- Accueil
- Nos articles
- ROCK
ROCK
THE CURE (synthwave), Songs of a Lost World (01/11/2024)
Le 01/11/2024
Une oeuvre délicate qui suspend le vol du temps et près de laquelle il fait bon se poser.
Par Ahasverus
Peut on être et avoir été ? Le quatorzième album studio de THE CURE tend à prouver que oui...
Seize ans après « 4.13 Dream », The Cure, le groupe aux trente millions d'albums vendus à travers le monde, revient. « Songs of a Lost World », son nouvel opus, est livré dans une pochette présentant une oeuvre du sculpteur slovène Janez Pirnat.
Privilégiant les longues plages instrumentales (« Alone », « Endsong », « And Nothing is Forever »), The Cure aligne les compositions marquantes (« A Fragile Thing », « Drone:Nodrone »). Créatif et séduisant, quand bien même il n'a plus le souffle novateur de ses premiers albums, The Cure reste tutélaire et semble inoxydable. Imperméable au temps, la voix de Robert Smith est une madeleine de Proust extraordinaire qui nous fait voyager. Aujourd'hui, c'est clair, The Cure a ce pouvoir extraordinaire d'en appeler à la nostalgie pour nous renvoyer aux premiers temps de sa new wave tout en nous touchant de ses mélodies nues actuelles (« I Can Never Say Goodbye »). On sort de l'album ému, désireux de l'écouter encore tandis qu'il grandit et fait son oeuvre en nous. Cultivant la mélancolie en expert, The Cure a traversé des décennies de musique sans vraiment changer, conservant statut et magie. On ne passera donc pas à côté de « Songs of a Lost World », une oeuvre délicate qui suspend le vol du temps et près de laquelle il fait bon se poser.
« Songs of a Lost World » a été écrit et arrangé par Robert Smith, produit et mixé par Robert Smith & Paul Corkett. Il a été enregistré aux Rockfield Studios (Queen, Motörhead, Coldplay).
« Songs of a Lost World » est disponible depuis le 01/11/2024.
MC5 (rock), Heavy Lifting (18/10/2024)
Le 18/10/2024
MC5 balance ses riffs en faisant des oeillades au rock crasseux, au vieux hard un peu roublard et au funky le plus canaille. C'est terriblement sexy et incroyablement savoureux !
Par Ahasverus
Cinquante-quatre ans après son premier album studio, MC5 occupe l'actualité.
Il met un point final à une discographie peau de chagrin mais qui, à l'instar de celle des Sex Pistols, a marqué significativement l'histoire du rock.
Formé en 1964, MC5 construisait sa réputation sur scène et explosait dès 1969 avec son mythique Live « Kick Out the Jams ». Il sortait un an plus tard « Back in the USA », son premier album studio, plus sage et moins considéré. Un disque que Lemmy Kilmister qualifiait cependant de « rock'n'roll non traité » et que le magazine Rolling Stones a classé parmi les cinq cents meilleurs albums de tous les temps.
En 1971, MC5 sortait « High Time » mais voyait son succès décroître. L'album n'est pourtant pas mauvais, et des pastilles comme « Sister Anne » ou « Baby Won't Ya » restent de bons morceaux de rock 70's.
Après divers mouvements de line-up, MC5, rongé notamment par ses excès, splitte en 1972.
Dans les années 2000, Kramer (guitare), Davis (basse) et Thompson (batterie) se retrouvaient pour raviver l'esprit du MC5 avec une série de concerts auxquels participaient notamment Lemmy Kilmister (Motörhead), Ian Astbury (The Cult) et William Duvall (Alice in Chains).
Davis décèdait en 2012 tandis que Kramer et Thompson se retrouvaient en 2024 pour un baroud d'honneur : l'album « Heavy Lifting ».
Il sortait le 18/12/2024 via earMusic.
Ni Kramer ni Thompson ne verraient la sortie de cet opus, puisque le premier décèdait en février 2024 et le second en mai de la même année.
Artisan de cet album posthume, Wayne Kramer avait cependant le temps de participer à son lancement. Il expliquait au mensuel anglais Uncut : « Vivre longtemps et rester créatif. Telle est mon attitude. Cet album s'inscrit dans la continuité de High Time. Je pense qu'il est de la responsabilité d'un artiste de refléter l'époque qu'il traverse. Et je pense que nous avons fait un album qui est en phase avec notre situation actuelle et les défis auxquels nous sommes confrontés, et qui véhicule un message positif. »
Kramer ajoutait à l'intention de ceux qui persifleraient que le MC5 de 2024 n'est plus celui des 70's :
« Ils ont raison. Ce n'est pas la même chose. Nous ne vivons pas en 1968. Nous sommes dans l’époque dans laquelle nous vivons, et il faut en tenir compte. Dans tout art, il faut répondre à la question : et alors ? Pourquoi devrais-je m'en soucier? Parce que j’ai fait la meilleure musique possible. »
Pour cet album, Kramer a co-écrit une quinzaine de morceaux avec Brad Brooks, qui tient le chant lead sur l'album. Ce dernier avait été repéré par Bob Ezrin et Wayne Kramer à la sortie de son single « God Save the City ».
Bob Ezrin quant à lui est le producteur de l'album. Ezrin a notamment produit ou coproduit « Destroyer » de Kiss, « The Wall » de Pink Floyd et « Welcome to my Nightmare » d'Alice Cooper. Il donne sa vision de l'album :
. « Il y a un peu de heavy metal. Il y a aussi pas mal de funk. Mais c'est un disque heavy, et c'est un disque de guitares à gauche, à droite et au centre. La plupart du temps, c'est un mur de guitares, et c'est surtout Wayne et son éthique qui sont à l'origine de ce disque. C'est un instantané d'un guitariste au sommet de son art. »
Slash, Tom Morello (Rage Against the Machine), William DuVall (Alice in Chains) et Vernon Reid (Living Colour) font partie des musiciens invités sur ce nouveau MC5.
Long de quarante-cinq minutes, « Heavy Lifting » s'ouvre sur le titre éponyme avec une ligne de basse proche du « Stargazer » de Rainbow.
L'entame de l'album est plutôt hard-rock, avec des titres qui rappellent le travail de groupes comme Foghat (« Barbarians at the Gates », « Boys Who Play With Matches »), Thin Lizzy avec une pincée de Boston (« Blind Eye »), ou UFO, tandis que William Duvall et Slash prennent part à l'une des meilleures pièces de la galette (« The Edge of the Switchblade »).
MC5 ou plus MC5, on l'ignore. Ce qui est sûr c'est que « Heavy Lifting » nous ramène — et Bob Ezrin n'est pas pour rien dans l'affaire avec ce son digne d'un vieux Black Sabbath qui permet de profiter de chacune des lignes instrumentales — au tout début des 70's, à la porte de clubs enfumés dont s'échappe une soul toute prête à donner naissance au funk (« Change, No Change », « I Am the Fun », « Twenty-Five Miles », « Because of your Car », « Hit it Hard ») et où les frontières du rock restent à définir.
De son époque ou non, le dernier album studio des MC5 balance ses ultimes riffs en faisant des oeillades au rock crasseux, au vieux hard un peu roublard et au funky le plus canaille du temps d'avant. C'est terriblement sexy et incroyablement savoureux !
DEEVA (rock), On A Hot Track (EP - 04/10/2024)
Le 07/10/2024
Non conventionnel, ce sept titres a tout d'un album tant il réussit à développer de belles choses sur vingt-cinq minutes.
Par Ahasverus
DEEVA revient avec sept titres.
Un format sur lequel la formation parisienne se montre particulièrement à son affaire puisqu'elle s'y initiait en 2017 avec l'EP « The Wild One », un tournant électro-heavy dans sa discographie. On ne s'étendra pas sur le catalogue du groupe compte tenu des informations parcellaires que nous avons pu réunir. Nous nous intéresserons directement au nouvel opus, « On A Hot Track », disponible depuis le 04/10/204 chez M&O Music.
Retraçons tout de même brièvement l'histoire : 2006 marque sa naissance à Montlhery. C'est un quatuor, avant qu'il ne resserre ses effectifs en un duo composé d'Emilie Chioccarello (chanteuse et guitariste) et de Michel Izunsky (guitariste lead). Soucieux de conserver son étoffe, DEEVA se produit cependant toujours au format basse/batterie/ guitare(s).
Cette année 2024 est donc celle du retour discographique de DEEVA avec un sept titres d'une durée de vingt-cinq minutes.
« On A Hot Track » est livré dans une pochette au visuel qui sent le rock, le riff et la sueur : une photo de scène à la manière du « London Calling » de The Clash. On adore !
« On A Hot Track » s'ouvre sur « Pas Conforme », un titre électro-punk aux boucles rapides qui fonctionnent à 110%. Les lyrics en Français se taillent la part du lion, même si le groupe se plaît à utiliser indifféremment notre langue et l'Anglais au sein d'un même morceau, voire au sein de la même phrase. Les textes accrochent l'attention et Deeva dessine une histoire à chaque chanson : « Rentrer dans les rangs / Avoir des enfants / C'est pas dans mes plans » chante Emilie qui assure : « je ne vais pas me gêner pour en rajouter. »
Mid-tempo rock (« Je M'Emporte ») ou bourrasque électro tranchée par des riffs heavy (« Hot Track ») parfois évocatrice de synthwave (« Ashtag »), l'EP « On A Hot Track » montre à quel point Deeva affiche une belle santé.
Non conventionnel, ce sept titres a tout d'un album tant il réussit à développer de belles choses sur vingt-cinq minutes.
On recommande.
THE NEW ROSES (big rock/hard-rock), Attracted To Danger (04/10/2024)
Le 02/10/2024
« Attracted To Danger » enchaîne les riffs hard et les refrains big rock fédérateurs sans temps mort.
Par Ahasverus
Sixième album pour THE NEW ROSES. Les bases du groupe allemand étaient jetées dès 2007, sous l'impulsion du chanteur Timmy Rough et du batteur Urban Berz. Mais c'est en 2012 que la formation de Wiesbaden prenait officiellement le nom de THE NEW ROSES. Que de chemin parcouru depuis le premier EP sorti la même année ! Il faut dire que l'affaire démarrait bien puisqu'un an plus tard le groupe proposait son premier long format, « Without A Trace » et plaçait la chanson-titre dans la série « Sons Of Anarchy ».
Le deuxième album, « Dead Man's Voice » (2016), se classait à la trente-sixième place des charts allemands. « One More For The Road », son successeur, grimpait à la vingtième position en 2017. La même année The New Roses se rendait en Afghanistan pour y donner deux concerts de soutien aux troupes internationales engagées sur l'opération Resolute Support. The New Roses élargissait peu à peu sa notoriété, partageant des scènes avec des groupes tels que ZZ Top, Aerosmith, Accept, Joe Bonamassa ou encore Saxon, participant même au Kiss Kruise en 2018 et 2019, et classant ses albums « Nothing but Wild » (2019) et « Sweet Poison » (2022) en dixième et treizième place des charts allemands .
Disons-le tout net : il n'y a aucune raison pour que l'ascension s'arrête là ! « Attracted To Danger », la nouvelle offrande de The New Roses, promet, dès son premier titre, de faire au moins ausi bien que ses prédécesseurs ! Et probablement mieux ! « When You Fall In Love » met la barre très haut, porté par un rythme de batterie puissant.
« Natural Born Vagabond », un mid-tempo rock particulièrement sexy, reprend le flambeau. C'est l'un des meilleurs titres de l'album avec « This Heart » qui arrivera plus tard.
Accélérant le trot, « Attracted To Danger » vient tenter le triplé gagnant. Suivent des titres aux refrains imparables, « Four Wheels », « Bring The Thunder », « Spirit Of A Rebel », tandis que la rythmique s'accorde une pause sur la ballade « Hold Me Up » qui voit Timmy Rough partager le chant avec l'Ecossaise Gill Montgomery (The Hot Damn, The Amorettes).
The New Roses commentait à propos de cette collaboration :
« Hold Me Up est le premier duo de l'histoire des New Roses. Je pense que Gil Montgomery a fait un travail extraordinaire et a porté cette ballade à un autre niveau. Alors, trouvez-vous un coucher de soleil, mettez cette chanson à fond et entrez dans le vif du sujet... »
Gill Montgomery complétait :
« C'était un grand honneur d'être invitée à participer à Hold Me Up avec les absolument géniaux The New Roses. C'était un plaisir absolu et je me suis éclatée ! C'était un vrai défi vocal pour moi sur une ballade aussi énorme, alors j'espère que je les ai rendus fiers ! »
L'album est complété par une reprise bien carrée du standard de Neil Young, « Rockin' In The Free World ».
A propos de son nouvel album, le groupe expliquait :
« Selon nous, Attracted To Danger contient tout ce dont un bon album de rock'n'roll a besoin. Nous avons essayé de montrer tout le spectre des émotions du rock'n'roll. Les bons moments, les moments difficiles, l'ambiance traditionnelle de la route, une ballade et des riffs plus durs. Donc si vous voulez faire une fête rock'n'roll, cet album est la bande-son qu'il vous faut... »
Entre big rock à la Bryan Adams et hard rock, « Attracted To Danger » est un flux permanent de riffs solides, de rythmiques puissantes, de leads bien intégrées à la mélodie. Il est dominé par la voix mâle de Timmy Rough, soutenu par les choeurs pour les refrains. Le tout cogne très fort et sonne totalement Nord-Américain. On peut tout de même penser à des groupes suédois tels qu'Eclipse ou Kissin Dynamite, non pour le style mais pour cette aptitude du groupe allemand à écrire des refrains fédérateurs. Ce sixième long format est donc un album sans temps mort, véritable empilement de singles qui enchaîne les bons relais sans bafouiller. Il va vous secouer, nous le recommandons sans réserve.
« Attracted To Danger » est une sortie Napalm Records. Il sera disponible aux formats suivants dès le 04/10/2024 :
> 1 vinyle JAUNE transparent
> Lot : 1 CD digipack + t-shirt imprimé (artwork de l'album)
> 1 vinyle noir
> 1 CD digipack
« Attracted To Danger » peut être commandé ici : https://napalmrecords.com/thenewroses?product_list_dir=desc&product_list_order=release_date
SEEDS OF MARY - L'arrivée du tour
Le 02/09/2024
Armé d'un nouveau line-up avec les arrivées de Tom Collet (guitare, chant) et de Clément Leclercq (basse), les Bordelais ont dévoilé leur premier single, « Amor Fati ».
- 09/10/24 The Black Lab, Wasquehal (59)
- 10/10/24 Backstage By The Mill, Paris (75)
- 11/10/24 Festival Quai Métal, La Roche-sur-Yon (85)
- 12/10/24 Le Nirvana, Nancy (54)
- 19/10/24 LOVE Release Party, Rocher de Palmer, Cenon (33)
- 15/11/24 BBC, Caen (14)
- 16/11/24 Le 33 Tours, Saintes (17)
- 22/11/24 La Moba, Bagnols-sur-Cèze (30)
- 21/12/24 Le Ferrailleur, Nantes (44)
- 24/01/25 Le Moulin du Rousseau, Périgueux (24)
- 13/03/25 La Nouvelle Scène, Nesle (80)
- 14/03/25 CCGP, Calais (62)
- 15/03/25 La Biscuiterie, Château Thierry (02)
- le 10 Octobre au Backstage (Paris) avec Bad Situation et Florence Black.
https://billetterie.seetickets.fr/bad-situation-florence-black-seeds-of-mary-concert-le-backstage-by-the-mill-paris-10-octobre-2024-css5-baseproductions-pg101-ri10414853.html - le 19 Octobre au Rocher de Palmer (Bordeaux) avec Bad Situation et Altesia.
https://tinyurl.com/38tcydxf
QUINTANA / POUPAUD - Le feu sacré
Le 25/05/2024
« J'ai recroisé Yarol en partageant l'affiche d'un festival. C'est une belle personne qui aime partager, un vrai musicien rock, qui ne se prend pas la tête et qui aime jouer. »
Par Ahasverus - Photographies : Jessica Calvo.
Quintana Roo, Liga Quintana, Quintana Dead Blues eXperience... Plus de vingt ans qu'il bourlingue, Piero, lui qui a toujours baigné dans la musique, lui dont la grand-mère était premier violon à l'orchestre de Chambéry. Avantage ? Inconvénient ? Education musicale au conservatoire dès l'âge de sept ans, passage obligé par le solfège et la flûte. Mais il la trompe avec une basse dès ses dix-huit ans, plus attiré par Duran Duran, INXS et le rock espagnol que par la musique classique.
Ce chemin mène droit à ses premiers groupes, à la naissance de Quintana Roo, qui joue pendant sept ans dans toute la France et en Espagne. Mais après trois disques, Quintana Roo s'effrite. « Je me suis retrouvé seul comme un con avec ma basse et j'ai dû me mettre à la guitare pour m'accompagner ». Nouveau projet, Liga Quintana. Ca marche bien, très bien, même. Des centaines de dates, quatre disques, un film documentaire. Mais l'histoire se répète : Liga Quintana s'arrête en 2011. Vaincu Piero ? Jamais ! « Faire de la musique, tourner, c'est un peu maladif chez moi je décide immédiatement de continuer, mais seul cette fois-ci. ».
Sous le nom de Quintana, solitaire et libre, Piero enchaîne les collaborations. En 2017, il fait ses premières dates seul en scène sous le nom de Quintana Dead Blues eXperience. « J'avais déjà joué seul, auparavant, notamment en première partie de Christine & The Queen et de Gaëtan Roussel et sur quelques festivals, et l'idée, même si c'est flippant, me plaisait. » Il enregistre les albums « Older » et « One Of Us » ainsi que l'EP « 4 Lost Songs ». « Je sais aussi qu'un jour je remonterai un groupe, assure-t-il, mais je ne me pose pas de question... » C'est cependant le Quintana Dead Blues eXperience qui revient avec « Wild As Fire », un nouveau single réalisé avec Yarol Poupaud.
Piero se souvient de ce jour où leurs chemins se sont croisés : « La première fois où j'ai partagé la scène avec Yarol Poupaud, c'était en ouverture de Johnny Hallyday, en juillet 2015 à Aix les Bains ! Mais on n'avait pas échangé ! » Le monde est petit, Piero est toujours à l'arpenter, Yarol Poupaud aussi. Ils ne perdaient rien pour attendre... « L'année dernière, en juin, j'ai fait trois dates dans l'Ouest, en ouverture de son projet en solo Yarol, et c'est là qu'on s'est rencontrés ! Je suis même monté sur scène avec lui, pour une sorte de Jam sur I Wanna Be Your Dog ! » La graine était plantée : « Après le dernier concert, dans les loges, il m'a proposé d'enregistrer un truc chez lui, dans son studio, et de là est née l'idée de ce maxi 45 tours, avec ce titre Wild as Fire, que j'ai amené et qu'il a réarrangé. »
Encore et toujours sur les routes, Piero conclut : « Depuis, j'ai recroisé Yarol en partageant l'affiche d'un festival à Vannes, avec FFF. C'est une belle personne qui aime partager, un vrai musicien rock, qui ne se prend pas la tête et qui aime jouer ; dans le premier sens du terme. "A l'ancienne", comme j'aime. »
« Wild As Fire » est disponible depuis le 24/05/2024 sur vos plateformes habituelles ou en maxi 45 tours.
Le lien :
JAYPEE - l'interview Version Zéro
Le 23/05/2024
« J'avais un désir d'indépendance sur ces compos, et aussi une envie brute de décoffrage, un reset clair et net en somme, sans fioritures. »
Jaypee vient de la scène Metal, il fit ses premières armes sur la scène poitevine avant de s'exprimer par le blues au travers de plusieurs albums sous le nom de Jaypee-Jaypar ou de JaCOB. Après « Metamorphosis », il revient avec « Version Zéro », un opus chanté, pour la première fois, intégralement en Français. Une nouvelle orientation qui n'a pas manqué de susciter nos questions auxquelles le rocker a bien voulu répondre...
JAYPEE par Jeff Sehier
Interview réalisée par mail en mai 2024.
Ahasverus : Bonjour Jaypee. Après « On my way » (2015) « Sinner » (2016) et « Meet Me Again » (2018) de Jaypee-Jaypar, après « Metamorphosis » (2022) de JACOB, tu nous reviens sous le nom de Jaypee pour l'EP « Version Zéro ». Tu n'as pas peur qu'on se perde en route en changeant de nom à chaque projet ou presque ?
Jaypee : Hello ! Et d'abord merci pour l'interview ! Pour répondre à ta question, j'avoue que ça peut porter à confusion oui. Mais n'oublions pas que JaCOB est l'acronyme de « Jaypee And the Cannibal Orgasmic Band », on reste sur un « Jaypee » comme fil conducteur. En tout cas, je souhaite que ce JAYPEE soit mon dernier mot, ferme et définitif ! Il faut préciser aussi que cet EP marque un grand tournant, même un renouveau, mais on y reviendra !
JAYPEE avec son line-up de JaCOB de 2022, avec Fred Brousse à l'harmonica, Marie Caparros au Violoncelle, Jean Joly à la basse et Rémi Dulaurier à la batterie. - Photographie Thierry Monchatre-Jacquot
Ahasverus : Ta signature reste fondamentalement la même avec ce mélange d'influences Metal et de blues acoustique...
Jaypee : Oui, tu l'as senti aussi, ce mélange s'impose à moi ! j'ai essayé de m'en éloigner mais ça revient au galop ! Le Metal fait partie de ma culture musicale à 100%, même si ce n'est pas ce qui prédomine dans mes compos, c'est quand même présent.
Ahasverus : Pourquoi as-tu décidé d'autoproduire ce nouvel EP ?
Jaypee : La conjoncture y est pour beaucoup ! Les subventions se font rares pour que les labels parient sur un projet émergent malheureusement, c'est d'autant plus vrai depuis que le COVID est passé par là. Cependant, j'avais un désir d'indépendance sur ces compos, et aussi une envie brute de décoffrage, un reset clair et net en somme, sans fioritures, l'autoprod' fait indubitablement partie de cette démarche.
« L'envie de passer au Français s'est faite de plus en plus évidente. »
Ahasverus : Jusqu'à présent tu chantais en Anglais. Comment l'écriture en Français s'est-elle imposée ?
Jaypee : J'ai passé le cap, et la décision n'a pas été facile, mais l'envie de passer au Français s'est faite de plus en plus évidente, il fallait surtout oser arrêter de se cacher derrière une langue étrangère pour exprimer ce qui sort de ma tête, c'est pas évident mais le jeu en vaut la chandelle. Je pensais que ce serait plus facile... Non ! Le fait d'écrire en Français demande une exigence beaucoup plus grande, en tous cas en ce qui me concerne. J'ai toujours écrit des choses en français, depuis des années, mais je ne les ai jamais révélées (mis à part « Dansons » sur « Meet me Again »). La plupart de ces écrits ont d'ailleurs fini à la poubelle ! Je suis ravi d'avoir passé ce cap en tout cas, même si je suis conscient que ça peut en déstabiliser certains tout en en attirant d'autres !
Ahasverus : Ces compositions sont donc nées spécialement pour cet EP où certaines attendaient leur jour dans tes tiroirs ?
Jaypee : J'avais des compos dans les tiroirs, mais je me suis vite rendu compte que ça ne collait pas avec le français ! Donc pour répondre à ta question, j'ai composé en pensant « Français », car les diphtongues ne sont pas au même endroit, et ce qui sonne cool en anglais sonne mal en français, et vice-versa. C'est aussi la première fois que j'écris des textes avant de composer des musiques ! C'est un nouveau travail de fond hyper intéressant.
Ahasverus : Que signifie ce titre, « Version Zéro » ?
Jaypee : Version Zéro, ça se recoupe un peu avec ce que je disais avant sur le processus de création, l'écriture en Français, et le désir de partir sur quelque chose de vraiment nouveau. C'est aussi les derniers mots de l'EP sur le morceau « Vivant » : « Erreur système, retour version zéro ». On est donc sur un mode sans échec (du moins je l'espère, ahah !), qui se recoupe aussi avec le choix de l'autoprod. Il y a aussi mon départ de chez BAAM Productions et mon arrivée au Cri du Charbon pour le booking. On parle donc vraiment d'un truc nouveau En tous cas avec cet EP, j'estime repartir à zéro.
« Quitte à avoir des influences, autant prendre les meilleures ! »
Ahasverus : Pour présenter « Version Zéro » tu cites Thiéfaine et Bashung. Que sont-ils pour toi ?
Jaypee : Je les cite comme influences en toute humilité. La profondeur des textes de Thiéfaine est abyssale, la mélancolie de Bashung va crescendo, jusqu'à son album posthume « En Amont ». J'adore le côté contemplatif de leur écriture. Et comme tu as pu le remarquer, je n'écris pas non plus des choses très joyeuses ! Je te rassure, tout va bien dans ma vie perso ! Sûrement grâce à l'écriture qui est cathartique à bien des égards. Quitte à avoir des influences, autant prendre les meilleures ! Ajoutons Arno pour le trio gagnant !
Ahasverus : Avec ta voix de basse, j'ai beaucoup pensé à Reuno, pour son travail avec Madame Robert notamment...
Jaypee : C'est assez marrant car tu n'es pas le seul à me dire qu'il y a du Reuno dans la voix. Ce n'est pourtant pas conscient, même si j'ai poncé les premiers albums de Lofo en long, en large et en travers étant plus jeune, et même si je les réécoute de temps à autre avec plaisir ! J'avoue moins connaître son projet Madame Robert, mais j'y jetterai une oreille, du coup !
Ahasverus : J'aime particulièrement ton texte sur la colère (« Celle Qui Crie »). Comment l'idée de ce morceau a-t-elle surgi ?
Jaypee : Une engueulade avec un pote (même si ça s'est fini bras dessus-bras dessous). J'ai vu avec le recul cette propension à devenir de mauvaise foi et à ne rien lâcher quand la colère monte. Une attitude hautement contre-productive et destructrice, mais avouons-le aussi, tellement libératrice. C'est humain, et je me méfie vraiment des gens qui ne se mettent jamais en colère... c'est louche ! Je sais pas si tu as vu la série « Beef » (« Acharnés », en français), mais ce morceau illustre ça : une queue de poisson qui finit en course poursuite et en grand n'importe quoi. Franchement, qui n'a pas rêvé de faire ça ?
Ahasverus : As-tu un morceau préféré dans ce nouvel opus ?
Jaypee : J'ai un faible pour « Vivant », le dernier morceau de l'EP, parce qu'il est assez positif au final. Il y a ce côté d'épouser l'adversité pour avancer, et c'est vraiment l'essence de cet EP. C'est de plus en plus difficile de se faire une place en tant qu'artiste émergent professionnel aujourd'hui : entre les aides financières qui sautent au fur et à mesure pour les organisateurs, les salles subventionnées qui ne font pas leur taf de découverte, la conjoncture, le manque d'argent, la baisse du pouvoir d'achat,... Y'a de quoi grincer des dents. Malgré tout, cette rage me nourrit, et je la transforme en énergie, pour avancer en dehors du rouleau compresseur qu'on peut vite subir. Plus c'est dur, plus ça me donne envie, ce morceau parle de ça. Pour citer Leonard Cohen : Il y a une faille en chaque chose, c'est de là que jaillit la lumière.
Ahasverus : Qu'est-ce que tu aimes dans la scène française en ce moment ?
Jaypee : Etonnamment, j'écoute beaucoup de rap Bon, c'est pas du rap de jeunots non plus, mais je découvre encore des choses. En ce moment c'est La Gale (qui est Libano-Suisse d'ailleurs) qui tourne en boucle. Cette fille écrit particulièrement bien, et à l'instar de Casey, ça fait vraiment du bien de voir de plus en plus de femmes dans ce milieu qui ont plus de talent et de hargne que la plupart de leurs homologues masculins !
Ahasverus : Revenons à ton nouvel EP : qui t'a accompagné sur ce projet ?
Jaypee : J'ai bossé avec les mêmes musiciens que sur Metamorphosis, mis à part Fred Brousse (avec qui nous sommes restés très amis cependant) : Marie Caparros au Violoncelle, Jean Joly à la basse et Rémi Dulaurier à la batterie. C'est David Cartier qui a fait l'enregistrement et le mix dans son studio à Saint-Etienne, et Joerg Luedicke qui a fait le mastering au Texas. J'ai bossé également avec une artiste que je connais depuis tout petit, et qui s'appelle Véronique Pestel. C'est une très bonne autrice/compositrice/interprète en chanson française qui a beaucoup partagé la scène avec ma mère (entre autres), qui est aussi chanteuse. On a bossé quelques jours ensemble sur des méthodes d'écriture, mais elle m'a surtout débloqué le truc pour oser écrire en Français. Elle a bien compris mon univers et m'a vraiment encouragé à partager mes paroles, alors un grand merci à elle.
Ahasverus : Quels instruments ont été utilisés sur « Version Zéro » ?
Jaypee : Deux guitares acoustiques, trois guitares électriques, un violoncelle acoustique, un violoncelle électrique, une basse, une contrebasse, une batterie, et des cordes vocales !
« Je considère repartir à zéro, on peut dire que l'avion représente ça. D'un côté, c'est tout cassé, mais on se démerde. »
Ahasverus : Le son de l'album est gros avec un côté acoustique qui fait bien ressortir les détails. Parles-moi des conditions d'enregistrement, mix, mastering...
Jaypee : Déjà l'ambiance était top avec toute l'équipe du début à la fin ! On a commencé par des préprods à l'arrache à la maison pour Marie, Jean et moi. Rémi a envoyé ses parties batteries à partir de son local de repet avec trois pistes. ça nous a permis d'avoir une base carrée, mais dégueulasse ! Heureusement, David a pris le relais ! On a enregistré la batterie sur deux jours avec une guitare témoin, puis j'ai passé deux jours à la maison pour faire les prises guitares. Il y en a un bon paquet ! Deux guitares acoustiques enregistrées deux fois chacune. Pour les deux électriques que j'ai utilisées pour la rythmique, je devais être à huit pistes par guitare plus les solos par dessus ! Autant te dire qu'on avait le choix !
Jean et Marie ont passé une journée chacun pour les parties basse/contrebasse et violoncelle. Marie a utilisé un violoncelle électrique sur les parties rock, où on s'est bien éclatés, j'avoue (avec de la wahwah, de l'octaver, de la whammy, de l'overdrive...) Donc en gros, on a fait la prise de son en une semaine et on a dû faire le mix en autant de temps avec David. On a tous pris du plaisir à bosser ensemble, il n'y a eu aucune ombre au tableau. Pour le mastering, c'est Joerg qui l'a fait à distance au Texas (c'est lui qui avait bossé déjà sur « Metamorphosis »). On a dû s'y reprendre à deux ou trois fois pour avoir la bonne version... Un allemand résidant au texas qui fait le mastering d'un EP en français quoi, mais au final, il a bien capté l'importance de la place de la voix dans le mastering. Je tenais à coeur que les paroles soient le plus intelligibles possible.
Ahasverus : Un mot sur la pochette de Version Zéro, cette carcasse d'avion...
Jaypee : Honnêtement, qui dit autoprod dit pas de budget... Donc c'est une photo libre de droits qu'on a retravaillé avec Cyril et Marion du Cri du Charbon. L'idée du crash d'avion au milieu de nulle part encore une fois, ça fait écho à l'explication de « Version Zéro » . Quand je dis qu'avec ce projet, je considère repartir à zéro, on peut dire que l'avion représente ça. D'un côté, c'est tout cassé, mais on se démerde.
Ahasverus : Que faut-il retenir de ton actualité sur les prochains mois ?
Jaypee : On a réussi à enregistrer une captation live avec mon pote réalisateur Zacharie Dangoin sur le morceau « 522 290 démons ». On y retrouve Victor Roux à la guitare, qui n'est pas sur l'EP, ça présente le full band tel qu'il pourra être sur scène, à cinq. Cependant, les concerts à venir à partir de fin août seront en solo. Je reprends cette version live solo avec plaisir d'ailleurs. Comme je le disais, c'est difficile de trouver des lieux ayant un budget pour des groupes émergents, d'autant plus en repartant à zéro ! J'ose espérer que le full band pourra se produire sur de belles scènes à l'avenir, mais pour le moment, ce sera du café/concert en solo ! C'est aussi comme ça qu'on se forge.
J'ai un set d'une heure 100% en français, et je m'éclate avec mon looper, mon pedalboard et ma stompbox. Ce n'est donc pas une formule « au rabais » mais une proposition à part entière. J'ai donc hâte de roder mon set et de partager cette nouvelle version de Jaypee avec le public ! Pour le moment, mes prochaines dates sont le 23/08/2024 à Espirat (L'Imprévu), le 06/09/2024 à Golfesh (Le Capsulum) et le 18/10/2024 à Besançon (Le Bar de l'U).
Ahasverus : Merci Jaypee d'avoir répondu à mes questions.
Jaypee : Merci à toi de me les avoir posées !
ALYSSA au Pays des Merveilles
Le 17/05/2024
LE MELANGE DE BLUES, DE SOUL ET DE FUNK DU ALYSSA GALVAN BAND N'EST PAS SANS NOUS RAPPELER PARFOIS AMY WINEHOUSE. LE PREMIER ALBUM DU QUARTET SORTIRA LE JOUR DE LA FÊTE DE LA MUSIQUE.
Par Ahasverus
« Alyssa Galvan Band me permet de donner une toute nouvelle vie à mes chansons. Je n'ai jamais été capable de travailler pleinement ma musique dans un style blues/soul/funk comme je le fais maintenant. Ce groupe me donne la chance de partager mes chansons d'une manière différente de mes autres projets passés et présents. Outre le nouveau visage de mes musiques, c’est aussi le fait de ne travailler qu’avec des musiciens français qui m'ont ouvert à un public complètement différent. »
Alyssa Galvan jeune songwriter originaire du Missouri, sortait son premier album à l'âge de seize ans et arpentait les routes des USA de festivals de blues en clubs de rock. Son nouveau projet, le ALYSSA GALVAN BAND, a pris forme l'année dernière en France, sa nouvelle terre d'adoption.
Aujourd'hui, le Alyssa Galvan Band est rôdé par quelques concerts et il s'apprête à sortir son premier album, « Darling ».
Alyssa explique :
« Je suis extrêmement heureuse d’annoncer que le premier album du Alyssa Galvan Band, Darling, est terminé et devrait sortir le 21 juin 2024. Je tiens à remercier chacun pour son amour et son soutien continus, car il serait impossible de poursuivre ce rêve sans vous. Un merci spécial à mes parents qui ont tant sacrifié pour m'aider à arriver là où je suis aujourd'hui. »
La jeune Américaine poursuit en annonçant les contributeurs avec lesquels elle a collaboré :
« Je suis ravie de vous présenter deux personnalités spéciales sur cet album. Le premier étant mon mentor et grand ami Justin Cauble. J'ai tellement appris de Justin, tant dans la musique que dans la vie. Je n’aurais pas progressé aussi rapidement dans ma carrière sans lui. Il a toujours été à mes côtés pour partager ses connaissances et son soutien. Je n’aurais pas pu arriver aussi loin sans lui et je suis reconnaissante pour son apport à l’album.
La deuxième participation spéciale que j'avais hâte d'annoncer est celle du seul et unique Bob Margolin. J'ai eu la chance de rencontrer Bob aux masterclasses Pinetop Perkins à Clarksdale, Mississippi, quand j'avais seize ans. Je me souviens avoir été si nerveuse mais excitée non seulement de partager la scène et d'apprendre de lui, mais aussi d'être simplement en sa présence. C’est un honneur absolu de le voir clôturer l’album sur une chanson qui me tient extrêmement à cœur. »
Alyssa se souvenait au cours de notre interview : « J'ai eu l'occasion de rencontrer Bob Margolin, qui a rejoint Muddy Waters et son groupe en tant que guitariste en 1973 pendant sept ans. À chacune de nos rencontres, il m'a fait part de nombreux conseils et anecdotes et m'a toujours apporté un soutien incroyable. Il n'a jamais peur d'agir comme il l'entend sur scène et j'admire cela. Je me souviens de la première fois que j'ai partagé la scène avec lui et qu'il a annoncé mon nom dans le micro. J'avais l'impression d'avoir la tête sous l'eau et je savais que je devais donner le meilleur de moi-même. »
Plusieurs extraits du futur album ont déjà été dévoilés, tel le groovy « Darling », qui donne son titre à l'album :
Dans son annonce, Alyssa poursuit ses remerciements :
« Un grand merci à la Blues Society Of The Ozarks, à France Blues Officiel et à la Pinetop Perkins Foundation pour tout leur soutien. Sans ma société de blues locale, je n'aurais jamais été présentée à toutes les charmantes personnes avec qui j'ai travaillé en étroite collaboration ces deux dernières années. Merci à Benoît Kothé d'avoir pris le temps de concevoir l'incroyable artwork tout au long de l'album. Merci à l'incroyable La Bedoune de nous avoir permis d'utiliser Bedoune Lab. Ainsi que pour avoir apporté leur soutien, leurs idées et leur temps. Merci à mes camarades du groupe d'avoir travaillé si dur sur cet album et d'avoir répété plusieurs longues journées pour amener nos chansons en live. Un merci tout spécial à Matéo Perfetti qui a passé d'innombrables heures, jour et nuit, pour que cet album soit parfait. Avec tout son dévouement au mixage, à la production, à la conception et à l’arrangement de mes compositions, cela n’aurait pas été possible sans lui. »
Le Alyssa Galvan Band, c'est en effet aussi des musiciens français qui entourent Alyssa :
« J'ai l'honneur de travailler avec trois incroyables musiciens français. Chacun d'entre eux apporte sa propre individualité au groupe. À la basse, Pierre Cabirol s'est d'abord intéressé à la musique pour s'amuser avant de la poursuivre professionnellement. Il a pris quelques leçons avant d'entrer à l’Université et d'obtenir un diplôme en musicologie jazz. Il s'est rendu compte qu'il pouvait travailler seul avec succès, tout en tenant compte des points de vue de ses professeurs. Il donne un coup de main au pôle supérieur de musique de Toulouse. À la batterie, Lucas Lopes a commencé à apprendre la musique à l'âge de neuf ans dans un conservatoire de Versailles. Il a suivi cet enseignement pendant de nombreuses années avant de déménager dans le sud de la France pour continuer dans un autre conservatoire spécialisé dans les percussions classiques. Il est aujourd'hui à l’école Agostini, un conservatoire spécialisé dans la batterie. Ensuite, nous avons Matéo Perfetti au claviers. Sa formation musicale débute dès l'âge de six ans, lorsqu'il apprend le violon. Plus tard, il a commencé à apprendre d'autres instruments, à former des groupes et à donner des concerts à l'âge de seize ans. Il est actuellement titulaire d'une licence en musique et a validé un diplôme en musicologie jazz. Non seulement il ajoute une richesse à la musique sur les touches, mais il est aussi le cerveau du groupe. J'ai eu la chance de nouer des liens très forts avec lui, dans la vie comme dans la musique. Il est incroyablement talentueux et a une grande oreille pour les arrangements, ce qu'il fait pour toutes nos chansons. J'admire tout le travail qu'il accomplit pour que ce projet soit le meilleur possible. À ce stade de ma vie, je ne pourrais pas imaginer travailler aussi étroitement avec quelqu'un d'autre. »
« Darling » sera disponible le 21/06/2024 sur toutes les plateformes de streaming. Ceux qui sont intéressés par une copie physique peuvent contacter Alyssa Galvan car les CD sont en production.
Sauvegardez l'album ici :
ALYSSA GALVAN est en tournée d'été. Voici les dates :
Les mille et une vies de RENAUD HANTSON
Le 05/05/2024
Renaud Hantson a connu plusieurs vies.
Pionnier du hard-rock français, il a mené une première partie de carrière derrière les fûts et au chant de Satan Jokers.
Doué d'une voix peu commune, il a été repéré par Michel Berger dont il est devenu proche. Renaud a joué dans de grandes comédies musicales françaises, comme La Légende de Jimmy (pour le rôle titre), Starmania et Notre Dame de Paris.
Dans les années 2000, Renaud revient au rock, avec le groupe Furious Zoo (dont un album est en chantier) où il chante en Anglais. Il relance aussi Satan Jokers, collaborant avec Laurent Karila, le psy du Metal, qui s'attellera aux lyrics de plusieurs concept-albums brillants autour des addictions.
Animé d'un sens inné pour les belles rencontres, Hantson réunira autour de lui des musiciens exceptionnels tels que Pascal Mulot, Aurel Ouzoulias et Michaël Zurita. Si vous souhaitez découvrir Satan Jokers, on recommande l'album « Symphönïk Kömmandöh » qui constitue un excellent best-of et certainement l'un des meilleurs albums de Metal en mode symphonique grâce au talent du compositeur Florent Gauthier (qui a aussi travaillé avec Sapho et Renaud, l'autre, celui de Morgane de Toi).
Parallèlement à cette carrière métallique, Renaud Hantson sort en solo de nombreux albums de rock d'un excellent tonneau, tels « Tatoués A Jamais » (2020) et « Essentiel, libre comme l'art » (2021).
En 2024, Renaud Hantson revient avec une galette qui a pour titre « Ce(ux) Que J'aime ». Ce double album se compose de seize reprises du répertoire français et de cinq compositions inédites. Si certains choix de Renaud sont évidents (Michel Berger, Johnny Hallyday), d'autres sont étonnants (Art Mengo, Jean-Louis Murat, Michel Delpech, Gilbert Bécaud), voire carrément gonflés (Marcel Amont) !
« Ce(ux) Que J'aime » est déjà disponible chez Brennus.
Les Liens :
MADAM (punk/rock), Thanks For The Noise (12/04/2024)
Le 23/04/2024
« Thanks For The Noise » est la confirmation pérenne d'un talent et d'une personnalité forte.
Par Ahasverus
« Notre musique on la fait avec nos putains de tripes. Ce qu'on veut, c'est que les gens sentent ça, et qu'ils voient le plaisir qu'on a à monter sur scène, à ressortir moites de sueur, la bouche pâteuse, avec une seule envie : recommencer. » C'est la profession de foi épinglée par Madam sur sa page Bandcamp. De fait, après deux EP (2018 et 2022), le trio toulousain remet le couvert avec un long format au titre aussi cinglant que sa musique et sa pochette : « Thanks For The Noise ». Vous voila prévenus.
L'énergie est une caractéristique saillante de ce premier album de trente-cinq minutes et même si Madam revendiquait plutôt pour influences celle de « The White Stripes pour le côté brut et garage mais aussi de Franz Ferdinand pour les tournes de batteries dance » (interview Rockfanch 2022), il y a quelque chose qui tient du punk dans sa musique.
Sans fioritures, privilégiant l'In Your Face, « Thanks For The Noise » aligne onze pastilles efficaces (« She's Gone », « Wanna Be You ») ainsi qu'une nouvelle version d'un titre du premier EP (« The Ride »). Le message passe instantanément et des morceaux percutants comme « Mirrors » trouveront aisément le chemin des setlists et le coeur d'une fanbase déjà solide.
Installée comme un propriétaire, Madam assure sa position sur la scène française aux côtés de formations originales (Imparfait, No Terror In The Bang) avec lesquelles elle contribue à porter beau les couleurs de l'underground. « Thanks For The Noise » est la confirmation pérenne de son talent et d'une personnalité forte qui perçaient depuis les premiers pas du groupe.
JOHNNY MONTREUIL (rock), Zanzibar (02/02/2024)
Le 10/02/2024
Johnny Montreuil impose ses rouflaquettes et sa caravane sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger !
Par Ahasverus
Johnny Montreuil c'est d'abord Benoît Dantec, éducateur spécialisé auprès d’enfants déscolarisés, rugbyman (niveau fédéral 2). C'est à vingt-cinq ans que ce Clamartois d'origine (il a poussé non loin du Tapis Vert) décide de se consacrer pleinement à la musique et devient Montreuillois par hasard. Il l'explique au journal Le Parisien :
« J'ai débarqué ici avec mon premier groupe, au hasard d'une colocation, et je m'y suis senti tout de suite à l'aise, beaucoup plus qu'à Paris. Les musiciens, les studios, les petits bars kabyles : ça fourmille. »
Benoît fait ses premières avec Les Princes Chameaux. Puis le nom de Johnny Montreuil jaillit, éclate, comme un blague ringarde. Il confie à Skriber :
« J’étais rue de Paris à Montreuil. Les Princes Chameaux battaient un peu de l’aile. Je me suis mis à adapter en français certains des morceaux de Johnny Cash qui me plaisaient beaucoup, pour vraiment creuser le sens de ses chansons. Je voulais aussi les remettre au goût du jour, sortir de la country made in Kentucky, pour faire ces adaptations à la sauce montreuilloise, bien banlieusarde. D’où Johnny Montreuil. »
Un blaze d'Apache qui se marie bien avec le surnom d'Emilio Castiello, alias Geronimo (violon, mandoline), rencontré rue de Bagnolet, à Montreuil bien sûr. Le duo recrute Tatou (Jacques Navaux) pour la batterie et enregistre un cinq pistes en 2012. Johnny Montreuil est né. Restait à graver son aventure discographique.
« Narvalo City Rockerz » (2015)
Une aventure qui s'ouvre au son d'un rockabilly percutant (« Avec Mes Dents ») tandis que Ronan Drougard (guitare électrique) et Kik Liard (harmonica) étoffent désormais la formation.
Sous les saillies d'une guitare distordue, de l'harmonica, du violon, « Narvalo City Rockerz » propose un son immédiatement original. Vintage et western (« Riton »), typé 50's/60's, il offre pourtant des points saillants de modernité au milieu d'un brassage foutraque à la Mano Negra. Coté lyrics, Johnny Montreuil regarde le pavé, usant volontiers d'un argot de banlieue. Vibrant comme un Jonasz (« J'Suis Le Vent », « Oh Liège »), il se fait crooner pour Gigi Pantin (« Bois de l'Eau »), évoque ses souvenirs d'Algérie avec Rachid Taha (« L'Amour Au Balcon ») et compose au final un album de rockabilly manouche détonant qui ne choisira pas entre le rêve américain (« Le Coeur Qui Saigne » ) et les Balkans (« That's Allright Mercedes »), pareillement imprégné par la musique tzigane de ses voisins de terrain vague et par le rock de Presley, de Chuck Berry, de Johnny Cash.
Line-Up « Narvalo City Rockerz » :
Johnny : chant, contrebasse, guitare folk
Géronimo : violon, mandoline , choeurs
Kik : harmonica, tambourin, percussions, choeurs
Rön : guitare électrique , choeurs
Tatou : batterie, piano, percussions, choeurs
« Narvalos Forever » (2019)
« Chiner la Feraille » ouvre ce second album en mode vintage, faussement rétro avec sa contrebasse, son harmonica et ses choeurs cajuns. Country, folk, rock, americana, western (« So Long Taulard »), le Johnny Cash du 9-3 enfonce le clou des 50's en déroulant un road-trip savoureux.
Exit les influences manouches, Géronimo et son violon s’en sont allés, et Steven Goron remplace désormais Tatou à la batterie. Ce line-up resserré se retrouve autour d'influences américaines qui courent des années 1920 aux années 1950, se passant le témoin du blues au rock N' roll (« Pourvu qu'ça Glisse »). Les rythmiques se font aussi simples et efficaces que celles du Man In Black (« C'est des Morts », « Avant Gangster »). Textuellement, le fils de syndicaliste n'a pas oublié ses préoccupations sociales : il porte la liberté sinon en étendard, au moins en bandoulière.
Line-Up « Narvalos Forever » :
Johnny : chant, contrebasse, guitare folk
Kik : harmonica, tambourin, percussions, choeurs
Rön : guitare électrique , choeurs
Steven Goron : batterie, piano, percussions, choeurs
« Zanzibar » (2024)
Pensé pendant la pandémie à laquelle se réfère le titre « 5 Minutes », « Zanzibar » s'ouvre sur une chevauchée instrumentale à la Enio Morricone (« Ciao Narvalo »). Elle annonce l'arrivée en ville de Johnny Montreuil et sa bande. Brassant le folk, le blues, le rock, et l'americana, ce troisième long format reste ouvert aux musiques du monde et se pare des couleurs de l'Afrique lors d'un blues avec Fixi, Guimba Kouyaté, David Chalumeau et Diane Renée Rodríguez (« Les Goémons »). Il flirte aussi le temps d'un calypso avec Rosemary Standley, avec qui Johnny Montreuil partage un appétit pour Johnny Cash (« Vers les Îles »). La chanson française n'est pas oubliée puisque c'est bien à Renaud que les « Visions de Manu » rendent hommage. Tantôt vrombissant (« Ses Amours », « Zanzibar ») tantôt mélancolique (« I Heard That (Lonesome Whistle) »), « Zanzibar » impose les rouflaquettes et la caravane de Johnny Montreuil sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger !
Line-Up « Zanzibar » :
Johnny Montreuil : chant, contrebasse, guitare folk
Ronan Drougard : guitare électrique
Steven Goron: batterie, choeurs
Kik Liard : harmonica, choeurs, tambourin
Marceau Portron : guitare électrique, basse, choeurs
SAXON - Hell, Fire And Damnation -Nouvel album (19/01/2024)
Le 28/01/2024
Un véritable travail de recherche dans les textes sur fond de Heavy traditionnel.
Par Dam'Aël
Si la formation est passée par divers patronymes au cours de ses premières années d'existence notamment Son of a Bitch, celle qui a donné et gardé son nom depuis 46 ans n'a pas dérogé à son Hard/Heavy identifiable dès les premières touches musicales. Et si leur nom aurait pu faire penser aux novices de l'époque qu'il s'agissait d'un groupe d'origine allemande, il n'en était rien.
Un peu d'histoire en un raccourci très réduit : Les Saxons étaient un ancien peuple germanique qui vivait au nord-ouest de l'Allemagne actuelle. Vers 450, certains d'entre eux envahirent l'Angleterre du sud-est (Essex), du sud (Sussex) et de l'ouest (Wessex). Non rien avoir avoir avec un quelconque programme jouissif (je vous ai vus venir). Dès lors, c'est la raison pour laquelle les habitants de l'Angleterre ont été appelés les Anglo-Saxons.
Le groupe est alors devenu l'un des groupes de Metal considéré comme l'un des piliers de la NEW WAVE OF BRITISH HEAVY METAL (NWOBHM), au côté de légendes telles que IRON MAIDEN, DEF LEPPARD, WHITESNAKE, TYGERS OF THE PAN TANG (qui sera présent au South Troopers le 16 novembre prochain - Les-Pennes-Mirabeau - Jas Rod - France), VENOM, GIRLSCHOOL, pour ne citer qu'eux et surtout sans oublier DIAMOND HEAD puisque BRIAN TADLER (fondateur de Diamond Head) remplace dorénavant PAUL QUINN (co-fondateur de SAXON en 1975) épuisé par de longues années de tournées incessantes à travers le monde entier.
“Après avoir longuement réfléchi, notre grand ami et compagnon de bataille Paul Quinn a décidé de se retirer des tournées avec Saxon. Après de nombreuses années sur la route, avec le stress et la fatigue qui accompagnent les longues tournées, Paul ne veut pas que ses performances en pâtissent et qu’il déçoive ses compagnons de groupe et ses fans. Paul continuera d'enregistrer avec le groupe et il est possible qu'il participe à certains shows spéciaux à l'avenir.” (Biff Byford)
La formation se constitue dorénavant de l'indétrônable Biff BYFORD au chant devenant le seul membre d'origine et fondateur de SAXON, Nigel Glockler à la batterie, Doug Scarratt et Brian Tatler aux guitares ainsi que de Nibbs Carter à la basse. Le choix de Brian revient à Biff qui avait en tête et en toute première intention fait ce choix respectant sa volonté d'intégrer un bipède talentueux ayant foulé les années et ses scènes 80 de ses propres pieds. Bryan répondait à ses critères. Je tiens cette information d'une interview donnée par Biff et Brian eux-mêmes. J'ai par contre, pu lire par ailleurs que Biff " avait aussi pensé à Phil Campbell, ex-Motörhead, pour jouer de la six-cordes"...
Line-up :
Peter "Biff" Byford – chant
Nigel Glockler – batterie
Doug Scarratt – guitare
Brian Tatler – guitare
Nibbs Carter – basse
(Paul Quinn ex-membre mais toujours considéré plus ou moins comme faisant partie de la formation)
Membres précédents :
Paul Quinn - Guitare
Jörg Michael - Batterie et percussions
Fritz Randow - Batterie et percussions
Graham Oliver - Guitare
Paul Johnson Basse
Steve Dawson - Basse
Nigel Durham - Batterie
Pete Gill - Batterie
On rappelle que Biff Byford adore l'Histoire et s'en nourrit principalement par de nombreuses lectures. Il y puise l'inspiration et la nature de ses textes, à l'instar de Maiden, sur nombre de titres. Les paroles y sont sérieuses et respectueuses, rendant justice à cette Histoire, en tentant au maximum d'y intégrer les rimes pour flirter avec une certaine poésie.
« J’ai passé le plus clair de ma vie à lire à propos de l’histoire. Elle est partout. Même si tu ne réalises pas que quelque chose fait partie de l’histoire, c’est le cas. » (Biff)
Les fans de Heavy et plus particulièrement ceux de SAXON connaissent la longue et prolifique discographie des Anglais et leur capacité à rester fidèle à une certaine marque de fabrique : assez peu de crossover, d'aventures dans l'expérimentation ou d'explorations dans la folie créative déjantée et rocambolesque ; non une patte assez habituelle d'un Heavy traditionnel qui ravit les incompressibles et indétrônables amateurs du genre 80's Old School juste supportant une certaine modération temporelle avec des productions qui savent évoluer tendrement avec son temps. Quand vous aimez la madeleine, peu de chance de vouloir la voir revisiter en mode 3.0.
Et le temps ils peuvent en parler! Près d'une demi-décennie à façonner leur musique.
Le temps, le temps
Le temps et rien d'autre
Le tien, le mien
Celui qu'on veut nôtre.
Près d'une demi-décennie à façonner leur musique, en effet avec des heures de gloires et des classements enviés. En bref :
Saxon avait huit albums dans le Top 40 britannique dans les années 1980, dont quatre albums dans le Top 10 britannique et deux albums dans le Top 5 :
"Wheels of Steel"- 1980 - s'est classé n°5 au Royaume-Uni pendant six mois
"Denim and Leather" - 1981 - dont la chanson titre est considérée comme un hymne métal, que "Princess of the Night", "Never Surrender" et "And the Bands Played On", prennent place dans le Top 20 britannique.
l'album live "The Eagle Has Landed" de 1982 se classe n°5 au Royaume-Uni, avec une prestation au festival Monsters Of Rock en 1982, devenant ainsi le premier groupe à y apparaître deux fois.
"Power & the Glory" de 1983 est devenu l'album le plus vendu du groupe dans le monde à ce jour avec la pochette de l'album du réalisateur hollywoodien Ridley Scott.
Et c'est sans compter les nombreux singles dans le UK Singles Chart et un succès manifeste dans toute l'Europe ainsi qu'aux États-Unis et même au Japon. Saxon et a vendu plus de treize millions d'albums dans le monde pendant ces années glorieuses 80's.
Ils l'ont exploité le temps mais le temps ne les pas exploités au point de les plaquer au sol et de les terrasser. Non SAXON n'est pas mort!!! . Et cette nouvelle galette en est la preuve vivante. Dix titres sont proposés sur Hell, Fire And Damnation sorti le 10 janvier dernier sur Silver Lining Music pour environ 45 minutes d'écoute
L'ALBUM
Liste des titres :
1. The Prophecy
2. Hell, Fire And Damnation
3. Madame Guillotine
4. Fire And Steel
5. There’s Something In Roswell
6. Kubla Khan And The Merchant Of Venice
7. Pirates Of The Airwaves
8. 1066
9. Witches Of Salem
10. Super Charger
The Prophecy attaque direct en mode très cinématographique sur une voix sépulcrale terrifiante, grave et caverneuse, grognée par l'acteur Brian Blessed ouvrant sur le titre éponyme de l'album Hell, Fire And Damnation qui dès lors prend toute sa dimension et annonce la couleur de l'album ; une véritable palette Heavy fringante, puissante, légitime et certainement pas décevante.
Heavy tu dis, Heavy on vit ! J'avance sans trop prendre de risques que le refrain de ce titre éponyme sera repris haut et fort bras tendu vers le ciel et reconnaissance tournée vers le quintet de ce moment magnifié en live ! Et on ne rate pas cette magnifique envolée finale qui signe l'empreinte de ces années maîtresses. A savoir que la chanson est née d'un riff de Brian largement inclus dans la conception de ce nouvel album et sublimée de surcroît par le travail de production de l’ingénieur du son ANDY SNEAP, avec cet écho adroitement placé sur HELL, HELL. Ce titre fait référence à une injure "Hell, fire, and damnation, what’s tha’ been doing now?!" que proclamait le père de Biff "quand petit, je faisais n’importe quoi ou que j’écrivais des trucs sur la table de la cuisine". Un titre à la fois speed et aux variations bien sélectionnées.
Madame Guillotine reprend l'histoire de l'exécution de Marie-Antoinette pendant la Révolution française sur un instrumental à la fois accrocheur et mélodique. L'introduction s'ouvre sur des lignes de basse bien saisies et des guitares aigues et intenses, une formule qui fait un bien fou à nos oreilles. En mode plus mid-tempo, la voix de Biff se veut légèrement rauque et mélodieuse tout en poussant une puissance parfaitement maîtrisée. Très rythmé, ce titre est fédérateur et s'ouvre à chanter tous en chœur.
"Fire and Steel" bien plus brutal et très rapide à l'effet ravageur mettra le feu dans le pit. Le solo produit légèrement en écho et discrètement en retrait pour lui donner de la profondeur est particulièrement excellent. Brian a avoué à la presse, avoir dû travailler certains passages très rapides pour lui. Travail accompli! Il s'agit de l'un de mes titres coup de cœur de cet album.
Evocateur d'un tableau électrique qui grille, c'est sur des notes électro que s'invite sur la piste 5 "There’s Something In Roswell" dont le songwriting est toujours aussi mélodique malgré la voix rageuse de Biff qui tient parfaitement ses notes les plus hautes. Non Mr Byford n'a pas perdu de sa superbe et garde le coffre nécessaire pour donner l'explosion suffisante à des titres rapides, puissant voire violents (avec modération). Personnellement, je me vois hurler au volant de ma voiture le "Roswell" entêtant et surtout addictif de ses paroles .
A l'instar de "Fire and Steel", "Kubla Khan And The Merchant Of Venice" rejoint la horde du Speeding Metal, sur la voie de la rapidité et de l'énergie bien loin d'évoquer le côté soyeux de l'Histoire notamment celle de la Silk Road, loin d'être tendre et très calme... Ce mur de guitares puissantes et gigantesques érige l'édifice des deux six-cordistes et traduit l'alchimie qui s'est opérée entre eux depuis ces quelques mois à travailler ensemble. Episode plus moderne qui ravive quelques bons et excitants souvenirs de l'adolescence de beaucoup, c'est celui des radios pirates non soumises à la juridiction anglaise et qui ont fait naître pléthore de passions et générer une salve conséquente de futurs musiciens.
"Pirates Of The Airwaves" s'introduit sur les ondes avec des paroles brouillées et le hurlement de Brian Blessed "Saxon's Alive" (à 5 secondes) et presque inaudibles que les riffs de guitare viennent supplanter avec élégance. Et oui, vous allez danser devant votre transistor d'époque! Et sans devoir vous cacher sous la couette afin d'éviter l'interdit parental.
Ça pète et ça claque fort sur "1066", avec des riffs de guitare qui dégomme en rafales la piste 8 traitant de la Bataille d'Hastings, événement décisif de la conquête de l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, contre les forces armées d'Harold Godwinson, le dernier roi anglo-saxon.
Duo ou duel guitaristique, à vous de voir cependant Biff, lui, ne baisse pas la garde et s'attaque avec puissance sur "Witches Of Salem" au sujet dramatique du procès et de l'exécution d'un certain nombre de personnes en Amérique du Nord fin du XVII ème siècle, des femmes principalement (mais aussi quelques hommes) accusées de sorcellerie.
L'album se clôture avec une pile électrique "Super Charger" qui envoie watts, énergie, vocaux costauds qui casseraient toute torpeur et headbanging ravageurs qui vont fracturer quelques vertèbres et mettre à mal nombre de cervicales. Encore un coup de cœur parmi les 10 pistes de cet excellent album fidèle à l'empreinte de Saxon et à sa vision du Heavy traditionnel.
Notre avis :
Hell Fire And Damnation met en avant un SAXON possédé ! Possédé d'énergie, toujours aussi investi par son art qu'il valide encore royalement à près de cinquante ans de compositions, à coup d'une cinquantaine de productions studio, Live et compilations confondues. Saxon's alive! Evidemment ! Le changement de guitariste n'est pas venu affecter l'équilibre des Anglais, bien au contraire ; le duo Doug/Tatler fonctionne à merveille dans une alchimie qui pourrait en faire rougir plus d'un. Rempli d'inspiration, de puissance, avec étonnamment de la poésie en rimes, des sujets historiques plus ou moins connus par nombre d'entre nous, cette galette n'est absolument pas la énième production qu'il faille sortir pour de mauvaises raisons ou d'aspect égotique. Elle révèle un véritable travail de recherche dans les textes sur fond de Heavy traditionnel façonné depuis toujours par les Anglais qui s'enorgueillit de déposer leur marque de fabrique sans vraiment déroger à leur cahier des charges depuis 1975.
La production, le mixage et le mastering sont réalisés par Andy SNEAP (Judas Priest, Exodus, Accept and Priest guitarist) avec un parfait équilibre pour saisir chaque instrument, chaque note vocale avec clarté et une certaine modernité, sans désintégrer l'approche old school de l'instrumental. Une galette comme je les aime, sans compression dévastatrice.
L'artwork a été réalisé par Peter SALLAI et un certain nombre de versions sont à notre disposition pour satisfaire toutes les envies y compris celles des collectionneurs invétérés à savoir CD, Vinyles, Cassettes et en Digitale.
LES LIENS :
http://www.facebook.com/SaxonOfficial/
http://www.instagram.com/saxon.official
http://www.twitter.com/SaxonOfficial
http://www.youtube.com/PlanetSaxon
Emma's Backstage Story : THE ROLLING STONES
Le 08/12/2023
Avril 1976, Pégomas, près de Mougins, France, centre du monde, du monde du Rock, pour quelques jours.
Les Rolling Stones au grand complet y répètent dans la propriété du « tour manager ». Vous souhaitez les y rencontrer ? Suivez-moi….
Le portail s’ouvre. L’entrée discrète ne laisse pas présager de ce qui se passe à l’intérieur et l’étroite allée enserrée de verdure qui mène à la maison vous laissera le temps de calmer vos battements de cœur.
Ambiance James Bond, une voiture barre l’accès, un solide gaillard, genre road-manager, vous demande, méfiant, ce que vous venez faire ici, interrogation au QG avec le talkie-walkie, attente, acceptation, vous pouvez entrer (on va dire que oui hein, sinon la chronique va être courte...).
Dans la cour, des motos, deux Ferrari. On n'est pas à l’Armée du Salut. Pas de doute. L’esprit familial qui règne dans la maison est très différent de l’accueil extérieur. Marlon, sept ans, le fils de Keith qui est arrivé à la propriété après les autres, court dans tous les sens. Les Stones sont là pour travailler et mettent au point le répertoire de ce « Tour of Europe », si important. Leur album « Black and blue » est sorti en avril, cette même année. Beaucoup de musiciens sont intervenus sur l’enregistrement de cet album, certaines prises ont été gardées, d’autres pas, comme celle avec Jeff Beck. Mick Taylor venant de quitter le groupe, les Rolling Stones se sont retrouvés sans second guitariste. L'enregistrement de « Black and Blue » a agi comme une sorte d'audition pour de nouvelles recrues. Ainsi, c’est Wayne Perkins à la guitare sur « Fool to cry », Jagger y jouant du piano électrique et Nicky Hopkins du piano acoustique et du synthétiseur à cordes.
Peu de Rolling Stones pur dans cet album, dit Mick Jagger lui-même. Enregistré aux studios Musicland, à Munich, « Black and Blue » est bien plus funky, reggae que l’album « Goats Head Soup », enregistré, lui, en Jamaïque, sans la moindre influence reggae. Étonnant. Deux semaines en Jamaïque en 72 ont-elles pu influencer un album en 76 ? L’effet retard peut être... Faut laisser poser… The Meters, groupe très funky, n’ont peut-être pas fait la première partie des Stones en mai 1976 pour rien….
Derrière les murs d’une maison du Sud de la France où se cache un groupe mythique, se préparent les futurs concerts dont celui de juin 1976 à Nice, pour lequel on pourra lire les gros titres sur Nice Matin : Les « Rolling Stones » à Nice. 20000 fans, 2h de concert, 10 blessés.
Le journal finira par comptabiliser trente spectateurs hospitalisés dont certains dans un état jugé sérieux. Les « Hell’s Angels » avaient encore sévi, provoquant une bagarre d’une violence inouïe, comme à Altamont, Californie en 69, où un jeune le paya de sa vie. La drogue et l’alcool firent pas mal de ravages aussi ce soir là. Lorsque Jane Austen, auteure du début du XIXe siècle décrivait le vrai style anglais en désignant cette apparente indifférence devant tout attachement, ce mépris du jugement d’autrui, elle ne pensait pas si bien décrire ce que les Stones disaient d’eux mêmes : « Nous vivons selon nos propres codes de comportement, sur nous tout glisse. »
BERNARD LAVILLIERS (rock), Métamorphose (17/11/2023)
Le 18/11/2023
« Cet album est une vraie bonne idée, tentante comme une confiserie, et elle est certainement la pièce qui manquait à la discographie du Stéphanois. »
Par Ahasverus
Pour son vingt-quatrième album studio, après l'intimité de « Sous un soleil énorme » (2021) imposée par la pandémie qui mettait à distance les musiciens du monde, Bernard Lavilliers a décidé de revisiter son répertoire en réenregistrant au studio Guillaume-Tell de Suresnes treize de ses morceaux au milieu d'une cinquantaine de musiciens.
L'idée, explique le chanteur, est née voici un an tandis qu'il donnait un concert unique à la Maison de la Radio avec l'orchestre de Radio France. Accompagné par Vincent Faucher à la guitare, Antoine Reininger à la basse, Xavier Tribolet aux claviers et Michaël Lapie à la batterie, Lavilliers propose donc treize chansons de son répertoire remaniées à la sauce symphonique ainsi qu'un inédit, « La Bandiera Rossa » (traduisez « Le Drapeau Rouge »), un morceau inspiré par un chant révolutionnaire italien.
S'il conserve son timbre intact, Bernard Lavilliers se fait discret pour donner la priorité aux orchestrations remarquables de Cyrille Aufort. Le bain de jouvence e l'arrangeur habille les compositions d'une élégance sans les trahir, et les fans du Stéphanois apprécieront de retrouver sous cette forme les visages familiers de « Betty », « Noir et Blanc », « Petit », « Attention Fragile », « La Grande Marée », « Les Mains d'Or », « Traffic » et quelques autres. Ils pourront regretter quelques grands absents (« La Salsa » en tête) mais le répertoire de Lavilliers est si riche qu'il faudrait cinq volumes symphoniques pour satisfaire le monde.
Reste que cet album est une vraie bonne idée, tentante comme une confiserie, et qu'elle est certainement la pièce qui manquait à sa discographie. Il en existe une édition agrémentée d'un CD de neuf titres supplémentaires issus du concert-hommage à Léo Ferré de 2006.
La tournée qui suivra à partir de mars 2024 est à ne pas rater : Lavilliers envisage de se produire avec des orchestres régionaux. Hâtez-vous pour réserver vos billets car certaines dates affichent déjà sold-out !
ALYSSA GALVAN - Le nombre des années
Le 17/11/2023
« Mon plus grand bonheur est de jouer de la musique pour quiconque est prêt à l'écouter. »
Alyssa Galvan est une songwriter américaine qui sortait son premier album de compositions originales en 2021 à l'âge de seize ans.
Après avoir parcouru les USA de festivals en clubs, après avoir joué en France et en Croatie, elle prépare une tournée française pour l'été 2024 avec le Alyssa Galvan Band.
A seulement dix-huit ans, Alyssa fait partie de ces artistes venus à la musique comme une évidence. Cette interview vous propose d'en savoir plus sur cette jeune chanteuse remarquable qui nous rappelle que « la valeur n'attend pas le nombre des années ». Sur la foi de ce qu'elle a déjà montré, son nom pourrait bien s'inscrire un jour en lettres d'or au fronton du paysage musical international. N'attendez plus pour la découvrir.
Interview réalisée par mail par Ahasverus en novembre 2023.
Ahasverus : Bonjour Alyssa Galvan. Quel est le premier souvenir qui relie votre vie à la musique ?
Alyssa Galvan : Lorsque j'étais enfant, il y avait toujours de la musique à la maison ou dans la voiture. Je demandais toujours à mes parents de me faire écouter certaines chansons et certains chanteurs que j'aimais beaucoup, en particulier des femmes. Après de nombreuses années, j'ai réclamé une guitare et j'en ai finalement reçu une à l'âge de dix ans. Ça été pour moi l'ouverture d'un tout nouveau monde.
Ahasverus : Quel événement a fait qu'un jour vous vous êtes dit « Je veux devenir musicienne » ?
Alyssa Galvan : J'ai d'abord commencé à me produire dans des open mics et des jams, c'était le meilleur départ pour quelqu'un comme moi. Étant si jeune et n'ayant aucune idée de la façon de poursuivre une carrière musicale, ces endroits étaient ce qu'il y avait de mieux pour mes débuts. Lorsque j'ai eu l'occasion de donner mon premier concert à treize ans, j'ai eu l'impression d'avoir atteint un tout autre niveau. Ça m'a inspirée et m'a aidée à croire que la musique pouvait vraiment être quelque chose que je poursuivrais plutôt qu'un simple passe-temps.
Ahasverus : Parlez-moi de votre apprentissage de la musique...
Alyssa Galvan : À l'âge de dix ans, je me suis inscrite à des cours de guitare dans un magasin de musique près de chez moi et j'ai eu un professeur formidable. Il m'a aidé à apprendre toutes les bases avant de m'encourager à prendre un chemin différent et à apprendre par moi-même. Recevoir des instructions, que ce soit en musique ou à l'école, a toujours été plus difficile pour moi donc je me suis mise à pratiquer seule. Au fur et à mesure que mes compétences en guitare progressaient, j'ai commencé à essayer de chanter et de jouer en même temps. Heureusement pour moi, cela s'est fait naturellement. Au fil du temps, j'ai continué à développer mes compétences en guitare et en chant en travaillant seule.
« Dès que j'ai commencé à apprendre et à écrire de la musique, c'est tout ce que j'ai fait de ma vie. »
Ahasverus : A quel âge composez-vous votre première chanson ?
Alyssa Galvan : Avant même d'apprendre de simples accords de guitare, je me souviens avoir créé mes propres mélodies et paroles. Avec le recul, c'est quelque chose qui m'a toujours attirée. Ma première véritable composition originale est une chanson intitulée « Thanatos », que j'ai composée à l'âge de douze ans.
Ahasverus : Votre âge est souvent mis en avant pour souligner la maturité de votre jeu, de votre chant, de votre songwriting. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
Alyssa Galvan : J'ai toujours été naturellement attirée par la musique. Tout ce qui s'y rapporte m'a toujours semblé parfait pour moi. J'ai eu la chance de trouver très tôt mon ambition dans ce domaine. Dès que j'ai commencé à apprendre et à écrire de la musique, c'est tout ce que j'ai fait de ma vie. Je pense que j'ai été capable de me connecter et d’évoluer dès que j’étais jeune parce que j'ai toujours été éloignée par rapport aux personnes de mon âge. Mes intérêts étaient toujours différents de ceux de mes camarades, ce qui m'a poussée à m'intéresser davantage à la musique.
L'album Alyssa, sorti en 2021.
Ahasverus : Quels sont vos modèles ?
Alyssa Galvan : Les deux premiers musiciens que j'ai découverts vers l'âge de onze ans et qui m'ont vraiment inspiré pour devenir une artiste sont Iggy Pop et Lou Reed. Ces deux-là restent proches de mon coeur et ils m'ont fait découvrir la scène musicale de New-York des années 1970. Cette époque a marqué le début de mon véritable amour pour la musique. J'ai été attirée par le punk-rock, la new-wave, le glam et les attributs expérimentaux de ces groupes qui se produisaient au Max's Kansas City et au CBGB. À partir des nombreuses reprises de Muddy Waters et de John Lee Hooker par Iggy Pop, j'ai creusé plus profondément et découvert les racines de la musique blues. Le delta blues du début des années 1900 a été le premier à capter mon attention, avant que je ne sois attirée par le blues électrique, plus tardif. J'admire particulièrement les femmes fortes et fondamentales du blues, telles que Big Mama Thornton et Sister Rosetta Tharpe, Memphis Minnie, etc.
« Les artistes de blues du début du XXe siècle mettaient leur coeur et leur âme dans chaque chanson qu'ils écrivaient. Bien que je n'aie pas les mêmes luttes à partager qu'eux, je me rappelle toujours qu'il faut dire ce que l'on pense et penser ce que l'on dit. »
Ahasverus : Votre chant semble en totale « lâcher-prise ». Quels artistes vous inspirent en la matière ?
Alyssa Galvan : Je compose à partir de ce que je vois, de ce que j'entends, de ce que je vis. Tout ce qui m'entoure. Si j'ai une idée, je l'écris. J'aime tous les types de musique, ce qui me permet de puiser des influences partout. Les artistes de blues du début du XXe siècle mettaient leur coeur et leur âme dans chaque chanson qu'ils écrivaient. Bien que je n'aie pas les mêmes luttes à partager qu'eux, je me rappelle toujours qu'il faut dire ce que l'on pense et penser ce que l'on dit. Les auteurs-compositeurs dont je m'inspire pour mon travail en solo sont Tom Waits, Leonard Cohen, Elliott Smith, Melanie Safka et Nina Simone.
Ahasverus : Vous êtes Américaine et vous avez déjà partagé la scène avec nombre d'artistes renommés. Quel est celui qui vous a le plus impressionné ?
Alyssa Galvan : J'ai eu l'occasion de rencontrer Bob Margolin, qui a rejoint Muddy Waters et son groupe en tant que guitariste en 1973 pendant sept ans. À chacune de nos rencontres, il m'a fait part de nombreux conseils et anecdotes et m'a toujours apporté un soutien incroyable. Il n'a jamais peur d'agir comme il l'entend sur scène et j'admire cela. Je me souviens de la première fois que j'ai partagé la scène avec lui et qu'il a annoncé mon nom dans le micro. J'avais l'impression d'avoir la tête sous l'eau et je savais que je devais donner le meilleur de moi-même. L'été dernier, j'ai eu la chance d'apprendre avec Doug MacLeod, qui a travaillé avec un grand nombre de musiciens incroyables, mon préféré étant Big Mama Thornton. Les talents de guitariste de Doug m'inspirent et j'ai appris beaucoup de choses de lui. Il est également plein d'histoires et de conseils phénoménaux. Il est vraiment « cool ».
Alyssa Galvan et The Pink Amoebas
Ahasverus : Un mot sur The Pink Amoebas ?
Alyssa Galvan : Avec The Pink Amoebas, nous avons un album complet qui est terminé et prêt à sortir. Nous avons quelques singles de l'album disponibles sur toutes les plateformes de streaming sous le nom de « The Pink Amoebas ». Ce groupe a été formé avec un très bon ami à moi, Pamu Rufio. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois parce qu'il dirige son propre studio et qu'il est incroyablement doué pour tout ce qui touche à l'enregistrement et à la vidéo. Nous avons décidé de mettre nos différents goûts musicaux en commun pour créer un Fun band sur lequel les gens peuvent chanter et danser. La meilleure façon de décrire ce groupe est de le qualifier de « doo-wop alternatif ».
Ahasverus : Votre actualité c'est aussi le Alyssa Galvan Band. Que vous apporte ce projet ?
Alyssa Galvan : Alyssa Galvan Band me permet de donner une toute nouvelle vie à mes chansons. Je n'ai jamais été capable de travailler pleinement ma musique dans un style blues/soul/funk comme je le fais maintenant. Ce groupe me donne la chance de partager mes chansons d'une manière différente de mes autres projets passés et présents. Outre le nouveau visage de mes musiques, c’est aussi le fait de ne travailler qu’avec des musiciens français qui m'ont ouvert à un public complètement différent. Mon plus grand bonheur est de jouer de la musique pour quiconque est prêt à l'écouter et ce groupe me donne l'opportunité d'emmener mes compositions dans un pays qui m'est étranger et de faire exactement cela.
Ahasverus : Les musiciens qui vous accompagnent sont Français. Pouvez-vous nous les présenter ?
Alyssa Galvan : J'ai l'honneur de travailler avec trois incroyables musiciens français dans ce groupe. Chacun d'entre eux apporte sa propre individualité au groupe. À la basse, Pierre Cabirol s'est d'abord intéressé à la musique pour s'amuser avant de la poursuivre professionnellement. Il a pris quelques leçons avant d'entrer à l’Université et d'obtenir un diplôme en musicologie jazz. Il s'est rendu compte qu'il pouvait travailler seul avec succès, tout en tenant compte des points de vue de ses professeurs. Il donne un coup de main au pôle supérieur de musique de Toulouse. À la batterie, Lucas Lopes a commencé à apprendre la musique à l'âge de neuf ans dans un conservatoire de Versailles. Il a suivi cet enseignement pendant de nombreuses années avant de déménager dans le sud de la France pour continuer dans un autre conservatoire spécialisé dans les percussions classiques. Il est aujourd'hui à l’école Agostini, un conservatoire spécialisé dans la batterie. Ensuite, nous avons Matéo Perfetti au claviers. Sa formation musicale débute dès l'âge de six ans, lorsqu'il apprend le violon. Plus tard, il a commencé à apprendre d'autres instruments, à former des groupes et à donner des concerts à l'âge de seize ans. Il est actuellement titulaire d'une licence en musique et a validé un diplôme en musicologie jazz. Non seulement il ajoute une richesse à la musique sur les touches, mais il est aussi le cerveau du groupe. J'ai eu la chance de nouer des liens très forts avec lui, dans la vie comme dans la musique. Il est incroyablement talentueux et a une grande oreille pour les arrangements, ce qu'il fait pour toutes nos chansons. J'admire tout le travail qu'il accomplit pour que ce projet soit le meilleur possible. À ce stade de ma vie, je ne pourrais pas imaginer travailler aussi étroitement avec quelqu'un d'autre.
« J'ai noué de nombreuses relations France avec des musiciens et pas seulement, et je me suis toujours sentie bien accueillie. »
Ahasverus : Votre musique est populaire sur le continent américain, où vous commencez à avoir de la notoriété. Pourquoi vous intéressez-vous à un petit pays comme la France où vous projetez de faire une tournée en 2024 ?
Alyssa Galvan : Ma première expérience en Europe, l'été dernier, dans le cadre d'un projet international, était quelque chose dont je n'aurais pu que rêver. Ce fut une expérience incroyable de me produire à la fois en Croatie et en France. Mon plus grand objectif est de voyager et de partager ma musique à travers le monde avec tous ceux qui sont prêts à m'écouter. J'ai noué de nombreuses relations en France, avec des musiciens mais pas seulement, et je me suis toujours sentie bien accueillie. C'est un pays magnifique et je suis honorée de pouvoir y partager mes premières expériences internationales.
Ahasverus : Vos créations ont une forte personnalité. En les écoutant j'ai pensé à Janis Joplin et à Amy Winehouse.
Alyssa Galvan : J'ai toujours aimé Janis Joplin et Amy Winehouse. Plusieurs personnes me l'ont dit ces dernières années et c'est toujours un compliment très gentil. Je pense que je m'inspire de ces deux artistes parce que ce sont des femmes fortes, pleines d'âme et de cran, que j'ai toujours admirées. Je m'inspire de plusieurs artistes, ce qui me permet d'être moi-même.
Ahasverus : Votre actualité dans les six prochains mois ?
Alyssa Galvan : J'ai pris un peu de recul par rapport à mes concerts locaux pour me concentrer sur l'écriture de nouveaux morceaux originaux, non seulement pour le Alyssa Galvan Band, mais aussi pour ma carrière solo et pour The Pink Amoebas. Bien que j'aie quelques concerts locaux au calendrier, l'écriture me prend beaucoup de temps. En janvier 2024, je participerai pour la première fois à l'International Blues Challenge en tant que spectatrice. Les deux dernières années, j'ai participé aux spectacles des jeunes, mais cette fois-ci, je vais explorer d'autres talents et me concentrer sur le réseautage. Je vais également participer à la radio Women In Blues, qui a sa propre vitrine dans le cadre de l'IBC. Alyssa Galvan Band prévoit de donner son premier concert officiel en avril, juste un peu avant la tournée d'été. Plus de détails sur ce spectacle seront annoncés prochainement. Nous travaillons avec Christelle et Téo de KBKC Artistes pour une tournée cet été en France. Nous avons déjà prévu de nombreuses dates et nous attendons juste de les annoncer pour que tout le monde puisse les voir. Tout comme il y a des idées d'album avec ce groupe, je travaille sur mon deuxième album solo, avec une date de sortie prévue pour début 2024. Dans l'ensemble, il y a beaucoup de travail d'écriture et de préparation pour la tournée française d'Alyssa Galvan Band en 2024 !
Ahasverus : Merci Alyssa Galvan d'avoir répondu à mes questions.
Alyssa Galvan : Merci beaucoup de m'avoir contactée et d'avoir un fort intérêt pour toutes les formes de nouvelles musiques.
7 WEEKS (rock), Fade Into Blurred Lines (13/10/2023)
Le 19/10/2023
« Fade Into Blurred Lines » conduira vos émotions aussi sûrement que le cuivre conduit l'électricité.
Par Ahasverus
Voici la nouvelle livraison de 7 Weeks. Elle s'appelle « Fade Into Blurred Lines ».
Nous l'abordions avec une pointe de doute : nous avions adoré « Sisyphus », l'un des meilleurs albums de rock de l'année 2020, et voici que 7 Weeks entendait rebattre les cartes dans une formule trio avec un album « enregistré live, sans artifice » que le dossier de presse estimait « moins solaire, plus terrien ».
Ne laissons pas s'installer le suspense plus longtemps : nous avons trouvé l'opus excellent au point d'en faire notre album du mois dans notre newsletter n°11.
Nous voila rassuré : dès le premier morceau, « Gorgo », on retrouvait l'ADN inaltéré du groupe, cette voix caractéristique, ces rythmiques vrombissantes, cette guitare indépendante, toujours en mouvement, enfin cette élégance permanente dans le placement.
7 Weeks lachait « Gorgo » en premier single, disant à son sujet : « Gorgo parle de fuite en avant, du rapport intime au monstrueux, des jours sombres qui pétrifient quand on ose les regarder en face. Texte symbolique, Gorgo illustre la crise de sens que nous traversons et les lignes de fuite que nous créons pour y échapper : repli sur soi, confort viral et illusoire, certitudes figées. On avait cet arpège crimsonien en stock ainsi que cette image d’un personnage qui se retrouve figé face à ces certitudes. On a donc combiné les deux idées avec l’image de la Gorgone mythologique. »
Certes, d'autres morceaux sont possiblement plus radicaux, et le son préparé par Pascal Mondaz est peut-être légèrement plus brut, plus crissant. Mais l'identité de 7 Weeks est affirmée et sa signature reste heureusement omniprésente.
Entre explosivité (« Blackhole Your Heart ») et émotion (« Mute »), le trio ne tranche pas.
Il alimente son fourneau avec la même classe, et bien que ses ingrédients soient différents de cette formation, nous sommes tenté de le comparer à Screaming Trees pour sa marginalité dans le grunge rock et pour la beauté évidente qui habille certains morceaux.
Finalement la parenté de « Sisyphus » à « Fade Into Blurred Lines » s'impose, non par une gémellité mais bien par un air de famille. « Fade Into Blurred Lines » suit son propre chemin mais n'aura rien à envier au remarquable « Sisyphus ». Comme lui, il fait mouche, qu'il serpente paresseusement (« Shimmering Blue », « Castaway »), qu'il parte à bride abattue, effréné et strident (« Wax Doll »), ou qu'il évoque des images western (« Windmills »).
« Fade Into Blurred Lines » se referme en finesse avec l'intime « Travellers ».
On apprécie que 7 Weeks n'ait rien lâché après « Sisyphus » : il a posé sa patine sur chaque note de « Fade Into Blurred Lines ». Le résultat est infiniment séduisant et conduira vos émotions aussi sûrement que le cuivre conduit l'électricité.
« Fade Into Blurred Lines » est notre Album du Mois. Il saura illuminer votre octobre 2023.
Le cas Quintana
Le 18/10/2023
« Je suis prêt a tenter tout ce dont j'ai envie tout en gardant ma personnalité. »
Piero QUINTANA par Jessica Calvo Photographe
« Être seul c'est être libre », nous dit Piero Quintana à propos de son nouveau projet. C'est qu'il est en scène avec une guitare et une machine, pour le « Quintana Dead Blues eXperience ».
Des configurations, il en a testé plus d'une, en plus de vingt ans de discographie. « Chaque période de ma vie à eu son univers », poursuit-il en se tournant sur son passé, Quintana Roo, Liga Quitana... Puis il nous parle du présent, de l'album « Older »...
Pour le futur, on verra : il est temps de faire un point sur le cas Quintana...
Interview réalisée en février 2019 - actualisée en octobre 2023.
Ahasverus : Bonjour Piero Quintana. Tout d'abord vous souvenez-vous de votre premier émoi musical et du premier album acheté ?
Piero Quintana : Comme beaucoup de personnes de ma génération, je pense, mon premier disque et premier choc musical a été le fameux « Thriller » de Mickael Jackson en 1982, j'avais alors treize ans. Bien avant, mon enfance à baigné dans du Serge Reggiani, Paco Ibañez, Georges Moustaki et même Claude François et Joe Dassin !
Ahasverus : Comment est née cette vocation de musicien, comment avez-vous découvert votre première guitare et quel est votre parcours artistique ?
Piero Quintana : Ma grand mère, qui fût premier violon à l'orchestre de Chambéry, m'a « mis » au conservatoire dés l'âge de sept ans, pour étudier le solfège et la flûte traversière. Puis vers l'âge de dix-huit ans, un peu dégoûté par le côté rigide du classique, et plus intéressé par la musique du moment, comme Duran Duran, INXS et pas mal de groupes de rock espagnol, je me suis mis à la basse, pensant (à tort) que c’était l'instrument le plus facile pour faire du rock et avoir un groupe rapidement. Je ne me suis mis à la guitare, en autodidacte que bien plus tard, à l'âge de trente-deux ans. Au départ, cet instrument ne me servait qu'à m'accompagner, puis le temps est passé, et avec les progrès, j'ai commencé à lui donner une plus grande place, comme dans Quintana Dead Blues eXperience. Dans plusieurs de mes projets, j'ai mis aussi un peu de flûte traversière et de l'harmonica, mais mon instrument principal reste le chant.
Ahasverus : Dans une interview à Virgin Radio en 2014, vous disiez faire « le grand écart entre Dépêche Mode et Nirvana ». Aujourd'hui comment définiriez vous votre univers ?
Piero Quintana : Ce n'est pas original ce que je vais dire, mais c'est toujours difficile de définir son univers et d'y mettre une étiquette. C'est pour ça que j'aime dire que je fais le « grand écart » entre Dépêche Mode et Nirvana. Je suis fan de Dave Gahan et de tout ces rythmes electro mélangés à ces riffs de blues comme dans « Personal Jesus » ou « I Feel You », et j'ai aussi toujours aimé cette folie dans Nirvana, ce côté crade, sauvage et imprévisible. S'il faut donner d'autres noms d'artistes, je suis très certainement influencé par ce que j'écoute ; Black Rebel Motorcycle Club, Iggy Pop, The Rolling Stones, The Kills, Triggerfinger...
Piero QUINTANA par Jessica Calvo Photographe
Ahasverus : Où trouvez-vous votre inspiration musicale, et quelles thématiques aimez-vous aborder ?
Piero Quintana : Dernièrement, j'essaye d'écouter plus de Blues, des choses plus près des racines, plutôt que des musiques déjà digérées et transformées, afin de m’imprégner de l'essence et d'y mettre ma propre personnalité. Depuis l'album « Older » de Quintana Dead Blues eXperience, je travaille des titres avec Rémi Guirao (Arabella) qui me permet d'avoir un autre angle de vue sur ma musique ; il me propose des morceaux « sur mesure » que l'on travaille ensemble. Je cherche quelque chose de plus direct et de moins produit, pour cela j'épure le plus possible les morceaux et j'y mets l'essentiel, pour que ça soit plus lisible et émotionnel. Au niveau des textes, les thèmes abordés sont souvent des ressentis personnels sur mon histoire, des états d'âmes que j'essaye de retranscrire le plus sincèrement possible.
Ahasverus : Les textes de vos derniers opus sont en Anglais. Cette langue correspond-elle mieux à la musique que vous créez désormais, ou vous n'excluez pas de revenir aux textes en Français ou en Espagnol dans des productions postérieures ?
Piero Quintana : J'écris en Anglais, car effectivement j'ai la sensation que ça se prête mieux à cette période musicale. Auparavant, j'ai toujours chanté en Espagnol et j'ai défendu cette langue, car le rock « en » espagnol a le droit à sa place. Beaucoup s'imaginent que le « rock espagnol » c'est forcement avec de la guitare flamenca ou des mélodies andalouses, que c’est soit du Ska-P, soit style Gypsy Kings (qui sont français soit dit en passant !). En France, c’était à la fois pas facile d'être un groupe de rock espagnol dans ce milieu fermé, et en même temps une force et une originalité ; on jouait de partout, on était différents et on laissait une trace. En 2014, je me suis mis à chanter en Anglais après avoir fait une première tentative en Français avec un nouveau titre qui n'aboutissait vraiment pas. Après plusieurs jours de recherche, j'ai tenté le même morceau avec un bout de texte en Anglais et j'ai eu une révélation ! C’était « These Mornings » (De Novo 2014), et j'avais l'impression d'être Dave Gahan ! haha ! Mais aujourd'hui je ne me pose plus de question, si je dois revenir à l'Espagnol, sur certains titres, ça se fera, naturellement, et peut être même un jour en Français, je n'ai plus aucune règle.
« Je me suis retrouvé seul comme un con avec ma basse. »
Ahasverus : Depuis Quintana Roo , voici treize albums au compteur de votre discographie. Quatuor, duo, vous avez aussi exploré plusieurs types de formations. Pourriez-vous nous brosser l'histoire et les caractéristiques de vos divers projets ?
Piero Quintana : J'ai commencé la musique en groupe sérieusement avec Quintana Roo (nom d'un état du Mexique), en 1991, après plusieurs autres formations éphémères. C'était du Rock espagnol, fortement influencé par les groupes espagnols de la « movida », des années 80/90. On était quatre, deux guitaristes (Greg et Chris) et un batteur (jean H), et j'étais à la basse et au chant. C'est là qu'on a fait nos armes, c'est là qu'on a su qu'on serait musiciens avant tout. Pendant sept ans, on a joué dans toute la France et même quelques dates en Espagne. Puis, le groupe s'est arrêté en 1998 après trois disques. C'est là que je me suis retrouvé seul comme un con avec ma basse et que j'ai dû me mettre à la guitare pour m'accompagner, puis remonter un projet quelques années plus tard, en 2001, avec Liga Quintana. Le nom Liga à été choisi pour sa signification (Ligue), car après la séparation douloureuse de Quintana Roo, je voulais un groupe modulable, avec des musiciens qui entrent dans le projet, puis partent quand ils le veulent sans que le groupe ne meure, ce n'était plus « à la vie-à la mort » : c'était Liga Quintana, un collectif Quintana...
... Même si finalement l'histoire s'est répétée, nous avons vécu des moments énormes et sommes devenus comme des frères. Liga Quintana c'est des centaines de dates entre la France et l'Espagne, c'est quatre disques dont deux enregistrés en Espagne, c'est aussi « StarDiscount », un film. C'est quatre mecs (Les frères Tarricone, Benjamin et Simon, David Litavicki et moi) sans concessions qui font une sorte de rock electro-grunge, chanté en espagnol, sauvage et classe à la fois. L'histoire s'est arrêtée elle aussi, dix ans après, en 2011. Faire de la musique, tourner, c'est un peu maladif chez moi et j'ai toujours la flamme donc je décide immédiatement de continuer, mais seul cette fois-ci, avec différents projets, sous le nom de Quintana et sous forme de duos. Je compose l'album « El Mayor Enemigo » avec Tom Lopez en 2012. Un truc très perso et acoustique, basé sur les textes et des mélodies assez noires ; ma voix, une grosse caisse au pied, une guitare acoustique, une petite boite à rythme minimaliste, et Tom avec son vieux clavier Farfisa et une guitare électrique. Puis j'ai eu à nouveau envie de pression acoustique, d'un truc lourd, electro-rock, puissant et dansant, tout en restant en formule légère. j'ai donc réintroduit une groove box, comme on le faisait dans Liga, et j'ai composé « De Novo » (2014) et « 69 » (2016), avec ma guitare électrique et accompagné par Spike à la basse. Ces projets on été joués aussi de partout entre la France et l'Espagne, c'est là que j'ai vu que je pouvais pousser le délire plus loin et être plus radical ; « être seul sur scène avec une guitare a fond et une vieille groove box Roland MC909 ».
« Je sais aussi qu'un jour je remonterai un groupe, mais je ne me pose pas de question. »
Ahasverus : Vous vous produisez aujourd'hui, sous le nom de Quintana Dead Blues eXperience, un « One Man Rock'N Roll Electro Heavy Blues ». Est-ce à proprement parler une « expérience », ou se produire seul sur disque comme sur scène est-il choix durable du futur Quintana ?
Piero Quintana : En 2017, j'ai fait mes premières dates tout seul sous le nom de Quintana Dead Blues eXperience, pour différencier ce projet du précédent. j'ai choisi un nom à rallonge, pour noyer le poisson ! « Vu que je suis seul, je vais trouver un nom super long ! » J'avais déjà joué seul, auparavant, notamment en première partie de Christine & The Queen et de Gaëtan Roussel et sur quelques festivals, et l'idée, même si c'est flippant, me plaisait. C'est effectivement une expérience artistique et de vie, car je suis ouvert à tout, je suis prêt a tenter tout ce dont j'ai envie tout en gardant ma personnalité. Être seul c'est vraiment être libre, même si la musique est un échange et que la vie de groupe et de partage me manque parfois. Mais en réalité je ne suis vraiment pas seul, je suis très entouré, il y a Chris Martin (KNT Publishing) mon éditeur qui m'accompagne dans le développement du projet, ma compagne Jessica Calvo photographe qui apporte énormément à mon image à l'heure où le visuel est primordial, et beaucoup d'autres personnes. Je partage bien évidemment avec le public et les gens que l'on rencontre lors des tournées. Je sais aussi qu'un jour je remonterai un groupe, mais encore une fois, je ne me pose pas de question, quand, où, pourquoi...
« Ces opus sont ne sont que des prétextes. »
Ahasverus : Où peut-on écouter et se procurer vos albums ?
Piero Quintana : Les albums sont sur internet (Spotify, Deezer, etc), mais aussi en VPC, on peu les commander sur www.pieroquintana.com. Sinon, il y a pas mal de vidéos de tous ces groupes sur Youtube.
Ahasverus : Outre « Older », votre nouvel album sous le nom de Quintana Dead Blues eXperience, quel opus rrecommanderiez-vous à un lecteur qui voudrait découvrir votre univers ?
Piero Quintana : « Older » se rapproche le plus de ce que je recherche, des chansons avec une énergie Rock, un son un peu Stoner, un côté intense et sauvage, avec juste une voix, une guitare et une machine. Chaque période de ma vie à eu son univers, tout en gardant une identité forte. Mais je recommande aux gens de venir aux concerts, c'est là que ça se passe, je fais des nouveaux morceaux et des nouveaux disques juste pour pouvoir tourner et monter sur scène, ces « opus » ne sont que des prétextes en fait ! Ou au pire trouvez des vidéos live sur Youtube !
Ahasverus : Après l'Espagne, vous êtes actuellement sur les scènes françaises. Un mot sur la tournée du Quintana Dead Blues eXperience ?
Piero Quintana : J'ai fait près de soixante-dix dates en 2018, j’espère en faire autant cette année. J'essaye de jouer dans de meilleures conditions d'années en années, je joue partout, du petit bar à la grosse scène de festival. Venez aux concerts, je passe peut être près de chez vous cette année, surveillez les dates sur Facebook ou sur le site officiel !
Ahaasverus : Merci Piero Quintana de nous avoir accordé cette interview.
Piero Quintana : Merci à vous et à très vite sur un concert !
IN UTEROCK - Emma Cordenod / Aurélien Maillet (2016)
Le 16/10/2023
La frontwoman de 111 brosse le portrait de douze femmes du rock.
IN UTEROCK
Emma Cordenod / Aurélien Maillet - 2016 - Ed. Bergame
Emma Cordenod n'est pas seulement la chanteuse/bassiste/ frontwoman de 111, figure incontournable du rock lyonnais. Emma est également une militante qui met sa plume et son talent au service de ses engagements.
En 2016, elle s'associait au photographe Aurélien Maillet pour publier IN UTEROCK, un opuscule d'une quarantaine de pages qui donne la parole aux femmes de la musique underground, pop, rock, électro, qu'importe...
L'écriture d'Emma a un côté trash/poétique à la Virginie Despentes. Ca ne vous surprendra pas si vous l'avez suivie un tant soit peu. Emma sait aussi écouter. Elle capte les propos d'une douzaine d'artistes dont elle dresse une courte bio, entre velours et vitriol.
Morceaux choisis parmi d'autres :
« Marie parle. Beaucoup. Elle parle de ses rencontres humaines et artistiques. Les deux semblent indissociables. Elle parle des gens qui la touchent. Elle parle de son voyage en Inde. »
« Le Rock, j'y suis venue par la merde... Et puis j'ai écouté les vieux vinyles de mon père. »
L'écriture rock d'Emma est en bonne compagnie : Aurélien Maillet a réalisé des photos en noir et blanc judicieusement tâchées de rouge et d'une rare qualité. Un travail photographique d'orfèvre qui sublime ses modèles. On comprend que ces deux-là se soient associés.
En résumé, voilà : IN UTEROCK est un tout petit bouquin à tout petit prix sur les états d'âme du rock au féminin.
TARAH WHO? : Letter from L. A.
Le 15/10/2023
« Je n'ai pas de message précis quand j'écris, mon but est de me libérer de mes émotions et de faire du rock'n roll. »
Le 24/09/2021 sortira « Supposedly A Man », le nouveau Tarah Who?.
Pour patienter en attendant la sortie de cet album de rock qu'on vous recommande et dont notre chroniqueur Pépé Stakatto vous fera l'article, nous avons pris des nouvelles de Coraline et Tarah, les deux expatriées - elles vivent aux USA - qui composent cette formation.
Bonjour Tarah Who? Pourquoi avoir choisi une formule duo ?
Coraline Herve (batterie) : Bonjour ! Merci de nous recevoir. On n'a pas vraiment choisi la formule duo, c'est plutôt venu à nous (rires), mais ça fonctionne plutôt bien pour nous !
Tarah G. Carpenter (chant, guitare, basse) : Bonjour ! Oui effectivement. En fait notre dernier bassiste nous a planté une semaine avant une tournee Europeenne. On a dû trouver une solution très rapidement et il nous a semblé plus simple de partir en duo avec des tracks plutôt que d'essayer de trouver un(e) bassiste qui aurait dû apprendre vingt-cinq chansons en une semaine, etc. Au retour de notre tournée européenne, on avait une autre tournée de prévue et on se disait que, si on trouvait la solution pour ces deux tournées, on verrait après. La réaction du public était très encourangeante et on a trouvé plus simple finalement de n'avoir que nous deux a gérer, donc on est resté comme cela.
Tarah Who? ... Comment naît l'idée du prénom suivi de cette interrogation ?
Tarah G. Carpenter : Alors ça c'est une autre longue histoire ! (Rires)
Pour la faire courte, j'avais envoyé un email a mes musiciens de l'époque parce qu'on cherchait un nom de groupe. Donc ça, c'était au tout debut... J'avais proposé plein de noms, mais ils n'ont finalement retenu que le sujet de mon email qui était « Tarah... WHO??? ». On s'était dit qu'on allait faire les dates déjà programmées avec ce nom puis qu'on allait réflechir, mais ... On ne l'a jamais fait !
Votre nouvel album sort le 24/09/2021. Il s'appellera « Supposedly A Man ». Quel message doit-on lire à travers ce titre ?
Tarah G. Carpenter : En fait l'album devait s'appeler « Exposed », parce que chaque chanson expose quelque chose de personnel ou une situation. La pochette de l'album a été pensée comme une fiche de police, d'où les photos mugshots. Au cours des semaines, j'écoutais un peu des nouveautés avec Alexa (NDLR : l'assistant intelligent d'Amazon) et je me suis rendue compte qu'à chaque fois que je lui demandais de jouer une chanson, elle jouait tout l'album de l'artiste. Dans cet album, il y avait effectivement la chanson que je cherchais, mais du coup je me tapais les autres titres de l'opus avant de tomber sur le single. Alors j'ai fait mes recherches et tout le monde a l'air de faire pareil ! Les Foo Fighters, Royal Blood etc. J'ai donc voulu tester : appelons l'album comme l'un des singles qui, pense-t'on, plaira le plus, comme ca ceux qui utilisent Alexa pourront découvrir également les autres chansons de l'album !
De quand datent les compositions du nouvel album ?
Tarah G. Carpenter : Je les ai composees pendant le confinement. Je dirais que d'avril à septembre 2020 je composais. On a enreigstré le week-end des élections présidentielles aux US, avec nos masques !
« Supposedly A Man ». s'ouvre sur « Bad Time », un titre qui traite des violences faites aux femmes. Après « 64 Women » (votre dernier EP) à propos de l'immigration, Tarah Who? reste sur un sujet à caractère social...
Tarah G. Carpenter : Oui... Mais ce n'est pas voulu. J'écris ce que je ressens, ou ce que j'ai besoin d'exprimer. Je n'ai pas de message précis quand j'écris, mon but est de me libérer de mes émotions et de faire du rock'n roll.
Autre morceau, « La petite Boche ». C'est le surnom que donnaient péjorativement ses camarades de classe à la mère de Tarah, petite fille d'un soldat Allemand. Cette histoire sera moins lisible en Grande-Bretagne ou aux USA, pays qui n'ont jamais été occupés et dans lesquels vous trouvez principalement votre public. Mais j'imagine que l'important était de rendre hommage et justice à la maman de Tarah au travers de cette chanson, et que c'est la raison de son titre en français ?
Tarah G. Carpenter : Exactement ! J'ai écrit cette chanson pour ma mère, mais aussi pour toutes les mamans parce que, pour les enfants qui sont proches de leurs parents, je pense que l'on peut reconnaître l'amour qu'on leur porte sans en avoir honte. On a eu de la chance avec mes frères, et je pense que Coralie sera d'accord avec moi, que nos parents étaient et restent présents pour nous. Ils font beaucoup pour nous, et je voulais dire a ma mère, que j'en etais consciente. En très gros... Effectivement, pour cette chanson, les Américains n'osent même pas prononcer le titre ! (Rire) Ou bien je dois corriger, parce qu'ils veulent l'appeler « La Petite Bouche ». Ah nan, les mecs ! C'est pas le sujet... du tout !
L'autre raison pour laquelle je voulais l'appeler comme ca, c'était pour rappeler deux choses, toujours en restant dans l'optique de dénonciation lorsque l'album s'appelait « Exposed ». Je voulais rappeler aux jeunes que donner des noms à ses camarades pouvait faire très mal, et je voulais aussi souligner cette période de l'histoire que les nouvelles générations n'ont pas connu.
C'est dans les gènes de Tarah Who? que de défendre ses valeurs au travers de sa discographie ?
Tarah G. Carpenter : Haha ! Je ne sais pas ! Je pense que c'est dans mes gènes, et le fait que je compose les chansons l'est aussi, certainement. Il me semble important de toutes facons de défendre ses valeurs. Maintenant, pour Tarah Who?, ce qui m'importe, plus encore que de faire partie d'un style musical en particulier, c'est d'écrire des chansons dont nous sommes fières et de les jouer avec sincérité et authenticité. Le style va varier de titre en titre, mais ce sera toujours du rock, parce que je ne connais que ça. J'ai grandi en écoutant du punk, du grunge, du garage, du metal, etc. Et je pense que toutes ces influences sont dans le son de Tarah Who?.
Je ne me considère pas du tout comme une chanteuse. Rien que de l'écrire cela me fait bizarre !
J'ai beaucoup aimé l'album « Supposedly A Man », sa maturité, son énergie. Des incartades punk et grunge, mais avant tout un album de rock direct, musicalement efficace et textuellement très percutant...
Coraline Herve : Merci beaucoup ! On a voulu faire un album un peu plus « simple » et efficace, qui est direct.
Tarah G. Carpenter : Merci, ça fait vraiment plaisir. Je suis contente de lire « énergie », après, je ne sais pas si c'est en vibe ou en énergie dynamique, mais j'avais peur justement que cet album diffère un peu trop des anciens et qu'il plaise moins à certains de nos fans qui aiment justement « 64 Women » (NDLR : le précédent EP de Tarah Who?) pour son côté très punk chaotique. Mais c'est une très bonne définition, « rock direct», c'est carrément l'esprit. On est un goupe de rock, plus ou moins énervé. En live, on a tendance a rester sur ce côté énervé et je pense que c'est ce qui fait qu'on nous appelle punk, par ici.
Tarah, ton registre vocal assez bas me fait penser parfois à Crissie Hynde (The Pretenders), par exemple sur La Petite Boche ou Manners... Quel rapport entretiens-tu avec ta voix ?
Tarah G. Carpenter : Alors là... Euh... Honnêtement je ne sais pas du tout ce que je fais... Je ne me considère pas du tout comme une chanteuse. Rien que de l'écrire cela me fait bizarre ! Je chante parce qu'il s'agit de mes pensées, de mes émotions, de mon vécu, et maintenant ça me fait du bien parce que, en live, je crie tout ce que j'ai, donc il y a ce côté soulagement, défouloir. Mais je n'y connais rien du tout en voix... Je ne pourrais pas chanter toute seule, par exemple... Il faut que je joue !
Vous êtes toutes deux françaises expatriées aux USA. Reviendrez-vous tourner dans l'hexagone ?
Coraline Herve : Je reviens toujours de temps à autre pour voir la famille, et ça fait toujours du bien de revenir à la maison, en France. Pour l'instant je pense rester aux USA, mais on verra bien dans quelques années.
Tarah G. Carpenter : Oui pareil, la France c'est la maison, la famille, les amis, la bonne bouffe (punaise !), le bon vin (raahh lalala...). Mais pour la musique, et pour mon style de vie en général, je préfère être aux Etats-Unis. Depuis le temps, je connais plein de monde, et c'est ce qui m'a permis de continuer dans la musique. Je ne trouvais pas d'opportunités en France, et le jeu de scène, la facon dont les musiciens travaillent, sont complêtement differents. Je me trompe peut-être parce que je n'ai pas suffisamment d'expérience en France pour le coup, mais à l'époque où j'essayais de faire des choses, c'était un circuit tres fermé et restreint, avec décibelmètre à toutes les scènes musicales, les musiciens que j'ai rencontré ne prenaient pas le travail au serieux. A L.A., tout le monde est acteur ou musicien, et le niveau musical est impressionnant. Si ça ne marche pas avec l'un, tu prends l'autre. Ca va très vite ! Il n'y a QUE des opportunités !
Tourner en France ? Bien sûr ! Toujours ! On adore venir jouer en Europe et en France, à la maison.
Que va faire Tarah Who? dans les prochains mois ?
Coraline Herve : Nous sommes en train de travailler sur le prochain EP ou album, on ne sait pas encore (Rires) et on espère pouvoir rejouer live assez vite.
Tarah G. Carpenter : Bah justement je travaillais là sur une demo ! Et je me suis souvenue de cette interview ! Oui, on est en train de préparer des nouvelles chansons que l'on va enregistrer en décembre, et on commence à booker des dates.
Où et sous quels formats pourra-t-on se procurer le nouvel album ?
Coraline Herve : L'album sera disponible en digital sur toutes les plateformes ainsi qu'en physique. Vous pourrez le retrouver sur notre site internet, www.tarahwho.com.
Tarah G. Carpenter : Yes, en physique il sera distribué dans quelques magasins je crois, mais sinon il sera dans nos merch avec les tee-shirts et tous les autres trucs qu'on emmène en tournée !
Merci Tarah Who? d'avoir pris le temps de me répondre.
Coraline Herve : Merci beaucoup de nous avoir reçues.
Tarah G. Carpenter : Oui, merci beaucoup.
QUINTANA, I wish that you’d never been there (clip)
Le 13/10/2023
Après « Go Ahead! » et « Crazy », Piero Quintana vient de proposer un nouveau clip extrait de son album « One Of Us » qui sortait le 16/09/2022 sous le nom de son projet en solitaire nommé Quintana Dead Blues eXperience.
Son choix s'est porté sur le titre « I Wish That You'd Never Been There », quatrième piste de l'album.
Dirigé par Rémi Guirao ce clip fait la part belle aux images d'archives de concerts donnés par Piero durant sa carrière, lui qui a vécu plusieurs vies artistiques depuis son premier disque en 1991, de Quintana Roo au Quintana Dead Blues eXperience en passant par Liga Quintana et quelques autres figures à géométries variables, portant sa musique aussi bien en quatuor que seul en scène, se produisant dans des festivals devant des milliers de personnes comme dans les salles les plus intimes, avec toujours la même générosité.
« I Wish That You'd Never Been There » est un morceau que Piero Quintana estime révélateur de sa personnalité. Il puise son inspiration et ses mélodies dans les racines les plus profondes du blues dont il enrobe la pudeur et la souffrance d'un rock stoner bien lourd, histoire de marquer les esprits plus fortement encore.
« I Wish That You'd Never Been There est un morceau qui sort un peu de ce que je fais habituellement, raconte Piero, mais en même temps qui me ressemble beaucoup. Avant même l'enregistrement, et même dès la composition, je savais que ça serait un titre important pour moi, avec de l'intensité, de l'émotion, un côté classieux mais sauvage. J'avais envie qu'il existe encore plus et je l'avais choisi comme troisième single de l'album One of Us sorti fin 2022. Le clip permet un côté intimiste en parallèle avec des images d'archives de concerts de plusieurs décennies. »
Galvanisé par les milliers de kilomètres d'asphalte avalés en France et ailleurs, Quintana trace la route avec une énergie toujours bien présente. À l'instar de James Dean qui, dans « La Fureur de Vivre », lançait son coupé Mercury vers le précipice, en concert Piero se jette corps et âme à la recherche de sensations inédites desquelles la transe n'est jamais loin. Normal, en somme, pour qui a fait du rock sa religion... Les archives d'une vie dédiée à la scène choisies pour réaliser ce clip en sont le vibrant témoignage !