- Accueil
- Nos articles
- STORY
STORY
BETH HART - La Belle et la Beth
Le 31/10/2024
A l'occasion de la sortie de son album « You Still Got Me », nous vous proposons une rétrospective de la discographie studio de BETH HART.
Par Ahasverus
BETH HART est originaire de Los Angeles. Elle apprend le piano à l'âge de quatre ans et elle intègrera plus tard un lycée des arts du spectacle où elle travaillera le chant et le violoncelle. C'est là qu'elle commence à chanter, puis à jouer dans des clubs dès l'âge de quinze ans. Elle monte son premier groupe et sort un album en 1993, à l'âge de vingt-et-un ans.
BETH HART AND THE OCEAN OF SOULS - Beth Hart and the Ocean of Souls (1993)
Le premier album opus de Beth Hart est un long format de treize titres de blues et de rock légèrement teintés de soul (« Love Thing »). Bien que sa production soit un peu écrasée par rapport à ce que la chanteuse américaine alignera ensuite, « Beth Hart and the Ocean of Souls » propose de très solides compositions qui mettent en évidence le grain et la sensibilité de Beth Hart, mais aussi la puissance de sa voix (« Love Suffers All », « I Felt Him Cry »). « Halfway to Heaven », « Just Call Me Up », « Can't Hear the Word » sonnent toujours avec fraîcheur. L'album propose une cover originale du titre des Beatles « Lucy in the Sky with Diamonds ». Loin d'être une simple curiosité, ce premier album est un coup de maître et une excellente entrée en matière.
BETH HART BAND - Immortal (1996)
C'est avec de nouveaux musiciens et sous le nom du Beth Hart Band que la Californienne revient s'attaquer aux choses sérieuses en 1996. Elle est signée chez Atlantic Records et la production du nouvel opus est nettement meilleure que celle du premier album. Les riffs montent, et la teinte soul tend à s'éclipser au profit du rock. Beth met beaucou de groove dans une voix de plus en plus captivante (« Spiders in my Bed », « Isolation », « State of Mind »). « Immortal » propose une nouvelle version du titre « Am I the One », un blues qui figurait sur le premier album.
BETH HART - Screamin' for My Supper (1999)
« Screamin' for My Supper » permet à Beth Hart de se développer sur la scène internationale grâce au titre « LA Song » qui connaît un grand succès en Nouvelle-Zélande. Intra muros, l'Américaine place cette chanson dans la dernière saison de la série Beverly Hills. Dans sa globalité, l'album se dirige vers un rock légèrement mainstream (« Just a Little Hole », « Delicious Surprise », « Is That Too Much Too Ask », « Girls Say », « The Sky is Falling ») encore désireux de faire parler la poudre (« Get Your Shit Together », « Good Old People ») et qui conserve beaucoup de charme (« Stay », « Skin »).
BETH HART - Leave The Light On (2003)
Malgré des addictions qui provoquent un changement de label, Beth Hart garde le vent du public en poupe et se hisse à la cinquième place des charts danois avec ce double disque de platine. Des titres comme « World Without You », « Monkey Back », ou la cover des Stones « Wild Horses », passent très bien, tandis que le single « Learning to Live » se classe numéro 1 au Danemark.
BETH HART - 37 Days (2007)
Trente-sept jours, c'est le temps qu'il aura fallu pour enregistrer cet album de caractère ! Quelques chansons punchy comme « Good As It Gets », « Face Forward », « Water Falls » et « Sick » côtoient de magnifiques mélodies (« Easy », « At the Bottom »). Certifié disque d'or, « 37 Days » se classe premier des charts danois, à la quatorzième position des charts néerlandais et à la dix-huitième place en Norvège.
BETH HART - My California (2010)
Avec son parti pris de tenir la bride courte à sa chanteuse, « My California » devient plus linéaire et moins épidermique. Il manque de relief, même s'il conserve quelques très belles mélodies dont la recette est désormais totalement maîtrisée par l'Américaine : « Take It Easy on Me », « Like You », « Weight of the World » et « Sister Heroin », sur lequel Slash vient poser quelques notes.
BETH HART / JOE BONAMASSSA - Don't Explain (2011)
Pour son nouvel album studio, Beth Hart s'associe au guitariste Joe Bonamassa (ils sont tous deux sur le label Provoque Records) pour un album de reprises qui rend hommage à Tom Waits, Ray Charles ou encore Etta James. Il voit la Californienne retrouver tout le mordant de son chant.
BETH HART - Bang Bang Boom Boom (2012)
Après le sage « My California », Beth Hart revient avec un album un peu plus débridé, mi-jazz (« Swing My Thing Back Around »), mi-blues (« Caught Out In The Rain »), qui devient son plus grand succès commercial. Il se hissera à la cinquante-neuvième place des charts français.
BETH HART / JOE BONAMASSA - Seesaw (2013)
Devant l'engouement provoqué par leur collaboration, Hart et Bonamassa se retrouvent pour un second album de reprises. Il se verra nominé aux Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album de blues.
BETH HART - Better Than Home (2015)
Enfanté dans la douleur en seulement cinq jours, « Better than Home » ne prive pas Beth de sa superbe, ni de son inspiration (elle signe les onze titres de l'album). L'interprétation est captivante, en témoignent « Might As Well Smile », « Tell' Em to Hold On », « Better than Home » ou « St. Teresa ». Numéro un des charts hollandais, « Better than Home » connaît une belle carrière internationale et il rafle la première position des albums de blues du Billboard américain.
BETH HART - Fire on the Floor (2016)
A l'instar de « Bang Bang Boom Boom », « Fire on the Floor » se teinte de jazz et de blues. Il suit les traces de « Better than Home » en occupant la première place des albums de blues du Billboard US.
BETH HART / JOE BONAMASSA - Black Coffee (2018)
Jamais deux sans trois... Et même sans quatre si on compte le Live in Amsterdam (2014).
BETH HART - War in my Mind (2019)
De son piano (« Woman Down », « Thankful »), Beth Hart livre un album intime, fait majoritairement des ballades exécutées avec autant de sobriété que d'intensité (« Without Words in the Way », « I Need a Hero »), ou à renforts de choeurs gospel (« Let it Grow ») qu'un titre western à la Grace Potter (« Spanish Lullabies ») peut venir bousculer.
BETH HART - A Tribute to Led Zeppelin (2022)
Comme son nom l'indique, des standards de Led Zep livrés dans des versions conformes aux titres originaux. On s'interroge sur l'intérêt du truc.
BETH HART - You Still Got Me (2024)
Sorti le 25/10/2024,le nouveau Beth Hart s'ouvre sur un featuring de Slash avec qui la chanteuse a collaboré à plusieurs reprises (sur l'album « My California » notamment).
Ce « Savior With a Razor » rassure quant à la bonne santé de la Californienne qui démarre son album en puissance. « Suga N My Bowl » (avec le bluesman américain Eric Gales) confirme que Beth est repartie comme en 14 sur les routes du blues et du rock, même si le facétieux « Never Underestimate a Gal » ou le countrysant « Wanna Be Big Bad Johnny Cash » tentent de brouiller les pistes.
La chanteuse n'en oublie pas pour autant les grandes et belles ballades dont elle a le secret (« Wonderful World », « Little Heartbreak Girl »), ni les moments jazzy qu'elle sert toujours avec maestria (« Drunk On Valentine »). Fort de cette diversité qui semble une énumération de ses points forts, « You Still Got Me » est certainement l'un de ses albums les plus équilibrés de Beth Hart, et peut être le meilleur pour aborder sa discographie et découvrir son immense talent.
Albums recommandés :
- Screamin' for My Supper - 1999
- 37 Days - 2007
- Better than Home - 2015
- You Still Got Me - 2024
SEEDS OF MARY - La rétrospective
Le 17/10/2024
A l'occasion de la sortie chez Klonosphère / Season of Mist de « LOVE », le quatrième album de SEEDS OF MARY, nous vous proposons une rétrospective de la discographie des Bordelais marquée depuis son origine par un parcours sans faute.SEEDS OF MARY - 2013
L'aventure Seeds of Mary commence en 2011 autour de Julien Dirt (guitare) et de Jérémy Dourneau (chant). Le groupe sort un EP éponyme de sept titres en 2013. Il est fortement influencé par le grunge, et plus particulièrement par l'univers d'Alice In Chains pour lequel, ravivant les cendres d'un groupe appelé D.I.R.T., les musiciens bordelais n'ont jamais fait mystère de leur admiration. Le timbre de voix de Jérémy Dourneau renforce l'effet mimétique. Ce premier opus est tout à fait honorable, et ses compositions sonnent aujourd'hui encore très efficacement. Il permet au groupe de partager des scènes avec AqME, Bukowski et même Nashville Pussy !
CHOOSE YOUR LIE - 2015
Avec « Choose Your Lie », la personnalité de Seeds Of Mary s'affine. Si « Crash » ou « Killing Monsters » restent particulièrement imprégnés des influences de Seattle, une esthétique sophistiquée commence à se dessiner (« Burn... Black, White & Everything in Between »). Pas encore totalement sorti de l'ombre de ses aînés, Seeds of Mary cherche son chemin en insufflant du rock dans son metal (« Freak Show », « God and a Sun », « Damaged Young Thing »). Dans ses compositions, Julien Jolivet n'hésite pas à emmener les Bordelais dans de longues explorations musicales (« Epicurean Garden », « King Without a Sun »). Enregistré sous la houlette de David Thiers (Gorod), « Choose Your Lie » est un artisan du son de Seeds Of Mary. Il conserve aujourd'hui encore sa force, avec des morceaux d'une belle puissance, à commencer par le remarquable titre éponyme qui reste l'une de nos pièces favorites du répertoire des Seeds.
THE BLACKBIRD AND THE DYING SUN - 2017
Signé chez Klonosphère, Seeds of Mary sort « The Blackbird and the Dying Sun » en novembre 2017. Il s'agit incontestablement d'un marqueur dans la discographie du groupe. Il sonne l'heure d'une suite d'albums à l'esthétique musicale et visuelle remarquable. On la doit à Julien Jolivet. C'est aussi l'accession de la formation bordelaise à la maturité, avec des opus si cohérents qu'ils en deviennent des oeuvres complètes plutôt que des suites de chansons. L'univers est classieux (« Lord of the Flies ») mais « The Blackbird and the Dying Sun » est particulièrement sombre jusque dans ses instants les plus dynamiques (« Here Comes the Night »). Sophistiqué même dans ses titres accessibles (« Like a Dog », « Sovereign Mind », « Sense of Sacrifice »), « Blackbird » présente un gros travail sur les harmonies vocales.
Même s'il ne cessera de faire progresser sa palette sonore, l'ADN de Seeds Of Mary est gravé dans cet album puissant et sombre, empreint de préciosité et d'une classe certaine.
THE SUN SESSIONS - 2018
Un an après la sortie de son « Blackbird », Seeds Of Mary revient avec un EP quatre titres. Il se compose de « This is Where it Hurts » et de « A Place to Disappear », deux chansons destinées à figurer sur le précédent album mais qui n'avaient pas été retenues, ainsi que d'une cover de Nine Inch Nails (Wish) et d'une autre de Pink Floyd (Hey You).
Le groupe fera perdurer cette pierre angulaire qu'est « The Blackbird and the Dying Sun » en présentant notamment en 2021 une très belle version acoustique du titre « Back to the Woods ».
SERENDIPITY - 2020
En 2020, Seeds Of Mary fait un retour tonitruant avec un scream de Jérémy Dourneau en ouverture du morceau « The Atheist », première piste de l'album « Serendipity ».
S'il garde des touches dark et mélancoliques, l'album à pochette caméléon est cependant plus ouvert que le précédent long format.
Toujours grunge, le son des Girondins s'est nettement décollé de ses premières influences, se faisant plus direct (« Rewind Me », « Chameleonic », « Sanity is Statistical »), plus alternatif, cultivant sa singularité.
L'esthétique musicale et visuelle bat son plein, totalement maîtrisée par le groupe dont la personnalité se trouve confortée.
Les compositions sont déclinées avec finesse, et le travail des voix prend une raisonnance particulière (« Bleed Me Dry »).
La sensibilité du compositeur Julien Jolivet crève l'écran dans des pièces d'une grande beauté (« Reinventing You »). Celle-ci prend le pas sur l'aspect sombre du précédent opus.
Si « Choose Your Lie » était l'album de la révélation et « Blackbird » celui de la maturité, « Serendipity » est alors celui de la consécration. Remarquablement abouti et en place, il confirme la position de Seeds Of Mary parmi les formations les plus intéressantes et les plus solides de la scène rock metal française.
LOVE - 2024
Quatre ans se sont écoulés depuis « Serendipity ». Une période marquée par les départs d'Eliott Le Solleu (basse) en mars 2022 puis de Raph Gatuingt (guitare, chant) en février 2023, deux musiciens présents depuis le « Blackbird » (2017). C'est donc un nouveau line-up qui s'est construit autour de Julien Jolivet, Jérémy Dourneau et Aaron Sylvestre (batterie depuis 2015) pour « LOVE », le nouvel opus, avec les arrivées du bassiste Clément Leclercq et du guitariste et chanteur Tom Collet. (Photographie Julien Dupeyron)
Il nous avait prévenu, Aaron (à droite sur la photo) : malgré son titre altruiste, « LOVE » se voulait l'album le plus heavy de la formation bordelaise !
C'est bien le cas avec « New Anger », « Fire is Bright, Fire is Clean », « Nothing's Sacred » ou « Begin the End ».
Mais « LOVE » ne se contente pas d'accélérer le tempo ni d'appuyer sur les riffs. Certaines compositions prennent le familier des Seeds à revers, car de nouveaux sons percent la voute au dessus des musiciens pour laisser apparaître un autre ciel (« Parasite Paradise », « The Narcissist »). « LOVE » voit Julien Jolivet étendre imperceptiblement mais significativement son territoire sans pourtant détacher cette patte qui colle à la peau des Seeds.
A petites touches, à coups d'arrangements, de discrètes incursions et de nouvelles matières, Seeds Of Mary place ses coups. Comptons les points : il nous réjouit et nous impressionne, et c'est « Spiral Me Down », avec ses phases intenses à la Gojira, qui porte une estocade qui nous conquiert définitivement.
Si les compositions sont souvent plus accessibles, Julien Jolivet n'a rien perdu de son appétit créatif et ses tournures sont toujours aussi alambiquées et fortes d'arrangements remarquables (« Amor Fati », Nothing's Scared », « Begin the End»).
Côté voix, nous pouvions craindre les séquelles du départ de Raph, la paire Dourneau/Gatuingt ayant atteint une complémentarité qui nous rassurait. Le virage a cependant été bien négocié et le nouveau travail vocal fonctionne à plein. Jérémy Dourneau gère parfaitement une l'alternance des chants clair, murmuré et saturé et s'essaie même au hip hop (« Insomnia »).
« LOVE » s'inscrit naturellement dans la courbe ascendante de la discographie des Bordelais. L'intérêt des compositions rend l'écoute de ce nouvel album globalement captivante, même si Seeds Of Mary nous fait prendre les vessies pour des lanternes en nous vendant sa complexité pour une chose naturelle et fluide.
C'est brillant, et cette nouvelle livraison confirme que ce groupe est décidément l'un des plus sûrs et des plus excitants porte-étendards de la scène alternative française !
Caen, Nantes, Calais... SEEDS OF MARY est en tournée dans toute la France avec une release-party qui se tiendra le 19/10/2024 à Cenon et qui fera l'objet d'une captation live. Retrouvez toutes les dates ici : Seeds Of Mary
D-A-D, la rétrospective
Le 12/10/2024
« Speed Of Darkness » prouve que la longévité de D-A-D n'a en rien érodé son mordant.
Par Ahasverus
A l'occasion de la sortie de « Speed Of Darkness », le treizième album studio de D-A-D, nous vous proposons une rétrospective de la discographie du groupe danois.
Disneyland After Dark. C'est ainsi que se nomme D-A-D au début de sa carrière.
Et c'est ainsi que le présentera la piste introductive de son tout premier album. L'idée est de Stig Pedersen, le bassiste du groupe (qui joue sur une basse à deux cordes !), car en effet, qui sait ce qu'il peut arriver à Dsneyland quand les lumières se sont éteintes ?
Disneyland After Dark se forme au début des années 80 à Copenhague autour de Stig et de Jesper Binzer (chant, guitare), rejoint par son frère Jacob (guitare) en 1984. Peter Lundholm complète la formation à la batterie. Après un trois titres anecdotique en 1985, le quatuor sort son premier album en 1986.
Call of the Wild - 1986
C'est donc sous le nom de Disneyland After Dark que sort « Call Of The Wild ». C'est un onze pistes aux influences country évidentes, avec des clins d'oeil à Johnny Cash (« Riding With Sue »), parfois saupoudré d'influences pop telle la ligne de clavier à la Bronski Beat (« I Feel Love ») qu'on entend sur le morceau « Trucker ». Cet album dispensable fait plutôt l'effet d'une curiosité dans la discographie du groupe. La pochette voit apparaître la mascotte un crâne de bovin aux longues cornes, mascotte du groupe.
Draws A Circle - 1987
L'album suivant marque une évolution. Le groupe se cherche en explorant plusieurs pistes. Rock garage (« Isn't That Wild »), hard-rock (« Mighty Mighty High »), blues « I Won't Cut My Hair »), soft rock (« Black Crickets »), gospel (« There's A Ship »), rock à la Rolling Stones (« 10 Knots »), rythmiques à la AC/DC (« Ride My Train »), ballade (« I'd Rather Live Than Die »), rien ne nous est épargné ! Décousu, il contient même une reprise du « A Horse With No Name » du groupe America. « Draws a Circle » s'écoulera tout de même à trente mille copies ! La réédition CD accentuera le côté patchwork de l'album en le complétant par un titre country (« Up, Up Over the Mountain Top », qui figurait sur le premier EP) ainsi qu'avec une inclassable parodie crooner de chant de Noël (« Sad, Sad X-Mas ») initialement sortie en face B du single « It's After Dark », issu du précédent album.
No Fuel Left for the Pilgrims - 1989
Les choses sérieuses commencent en mars 1989 avec « No Fuel Left For The Pilgrims ». S'essayant au hard-rock, Disneyland After Dark a trouvé son style de prédilection. Devant le succès de l'album, le groupe est signé en septembre de la même année par Warner qui souhaite le diffuser à l'international. Pour éviter des problèmes de droits aux U.S.A., Disneyland After Dark change son nom en D:A:D. Musicalement, la nouvelle orientation convainc (« Girl Nation »). Avec un hard qui peut aller taquiner les Australiens sur leur terrain (« True Believer », « Overmuch »), le nouvel opus est porté par un single sur lequel la voix de Jesper Binzer brille de mille feux (« Sleeping My Day Away »). Les Danois investissent les charts internationaux, atteignant la vingt-cinquième place en Suède et la vingt-neuvième en Australie. « No Fuel Left For The Pilgrims » fait référence. C'est l'album qui vous sera systématiquement recommandé par les fans et dans les chroniques. Il est certifié double disque de platine au Danemark.
Riskin' It All - 1991
La filiation australienne de D-A-D se confirme avec ce quatrième album, à peine contrariée par de rares rock (« Down That Dusty 3'rd World Road », « Grow Or Pay ») et une ballade. « Riskin' It All » se classe d'ailleurs à la quatre-vingtième place des charts australiens. Il est particulièrement bien accueilli en Scandinavie et il remporte le titre d'album heavy rock de l'année aux Danish Music Awards.
Helpyourselfish - 1995
D-A-D ne surfe pas sur la vague : « Helpyourselfish » s'éloigne de ses bases pour des compositions plus complexes (« Soulbender », « Candid », « It'swhenit'swrongit'sright ») et un son plus moderne (« Reconstrucdead »). Avec ce virage heavy, ce cinquième long format atteint une place honorable en Finlande (14) et en Norvège (21), mais il ne rafle pas la mise à l'international comme son prédécesseur. Il n'est cependant pas dénué d'intérêt.
Simpatico - 1997
S'il commence avec un « Empty Heads » à la Aerosmith et enchaîne avec le dynamique morceau éponyme, « Simpatico » lève nettement le pied par rapport à l'album précédent. Cela ne l'empêchera pas de se classer à la vingt-sixième place des charts finlandais.
Everything Glows - 2000
L'album suivant consacre l'arrivée de à la batterie de Laust Sonne et confirme la tendance de D-A-D, qui opte pour un tempo de moyen calibre (« Something Good », « Sunstar », « Candy Bar », « I'm Not The Same », « As Common As »). Même si les Danois savent envoyer du riff (« The Road Below Me », « Evil Twin »), on est très loin d'un « Riskin' It All ». L'album se classe confortablement dans les charts scandinaves, trouvant même une cinquième place dans son pays natal. Il est le premier de la discographie qui voit le nom du groupe s'orthographier « D-A-D » au lieu de « D:A:D ».
Soft Dogs - 2002
Le huitième album de D-A-D accentue le parti pris d'« Everything Glows », parvenant à proposer des mélodies catchy (« Soft Dogs », « So What? », « Un Frappe Sur La Tête ») tandis que Jesper Binzer ajoute du groove à son chant (« What's The Matter », « It Changes Everything »). « Soft Dogs » est un bon opus, même s'il opte pour des nuances (« Golden Way », « Between You And Me », Blue All Over). Le public danois l'emmène à la première place de ses charts.
Scare Yourself - 2005
S'il démarre doucement, « Scare Yourself » plante des riffs hard-rock dans des morceaux nonchalants afin de muscler son jeu avec des titres comme « A Good Day (To Give It Up) », « Camping In Scandinavia » « Last Chance To Change » et « No Hero ». Bien accueilli en Scandinavie, il sera certifié disque de platine au Danemark.
Monster Philosophy - 2008
S'il reste rock, le dixième album de D-A-D se fait un poil plus accrocheur (« Nightmare In The Daytime », « Too Deep For Me », « Milk And Honey », « I Am The River », « If I Succeed »). La pochette de l'album est un montage de la statue du Penseur de Rodin, affublée du crâne de bovin habituellement fiché sous le logo du groupe. « Monster Philosophy » a atteint la première place des charts danois
DIC·NII·LAN·DAFT·ERD·ARK - 2011
Le onzième album de la formation de Copenhague marque son retour en force dans une musique heavy qui fonctionne parfaitement. « A New Age Moving In », « I Want What She's Got », « Wild Thing In The Woods », « The End » côtoient tout de même des titres plus pépères mais loin d'être déplaisants (« Fast On Wheels », « Breaking Them Heart By Heart »). Deuxième des charts danois, cet opus a obtenu une quatre-vingt-dix-septième place en Allemagne.
A Prayer for the Loud - 2019
Après une pause de huit ans qui aura vu Jesper Binzer enregistrer « Dying is easy », un premier album solo très proche du registre du groupe. « A Prayer for the Loud » remet les gaz avec un « Burning Star » ou un « No Doubt About It » que n'aurait pas dédaignés Aerosmith pour sa période « Permanent Vacation ». On peut aussi penser au hard australien (« Musical Chairs »). En tous cas D-A-D signe l'un de ses albums les plus heavy, même si le titre éponyme se la joue blues et si le quatuor se permet quelques respirations (« The Sky Is Made Of Blues », « A Drug for the Heart », « If the World Just »). La pochette de l'album poursuit l'effet du jeu de mot de la chanson-titre en clouant sa mascotte sur la croix.
Speed of Darkness - 2024
Pour son nouvel album, D-A-D envoie sa mascotte dans l'espace le 04/10/2024. L'album ne se déplace cependant pas à la vitesse de la lumière, privilégiant les titres rock (« Speed Of Darkness », « Head Over Heels », « Crazy Wings ») et les tempos moyens, ce qui n'empêche pas une grande efficacité (« Live By Fire »). Le son sait se faire plus hard (« God Prays To Man », « Keep That Mother Down », « Strange Terrain », « Waiting is the Way ») et « Speed of Darkness » est à ce titre pleinement représentatif de la discographie de ce groupe, capable d'alterner rock et hard-rock avec le même savoir-faire. D-A-D fait ce qu'il sait faire de mieux, avec un chant gorgé de groove, de belles mélodies, de bonnes guitares.
En presque quarante ans de parcours discographique, ce groupe d'une stabilité remarquable et à la personnalité singulière s'est taillé la part d'un lion et une place à part dans le monde du Metal, offrant des albums rock ou heavy différents dans la continuité, des galettes reconnues pour leur qualité incontestée depuis « No Fuel Left for the Pilgrims ». Sa livraison 2024, si elle n'est pas la meilleure de sa longue carrière, reste intéressante et prouve que sa longévité n'a en rien érodé le mordant de D-A-D.
Albums recommandés :
- No Fuel Left for the Pilgrims - 1989
- Riskin' It All - 1991
- Soft Dogs - 2002
- DIC·NII·LAN·DAFT·ERD·ARK - 2011
- A Prayer for the Loud - 2019
- Speed Of Darkness - 2024
ANTHONY GOMES - Retrospective
Le 29/09/2024
Par Ahasverus.
ANTHONY GOMES est un songwriter, guitariste et chanteur canadien. Il est né en 1970 à Toronto d'un père portugais et d'une mère franco-canadienne.
Il découvre la guitare à l'âge de quatorze ans. Il ne l'a plus lâchée depuis !
Photographie David Pbost
Spécialiste reconnu du blues, il est l'auteur du livre « The Black & White Of Blues: The Cultural and Racial Development of Electric Blues Music ». Il est aussi le fondateur de l'association à but non lucratif Music Is The Medicine Foundation, qui promeut les bienfaits de la musique dans le milieu médical et qui est notamment intervenue auprès d'enfants atteints de cancer, de jeunes adultes autistes, ou de personnes souffrant de stress post-traumatique.
Bluesman établi, Anthony Gomes Gomes s'est produit dans dix-sept pays et a fait les premières parties d'artistes tels que B.B. King, Buddy Guy, Robert Plant, Joe Bonamassa, Heart, Sammy Hagar, ou encore 38 Special.
Sa discographie suit une évolution logique, du blues pur de « Blues In Technicolor » vers la soul, le rythm & blues et le hard-rock. « J’ai une âme blues et un cœur rock’n’roll. J'aime faire des allers-retours entre les deux avec une approche moderne », explique-t-il.
Nous vous proposons de faire un tour dans sa discographie studio. Robert Johnson, Rory Gallagher, James Brown, Glenn Hugues, The Golden Gates Quartet, ou Whitesnake, font partie des nombreuses références qui nous sont venues à l'esprit en parcourant les albums du Canadien talentueux, de 1998 à 2022
Photographie : Stephen Jensen
BLUES IN TECHNICOLOR (1998)
Son premier album l'annonce : Anthony Gomes voit le blues en technicolor ! Si certains titres se nourrissent au plus profond des racines du blues américain (« Misery For Company », « Hard Year for the Blues », « Monday Kinda Tuesday »), d'autres, plus soul regorgent de groove, de rondeurs, de claps et de choeurs (« Love's Got The Power », « High Calorie Woman »). Les dialogues entre la voix légèrement rocailleuse d'Anthony Gomes et sa guitare ne sont pas sans rappeler le charme de Rory Gallagher (« Bad Luck Child », « Outta the Cathouse »).
« Blues In Technicolor » reste, près de trente ans après sa sortie, un album de blues particulièrement convaincant.
SWEET STRINGIN' SOUL (2000)
Plus léger, plus américain, « Sweet Stringin' Soul » voit des compositions gospel (« Higher », « When I Play The Blues ») s'inscrire aux côtés de blues traditionnels (« Trouble In Our Land », « We Were Made To Fall In Love », « Please Be Mine », « Wolf In The Henhouse ») avec un son parfois très roots, proche des débuts du jazz (« Hamhock Booty »).
UNITY (2002)
Sans abandonner le gospel (« Going Down Slow ») ni le blues (« Thrash Talkin' Jive », « Bad For You »), « Unity » fait l'effort sur sa base soul dont il renforce l'effet par des cuivres (« When The Walls Come Down »), tourné vers un son 60's rythm and blues (« Darkest Before The Dawn ») qui annonçait déjà le funk (« Upside (To the Downside) » ) avec des artistes tels qu'Otis Redding et James Brown (« Unity »).
Photographie David Probst
LONG WAY HOME (2006)
« Bring It », qui ouvre « Long Way Home », semble vouloir remettre l'église au milieu du village avec un titre particulièrement enlevé sur lequel la guitare prend le lead. « Without You » ou « Long Way Home » tiennent cependant à amener de la souplesse, délaissant les cuivres pour un fond d'orgue. L'album bascule ainsi dans les 70's, d'une ambiance l'autre, globalement plus dur que la discographie qui précède, optant pour un rock enjoué (« Mississipi Hurricane », « Tilt-A-Whirl ») qui frise les territoires hard-rock (« Hard Line To Ride »). Un groove à la Glenn Hugues insère brillamment des éléments soul dans certaines compositions rock (« Purple Whiskey Sack »), genre représentée par le titre « Soul Power ».
NEW SOUL COWBOYS (2009)
Après avoir occupé le terrain avec une compilation (« Primary Colours ») et un album live, Anthony Gomes électrise son propos avec l'album « New Soul Cowboys ». Le riff est préféré à la lead (« Painted Horse », « Rebel Highway », « Gamblin' Man », « Purple Whiskey Sack », « Chicken Bone Cross »), édifiant un big rock épais (« What It's All About ») à peine entrecoupé de quelques pauses qui n'en demeurent pas moins intéressantes et qui permettent au chanteur de montrer l'épaisseur de sa voix (« Somebody's Missing », « Carolina », « You're Amazing », « Losing You »), accrochant parfois le vibrato d'un Joey Tempest (Europe).
UP 2 ZERO (2012)
Comme l'indique sa première piste (« Back To The Start »), l'album « Up 2 Zero » revient aux sources du blues avec des titres comme « One Last Time » et « Room 414 », ses inspirations remontant jusqu'à Robert Johnson (« Last Bluesman Gone »). Ne vous attendez pourtant pas à un « Blues In Technicolor II » car le nouvel album ne dédaigne pas le rock à la Clapton (« Love Sweet Love ») ou à la Tom Waits (« Voodoo Moon »). L'album se termine par un titre en Français (« N'abandonne Jamais »).
Photographie David Probst
... BEFORE THE BEGINNING (2013)
Avec ses intro et outro gospel, « ... Before The Beginning » nous ramène aux années cinquante, avec un blues qui swingue (« Sinner's Song »). Les choeurs et les thèmes musicaux nous évoquent les Platters (« Lady Soul »), le Golden Gate Quartet (« Sinner's Song », « Old Ten Wheeler »), Screamin' Jay Hawkins (« Rescue Me ») ou les Andrew Sisters (« Let's Fall In Love ») sans autre anachronisme que le titre « Golden Wings ». Il est à découvrir si cette période vous est agréable
ELECTRIC FIELD HOLLER (2015)
Il était évident qu'avec un tel titre Anthony Gomes n'allait pas rester bloqué dans les 50's. Nous voici dans les 80's. Riffs et leads hard-rock parsèment la galette (« Turn It Up! ») et « Back Door Scratchin' » ou « Listen To The Universe » auraient presque des airs de Whitesnake, tandis que « Whiskey Train » nous rappelle que les racines du Canadien viennent bien du blues. L'album se termine joliment avec la ballade « It's the Way (You Make Me Feel) ».
PEACE, LOVE & LOUD GUITARS (2018)
Ressorti en 2024 dans une version remixée, « Peace, Love & Loud Guitars » se plaît à rêver du retour sur terre du roi du blues, B. B. King (« Come Down »), dont l'esprit vit encore à travers « Blues in the First Degree ».
Entre blues dynamique (« The Whiskey Made Me Do It ») et hard-rock à la Whitesnake (« Peace, Love & Loud Guitars », « Hard Road Easy »), la voix de Gomes s'est encore bonifiée, lorgnant désormais celle de Coverdale (« The Only Woman I've Ever Loved »). L'album propose des guitares ronflantes, soutenues par des tartines de choeurs et une section rythmique des plus sûres (« White Trash Princess »). La guitare n'hésite jamais à partir en lead pour relayer la voix (« Nasty Good » ). « Peace, Love & Loud Guitars » est un album tout en riffs, solide de piste en piste, auquel il ne manque pas même les ballades de circonstance (« You Are Amazing », « Take Me Back Home »). L'une des plus belles pièces de la discographie du Canadien.
CONTAINMENT BLUES (2020)
Avec ses riffs typiques des grands du blues, (« Make A Good Man (Wanna Be Bad) », « Stop Calling Women Hoes And Bitches », « Containment Blues ») et une voix qui prend de plus en plus d'épaisseur (« Hell And Half Of Georgia »), « Containment Blues » modernise de belle manière le propos d'Anthony Gomes, entré désormais dans l'ère moderne.
La guitare se fait moins bavarde, se faisant même voler la vedette par un harmonica (« No Kinda Love »). Alliant simplicité du rythme et délicatesse des arrangements (« Praying For Rain », « Tell Somebody », « The Greatest 4 Letter Word »), « Containment Blues » est une réussite franche qui balance des mélodies succulentes avec une efficacité remarquable (« Let Love Take Care Of Love »). La plus belle prise de la discographie du Canadien.
HIGH VOLTAGE BLUES (2022)
Le dernier album studio en date d'Anthony Gomes est une compilation qui propose trois nouveaux titres et onze classiques du répertoire du Canadien réenregistrés. Pour l'opération, Anthony a fait appel au bassiste Billy Sheehan (Mr Big) et au batteur Ray Luzier (Korn), ainsi qu'aux chanteuses Bekka Bramlett (qui a notamment travaillé avec Robert Plant et Buddy Guy) et Wendy Moten . Le choix des morceaux est très orienté hard-rock, et les lignes des guitares et de la basse d'un titre comme « Fur Covered Handcuffs » ne sont parfois pas si éloignées de ce que propose AC/DC.
Le blues n'est cependant pas délaissé, et la guitare a de la place pour s'exprimer (« Blues-A-Fied »). Le lifting prend bien (« Peace, Love & Loud Guitars ») et confère à l'ensemble une homogénéité de son qui donne l'impression d'avoir affaire à un album de compositions originales. On pourra opter pour cette compilation pour avoir un panorama confortable sur les derniers albums (2009-2020) d'Anthony Gomes.
OVERKILL (thrash metal), Scorched (14/04/2023)
Le 01/07/2023
Overkill n'a rien perdu de sa hargne, le vétéran alterne le heavy, le speed et le thrash metal en multipliant les déflagrations.
Par Ahasverus
OVERKILL 1.- La Story :
Overkill est originaire du New Jersey. Le premier qui dit « Comme Bon Jovi » se verra privé de newsletter Ahasverus pendant trois mois !
En 1980, Rat Skates et DD Verni, issus de la scène punk, sont désireux de monter un nouveau groupe. Ils passent une annonce pour trouver un guitariste et un chanteur. C'est ainsi qu'ils font la connaissance de Bobby Ellsworth, vocaliste au timbre haut et hargneux, dont le registre peut rappeler Rob Halford (Judas Priest) et Udo Dirkschneider (Accept).
Après avoir évolué un temps sous le nom de Virgin Killer, la nouvelle formation décide de s'appeler Overkill. Outre l'idée de puissance qu'il dégage, ce nom est un clin d'oeil au standard de la bande à Kilmister sorti un an plus tôt. Bobby Ellsworth explique d'ailleurs à Metal Overload : « Nous étions un groupe de covers quand nous avons commencé et Motörhead était dans notre set. Une des plus grandes raisons pour lesquelles nous avons choisi ce nom est parce que nous avons été reconnu via la chanson Overkill que nous avions jouée. »
Outre Motörhead, Overkill se fait les dents sur des reprises de la scène punk, mais aussi sur des morceaux de Judas Priest ou Riot avant de commencer à créer ses propres compositions. Une première démo diffusée à 1500 exemplaires (« The Power In Black ») sort en 1983 et permet au groupe de figurer sur la compilation Metal Massacre II aux côtés d'un autre débutant appelé lui aussi à devenir célèbre : Armored Saint.
Overkill sort un EP éponyme de quatre titres dans la foulée, mais il faut attendre 1985 pour voir arriver « Feel The Fire », son premier album, avec au chant Bobby Ellsworth, à la guitare Bobby Gustafson, à la basse D. D. Verni et à la batterie Rat Skates.
Si certains de ses titres sonnent heavy dans la veine d'un Judas Priest (« Raise The Dead »), d'autres compositions du calibre de « Rotten To The Core » ou « Second Son », font la différence et restent à ce jour des références remarquables du thrash metal.
L'album, qui rappelle les origines du groupe en affichant une cover du combo punk The Dead Boys, donne à Overkill l'opportunité de rejoindre la tournée américaine de Megadeth pour le « Peace Sells Tour », puis de tourner en Europe avec Anthrax.
Plutôt fidèle à son prédécesseur, « Taking Over », second long format d'Overkill, est livré en 1987 sur le label Atlantic Records. C'est cette fois en première partie du groupe Helloween que les Américains fouleront les scènes européennes. Ce « Keeper Of Th Seven Keys 1 Tour » passera par Paris, Besançon et Douai !
Un EP intitulé « !!!Fuck You!!! », avec une cover du groupe punk britannique Subhumans et des titres live, sort la même année.
« Under The Influence » (1988), troisième album des Américains, marque le départ du batteur/fondateur Rat Stakes, qui confie ses baguettes à Sid Falck. Il propose une introduction fracassante et presque bruitiste, des structures quasi avant-gardistes (« Ma Gone World ») mais l'album trouve rapidement son rythme. Il permet au groupe de lârguer une petite bombe heavy sur MTV : « Hello From the Gutter », troisième piste de l'album.
Le quatrième album, « The Years Of Decay », arrive un an plus tard. Un opus aux structures complexes, avec des morceaux volontiers supérieurs à huit minutes. Overkill place le titre « Elimination » sur MTV. Ce morceau monstrueux agrémentera régulièrement les setlists des concerts.
« Horrorscope », cinquième album des thashers américains, arrive en 1991. Bobby Gustafson quitte son poste. Overkill recrute deux guitaristes pour le remplacer : Merritt Gant (du groupe de thrash Faith or Fear) et Rob Cannavino (un technicien guitare de Gustafson). Durant la tournée suivante, c'est au tour du batteur Sid Falck de quitter le groupe. Tim Mallare, qui jouera sur le prochain opus, prend sa place. A ce jour, « Horrorscope » reste un très bon album de thrash.
« Horrorscope » comprend une reprise de « Frankenstein » en sixième piste. Sortie en 1973, cette pièce instrumentale est issue du répertoire du Edgar Winter Group. Edgar est le frère de Johnny Winter, le fameux guitariste albinos, avec lequel il a d'ailleurs joué. « Frankenstein » figure d'ailleurs en avant-dernière piste du « Live at Royal Albert Hall » de Johnny Winter.
En 1993 sort « I Hear Black ». Ce sixième album voit Overkill s'éloigner du thrash pour une musique stoner/doom faite de riffs plutôt sombres (le lancinant instrumental « Ghost Dance »). Bobby Ellsworth le reconnaissait à Radio Metal : « Ce qui s’est passé, au final, à ce moment précis est que j’écrivais mes parties avec trois compositeurs différents. Ces gars étaient plus jeunes et apportaient des morceaux plus modernes, inspirés par la côte ouest, surtout le nord-ouest des Etats-Unis et Seattle, ils étaient à fond dans Alice In Chains, les premiers Soundgarden, Temple Of The Dog, etc. Ecoute, certains de ces trucs sont super – ne te méprends pas – mais j’étais un thrasheur, je n’avais rien à foutre sur leur terrain de jeu. »
Un an plus tard, le septième album marque la reprise en main de la direction musicale par la paire Verni/Ellsworth qui remet le cap au thrash avec l'album : « W. F. O. ».
.L'instrumental « R. I. P. (Undone) », présent sur l'album « W. F. O. », est un tribute instrumental à Criss Oliva, guitariste de Savatage, décédé quelques mois avant la sortie de l'album.
Les guitaristes Rob Cannavino et Merrit Gant quittent Overkill. Ils sont remplacés sur « The Killing Kind » (1996), huitième album de la formation, par Sebastian Marino, co-fondateur d'Anvil, et par Joe Comeau, qui rejoindra Annihilator dans les années 2000. L'opus fait la part belle au heavy/thrash sans toutefois renoncer totalement au doom (« Burn You Down - To Ashes », « The Cleansing »). Il aborde des horizons qui peuvent surprendre les fans (« The Morning After / Private Bleeding »).
A la fin de l'année 1996, Overkill réunit les EP « Overkill » (1985) et « !!!Fuck You!!! », agrémentés de quelques live et d'une cover de Black Sabbath, sur un douze pistes intitulé « !!!Fuck You!!! and Then Some ».
Il sort l'année suivante, 1997, son neuvième album : « From the Underground and Below ». Le heavy qu'il contient est très éloigné des débuts (la ballade « Promises »), même si des morceaux comme « F. U. C. T. » ou « Little Bit O' Murder » tentent de donner le change.
« Necroshine » voit Overkill inviter Mary Ellsworth, la soeur de Bobby, à chanter sur deux morceaux. Une cover des Sex Pistols (« No Feelings ») agrémente l'édition japonaise de l'album. Elle sera reprise sur l'album suivant.
Sebastian Marino (guitare) est remplacé par Dave Linsk (Anger On Anger). Avec ce nouveau line-up, toujours en 1999, Overkill signe « Coverkill », qui regroupe douze reprises allant de Jethro Tull à Dead Boys, en passant par Manowar et Kiss.
Toujours très prolifique, Overkill revient dès 2000 avec son onzième album, « Bloodletting ». Malgré quelques arpèges, il marque un retour au thrash metal furieusement agressif. (« My Name Is Pain ») Comeau ayant quitté le groupe, c'est un quatuor qui signe cet opus. « Bloodletting » est suivi par l'album live « Wrecking Everything » en 2002. Le guitariste Derek Tailer vient renforcer le groupe à la guitare rythmique. Il sera désormais présent sur les albums studio.
Comme Iron Maiden a Eddie, Overkill a sa mascotte. Elle se nomme Chaly, et c'est une chauve-souris à tête de mort, avec des cornes, et capable de faire sortir des rayons laser de ses yeux.
La mascotte surgit pour la première fois en 1988, sur l'album « Under The Influence ». Elle reviendra régulièrement sur les artworks, mise en situation. Les cornes en moins, le groupe Avenged Sevenfold utilise une mascotte à l'apparence très proche de Chaly : Deathbat.
« Killbox 13 » (2003) et « ReliXIV » (2005) maintiennent la recette heavy thrash d'Overkill, de même qu' « Immortalis » (2007), fidèle au thrash metal nerveux, cependant que le batteur Tim Mallare laisse sa place à Ron Lipnicki et que Ranndy Blythe (Lamb Of God) est sollicité pour un featuring sur le morceau « Skull And Bones ».
« Ironbound » (2010) est suivi par le très dynamique « The Electric Age », percutant et efficace tout au long de ses cinquante minutes. « White Devil Armory » (2014) a la lourde charge de lui succéder. Il s'en sort plus qu'honorablement puisqu'il sera l'album le mieux classé de la carrière du groupe.
Après avoir fait patienter les fans avec le coffret « Historikill: 1995–2007 », Overkill revient en 2017 avec « The Griding Wheel ». Bobby Ellsworth expliquait à HARD FORCE : « Ce qui me plait vraiment sur The Grinding Wheel est qu’il est d’une grande diversité. Il y a de la New Wave of British Heavy Metal, du metal classique, de l’énergie thrash, du rock 'n' roll, du groove, du punk… »
Après cet opus, le batteur Ron Lipnicki quitte le groupe, cédant sa place à Jason Bittner (Shadow Falls) pour l'album « The Wings Of War » (2019), qui sait se faire complexe (« Heads Of A Pin »).
La pandémie qui frappe la planète repoussera à 2023 la sortie de l'album suivant.
OVERKILL 2.- Le nouvel album : « Scorched »
Le fait de sortir en même temps que « 72 Seasons » de Metallica aura peut-être éclipsé à vos yeux le nouvel Overkill ? Il est grand temps de vous rattraper ! Et « Scorched », qui donne son titre à l'album, est une p*** d'entrée en matière qui va remettre vos pendules à l'heure !
Pour l'artwork, Overkill retrouve Travis Smith qui signait déjà « The Wings Of War ». Bobby Ellsworth expliquait à Radio Metal : « Nous avons suggéré à Travis Smith l’idée de l’ouroboros, le serpent circulaire qui mange sa propre queue, je crois que ça vient de la mythologie grecque. Il a commencé à utiliser notre chauve-souris à la place du serpent et ça a continuellement évolué. »
Bobby Ellsworth éructe comme un démon. Il enchaîne sur un morceau de speed metal à la Accept («Goin' Home ») et ne faiblit pas en suivant (« The Surgeon »). « Wicked Place » est groovy et peut rappeler sur le pont un Black Sabbath en mode thrash.
« Won't Be Comin Back » rappelle Judas Priest. « Know Her Name » tire plus vers le timbre porcin de Dirkschneider. « Harder They Fall » met le pied au plancher avec des rythmiques d'une rapidité extrême. « Bag o' Bones » fait cingler les cordes et clôt l'album en mode groovy.
Fidèle à lui-même, Overkill alterne le heavy, le speed et le thrash metal en multipliant les déflagrations. L'inusable formation américaine n'a rien perdu de sa hargne ni de sa puissance. Elle garde sous le pied largement de quoi vous faire headbanguer et réussit à nouveau un excellent album heavy-thrash qui ne vous posera pas question. Plongez dans cette galette sans hésiter et sans risque d'hydrocution : elle est à la hauteur de la carrière de cet énorme groupe.
SIRENIA (métal symphonique), 1977 (26/05/2023)
Le 27/06/2023
Sirenia a inscrit l'évolution dans son ADN, une évolution facilitée par le chant protéiforme d'Emmanuelle Zoldan, par l'inspiration sans fin de Morten Veland, par l'écrin d'arabesques que le virtuose Nils Courbaron est capable de tisser avec sa guitare et par la puissance et la rapidité du jeu toujours fluide de Michael Brush.
Par Ahasverus
SIRENIA - 1.- La Story :
Morten Veland est un musicien norvégien. Il est, à la fin des années 90, l'un des fondateurs du groupe Tristania, qu'il quitte en 2000, après trois albums et de sérieuses divergences musicales.
Il monte alors Sirenia, projet dont il sera seul maître, compositeur principal, mais aussi chanteur multi-instrumentiste.
Pour son premier album, « At Sixes And Sevens », Sirenia s'appuie sur le guitariste/chanteur Kristian Gundersen (Elusive), la chanteuse Fabienne Gondamin, et sur des membres de Tristania (le guitariste Jan Kenneth Barkved et le violoniste Pete Johansen). Volontiers agressif, « At Sixes And Sevens » empruntera à l'univers black et gothique façon Cradle of Filth. Le growl, le chant lyrique et les choeurs (quatre choristes) se côtoient, avec des phases opératiques à la Thérion. L'album est produit au Sound Suite Studio de Marseille, pour un rendu un poil trop rustique pour sa catégorie. Il sort cependant chez le géant autrichien Napalm Records, auquel Veland est alors lié pour deux albums.
La géométrie variable autour du fondateur s'affiche dès « An Elixir For Existence », ce qui n'empêche pas ce nouvel album de rester dans la même veine que son prédécesseur. La Française Fabienne Gondamin, étant incapable d'honorer la tournée « At Sixes And Sevens » Veland est contraint de la remplacer sans délai par la Norvégienne Henriette Bordvik. Du reste du line-up, il ne garde que le guitariste Kristian Gundersen, confiant la batterie Jonathan Perez (Trails of Tears) et invitant Anne Verdot et son violon. Morten Veland assure lui-même la majorité des parties instrumentales qu'il agrémente de cinq choristes. Deux mois plus tard, Sirenia propose l'EP cinq titres « Sirenian Shores », qui alterne des inédits, un remix et un acoustique revisitant son répertoire, ainsi qu'une reprise de la chanson de Leonard Cohen « First We Take Manhattan ».
Dégagé de ses obligations envers Napalm Records, Sirenia rejoint le label allemand Nuclear Blast pour un troisième album, « Nine Destinies and a Downfall » (2007). Le line-up est totalement renouvelé autour de Morten Veland, les musiciens ayant préféré se recentrer sur leurs différents projets. Morten recrute la chanteuse danoise Monika Pedersen (Sinfonia). Celle-ci fait une proposition moins lyrique que ses prédécesseurs et ouvre ainsi une nouvelle voie pour Sirenia : le chant féminin prend le lead pour la première fois, toujours supporté par des choeurs très étoffés. Le son de l'album est cette fois travaillé dans différents studios, le Marseillais Sound Suite, toujours, mais également deux studios norvégiens. L'Américain Anthony Clarkson (Queensryche, In This Moment) réalise l'artwork de cet opus moins stéréotypé qui se détache des débuts discographiques par sa variété.
En suivant, « Nine Destinies and a Downfall » est bien accueilli, ce qui n'empêche pas la malédiction du line-up de se répéter : Monika Pedersen ne se retrouve pas dans l'univers de Sirenia. Elle annonce sa décision de voguer vers d'autre projets. L'Espagnole Pilar Gimenez Garcia, alias Ailyn, qui s'est illustrée dans la version espagnole de The X Factor, lui succède pour l'album « The 13th Floor » (2009). Morten assure à nouveau la majeure partie des instruments présents sur l'album, tandis que le violon est tenu par la française Stephanie Valentine. « The 13th Floor » suit la voie de « Nine Destinies and a Downfall » sans retrouver le même brio.
En 2010, Morten Veland ouvre Mortemia, un projet parallèle sous lequel sort l'album « Misere Mortem » , avec notamment Emmanuelle Zoldan aux choeurs. Il propose ensuite les EP « The Pandemic Pandemonium Sessions » et « The Covid Aftermath Sessions », prétextes à collaborer avec différentes chanteuses du monde du metal, telles que Melissa Bonny (Ad Infinitum), Liv Kristine (Leaves' Eyes), , Ambre Vourvahis (Xandria) ou ou encore Heidi Parviainen (Amberian Dawn), que Veland retrouvera au Rock N'Eat de Lyon le 14/09/2023 puisqu'Amberian Dawn (Suède), Dark Sarah (Finlande) et Rexoria (Suède) accompagnent Sirenia sur le Symphonic Metal Nights Tour. C''est la seule date française que nous avons recensée sur cette tournée européenne.
Mortemia mettait en ligne voici deux semaines le clip « Antidote », avec Fabienne Emi, la chanteuse de la formation suisse Eluveitie.
Le cinquième album de Sirenia, « The Enigma Of Life » (2011), voit pour la première fois une chanteuse (Ailyn) opérer sur deux albums consécutifs. Un titre est même proposé en langue espagnole ! De ses débuts, Sirenia conserve les choeurs à la Therion, tandis que la prédominance de la voix féminine dans le leadership vocal est désormais acquise et que les éléments black/death des deux premiers albums font partie du passé. Malgré tout, « The Enigma Of Life » nous semble marquer le pas.
En 2013 Sirenia signe « Perils of the Deep Blue ». Cette fois le groupe offre un titre en langue norvégienne. Veland a décidé de briser la routine des derniers albums, il ose une composition de plus de douze minutes. Le ton d'ensemble est plus explosif, le son du Norvégien Endre Kirkesola (mixage et mastering) est puissant, et les choeurs et les riffs plus présents. Sirenia entre pour la première fois dans les charts américains. Le morceau d'ouverture de l'album, « Ducere Me In Lucem », apparaît même sur la bande originale du film d'épouvante « Abandoned Dead ».
Le septième opus du groupe, « The Seventh Life Path » (2015), marque le retour de Sirenia dans l'écurie Napalm Records. Ailyn détient désormais le record de longévité en tant que vocaliste, avec quatre albums consécutifs. A son habitude, Morten Veland prend tous les instruments à son compte. Joakim Naess intervient en voix claire masculine sur le titre « Elixir » tandis qu'un choeur à cinq voix donne une épaisseur symphonique aux morceaux.
2016 Patatras ! De choriste, Emmanuelle Zoldan passe frontwoman pour l'album « Dim Days of Dolor », tandis qu'Ailyn est invitée à se diriger vers la sortie. Zoldan n'est pas une inconnue pour Sirenia. La Française a pris pension dans les choeurs du groupe de longue date, et elle assurait déjà le chant lead sur la cover de Leonard Cohen de l'EP « Sirenian Shores ». En plus de son chant lyrique, Emmanuelle Zoldan possède une voix claire très polyvalente, qui n'est pas sans rappeler parfois celle de Madonna, et son apport au nouveau son de Sirenia est significatif.
« Arcane Astral Aeons » arrive en 2019. Pour la première fois Sirenia fait appel au crowdfunding. Son titre d'ouverture est une alternance de chant lyrique, cette fois-ci omniprésent, et saturé, dans un rendu qui n'est pas sans rappeler le travail de Turunen et Hietala dans Nightwish. Le talent lyrique d'Emmanuelle Zoldan, qui signe deux morceaux en Français, éclate. Contrairement aux albums précédents, Morten Veland a laissé de la place aux guitaristes Niels Courbaron et Jan Erik Soltvedt qui agrémentent l'album de leur soli. Jacob Hansen (U.D.O., Epica) assure le mixage d'un album de métal symphonique teinté de pop (« Nos Heures Sombres »), aux qualités de songwriting évidentes et au casting de plus en plus affiné.
Produit en totalité par Morten Veland, « Riddles, Ruins & Revelations » (2020) est le dixième album du groupe. Il se veut « moderne et nouveau », et il se fait heavy et dissonant tout en restant mélodique, intégrant des éléments presque dance (« Towards And Early Grave», « Into Infinity »), enfonçant le clou de la synthpop avec une reprise du tube de Desireless « Voyage, Voyage » (une idée de Morten) assez fidèle à l'originale malgré sa dimension métallisée. Les soli des guitares virevoltent, Emmanuelle Zoldan use aussi bien de sa voix claire que de son chant lyrique. Le batteur britannique Michael Brush (Magic Kingdom) complète une formation qui semble avoir trouvé sa nouvelle formule idéale.
SIRENIA - 2.- Le nouvel album : « 1977 »
Nous en arrivons naturellement à 2023, avec « 1977 », sorti chez Napalm Records le .26/05/2023.
Comme ne le laisse pas supposer la macabre pochette de ce onzième album, 1977 est l'année de naissance de Morten Veland.
Veland/Zoldan/Courbaron/Brush restent la base d'une formation désormais française pour moitié.
Sirenia par Cecile Delopio, qui a signé les photographies du groupe visibles dans le livret du nouvel album. Cette touche-à-tout de type couteau suisse a également dirigé le clip « Deadlight ». Outre ses talents visuels, Cécile est une magnifique voix lyrique. Elle est la chanteuse du groupe de métal symphonique Remember The Light et elle a sorti en 2022 son premier album solo, intitulé « Tuolla », sur lequel Nils Courbaron fait un featuring.
Pour la première fois dans l'histoire de Sirenia, l'album a été mixé et masterisé au Vamacara Studio. L'ambiance est à la pop. « Nous voulons que chaque album ait son propre son, sa propre identité, en essayant d’apporter quelque chose de frais à chaque fois », confie Veland à Long Live Metal. Sirenia a en effet inscrit l'évolution dans son ADN, une évolution facilitée par l'inspiration sans fin du barreur Morten Veland, par l'écrin d'arabesques que Nils Courbaron tisse mieux que quiconque à la guitare, par la puissance et la rapidité du jeu toujours fluide de Michael Brush, enfin par le chant protéiforme, aussi remarquable en voix claire qu'en lyrique, d'Emmanuelle Zoldan, parfois soutenue par une belle voix masculine (« Fading To The Deepest Black »).
Cette complémentarité de talents au sein de la plus française des formations norvégiennes aboutit à une alchimie qui permet à un album très technique de paraître volontairement abordable. Opus de métal symphonique avant tout, il lorgne en toute conscience vers l'insouciance de la new wave qui marquait les années 80 (les claviers de « The Setting Darkness » peuvent rappeler le son d'Alphaville). Ceci ne devrait pas déstabiliser la vieille garde des fans de Sirenia, habituée aux envies d'exploration du pacha. Fédérateur, « 1977 » pourrait plutôt rallier un nouveau public attiré par sa musicalité et sa grande polyvalence. Cet écart n'empêchera pas non plus Sirenia de continuer à s'imposer parmi les grands du genre sympho, en leader plutôt qu'en suiveur. C'est qu'à l'instant « T » il bénéficie d'un line-up qu'on voudrait pérenniser tant la formule est homogène, tant ces musiciens sont ceux qui conviennent pour relever les challenges de leur leader, et tant le son de Sirenia, quelle que soit l'ouverture musicale, devient reconnaissable, notamment par le style de son guitariste virtuose.
« 1977 » est un album qui s'attaque au champ des possibles et qu'on recommande bien au-delà du cercle des amateurs de métal symphonique.
Morten Veland a choisi à nouveau de conclure « 1977 » par une cover, jetant cette fois son dévolu sur le tube « Twist In My Sobriety » signé par Tanita Tikaram en 1988.
WINGER (hard mélodique), Seven (05/05/2023)
Le 25/06/2023
Nous n'hésiterons pas à placer « Seven » parmi les grandes sorties hard mélodique de l'année. Les amateurs le ponceront jusqu'à l'usure.
Par Ahasverus
WINGER 1.- La Story :
Winger naît à New York dans la seconde moitié des années 80. Il est formé par des musiciens déjà très expérimentés : Kip Winger (chant/basse) et Paul Taylor (clavier) sortent des rangs du Alice Cooper Band (période « Constrictor » / « Raise Your Fist And Yell ») ; Red Beach (guitare) a joué pour les Bee Gees et Twisted Sister (« Love Is For Sucker ») ; Rod Morgenstein (batterie) a fait partie du groupe de rock progressif Dixie Dregs durant plusieurs années.
Le quatuor sort un premier album éponyme en 1988. Il est produit par Beau Hill (Alice Cooper, Ratt). Winger se fend d'une reprise du « Purple Haze » de Hendrix sur lequel le guitariste Dweezil Zappa pose un solo. L'album est porté par des morceaux tels que « Seventeen » et « Madalaine » . Son style est très proche de Warrant, et dans une moindre mesure de Skid Row ou Mr Big. Le son et le look sont caractéristiques de la période Hair Metal. L'opus connaît un succès immédiat.
En 1990 le même line-up bat le fer tant qu'il est chaud. Beau Hill reste aux manettes. Ce second opus reste dans la trace de son prédécesseur, sans parvenir toutefois à se faire aussi accrocheur malgré qu'il soit plus moderne et plus original. Un trombone et une trompette font leur apparition sur le morceau « Rainbow In The Rose ».
« Pull » (1993), l'album suivant, est l'oeuvre d'un trio guitare/basse/batterie. Paul Taylor a quitté la formation. Mais la vague grunge a provoqué un raz-de-marée qui sera fatal à de nombreux groupes de heavy 80's. Dans le clip officiel de Metallica « Nothing Else Matter », l'inélégant Lars Ulrich joue aux fléchettes sur un poster de Kip Winger (02:56) et la formation new-yorkaise devient l'un des souffre-douleurs de la série d'animation Beavis et Butt-Head. Winger passe dans le camp des has-been. Mis en valeur par la production de Mike Shipley (Def Leppard, Scorpions), le chant de Kip est pourtant à son meilleur et les compositions signées Kip Winger/Reb Beach sonnent modernes et percutantes, à l'instar de l'excellent « Down Incognito ».
Victime du désamour, Winger se sépare. Pour mieux se retrouver ? Une première fois en 2001 pour un best-of. Mais la véritable reformation Winger/Beach/Morgenstein intervient en 2006 avec « IV », un album aussi sombre que sa pochette signée Ethan Van Sciver, dessinateur de comics (Flash, New X-Men).
A cette occasion, le guitariste John Roth (qui avait rejoint la tournée Winger de 1990 et qu'on voit sur la vidéo de « Down Incognito ») ainsi que Cenk Eroglu (clavier) complètent le line-up. Kip Winger assure la production.
Il faut attendre 2009 et « Karma » pour retrouver le même line-up avec un son plus heavy et un album aux premières pistes très rentre-dedans. Winger reprend du poil de la bête avec des compositions plus saignantes et séduisantes que sur le précédent opus.
« Better Days Comin' » (2014), le sixième album, se démarque avec une approche originale et mélodique et ne laisse aucun doute sur le fait que Winger est de retour aux affaires avec des titres chaleureux, groovy (« Better Days Comin' ») et catchy, qui savent se montrer aussi agressifs (« Rat race ») que progressifs (« Tin Soldier »).
WINGER 2.- Le nouvel album :
Il faudra pourtant attendre neuf ans avant la sortie d'un septième album. C'est chose faite le 05/05/2023. Il s'intitule sobrement :
« SEVEN »
Pour l'occasion, Paul Taylor ramène son clavier, et le groupe fait appel à Ted « Hotel California » Jensen pour le mastering.
Pour amorcer, Winger sollicite le hit maker (« I Was Made For Lovin' You » de Kiss, « Livin' On A Prayer » de Bon Jovi, « Poison » d'Alice Cooper, et même « Livin' La Vida Loca » de Ricky Martin !) Desmond Child, qui n'a rien perdu de son sens mélodique et qui signe avec Kip la piste d'ouverture : « Proud Desperado ».
Ceci posé, la suite des compositions est essentiellement le fait de la paire Winger/Beach.
Elle sait se montrer à la hauteur (« Resurrect Me ») et enchaîner des morceaux qui mettent en évidence le groove dans la voix de Kip (« Voodoo Fire »).
La réussite dans le genre est totale, Winger construit un album de hard mélodique qui met le feu de bout en bout. Sexy en diable, il vous déboite la hanche avant de vous entraîner dans des power ballades à faire baver les crooners (« Broken Glass »), à la manière d'un Ronnie Atkins, tandis que la guitare retrouve la talk-box chère aux 80's (« It's Okay » et son refrain mélodique à tomber par terre), ou se fend de riffs bien heavy (« Stick The Kife In And Twist ») sans se départir d'une musicalité présente tout au long de l'album.
Kip Kip Hooray ! Nous n'hésiterons pas à placer « Seven » parmi les grandes sorties hard mélodique de l'année. C'est incontestablement un album de choix dans la discographie de Winger. Les amateurs le ponceront jusqu'à l'usure.
Vous aimez les collectors ? Notez que l'édition japonaise de « Seven » se réserve en bonus une version acoustique de « Proud Desperado» avec violon, violoncelle, percussions et choeurs d'enfants.
Les dossiers d'Ahasverus : La story CARCARIASS
Le 12/03/2023
Carcariass a su évoluer, s'éloigner de ses racines sans s'en détacher, rendre « Afterworld » accessible à un public plus large sans se renier.
Les débuts :
C'est en 1994 que Carcariass naît à Besançon. Il compte dans ses rangs Pascal Lanquetin et Bertrand Walter (guitares), Raphaël Couturier (chant, basse) et Bebert (batterie).
Le groupe emprunte son nom au grand requin blanc : carcharodon carcharias.
Carcariass sort sa première démo cinq titres (« Ancestral War ») en 1996 et son premier album studio un an plus tard. Il s'appelle « Hell On Earth ». La quatrième piste de cet opus porte le nom du groupe. L'album, où la technique s'impose déjà, fonctionne encore bien aujourd'hui.
En 1998 Carcariass revient avec « Sideral Torment ». La guitare se fait plus mélodique et l'album se permet un instrumental (« Void Attraction »).
La reconnaissance :
2002 marque un net palier pour Carcariass. Le son du troisième album, « Killing Process », a été confié à Stéphane Buriez (Loudblast).
« Killing Process » est introduit par des arpèges sublimes, il est beaucoup plus élaboré que ses prédécesseurs et l'artwork est d'un meilleur goût. Le groupe n'hésite pas à placer quatre instrumentaux. Parallèlement, Carcariass s'impose sur scène aux côtés de grands noms en devenir, tels que Benighted ou Supuration. A l'international, il aura l'occasion de côtoyer Impaled Nazarène et Cradle Of Filth.
Il faut attendre 2009 pour entendre un nouvel album, et c'est à nouveau à Stéphane Buriez que Carcariass fait appel pour le son de ce « E-Xtinction ». Les guitares restent virtuoses (« In Cold Blood ») et s'il ne vous cueille pas d'entrée comme « Killing Process », « E-Xtinction » reste très agréable.
2012. Le label du groupe, Great Dane Records, présente une compilation des deux premiers albums, « Hell On Earth » et « Sideral Torment », remasterisés et réunis sous le nom de « Hell and Torment ». Alexandra V. Bach (Adagio, Tarja, Kamelot) donne à ce bain de jouvence un artwork digne de ce nom.
Bien qu'il honore quelques prestations scéniques (un Hellfest sur la scène Altar en 2017), et si l'on excepte une réédition en 2016 de l'album « Killing Process » agrémentée de deux titres-bonus avec des invités ainsi que d'une version remasterisée du morceau « Sideral Torment », il faudra attendre 2019 et « Planet Chaos » pour découvrir le nouveau visage de Carcariass.
La mutation :
Le Suisse Jérôme Thomas (Science Of Disorder) rejoint le groupe et ses propositions au chant ouvrent de nouveaux horizons à un album qui fait la part belle aux instrumentaux (six !) et qui intègre un synthétiseur pour la première fois dans l'histoire du groupe.
Les textes de « Planet Chaos » sont globalement futuristes, cependant que « Letter from the Trenches » s'inspire de courriers écrits par des Poilus à leurs familles.
Le death de Carcariass est toujours brillamment progressif et accessible (« Battleground »). Pour le son, Carcariass a fait appel à Drop (Samaël) et à Jens Bogren (Sepultura, Arch Enemy). « Planet Chaos » reçoit un chaleureux accueil critique et marque une évolution notable quant au territoire musical de la formation. Le groupe définit son périmètre entre trois piliers : Iron Maiden, Death et Coroner. Interrogé par Metal Eyes quant au style pratiqué par le groupe, Raphaël Couturier (basse) botte en touche : « Avant on se définissait comme un groupe de death metal, maintenant, est-ce qu’on en fait encore ou pas ? On s’en fout, on fait la musique qui nous plait. »
2023 marque le retour aux affaires de Carcariass qui sort le 03 mars son cinquième album, « Afterworld ».
Jérôme Thomas est à nouveau au chant et le groupe a fait appel à la même équipe de production (Drop/Bogren). Pour autant le style de Carcariass a encore évolué, s'imposant au-delà des genres. Les mélodies death et heavy sont magnifiques et le chant de Jérôme Thomas donne au groupe un ton particulier qui peut évoquer parfois SUP ou Paradise Lost. Les instrumentaux trouvent toujours leur place. Carcariass a su s'éloigner de ses racines sans s'en détacher, rendre « Afterworld » accessible à un public plus large sans se renier.
Carcariass fait fi des genres et affine le sien propre d'album en album. « Afterworld », le dernier en date, compte parmi les meilleurs de sa discographie et il trouvera, on en prend le pari, sa place dans les Top10 de fin d'année dans les rédactions des webzines de Metal.
NIGHTMARE : La Story
Le 16/02/2023
Les mouvements de line-up sont dans l'histoire de Nightmare comme la sève dans un arbre. Ils ont favorisé son évolution et lui ont permis de rester au sommet.
1979/1987 : des fondations au split
1979, Grenoble. Étienne Stauffert (chant), Hervé Mosca et Pierre-Louis Longequeue (guitares), Yves Campion (basse) ainsi que Loic Ribaud (batterie) créent le groupe NIGHTMARE. L'année est propice ! Le hard-rock est à son âge d'or. La New Wave Of British Heavy Metal est en route. « L'Elite » (Trust) squatte les radios dont le fonctionnement ne sera débridé qu'avec l'avènement des Socialistes. « La Bombe Humaine » de Téléphone fait tout exploser sur son passage. Nightmare est né sous les meilleurs auspices.
1984. Le groupe s'est rodé pendant cinq ans. Il sort « Waiting for the Twilight », son premier album. Nightmare n'a pas à en rougir : malgré ses quarante ans et sa production datée, ce douze titres (dont quatre sont en fait des adaptations françaises de certaines des huit premières pistes) tient la route rythmiquement. La lead fonctionne bien et Christophe Houpert qui assure désormais le chant, fait le taf. « Waiting for the Twilight » franchira d'ailleurs les frontières notamment via Virgin Records. Il reste abordable et se trouve dans le haut du panier des productions de l'époque (Sortilège, High Power, Satan Jokers). Notez que le batteur, Jo Amore, va marquer durablement l'histoire du groupe.
1985. L'histoire ne dit pas pourquoi Christophe Houpert cède son micro à Jean-Marie Boix pour l'album « Power of the Universe ». Le rendu est carré, toujours agréable mais plus sage que son prédécesseur. Jean-Marie Boix doit quitter le groupe pour raisons de santé. Nightmare connaît également des difficultés avec son label, cherche une issue, recrute un chanteur britannique (l'ex-Praying Mantis Tom Jackson ) mais la mayonnaise ne prend pas. Le groupe raccroche les guitares en 1987.
1999/2003 : un retour réussi
1999. Nightmare fait son retour avec un line-up qui va connaître une relative stabilité, au moins pour le trio Campion/Amore/Amore. C'est que Jo, batteur de la mouture précédente, s'est posté au micro, cédant la batterie à son jeune frère David. Yves Campion, garde la basse. Nicolas De Dominicis et Jean Stripolli s'occupent des guitares. Stéphane Rabilloud tient les claviers.
La formation enregistre « Astral Deliverance », un EP dédié à Jean-Marie Boix décédé quelques mois plus tôt, ainsi qu'un double album live. Nightmare joue au Wacken et signe chez le géant autrichien Napalm Records. On fait appel à Terje Refnes (Theatre of Tragedy, Enslaved) pour produire le futuriste « Cosmovision » un album de power metal aux accents symphoniques relevés par des choeurs remarquables.
Nightmare ne capitalise pas sur son passé et propose un album puissant dans la forme comme dans le fond, tandis que Jo Amore se distingue par un chant dans la tradition Dio/Dickinson. Bien que toujours agité par quelques mouvements de line-up , la formation renoue avec le succès, enchaîne les belles dates qui la conduiront aux USA où elle partagera les planches avec Manowar et Saxon !
2003/2015 : L'Essor
2003. Avec « Silent Room », Nightmare propose un concept-album autour de l'addiction aux jeux vidéo. Alex Hilbert a remplacé Jean Stripolli à la guitare, Steph Rabilloud est parti. La production se fait plus sèche, l'album plus sombre que son prédécesseur.
Nightmare met fin à sa collaboration avec Napalm Records et c'est le label suédois Regain Records qui sort l'album suivant « The Dominion Gate » (2005). Il est sobre, assez dark, produit à nouveau par Terje Refnes. Il donne l'opportunité à Nightmare de tourner en Europe avec After Forever.
Sur cette période, on note une date à Tel Aviv, un premier Hellfest (dont la première édition se tient en 2006), tandis que la valse du line-up continue avec le départ des deux guitaristes remplacés par Franck Milleliri et Jean-Christophe Lefevre.
« Genetic Disorder », sixième album des Grenoblois, voit le jour en 2006, sous la houlette des Suédois Henrik Udd et Fredrik Nordström (Dream Evil). Le ton est beaucoup plus percutant, proche d'un Iron Maiden.
En 2009, Nightmare entre chez AFM Records (Doro, UDO) et reste dans une veine particulièrement heavy et moderne.
L'album « Insurrection » peut rappeler parfois le Judas Priest de « Painkiller » par sa vivacité proche du Speed/Thrash Metal.
C'est l'album que nous vous recommandons pour découvrir la période Amore. Il semble une bonne charnière entre le Nightmare des années précédentes et celui qui surviendra à compter de 2016.
Le groupe est au sommet de son art, il poursuit les grosses tournées, du Wacken à l'Amérique du Sud.
« The Burden Of Gods » prend la suite en 2012, tandis que Matt Asselberghs remplace Jean-Christophe Lefevre à la guitare. Stéphane Buriez (Loudblast) et Magali Luyten (Ayreon, Virus IV) viennent mêler leurs voix à celle de Jo Amore sur un opus de heavy un peu plus posé que son prédécesseur.
L'agressivité revient deux ans plus tard avec « The Aftermath », album assez proche d'« Insurrection », cependant moins accrocheur. Mais le torchon brûle...
2015/2024 : Les Chanteuses
« The Aftermath » marque la fin de la collaboration entre Chris Campion et les frères Amore qui annoncent leur départ en 2015 et fondent le groupe de power metal mélodique Kingcrown. Dès lors les chanteuses se succèderont dans Nightmare :
MAGGY : Nightmare recrute alors le batteur Oliver Casula et jette son dévolu sur la puissante Maggy Luyten pour remplacer Jo. L'album « Dead Sun », fruit de cette collaboration, marque un changement de style significatif, amenant une modernité illustrée par l'impressionnant single-clip « Ikarus » :
Mais patatras ! La collaboration entre la Belle et la Bête n'aura duré que le temps d'un album tandis que Maggy part fonder THE PRIZE avec Christophe Godin (Morglbl). Le batteur Olivier Casula est remplacé par Niels Quiais.
MADIE : Pour remplacer Maggy, Nightmare recrute Madie. Elle nous explique dans NIGHTMARE : L’interview de Madie : « Un soir en rentrant du travail, Niels (batteur) m’appelle et m’expose la situation complexe que traverse Nightmare : Maggy Luyten ne continue pas l’aventure, une date est prévue en juillet (nous sommes début mars…), il leur faut absolument quelqu’un pour la remplacer au pied levé. »
Nightmare période Madie par Denis Charmot.
C'est un véritable challenge pour cette jeune chanteuse du groupe de métal alternatif Faith In Agony. Elle relève brillamment le défi en faisant l'unanimité sur l'album « Aeternam » (2020).
Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pourtant, peu après son concert au Motocultor 2022, le groupe annonce la fin de sa collaboration avec la Grenobloise.
BARBARA : C'est alors à Barbara Mogore, du groupe de rock alternatif Muddles, que Nightmare confie la patate chaude. L'Annécienne cultive autant la voix claire que le chant saturé et dévoile son potentiel avec l'album « Encrypted » qui sort en juin 2024.
« Encrypted » est accueilli avec bienveillance, et les chroniqueurs, tout en appelant le groupe à la stablitité, soulignent que le chant de Barbara Mogore permet à sa formation d'ouvrir de nouvelles perspectives vers l'extrême.
Enfin, le 18 octobre 2024, Nightmare fêtera à Grenoble, où tout a commencé, ses quarante ans d'histoire discographique par un double concert d'exception, le premier show pour fêter la sortie du nouvel album, le second avec des membres « historiques » de la formation.
Même s'ils ont pu dérouter les fans, les mouvements de line-up ont toujours fait partie du fonctionnement de Nightmare et ne l'ont jamais empêché de mener une carrière brillante. Ils lui ont permis également d'éviter la redite, de trouver sa voie en allant toujours de l'avant par des virages salvateurs, favorisant son évolution. Après plus de quarante ans de carrière, Nightmare est ainsi toujours au sommet.
A suivre...
Line-Up depuis 2023 :
- Franck Milleliri – guitare (depuis 2004)
- Matt Asselberghs – guitare (depuis 2012)
- Yves Campion – basse (1979-1988, depuis 1999)
- Niels Quiais – batterie (depuis 2018)
- Barbara Mogore - chant (depuis 2022)