« Shades of Sorrow » confirme tout le bien qu'on pensait de Crypta.
Par Ahasverus
CRYPTA par Estavam Romera
Crypta est né en 2019 d'une scission au sein de Nervosa. Désireuses de servir le death metal, Fernanda Lira (chant, basse) et Luana Dametto (batterie) quittaient leur formation restée fidèle au thrash et recrutaient la blonde batave Sonia Anubis (Cobra Spell, ex-Burning Witches) ainsi que Tainá Bergamaschi (ex-Hagbard). Un premier album voyait le jour un an plus tard sur l'écurie Napalm Records, géant autrichien qui savait parfaitement capitaliser sur l'image de son nouveau poulain. « Echoes Of the Soul » proposait un death old school truffé d'éléments black metal, et capable d'envoyer du bois (« Shadow Within », « Kali », « From The Ashes ») sans systématiser la vitesse. Il était servi par quelques clips bien amenés.
Pour le son, Crypta faisait confiance à Arthur Rizk (Code Orange, Powertrip) et Jens Bogren (Opeth, Dimmu Borgir, Sepultura), tandis que l'artwork de Wes Benscoter (Slayer, Kreator) ne laissait aucun doute quant au style abordé.
Mais Sonia Anubis quittait Crypta, désireuse de se recentrer sur son projet Cobra Spell. Les filles restaient en bons termes, pour preuve cette photographie publiée par le groupe qui voit la Hollandaise (au centre) visiter ses camarades lors de leur tournée européenne 2023 :
Sonia était remplacée au sein de Crypta par Jessica di Falchi, une jeune guitariste heavy qui avait fait ses armes dans un tribute-band à Iron Maiden. C'est donc un line-up purement brésilien et tout aussi féminin qui planterait ce second essai baptisé « Shades of Sorrow », livré au mois d'août 2023.
A son propos, Fernanda Lira explique :
« Shades Of Sorrow est un album semi-conceptuel qui décrit un voyage à travers les profondeurs de notre psychisme lorsque nous traversons des épreuves difficiles. C’est une exploration de toutes les nuances de douleur auxquelles nous faisons face quand nos vies changent. Les chansons constituent la bande-originale parfaite pour ce voyage lugubre, sombre et émotionnel. »
Voila pour l'idée. Voyons la musique, maintenant, qui s'installe avec une courte pièce angoissante, avant que Crypta lève le doute quant à son désir de nous malmener par un premier titre très offensif. Quelques arrangements aèrent ce premier morceau pleinement convaincant. « Poisonous Apathy » confirme la donne avec un parti-pris mélodique des guitares qui font un excellent boulot. En suivant, des morceaux comme « Stronghold » ou « The Other Side Of Anger » démontrent la solidité de Crypta dans le songwriting et l'interprétation.
Le travail de composition et les arrangements justifient l'éclairage donné par Napalm Records sur la formation brésilienne. Le chant de Fernanda Lira est redoutable de dextérité, il impressionne d'un extrême l'autre (« Agents of Chaos »). Mais la carte maitresse de Crypta, c'est bien sûr ces guitares qui habillent chaque morceau de leur jeu inspiré. Ainsi, plus abouti et moins classique que « Echoes Of the Soul », « Shades of Sorrow » ouvre la porte d'un nouvel univers et confirme tout le bien qu'on pouvait penser de Crypta. Il se pare d'une légère complexité, parfois subtile, en tous cas actuelle. Il conforte le statut international des Brésiliennes qui ont parfaitement su négocier les virages et réunir une formation qui s'impose au plus haut niveau du death metal avec cet album de la confirmation. La moyenne d'âge du groupe est de vingt-sept ans . On est clairement plein d'admiration et on a hâte d'entendre la suite !
« Shades of Sorrow » est disponible chez Napalm Records aux formats suivants :
- Coffret en bois deluxe : CD digisleeve, pendentif, pick de guitare, patch en forme du logo, drapeau - 500 exemplaires
- 1 vinyle splatter rouge, jaune, noir (+ disque de feutrine) - 500 exemplaires
- 1 vinyle JAUNE - 400 exemplaires
- Cassette (noir et écritures gold) - 200 exemplaires
- Lot CD digisleeve + t-shirt
- CD digisleeve
- Format digital