Embers sortira son premier EP d ici quelques jours.
Embers sortira son premier EP d ici quelques jours.
Le 08/03/2023
Ce projet mené par Julien T. (The Great Divide, Ovtrenoir, SaaR, Throane) ne cherche pas à se définir autrement que par le mot « rock » au sens le plus ouvert et le plus large possible.
Le nom « Embers » lit-on « exprime l’idée de ce qui reste après que le feu ait brulé. C’est l’état d’une personne, le moment d’une vie, un sentiment, une envie, qui a déjà consommé sa passion et brulé ses premières flammes. Cette chose ténue et fragile, comme une bougie vacillante, en est au point où elle peut s’éteindre, disparaître et devenir cendre... ou repartir si un souffle vient la raviver ; de la braise prête à s’éteindre peut renaître le feu. »
« Babayaga » qui ouvrira ce six pistes était le premier des single-clips présentés. Le groupe expliquait :
« Babayaga, c’est la figure de la sorcière dans les contes slaves. Quelle que soit la forme qu’on lui donne, le grand méchant loup, l’ogre, le croque mitaine… Cela symbolise les peurs d’enfant. Ici c’est un parent qui s’adresse à son enfant et qui, en le rassurant, se détourne de ses propres anxiétés, ses démons ou ses addictions. Cette chanson s’est imposée naturellement comme celle que nous voulions faire découvrir en premier. Pour le clip nous avons fait appel à Dehn Sora, dont on apprécie le travail et la créativité. Celui-ci a su créer un univers à la fois sombre et enfantin avec une esthétique qui colle parfaitement à ce que l’on voulait exprimer au travers cette chanson. »
Le second extrait choisi par Embers pour annoncer son opus est « Kopayako ». Tibo F. (guitare) raconte :
« Quand j’étais enfant dans la cour de l’école primaire, lorsqu’à l’occasion d’une partie de football il fallait désigner quelqu’un pour être le gardien de but, nous faisions un KOPAYAKO. Le malchanceux qui levait le bras alors que les autres le baissaient était désigné. Il n’y avait donc pas de bon ou de mauvais choix ; seulement avoir fait le même choix que les autres. On ne s’occupe pas de savoir qui a raison ou tort d’un point de vue moral, intellectuel, ou au regard de la justice ou de l’équité. Seule la masse décide de qui a tort ou raison et si tu penses ou fais des choix différents tu es quelque part mis de côté par rapport au reste du groupe. »
Produit par Francis Caste au Studio Sainte Marthe de Paris « Embers » sera disponible le 14/03/2023.
Tracklist :
01. Babayaga
02. Kopayako
03. Without You
04. Corset
05. Neverland
06. Quartier Lointain
« J’avais envie de revenir à cette urgence et à cette simplicité. »
Le 03/03/2023 Patrick Coutin, l'homme qui aimait regarder les filles (il doit en avoir marre, Coutin, qu'on lui rappelle son tube à tout propos, mais il s'est tellement inscrit dans notre mémoire collective...) sortait un quatorzième album rock en diable qu'il déclinera le 21/03/2023 en formule trio à La Bellevilloise, à Paris.
« L'Homme Invisible » Patrick Coutin ? Fi donc ! Il n'a clairement pas échappé aux radars d'Ahasverus ! Il a même pris le temps de répondre à ses questions...
Patrick Coutin par Alain Frettet
Bonjour Patrick Coutin. Comment allez-vous en ce premier trimestre 2023 ?
Patrick Coutin : Je vais comme un homme qui voit partir son dernier enfant pour voyager le vaste monde et qui se rend compte soudain de la vanité qu’il y a de créer des choses, des chansons en espérant que d’autres les écoutent.
Pourquoi « L'Homme Invisible » ?
C’est l’histoire d’une personne enfermée chez elle, prisonnière devant sa télé et qui veut voir le monde avec ses propres yeux. Il rêve de pouvoir mettre une paire de lunettes noires et de pouvoir marcher librement dans la rue, invisible. C’est au départ une chanson sur la liberté et sur cette idée, que si tu regardes le monde à travers un écran de télévision tu es une sorte de prisonnier… C’est aussi un clin d’œil à un très vieux feuilleton « L’Homme invisible » et à un roman de H.G.Wells.
Après le triptyque « Coutin Paradise » de quoi aviez-vous envie pour ce nouvel album ?
Je voulais faire un album simple, brut, enregistré à l’ancienne, de manière presque live, dans une sorte de complicité avec les autres musiciens, un album d’urgence. Un retour aux sources.
Un album créé pendant le confinement qui commence paradoxalement par un hymne à la route ?
Oui c’est souvent lorsque tu es privé des choses dont tu as l’habitude, dans ce cas la liberté, que tu te rends compte à quel point elle est précieuse. Pour moi la route est le symbole de la liberté, partir, quitter un endroit que tu connais pour des endroits que tu ne connais pas, découvrir d’autres personnes, d’autres façons de vivre. Le monde est immense… J’ai beaucoup souffert d’être enfermé pendant la pandémie.
« Quand Je Suis Loin de Vous » m'a fait penser à Dick Rivers. Vous chantez assez bas, d'ailleurs. J'imaginais sa voix sur la mélodie...
Comme tout le monde j’ai une voix normale qui est plutôt basse et une voix que j’appelle voix de tête plus aiguë, qui me permet de chanter sur du rock, donc de passer au-dessus des basse / batterie / guitare et du gros son. La plupart des chansons de cet album sont chantées avec cette voix haute, ma voix de gamin, et deux ou trois dans la tessiture basse. Dick avait une voix qui descendait très bas… Il a chanté quelques chansons que j’ai écrites pour lui, souvent des ballades… Il aurait pu chanter celle-là, c’est vrai.
Mais l'album est majoritairement rock, parfois rock hard, ou presque...
Hard Rock, peut-être pas, mais Rock oui. C’est un album de Rock, composé pour pouvoir être joué Rock, avec beaucoup de riffs de guitare, des rythmiques rapides, des chansons assez courtes, j’avais envie de revenir à cette urgence et à cette simplicité… Mais ce sont aussi des chansons que tu peux jouer à la guitare sèche…
Patrick Coutin par Fredo Slim « L'Homme Invisible » devait nécessairement être enregistré aux USA ?
Oui. Mais au départ je ne le savais pas, d’ailleurs j’ai essayé de l’enregistrer en France, mais ça n’a pas marché et les débuts d’enregistrements ne me satisfaisaient pas. Ça n’avançait pas. On était encore en pleine pandémie, et la vie s’était arrêtée dans ce pays. C’est une nuit en traînant sur Internet, et en reparlant avec un musicien que j’avais connu il y a une quinzaine d’années à Austin que l’idée est arrivée, très vite d’ailleurs, que cette musique était écrite pour être enregistrée là-bas. Une fois que je l’ai imaginée jouée dans le style de rock du sud, c’était une évidence…
Les musiciens qui vous accompagnent ont des CV impressionnants. Ça facilite l'enregistrement ?
Bien sûr, plus le niveau de tout le monde dans le studio est haut, plus l’enregistrement est simple, limpide, rapide, et donc te donne l’impression de facilité. Mais c’était aussi au départ un album conçu de manière assez précise, la plupart des riffs étaient écrits, les structures fixées, il y avait juste à se mettre sur la même longueur d’onde et à jouer. D’autant que j’ai une certaine complicité avec David Grissom (NDLR : ce musicien qui a joué avec Buddy Guy, Bob Dylan et Chris Isaak tient la guitare sur l'album). depuis longtemps. Avec lui, on n’est pas loin du génie. Et Jarrod Johnson à la batterie et Eric Holden à la basse sont des monstres de feeling et de technique.
Le son aussi est énorme... Parlez-moi de la production.
Nous étions dans un studio à la campagne, The Zone Studio, créé par un ancien du Grateful Dead, un peu à l’ancienne avec un super son naturel et très agréable, où tout le monde pouvait jouer ensemble. C’est enregistré avec du matériel où se mélangeait le meilleur du traditionnel et de l’ultra moderne, et ce studio avec ce son, cette résonance naturelle, a beaucoup facilité les choses. L’ingénieur du son Pat Manske est aussi très bon, il faut le dire…
En écoutant les textes de vos chansons, on a l'impression de parcourir votre journal. Avec des morceaux très intimes (« Maman ») et des petites tranches de vie (« La Star du Comptoir », « L'Homme Invisible »).
C’est toujours un peu comme ça que je compose. Sur une image, une émotion, une rencontre, une histoire que l’on me raconte. Une chanson, c’est une forme de créativité très condensée, tu dois parler au cœur, à l’instinct, plus qu’à l’intellect, et c’est là où la musique t’aide à communiquer des émotions, des sentiments et des feelings qui ont croisé tes jours, tes yeux. Mais j’ai aussi abordé des thèmes plus intimes, par exemple avec « Maman », « Loin de vous » ou « Mon Bébé par la main »…
« La Nuit Est Là », « Rien Que Pour Ses Yeux », « A Part Ca Tout Va Bien »... Les riffs du nouvel album semblent taillés pour la scène... J'imagine que vous attendez le 21 mars avec impatience ?
Avec impatience oui, un peu la trouille aussi, car jouer huit ou neuf nouveaux titres sur scène, c’est pas si simple, et j’ai toujours eu beaucoup de mal à apprendre mes propres textes, mais c’est assez excitant, d’autant que cet album est vraiment composé pour aller sur scène, comme vous dites. En fait il a été écrit pour être joué sur scène et agrandir le répertoire de scène de mon trio… L’idée de jouer en trio, c’est aussi une façon de retourner à la simplicité, à l’énergie. La scène a ce côté magique, incertain, qui fait qu’elle reste toujours une aventure, tout peut se passer lorsque tu es sur scène, la corde de guitare qui casse, la panne de courant, ou de mémoire ; chaque concert est une expérience un peu différente et c’est d’ailleurs ce que j’aime. Une sorte de mise en danger.
Merci Patrick Coutin d'avoir pris le temps de me répondre...
Merci à vous.
Paradoxalement, une certaine intemporalité s'installe malgré des influences 70's marquées.
Disponible depuis le 09/09/2022, « Equilibrium » est le premier album de Polychrome, un projet initié par Simon et Maxime Senizergues.
Ce concept-album raconte en seize morceaux la vie d'Usky, lourdement imprégnée d'un secret de famille : un frère qu'il aurait tué accidentellement et dont on lui a caché l'existence. Une sorte de déterminisme conduira Usky au plus bas avant qu'il ne parvienne à trouver l'équilibre.
Musicalement, « Equilibrium » avance bien, avec une basse qui claque, pleine de groove, parfois pop et funky.
Influencé par le rock progressif britannique des 70's, l'album évoque King Crimson, mais aussi The Beatles, car sa recherche progressive vise plus à atteindre l'harmonie et la mélodie qu'elle ne cherche à les bousculer. Il en ressort une certaine fraîcheur et une présence renforcée par l'utilisation de cordes et, paradoxalement, une certaine intemporalité s'installe malgré des influences marquées.
Conceptuellement, on pense au « Tommy » de The Who, au « The Wall » de Pink Floyd et à ces grands albums dystopiques qui ont jalonné l'histoire du rock.
Disponible en format digital, « Equilibrium » est un projet ambitieux qui sera accessible en CD digipack le 02/04/2023.
Robert Wyatt, XTC, Steve Reich sont les autres références citées par cette jeune formation parisienne.