrai l'idée est venue d'un pote, Pierro, qui jouait dans cet excellent groupe Synapse, et qui avait donc des dreads. Il voulait se les couper, et les Eights Sins se sont dit « Tiens si on en faisait un clip, où on se bourre la gueule tous en ensemble en lui rasant les dreads ?! Ah ouais, trop bien ! » Et voilà...
Apres j'ai imaginé le scénario qui, franchement, tient sur une ligne. (Rire) Mais l'idée surtout était de passer un beau moment et délirer entre potes, c'est ça le secret...
Dans quelles conditions as-tu tourné ?
On a tourné dans le bar de notre pote Luc, le « Redrum », à Grenoble, avec les copains. Dés dix heures du matin, ça attaquait déjà à la bière....
Traiter le sujet par l'humour ce n'était pas la voie la plus simple : ce clip tient de la superproduction !
(Rires) Mais c'est surtout un mélange subtil d'amitié, de délires et de confiance, je crois.... Parce qu'autant les Eight Sins ont des idées bien débiles, autant je surenchèris complètement dessus, et vice-versa. On est plusieurs dans ma tête, en terme d'idées... Et ils me suivent à chaque fois en me faisant confiance, et c'est top !
Par contre, ils n'ont pas l'air comme ça, mais c'est super carré et organisé, à chaque fois qu'on fait un clip ! Tout le monde met la main à la pâte et ils sont super disciplinés. C'est très confort de bosser avec eux.
Après, le sujet de l'humour, c'est vraiment important, surtout dans ce style musical. Les groupes qui sont premier degré, je trouve ça un peu too much, et avec l'humour on peu traiter des sujets que l'on veut, comme Faceplant, j'aime beaucoup ce clip et ce qu'il raconte...
EIGHT SINS - Faceplant (2018 - Magali Laroche)
Le scénario de "Beers & Moshpit" est très fourni. Combien de figurants à diriger ?
Je ne sais plus, ils étaient une vingtaine je crois... Mais tous nickels ! Même bourrés !
La bonne humeur semblait de mise...
Tout le temps, on a bien bien rigolé !
Tes difficultés tenaient-elles plutôt à la technique ou à l'humain ?
Je n'ai eu aucune difficulté, honnêtement...
Qu'est-ce qui t'a particulièrement intéressée dans la réalisation de ce clip ?
Se marrer en faisant les cons, avec une bonne idée débile, avec les copains.
Aujourd'hui, quel regard portes-tu sur ce clip ?
Un très bon souvenir. Et là, je n'attends qu'une chose, c'est refaire d'autres clips avec eux... et d'autres groupes aussi, hein, j'adore faire des clips !
EIGHT SINS, "Beers & Moshpit" (2017)
Biographies :
-
Magali Laroche est une photographe, vidéaste et réalisatrice. Elle pratique la photographie depuis l'enfance en autodidacte, puis se tourne vers la vidéo. Elle a réalisé de nombreux clips pour des formations aussi diverses que Towerbrown, ou Arash Sarkechik. Elle est basée sur Grenoble.
http://www.magalilaroche.fr -
EIGHT SINS est un groupe de thrash hardcore issu de la scène grenobloise. Il compte plusieurs EP et albums à sa discographie. "Beers & Moshpit" est issu de son album "Serpents" (2016).
http://www.eightsins.fr/