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EXPERIMENTAL
ULTRA ZOOK (avant-garde), Auvergnification (05/05/2023)
Le 09/09/2023
Un moment de plaisir partagé au centre d'un univers absurde échafaudé comme un château de cartes.
Par Ahasverus
Après « Epuz » (2012), « » Epuzz » (2013), « Epuzzz » (2014) puis après « L'Album » (2019), Ultra Zook revient avec un nouveau long format intitulé « Auvergnification ».
Ultra Zook, c'est Benjamin Bardiaux, Rémi Faraut et Emmanuel Siachoua, un trio clavier/basse/batterie qui se retrouve autour de musiques déconstruites et de textes improbables à propos d'un type qui passe l'aspirateur (« L'Aspi ») ou d'un automobiliste qui cherche la bonne sortie sur l'autoroute A75 (« Oui Ben Oui Mais Non »).
De l'aveu même du groupe, le titre, « Auvergnification » est un « clin d’œil à leurs confrères transatlantiquéens de Red Hot Chili Peppers, rencontrés brièvement en rêve il y a une dizaine d’années par l’un des membres d’Ultra Zook, celui qui tente depuis quelques temps de se démarquer et de faire croire qu’il a de la personnalité en laissant pousser ses cheveux sur sa nuque en visant le mulet. Il y a une chanson sur cet album qui s’appelle justement Rêve avec les Red Hots, que Mattt Konture – qui a dessiné la pochette, merci un million de fois - a transcrit dans un anglais parfait au recto par Red Hot Dream. Les bilingues sauront s’y retrouver. »
Pour que la fête soit complète, Ultra Zook a invité François Arbon à donner du saxo sur « J'ai L'impression Qu'c'est Plus Ca » et à jouer du trombone sur « Georges Gallamus », tandis que Flo Borojevic pose ses percussions sur « L'Aspi ». Blanche et Ilya Faraut font les choeurs sur « Salut ! » et le taulier Johnny Hallyday se fend d'un « Merci beaucoup » sur « Rêve Avec les Red Hots ».
Comme à son habitude, Ultra Zook enchaîne les musiques débridées et les textes incongrus. L'ensemble est manié avec drôlerie et nous immerge dans un moment de plaisir partagé à savourer depuis le centre d'un univers absurde échafaudé comme un château de cartes.
« Auvergnification » se termine par une piste instrumentale. Il a été enregistré et mixé en 2021 par Emmanuel Siachoua, puis masterisé en 2022 par Théophane Bertuit à Polyphone Records.
KARV DU : Underground nous voila ! (L'interview d'Erèbe)
Le 18/12/2022
Avec « Aos Si : Balance of Harmony and Chaos », Karv Du signe l'un des opus les plus énigmatiques et captivants de l'année 2022. Il n'est pourtant accessible que sur Bandcamp et ne fait l'objet, à cette heure, d'aucun support vidéo. C'est que ces Bretons, métalleux atypiques et avant-gardistes, cultivent la discrétion avec un soin rare. Erèbe (batterie/chant) a cependant accepté de répondre aux nombreuses interrogations qui nous sont venues à l'écoute de cette perle discographique. En route pour les tréfonds de l'underground !
« Il était temps de faire un album qui puisse être un condensé de toutes ces années. »
Bonjour Karv Du. Un mot sur le regard que vous portez sur votre discographie passée avant d'aborder le nouvel album ?
Erèbe (batterie, chant) : Salut Ahasverus. On peut commencer cette interview par une rétrospective. Effectivement dix ans séparent « Aos Si » de notre premier effort « The Missing Face in a Bruised Flesh », une demo-album de quarante minutes réalisée artisanalement avec l'aide de mon ami H.S.N à la basse. Il était temps de faire un album qui puisse être un condensé de toutes ces années. Le groupe à souvent changé de line-up, ce qui a apporté des teintes différentes — si je puis dire — à chaque réalisation. En 2016 nous avons enregistré l'EP six titres « Duality of Spirit and Matter », avec Digasted à la basse, qui a reçu un bon accueil, et en 2018 l'EP cinq titres « Animus : Delirium and Reason ». On a conservé le même line-up depuis, avec Stygian au chant et Khâron à la basse. Il en reste quelques exemplaire sur Bandcamp, d'ailleurs...
Le noyau dur de Karv Du est resté inchangé depuis le début, Banshee à la guitare et moi même à la batterie et au chant.
Première interrogation qui me vient à l'écoute de « Aos Si : Balance of Harmony and Chaos » : d'où vient ce son énorme ?
Erèbe : A l'accoutumée nous avons enregistré pour la troisième fois chez notre ami Ti Yann, dans son fameux studio « L'interzone », de façon très posée, dans une ambiance familiale, et fait les prises de son live, batterie/basse/guitare. C'est notre modus operandi. Et évidemment le super taf de Tony Chauvin pour le mastering, qui avait déjà bossé avec nous pour « Duality... » en 2016. Tous ces ingrédients expliquent peut-être ce son énorme, comme tu dis. Ti Yann à toujours de bon conseils, il a une culture et une oreille musicale rares, ce qui me va à merveille, « loin des clichés metal ».
Parlons du titre de l'album. « Balance of Harmony and Chaos » je comprends. Mais que signifie « Aos Si » ?
Erèbe : Aos Si est un nom qui provient de la mythologie et de la culture irlandaises. Cela fait référence aux créatures surnaturelles du monde souterrain « maléfiques ou pas », et en l'occurrence à la Banshee, une créature féminine qui figure fièrement sur la pochette de l'album.
Il y a chez Karv Du une certaine dimension spirituelle, intellectuelle et littéraire...
Erèbe : Je pourrais rajouter cinématographique, avec les œuvres de Stanley Kubrick et David Lynch, avec Eraserhead et Twin Peaks, et bien sûr plein d'autres films et réalisateurs... Après, oui il y a une dimension spirituelle indéniable dans Karv Du, qui pourrait se rapprocher du Luciférisme, de la sorcellerie, du shamanisme ou des croyances liées au mysticisme de la nature... J'écris moi-même les textes, mais on peut dire aussi que sur toute l'œuvre de Karv Du planent les ombres de George Bataille, Antonin Artaud (« Héliogabale ou l'Anarchiste Couronné »), Austin Osman Spare, H.P Blavatsky, Pierre Molinier, Lord Byron, qui avec l'emprunt de textes et de poèmes ont donné du sens aux meilleures chansons du groupe.
Cependant Karv Du est un nom breton, qui se traduit par Cerf Noir. Quelle est l'influence de la culture bretonne dans votre musique ?
Erèbe : La culture Bretonne n'a pas vraiment d'incidence sur les thèmes abordés par Karv Du, hormis le nom du groupe, évidemment. Et puis l'intro de « Duality... » (« Ar Roue Heol », qui signifie « Le Roi Soleil ») et « Hoper Noz » sur notre dernier album, qui fait référence au crieur de la nuit, une légende du pays vannetais... J'oubliais « Netra » (« Néant ») sur notre demo... Mais je préférerais qu' on fasse plutôt le parallèle avec la mythologie et la philosophie celtique. Sinon les influences textuelles et visuelles sont citées dans la question précédente. Je ne voudrais pas qu'on confonde Karv Du avec un quelconque groupe de pagan metal... Même s' il y en a des bien...
Revenons-en à l'album : comment l'avez-vous abordé et comment s'est-il construit ?
Erèbe : On a abordé l'écriture de cet album en 2018/2019. On avait prévu d'enregistrer en 2021... Bon , comme tu peux te douter, le covid a un peu contrecarré nos plans. L'idée de base était de composer des chansons qui s'inspirent du meilleur de ce qu'on a pu proposer sur les trois précédents opus, pour l'atmosphère et l'énergie. Ceci dit, pour le clin d'oeil, on peut retrouver sur « Animus : Delirium and reason » le titre « Le Maudit », qui figurait déjà sur notre démo, ainsi que « Scarlet Diva 1.5.6 », que j ai voulu mettre sur « Aos Si » pour lui donner un son studio qu'elle n'avait pas. Dans un futur proche je mettrai quelques titres de notre demo sur Bandcamp, pour ceux que ça intéresserait...
Musicalement, le fil rouge de l'album, pour moi, c'est la dissonance...
Erèbe : Je crois comprendre ce que tu veux dire. C 'est peut être le choix musical et les formations qui nous inspirent qui font que nos compositions et notre son « sonnent » comme tel... Après, si ça te semble agréable, c'est le principal !
Je trouve l'artwork très beau et en adéquation avec votre musique.
Erèbe : Tout l'artwork de l'album à été fait par mes soins, comme pour les autres opus. Je fais aussi à mes heures perdues des covers pour d'autres groupes, pour qui je peux avoir un coup de coeur (tu peux zyeuter la Pochette de Carcolh, un groupe de doom Bordelais). Pour la pochette de « Aos Si », il y a des clins d'œil et des symboles qui font échos aux travaux antérieurs. Comme je l'ai dit précédemment, il s'agit d'une Banshee qui montre le côté mystique et féminin omniprésent dans l'œuvre de Karv Du. Pour les autres symboles, c'est un secret. Pour me faire un peu de pub voici mon lien Facebook pour tes lecteurs : J.r. Erèbe | Facebook.
« Les choses se sont faites très naturellement, sans pour autant se dire qu'il fallait coûte que coûte faire un truc avant-garde ou expérimental. »
« Aos Si : Balance of Harmony and Chaos » me fascine. C'est à mon sens clairement votre meilleur opus et vous me semblez avoir fait un bond énorme. Il est à la fois mystérieux, dissonant, attirant. Il conserve votre mystère en se montrant moins hermétique que ses prédécesseurs (et il a un son de dingue !).
Erèbe : Merci. Ca va te paraitre cliché mais, après une démo et deux EP, je pense qu'on avait moins de mal à savoir où on allait. Les choses se sont faites très naturellement, sans pour autant se dire qu'il fallait coûte que coûte faire un truc avant-garde ou expérimental, même si au fond de moi l'âme du groupe se rattache indéniablement à la mystique black metal.
Après, l'album se montre peut-être moins hermétique grâce au son de Ti Yann, qui se perfectionne lui aussi avec le temps !
Vos morceaux sont extrêmement élaborés. Parle-moi du processus de composition...
Erèbe : C'est le même depuis le début, la base est amenée par Banshee avec la guitare, et charpentée par la batterie. La basse et le chant se composent et se greffent au fur et à mesure de la maturation des morceaux...
L'usage du sarangui (instrument hindou) est une vraie plus-value, de même que le saxo qui arrive plus tard dans l'album...
Erèbe : Je voulais absolument du violon sur cette fameuse partie de « Criminal immensity » et, à défaut, mon complice Ti yann m'a proposé le sarangi, que j'ai adoré. Cela apporte une teinte tout simplement géniale, presque transcendante ! Idem pour le saxophone qui est devenu une vraie tradition sur chacun de nos albums, même si sur notre démo on a utilisé un sample de John Coltrane.
Le chant est travaillé comme jamais sur cet album...
Erèbe : Stygian a effectivement fait une belle perf' d'interprétation et de placement de texte. Il y a toujours eu carte blanche pour chacun des membres dans l'évolution du groupe, selon les antécédents musicaux de chacun (ce qui a toujours fait notre force et nos faiblesses !). Il a pris le parti d'un chant beaucoup plus rock que sur les précédents EP, ce qui n'est pas sans risques et pas forcément dans l'ADN de Karv Du, qui avait un côté plus Black de mon point de vue. Cela amène un aspect moins hermétique, comme tu dis, voire plus accessible... Pour l'anecdote, cela nous vaut de botter en touche pour certains labels de Black Metal et assimilés que je ne citerais pas, hé hé hé !
« Je suis un peu resté ancré dans l'idéal des années 90, que j'ai connues avec les magazines, les fanzines... Il fallait gratter, se bouger... Trouver des groupes, ça se méritait presque ! »
Un titre à rallonge, une promo et une diffusion confidentielles... On ne peut pas vous taxer de racolage, chez Karv Du ! Vous concourez pour le titre du groupe le plus underground de l'année ?
Erèbe : Peut-être inconsciemment, oui... C'est plus pour moi une forme d'humilité. J' ai du mal avec les gens ou les groupes qui se mettent trop en avant, du style « Regardez-moi, je suis un artiste ! » Et à vrai-dire je ne suis pas un grand spécialiste des réseaux sociaux. Je suis un peu resté ancré dans l'idéal des années 90, que j'ai connues avec les magazines, les fanzines... Il fallait gratter, se bouger... Trouver des groupes, ça se méritait presque ! Je vais passer pour un vieux réac', mais il y avait des labels ouverts d'esprit comme Misanthropy Rec, Mayhem et Burzum côtoyaient des groupes comme Beyond Dawn et Babylon Whores, ou sur Candlelight, Emperor, sur le même label que Solstice et Eterne... Faut croire que les Anglais avaient une sérieuse avance sur nous pour l'ouverture d'esprit musicale ! Des exemples, je peux t'en trouver plein d'autres ! Après, je ne te cache pas que nous cherchons un label actuellement, une dizaines de demandes, quelques retours négatifs, voir aucune réponse ou des quiproquos avec des organismes de distributions/promotions qui ne sont pas des labels ! Qui sait ? Un jour peut-être que l'album sortira physiquement ? Croisons les doigts !
Si je te dis que j'ai redécouvert Karv Du à travers cet album, qui sera à mon sens la pierre angulaire de votre discographie, ça t'inspire quoi ?
Erèbe : Merci tout d'abord ! Je le prends pour une consécration et l'aboutissement de dix ans de Karv Du, voilà ce que cela m'inspire...
Qu'est-ce qui distingue « Aos Si : Balance of Harmony and Chaos » des EP qui précèdent ?
Erèbe : « Aos Si : Balance of Harmony and Chaos » a un meilleur son, il est plus frais, plus long. Il y beaucoup d'émotions différentes, chaque chanson à une atmosphère propre, avec des ingrédients musicaux singuliers, parfois black, parfois post-rock, folk et jazz/blues à la Nick Cave. C'est peu dire, ha ha ha ! Les gens qui aiment les groupes originaux seront servis !
« Le futur immédiat de Karv Du : changer de nom pour redémarrer un nouveau projet. »
Où peut-on écouter/acheter « Aos Si : Balance of Harmony and Chaos » ?
Erèbe : « Aos Si » est pour le moment en écoute intégrale et en téléchargement sur Bandcamp : KARV DU (bandcamp.com).
Les projets de Karv Du dans les prochains mois ?
Erèbe : Dans l'immédiat, changer de nom pour redémarrer un nouveau projet qui sera probablement plus expérimental, dark ambient, voire indus et rituel (dont je suis un très gros consommateur !).
Merci, Erèbe de m'avoir consacré du temps.
Erèbe : Merci à toi Ahasverus pour cette interview intéressante et pour ton soutien ! Kenavo ar wech all !
DUR ET DOUX : Les Secrètes Sessions (2022)
Le 16/08/2022
Il se passe encore quelque chose chez Dur Et Doux !
Cet été l'écurie lyonnaise de rock in opposition propose ses « Secrètes Sessions ».
« Les Secrètes Sessions » ont été organisées par le label au mois de juin 2022 dans les locaux de La Tannerie. L'occasion de réunir durant trois jours une quinzaine de musiciens issus de la scène lyonnaise (et notamment des membres de Hidden people, Herr Geisha & the Boobs, Ni, Blast ou Poil) pour créer et enregistrer quatorze pièces inédites.
Les sessions regroupent les musiciens suivants :
Mélissa Acchiardi, Anthony Béard, Guillaume Bertrand, Myriam Bovis, Cynthia Caubisens, Pierre Chanel, Maud Chapoutier, Rémi Foucrier, Stéphane Giner, Pierre Glorieux, Guillaume Lagache, Guilhem Meier, François Mignot, Estelle Mouge, Judith Saurel.
Cerise sur le gâteau : le collectif lyonnais a filmé tout ça !
Alors ouvrez grand les yeux et les esgourdes !
Les Sessions vous proposent une grande diversité de styles et de sons : violon, xylophone, basse, basson, scat, narration, clavier, oud, guitare, flûte, saxophone et batterie vous entraînent dans un univers onirique et poétique servi par une production à la profondeur remarquable. Le free jazz (« Tapo ») côtoie l'avant-garde, le noise (« Harissa et Lexomil ») bouscule le dansant (« Noël à Saint-Tropez »), la musique contemporaine (« Jull ») s'encanaille au décalé (« Le Pote de Vanessa »), tandis que l'oud nous emmène en Orient (« Le Dromadaire en Chocolat ») et sur les rives de la Méditerranée dans une pièce qui évoque tour à tour Ry Cooder, Enio Morricone et Emir Kusturica (« Aussi Lourd Que Les Fers »).
Lâcher-prise musical, « Les Secrètes Sessions » ne craignent pas de poser les vraies questions :
« si je me mange moi-même, est-ce que je double de volume, ou est-ce que je disparais ? »
La réponse est parfois si complexe qu'on peine à imaginer comment s'est ordonnée sa mise en place (« Jull »).
Cette suite de compositions à géométrie variable est si réjouissante et intéressante qu'elle parvient à vous tenir en haleine jusque dans ses alambics les plus tordus.
On vous garantit la pépite qui vaut le détour dans cette très belle récréation (studieuse pour les artistes, mais leur plaisir est visible à l'écran). Elle manifeste la vivacité de la scène lyonnaise et de ce petit collectif d'irréductibles dont les talents conjugués n'en finissent jamais de nous enchanter par des propositions toujours originales qui ne passeront jamais sur votre radio : Dur et Doux.
Le Lien :
https://duretdoux.bandcamp.com/album/secrete-session-dur-et-doux
PENSEES NOCTURNES, Douce Fange (2022)
Le 22/01/2022
Un cabinet de curiosités ouvert H24.
Pensées Nocturnes est initialement un projet solo de Léon Harcore. Il sortait son premier album en 2009.
Son métal d'avant-garde cherche son inspiration aussi bien dans le black que dans la musique de cirque, le jazz ou la musette. Léon Harcore expliquait à COREandCO webzine dans une interview de 2019 :
« Le groupe tourne autour d'une base Black Metal à laquelle il rajoute énormément d'éléments plutôt exotiques pour ce type de style : les fans en ont l'habitude, il y a du Tango, du Reggae, de l'accordéon, des cuivres, des trompettes et sans tomber dans le kitsch et la facilité en gardant une base très mélancolique, très Black Metal. C'est ce qui fait un peu la particularité du groupe. » (Nous vous conseillons l'intégralité de cette intéressante interview que vous pouvez retrouver ICI.)
Après une série d'albums dont le dernier s'intéressait au monde du cirque, Pensées Nocturnes revient avec un nouvel opus livré dans un artwork et un livret d'une richesse assez exceptionnelle signés à nouveau (c'est semble-t-il leur quatrième collaboration) Came : Roy de Ra.
L'album s'appelle...
« DOUCE FANGE »
Suivez-nous pour un petit tour du propriétaire...
01. Un coq et un accordéon plantent le décor avec le court « Viens Tâter d'mon Carrousel ».
02. Cuivres, cordes, percussions, alternance d'extravagances et d'éructations, java, musette, black... « Quel Sale Bourreau », ou les élucubrations d'un fonctionnaire de l'Etat au temps de la guillotine...
03. « PN mais Costaud ! » rappelle en son début la musique tzigane (Emir Kusturica, mais sous acide) puis devient bruitiste avant de partir en jazz.
04. « Saignant et à Poings » fait un clin d'oeil appuyé au « Padam, Padam » de Piaf. Les Strasbourgeois de Dust In Mind, dans un autre style musical, lui rendaient récemment la même oeillade avec leur titre Synapses.
05. « Charmant Charnier » commence gentiment mais part vite en vrille.
06. « Le Tango du Vieuloniste » nous accueille par un accordéon classique et des choeurs, avant de nous embarquer dans sa déferlante. Des commentaires sportifs d'un combat de boxe rappellent la vieille France de Roger Couderc.
07. « Fin Défunt » invite la cuisinière Maïté à sa table.
08. « La Semaine Sanglante » alterne dissonance, tsunamis et phases plus accessibles.
09. « Gnole, Torgnoles et Roubignole » réunit Chostakovitch et « Mon amant de Saint-Jean ». Sa conclusion est sans appel.
Tout cela évidemment sur une base très black-métallique.
Soigné jusque dans son livret, mis en valeur par la production du Studio Henosis, « Douce Fange » est un tour de France façon patchwork qui mélange allégrement flonflons du bal, black métal, chanson réaliste, noise, musique classique, jazz et tout élément parlé, chanté, émis de quelque manière que ce soit, du moment qu'il se rattache à notre patrimoine culturel contemporain sans qu'on se demande si c'est de l'art ou du cochon. Tartiné de textes qui jouent avec les mots, il figure un travail titanesque où la créativité se fera un plaisir de vous retirer la chaise comme vous voudrez vous asseoir. Assez proche d'un Igorrr (« Le Tango du Vieuloniste ») mais avec un côté terroir revendiqué, « Douce Fange » propose un cabinet de curiosités ouvert H24. S'il était un film, il monterait les marches du festival de Cannes en vous adressant un doigt d'honneur. Il se termine comme il se doit par le bien senti « Ta gueule ! ». C'est un pic, c'est un cap, c'est une péninsule, et le bon métalleux franchouillard que vous êtes ne peut que se le prendre de plein fouet. Foncez tête baissée.
Sorti le 21/01/2022 chez Les Acteurs de l'ombre Productions, « Douce Fange » est disponible en version digitale, en CD, double vinyle, double vinyle couleur ainsi qu'en édition limitée box « Pilier de bar » contenant tee-shirt, verres, sous-verres, tire-bouchon, fiole, etc.
Les Critiques :
- « Cet album est un objet rare. Je me suis fait balader de bout en bout avec grand plaisir. »
Aux Portes Du Metal Webzine - « La bonne humeur jaillit sur Douce Fange comme un rasoir sur une carotide. »
Rock'n Force - « Je me demande si l'on ne tient pas là avec ce Douce Fange la petite perle délicieusement barrée et foutoir de ce début 2022. »
Pavillon Webzine - « Douce Fange est un aboutissement du style de Pensées Nocturnes, assemblage de chaires mortes musicales, créature de Frankenstein répugnante et fascinante. »
VerdamMnis Magazine/
Tracklist :
01. Viens Tâter d'mon Carrousel
02. Quel Sale Bourreau
03. PN mais Costaud !
04. Saignant et à Poings
05. Charmant Charnier
06. Le Tango du Vieuloniste
07. Fin Défunt
08. La Semaine Sanglante
09. Gnole, Torgnoles et Roubignole
Line-Up studio :
Léon Harcore (instruments, chant)
Discographie :
- Vacuum (2009)
- Grotesque (2010)
- Ceci est de la musique (2011)
- Nom d'une pipe ! (2013)
- A boire et à manger (2016)
- Grand Guignol Orchstra (2019)
- Douce fange (2022)
Les Liens :
LA TOURNEE A POIL
Le 15/09/2021
Les membres de PoiL se sont acoquinés avec le bassiste de Ni et la chanteuse japonaise Ueda pour présenter en début d'été le single « Dan No Ura ».
C'est donc sous le nom de Poil Ueda qu'ils feront une tournée d'une quinzaine de dates qui conduiront nos Lyonnais à Grenoble (22/09/2021), Cournon (02/10/2021), Oullins (14/10/2021), Bouguenais (15/10/2021) et Brest (16/10/2021), mais aussi en Suisse, aux Pays-Bas et en République Tchèque.
Photographie © Paul Bourdrel
Décidément il se passe toujours quelque chose chez nos amis de Dur et Doux !
Chronique : SEC (Fable Noise), L'Aventure Complète de George Gallamus (2020)
Le 17/02/2020
Album : L'aventure complète de George Gallamus (09/02/2020)
Genre : Fable Noise
Origine : France
Le Groupe :
Son premier EP trois titres sort en 2011. Ces trois morceaux sont repris la même année sur le premier album du groupe, initulé “SEC”.
“Que Chaque Jour Soit Dimanche” le suit en 2014.
En 2020, SEC revient avec
L’Album :
Parfois narratif, toujours décousu, l’album est une “fable Punk” qui suit les pas de George Gallamus, l’amie imaginaire des deux musiciens. (nom qu’on imagine inspiré des Gorges de Galamus, dans les Pyrénées-Orientales).
L’album est illustré par le clip “George Gallamus se baigne en montagne” :
“SEC rencontre George Gallamus aux vendanges. George vit des aventures. SEC raconte son aventure complète. George n’a rien d’exceptionnel. SEC n’a pas de projet d’avenir. George a la dalle. SEC marche droit devant. George se pose des questions. SEC ne croit pas en la réforme. George voyage léger. SEC ne fait pas de jazz.”
L’artwork de cet album est particulièrement sobre :
- 2 vinyles contenant L’Aventure complète de George Gallamus.
- 1 CD de la même aventure dans son intégralité.
- 9 illustrations pour autant d’aventures, par 9 illustratrices et illustrateurs de talent.
- 1 CD des Aventures Apocryphes de George Gallamus par SEC + guests ( ULTRA ZOOK, CHROMB et beaucoup d’autres artistes de tous poils, flûtistes, violonistes, etc)
- Le tout dans une pochette sérigraphiée et assemblée en Aveyron.
Notre Avis :
Les Infos Utiles :
https://www.facebook.com/seclerock/
Son album est disponible chez Dur et Doux :
https://duretdoux.bandcamp.com/album/laventure-compl-te-de-george-gallamus
Son album est disponible sur le Bandcamp de SEC :
https://seclerock.bandcamp.com/album/laventure-compl-te-de-george-gallamus
Les Aventures apocryphes peuvent être découvertes là :
https://seclerock.bandcamp.com/album/les-aventures-apocryphes-de-george-gallamus-2
Chronique d'album : DUR ET DOUX (compilation Rock In Opposition), Ca Marchera Jamais (2019)
Le 02/01/2020
Album : Ca Marchera Jamais (compilation - 2019)
Genre : Avant-Garde / Rock in Opposition
Origine : Lyon
Par Ahasverus
L’association a été créée en 2008 par Marie Nachury et Pierre Chanel ( Brice et sa pute ).
Elle regroupe des formations aux styles très différents, tels Le Grand Sbam (Expérimental) Saint Sadrill (Indie Pop) ou CHROMB (Math Rock).
« L’humain prime, et par conséquent un critère géographique s’applique dans les choix. L’essentiel d’entre nous est basé à Lyon, dans le Rhône ou l’Ain, quelques dissidents en Auvergne et en Bourgogne. Il n’y a pas vraiment de critère de style, même si nous ne sommes pas prêts de voir un groupe de Reggae ou d’Electro Swing dans Dur et Doux. »
Dur et Doux regroupe aujourd’hui une quinzaine de groupes, certains de ses sociétaires apparaissant dans plusieurs formations, tels PinioL qui regroupe les l’ensemble des musiciens de PoiL et de Ni, soit deux batteurs, deux guitaristes, deux bassistes et un clavier.
CA MARCHERA JAMAIS
L’Album :
Ce titre est la devise du label depuis sa création.
C’est CHROMB! qui ouvre l’album avec un extrait datant de 2016. Ce groupe de Math Rock s’est illustré notamment en organisant des “concerts dessinés” avec le concours de Benjamin Flao (la BD Essence).
Les morceaux présentés en suivant vont de 2014 ( Herr Geisha & the Boobs ) à 2019 (Ni, PoiL et Monstre).
Deux inédits figurent sont au menu :
. « Tout le Monde Ecoute - Le Canon du Silence », d’Antoine Mermet et Melissa Acchiardi (compères dans Saint Sadrill). Ce titre est enregistré avec la chorale des élèves de l’école des Avignonnets à Saint-Claude.
. « Curdy » de Herr Geisha & the Boobs (toujours avec Melissa Acchiardi)
Notre Avis :
Si vous n’avez pas encore franchi le pas, cette compilation est pour vous : elle propose un joli panel des productions lyonnaises.
Vous découvrirez des compositions un peu déroutantes, parfois farfelues, souvent très techniques, mais toujours hautement originales.
Pour les amateurs de Rock In Opposition, de Prog’, d’Expérimental, un cabinet de curiosité qui donne ses lettres de noblesses à la musique alternative.
Les Infos Utiles :
- Site web Dur et Doux :
https://duretdoux.com/ - Ecouter “Ca Marchera Jamais” sur Bandcamp :
https://duretdoux.bandcamp.com/album/dur-et-doux-ca-marchera-jamais - Dur et Doux sur Facebook :
https://www.facebook.com/duretdoux/
1.- Chromb! - Le tombeau est vide 07:11
2.- Ni - Athazagoraphobie 02:36
3.- PinioL - Pilon Bran Coucou 14:02
4.- La Degustacion - Culo Loco 04:35
5.- Pili Coït - I Can Scream 05:13
6.- Hidden People - You Smell 02:46
7.- Sheezahee - Euphoria Day 3 04:15
8.- Djihâd - Mediasphère 04:59
9.- Lucas Hercberg - Invisible Fruit 06:26
10.- Tout le monde écoute - Le canon du silence 03:41
11.- Monstre - Don't Leave 02:08
12.- Herr Geisha & the Boobs - Curdy 03:23
13.- Saint Sadrill - We gave you a smile 03:33
14.- PoiL - Luses Fada 07:07
15.- Brice et sa pute - Adriana Karembeu 09:00
Sortie d'album : LE GRAND SBAM (Expérimental), Vaisseau Monde (2019)
Le 13/12/2019
Album : Vaisseau Monde (2019)
Genre : Avant-Garde
Origine : Lyon
Le Groupe :
Dur et Doux - c’est le nom du petit label - réunit des musiciens qui se croisent et se décroisent au rythme de formations originales, souvent expérimentales, toujours en opposition. Leur devise ? “Ça marchera jamais” !
Leur album, sorti en cette fin d’année 2019, s’appelle...
VAISSEAU-MONDE
L’Album :
Ses trente-sept minutes lui confèrent néanmoins un format “album”.
Son artwork est de Chloé Bonnard.
Il a été enregistré au studio Pierrefilant (Studio rouge. Pierre Filant 69640 Rivolet). “Pierrefilant” (2018) c’est aussi le titre d’un album de Saint Sadrill, autre membre de la petite famille Dur et Doux.
Sur Vaisseau Monde, seul “Woubit”, quatrième piste de l’album, descend sous la barre des six minutes.
Vaisseau Monde a fait l’objet d’un “teaser” réalisé en septembre 2015 au Bac à traille (Théâtre de La Renaissance - Oullins).
Les Critiques :
http://www.adecouvrirabsolument.com/spip.php?article7810
. “L’aventure vaut le détour; c’est l’ivresse sonore, on se hasarde et on titube stylistiquement, mais on trouve la juste voi(e)x.”
https://www.muzzart.fr/20191106_22954_le-grand-sbam-vaisseau-monde-dur-et-doux-6-decembre-2019/
https://www.bluesbunny.com/Reviews/ReviewID/2923/xmps/11123
https://www.babyblaue-seiten.de/album_18409.html
Notre Avis :
Entre musique contemporaine et Fantasia chez les Progueux. Pour les amateurs de hors-piste essentiellement.
Les Infos Utiles :
https://legrandsbam.bandcamp.com/
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L'interview au saut du NI.
Le 19/05/2019
« Pas d'intro, pas de couplet, pas de refrain, puis pas de fin. »
Ni par Jean-Christophe Mazué
Après “Les Insurgés de Romilly” (2015), le quatuor de la région Macon/Bourg en Bresse revient en 2019 pour décliner la peur en neuf titres avec le contagieux “Pantophobie”.
Comme Ni s’était assis pour faire une pause entre deux concerts (cf photo ci-dessus), nous en avons profité pour leur poser quelques questions. C’est l’interview au saut du Ni.
Tout ça se passe bien sûr chez Dur et Doux, collectif dont on connait la qualité.
Anthony Béard (guitare) : Je crois que c'était un live de Guns’ N’ Roses (Haha !) “Live like a suicide”.
François Mignot (guitare) : Nirvana, “From the muddy Banks of the wishkah”.
Benoit Lecomte (basse) : “Bouba le Petit Ourson”, de Chantal Goya, en 45t.
Nicolas Bernollin (batterie) : Je dirais certainement un Nirvana...
Anthony Béard : L'envie d'être une superstar du Rock, comme Slash.
François Mignot : Mes parents m'emmenaient en voiture au cours de saxophone.
Benoit Lecomte : Les barils en carton de lessive , je tapais dessus sur Kiss.
Nicolas Bernollin : Quand j’avais trois ou quatre ans, le fils d’un des amis de mon père qui jouait de la batterie m’a mis derrière cet instrument. J’ai eu un déclic qui ne m’a jamais lâché depuis.
Anthony Béard : Il faut que ça parle d'amour.
François Mignot : Toutes les chansons sont bonnes pour peu qu'on les écoute plusieurs fois.
Benoit Lecomte : Pas d'intro, pas de couplet, pas de refrain, puis pas de fin.
Nicolas Bernollin : Quand elle te traverse le ventre, et pas seulement les oreilles ou le cerveau.
Nicolas Bernollin : Anthony, François et moi-même nous sommes rencontrés au collège en 1997/98, nous avions douze ou treize ans, et nous avons commencé un groupe qui est devenu diatrib(a). Quand diatrib(a) s’est arrêté en 2008, nous avons créé dans la foulée Ni en 2009, avec Ben à la basse, que j’avais rencontré sur la tournée JMPZ, car j’étais à l’époque éclairagiste pour eux.
François Mignot : Les morceaux de ce dernier album ont été composés par les manches (Ben, Anthony et moi). Chacun a composé dans son coin plusieurs morceaux qu'on a d'abord appris et joué tels qu’ils étaient écrits, puis nous les avons réarrangés tous ensemble dans le local de répet’.
J'ai compté quatre opus de Ni. Pouvez-vous me faire un point sur votre discographie et me dire où l'on peut écouter ou acheter vos albums ?
Nicolas Bernollin : En effet nous avons sorti à ce jour deux EPs (2010 et 2012) et deux albums sur notre label collectif Dur et Doux : Les Insurgés De Romilly en 2015 et Pantophobie en 2019.
Il est possible possible d’écouter et/ou d’acheter notre musique sur toutes les plateformes de streaming classiques (Spotify, Deezer, Itunes), sur notre notre Bandcamp, sur Youtube, et aussi dans les magasins spécialisés.
Il y a tous les liens sur notre site www.ni-music.com et sur le site de notre label Dur et doux www.duretdoux.com , sur lesquels vous pouvez aussi écouter tous les superbes groupes de notre poney-club.
En 2015 paraissait Les Insurgés de Romilly. D'où vient ce titre et quel regard portez-vous aujourd'hui sur cet album ?
Benoit Lecomte : Le titre vient d‘une anecdote historique bien marrante que l’on peut entendre dans son intégralité sur le disque à la fin du titre “Butor”. On marque un virage sur cet album vers des compositions plus droites, plus de riffs, plus de tournes, comparées aux deux LP précédents, plus poly-rythmiques schizoïdes…
Benoit Lecomte : Bien sur, excellente aventure ! Il s'agit déjà de continuer à tourner cet album sur scène jusqu'à la fin de l'année, puis d'envisager l'écriture d'un second.
« Nous avions depuis un bon moment envie d'écrire une musique qui soit à la fois plus lourde, plus sombre et avec de l'air… »
Benoit Lecomte : Cette idée est venue naturellement d’une résonance intime, personnelle, singulière pour chaque membre du groupe au moment de l’ écriture de ces titres. Ensuite, d'un sujet sociétal vraiment d'actualité très sérieux, puis aussi d’une bonne déconne à la découverte des peurs loufoques qui existent. Nous n’avons pas composé à partir des noms des différentes phobies mais plutôt cherché dans le concept des phobies à ne pas se prendre trop au sérieux.
Benoit Lecomte : J’ai rencontré Davor à Paris lors d'une de ses expos à la Halle St Pierre, et j'ai adoré son travail totalement impressionnant en format réel ! J’ avais gardé son contact, alors on lui a demandé si il était possible d'utiliser l'une de ses œuvres. Il était tout à fait ravi, nous l’ étions tous, voilà. Pas d'indications, pour un résultat qui colle parfaitement à l’univers du disque.
Pantophobie est un album assez sombre, puissant, parfois violent, et pas totalement instrumental, (encore que la voix soit utilisée comme un instrument). Certains passages m'ont évoqué Dream Theater ou Devin Townsend, même si ces artistes sont éloignés de votre univers en déconstruction. Et vous, que diriez vous à Propos de Pantophobie ?
François Mignot : C'est marrant parce que lorsque j'avais douze ans, l’un de mes morceaux préférés était Peruvian Skies, de Dream Theater, une sorte de ballade Metal américaine parlant du Pérou. Heureusement, la puberté et mes études supérieures de physique m'ont permis de tourner la page, mon travail psychanalytique de résilience m'ayant amené à me reconstruire sainement malgré ce traumatisme initial. J'ai malgré tout encore peur des Péruviens et de leur musique.
Pantophobie a été composé en essayant au mieux de s'éloigner de toute influence de la flûte de pan. Le résultat est bel et bien celui que tu as décris dans ta question.
Anthony Béard : On peut dire que Pantophobie n'a pas été facile à accoucher, nous étions tous dans une période de vie assez remuée, et nous étions passés par pas mal de réflexions autour de Ni, sur sa durabilité, sa faisabilité à la vue des projets de vie ou professionnels de chacun. Après, quand nous avons commencé à écrire, nous avions certes une envie de proposer un album qui se démarque des autres opus, mais nous avions depuis un bon moment envie d'écrire une musique qui soit à la fois plus lourde, plus sombre et avec de l'air… Il a encore une fois été assez simple d'aller tous les trois dans la même direction lors de la phase de compo.
Nicolas Bernollin : Tourner, tourner, tourner au maximum, et ensuite se pencher sur le prochain disque.
Anthony Béard : “Trout mask replica”, de Captain Beefheart et “Trout mask replica”, de Captain Beefheart.
François Mignot : Le dernier album de Bach qui vient de sortir. La prod est vraiment énorme ! Et peut-être la comédie musicale “Cindy 2002”. Peut-être…
Benoit Lecomte : “Master série” d‘Henri Salvador, et “Les Plus Grands Airs Sifflés”, par Micheline Dax.
Nicolas Bernollin : “An Evil Heat”, d’Oxbow, et les “Gnossiennes” d’Erik Satie.
Benoit Lecomte : Merci.
Sortie d'album : POIL (Rock Experimental), Sus, (2019)
Le 20/04/2019
Album : Sus (26/04/2019)
Genre : Prog’ Noise Rock Expérimental (etc)
Origine : Lyon
C’est encore une jolie perle que le label lyonnais Dur et Doux ajoute à son chapelet le 26/04/2019 : Si vous avez l’oreille curieuse et le goût du hors-pistes, Poil pourrait bien vous captiver avec ce Sus que vous n’entendrez jamais à la radio.
Antoine Arnera : Keyboards/vocals
Boris Cassone : Guitar/Bass/vocals
Guilhem Meier : Drums/vocals
C’est donc un trio lyonnais dont le premier album, L’Ire des Papes, a déjà fêté ses dix ans.
Poil pratique un Rock Expérimental auquel il intègre un large éventail d’influences, pouvant allier la noirceur du Metal aux chants polyphoniques occitans au gré de ses inspirations.
Après Brossaklitt (2014) et le récent Split-Album Mula Poil (2018), Poil, revenu de l’aventure PinioL, qu’il partageait avec ses camarades de Ni, chatouille nos oreilles comme un oiseau printanier, mais un oiseau un peu biscornu, au chant curieux...
L'ALBUM :
POIL, Sus (2019) - artwork de Kamille Fau
L’artwork est signé Kamille Fau. Un drôle de petit être bleu nous fixe avec ses grands yeux de lémurien étonné. Il semble émerger d’un tas de foin. Une étiquette rudimentaire est posée sur son front. C’est lui qui nous invite au voyage.
LES TITRES :
- Sus la Peira (11:58), machine à concasser, un peu hypnotique, qui rappelle l’atmosphère des Temps Modernes, qui s’affole parfois pour se terminer en feu d’artifice.
- Lo Potz, un court acapella (1:12) qui vous offrira une brève halte avant de reprendre l’ascension.
- Luses Fadas (7:07), catchy, et pourtant imprévisible et angoissante.
- Greu martire (6:20), le plus barré de l’album, machine déréglée dont les ressorts bondissent dans tous les sens.
- Chin Fou (14:19) commence par des polyphonies. Un clavier sidéral ou oriental annonce l'arrivée d'une mouche folle.
Sortie d'album : ULTRA ZOOK - L'Album (2019)
Le 23/03/2019
Album : Ultra Zook L’Album
Genre : Zumba Expérimentale Acrobatico-Auvergnate d’avant-garde à flûtes.
Origine : Clermont-Ferrand
Après “Pantophopie”, le Ni nouveau sorti début mars 2019, le collectif lyonnais nous propose le premier LP d’Ultra Zook.
L’Album (c’est son titre - il va falloir expliquer ça à François Pignon...) est sorti hier, 22/03/2019.
Il est l’auteur de trois EP : EPUZ (2012), EPUZZ (2013) et EPUZZZ (2014).
Vous les trouverez sur Bandcamp sans casser votre petit cochon : ils sont à un euro pièce !
L’Album est le premier LP d’Ultra Zook.
A ce propos : les amateurs pourront retrouver ses œuvres le 27/03/2019 au Central Vapeur de Strasbourg ; les informations utiles sont ici : Vernissage Willy Ténia Kakakids.
Revenons à Ultra Zook. Qu’avons-nous, musicalement ?
(NDLR : moment de solitude du rédacteur)
Une certitude : totalement barré, Ultra Zook n’a plus pris son traitement depuis longtemps.
Certes, direz-vous, il n’est pas dangereux, juste particulièrement joyeux, faussement décousu, totalement échappé. Pour autant, en vérité je vous le dis : il n’est pas prêt de passer à la radio ! Aussi, aucun scrupule : signalez L’Album aux autorités ! Partagez-le !
Textuellement, Ultra Zook ne craint pas de poser les questions qui ne franchiront jamais les barrières du Grand Débat National : “Pêche ? Poire ? Prune ? Quelle sorte de fruit êtes-vous ?” Particulièrement inspirants, les fruits, on les retrouve en morceaux, comme dans Gibeli Gibelo, “Derrière chez moi/Il y avait des noix/J’en cueillais deux/ J’en mangeais trois”, sont une des thématiques fortes de cet album qui ne mâche pas que ses mots.
Résumer L’Album d’Ultra Zook ? Imaginez une table plus ou moins ronde autour de laquelle Philippe Katerine philosopherait avec Francky Vincent autour d’un sirop de papaye, tandis qu’arrive un serveur annonçant que Christian Vander les demande au téléphone.
Un opus foutraque et joyeux qui n’a pas volé son artwork.
A découvrir impérativement !
L’Album est à prix Malin, entendez 6.66€, sur Bandcamp. https://ultrazook.bandcamp.com/album/ultra-zook-lalbum
- le 23/03/2019, à LE TREMPLIN - Musiques actuelles - Beaumont avec CHROMB.
- le 01/05/2019 au Kitchen Kustoms d’Orléans avec EPIQ.
Sortie d'album : Ni (Prog' Rock Expérimental), Pantophobie (2019)
Le 15/03/2019
Album : Pantophobie (2019)
Genre : Math Rock à voix / Experimental Prog’ Metal
Origine : Bourg-En-Bresse / Macon
Pantophobie rassurera ceux qui ont aimé “Les Insurgés de Romilly” (2015), dont il est un digne successeur, et fédérera les amateurs d’Extrême Prog’ Metal à la Devin Townsend. Les fans des albums les plus sombres de Dream Theater devraient également y trouver leur compte. Pantophobie est donc le disque qui convient à tout fan de Metal qui souhaite élargir non seulement son vocabulaire et ses connaissances médicales, mais aussi son champ musical par des incursions dans la sphère Noise.
Ni démontre avec Pantophobie qu’il n’a rien perdu de son inspiration, mieux, il se bonifie et ne craint en rien cette leucosélophobie qu’il célèbre. Disponible sur Bandcamp au prix de 6.66€ (évidemment !), Pantophobie est l’opus de Math Rock idéal pour diversifier votre CDthèque métallique... A moins que vous ne soyez caïnophobe ?
Pantophobie : peur de tout
Héliophobie : peur le la lumière du soleil
Alektorophobie : peur des poulets
Lachanophobie : peur des légumes
Leucosélophobie : angoisse de la page blanche
Catagelophobie : peur du ridicule
Athazagoraphobie : peur d’être oublié
Kakorrhaphiophobie : peur de l’échec
Lalophobie : peur des discours
Stasophobie : peur de se tenir debout
Toutes les dates sur leur page Facebook :
https://www.facebook.com/ni.ni.ni.music/
https://niiii.bandcamp.com/album/pantophobie