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Synthrock
THE CURE (synthwave), Songs of a Lost World (01/11/2024)
Le 01/11/2024
Une oeuvre délicate qui suspend le vol du temps et près de laquelle il fait bon se poser.
Par Ahasverus
Peut on être et avoir été ? Le quatorzième album studio de THE CURE tend à prouver que oui...
Seize ans après « 4.13 Dream », The Cure, le groupe aux trente millions d'albums vendus à travers le monde, revient. « Songs of a Lost World », son nouvel opus, est livré dans une pochette présentant une oeuvre du sculpteur slovène Janez Pirnat.
Privilégiant les longues plages instrumentales (« Alone », « Endsong », « And Nothing is Forever »), The Cure aligne les compositions marquantes (« A Fragile Thing », « Drone:Nodrone »). Créatif et séduisant, quand bien même il n'a plus le souffle novateur de ses premiers albums, The Cure reste tutélaire et semble inoxydable. Imperméable au temps, la voix de Robert Smith est une madeleine de Proust extraordinaire qui nous fait voyager. Aujourd'hui, c'est clair, The Cure a ce pouvoir extraordinaire d'en appeler à la nostalgie pour nous renvoyer aux premiers temps de sa new wave tout en nous touchant de ses mélodies nues actuelles (« I Can Never Say Goodbye »). On sort de l'album ému, désireux de l'écouter encore tandis qu'il grandit et fait son oeuvre en nous. Cultivant la mélancolie en expert, The Cure a traversé des décennies de musique sans vraiment changer, conservant statut et magie. On ne passera donc pas à côté de « Songs of a Lost World », une oeuvre délicate qui suspend le vol du temps et près de laquelle il fait bon se poser.
« Songs of a Lost World » a été écrit et arrangé par Robert Smith, produit et mixé par Robert Smith & Paul Corkett. Il a été enregistré aux Rockfield Studios (Queen, Motörhead, Coldplay).
« Songs of a Lost World » est disponible depuis le 01/11/2024.
LIVE REPORT AUX ANIMAUX / THEN COMES SILENCE
Le 26/09/2024
En ce dimanche 22 septembre 2024, à Ivry sur Seine dans le Val de Marne, dans le petit Théâtre EL DUENDE (100 places), la soirée s’annonce particulièrement enflammée avec le show des deux groupes Suédois AUX ANIMAUX et THEN COMES SILENCE, savant mélange de Post Punk, Cold Wave, Gothique, Doom (chacun pourra facilement choisir son étiquette de prédilection).
Pour ceux qui ne connaissent pas ces deux formations, je vous propose un bref résumé avant d’attaquer le détail de cette chaude soirée…
Par Pépé Stakatto
AUX ANIMAUX est le projet Darkwave/Synthpunk de l’artiste et musicienne (autodidacte) Gözde Düzer (Ghosty). Originaire d'Istanbul elle vit actuellement à Stockholm (à noter qu’elle a également vécu quelques temps à Strasbourg).
Les premières compositions datent de fin 2017, Black Holes le premier EP sort en 2018, c’est un album très engagé politiquement, qui traite du droit des animaux et du féminisme, suivi en 2020 du second EP Stockholm Synthrome qui relate la lutte de l’artiste contre la misophonie (forme particulière d'intolérance au son), puis en 2022 l’album expérimental The Hydesville Episode , mixé et produit intégralement par Gözde. Toujours la même année sort Hauntology comprenant quatre morceaux remixés ainsi que quatre nouveaux, puis en décembre 2023 son premier véritable album, le très abouti Body Horror sorti sur le label Français Manic Depression Records.
Le show de AUX ANIMAUX démarre avec un léger retard. C’est sur « Anxious Ambivalent » (du dernier album Body Horror ) que débute la danse funèbre. Ghosty soigne son entrée en scène, tenue gothique, ambiance sépulcrale, pentagramme sanglant sur le front, après une brève et sombre Eucharistie, la communion macabre avec son public peut commencer. Ce jeu scénique et théâtral, qui peut paraître grotesque au premier abord renforce cependant avec force et passion cet univers hanté et horrifique …
Suit le spectral « Omen » de l’album The Hydesville Episode, puis c’est sur l’alarme des films d’horreur américains de The Purge que le rageur « Blackout » pointe son museau sanglant. L’ambiance est pesante et la voix pénétrante de Ghosty est soutenue par des pas de danse lancinants et démoniaques. La terreur continue avec le sublissime « Venus Lucifer », boîte à rythmes obsédante, synthébasse dégoulinante à souhait, voix hypnotique d’outre-tombe.
C’est ensuite au très Cold Wavesien « Violence in the silence » de retentir avec sa ligne de basse puissante jouée par Ghosty, et ses parties de claviers aériennes, sombres et tranchantes comme des rasoirs.
Le lugubre « Lost souls » rythmé par le thérémine ensorcelé de Ghosty dénonce le massacre sanglant d’animaux dans les abattoirs. L’atmosphère sonore est glauque et morbide mais l’interaction avec la centaine de personnes présente ce soir est totale. La mélancolie continue de nous séduire avec le vampirique et très glacial « Night », toujours appuyé par la Jazz Bass enivrante et puissante de la grande prêtresse de la nuit.
La ballade spectrale se poursuit avec l'entêtant et rapide « Sleep paralysis », Ghosty ondulant telle un cobra psychédélique sous amphétamine, mais que de beauté dans ces pas de danse décadents !
Le show se termine par « Devil inside » (de l’album Hauntology) un de mes morceaux préférés qui me rappelle étrangement la belle époque de VISAGE. La voix sensuelle et mélancolique de Gözde fera frissonner pour ce final la salle à l’unisson… Une très grande artiste !
AUX ANIMAUX Setlist :
- Anxious ambivalent (Body Horror)
- Omen (The Hydesville Episode)
- Blackout (Body Horror)
- Venus Lucifer (Body Horror)
- Violence in the silence (Body Horror)
- Lost soul (Body Horror)
- Night (Body Horror)
- Sleep paralysis (Body Horror)
- Devil inside (Hauntology)
Après une brève entracte, qui m’a permis de saluer dBoy des JE T’AIME, venu assister également aux concerts ce soir, c’est maintenant au tour des THEN COMES SILENCE de poursuivre le show, mais avant, un petit flashback sur l’historique du groupe s’impose…
L’aventure THEN COMES SILENCE démarre en 2012 en Suède (Stockholm) sous l’impulsion d’Alex Svenson (chant, basse, synthétiseurs, composition). Fan d’horreur et d’occultisme, TCS se dirige donc tout naturellement vers une musique Gothique, Post Punk, voire complètement Darkwave.
Les trois premiers albums Then comes silence (2012) , Then comes silence II (2013) et Nyctophilian (2015) sortent sur le label Suédois Novoton. Le groupe commence à pas mal tourner dans son pays, ainsi qu’en Allemagne (la communauté Post Punk les adoptera très rapidement).
Ils signeront donc en 2016 avec le label Allemand Nuclear Blast et sortiront en 2017 Blood leur quatrième album, avec à la clé une tournée de Festivals dans toute l’Europe où ils ouvriront pour de grosses pointures telles que FIELDS OF NEPHILIM ou THE CHAMELEONS.
Machine, le cinquième opus quant à lui sortira le 13 mars 2020 au début du confinement, sur les labels Metropolis pour l’US et Oblivion/SDPV pour l’Europe. Ce sera ensuite Hunger en 2022 sur Nexilis/Schubert Music Europe ; puis en mai 2024 la dernière galette en titre Trickery (enregistrée en seulement trois jours au Kapsylen Studio à Stockholm) et distribuée par le label Metropolis Records.
Cet album, malgré le passage de quatuor à trio, avec le changement de musiciens : Jonas Fransson à la batterie depuis 2015 et Hugo Zombie le gratteux Espagnol (ex LOS CARNICEROS DEL NORTE et NAUGHTY ZOMBIES) depuis 2018, confirment et renforcent leur cohésion, et comme le dit Alex, « ce nouvel opus célèbre l’amitié, l’unité et le sentiment d’appartenance à un groupe, une tribu ».
THEN COMES SILENCE setlist :
- Ride or die (Trickery)
- Flashing pangs of love (Blood)
- Warm like blood (Blood)
- Like a hammer (Trickery)
- Dark end (Machine)
- We lose the night (Machine)
- Strangers (Nyctophilian)
- Mercury (Blood)
- Apocalypse flare
- Feed the beast (Nyctophilian)
- Strange kicks (Blood)
- Blind eye (Trickery)
- Rest will follow (Blood)
- Ghost house (Trickery)
Le set des TCS commence avec le mythique « Ride or die », le premier morceau de leur dernier album Trickery.
Jonas prend place derrière une batterie blanche translucide qui rétro-éclairée brille comme des feux follets dans un cimetière. Hugo, casquette en cuir vissée sur la tête fait miauler sa Squier Telecaster (micro chevalet Seymour Duncan SH-4, Multi-effets Boss ME-80, système sans fil Boss WE-60, ampli Fender Twin Reverb couplé à un Laney), et Alex dans sa tenue de dandy, chemise blanche, bretelles et lavallière noires, lancent les festivités. Le son énorme et mixé de main de maître, invite le public à reprendre en choeur « Take my soul, my blood, my words… » et laisse présager une soirée de folie !
Les riffs rageurs d’Hugo lancent ensuite le tonitruant et rapide « Flashing pangs of love » de l’album Blood, ce morceau permettant à Jonas de taper et d’alterner des tempos de 74 à 148 et même 296 BMP, prouvant de ce fait l’apport important qu’il amène dans le groupe. [Pour moi, avec Jussi des 69 EYES, l’un des meilleurs batteurs du genre !]
La voix suave et charmeuse d’Alex fait ensuite résonner l’obsédant « Warm like blood » avec sa ligne de basse sourde et répétitive habilement secondée par les staccatos appuyés de la guitare d’Hugo. Energique mais efficace ! Ce sera ensuite à « Like a hammer » de marteler sa rythmique surnaturelle. Synthé noyé de réverbe (clin d’oeil à Neonpocalypse), refrain fiévreux et hypnotique. La salle est quasi en transe…
Nous poursuivrons avec « Dark end » de l’album Machine, un morceau beaucoup plus Cold Wave que Gothique, qui nous accompagnera dans la poursuite de notre voyage lugubre. [Pour la petite histoire ce titre a été présenté par le groupe le vendredi 13 mars 2020]. Ce sera ensuite au très dansant « We lose the night » toujours sur le même album de prendre la relève. Un morceau oscillant entre la New Wave de DEPECHE MODE et le Gothic Rock de FIELDS OF NEPHILIM.
On poursuit le gig des TCS avec « Strangers » de l’album Nyctophilian qui me rappelle avec délectation l’ambiance mélancolique de « Means to and end » des défunts JOY DIVISION. Un excellent titre !
C’est ensuite au tour du missile « Apocalypse Flare » avec son refrain velouté de nous faire découvrir la fin du monde. Pour le fan des SISTERS OF MERCY et de THE MISSION que je suis, ce titre est une véritable pépite…
Avec « Feed the beast » et son ambiance fête foraine à la Stephen KING, les parties claviers renforcent le côté lugubre du morceau. On s’attend presque à voir sortir un nain psychopathe de la grosse caisse de Jonas ! Diaboliquement bon.
On poursuit avec le très BAUHAUSsien « Strange kicks » de l’excellent album Blood, puis « Blind eye » de Trickery lancé par ses tam-tams tribaux, un titre très énergique dans sa rythmique et ses parties chant, mais également très percutant par sa ligne de basse. Le tempo va encore s’accélérer un peu plus avec « Rest will follow », un morceau plutôt Death Rock avec ses licks guitare très abrasifs !
C’est sur une intro de synthé digne de la série Stranger Things que le gig se termine, comme il a commencé, par le dernier titre de l’album Trickery, à savoir le sublissime « Ghost house » mon morceau préféré des THEN COMES SILENCE ! Le public scandant avec Alex le refrain « Abandoned hearts, abandoned souls, abandoned love, ghost house, ghost house, ghost house…».
« Ite, missa est ! » Pour tous les aficionados qui étaient présents, quel fabuleux hommage à la scène Post Punk et Gothique nous avons eux ce soir ! Merci au Théâtre EL DUENDE pour cette belle et sympathique programmation, j’ai toujours plaisir à venir y voir des concerts qui sortent de l’ordinaire ou de superbes pièces de théâtre…
ESTETICA NOIR (synthwave), Amor Fati (05/04/2024)
Le 23/05/2024
ESTETICA NOIR fait partie de cette génération synthwave capable de faire perdurer le genre en le portant à son meilleur niveau.
Par Ahasverus
ESTETICA NOIR est un groupe de synthwave formé à Turin en 2013. Il pratique une musique issue des courants darkwave/new wave/electropop et cite pour références Nine Inch Nails, The Cure, Depeche Mode et Killing Joke.
Auteur de trois opus (discographie in fine), il a déjà partagé des scènes françaises, italiennes ou belges avec des formations telles que The Chameleons, Christian Death, Norma Loy, Whispering Sons ou Frozen Autumn.
Il a également vu deux de ses titres rejoindre la bande-annonce et la bande originale du film « Al Massimo Ribasso » (2017) de Riccardo Iacopino.
« Amor Fati », le quatrième album de la formation italienne, est sorti le 05/04/2024 sur le label Swiss Dark Nights Records.
Cette galette d'environ trente-sept minutes est produite par Riccardo Sabetti (This Eternal Decay, Spiral 69).
« Burnout », « The Cell », « Pain » ou « Faded » sont autant de titres-miroirs révélateurs des notes sombres qui hantent la musique d'ESTETICA NOIR.
Torturée, elle est pourtant portée par légèreté des claviers qui tentent d'ignorer la morosité latente.
C'est qu'« Amor Fati » est intrinsèquement pessimiste et tourné vers la fin, la sienne, la notre, celle du monde.
Il en ressort un album à l'esthétique gothique et cependant parent de The Cure et Visage.
Mais les préoccupations des Italiens sont tangibles et actuelles et leur dark rock ne cède pas totalement aux sirènes de la new wave portées par le clavier.
A l'instar de Wisborg en Allemagne et de Je T'Aime en France, ESTETICA NOIR prouve une nouvelle fois qu'il fait partie de cette génération synthwave capable de faire perdurer le genre en le portant à son meilleur niveau.
L'Album du Mois : WISBORG, Wisborg (02/02/2024)
Le 03/03/2024
L'Album du Mois de Février 2024 : WISBORG (goth rock), « Wisborg » (02/02/2024)
Ténébreux et séduisant, Wisborg transpose dans son Metal le dandysme d'un Roxy Music et la froide sensualité d'un Depeche Mode.
Par Ahasverus
Wisborg est un groupe allemand de dark wave/goth rock formé en 2017. Son noyau dur se compose de Konstantin Michaely et Nikolas Eckstein. Ils sont assistés d'autres musiciens en live.
Wisborg tire son nom d'une ville imaginaire dans laquelle se déroule une partie de l'action du film « Nosferatu le Vampire » (1922). Il affirme la parentèle du groupe avec la scène gothique.
Après trois albums de compositions et un album de remixes, Wisborg revient avec un opus éponyme, synonyme d'un tournant dans la discographie du groupe qui a décidé d'abandonner le chant en Anglais et d'innover avec des lyrics en Allemand.
« Chanter en allemand est une arme à double tranchant », explique Konstantin Michaely. « Si votre public comprend tout de suite de quoi parlent vos chansons, alors les paroles ont naturellement plus de poids. Cela vous rend plus vulnérable, mais en même temps plus accessible. De nombreux groupes se cachent derrière la langue anglaise, nous avons activement décidé de briser cet obstacle et d’entrer désormais en contact plus direct avec nos fans. »
Une cap marqué par l'abandon de la palette de couleurs noir-rouge-beige des précédents albums au profit d'une photo du groupe signée Stefan Heileman.
Sans perdre son caractère gothique, Wisborg s'éloigne désormais du côté purement dark goth de ses deux premiers albums pour proposer un opus dans la lignée de « Into The Void » (2021), mariant pour le meilleur une voix de basse, des notes de synthwave hypnotiques et des riffs métalliques, portant volontiers l'accent sur ces derniers (« Wachs In Deiner Hand »).
La langue allemande se fond très bien dans les paysages romantiques de Wisborg, et des morceaux comme « Kalt Wie Eis » et « Korrosion » gagnent en grandeur et en beauté.
Pour produire ce nouvel album, Wisborg a fait confiance à Chris Harms, frontman de Lord Of The Lost, et c'est avec lui que les Berlinois ouvrent les hostilités avec le single « Im Freien Fall », dont le clip a été filmé lors de la tournée conjointe Lord Of The Lost/Wisborg.
Le Français trouve également droit de cité dans l'album, puisque dBoy, du sulfureux groupe de synthwave Je T'Aime, leur alter ego parisien, appose son empreinte vocale sur le morceau « Unter Menschen ».
Intemporel, Wisborg choisit ses guests avec goût (« Exitus ») sans systématiser l'exercice pour valoriser son synthwave à la beauté vénéneuse. Ténébreux et séduisant, il transpose dans son Metal le dandysme d'un Roxy Music et la froide sensualité d'un Depeche Mode. Toujours paré de noblesse, il vous emporte dans le tourbillon délicat de sa décadanse aux flonflons d'un « Mit Dir Allein » ou d'un « So Oder So ».
« Wisborg » est disponible depuis le 02/02/2024.
C'est une sortie Danse Macabre Records, et c'est notre album du mois de février.
JE T'AIME, Aggressive (01/11/2022 - chronique)
Le 03/11/2022
Au risque de me faire lyncher par les afficionados des Cure je dirais que l’élève a largement dépassé le maître.
Groupe : JE T'AIME
Album : « Aggressive » - Label Manic Depression/Icy Cold records
Genre : Cold Wave/Post Punk/Synthpop/Dark Wave
Influences : The Cure/Joy Division/The Smiths/Visage/Freur
Origine : Paris
Sortie : 01/11/2022
Par Pépé St@kaTTo
Line-up :
- dBoy : chant/basse/guitare/synthé/programmation boites à rythmes
- Tall Bastard : basse/guitare
- Crazy Z. : guitare/synthé/programmation boites à rythmes/mixage et mastering
JE T'AIME par Anaïs Novembre
Ah qu’ils ont été bien longs ces mois à attendre la sortie de celle nouvelle galette…
(Le flamboyant « Passive » étant sorti pour la Saint-Valentin, il était presque normal que le lugubre « Aggressive » sorte le jour de la Toussaint).
Pour ceux qui auraient loupé les précédents épisodes, les « Replays d’Ahasverus » se trouvent ci-dessous :
Tous les morceaux ont été composés et interprétés par Je T'aime
L'album est mixé et masterisé par Crazy Z. au Studio Zoé H.
Design et directon artistique : Andy Julia & et drien Chapuis
Photos Andy Julia
Tracklist :
01.Out of Sight-02.Tales of Despair-03.Evil Curves-04.Gone Away-05.If Only-06.Winter Lake-07.Kiss the Boys (And Make Them Die)-08.Elbow Beach-09.Leave Me for Dead-10.The Last Words of a Sad and Pathetic Hero
Avec cet album, les Je T'Aime viennent boucler un triptyque commencé avec leur premier album, « Je t’aime » qui racontait l’histoire de ce « jeune homme » ayant laissé derrière lui sa femme et sa fille pour se perdre dans la nuit noire et froide.
Avec « Passive / Aggressive » [1] on continue de le suivre à travers ses errances, ses regrets, ses remords et ses doutes. Son passé le rattrape et freine constamment son présent, compromettant de ce fait lourdement son futur et par là-même sa survie.
Incapable de faire face, perdu et violent avec les personnes qui l’aiment, lui qui aurait tant voulu prendre son temps, profiter de la vie avant de devenir un homme et un père, va lentement se laisser sombrer dans le néant et l’enfer, jusqu’à son dernier souffle.
[1] En psychiatrie, on est en présence d'un comportement Passif/Agressif lorsqu'une personne masque au quotidien des sentiments qu'elle n'assume pas et qui se traduisent par une violence sournoise, récurrente, destructrice et nocive pour son entourage.
01. « Out of sight » démarre calmement l’album comme un réveil après un long sommeil. Les nappes de claviers sont lancinantes et la voix de dBoy toujours aussi torturée. Les arpèges Telecastériens et les lignes de basses sourdes distillant comme à leur habitude leur ambiance Cold-Wave. Cette chanson montre combien il est difficile de vivre au milieu des autres et bien plus facile de rester isoler dans son monde.
02. « Tales of Despair » fait la part belle aux guitares avec toujours un son très Robert Smithien (flanger/delay/reverb). La basse également bien mise en avant ainsi que les claviers éthérés et la voix désincarnée, participent à cette élégie funèbre. Il parait bien compliqué de chasser de son esprit un amour passé qui subsiste comme un hameçon rouillé planté dans l’âme.
03. « Evil Curves » est la suite logique du précédent titre : difficulté d’oublier la fille que l’on a aimée, refus de vieillir, véritable syndrome de Peter Pan. Rapide avec son beat d’intro, le morceau est cependant mis sur pause à deux reprises, ce qui permet à chaque fois de relancer habilement la machine. Les arrangements sont particulièrement soignés, que ce soit avec l’intermède du répondeur téléphonique, les parties de claviers foisonnants ou avec une basse virevoltant en continu, la guitare de son côté répétant inlassablement son gimmick avant de conclure sur une montée ultra-décapante.
04. « Gone Away » démarre sur une mélodie au clavier vite rattrapée par une basse omniprésente, c’est elle qui va driver tout le morceau. Les paroles se veulent rassurantes et s’adressent principalement à « la jeune fille » abandonnée. Ce titre est pour moi l’un des moins sombres de l’album.
05. Le très flippant et cauchemardesque « If Only » sonne comme un vieux Cure. Le texte écrit pour une amie du groupe qui faillit partir d’un énième shoot mais qui fut sauvée in-extrémis, s’intègre parfaitement à l’ambiance du morceau. A noter le superbe pont de fin avec sa ritournelle au clavier, sa basse bucolique et sa phrase de conclusion tournant en boucle comme un ultime appel au secours, un sordide mantra. Un titre vraiment très émouvant.
06. « Winter Lake » avec son intro de basse sautillante et son ambiance funeste et froide n’aurait pas déparé non plus dans Seventeen Seconds. La voix de Dany est mélancolique, et semble résignée à accepter son sort. Le lac gelé représente l’impasse où se trouve le « jeune homme », il a tourné le dos à sa famille, refusé d’écouter ses amis et se retrouve maintenant seul face à la mort.
07. Avec « Kiss The Boys (And make them die) » [2] nous retrouvons cette ambiance festive et dansante de Passive avec l’utilisation intensive des claviers typés ’80 (bien moins noirs que sur les autres titres de cet opus), et ses refrains repris en chœur (notamment par Alex Svenson des Then Comes Silence). Encore ici un morceau qui n’est pas sans rappeler le style de Visage ou Human Ligue. Sublime, mon titre préféré de l’album !
A noter que cette chanson a été écrite pour récolter des fonds au profit des victimes de la guerre en Ukraine et qu’à la base ce titre ne devait figurer que sur l’EP pour l’Ukraine, mais il a finalement été rajouté à cet album.
[2] : « Kiss The Boys and Make Them Die » est à l’origine le titre de la première aventure de l’enquêteur Kiss Darling, écrit par James Yardley, mais c’est également un concept né en 2012 qui est devenu une tradition des clubs en Europe de l'Est et que l’on retrouve à Paris au « Klub » ou les Je T'Aime ont présenté des soirées concerts sur le thème des « musiques sombres ».
08. Avec « Elbow Beach » les Je T'Aime rejoignent la plage des Bermudes et leur énigmatique triangle. C’est sur un riff criard que démarre le morceau, des nappes de synthé mélancoliques, une ligne de basse angoissante ainsi que la voix désincarnée de dBoy nous plongent dans ce vide mystérieux et maudit.
Les paroles de ce titre encouragent la fille de notre Héros à fuir loin de lui, peut être sur le « Hollandais Volant ».
09. « Leave Me For Dead » est plus d’inspiration New Wave au niveau du chant (moins plaintif et décharné que sur les autres titres), mais également dans l’utilisation de ses nappes de claviers aériennes (principalement utilisées dans Passive), c’est un morceau assez planant et qui symbolise le cauchemar, et la fuite en avant du jeune homme.
10. « The Last Words Of A Sad And Pathetic Hero » vient conclure cet opus, tel un The Funeral Party ou un Faith de « qui vous savez », ce titre est particulièrement sombre. C’est sur un beat très lent, et telle une oraison funèbre que dBoy fait l’éloge de notre Héros, les paroles macabres prononcées sonnent comme le testament d’agonie qu’un mourant pourrait laisser à sa fille. C’est sinistre et magnifique à la fois.
A l'instar de la trilogie de leur « célèbre modèle », « Seventeen Seconds », « Faith » et « Pornography », l’oppressant « Aggressive » vient boucler ce triptyque entamé en 2018 ; et ce que l’on peut affirmer aujourd’hui, sans se tromper, c’est que les Je T'Aime sont bien de véritables musiciens capables de se renouveler à chaque album et non un simple « coup de chance éphémère ».
Au risque de me faire lyncher par les afficionados hexagonaux des Cure (dont je fais également partie, ce serait donc de l’auto-flagellation !), je dirais que « l’élève a largement dépassé le maître », car dans ces trois opus, rien à jeter, chaque titre étant de purs Carbonado (diamants noirs), des hits en puissance !
D’ailleurs pour preuve, les nombreux fans des Je T'Aime ne s’y trompent pas en allant nombreux assister à leurs concerts (Espagne, Pologne, Suisse, Italie, Allemagne, France : bé oui quand même !) NDLR : dates in fine.
DU MERCUROCHROME POUR LES CICATRICES, DU SIROP POUR L’ÂME, « JE T’AIME » c’est tout cela à la fois…
SIERRA présente le clip d'animation Gone
Le 16/09/2022
Sierra remet à l'honneur son EP cinq titres « Gone », paru en 2019.
La Française a fait appel à Thomas Landrein (réalisation) et Jonas Genevaz (direction artistique) pour édifier un clip animé avec la chanson-titre de l'EP.
« Ce qui nous plaît dans ce morceau, commente Thomas Landrein, cʼest la puissance du beat, il est très profond. Cʼest un morceau dense, avec plusieurs phases distinctes. »
Le clip nous immerge dans un univers urbain, tout à la fois sombre et violent. L'architecture laisse entrevoir sa splendeur mais ses marbres servent d'abris contre les tirs d'armes à une population monde qui sombre dans la violence et la rébellion. Une projection qui semble faire écho à certains épisodes récents de notre histoire contemporaine.
La musique, lancinante, répétitive jusqu'à l'obsession, porte les images et renforce leur message.
Sierra est en tournée avec Carpenter Brut . Elle sera notamment au Zénith de Paris le 30/10/2022.
Le Lien :
NUITH, Ode to Beauty and Chaos (sortie le 07/10/2022 - chronique)
Le 14/09/2022
Un voyage agréable en compagnie d'un EP synthwave qui fait bien le tour de son sujet.
NUITH par Lada Vesna
Nuith est un duo de synth rock composé de deux producteurs parisiens : Fred Nout (chant lead, guitare, synthétiseur) et Alexia Charoud (claviers, guitare, chant).
Ils se présentent ainsi :
- Fred Nout est ingénieur du son/mixeur et musicien, anciennement guitariste et chanteur du trio Citadel (Musea). Il réalise et mixe des disques en France depuis presque vingt ans . Parmi ses travaux : We Insist ! (Vicious Circle), The Latitudz (Zamora), Zarboth (Orienté Bancal), ou plus récemment Mule Jenny (Grabuge records).
www.nout.rocks -
Alexia Charoud est audio productrice/musicienne et designer sonore. Actuellement basée à Paris, elle a vécu et tourné à Londres. Toujours en recherche de sons, elle développe de multiples projets (musique, danse, technologies interactives, créations sonores) qui cherchent à imaginer des nouveaux mondes magiques sortis tout droit des rêves.
Son premier EP, « I-Refrain », est sorti en 2020, suivi par un album/expérience virtuelle collaboratif avec Virtual Perfection Cowboy .
Alexia Charoud est également guitariste live pour le groupe Tentative (Kwaidan Records).
www.alexiacharoud.com
En 2021 Fred et Alexia conjuguent leurs aspirations artistiques pour commencer à composer un EP de six titres qui voit le jour en octobre 2022. Il s'intitule :
« Ode to Beauty and Chaos»
« Ode to Beauty and Chaos » a été produit par Alexia Charoud.
Il s'ouvre sur « Nothern Sunlight » un morceau qui renvoie à la new-wave 80's (on citera Alphaville même si ces Allemands ne font pas partie des références du groupe), raffiné, mid-tempo mélodique. Des backings vocals bien en place soutiennent discrètement le chant principal.
L'intro façon boite à rythmes de « Lost Ulysses », en deuxième piste, invoque ensuite les premiers The Cure, cependant que des guitares nerveuses viennent lui donner du corps. Dark, d'une ampleur légèrement gothique, « White Shadow » permet à Fred Nout de développer son chant, tandis que « A Warlock Fate » et sa basse obsédante, autour de laquelle le clavier fait des circonvolutions, ramènent la légèreté. « Rays And Signs » apporte sa touche électro indus et sa modernité, enfin « Black Mass for a New Dawn » conclut sur une note sombre avec son terrain contrasté d'ombre (l'ambiance musicale) et de lumière (les choeurs). On referme ainsi « Ode to Beauty and Chaos » avec l'impression d'avoir fait un voyage agréable en compagnie d'un EP, entre nostalgie et modernité, qui fait bien le tour de son sujet.
A découvrir.
«Ode to Beauty and Chaos » est disponible depuis le 07/10/2022 via M&O Music.
JE T'AIME, Passive (2022)
Le 05/03/2022
Sans jamais les plagier, JE T'AIME reprend avec brio et respect le flambeau des Cure, Joy Division ou Visage.
Groupe : JE T'AIME
Album : « Passive » - Label Manic Depression/Icy Cold records
Genre : Cold Wave/Post Punk/Synthpop/Dark Wave
Influences : The Cure/Joy Division/The Smiths/Visage/Freur
Origine : Paris
Sortie : 14/02/2022
Par Pépé St@kaTTo
Line-up :
- dBoy : chant/basse/guitare/synthé/programmation boites à rythmes
- Tall Bastard : basse/guitare
- Crazy Z. : guitare/synthé/programmation boites à rythmes/mixage et mastering
Crédit photo Anaïs Novembre
Le Groupe :
Originaire de Paris, JE T’AIME signe son acte de naissance en 2018 par un premier single aux influences Post Punk/Cold Wave et aux racines que chacun s’accorde à rattacher à la « Factory de Manchester ». « The Sound », un superbe morceau qui m’a immédiatement replongé dans l’ambiance des premières écoutes de « A strange day » de The Cure, « Love Missile » de Sigue Sigue Sputnik ou « Riders in the night » de Freur !
Après ce premier succès et encouragé par ses fans, le trio s’isole en Bretagne et commence à plancher sur de nouveaux morceaux. Plusieurs textes sont écrits, le son JE T’AIME se forge également jour après jour au fil des répétitions.
Le 13 mai 2019, sort le premier album résolument Post Punk et qui contient son lot de pépites, pour moi ce sera « Watch out », « C++ », « The Flying Dutchman ». Je vous invite à lire ou relire l'excellent article de Dam'Aël sur les débuts du groupe et à écouter cette première galette.
Fort de ce premier album, et après quelques concerts grapillés pré- et post -confinement, JE T’AIME prépare activement son second album et nous livre en 2021 via Youtube, deux morceaux excellemment « clipés » pour nous faire patienter, ce sera « Another day in hell » en mai et « Give me more Kohl » en octobre.
Et c’est donc tout naturellement le 14 février 2022, date hautement symbolique, que JE T’AIME confirme sa déclaration d’amour à son public et à ses fans les plus fidèles par la sortie très attendue de la première partie de son second album « Passive » [Scoop du groupe : la deuxième partie « Agressive » sortira en octobre 2022, pour au final nous livrer un double album intitulé « PASSIVE/AGGRESSIVE »].
Magnifique Artwork d’Andy Julia. Le visage bicolore semble symboliser en bleu le passé avec ses groupes précurseurs Cold/New Wave, et en orange l’avenir avec la nouvelle génération Post Punk et Dark Wave, la lame de rasoir (accessoire Punk de la grande époque) servant de trait d’union entre les deux époques (c’est du moins comme ça que je la perçois).
[Ah, on me dit également dans mon oreillette que les JE T’AIME nous précisent qu’ils ont fait graver sur ladite lame de rasoir « Twenty sketches from Hell », chaque CD alignant chacun dix titres.]
Tracklist :
01.Anoher Day In Hell-02.Dirty Tricks-03.Lonely Days-04.Unleashed-05.Stupid Songs (feat. Ophelia from Saigon Blue Rain)-06.Cold/-07.Blood On Fire-08.Give me More Kohl-09.On The Phone-10.Marble Heroes
Mix et mastering : Crazy Z. au Studio Zoé H.
- « Anoher Day In Hell » découvert grâce au clip démarre l’album. Les nappes de synthé vite rattrapées par la boite à rythme et une ligne de basse percutante donnent le ton, on plonge allègrement dans un Cold Wave Curien époque « Pornography ». C’est triste et beau à la fois ! La voix torturée de dBoy transcendant ce premier morceau.
- On poursuit avec le sombre « Dirty Trick » et sa longue intro abrasive et lancinante. Les parties guitares sont acides et soulignent l’ambiance malsaine et glauque du morceau. Les paroles nous amènent faire un tour dans les bas-fonds d’une boite de nuit Parisienne (ou Londonienne, rayez la mention inutile) pour une étreinte rapide et insipide.
- « Lonely Day » lancé par sa basse frénétique est un titre qui malgré ses paroles mélancoliques sur « l’amour contrarié et cruel » est pourtant très punchy. L’envolée des guitares en son clair renforcées par un synthé bien appuyé invite à la danse et au soft-pogo. Les changements de rythmes fréquents amplifiant ce sentiment festif de « déprime-alternative ». Un morceau qui ne pourra que vous prouver son énergie en Live.
- Le très rapide et Post Punk « Unleashed » confirme la plongée dans cette ambiance « d’amour-agonie » et la recherche de sa libération. Ce titre est musicalement très travaillé surtout au niveau des guitares dont les parties rythmiques de Tall Bastard sont subtiles et de toute beauté.
- « Stupid song » dont la magnifique intro me fait immédiatement penser à du Visage oscille entre New Wave et Pop Rock. La mélodie est entrainante, le refrain imparable, et que dire du pont « consolidé » au chant par Ophelia de « Saigon Blue Rain » tout simplement sublime ! Du velours pour l’âme et les z’oreilles !
- Avec « Cold » et son intro U2nesque on poursuit notre virée dans la Cold Wave et sa froidure, dBoy nous laissant entrevoir dans sa voix spectrale l’ombre de Robert Smith, dans un brouillard pluvieux et glacial. La basse de dBoy quant à elle nous guide tout le long du morceau comme un fil d’Ariane, afin d’éviter que nos errements ne nous conduisent dans cet univers sombre et ne nous perdent dans le néant. L’amour est finalement froid et mortel.
- « Blood On Fire » quant à lui amène un peu de gaîté et de sensualité à ce septième morceau, les parties synthé se révélant dansantes et sautillantes. Le refrain qui se veut pourtant joyeux et les chœurs qui viennent y répondre énergiquement ne peuvent cependant éclipser la noirceur de ses paroles : routine quotidienne et mortel ennui. Ici encore les JE T’AIME nous prouvent qu’ils savent très bien mélanger les sentiments mélancoliques et hymne à la vie.
- « Give me More Kohl » que l’on connait déjà grâce à son clip vidéo (images d’époque tournées au « DeVilles » le Night-Club de Manchester en 1983) est assurément le titre phare de l’album, et également mon titre préféré. Si on ne devait garder qu’un titre de la discographie des JE T’AIME pour les faire découvrir, ce serait celui-ci qui est très représentatif de leur style : voix écorchée, basse Synthwave, guitares aériennes, nappes de claviers foisonnantes, boites à rythmes 80’, mélodie accrocheuse et enivrante ! Un vrai régal … Un titre à écouter et réécouter en boucle.
- Le très Sk@tien « On The Phone » et sa rythmique syncopée nous entraine dans un shuffle bondissant, les guitares hypnotiques en contretemps et la basse dansante faisant de ce titre un véritable petit bijou.
- « Marble Heroes » et sa ligne de basse très typée Simon Gallup vient clôturer l’album. On retrouve encore ici une grosse influence des Cure et ce n’est pas pour nous déplaire. Durant sept minutes les JE T’AIME enfoncent le clou (dans un corps déjà bien martyrisé), avec des nappes de claviers toujours aussi planantes, des riffs de guitares à la U2 (delay/chorus/flanger), et la voix tourmentée et mélancolique de dBoy qui continue de nous prendre aux tripes. Ce second opus se referme bien calmement sur une averse de pluie et un début d’orage, prémices de nombreux gigs à venir et de la seconde partie du skeud « Agressive » en octobre 2022…
Ah « la bougresse », comment peut-elle rester « Passive » devant autant de déclarations d’amour, la première partie de ce second album se déclinant pourtant en dix pastilles, alliant d’un côté la fraicheur des sentiments ambigus, mélancoliques et froids (pour la face bleue) et la chaleur intense des instants festifs et décadents (pour la face orange), de quoi satisfaire tout le monde.
Avec « Passive » JE T’AIME conforte son statut de groupe majeur Hexagonal Post Punk et Dark Wave. Sans jamais les plagier, il reprend avec brio et respect le flambeau des Cure, Joy Division ou Visage, groupes Cold/New Wave majeurs de notre jeunesse (pour les plus anciens), dans des compositions qui font mouche à chaque morceau, alors Big Up pour ce « chef-d’œuvre », car moi en tout cas J(E T)’AIME !
PS : hum, ça va être bien long d’attendre jusqu’en octobre …
Liens :
- https://jetaime-music.bandcamp.com/
- https://www.facebook.com/jetaimethemusic
- https://www.jetaime-music.com/
- https://www.youtube.com/channel/UCq9mXpGxCY2vYt3Rwc9XOrA
- https://buff.ly/2P4jeWh
- http://: https://buff.ly/35QzRuJ
Matoscope
- Basse Rickenbacker 4003
- Fender Japan Jaguar Bass MIJ Hot Rod Red
- Fender Telecaster Acoustasonic
- Boites à rythme TR 707 + Batterie Gretsch
- Micro chant Beyerdynamic M88
- Cubase Pro 11
XCIII, Void (2022)
Le 06/02/2022
XCIII est un projet né en 2009 et piloté par Guillaume Beringer. Il se définissait initialement comme un groupe de métal avant-gardiste.
Son nom est une référence au poème de Charles Baudelaire « A une Passante ».
La musique de XCIII a évolué au fil de ses nombreux albums (discographie in fine). Il se définit aujourd'hui comme un projet d'avant-garde aux influences multiples.
Le 14/01/2022 XCIII a sorti son nouvel album :
« VOID »
1.- « Void » s'ouvre avec « IR », une courte pièce qui se lance au clavier. Voix féminine et masculine s'entremêlent.
2.- En mode trip hop, « Red Lights » met en évidence un chant féminin sucré, puis une voix féminine au joli phrasé à laquelle fait écho une voix masculine.
3.- Sur « Hannah », le chant au léger vibrato est d'abord porté par un clavier. La prise de son met les voix en valeurs. Les guitares donnent de l'intensité au morceau.
4.- « At Last One » fait la part belle au dialogue piano/guitares. Celles-ci accentuent la dramaturgie.
5.- « Re » met à nouveau en évidence une belle voix féminine tandis que la rythmique conjugue richesse et simplicité.
6.- « Rosemary » fait place aux guitares saturées que contraste un chant médium.
7.- « Lunchbox » est une alternance de tonalités sur une rythmique d'abord épurée puis florissante.
8.- « Tapeworm » installe une monotonie qui se brise sous la saturation du son de la guitare puis par l'entrecroisement des cordes. Des coups sourds se font entendre avant que l'énergie ne se libère.
9.- « VS » fait monter la tension sur la conclusion. Aussi courte qu'intense, cette pièce cinématographique aurait pu se trouver sur une album de Sergio Leone ou de Ry Cooder.
XCIII propose un album de coldwave raffiné qui se joue des ambiances hypnotiques dans une esthétique classieuse rehaussée par le chant captivant d'une sirène. Charmé, vous ne pourrez que vous laisser emporter par ce flot d'élégance, et vous vous coulerez dans ce tourbillon de musique comme dans un bain chaud. A savourer.
Les critiques :
- « Une fois de plus, le musicien propose une sorte "d’Art total" où se mêlent musique, Arts visuels et poésie, pour un résultat à la fois nerveux et sexy. »
COREandCO webzine - « L'impression générale de prendre le métropolitain de nuit sans que celui-ci ne s'arrête aux stations. »
profilprog.com Web & Radio
Tracklist :
1.- IR (2:31)
2.- Red Lights (5:12)
3.- Hannah (7:11)
4.- At Last One (4:18)
5.- Re (2:31)
6.- Rosemary (4:18)
7.- Lunchbox (5:59)
8.- Tapeworm (7:26)
9.- VS (2:29)
Total : env. 41:00
Line-Up :
- Guillaume Beringer : Chant / Guitares / Basse / Claviers / Batterie
- Giulia Filippi : Chant / Invitée
- Maelise Vallez : Chant / Invitée
- Mathieu Devigne : Piano / Invité
- Neemias Teixeira : Piano / Invité
- Oisava : Violon / Invité
Discographie :
- Majestic Grief (Demo - 2010)
- Nocturnal Promenade (Split EP - 2011)
- Like A Fiend In A Cloud (2013)
- Event Horizon (EP - 2014)
- Enlighten (2016)
- Theanomie (EP - 2017)
- Press Repeat (2018)
- Transiense (2018)
- Void (2022)
Le Lien :
FONCEDALLE (Synthrock), Traboule (EP - 2021)
Le 10/01/2022
D'abord quelques précisions :
- « Foncedalle » est un néologisme tiré des mots d'argot « Foncedé » et « Dalle ». Il définit une fringale associée à l'usage du cannabis.
- « Traboule » est le pendant lyonnais d'une traverse, un passage étroit qui relie deux rues.
Ces mises en lumière réglées, passons à « Traboule », le premier opus autoproduit par FONCEDALLE, un trio de synthrock lyonnais, formé par deux membres de KORTO et de HangOyster.
Cet EP est sorti le 19/11/2021 dans un artwork quasi luminescent signé Mary Land.
Côté technique, « Traboule » est enregistré au Sample & Hold Studio, produit et mixé par Thomas Das Neves et masterisé par Snap Mastering.
Découvrons maintenant les six titres :
- « Jeep Over » pose le décor, avec un trio synthétiseur/basse/batterie qui s'effacent devant la guitare. Un single très inspiré, pop et sympa.
- Nettement moins avenant, « Cody » avance par à-coups agressifs et nerveux. L'électro revient par intermittences ou pour un final déjanté qui conclut cette salve aux allures trance/punk.
- « La Chaise » nous aguiche par une belle ligne de basse et des vocaux qui serpentent. Une certaine langueur se dessine, redressée par des guitares dissonnantes qui font mine de suivre les lignes de chant. L'association synthétiseur/guitare est originale.
- « Sans Plomb » revient à des choses plus classiques avec son phrasé en boucle. Beaucoup d'effets sur la voix, une basse très présente, et une guitare saturée qui vient casser le rythme.
- « Unity » fait la part belle au duo synthétiseur/batterie avec des beat saccadés
- «Aimez-vous » est une formule légère et accrocheuse qu'on nous propose en conclusion.
Six titres sans routine dans une qualité de production qui les sert remarquablement, voici ce qu'est ce « Traboule », qui peut parfois rappeler Daft Punk ou Sébastien Tellier, mais avec une petite touche d'originalité qui nous bouscule avec brusquerie ici-et-là. Un bel EP de synthrock à découvrir ICI, décliné en version digitale et en cassette en édition limitée à cinquante exemplaires.
Les Critiques :
- « Trois foncedés lyonnais - à l’électro, au groove qui tue. »
MUZZART - « Foncedalle défonce tout avec ses guitares clubbing et ce chant électronique qui confirme, encore une fois, que l’avenir du rock, si tant est qu’il en ait un, est dans le foutage de gueule immersif. »
Gonzaï
Le Line-Up :
- Guitar/Vocals: Marius Mermet
- Bass/Vocals: Clément Baltassat
- Synths/Machines: JD Mimouni