Nom : Dur et Doux
Objet : Label
Origine : Lyon
Genre : Rock In Opposition
Par Ahasverus
Une bonne chanson, c’est “Pas d'intro, pas de couplet, pas de refrain, puis pas de fin”, nous disait dernièrement Benoit Lecomte, le bassiste de Ni, dans une interview.
Si vous en avez marre des musiques formatées, si vous avez l’oreille aventureuse, votre bonheur est chez Dur et Doux, spécialisé dans ces musiques que vous n’entendrez jamais à la radio. PinioL, PoiL, Ni, ULTRA ZOOK, CHROMB, on ne compte plus les sorties inclassables et de qualité de ce petit label, qui compte sur son catalogue plusieurs de nos artistes favoris.
Mais au fait, c’est quoi, exactement, Dur et Doux ?
La réponse en images :
Merci les studios pour cette présentation.
Et pour ceux qui veulent en savoir encore plus, le label lyonnais a accepté de répondre à nos questions.
"Depuis le départ, notre devise est : Ça ne marchera jamais !"
Label, collectif ? Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est Dur et Doux ?
Dur et Doux, c’est un collectif de musiciens plus ou moins lyonnais, des jeunes femmes et hommes, musiciens professionnels qui réunissent et partagent leurs moyens de production et de diffusion et défendent une vision singulière des musiques amplifiées.
Nous organisons des tournées, des résidences, des concerts, des échanges pour et avec une trentaine de musiciens. Du collectif est né un label. Nous produisons et sortons régulièrement des disques, principalement des groupes du collectif et occasionnellement de copains ou de groupes dont nous nous sentons proches artistiquement et humainement.
Au départ, nous avons sorti des disques un peu pour le fun et par nécessité : les groupes ont besoin de sortir des disques et nous peinions à collaborer avec des labels (si tant est qu’il en existe pour ce genre de musique). Aujourd’hui, le label prend une place de plus en plus importante dans Dur et Doux, nous arrivons presque à vendre des disques et à créer une “vraie économie“.
Mais le rôle principal de Dur et Doux, reste de trouver des concerts en France et ailleurs pour les groupes du collectif. Nous nous occupons également de chercher des financements complémentaires pour ces tournées, pour des résidences, pour produire les disques Dur et Doux. En quelque sorte, nous permettons à un certain nombre d’artistes de vivre de leurs musiques sans qu’ils aient (trop) à se soucier des aspects administratifs et organisationnels.
BRICE ET SA PUTE, « Musique Actuelle » (2018)
Comment débute l'aventure Dur et Doux ?
L’association a été créée en 2008 par Brice et sa pute (Marie Nachury et Pierre Chanel).
Dur et Doux était alors un peu fantôme et ne servait qu’a éditer des factures et des contrats pour ce groupe et quelques autres moutons noirs des musiques actuelles. Nous n’avions pas vraiment une logique de signature, ce sont plutôt les rencontres humaines et artistiques qui ont motivé l’arrivée de nouveaux projets au sein du collectif. Peu à peu nous sommes passés d’un à deux, jusqu’à une quinzaine de groupes, tous liés par un certain nombre de musiciens communs.
D’abord PoiL (Antoine Arnera, Boris Cassone, Guilhem Meier) dont les musiciens ont amené Herr Geisha & the Boobs, Sheezahee (Boris Cassone), Gwyn Wurst (Antoine Arnera), UKANDANZ, ICSIS, LfanTPili Coït (Guilhem Meier).
POIL - « Sus » (2019)
Puis Niest arrivé (Anthony Béard, Nico Bernollin, Benoit Lecomte, François Mignot). Ils ont amené avec eux ⊙ - L'Effondras (Nico), Vil François (François), Dhjihad (Anthony), Ukandanz (Benoit Lecomte).
Enfin, CHROMB (Léo Dumont, Camille Durieux, Lucas Hercberg, Léo Dumont) qui ont amené avec eux Saint Sadrill (Antoine, Lucas) qui a amené Hidden people (Mélissa Acchiardi).
Combien de personnes emploie Dur et Doux aujourd'hui ?
Aujourd’hui Dur et Doux emploie cinq personnes dans les bureaux et une trentaine de musiciens et techniciens intermittents.
Les artistes qui intègrent le collectif aujourd’hui doivent-ils avoir un profil particulier ?
Comme évoqué précédemment l’humain prime, et par conséquent un critère géographique s’applique dans les choix. L’essentiel d’entre nous est basé à Lyon, dans le Rhône ou l’Ain, quelques dissidents en Auvergne et en Bourgogne. Il n’y a pas vraiment de critère de style, même si nous ne sommes pas prêts de voir un groupe de Reggae ou d’Electro Swing dans Dur et Doux.
Quelles sont vos prochaines échéances sur le court terme ?
Nous avons sorti beaucoup de disques sur la première moitié 2019, nous sommes donc beaucoup sur la route pour les défendre. Nous avons quand même quelques sorties prévues : Lfant en juin 2019, le Grand Sbam (Vaisseau Monde) cet automne, et des enregistrements dans les tuyaux, mais ce sont des secrets.
Et sur le long terme, quelles sont vos ambitions ?
Euh, depuis le départ, notre devise est : Ça ne marchera jamais ! On ne voudrait pas non plus avoir des ambitions, faut pas déconner !