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GRUNGE
ALICE IN CHAINS : Le classement des albums
Le 22/05/2024
Voici le classement des albums studio d'Alice In Chains par les abonnés d'Ahasverus-Le-Groupe.
En commençant par le meilleur...
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N°1 : Dirt (1992) - 11 voix
- N° 2 : Black Gives Way to Blue (2009) - 8 voix
- N° 3 : Facelift (1990) - 5 voix
- N° 4 : Alice in Chains (1995) - 4 voix
- N° 5 : Jar of Flies (EP - 1994) / The Devil Put Dinosaurs Here (2013) - 3 voix
- N° 7 : Sap (EP - 1992) / Rainier Fog (2018) - 2 voix
Ils ont dit :
- « Alice In Chains propose une musique n'ayant jamais vraiment cessé d'être intéressante. » (Stéphane)
- « Jerry Cantrell est un compositeur hors pair. Alice In Chains demeure et demeurera toujours une grande influence pour moi. » (Alan)
- « Black Gives Way To Blue : une giga-baffe et un album qui m'a fait rétropédaler pour m'intéresser aux premier albums. » (Stan)
- « La mort de Layne aura été une grande perte mais le groupe a su se reconstruire autour de William DuVall. Une belle réincarnation avec trois albums, moins renversants que leurs aînés, mais toujours très solides. » (Yann)
SAMSARA JOYRIDE (stoner), The subtle & The Dense (23/02/2024)
Le 31/03/2024
« The Subtle & The Dense » rappelle le grunge pour son absence d'apparat, tandis que le son tire sur les albums de rock psychédélique des 70's.
Par Ahasverus
C'est d'Autriche que nous vient Samsara Joyride. Ce quatuor lâchait en 2022 un premier album éponyme.
2024 sonne le temps de la confirmation. Les Viennois reviennent avec un second long format à pochette bariolée.
Son titre : « The Subtle & The Dense ».
Il s'agit d'un sept pistes de quarante-cinq minutes.
Le son très cru donne à l'oeuvre un incontestable côté stoner.
Le répertoire blues rock sait se montrer puissant. Sombre sans être austère, il rappelle le grunge pour son absence d'apparat, tandis que le son tire sur les albums de rock psychédélique des 70's.
La voix de Florian Miehe se fait traînante comme celle de Layne Staley.
Aussi dépouillé que direct, enregistré dans les conditions du live, « The Subtle & The Dense » intéressera les amateurs des premiers Black Sabbath et des morceaux les moins électriques d'Alice In chains.
Seule la dernière piste s'éloigne notablement de ce répertoire avec l'intervention d'une voix féminine et d'un saxophone. Pour le reste, il s'agit d'un album suffisamment atypique parmi les sorties du mois pour vous intéresser.
VIVA LA WOLFE (grunge), Prosperity (24/11/2023)
Le 27/11/2023
Entre Black Sabbath et Alice In Chains, Viva La Wolfe ne manque ni d'inspiration ni de souffle pour restituer ses racines.
Par Ahasverus
On n'a pas réussi à gratter grand chose sur ce Viva La Wolfe, peu loquace sur son passé. On sait tout de même que la formation est originaire d'Esbjerg, une ville qui possède le port le plus important du Danemark sur la Mer du Nord, et que le quintette est en ordre de marche depuis au moins cinq ans puisqu'il sortait un single-clip bien abouti dès 2018.
En 2023 c'est avec un long format que Viva La Wolfe refait parler de lui via le label français M&O Music. L'album s'appelle « Prosperity ».
C'est d'abord dans les champs que souhaite nous entraîner l'équipe danoise ; elle annonce sa rusticité, privilégiant le noir et blanc dans un premier single-clip.
Rusticité restera le maître-mot de cet opus de cinquante-trois minutes : rusticité dans le son, crade jusque dans les arabesques de la guitare de « Paralysis » ; rusticité dans les figures tutélaires que ne manquera pas de vous évoquer l'écoute des neuf morceaux.
C'est certainement le nom de Black Sabbath qui vous viendra à l'esprit, « Justice », « Breath Out », « Despot » ou « Leech » ayant une parenté avec les premiers albums du quatuor de Birmingham, mais ce sont encore plus les similitudes avec le Alice In Chains de Layne Staley qui vous frappera à l'écoute du titre « Long Gone », qui aurait parfaitement pu compléter la setlist de l'album « Jar Of Flies ».
Un possible rapprochement avec le son d'un Pearl Jam ne vous échappera certainement pas non plus sur des titres comme « In The Fields » et « Druid's Trail ».
Tanguant parfois sans jamais tomber, Viva La Wolfe n'en abat pas moins un grunge puissant (« LAX »), sans fioritures, désinvolte tout au long d'un premier album sombre. Pleinement maîtrisé, d'un caractère affirmé, « Prosperity » glisse nonchalamment comme un esquif fendant les eaux d'un marais saumâtre (« Justice »). Efficace et archaïque, il impose Viva La Wolfe, qui ne manque ni d'inspiration ni de souffle pour restituer ses racines. Une sortie intéressante, qui révèle un groupe au potentiel certain. Il pourrait trouver un public qui ferait bien de le suivre.
« Prosperity » est disponible depuis le 24/11/2023 chez M&0 Music.
7 WEEKS (rock), Fade Into Blurred Lines (13/10/2023)
Le 19/10/2023
« Fade Into Blurred Lines » conduira vos émotions aussi sûrement que le cuivre conduit l'électricité.
Par Ahasverus
Voici la nouvelle livraison de 7 Weeks. Elle s'appelle « Fade Into Blurred Lines ».
Nous l'abordions avec une pointe de doute : nous avions adoré « Sisyphus », l'un des meilleurs albums de rock de l'année 2020, et voici que 7 Weeks entendait rebattre les cartes dans une formule trio avec un album « enregistré live, sans artifice » que le dossier de presse estimait « moins solaire, plus terrien ».
Ne laissons pas s'installer le suspense plus longtemps : nous avons trouvé l'opus excellent au point d'en faire notre album du mois dans notre newsletter n°11.
Nous voila rassuré : dès le premier morceau, « Gorgo », on retrouvait l'ADN inaltéré du groupe, cette voix caractéristique, ces rythmiques vrombissantes, cette guitare indépendante, toujours en mouvement, enfin cette élégance permanente dans le placement.
7 Weeks lachait « Gorgo » en premier single, disant à son sujet : « Gorgo parle de fuite en avant, du rapport intime au monstrueux, des jours sombres qui pétrifient quand on ose les regarder en face. Texte symbolique, Gorgo illustre la crise de sens que nous traversons et les lignes de fuite que nous créons pour y échapper : repli sur soi, confort viral et illusoire, certitudes figées. On avait cet arpège crimsonien en stock ainsi que cette image d’un personnage qui se retrouve figé face à ces certitudes. On a donc combiné les deux idées avec l’image de la Gorgone mythologique. »
Certes, d'autres morceaux sont possiblement plus radicaux, et le son préparé par Pascal Mondaz est peut-être légèrement plus brut, plus crissant. Mais l'identité de 7 Weeks est affirmée et sa signature reste heureusement omniprésente.
Entre explosivité (« Blackhole Your Heart ») et émotion (« Mute »), le trio ne tranche pas.
Il alimente son fourneau avec la même classe, et bien que ses ingrédients soient différents de cette formation, nous sommes tenté de le comparer à Screaming Trees pour sa marginalité dans le grunge rock et pour la beauté évidente qui habille certains morceaux.
Finalement la parenté de « Sisyphus » à « Fade Into Blurred Lines » s'impose, non par une gémellité mais bien par un air de famille. « Fade Into Blurred Lines » suit son propre chemin mais n'aura rien à envier au remarquable « Sisyphus ». Comme lui, il fait mouche, qu'il serpente paresseusement (« Shimmering Blue », « Castaway »), qu'il parte à bride abattue, effréné et strident (« Wax Doll »), ou qu'il évoque des images western (« Windmills »).
« Fade Into Blurred Lines » se referme en finesse avec l'intime « Travellers ».
On apprécie que 7 Weeks n'ait rien lâché après « Sisyphus » : il a posé sa patine sur chaque note de « Fade Into Blurred Lines ». Le résultat est infiniment séduisant et conduira vos émotions aussi sûrement que le cuivre conduit l'électricité.
« Fade Into Blurred Lines » est notre Album du Mois. Il saura illuminer votre octobre 2023.
DIRTY BLACK SUMMER annonce son premier album
Le 07/10/2023
Auteur d'un excellent EP en 2021, (Great Deception, toujours disponible ICI) dans lequel il reprenait notamment le morceau « Womanizer » de Britney Spears, Dirty Black Summer vient d'annoncer qu'il sortirait son premier long format le 10/11/2023.
Ce dix pistes s'intitulera « Gospel Of Your Sins ». Son artwork est signé Marald Art.
L'illustrateur hollandais commente :
« C'était un défi à relever, notamment en raison du calendrier. Lorsque JB m'a contacté et que nous avons convenu de le faire, il est vite devenu clair qu'en raison de mon emploi du temps, la pression serait forte. Dès le départ, j'ai essayé de simplifier leur idée et nous avons eu du mal avec la composition, en faisant des allers-retours. Jusqu'à ce qu'il devienne très clair que le groupe était déterminé par l'idée initiale. D’une manière ou d’une autre, j’ai respecté la date limite, mais ensuite le chemin du raffinement a commencé : des ajustements ont été effectués, améliorant tous l’imagerie. Cela ressemblait à une très longue route avec de nombreux arrêts, demi-tours et courbes. Mais nous y sommes ! »
Dirty Black Summer est un quintette formé en 2020 par des musiciens de la scène métal azuréenne. Il nous faisait forte impression en illustrant son premier EP par le clip « Your Great Deception ».
A propos de son nouvel opus, le groupe déclare : « Nous vivons avec cet album entre nous depuis un an maintenant et nous attendions la meilleure saison pour le libérer. Il porte en lui toute la tristesse, la convoitise, la colère, la douleur et la beauté de ces deux dernières années... »
« Gospel Of Your Sins » sera disponible le 10 novembre 2023 via Nova Lux Production.
Le lien : https://wiseband.lnk.to/Dirty-Black-Summer-All-Saints
Le premier single, « All Saints » sera dévoilé dès le 13 octobre 2023.
DIRTY BLACK SUMMER est en concert :
- 10/11/2023 - Cannes - Mjc Picaud (release party) w/ Bandit Bandit
- 11/11/2023 - Nice - Stockfish w/ Mass Hysteria
- 18/11/2023 - Montpellier - Secret Place
- 19/11/2023 - Toulouse - Le Rex w/ Villagers of Ioannina City
- 11/12/2023 - Paris - Supersonic w/ Erei Cross
- 13/12/2023 - Caen - TBC
- 14/12/2023 - Dunkerque - Les 4 Ecluses w/ Erei Cross
- 15/12/2023 - Tours - Bateau Ivre w/ Erei Cross
- 16/12/2023 - Limoges - Festival de Noel w/ Erei Cross
- 17/12/2023 - Nantes - Ak Shelter w/ Erei Cross
NOVA DOLL (grunge, stoner), Denaturing (29/09/2023)
Le 27/09/2023
Nova Doll est une jeune formation canadienne, formée en 2022 à Barrie, sur les bords du lac Simcoe, dans l'Ontario. Influencé par Kyuss, Queen Of The Stone Age ou High On Fire, ce projet est un brassage de différents genres musicaux tels que le stoner, le punk, le grunge, le sludge et le doom.
Nova Doll a livré son premier album le 29/09/2023. Il s'appelle « Denaturing ».
Cette offre se veut une expérience, passant d'une saison à l'autre avec des morceaux accompagnés de sons de la nature. Chaque chanson parle de la mort sous un aspect différent : la mort d'une personne, la mort de l'innocence, la mort des relations ou la mort des saisons.
Ainsi le titre « Dénaturation » explore la dégradation biologique et chimique du corps humain après la mort tandis que « Dead Before I Knew It » traite de l'expérience de perdre une partie de soi à cause des actions de quelqu'un d'autre et que « California Sunshine » explore un trip acide qui conduit à la tragédie .
Particulièrement garage, nu, punk et stoner, le son crasseux et saturé de Nova Doll renvoie aux balbutiements du Grunge et pourra vous rappeler les premiers efforts des Babes In Toyland et de L7 (« Waydown », « Denaturation », « Mabon »). Il conviendra à ceux qui cherchent un rock qui fait vibrer les murs.
BONE DAGGER (heavy rock, grunge), The Veil (18/08/2023)
Le 20/08/2023
Bone Dagger mérite clairement d'être transposé au long format.
Par Ahasverus
Disponible ce mois d'août, « The Veil » est un EP quatre titres de la formation américaine Bone Dagger.
Bone Dagger est un duo formé à Portland par Braden Richey (guitare) et John Lund (chant et tous instruments).
Ce dernier fondait le projet en 2020. Musicalement, le duo se dit inspiré par des formations comme Gojira, Muse, Slipknot et Alice In Chains.
Ce sont surtout ces derniers que nous évoquent les deux premières pistes de cette petite galette, les choeurs et la voix de John Lund pouvant parfois rappeler (d'assez loin quand même) celle de Lane Staley.
Entre heavy rock et grunge, l'album se lance avec nonchalance puis se développe dans la diversité. La production, l'exécution et le niveau sont plus qu'honorables, et même carrément bons si l'on se souvient qu'il s'agit d'un premier EP.
Le potentiel de Bone Dagger se révèle rapidement et « The Veil » montre de belles couleurs qui retiendront votre attention. Ce projet porté par John Lund est inspiré et capable et il mérite clairement d'être transposé au long format.
MUFFDIVER, CTRL+P (14/01/2023)
Le 11/03/2023
Il y en a sous le pied de MuffDiver. Tout cela dénote un gros niveau et l'aisance confère de l'authenticité à l'exécution.
MuffDiver est toulousain. Cependant son patronyme vous donnera l'occasion d'améliorer vos connaissances en expressions de la langue anglaise.
Cette formation commence sa carrière discographique par un single en 2016. Elle présente « Till the Dusk of Scars », un quatre titres, l'année suivante.
Le quintette est stable, et c'est exactement la même formation qui revient le 14/01/2023 avec un nouvel opus, de six titres cette fois :
« CTRL+P »
Coup d'oeil goguenard d'abord à cette pochette : elle évoque immanquablement un « Who's Next » revisité une cinquantaine d'années après sa sortie. L'artwork est signé Fanch (chant, guitare), la photographie est de Fabien Labarbe et Hugues-Alban Bermond.
« CTRL+P », c'est un raccourci-clavier qui vous permet d'imprimer. Lançons la machine...
Les cinq titres (pour une durée d'environ vingt-cinq minutes) de ce nouvel opus ont été enregistrés, mixés et masterisés par Yves De Roeck, (Les Productions du Chauve).
Le Southern Rock de MuffDiver s'avère rapidement capable de prendre l'aspect dépouillé du Stoner ou de développer l'explosivité du Grunge. Ainsi saura-t-il vous évoquer tour à tour Alice In Chains ou Whiskey Myers.
Un son massif sert parfaitement les mélodies très bien tenues par les rythmiques et permet à la guitare lead de se détacher très efficacement.
Les compositions sont percutantes et l'interprétation atteste d'un bagage musical solide.
La voix de Fanch retient particulièrement l'attention. Son timbre semble naturellement rocailleux et il monte aisément en puissance. On peut penser à Layne Staley (Alice In Chains) mais aussi à Renato Di Falco (Flayed).
Il y en a sous le pied de MuffDiver. Tout cela dénote un gros niveau et l'aisance confère de l'authenticité à l'exécution. MuffDiver présente ainsi avec « CTRL+P » un EP de southern moderne et particulièrement musclé qui retient durablement l'attention.
L'intérêt est évident. La force du quintette aussi. On vous recommande « CTRL+P » et MuffDiver sera à suivre avec intérêt.
SUN, Brutal Pop 2 (13/01/2023)
Le 15/01/2023
Sun nous entraîne exactement où elle rêvait d'aller, dans un univers qu'elle a défriché et qu'elle investit de plus en plus.
Après avoir écrit sa profession de foi en 2019 avec l'EP « Brutal Pop », la songwriter/guitariste/chanteuse et désormais productrice SUN persiste et signe avec un second EP livré le 13/01/2023 :
« Brutal Pop 2 »
« Brutal Pop 2 » est un cinq pistes d'environ dix-huit minutes qui s'ouvre sur une chanson d'amour viscéral à la mélodie convaincante : « Wave ». Le titre était dévoilé dans un clip dès le mois d'octobre 2022.
La recette très identifiable de Sun reste inchangée depuis les bases posées dans son premier EP et elle fonctionne immédiatement : des couplets accrocheurs qui enflent jusqu'au scream tempétueux. C'est qu'après des études de piano, la Parisienne faisait ses premières armes vocales dans le groupe de Brutal Death Psychobolia et qu'en matière de chant saturé elle n'a de leçons à prendre de personne.
La sauce Sun prend à nouveau. Le songwriting n'est pas en manque d'inspiration et nous emmène durablement dans un mélange de pop, de rock, de grunge et de hurlements. Hole est l'une des références vers lesquelles nous nous tournerons le plus volontiers.
Cependant « Strength » appuie sur le côté pop de l'affaire. La Franco-Allemande, qui forgeait son éducation musicale grâce à une tante qui lui envoyait des albums depuis les USA, pare cette seconde piste d'une toute petite touche électro vite rattrapée par les guitares qui évoluent crescendo.
« Princesse Erakin » en piste 3 est un hommage à Karine (dont Erakin est l'anagramme) auquel l'EP est dédié. Sun explique :
« Je voudrais dédier Brutal Pop 2 à ma cousine Karine, disparue en 2017. Karine était une artiste peintre très talentueuse qui combinait le collage, déchirures de strates de papier et peinture pour créer des œuvres d'art à couper le souffle. Son processus de création paraissait sauvage et, étonnamment, le résultat était toujours très précis et saisissant ! Inspirée par son approche, j'ai essayé de créer un collage de ce qui se passait dans mon âme à ce moment-là. Je ne sais m'exprimer qu'à travers mes chansons et depuis mon premier EP, tant d'émotions indicibles se sont accumulées en moi. Tout ce que vous entendez sur cet EP a été méticuleusement écrit, composé, arrangé et produit par mes soins. »
C'est qu'en effet et pour la première fois Sun a sauté sans filet, assumant la production de son opus avec un résultat parfait. Il faut dire qu'elle ne manque pas d'expérience et qu'elle sait parfaitement ce qu'elle veut obtenir. Elle raconte :
« Je suis tellement soulagée d'avoir enfin assumé ma casquette de productrice, une bonne fois pour toutes, d'arrêter de me cacher derrière d’autres. J'ai fait Brutal Pop 2 pour exprimer mes vrais sentiments, bons et mauvais, sans jugement. »
L'avant dernière piste « The Bridge » poursuit dans la sérénité avec de jolis arpèges tandis que le lancinant « John & I (Money) », inspiré du film de Robert Zemeckis « La Mort Vous Va Si Bien », initié en mode hypnotique, nous conduit vers la fin.
Sun explique à propos de ce morceau :
« Pour écrire cette chanson je me suis inspiré d'une femme au foyer américaine, riche qui pète un câble dans sa cage dorée. Il n'y a pas d'amour entre elle et John, tout n'est que façade, et sa fille adolescente (Amberleen) déteste déjà sa mère de tout son coeur, et n'attend que de partir de la maison. »
Plus proche du rock et du grunge que de la pop, « Brutal Pop 2 » assemble une suite de morceaux efficaces en utilisant les mêmes ingrédients que sur le précédent opus. Bien cadrés, les titres sont servis par une écriture intéressante et un sens mélodique qui semble intarissable. L'interprétation est parfaite, le grain de la voix claire, agréablement placée, est remarquable. Le tout est amené par des clips à l'esthétique sûre, dans un process d'album totalement maitrisé. Sun nous entraîne exactement où elle rêvait d'aller, dans un univers qu'elle a défriché et qu'elle investit de plus en plus. Il se passe quelque chose quand elle se dévoile. Allez l'écouter.
Sun est prochainement en tournée. Après le Japon et le Laos qui la voyaient passer en 2022, elle visitera l'Allemagne et le Danemark. Quelques crochets par la France sont également au programme :
- le 26/01/2023 à Magny-Le-Hongre (avec Howard)
- le 31/03/2023 à Paris
- le 04/04/2023 à Riorges
- le 14/04/2023 à Chateau-Thierry
Sun entrera en studio courant 2023 pour préparer son premier album.
BLACK MIRRORS, Tomorrow Will Be Without Us (04/11/2022)
Le 04/11/2022
Un album de haut niveau, que vous aimiez le grunge ou le rock, ou le blues, ou... tout simplement les bonnes chansons !
Si vous avez raté le début on rappellera que Black Mirrors est une formation bruxelloise fondée par Marcella Di Troia (chant) et Pierre Lateur (Guitare lead).
BLACK MIRRORS par Tim Tronckoe photography
Pierre Lateur expliquait en 2019 sur Branchés Culture :
« On retrouve très certainement des touches de Nirvana, Led Zeppelin, Royal Blood, Janis Joplin, Anouk et Queens Of Stone Age dans nos compositions mais il n’y a aucun calcul. C’est tout simplement les influences qui nous ont fait aimer ce métier. La musique des années 90 est très importante pour nous. Il est donc logique qu’elle teinte parfois nos chansons. » (retrouvez l'intégralité de cette interview ici)
Black Mirrors sortait son premier EP (« Funky Queen ») en 2017. Un an plus tard suivait l'album « Look Into The Black Mirror ».
Le 04/11/2022, le groupe belge livre son deuxième album. Il s'appelle :
« Tomorrow Will Be Without Us »
Deuxième album pour Black Mirrors, mais « Tomorrow Will Be Without Us » est le premier qu'il propose via le géant autrichien Napalm Records (Alterbridge, Dagoba, Candlemass, Jinjer).
Il s'agit d'un dix pistes d'environ trente-neuf minutes.
Black Mirrors donne quelques précisions sur ses intentions :
« Comme tous, nous avons traversé beaucoup de choses ces dernières années. Tomorrow Will Be Without Us est notre réponse à toutes les questions que nous nous sommes posées pendant cette période, notre réflexion sur la catastrophe écologique dont nous sommes tous témoins, nos pensées sur notre société de consommation… L'écriture de ces morceaux nous a donné la force d'avancer et de nous guérir, c'était notre catharsis. Nous espérons profondément que cet album vous apportera un peu de lumière en ces temps sombres. »
Ainsi Black Mirrors pose-t-il son regard sombre sur un monde que nous avons consommé, pac-man de nous-mêmes.
L'artwork présente un corps humain en cours de crémation.
Cöté technique, « Tomorrow Will Be Without Us » a été enregistré en Belgique (pandémie oblige), puis mixé par Alain Johannes (Eagles Of Death Metal, Queens Of The Stone Age) et masterisé par Dave Collins (Metallica, Chris Cornell, Mark Lanegan).
Marcella Di Troia confiait dans une interview à Loud TV que le groupe s'est adjoint une seconde guitare et qu'il avait opté pour un son organique.
1.- L'album s'ouvre sur une introduction garage à la L7 avec le titre « Snake Oil ». Effets sur la voix, soupçons nirvanesques, ajout d'un târ persan par Alain Johannes, ce titre ne se distingue pas par ses grosses guitares mais par son côté déglingué qui sort des rails, en accord avec sa thématique qui traite de la manipulation.
Côté clip, on apprend :
« L'idée derrière la vidéo était de combiner le thème principal de Tomorrow Will Be Without Us avec l'histoire de manipulation évoquée par ce morceau. Marcella a alors commencé à penser à cette fille dans une chambre d'hôpital psychiatrique, coincée, incapable de voir quoi que ce soit. Peu à peu, elle devient porteuse d'informations importantes que vous pourrez voir à la toute fin de la vidéo. »
2.- Plutôt rock,presque pop, « Lost in Desert » enchaîne sur des guitares acérées. Court et efficace, le titre a un refrain-choral calibré pour faire un hit. Le groupe précise :
« Pour ce morceau, Pierre a trouvé l'inspiration dans le désert de Tabernas en Espagne. Il y a des années, nous y avons tourné la vidéo de Moonstone et l'immensité de cette région a inspiré l'ambiance de Lost in Desert. Ce morceau parle d'aller ailleurs quand vous ne vous sentez plus à votre place là où vous êtes. Il s'agit d'aller dans un endroit où c'est vaste. Un endroit où vous retournez à vos racines, à ce que vous êtes vraiment. Il s'agit de trouver un asile où il n'y a rien d'autre qu'un espace ouvert pour réfléchir, un lieu d'introspection, pour de se retrouver. »
Il détaille son inspiration :
« L'idée des gens sans visage est inspirée par People Are Strange des Doors, commente le groupe. Quand vous êtes déprimé, tout le monde semble méchant et effrayant, vous avez juste envie de les éviter. Vous voulez trouver un endroit où vous cacher, un asile à l'intérieur de vous. »
Enfin, Marcella raconte à propos de l'oiseau de proie qui l'accompagne dans le clip :
« Je me suis toujours senti proche des buses, je trouve toujours du réconfort lorsque je les entends et que je les vois dans le ciel. Elles m'apportent de l'espoir et de la lumière dans les moments difficiles et m'aident à prendre de la distance avec mes problèmes. C'est pourquoi je voulais en avoir une dans notre vidéo. »
3.- « Tomorrow Will be Without Us » donne son titre à l'opus. Il lorgne vers le stoner psychédélique. Les choeurs marquent la ligne de basse très efficacement.
4.- « Hateful Hate, I'll Kill You » est l'un des points forts de cet album, qui ne connait en revanche aucun point faible. Ligne grunge vénère, claps, pont bien jeté. Le groupe expliquait :
« Hateful Hate, I'll Kill You est l'un des premiers morceaux que nous avons écrits et enregistrés pour cet album. Cette chanson nous a vraiment aidé à façonner l'album, embrassant beaucoup d'influences différentes comme Nirvana et Hole, mais aussi Queens Of The Stone Age, Jack White et même Radiohead. Ce morceau est un cri au monde amer dans lequel nous vivons, un cri à notre société de consommation ! Notre belle planète a ses limites ! Nous sommes sur un navire qui coule. Nous avons laissé tant d'êtres vivants mourir, voire disparaître. Nous devons changer maintenant plus que jamais - nous devons changer nos habitudes. »
Black Mirrors poursuit la visite guidée :
« L'énergie de la vidéo Hateful Hate I'll Kill You est assez proche de ce que vous pouvez attendre d'un concert de Black Mirrors. De plus, nous nous sommes concentrés sur ce qu'il y a derrière les paroles. Les couleurs, principalement le jaune et le rouge, ont été utilisées comme symbole de l'incendie de notre forêt, de notre planète. L'une des tenues que porte Marcella est un clin d'œil à la dernière extinction de masse afin de nous sensibiliser à celle que nous traversons actuellement. A la fin, elle se transforme même en arbre pour incarner le retour à la nature. »
5.- Une guitare claire nous accueille sur « Ode to my Unborn Child », avec une voix en retrait pour cette ballade légèrement cinématographique parée de très beaux effets.
06.- « Through the Eyes of a Giant » possède un côté world-music dans son refrain porté à bout de percussions. Une légère touche de guitare va en s'enflant, amènant un côté épique.
07.- Très 70's dans son accroche, « Collapsology (Raise Your Voice) » bénéficie d'un très bon placement des guitares et d'excellents arrangements.
08.- « Anthropocene » est énervé et direct. Le refrain est très bien construit, le solo de guitare délectable, dans une ambiance grunge-punk qui rappelle L7.
09.- La voix se fait profonde sur le blues de « Tears to Share ». Le passage de témoin voix/guitare sur le dernier tiers du morceau est une grande réussite.
10.- « Say It Again » retourne vers le psychédélique. C'est un assemblage dont les différentes ambiances s'assemblent très bien.
BLACK MIRRORS par Tim Tronckoe photography
Surfant sur plusieurs styles, aussi performant ici que là, Black Mirrors réussit avec « Tomorrow Will Be Without Us » son entrée dans la cour des grands pour présenter un album qui saura faire sa trace vers le public le plus large.
Aucun morceau n'est faible, le groupe manie avec le même talent le rock, le psychédélique, le blues ou le grunge-punk le plus énervé, menant son entreprise avec suffisamment de liant pour livrer ça dans un tout harmonieux. Il en ressort la certitude que ces Bruxellois et leur puissante chanteuse savent tout jouer. Ils cochent ici avec un talent indéniable toutes les cases du processus d'un album : songwriting/interprétation/production.
On comprend donc l'intérêt de Napalm Records pour ces jeunes loups qui affichent tant de points forts, et on vous recommande cet album de haut niveau, que vous aimiez les genres cités dans cette publication... ou tout simplement les bonnes chansons !
Pour résumer cette chronique à l'essentiel, « Tomorrow Will Be Without Us » est enfin la parfaite actualité pour vous servir cette expression populaire que me lançait jadis maman, qui avait le goût des bonnes choses :
« Fume, c'est du Belge ! »
LAST TEMPTATION "FUEL FOR MY SOUL" (2022)
Le 22/05/2022
Groupe : Last Temptation
Origine: Strasbourg/Paris (FR)
Album: FUEL FOR MY SOUL (20/05/2022) - Chronique d'album
Genre: Hard Rock, Heavy, Grungy teinté de stoner.
Label : http://http://www.goldenrobotrecords.com/
Par Dam'Aël
LAST TEMPTATION : LE GROUPE
Evidemment, j'ai cette grande tentation de vouloir vous raconter la genèse et l'histoire de ce groupe dont la création remonte dans les années... ouais, tout dépend à quelle référence on fait allusionner. Bon, partons sur 2010. Donc Last Temptation (LT) voit le jour grâce au Strasbourgeois Peter Scheithauer qui a déjà bien roulé sa bosse : sideman pour des groupes aussi divers que Kiss, Megadeth, Testament, Slayer , Belladona et bien d’autres, il est également le fondateur de Stream, Killing Machine et Temple Of Brutality ... Cette formation se forge sur un line-up initial des plus impressionnants puisqu'il invite Bob Daisley (Garry Moore, Ozzy Osbourne),Winnie Appice (Black Sabbath, Dio) et Don Airey (Deep Purple, Rainbow). Malheureusement ou... comble de bonheur selon où nous orientons notre lorgnette, le projet a longtemps traîné, d’abord en raison des plannings hyper chargés de chacun et, d'autre part, Bob Daisley tient absolument à intégrer un chanteur avec des critères très précis; Il le veut inattendu, jeune et frais... mais sans acné! Reste à Peter de relever le défi lancé par Daisley. On peut l'imaginer courir jambes à son cou de métalleux vers le Festival Musica, le Festival des Artefacts, La laiterie ou le Molodoï pour trouver la perle rare. C'est par un pur hasard que le guitariste "tombe" sur des videos de HELLECTROKUTERS, un groupe parisien de hard rock qui, avec deux albums à son actif, envoie du bois qui sait réchauffer les salles les plus glaciales. Et le frontman Butcho Vukovic dégage une vitalité rassurante et propose un chant plus que convaincant. Le tout sur une expérience de ouf puisqu'il est, entre autres, l'ancien frontman de feu Watcha, le premier groupe de Néo Metal français des années 90 bien pesées (1994-2008). Peter contacte téléphoniquement l'élu pour le job qui, croyant à une blague, se paie le luxe d'envoyer gentiment ballader le 6cordistes en mode "Va te faire pendre avec tes cordes plutôt que de me raconter des carabistouilles". Sauf que Peter ne lâche pas l'affaire et sait convaincre. Après divers échanges d’enregistrements comme démonstration de la qualité vocale de ce jeune français auprès de Bob, la réaction ne s’est pas faite attendre. Bob Daisley dit à Peter : « Voilà, c’est Ozzy qui chante juste ! », « C’est Ozzy, avec un timbre juste. ». L’affaire est pliée! Et Ozzy se lance dans la confiture de rhubarbe. Bon j'déc***. Un premier album Last Temptation voit alors le jour le 19 septembre 2019 via earMusic.
Mais comment gérer les scènes avec un océan qui sépare les Américains des Français en période de pandémie. Il faut donc revoir le projet et faire appel dans l'hexagone, à un nouveau bassiste et un nouveau batteur respectivement Julien Rimaire (Los Disidentes Del Sucio Motel ) et Vince Brisach (Mitch Ryder) . Peter expliquant: " la nouvelle composition facilite grandement les répétitions, les concerts au pied levé et la préparation des productions d'album".
Ce nouveau line-up ne va pas jouer les touristes en shorts de bain masqués jusqu'aux oreilles; ils vont travailler dur et à l'instar de la foudroyante multiplication virale que nous avons tous subie, le quartet va lui aussi multiplier les titres, jusqu'à une bonne quarantaine pour n'en choisir au final que 11 qui viennent plaquer de Hard Rock Old School les sillons de FUEL FOR MY SOUL, leur second opus. Cependant un nouveau changement intervient au sein de la formation, Farid Medjane (TRUST) reprennant les baguettes de Vincent, c'est donc lui que nous pourrons voir sur scène dans les prochains concerts et pour la suite de l'aventure.
Au cours de ce périple, le combo réussit un coup de maître en signant sur Golden Robot Records/Crusader Records complété par un contrat de management avec Doug Goldstein, lequel a assuré la gestion du groupe Guns N' Roses pendant 17 années de leur longue carrière. Privés comme tout le monde du spectacle et de la culture, ils n'auront pas pu livrer en live leur premier album mais ont malgré tout eu l'opportunité d'assurer la première partie de Dream Theater et de présenter en avant première LAST TEMPTATION sur la mainstage 1 du Hellfest en juin 2019, accompagnés de Steve Unger (Metal Church) et de Stet Howland qui a fait partie des groupes USA de Peter, et a été le batteur de WASP, Lita Ford ou encore Metal Church.
LAST TEMPTATION : FUEL FOR MY SOUL
En cette nouvelle période de tension internationale et de risque de pénurie énergétique, la solution est toute trouvée; carburer au FUEL FOR MY SOUL à l'indice d'octane LT 2022 qui assure une réaction exothermique d'oxydoréduction capable de réchauffer n'importe quel frileux du genre et les acolytes qui l'accompagnent. Last Temptation, les fans le savent, a pour influence Black Sabbath, Black Label Society, Ozzy, mais aussi bien d'autres. Il s'inscrit dans un registre Old School des années 80's avec pour priorité le côté organique de la musique et de ses enregistrements; et pas question de faire de compromis sur cet aspect technique et artistique. FUEL FOR MY SOUL est une galette qui ne nous limitera pas aux 80 km/h autorisés dans un tout autre domaine; ces 11 titres savent donner la vitesse d'une écoute en chute libre jusqu'aux dernières secondes. Le quartet a généré une quarantaine de titres avant d'en sélectionner avec précision 11, jetant les perdants au rebus. Le travail en amont est tel que l'enregistrement de ces 11 compositions a été réalisé en une seule semaine au Downtown Studio de Strasbourg; un enregistrement voulu en live et en prises intégrales de tous les instruments ainsi que la voix afin de respecter les critères rapportés plus haut. Le mixage est délégué à E.BISCAN et la masterisation est assurée par Peter lui-même. L'artwork est de nouveau réalisé par Headbang Design (album « Throes of Joy in the jaws of defeatism » de Napalm Death, travaux pour des festivals de Stoner...) avec Antoine Defarges derrière le pinceau qui lui donne un style très graphique, une esthétique très colorée et cette dimension intemporelle. Je vous propose dès maintenant d'aller faire le plein à la pompe de Last Temptation pour un voyage chaud comme la braise.
EN PISTE :
1. Ashes and Fire :
Le sujet abordé dans « Ashes and Fire » est celui des personnes égocentriques et égotiques qui se prennent pour les rois du monde en utilisant le pouvoir et la violence. Explosif d'entrée de jeu, Heavy au possible, Last Temptation fait rougir les cordes de toutes origines confondues. Butcho Vukovic, le timbre écorché vif, se veut puissant dans un registre qu'il connaît très bien. Quelle est cette petite étincelle nouvelle qu'on perçoit en tendant l'oreille? La basse? La basse!!! Yes, cette basse a une sonorité toute particulière, elle est un poil plus stoner et ça m'plaît! Côté solo, nul doute qu'il s'agisse de Peter; reconnu Pit, sors de derrière les flammes STP. Cependant on remarque une variante importante: il s'y colle un côté mélodique plutôt rare chez le guitariste. A suivre... Concernant la batterie, on note une double pédale efficace sans démonstration ulcérante. Cette première piste est aussi le premier single supporté par une lyrics-vidéo diffusée en septembre dernier.
2. I Believe :
Mid-tempo qui sonne et résonne, et qui rappelle l'intérêt qu'a le groupe pour le gigantesque Black Sabbath; I Believe confirme le son plus stoner de la basse qui s'associe à la guitare pour donner une atmosphère plus lourde. Le chant et le solo se tiennent un peu plus dans le registre du premier album (ceci n'engage que moi)
3. Stronger than fate :
Véritable déferlante de riffs, de notes et une ligne de chant qui défile à vive allure, ce titre est une machine à démonter tête et cou, à éroder tous les cartilages y compris ceux des plus jeunes métalleux; un big one en mode belliqueux, un titre version speed machine infernale dont le final appuyé par la double pédale est un mitraillage de grande envergure. Les nappes de guitare sont magistrales et pourraient faire rougir la horde de United Guitars de Ludovic Egraz. Une tuerie! Ce titre est une véritable tuerie; l'effet Kiss Hot du combo LT!
4. I Don't Wanna Be Your God :
Langue pendante, casquette sous le pied écorché vif, débraillé comme un pitre déluré, c'est dans cet état qu'on risque d'appréhender en sortie de Stronger Than Fate, le titre suivant "I don’t wanna be your god". Aux portes du Doom bien sale, gonflé à bloc en saturation, chargé comme un mulet en riffs bien lourds et syncopés, le sujet abordé est à prendre avec un second degré évident et une douce ironie. Mais la réflexion n'est pas bannie de toute interrogation. « ''I Don't Wanna Be Your God'', c'est Dieu qui s'adresse à l'humanité pour expliquer qu'il ne se sent plus responsable d'eux en raison de la façon alarmante dont ils se traitent les uns les autres. Il dit : « Désolé, mais j'abandonne ! » commente le guitariste Peter Scheitauer. Butcho Vukovic réussi ce tour de passe passe en rendant moins pesant l'instrumental par des lignes de chant savamment recherchées et très mélodiques.
5. Fuel For My Soul :
Ce titre est un excellent combustible pour notre organisme et notre âme. Fortement influencé par les 70's et plus particulièrement par les britanniques Led Zeppelin dont les gimmicks et les plages de guitare ne sont pas s'en rappeler le fabuleux Whole Lola Love (Page non tournée, toujours au 1er Plan-t-); Butcho sait la jouer au plus près de l'effet voulu dans ce morceau, tant sa capacité d'interprétation est incontestable et incontestée. La basse s'est adoucie et en devient particulièrement mélodique et doucereuse. Fuel For My Soul est un des points forts de cet album qui se veut déjà d'un excellent niveau. On apprécie aussi la section rythmique solide et l'excellent travail fourni par le batteur. Le clip de cette piste est sortie le jour même de la release de l'album organisée au Hellfest Corner par Olivier Garnier de Replica Promotion le 20 mai dernier.
6. Carousel of hell :
Cette sixième piste fait aussi partie de mes préférées; très groovy, très rythmée, aux plages de guitare qui sauraient plaire à Yann Armellino et à grand nombre de 6cordistes. Ce morceau est puissant, efficace tant par ses structures, son jeu, son inspiration et le choix des rimes du texte. La batterie sait appuyer la puissance des riffs, la mélodie du chant, par des patterns calmes ou beaucoup plus énervés en soutien inébranlable.
7. Free, Strong and Loud :
Pas de doute, ce morceau vous met la patate. Après une introduction très calme sur un duo guitare/basse ou basse reliée à un octaver, j'ai à peine eu le temps de me poser sur mon interrogation que les rockers décident d'allumer le feu en mode combustion Speed Metal. Groovy au possible, plus qu'efficace, très bien foutu et fédérateur au max (les politiques pourraient revoir leur copie...), Free, Strong And Loud est un concentré de Rock multi-fonction qui vaut toutes les recettes du monde, véritable exutoire qui ferait dégringoler le cours boursier de toute la pharmacopée allopathique. Encore une de mes sélections.
8. In The Mirror :
C'est sur cette 8ème piste que Last Temptation délivre la ballade de l'album, à la fois mélodique et mélancolique, on confirme le talent du frontman et plus particulièrement la fin vocale qu'il donne à ce titre. L'instrumental est chargé, syncopé, lourd et bruyant, frôlant les limites du noisy sur certains passages. La section est réellement massive, enfonçant le clou de la puissance du texte.
9. Main Attraction :
Pour les fans de Suzy Quatro, ne vous attendez pas ici à trouver un cover de son 8ème album. Rien à voir. Mais écoutez plutôt. Les paroles de ce titre aborde le fait qu'il nous arrive à tous de penser bien agir, d'apporter une plus-value au monde qui nous entoure, mais malheureusement les conséquences peuvent être désastreuses et trop tard pour retropédaler. Le mal est fait. Et Last Temptation sait introduire le sujet et transcrire nos pleurs de notre noir constat, avec cette intro des plus sinistres sur guitares saturées et dissonantes pleurnichardes, à l'effet très réussi. Bravo les gars. Le ton est donné et bien donné : lourdeur, rythme pesant à l'allure d'un compte à rebours, grungy, au son bien sale aussi sale que nos actions. Le solo tranchant, fusille à tout va y compris nos illusions. Une lyrics video appuie la sortie de ce troisième single depuis début mai dernier.
10. The Answer :
Où trouver la réponse à cette question princeps : "pourquoi sommes-nous sur terre ? ". Nous pouvons toujours parcourir en long, en large et en travers le dernier Gala du kiosque, tirer les cartes d'un jeu de tarot qu'Antoine Defarges aurait peut-être pu illustrer ou encore demander à la concierge de l'immeuble qui glâne allègrement toutes sortes d'information; le conseil que tente de nous donner le combo est sans nul doute bien meilleur, celui d'avoir cette approche introspective profonde et plus sérieuse. L'instrumental de The Answer est sombre, lourd à l'image de la difficulté à répondre à la question soulevée. Last Temptation rappelle ici ces influences musicales.
11. Going Crazy:
Stoner, Doom, Grungy filent la texture musicale de cette étoffe rugueuse tramée par toutes nos peurs. Et ça gratte! Si les guitares stridentes sont les premières à enfiler l'aiguille de ce canevas très Black Sabbath, la basse tisse une très belle partie de cet ouvrage, ourdant un son lourd et vrombissant pesant et alarmant, cependant bien rond. le chant doublé version écho, crée une résonnance telle, qu'elle pourrait se faire le juge de notre conscience. Le pattern de batterie règle à la perfection ce métier à tisser qui délivre cet habit crazy de notre folie humaine. Très bon final pour enfoncer le clou des messages passés dans les 11 pistes de cette galette.
NOTRE AVIS :
FUEL FOR MY SOUL marque une réelle évolution du combo LAST TEMPTATION. Qu'il s'agisse des compositions ou de leur production. Qu'il s'agisse de l'évolution des soli de guitares qui prennent part à la mélodie des titres tout en gardant ce côté agressif et très technique signant la patte très identitaire de Peter. Que cela concerne le nouveau son de la basse qui, apportant un son plus stoner, amène une couleur différente et bien trouvée à cet ensemble instrumental. Qu'il s'agisse du chant de Butcho toujours aussi excellent et qui a su introduire des lignes de chant plus nuancées et peut-être plus caractéristiques du genre donné dans cet opus. Enfin que cela porte sur le travail de la batterie qui met en évidence une recherche toute particulière sur la construction des patterns et de ses nuances. On notera un jeu de double pédale qui ajoute une plus-value très notoire sur l'ensemble des compositions. FUEL FOR MY SOUL est un excellent album qui délivre des compositions puissantes, mélodiques, variées où l'énergie dégagée peut prendre des allures explosives, foudroyantes ou plus pesantes à l'instar des sujets abordés dans les textes. Nul doute à émettre concernant le talent de cette nouvelle configuration du groupe et de sa capacité à envoyer la charge et les watts avec une inspiration et un savoir-faire sans réserve. Last Temptation carbure à l'indice d'octane élevé. Son aisance, son inspiration, sa passion tissent avec brio l'étoffe d'une formation à mettre sur le devant de la scène sans demi-mesure et sans modération. Rendez-vous notamment au Hellfest le 18 juin prochain, en compagnie de The Darkness, Steel Panther, Deep Purple , Airbourne, Dead Daisies. Ouai, les mecs, ils savent aussi la jouer dans la grande cour !
DISCOGRAPHIE :
19 septembre 2019 : Last Temptation
Track List :
1 Ashes and fire
2 I believe
3 Stronger than fate
4 I don’t wanna be your god
5 Fuel for my soul
6 Carousel of hell
7 Free, strong and loud
8 In the mirror
9 Main attraction
10 The answer
11 Going crazy
Line up :
Butcho Vukovic (vocals)
Peter Scheithauer (guitar)
Julien ‘Baloo’ (bass)
Farid Medjane (drums) qui remplace Vincent Brisacq
Les liens :
https://www.facebook.com/LastTemptationOfficial
http://www.goldenrobotrecords.com/
BAD SKIN, The Heartbreak Tour (EP - 2022)
Le 28/04/2022
Bad Skin est de retour !
Le quatuor se formait en 2015 sous l'impulsion de la guitariste/chanteuse Dope Mushroomera par voie d'annonces placardées dans le métro de Montreal. Dope citait pour influences L7, Nirvana, Bikini Kill, Babes in toyland, Hole, NofX et la scène des 90's.
BAD SKIN dans son line-up initial, avec de gauche à droite Dope (chant, guitare), Léa (basse), Caro (batterie) et Chloée (guitare).
Après un EP six titres de très bonne facture en 2016, les Riot Girls sortaient en 2017 l'album « Pussy Power », leur manifeste punk-rock au son cru, illustré par le marquant « All The Drugs ».
Les années qui suivirent voyaient Bad Skin bousculer son line-up. Chloée (guitare) et Léa (basse) quittaient l'aventure. Dope conservait son poste de chanteuse/guitariste tandis que Caro sortait sa guitare, laissant ses baguettes aux bons soins de Christine. Aurely attrapait la basse.
Le nouveau line-up se faisait les dents en 2020 en jetant une cover du standard du groupe de pop Aqua, « Barbie Girl ».
Il confirmera l'essai avec l'EP « Live Fast Die Punk » en 2021.
C'est donc une formation qui a pris le temps de s'aguerrir qui nous revient le 20/04/2022 avec un EP quatre titres d'environ treize minutes intitulé...
« The Heartbreak Tour »
L'artwork présente Bad Skin dans sa nouvelle configuration. Le fluo est à l'honneur. Caro a cédé sa place sur la batterie. Le A cerclé, symbole de l'anarchie, présent dans le logo du groupe sur « Pussy Power » est inséré ici dans le titre de l'opus.
« The Heartbreak Tour » s'ouvre sur « Completely Insane », morceau le plus pop de la galette, qui déplore un amour déçu. On voit dans le clip Dope et Caro se relayer au chant dans une bonne complémentarité.
« Addiction » cultive la dissonance et fait penser, Hole en tête, L7 pas loin derrière, à la scène des 90's.
Le vénérable Vincent Peake (GrimSkunk) vient prêter main-forte aux Montréalaises sur le punk aux accents rock californiens de « J'aurais Pu T'Aimer » dont la détonante accélération illumine le dernier quart.
L'EP se termine sur « Sit Tight », une composition aux tonalités graves, servie par des choeurs bien placés.
Le son de l'ensemble s'éloigne un peu de l'immédiateté punk de « Live Fast Die Punk » pour s'orienter vers un registre grunge-rock.
Servies par une production efficace, épaulées par le solide Vincent Peake sur le morceau le plus punk de l'opus, les Montréalaises proposent un EP légèrement acidulé à l'entame, plus grunge/punk ensuite, comme un hommage à leurs aînées et témoignage de leur vitalité et de leur ambition. En bonnes Québecoises, les filles passent avec aisance du Français à l'Anglais dans le chant pour proposer un opus rassurant et équilibré qui donne envie de voir les Canadiennes sur scène - ne serait-ce que pour vérifier ce que donnera en live ce « J'aurais Pu T'Aimer ». Bad Skin n'a jamais écarté l'idée d'une tournée en France. Mais il faudra patienter encore un peu...
BAD SKIN par BLVCKGOLD - de gauche à droite Aurely (basse), Caro (guitare/chant), Dope (chant/guitare) et Christine (batterie).
Line-Up :
- Dope : chant/guitare
- Caro : guitare/chant
- Aurely : basse
- Christine : batterie
Anciennes membres :
- Chloée : guitare/chant
- Léa : Basse
Le Lien :
Chronique d'album : DIRTY BLACK SUMMER (Grunge), "Great Deception" (EP - 2021)
Le 20/07/2021
Groupe : Dirty Black Summer
Album : « Great Deception » (EP - 21/05/2021 - Nova Lux Production)
Genre : Grunge
Origine : Nice
On aime : Le son, le songwriting, le chant.
Par Ahasverus
Le Groupe :
- Dirty Black Summer est un quintette (line-up in fine) formé en 2020 par des musiciens de la scène métal azuréenne (Svart Crown, ex-In Other Climes, Wormsand).
- L'idée de cette formation germe en 2017 dans la tête de JB Le Bail, guitariste et chanteur du groupe de métal extrême SVART CROWN, qui prend des contacts pour développer un groupe de rock. Le confinement donnera aux musiciens l'occasion de concrétiser leur projet.
DIRTY BLACK SUMMER par Mkp (Machine Kult)
- Dirty Black Summer cite pour influences Alice In Chains, Craft, Kvelertak, Danzig et Soundgarden.
- « Dirty Black Summer » est également le titre d'une chanson du groupe américain Danzig.
- En 2021 le groupe sort son premier EP :
« Great Deception »
DIRTY BLACK SUMMER, « Great Deception »
L'Album :
- « Great Deception » est un six titres d'environ vingt-sept minutes.
- Sur son artwork, signé Alex Eckman-lawn Illustration, Michael Khettabi (chant) explique :
« On avait quelques artistes en tête et on pointait globalement vers la même vision. Les collages d’Alex Eckman Lawn nous permettaient d’avoir ce côté peinture, organique et aussi ce côté sincère qu’apporte une photo. Avec le talent d’Alex, on était sûrs de ne pas tomber dans un truc trop “kitch” ou trop “artistique”. Au final, une femme qui regarde un homme en chute libre c’est beau, et ça synthétise bien les textes de l’EP. » - Concernant le titre de l'EP, il précise :
« “Your Great Deception” était l'un des premiers titres qu’on a bouclé, et c'est aussi le morceau qui ouvre l'EP. On avait donc la réponse sous les yeux depuis le début, ce qui nous a évité de chercher trop longtemps.» - Les textes de l'album s'intéressent à la déception, la désillusion, la dépression ou les addictions, que ce soit à la drogue ou à l'amour.
- « Great Deception » est enregistré et mixé au Snapcut Studio par Rémi Mayot et Jimbo, et masterisé au Deviant Lab / Thibault Chaumont.
- L'EP est défendu par le clip « Your Great Deception ».
- On trouve en cinquième piste une reprise du titre « Womanizer », de Britney Spears. Michael Khettabi explique :
« Britney, c’est une icône qui a marqué notre génération, au final le public l’a consommée comme une drogue. L’idée aussi d’interpréter "Womanizer" par cinq mecs, c’était quelque chose. C’était aussi intéressant de reprendre le titre le plus connu de Britney avec le moins de covers en ligne... » - Interrogé par Radio Metal, JB Le Bail faisait ce retour sur l'opus et confessait que le groupe travaillait déjà sur une suite :
« Nous avons beaucoup travaillé sur l’EP et nous sommes forcément très contents des retours positifs, tout en étant conscients du fait que ça reste un premier EP composé rapidement. Nous avons un regard très critique dessus : nous savons ce qui va, ce qui ne va pas et nous avons trouvé notre fil rouge. Nous avons pris énormément de recul, nous l’avons digéré et nous en sommes extrêmement fiers. Nous savons où nous voulons aller, tant et si bien que le prochain projet, EP ou album, sera d’un niveau nettement supérieur et nous sommes très contents que ça ait marché. »
(retrouvez l'interview en intégralité sur http://www.radiometal.com/article/dirty-black-summer-plus-quun-amour-dete,397468)
Les Critiques :
- « Bel hommage que celui des gus de Dirty Black Summer à une scène emblématique des 90’s, celle de Seattle, à laquelle ils rendent grâce. »
https://amongtheliving.fr - « Des brulots rock grunge stoner explosifs ! »
https://www.unitedrocknations.com - « Vous passerez vraiment un bon moment en écoutant Great Deception qui bénéficie d’un super son. »
https://www.auxportesdumetal.com - « De quoi étancher votre soif de musique sincère et jouée avec les tripes. »
http://www.metalnews.fr
Notre Avis :
Nouveau venu sur la scène rock du sud-est, Dirty Black Summer bénéficie de toute l'expérience accumulée par ses membres dans leurs autres formations. Aussi son premier EP frappe-t-il par son côté pro : un un bel artwork coloré, un songwriting hyper carré, une exécution irréprochable et un son remarquable.
Musicalement, « Great Deception » renvoie de plein fouet à la déferlante Seattle du début 90's. La voix de Michael Khettabi, qui se rapproche de celle d'Eddie Vedder, n'y est pas pour rien. Dirty Black Summer arrive cependant à éviter l'impression de « déjà-vu » et l'écueil du copier-coller en alignant une suite de compositions efficaces et même sa reprise gonflée et métamorphosée du standard de Britney Spears passe comme une lettre à la Poste, Dirty Black Summer ayant totalement réinvesti ce standard de l'électropop.
Plus qu'une carte de visite, « Great Deception » est donc un premier EP de rock de haut vol qui révèle une formation à fort potentiel et tient déjà parfaitement les airs sur ce format. Tous les indicateurs sont au vert pour Dirty Black Summer, on salive d'avance à l'idée d'une suite. A découvrir impérativement.
Line-Up :
- Michael Khettabi (chant)
- JB Le Bail (guitare)
- Cyril Zaborski (guitare)
- Jimbo Goncalves (basse)
- Tom Valstar (Batterie)
Tracklist :
01. Your Great Deception
02. Know Better
03. The Descent
04. You And I
05. Womanizer
06. Forget My Name
Les Liens :
DIRTY BLACK SUMMER : Seattle-Les-Pins
Le 21/05/2021
« La pandémie nous a finalement permis de nous dire c'est maintenant ou jamais ! »
Nouveau venu sur la scène azuréenne, Dirty Black Summer sort aujourd'hui "Great Deception", son premier EP, un retour aux sources du grunge donnant à la Baie des Anges des allures d'un Seattle du early 90's.
C'est si bien fait qu'on a eu envie d'en savoir plus.
Voici leur interview.
Photographie © Mkp (Machine Kult)
Bonjour Dirty Black Summer. Je crois que vous arrivez tous d'univers musicaux différents et qu'on qualifiera d'abrasifs. Comment votre groupe s'est-il formé et qu'est-ce qui vous a donné envie d'élargir votre périmètre ?
Cyril (Guitare) : Bonjour ! Effectivement, nous venons tous de formations issues de la sphère "Métal" pour parler au sens large, mais nos goûts musicaux sont finalement très variés. Quand JB m'a contacté - il y a déjà quelques années - avec quelques morceaux sous le bras, l'idée m'a tout de suite emballé ! Nous avons commencé à travailler sur le projet, rapidement rejoints par Michael, mais nos emplois du temps respectifs ne nous permettaient pas de le concrétiser pour de bon... En réalité, tout s'est accéléré il y a exactement un an, à la sortie du premier confinement. La pandémie nous a finalement permis de nous dire "c'est maintenant ou jamais !" Trois mois plus tard, nous avions notre line-up définitif et rentrions en studio.
Michael (chant) : Salut ! Pour ma part c’était en tournée, Cyril me faisait écouter des démos d’un projet qu’il avait avec JB. Ça m’avait foutu une bonne claque dans la gueule. C’était encore en phase d’audition chant, et de mon côté j’avais vraiment envie d’essayer de poser ma voix dessus. Pour moi c’était comme un retour aux sources. Ça me semblait aussi être le projet parfait pour dire ce que j’avais à dire de la manière la plus sincère possible.
Je confirme l'appellation "retour aux sources" mentionné par Michael : j'ai pu écouter "Great Deception", votre EP, qui sort aujourd'hui 21/05/21, et je vous avoue qu'il y a longtemps que je n'avais pas pris de plein fouet comme ça un projet grunge aussi percutant, aussi fidèle, aussi moderne...
Cyril : Merci beaucoup ! Je pense que nous avons tenté d'insuffler à ce premier effort tout l'amour que nous avons pour la Musique, en faisant transparaître des émotions qu'il était parfois difficile d'exploiter pleinement dans nos autres projets mais qui nous tenaient à coeur... Si ça se ressent, c'est que nous n'avons pas dû taper trop loin de notre objectif ! (Rires)
Michael : Merci ! On y a mis du cœur et des tripes. On est super contents que ça sorte enfin et que le projet soit disponible pour tous. Ça fait plus d’un an qu’on a la tête dedans et qu’on bosse dessus sans trop penser a la réception du projet. Ça fait du bien !
Dans cette configuration, la voix de Michael Khettabi rappelle étonnamment celle de Eddie Vedder…
Cyril : Ne le dites pas trop fort, il va finir par se la péter ! (Rires)
Michael : Merci beaucoup ! je le prends comme un énorme compliment ! Au risque de passer pour un inculte je ne connais pas trop Pearl Jam a part le titre "Daughter", et celui aussi dans Guitar Hero 3. (NDLR : il s'agit de "Even Flow", de l'album "Ten")
Pouvez-vous m'expliquer le clin d'oeil à Danzig de votre patronyme ?
Cyril : Le côté sombre et sulfureux qui émane de sa musique typée Rock/Hard Rock s'est imposé naturellement lorsque nous avons défini la direction artistique du groupe. Donc quand JB a débarqué en répète en proposant "Dirty Black Summer" (NDLR : titre d'une chanson du groupe américain Danzig), ça coulait de source ! D'autant qu'elle collait particulièrement bien à l'envers du décor de notre chère "Baie des Anges"... Derrière les strass et les paillettes, il y a un univers nocturne, terne et poisseux... Un monde perdu entre ombre et lumière qui nous définit finalement assez bien.
Michael : Cyril a tout dit. Le côté terne et poisseux qui a son charme... A une certaine heure, ici, tout le monde est fou, il n’y a plus de statut social, que des âmes perdues. Et tout se répète d’été en été. C’est ça pour moi Dirty Black Summer.
La pochette de votre EP est d'Alex Eckman-Lawn. Qu'est-ce qui vous a intéressé chez cet artiste spécialisé dans les collages et que souhaitiez-vous véhiculer avec son artwork ?
Cyril : J'aime laisser à chacun le loisir de se faire sa propre interprétation d'une œuvre, mais elle représente pour moi la difficulté qu'on rencontre à trouver sa place dans la société moderne. Une quête d'identité qui passe souvent par un retour aux sources et aux icones qui ont su s'imposer à travers le temps afin de mieux construire son avenir. En somme, une référence à notre univers encré dans le Seattle désenchanté des débuts 90's, encore éclairé par les néons de la décennie précédente.
Michael : On avait quelques artistes en tête et on pointait globalement vers la même vision. Les collages d’Alex Eckman Lawn nous permettaient d’avoir ce côté peinture, organique et aussi ce côté sincère qu’apporte une photo. Avec le talent d’Alex, on était sûrs de ne pas tomber dans un truc trop “kitch” ou trop “artistique”. Au final, une femme qui regarde un homme en chute libre c’est beau, et ça synthétise bien les textes de l’EP.
DIRTY BLACK SUMMER, "Great Deception" (EP - 2021)
A ce propos, quelles sont les thématiques abordées dans vos chansons pour les auditeurs non anglophones ?
Michael : Les thématiques tournent autour de la déception, la désillusion et la dépression. Mais aussi de l’addiction, que ce soit à la drogue ou à l'amour.
Cyril : Celle qui me touche le plus personnellement est "Forget My Name", qui traite du sujet parfois épineux des relations "Père/Fils"…
Et d'où sortent les cinq compositions originales, puis comment ont-elle été mises en boîte ?
Cyril : Elles sont le fruit d'un effort commun, chacun a posé sa pierre à l'édifice. Certaines, comme "The Descent" ou "Forget My Name", étaient en gestation depuis déjà un moment, tandis que "You and I" ou "Know Better" sont plus récentes. Mais elles ont toutes été finalisées durant cette période post-confinement, enregistrées et mixées au Snapcut Studio par Rémi Mayot et Jimbo, puis masterisées par Thibault Chaumon au Deviant Lab Studio.
Michael : Je recevais des tracks sur lesquelles je pouvais poser mes voix de mon côté, on a tous trouvé notre rythme de travail assez naturellement et instinctivement. Certains morceaux ont été bouclés en quelques heures et d’autres ont été modifiés jusqu’au dernier moment.
Photographie © Mkp (Machine Kult)
Qui parmi vous est le fan de Britney Spears qui a proposé de mettre sur cet EP l'un de ses tubes à la sauce Seattle, et ce choix a-t-il fait l'objet de discussions ?
Cyril : C'est JB qui a apporté l'idée et j'ai tout de suite signé ! (Rires).
Michael : Cette idée de JB m’a directement parlé. Britney, c’est une icône qui a marqué notre génération, au final le public l’a consommée comme une drogue. L’idée aussi d’interpréter "Womanizer" par cinq mecs, c’était quelque chose. C’était aussi intéressant de reprendre le titre le plus connu de Britney avec le moins de covers en ligne...
C'est pour conjurer le sort que vous avez choisi d'appeler cet EP "Great Deception" ?
Michael : “Your Great Deception” était l'un des premiers titres qu’on a bouclé, et c'est aussi le morceau qui ouvre l'EP. On avait donc la réponse sous les yeux depuis le début, ce qui nous a évité de chercher trop longtemps.
Sous quels formats et comment "Great Deception" sera-t-il distribué ?
Cyril : Il sera distribué au format physique (CD) et évidemment digital… On planche sur une version Vinyle également...
Quels sont vos projets avec Dirty Black Summer ?
Michael : Enregistrer de nouveaux titres et faire de nouveaux clips, en espérant les amener sur scène dès que possible !
Merci Dirty Black Summer de m'avoir consacré du temps, et à bientôt sur la route.
Cyril : Merci à vous ! Croisons les doigts !
Michael : Merci à vous !
Les Liens :
http://dirtyblacksummer.bandcamp.com/
Chronique d'album : SEEDS OF MARY (Rock/Grunge) - Serendipity (2020)
Le 28/10/2020
Album : Serendipity (2020)
Genre : Rock / Grunge
Origine : Bordeaux
Par Ahasverus
Le Groupe :
“SERENDIPITY”
L'Album :
SEEDS OF MARY, "Serendipity" (2020)
“Dans chaque album j'ai inclus une citation qui permet au disque de dépasser le cadre purement musical. Cela fait de l'album une réelle expérience esthétique. En tout cas c'est l'effet recherché pour ma part. Ça montre que la musique est avant tout composée avec l'émotion et que nos influences en la matière se trouvent dans diverses formes artistiques. Cette phrase de Proust met l'accent sur le jeu du regard et des perspectives qui est un thème central dans les visuels mais qui a grandement influencé les paroles également.”
Les Critiques :
-
“Un Seeds Of Mary au meilleur de sa forme. Bravo.”
https://amongtheliving.fr -
“Ce groupe va ravir les fans et les amoureux de ce style qui porte en lui une classe certaine et une empreinte assez personnelle. Du beau boulot !”
https://www.metalfrance.net -
“Une musique ambitieuse très inspirée.”
https://hardrock80fr.wordpress.com -
“Les Seeds Of Mary nous ont habitués à du haut de gamme et une nouvelle fois nous ne sommes pas déçus !”
https://bratsindiemusic.wixsite.com -
“Une véritable réussite qui saura plaire à un public très large.”
https://chairyoursound.com -
“Un album de qualité. Il serait dommage de le rater.”
https://www.pavillon666.fr
Notre Avis :
On surligne en post-scriptum le magnifique travail de Julien sur les visuels, puisqu’un album de Seeds Of Mary c'est d'abord un bel objet. Vous choisirez donc une version physique, CD ou LP, elle vaut nettement les quelques euros de différence.
Les Liens :
Sortie d'Album : WRØNG (Grunge), Die Alone (EP - 2020)
Le 16/10/2020
En ces temps difficiles, la crise ne vous fera pas rendre gorge, puisqu'il ne vous en coûtera que 2€50 si vous choisissez de télécharger les quatre titres en toute légalité.
Chronique d’Album : 7 WEEKS (Grunge) Sisyphus (2020)
Le 08/03/2020
Album : Sisyphus (2020)
Genre : Stoner/Grunge
Origine : Limoges
Le Groupe :
- 7 Weeks est un groupe originaire de Limoges. Il est formé en 2006 par Julien Bernard (chant, guitare, basse) et Jérémy Cantin-Gaucher (Batterie). Fred Mariolle (guitares) et PH Marin (claviers/guitares/backing vocals) complètent le line-up.
- Sur l’origine du nom de la formation, Jérémy Cantin-Gaucher expliquait à https://amongtheliving.fr/interview/7weeks/ :
“Nous avions sorti une démo en 2006 qui s’appelait 7weeks, tout bêtement parce qu’il y avait eu 7 semaines entre la toute première repet du groupe et l’enregistrement de cette démo. Du coup, vu que l’on cherchait un nom au groupe, il s’est imposé de lui-même.” - Sur le style pratiqué par le groupe, il précisait :
“C’est un mix entre Queens Of The Stone Age, Nine Inch Nails et David Bowie. Pour faire très vite… trois influences assez importantes et diversifiées.
(source : http://metal-eyes.com/interview-7weeks) - Le groupe sort son premier EP en 2007. Il s’intitule “B(l)ack Days”. La même année, 7 Weeks donne un concert acoustique au quartier des femmes de la maison d’arrêt de Limoges.
- En 2008, il est à l’affiche du Printemps de Bourges.
- En 2009 paraît “All Channels off”, premier album des Limougeauds.
- En 2011, ils se livrent à l’exercice du ciné-concert sur le film Dead of Night (Bob Clark - 1974). Il en sera tiré l’album “7 Weeks Plays Dead of Night” (2011).
- 2013 nous livre l’album “Carnivora” qui coïncide avec la présence de 7 Weeks au Hellfest.
- En 2014 paraît “Bends” (EP), suivi par “A Farewell to Dawn” en 2016.
- 2020 marque la sortie du cinquième album de 7 Weeks...
“SISYPHUS”
L’Album :
- “Sisyphus” affiche neuf titres pour une durée de trente-six minutes.
- Il est enregistré au Improve Tone Studios, à Lezoux (63). Contrairement à ses prédécesseurs, l’album a été capturé en “Live”, les quatre musiciens jouant dans le même studio.
- Son artwork est signé Gilles Estines, auquel on doit également la pochette du nouveau Trepalium.
- A propos du titre de l’album, le groupe expliquait sur http://www.heretik-magazine.fr/2020/01/15/itw-7weeks/ : “Un album demande du temps, des mois de travail avant qu’il nous permette de donner des concerts. Une fois les concerts et la tournée arrivés à leur terme, il faut tout reprendre depuis le début, un peu comme Sisyphe et son rocher qu’il ne cesse de faire rouler sans discontinuer.”
- Le titre “Sisyphus” fait l’objet d’un clip éponyme.
Les Critiques :
- “Ce tout nouvel album de neuf morceaux nous accroche sans jamais nous relâcher.”
https://www.lagrosseradio.com/metal/webzine-metal/chronique-metal/p26950-7-weeks-sisyphus.html - “Cet album racé et aéré postulera au fauteuil du meilleur album rock de l'année.”
https://www.musicwaves.fr/mobile.frmReview.aspx?ID=18486&REF=7-WEEKS_Sisyphus - “La scène française est dynamique, de qualité et 7 Weeks démontre une fois de plus qu'il en fait partie.”
https://hardforce.com/actu/31293/7-weeks-sisyphus-chronique - “Les amateurs de rock racé et inspiré (Soundgarden, King’s X, Rush) vont y trouver là une valeur refuge, emballée d’un artwork des plus classieux.”
http://auxportesdumetal.com/reviews/7Weeks/7weeks-sisyphus.html - “Ce Sisyphus est un petit monstre de composition et de maturité pour ce groupe qui va vous convaincre en très peu de temps de la qualité de leur musique.”
https://www.emaginarock.fr/2020/musique/sisyphus-7-weeks/
Notre Avis :
Un son rugueux qui sait vous percuter où il faut et qui met bien en valeur chaque instrument (backing-vocaux compris), des accélérations significatives (Solar Ride, 667-Off), des ambiances qui rappellent le meilleur du Grunge des 90’s (Idols, Sisyphus, Insomniac), 7 Weeks s’attache à l’essentiel avec un nouvel opus qui manie un songwriting de haut niveau délivré dans une interprétation qui sent bon l’expérience.
Un excellent album pour un groupe qui ne manque pas de jus et qu’on pourra voir aux Francofolies de La Rochelle cet été 2020.
Les Infos Utiles :
https://7weeks.fr/
Vous pouvez liker 7 Weeks est sur Facebook :
https://www.facebook.com/7weeksmusic
https://open.spotify.com/artist/3va5uyDVlsWxIq7oxb3ofw
Les mondes de Karoline Rose
Le 26/12/2019
Télévision, théâtre contemporain, comédies musicales, festivals... Karoline Rose garde le vent en poupe depuis plusieurs années.
En 2017 l’infatigable artiste franco-allemande revient à ses premières amours (elle qui montait son premier groupe de Death à quinze ans) avec SUN, projet Metal avec lequel elle présente en 2019 l’un des EP les plus réussis de l’année, "Brutal Pop".
Nous avons eu le plaisir de lui soumettre quelques questions.
En route vers les mondes de Karoline Rose...
Bonjour Ahasverus ! Off The Wall - Michael Jackson.
Michael Jackson - History Tour en Allemagne (Hockenheimring) 1997.
J'ai lu que votre mère était une chanteuse renommée en Allemagne. C'est elle qui vous a insufflée le goût de la musique ?
Françoise Colson, ma maman, a été chanteuse de variétés en Allemagne dans les années quatre-vingt. Je l’ai vue se préparer dans ses loges, mettre du Coca-Cola sous ses talons pour ne pas glisser sur scène, j’assistais anxieusement aux concerts, j’avais peur qu’elle oublie ses paroles ! A huit mois je chantais “Volare” (alors que je ne savais pas encore vraiment parler). Je l’imitais. Elle m’a définitivement donné envie de m’y mettre aussi !
Karoline Rose avec un “K”, c'est la Caroline Rose de la maturité ?
C’est le “K” de mes origines et c’est aussi le “K” de Google ! (Rires)
J’ai fait tout mon début de carrière sous “Caroline Rose”. Il y a une tonne d’homonymes et j’ai fait autant “The Voice”ou “1789, les amants de la bastille” que des EP’s Pop Rock en solo sous ce nom. Puis Babx m’a découverte dans “Mimi, scènes de la vie de bohême”, une pièce de théâtre contemporaine mise en scène par Guillaume Vincent. On a commencé a faire de la musique Lofi expérimentale et on voulait rompre avec le passé, avoir une recherche Google plus “neutre”.
Il y avait beaucoup d’informations différentes à mon sujet. A l’époque on pensait que c’était un problème, alors je suis revenue au “K”. Aujourd’hui je trouve ce début de parcours hyper cool, rempli d’aventures improbables, mais je reste heureuse du K...
"Artiste qui décloisonne deux mondes", c'est une définition qui vous convient ?
Ça me va. Je crois que c’est même la substance de mon travail et de qui je suis : Franco-Allemande (rien que ça !), Metal/Pop, Chanteuse/Screameuse, Musicienne/Comédienne, Palais des Sports/Bouffes du nord, TF1/France Culture, comédie musicale/death metal...
Je ne cherche pas spécialement à être dans ces situations là, je m’y retrouve naturellement et j’y suis bien. L’image que j’ai en tête est celle d’une personne qui met la création d’art et de musique au service des émotions, des histoires racontées, des effets que ça procure.
Dans le même esprit, j’imagine que si je vous propose de n'emporter que deux opus sur une île déserte où il vous faudrait séjourner plusieurs mois, vous choisissez ABBA et Morbid Angel ?
Ça me parait pas mal, je prendrais “Gateways to Annihilation” et “Abba Gold”. Ça couvre pas mal de terrain déjà ! Peut être ajouter un petit Hole, “Live through this”, pour la touche Indie Rock, et je serais bien pour une éternité sur l’île déserte...
Lorsque j’avais treize ans je notais ce mot partout dans mes petit carnets de lyrics : “Brutal Pop, I wanna make Brutal Pop”.
J’aimais l’idée qu’on pourrait écrire une superbe Popsong avec de belles harmonies, une rythmique catchy (comme par exemple “Don’t stop til you get enough” ou “Can you feel it” des Jacksons) et la brutaliser. Ajouter des stayrations, des syncopes guitare/kick, du scream ou du growl quand l’émotion du texte nous submerge... J’ai toujours vu ça comme UNE matière et non pas la coexistence de deux genres.
La rencontre avec Dan Levy ( The Dø ) à un concert de Jeanne Added a cependant été déterminante dans l'impulsion et la conduite du projet, y compris dans le nom de votre groupe, SUN...
En effet, Dan m’a vue sur scène en première partie de Jeanne à la Cigale. A l’époque j’étais un peu perdue artistiquement. Il est venu me voir après le concert et a proposé qu’on bosse ensemble. J’ai mis du temps à revenir vers lui, car j’avais encore des engagements. Puis, un mois avant Rock en Seine, on s’est lancés. A ce moment, en Allemagne, la tombe de mon père avait été enlevée sans que je sois au courant. J’aurais aimé récupérer la gravure de tournesol que j’avais choisie pour sa pierre lorsque j’étais petite. Mais la pierre a été détruite... Comment est-ce qu’on rend hommage à une personne qu’on aime lorsqu’il n’y a plus aucune trace physique ? J’en ai parlé à Dan. Je lui racontais comme mon père n’emmenait sur l’autoroute dans sa Mercedes et qu’il allait a plus de deux-cents à l’heure (c’est illimité en Allemagne !). Clope au bec, musique “à donf”, j’avais le droit de sauter partout. Ça m’a marqué pour toujours ! Je cherchais alors par rapport au Tournesol (Sunflower), puis au Soleil tout court, To The Sun/SunSurfer/SunRider, puis Dan me dit : “Pourquoi pas juste SUN ?” Et nous voila...
En 2017 vous débarquez à "Rock En Seine" avec votre nouveau projet batterie /guitare-chant et des compos survitaminées alors que rien de cela n'était au programme de votre attaché de presse un mois plus tôt. C'était gonflé !
C’est vrai que c’était gonflé... Si on en avait discuté en amont avec nos partenaires, tout le monde nous aurait déconseillé de faire ça ! On est frileux, la moindre prise de risques fait peur. Pour le coup mon attaché de presse m’avait plutôt encouragée a y aller comme j’avais envie, et puis finalement ça s’est tellement bien passé (Pogo de fou !) que tout le monde a commencé à comprendre que j’avais trouvé ma voi(x)e...
Vous aimez décidément les challenges puisque vous avez réussi à insérer un titre de SUN à l'affiche de “Nous, l'Europe, banquet des peuples”, la pièce de Roland Auzet, d'après le livre de Laurent Gaudé. Comment ce passage musical est-il accueilli par le public venu voir la pièce ?
Il y en a même deux ! “I killed my man” et “Higher Fire” figurent dans “Nous l’Europe, banquet des peuples”. Je venais de faire une autre pièce (“Hedda Gabler”) avec le metteur en scène Roland Auzet, dans laquelle je jouais Théa. Roland, comme tous les metteurs en scène avec lesquels j’ai bossé, m’utilisait en tant que comédienne et musicienne. On a réfléchi ensemble et il a mis “I killed my man” réarrangé avec les filles de L.E.J (elles aussi dans la pièce) pour “Hedda Gabler”. Ensuite j’ai eu ce rôle beaucoup plus conséquent sur “Nous l’Europe”, avec ce monologue très fort qui mène à l’explosion de “Higher Fire”. Le public de la cour du lycée St Joseph applaudissait chaque soir après le morceau. En théâtre (et surtout au In d’Avignon) on applaudit qu’à la toute fin du spectacle. Je suis heureuse de provoquer ces réactions spontanées chez les gens.
Vous êtes une songwriter. Vous souvenez-vous de votre première composition ?
Oui, je m’en souviens ! J’avais onze ou douze ans et j’avais écrit une chanson qui s’appelait “Strawberries”. C’était vraiment nul et j’essayais de recruter des gens de ma classe pour m’accompagner dessus mais ils ne comprenaient pas l’harmonie que j’avais choisie ! (Rires)
Qu'est-ce qui inspire votre écriture ?
La Vie m’inspire ! Je fais partie des gens qui ont connu beaucoup de choses difficiles et horribles très tôt dans leur vie. Je m’appuie beaucoup sur mon vécu, sur les profondeurs que j’ai dû traverser et la force que j’ai trouvé en moi pour survivre et me battre chaque jour. Je m’inspire aussi beaucoup de l’amour ! C’est la force la plus puissante de l’univers.
Quel est le morceau d'un autre que vous auriez adoré écrire ?
J’aurais aimé écrire “Violet” de Hole ou “Dancing Queen” de Abba...
Sur la naissance de SUN, j'ai lu ceci dans https://litzic.fr/ :
"Et puis, elle fait la rencontre de Dan Levy (producteur de The Dø entre autres). Celui-ci lui demande de lui faire écouter ce qu’elle a en stock. Après une écoute, il insiste (il a du flair le bonhomme) : tu n’as rien d’autre ? Et Karoline Rose de répondre que « si, mais tu vas te marrer. »"
Ce "tu vas te marrer", c'était la pudeur, ou vous n'étiez-pas encore convaincue de la force de ces compositions ?
Quand Dan m’a proposé un rendez-vous pour écouter ma musique je m’étais conditionnée à lui faire écouter des choses dont je pensais qu’elles lui plairaient... Pour moi un producteur de Pop et d’électro-pop, n’allait pas être sensible au rock/metal et encore moins à ma brutal pop. A cette époque j’étais fragile, j’avais trop écouté d’avis sur ma musique et je n’avais plus aucune certitude. J’aimais toujours ma brutal pop mais je ne pensais pas que ça le toucherait et qu’il prendrait ça au sérieux. Souvent, dès qu’une femme crie on s’arrête la-dessus et on fait deux remarques genre “Ah ben elle est en colère celle-la !”, puis on passe totalement à côté des chansons... Je suis sortie de ce rendez-vous sidérée ! LE producteur de pop en France avait capté ma musique !
Il est déjà dans la boite. (sourire)
Ce sera un deuxième EP, il est dans la suite logique de “Brutal Pop”, puis le premier album suivra (avec d’autres titres encore !).
On a vu SUN sur une vidéo jouer avec une violoncelliste et deux choristes (Il s'agit du trio LEJ, cité plus haut). Êtes-vous particulièrement attachée à la formule duo parce qu'elle vous laisse beaucoup d'espace, ou SUN est-il un concept à géométrie variable ?
J’aime que la base soit un Duo. Ça laisse de l’espace à l’imaginaire, on peut projeter tellement de choses sur ce couple. Ça peut évoquer mon histoire personnelle, illustrer les histoires que je raconte dans les chansons, créer un équilibre visuel et scénique... Cependant je ne suis pas fermée à faire évoluer la formule, comme on l’a fait avec les filles des LEJ par exemple... Je ferai toujours ce qui sera le mieux pour la musique et le show, s’il faut ajouter du monde, on le fera !
La tournée de “Nous L’Europe” continue durant tout le premier trimestre 2020. Nous allons sillonner l’Europe pour défendre la pièce. Au milieu de tout ça nous avons une jolie date avec BETRAYING THE MARTYRS au Réacteur ( Espace Icare Issy les Moulineaux) le samedi 25 Janvier. Puis je tourne dans mon premier grand film en février... et je vous laisse imaginer ce que j’y amène en plus de ma performance de comédienne ! (sourire)
Des dates pour SUN seront annoncées sur notre Page Facebook...
Merci pour cette interview ! A très vite !
Sortie d'album : SUN (Grunge) - Brutal Pop (EP - 2019)
Le 17/12/2019
Album : Brutal Pop (EP - 2019)
Genre : Grunge
Origine : Île de France
Le Groupe :
En 2017, celle qui montait son premier groupe de Death Metal à quinze ans retrouve ses passions premières en lançant avec Vincent Kreyder (Rosa†Crvx, The Vision Bleak, Sun of the Sleepless) une formule métallique batterie / guitare-chant : SUN.
Il a également lancé cette année son premier EP :
“BRUTAL POP”
L’Album :
Il est produit par Dan Levy ( The Dø ), que Karoline Rose rencontre en 2015 alors qu’elle joue en première partie de JEANNE ADDED.
“Brutal Pop” est illustré par plusieurs vidéo-clips, SUN ayant tenu à marquer l’accent sur chacun des morceaux.
Les Critiques :
https://amongtheliving.fr/chronique-album/sun-brutal-pop-ep/
. “Le talent à l'état pur !”
https://www.unitedrocknations.com/chronique-sun-brutal-pop-3174
http://www.metalnews.fr/chroniques/brutal-pop
https://www.bluesbunny.com/Reviews/ReviewID/2932/xmps/11123
http://www.thevinyldistrict.com/uk/2019/12/uk-artist-of-the-week-sun/?fbclid=IwAR0iBkT4srrQKSF4sBh7IuZmzqyBLclk4O9X4kHxEg0Dr1y1KUQxI07_p9g
Notre Avis :
Rien à dire de plus, juste à espérer que la très sollicitée Karoline Rose trouvera le temps de poursuivre la voie tracée par cette petite bombe de quatre titres.
A suivre impérativement.
Infos Utiles :
https://open.spotify.com/album/5ZhJXNbSdeDs8YAEqGrAPY
Pour liker la page :
https://www.facebook.com/SUN.THE.METAL.BAND/
Facebook : https://www.facebook.com/SUN.THE.METAL.BAND/
Instagram: https://www.instagram.com/sun_the_metal_band
Site : https://www.sun.band/
SUN sera en concert le 25/01/2020 à l’ Espace Icare d’Issy-Les-Moulineaux avec BETRAYING THE MARTYRS.