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POST-BLACK
JOURS PÂLES (black/post metal), Dissolution (10/05/2024)
Le 15/05/2024
Ce black metal mélancolique et post-moderne est dense mais il s'offre de nombreuses respirations.
Par Ahasverus
Donné par certains comme l'une des meilleures sorties de l'année 2024 du label Les Acteurs de l'Ombre, JOURS PÂLES est un projet porté depuis 2019 par Spellbound, chanteur du groupe « Aorlhac », à sa sortie de l'enregistrement de l'unique mais retentissant album d'Adosphèle.
Désireux d'aller de l'avant en terre black metal, Spellbound sort en 2021 un premier album remarqué (« Eclosion »), puis en 2022 un second long format (« Tensions »), pour signer presque à la manière d'une trilogie, en tous cas avec un cheminement intellectuel cohérent, un troisième opus ayant pour titre « Dissolution », rendu public le 10/05/2024.
Spellbound est accompagné du même line-up que sur le précédent album de Jours Pâles, et il a confié le son de sa galette à son batteur Ben.
Chanté en Français, « Dissolution » est introspectif, écrit dans un contexte de rupture.
Musicalement, ce black metal mélancolique et post-moderne est dense mais il s'offre de nombreuses respirations. Ses ingrédients relancent l'attention dans une musique loin d'être figée, tels le chant féminin qui plane sur « Les Lueurs d'Autoroutes » et qui revient, inattendu, sur « Dissolution », ou encore les riffs et la lead remarquables de « Limérence », jusqu'à l'interlude instrumental et presque cinématographique que s'autorise « Une mer aux couleurs désunions ».
Foncièrement, « Dissolution » fait partie de ces albums qui font la différence par leur personnalité. Il intrigue autant qu'il séduit. Le succès sera au rendez-vous de l'entreprise bien au-delà du cercle du black metal.
ACOD, Fourth Reign Over Opacities And Beyond (sortie le 16/09/2022 - chronique)
Le 08/09/2022
Avec « Fourth Reign Over Opacities And Beyond », ACOD fait les bons choix et porte le raffinement au coeur de la brutalité.
Après plus de quinze ans d'existence, quatre albums, deux EP, et après avoir partagé des scènes avec Napalm Death, Cannibal Corpse, et tourné avec Arch Enemy et Cradle Of Filth, ACOD signe son cinquième album :
« Fourth Reign Over Opacities And Beyond »
Livré dans un artwork du peintre italien Paolo Girardi , « Fourth Reign Over Opacities And Beyond » est le second volet d'une trilogie initiée avec « The Divine Triumph » (2018).
Il s'agit d'un concept album qui raconte le long voyage d'une âme dans les abysses. Un opus finalisé depuis environ un an mais dont Acod réservait la sortie à des conditions sanitaires plus favorables.
Enregistré au Studio Artmusic de Sébastien Camhi pour la batterie (Sébastien a aussi ré-ampé la guitare et la basse enregistrées par le groupe), « Fourth Reign Over Opacities And Beyond » a été mixé par Linus Corneliusson (Ihsahn, Dimmu Borgir, Dark Tranquillity) puis masterisé par Jens Bogren (Sepultura, Arch Enemy, At The Gates) aux Fascination Street Studios. Autant vous dire qu'à tous les niveaux on a affaire à des pros de la production, et ça se sent...
D'entrée, une ample pièce instrumentale permet de s'imprégner de la qualité du son avant que le black/death ne vienne purement vous mettre la pression.
Les phases brutales sont heureusement aérées par de courts ajouts narratifs en Français (tandis que le chant est en anglais) qui servent de fil conducteur et par des passages ambiants bien mis en évidence, toujours par cette qualité du son qui permet de valoriser très judicieusement jusqu'aux lignes de basse ou de clavier.
Il se passe ainsi beaucoup de choses très agréables autour de vos oreilles tout au long d'une galette qui se bonifie au fil des écoutes, si richement arrangée qu'elle en ferait presque oublier sa brutalité. Néanmoins la puissance de titres comme « Genus Vacuitatis », « Sulfur Winds Ritual » ou « Through The Astral Door » suffiront à rappeler aux dures réalités du genre votre petit coeur de black/death metalleux.
Vous l'aurez compris, « Fourth Reign Over Opacities And Beyond » fait les bons choix et porte le raffinement au coeur de la brutalité (propos parfaitement illustré par un titre tel que « Artes Obscurae »). Il est conduit de mains de maîtres, et ses belles qualités musicales et techniques feront de lui un candidat sérieux pour votre CDthèque. Vous le trouverez au niveau grosse artillerie, rayon black/death épique.
« Fourth Reign Over Opacities And Beyond » sortira le 16/09/2022 via Les Acteurs de l'ombre Productions / Season of Mist.
Les précommandes sont ouvertes sur ce lien :
A noter une édition « Wooden Box » limitée à cent exemplaires numérotés qui propose, outre le vinyle, encens, pins, sticker, pendentif et drapeau (vous renseigner sur le Facebook du groupe).
Les Critiques :
- Un album admirable, avec un désir de se dépasser artistiquement, oscillant entre tradition et modernité.
Aux Portes Du Metal Webzine
Release party :
Elle se tiendra en deux points : le 16/09/2022 à Nantes (Le Warlock) et le 17/09/2022 à Paris (Hellfest Corner).
Line-Up :
- Jerome : guitare, basse, samples
- Fred : chant
Tracklist :
01. Sur d'Anciens Chemins...
02. Genus Vacuitatis
03. The Prophecy Of Agony
04. Sulfur Winds Ritual
05. Nekyia Catharsis
06. Infernet's Path
07. Artes Obscurae
08. Fourth Reign Over Opacities And Beyond
09. Through The Astral Door
10. Empty Graves / Katabasis
Durée totale : env. 51mn
Discographie :
- Point Zero (2009)
- First Earth Poison (2011)
- Another Path (EP - 2013)
- II The Maelstrom (2015)
- Inner Light (EP - 2016)
- The Divine Triumph (2018)
- Fleshcell Synthetic Opus (Single - 2020)
- Four Reign Over Opacities And Beyond (2022)
Les Liens :
- Facebook : https://www.facebook.com/acodband
- Instagram : https://www.instagram.com/acodband
KORSAKOV (Post Black Metal), погружать (2021)
Le 15/01/2022
Groupe : Korsakov
Album : погружать (26/11/2021 - Source Atone Records)
Genre : Post Black Metal
Origine : Lille
Par Ahasverus
Korsakov est un duo composé de deux musiciens dont on ignore l'identité, désignés par les initiales A. (instruments) et E. (chant). Ils se sont unis en 2019 pour pratiquer une musique post black, tirant sa substance principale de ses racines métalliques mais ne s'interdisant pas d'y ajouter des influences extérieures.
Photographie : Jessica Servant
Le projet emprunte son nom au syndrome de Korsakov, un trouble neurologique sévère généralement associé à l'alcool, provoquant une perte irrémédiable de la mémoire et une forte tendance à l’affabulation.
Le 26/11/2021, Korsakov a sorti son premier album :
« погружать »
« погружать » est un mot russe qui signifie « immergé ».
« погружать » contient six pistes simplement numérotées de I à VI. Il est d'une durée d'environ quarante-trois minutes, la plupart des pistes s'étirant de sept à onze minutes.
« погружать » s'ouvre très violemment, en mode hardcore, avec un chant hurlé, véhément. Il n'y a pas de texte. La rythmique, hypnotique, roule.
Puis « погружать » balaie les atmosphères, alternant black (III, V) et belles phases ambientes (II, III). Les screams angoissants semblent surgir de votre couloir. Le son est soigné, mais vrombissant. L'angoisse permanente se fait mortifère jusque dans l'introduction au piano de IV. Les rythmiques violentes vous maintiennent en condition dans un album exigeant qui prend aussi le temps de se figer et sur lequel plane la noirceur. Les amateurs d'easy-listening passeront leur chemin. Les fans de de post-black metal et ceux qui ont apprécié les derniers albums de Mur et de Nature Morte trouveront matière à compléter leurs rayonnages.
Les Critiques :
- « Un son propre et bien travaillé, qui offre donc un post-black metal moderne et atmosphérique, c’est du très bon ! »
Soil Chronicles - « Leur savoir faire sur les différentes esthétiques présentées leur ouvrira bien des portes. »
Metal in Franche Comté - « погружать se révèle addictif comme une opiacée devenue une "amie" que l’on déteste mais dont on n’arrive pas à se défaire. »
Among The Living - « Un début qui appelle des suites. »
Métal Intégral - « Un premier album net et sans bavures, doté d'une prod-mammouth bien velue. »
HARD FORCE
Setlist :
01. I
02. II
03. III
04. IV
05. V
06. VI
Durée : 43 mn
Line-Up :
- A. : (Instruments)
- E. : (Chant)
Le Lien :
https://korsakov-bm.bandcamp.com/
Chronique d'album : NATURE MORTE (Post-Metal), "Messe Basse" (2021)
Le 14/06/2021
Groupe : Nature Morte
Album : « Messe Basse » (07/05/2021 - Source Atone Records)
Genre : Post-Metal
Origine : Paris
On aime : l'alternance finesse/saturation, le son, le sens mélodique, l'artwork.
Par Ahasverus
Nature Morte
Le Groupe :
- Nature Morte est un trio formé en 2015.
- Il mélange les univers du black metal et du shoegaze.
A ce propos, le groupe expliquait au webzine Heretik :
"Ce qui nous plait, c’est jouer avec les différents extrêmes. Nous avons pensé qu’il serait intéressant d’assimiler les deux genres, à première vue totalement opposées, et de créer une corrélation entre les deux."
(http://www.heretik-magazine.fr) - Après une démo en 2016, Nature Morte sort NM1, son premier album, en 2018.
- Il est suivi en 2020 d'un split Hegemon / Nature Morte.
- En 2021, Nature Morte revient avec un nouvel album :
« Messe Basse »
L'Album :
- « Messe Basse » est un sept titres d'un peu moins de cinquante minutes.
- L'ensemble des compositions est signé Nature Morte.
- Il est enregistré, mixé et masterisé par Edgard Chevallier (Demande à la poussière) au Lower Tones Place Studio de Margency (95).
- « Messe Basse » a été soutenu par le clip « White Goat, Dark Hoof » à propos duquel le groupe expliquait :
"Ce clip est un patchwork vidéo synthétisant le parcours et la vie des membres du groupe : de leurs précédents projets musicaux à Nature Morte, de la fin des 90's à aujourd'hui. Il s’inscrit dans la continuité de l'artwork de Messe Basse qui, lui, est figé dans les 70-80's. Le montage volontairement anachronique (et nostalgique) montre un florilège d'images de live, de studio, d'avant/après concerts et de tranches de vie. Associée aux enivrantes sonorités du morceau, la vidéo emmène le spectateur dans un voyage temporel introspectif…"
- Sur le titre de l'album et son artwork, le groupe racontait au webzine Le Scribe du Rock :
"C’est en studio que l’idée du titre de l’album nous est venue, plus précisément lorsque nous avons enregistré notre morceau instrumental. Quoi de mieux que de donner un titre en français à une chanson qui n’a pas de parole... surtout en l’appelant "Messe basse", avec toutes les définitions que cela implique ! J’avais en ma possession cette photo et je trouvais qu’entre le titre, l’image et les émotions que nous étions sur le point d’essayer de transmettre, cela collait plutôt bien et nous écartait encore un peu des traditionnelles pochettes de métal. Tout le monde a été immédiatement conquis par ce choix, il ne nous restait plus qu’à en acquérir les droits."
(https://www.webzinelescribedurock.com)
Artwork © Chris & Sophie
- Le titre « T.S.O.C. » fait référence à The Same Old Club, formation au sein de laquelle Chris Richard (chant, basse) et Stevan Vasiljevic (guitare) officiaient au début des années 2010. Le morceau est composé sur la base d'idées initialement écrites pour The Same Old Club. Avec seulement (?) 4:33 minutes, c'est le titre le plus court de l'album.
Les Critiques :
- "Un album magnifique, qui ne comporte pas un seul moment ennuyeux ou prévisible."
https://blastpheme.fr - "Une usine à sensations, entre onirisme et oppression, vraiment impressionnante."
https://www.eklektik-rock.com - "Un excellent album pour tout amateur de Shoegaze ou même de Black Metal."
https://chairyoursound.com - "Si vous voulez quelque chose d'aérien mais poignant, quelque chose d'éthéré sans tomber dans le mièvre, alors foncez !"
https://www.pavillon666.fr - "La complexité et la beauté de la musique de Messe Basse sont aussi difficiles à décrire que sa pochette est limpide."
http://www.metalnews.fr - "Nature Morte a mis le paquet sur un parti pris fond-forme qui force le respect."
https://hardforce.com - "Un voyage intime, qui sera propre à chacun."
https://amongtheliving.fr - "Pendant cinquante minutes, « Messe Basse » joue un jeu enivrant, celui de ne plus nous faire distinguer la limite entre l’ombre et la lumière."
https://www.bgpmusiclive.com - "L’album ne devrait avoir aucun mal à trouver son public et assurer aux Français une place de choix parmi les pontes de la scène blackgaze."
http://www.emaginarock.fr
Notre Avis :
Etrange association que ce mélange de shoegaze et de black metal, sur le papier. La mère du premier lui aurait sûrement recommandé de se méfier. Et pourtant, sous la baguette de Nature Morte, elle tourne ! La nature nostalgique des deux genres se rejoint dans un album illustré par un artwork dont l'évidence est un coup de maître et dit toute la nostalgie et le malsain véhiculés par l'opus.
Musicalement, « Messe Basse » développe des mélodies dignes d'un Radiohead. Elles sont vite rattrapées, dépassées, conquises et ensauvagées par des guitares et une voix saturées. Le calme et la beauté le disputent à l'oppressant. Le son cogne. Le jeu de la batterie est presque impitoyable, mais il sait ménager et la chèvre et le chou pour un rendu profond et moderne de l'ensemble. Les compositions s'enchaînent, leur dosage met en évidence le talent de mélodistes du trio parisien. Pas un moment d'ennui au sein de cette « Messe Basse », dont la qualité place Nature Morte parmi les formations qui ont des choses à dire et le talent de conteur qui va avec. Quand le post-metal privilégie la mélodie à la cacophonie, il peut séduire tous les publics. On recommande le voyage.
Le Line-Up :
- Chris Richard : Chant / Basse
- Stevan Vasiljevic : Guitares
- Vincent Bemer : Batterie
Tracklist :
01. Only Shallowness
02. White Goat, Dark Hoof
03. Knife
04. T.S.O.C
05. Beautiful Loss
06. Night's Silence
07. Messe Basse
Les Liens :
Chronique d'album : Demande à la Poussière (Blackened Post-Hardcore), "Quiétude Hostile" (26/03/2021)
Le 10/04/2021
Groupe : Demande à la Poussière
Album : Quiétude Hostile (26/03/2021)
Genre : Métal Blackened Post-Hardcore, Doom, Sludge
Origine : Paris (France)
Label : My Kingdom Music
Par Dam'Aël
LE GROUPE :
Créé en 2017 à Paris par des membres de The Great Old Ones, Spectrale, Omrade et Würm, Demande à la Poussière (DALP) se compose alors de Jeff (chant et guitare - THE GREAT OLD ONES / SPECTRALE), Edgard Chevallier (machine - ex WÜRM / GLOOMY HELLIUM BATH), Vincent Baglin (batterie - MOSHI-MOSHI), Krys (chant - NERFV / OMRADE) et Jiu (Bass -ex NO RETURN), des musiciens dotés d'une certaine expérience, aguerris dans divers genres musicaux.
Mais d'où tiennent-ils leur nom, me direz-vous ? Force est de constater que la formation n'a pas été obligée de dépoussiérer la liste des noms déjà emprûntés par les groupes de notre hexagone, mais de confirmer qu'elle s'est inspirée de sa culture littéraire en prenant référence à l'oeuvre de John Fante, Demande à la poussière ("Ask The Dust", titre originel publié en 1939) qui fait partie d'une quadrilogie narrant les aventures d'Arturo Bandini ( un roman semi-autobiographique de John Fante) dont un film en a été tiré, réalisé par Robert Towne (2006) avec la divine Salma Hayek dans le rôle de Camilla Lopez et Colin Farrell dans le rôle d'Arturo Bandini. Et comme la logique est aussi une qualité chez DALP, un nom français implique de toute évidence un phrasé dans la langue de Beaudelaire ( oui Molière en a assez d'être réveillé sans cesse, tout comme son copain Shakespeare d'ailleurs). Et cette langue natale est plus apte à exprimer avec précision les émotions que le chanteur désire livrer dans sa prestation.
"La formation parisienne traîne l'oreille vers des émotions ternes aux notes acides complétées de quelques accents mélodiques. Des sonorités primitives et terreuses au détour desquelles, l'oreille peut, parfois, entrevoir quelques rares éclairs de lumière surgissant de l'obscurité" (DALP)
DISCOGRAPHIE :
28/09/2018 : "Demande à La Poussière"
Le groupe enregistre rapidement un premier album éponyme "Demande à La Poussière" au Lower Tones Place Studio pour une sortie le 28 septembre 2018 chez Argonauto Recods. Un huit titres composés et enregistrés en sept jours seulement, aux influences diverses pour offrir un style unique alliant la lourdeur du Sludge et du doom, l' intensité de l'ambiance post-rock, la noirceur du black metal, le tout teinté de post hardcore. Cette musique est percutante, envoutante et intense. Elle a permis au groupe d'assurer quelques concerts en France, et d' Italie jusqu'à Doubaï.
"Pour un premier album ensemble, le trio fait preuve d'une très grande cohésion, et ce malgré un grand écart stylistique, en se montrant sûr de ses choix et de sa vision artistique. Il n'est pas surprenant, connaissant la carrière de peintre de Jeff Grimal, que Demande à la Poussière nous propose une musique très visuelle. Et cet aspect ne fait que renforcer ces atmosphères poisseuses de la descente crescendo dans la folie de ses créateurs." https://www.coreandco.fr/chroniques/demande-a-la-poussiere-demande-a-la-poussiere-7096.html
A noter que Jeff Grimal a, à son actif, une carrière de peintre.
26/03/2021 : "Quiétude Hostile"
"Quiétude Hostile"
Nouveau line-up pour ce second opus qui allie clarté et noirceur à la manière d'un oxymore "Quiétude Hostile" qui sort sous le label italien My Kingdom Music. Jeff range son micro et sa guitare et Jiu sa basse, pour partir vers d'autres horizons, laissant le jeu de la 4 cordes à Neil Leveugle. Le quintet devient donc quartet et cela convient parfaitement à la formation.
Adepte du 8 titres semble-t'il, DALP rempile dans cette configuration avec 51'35 de Blackened Post-Hardcore francilien, encore plus sombre que le temps qui fait sur la capitale et bien plus obscur que leur premier jet. "Un opus ...narrant la dichotomie constante entre l'apparence du quotidien et ce soi profond, celui qui est toujours attiré par l'abîme. Une introspection musicale violente, à la fois pour les sens et les émotions". (DALP)
Comprenez "qu'avant d'être hostile, il faut d'abord se poser, être dans la réflexion, un peu béat, avant de réagir" : dixit Krys, à l'origine des textes et métaphores présents sur l'album, textes tirés ou inspirés par "Le Bréviaire du Chaos" d'Albert Caraco, et du concept du Nihilisme.
La composition se fait de façon collégiale, souvent autour d'un bon repas... Ce qui a été primordial dans cette nouvelle production, c'est la recherche du son, d'Un son. Edgard et Vincent ont énormément misé sur la qualité des micro afin d'enregistrer la batterie et lui donner un côté organique à souhait. La production s'est dotée de drônes qui restituent des sons en continu afin de créer une ambiance en toile de fond et le rajout d'un certain nombre d'effets a permis de sublimer et de teinter musicalement cette ambiance de base. Et quand on dit geek, on ne plaisante pas! Krys est aussi un "fada" (pardon) du son. Oui vous allez comprendre. Un synthétiseur de contact ( en période de distanciation... c'est à mourir de rire! bon revenons sérieux), c'est exactement ce que propose Krys pour obtenir des sons fantomatiques, des sonorités envoûtées, complètement aléatoires. C'est Surprise, Surprise. Touchez la bête plus haut nommée (le synthé) avec vos mains, mais si l'envie vous en prend, vous pouvez tenter aussi avec les pieds, le nez ou autres, et vous obtenez des sons totalement inattendus et aléatoires en fonction de l'électricité traversée dans le corps. Rassurez-vous, Krys n'a pas mis la chaise électrique au goût du jour dans l'hexagone. http://youtu.be/lpOl-jeuhcg
Titre par titre :
"Léger Goût de Soufre" nous envoie en pleine face la couleur de l'album. Choc frontal inévitable dont les hurlements viscéraux du vocaliste passés à l'abrasif ne font que faire monter la sauce sombre. Chaque note exprime de ce tissu rugueux et lourd, les fibres du désespoir. Ambiance oppressante, très peu rassurante. Nous avons encore le temps de sortir la galette de la platine avant d'être fauchés par l'aimant DALP revu et corrigé qui ne se permettra pas de lâcher un quelconque électron libre hors de son univers rageur et dépressif. Nous n'aurons plus mot à dire quant...
"Morphème" lachera ses phonèmes déchirants. Morphèmes, lexèmes, grammèmes... de quoi y perdre son latin avec un cerveau qui perd ses marques. Dans quelle antre dépressive nous sommes-nous perdus? La douleur est violente. Krys alterne des cris rageurs bien lourds et d'autres plus aigus qui expriment un panel plus large d'émotions douloureuses. Les guitares sont aussi très lourdes et tourmentées.
"Eréthisme" un mid-tempo inquisiteur très doom aux guitares stridentes et une basse lourde qui pèsent sur le mental comme une croix écrasante qui va faire exploser tous nos muscles sollicités dans cette phase éréthique insupportable. Nous pouvons tenter de nous sauver, toutes les stations parcourues pour trouver l'issue, sont des épreuves écrasantes qui nous renvoie dans notre dépression abyssale. La rythmique du morceau est une armée inquisitrice qui martèle en se serrant les coudes. L'apocalypse vient de l'intérieur, tant physique que mentale. Une marche funéraire pour notre moi intérieur qui se délite par implosion. Les vibrations finales ne laissent que peu d'espoir si ce n'est l'interrogation sur l'issue de secours...
Video realisator: Chariot Of Black Moth, video-clip sorti le 3 février 2021. http://facebook.com/chariotoftheblac . http://youtube.com/ChariotOfBlackMoth .
"Quiétude Hostile" : La basse est majestueuse dans ce morceau. Ambiance très représentative de l'album avec une alternance de mouvements plus calmes et d'autres plus terrorisants et pesants. Les sonorités finales réalisées aux synthéthiseur de contact complètent ce tableau fantomatique et apocalyptique.
Le clip est sorti le 11 mars 2021, a été réalisé avec la permission de la compagnie Ultima Necat et Gaël Leveugle - le frère du bassiste Neil Leveugle - pour l'utilisation d'extraits de Loretta fort (Copi) http://www.untm.net
"Perdu" : Egarés nous sommes et l'ambiance nous le martèle avec ces visions sonores aériennes certes, mais qui nous aspire dans ce lymbo tragique et desespéré, avec une grande intensité. Cette voix qui donne une sentence, nous, au fin fond de l'abyme, et elle qui, avec calme et sûreté, en pleine lumière juge sans remise en question. Excellent intermède dans ce morceau qui pose une variation au milieu de l'album. Après la sentence... L'exécution s'impose...
On note la présence d'une magnifique contre-basse jouée par Jiu Gebenholtz.
"Bois de Justice" : autre nom donné à l'échafaud, cette guillotine qui tranche dans le vif. Intro en mode "procession" avant l'exécution d'une âme errante, hagarde, torturée qui vit ces derniers instants avant la sentence suprême et son rituel. Une note particulière pour l'efficacité instrumentale basse/batterie et aux guitares qui redonnent de façon magistrale l'intensité de l'horreur, les hurlements de Krys évidemment complètent l'ambiance avec perfection, à la manière d'une insupportable frénésie sauvage et terrifiante.
"L’Oubli du Contrasté" : Dissipation de l'horreur avec une introduction acoustique qui pourrait appaisée... Ne rêvons pas. Un vol de frelons bourdonnent dans nos oreilles comme un capharnaüm dévastatreur et déroutant. Ce titre s'amuse à jouer les contrastes d'ambiance, à jongler avec les variations sonores qui rappellent les hauts et les bas de notre mental lors d'introspection moribonde. Le panel des gris sonores est bien exploré.
"Expiravit" :
"Pour interagir d'ailleurs, sur un présent déjà passé. Une éternité n'est rien, si l'inchiffrable destin, conduit à errer tel un spectre, tout en influant sur d'autres êtres..." Expiravit. Sortie des ténèbres ou pas, aliens ou fantômes, hantés encore ou sortis de l'antre de notre "Soi", qu'en est-il en cet instant, après ce long parcours, face au sol, baignée dans la poussière de nos interrogations et d'interpellations intérieures. La basse gronde, sans doute sur nos attitudes, les guitardes sévissent à coups de riffs rapides et stridents et le saxophone joue les idées noires qui volent en nous et autour de nous, nous entraînant dans un tourbillon d'aliénation. Où se trouvent-elles ces réponses ??? Demande à la poussière de te rejouer le scénario encore une fois, et encore et encore... Les jolies notes du final démontrent une sortie possible. A nous d'empoigner les bonnes armes de la guérison intérieure.
On précise l'intervention surprenante mais étonnante et bienvenue du saxophone interprété par Dima de Whild Ward.
L'album a été enregistré au Lower Toner Place Studio par Edgard Chevallier, le artwork et les photos ont été réalisés par Aurélie Raidron. Mettant un point d'honneur à n'utiliser que de vieux appareils et des pellicules périmées - en effet, son travail privilégie l'argentique - , elle crée ses visuels dans son grenier sans aucune aide informatique.
NOTRE AVIS :
"Quiétude Hostile" est un album qui s'adresse à des initiés du genre mais pas que. Il est nécessaire de s'y intéresser, de s'y poser et de s'introduire en harpentant tous les méandres de cet opus afin d'en ressentir toutes les vibrations que les ambiances lâchées souvent avec rage, veulent exprimer. DALP ( http://www.facebook.com/DALPdoom ) a, semble-t'il la volonté de réveiller nos âmes et nos esprits. La dichotomie qui hante chacun de nous façonne le terreau plus ou moins moribond de chacune de nos vies.
Ces huit titres sont en quelque sorte "une introspection musicale violente, à la fois, pour les sens et les émotions".
L'instrumental est joué avec beaucoup de professionnalisme, le son qui était une recherche et une volonté du groupe est une grande réussite ( Petite information importante, la quasi-totalité du matos est française, cocorico). Le chant à la fois hurlé et clair de Krys est judicieusement mis en avant dans certaines ambiances et plus en retrait sur d'autres, une production vocale qui joue les subtilités. On note une voix assez hard-core sur certains punchlines.
DALP a su allier des genres différents avec méthode ce qui donne un résultat propre, cohérent et audible pour nos oreilles déjà sollicitées par le style.
Un excellent second jet qui laisse présager de la suite, de leur avenir et de la prestation scénique à espérer très vite. A noter qu'une date serait déjà statuée pour le 13 novembre 2021 au New Blood Fest à Culoz dans l'Ain http://www.facebook.com/events/869161890548955/
Crédit photo : @Alexandre Le Mouroux
Quelques mots supplémentaires...
"La société moderne ne nous permet pas d'être nous-mêmes - nous changeons pour lui plaire, protégeant notre humanité, notre Soi des autres avec une hostilité passive, que ce soit nous le voulons ou pas. Cela semble très nihiliste, mais ce ne sont pas des paroles creuses. Vous savez que c'est vrai. " John Fante
"L'avertissement doit être donné sur cet album: Le plaisir d'écouter est à vos risques et périls et vous êtes expressément mis en garde contre l'apparition de la dépression! Un album très, très intense", http://www.metalfactory.ch/music-reviews/review/demande-a-la-poussiere-quietude-hostile
Krys : " On tente de dépeindre un bon nombre de sentiments dans nos titres et des états émotionnels parfois compliqués, teintés d’ambiguïté et de violence contenue. Ce que nous recherchons tout d’abord est d’exorciser une certaine rage et une violence qui est enfouie et tout cela est mis en musique et en mots au fur et à mesure que le processus de composition avance. On tente d’emmener au travers de notre musique et les textes, l’auditeur vers un univers propre au groupe. La noirceur est bel et bien omniprésente car elle est qu’on le veuille ou non une des données qu’il faut prendre en compte dans nos vies de tous les jours." http://www.verdammnis.com/interviews/demande-a-la-poussiere-quietude-hostile-ou-l-allegorie-de-la-depression
LES LIENS :
- DEMANDE À LA POUSSIÈRE : http://facebook.com/DALPdoom
http://lowertonesplacestudio.com
- MY KINGDOM MUSIC : http://mykingdommusic.net
- AGENCE SINGULARITÉS: contact@agencesingularites.fr
- BLACK SPEECH BOOKING: malaurie@blackspeech.net
- METAL MUSIC MANAGEMENT: john.metal.music.management@gmail.com