Le 26/11/2022, Gaëlle Buswel participait avec Will Barber et Mireil m'a tuer à la septième édition des Rockers Ont du Coeur organisée par Les Rockeurs Ont Du Coeur - Var dans l'enceinte du Casino Joa de La Seyne-Sur-Mer. Ticket d'entrée pour la soirée caritative ? Apporter un jouet neuf d’une valeur supérieure à dix euros.
Dam'Aël a profité de ce contexte pour interviewer la rockeuse francilienne, un entretien réalisé par téléphone la veille du concert. On parlera de l'association bien sûr, mais aussi du Kazakhstan et d'un certain passage protégé...
Photographie : Guillaume Malheiro et Guillaume Eymard
« C'est toujours un grand plaisir d'aller à la rencontre de cultures différentes, et c'est pour nous un grand bonheur, à chaque fois, à chaque concert. »
Dam'Aël : Bonjour Gaëlle Buswel. Comment allez vous ?
Gaëlle Buswel : Bonjour ! Ca va super ! On se prépare pour ce grand événement qui aura lieu ce samedi. (NDLR : interview réalisée par téléphone le 25/11/2022) On a vraiment hâte.
Dam'Aël : C'est caritatif, et c'est pour les enfants !
Gaëlle Buswel : Exactement !
Dam'Aël : Vous avez déjà exploré nombre de pays. Six ans en Angleterre, ou à fouler les terres du Canada, du Danemark, de la Polynésie, de la Suisse, du Japon, et surtout celles des Etats-Unis. Puis récemment le Kazakhstan ! Le blues-rock donne-t-il des ailes ?
Gaëlle Buswel : La musique se partage ! Elle n'a pas de frontières, donc on va jouer partout où l'on nous demande de partager notre musique. C'est toujours un grand plaisir d'aller à la rencontre de cultures différentes, et c'est pour nous un grand bonheur, à chaque fois, à chaque concert.
Dam'Aël : Ce festival au Kazakhstan où vous avez représenté la France pour les trente ans des relations diplomatiques entre notre pays et le Kazakhstan... C'est quand même énorme cette histoire !
Gaëlle Buswel : Nous avons été vraiment touchés et flattés de représenter la France dans ce cadre-là, et c'était un véritable honneur pour nous. C'était également l'occasion de rencontrer un nouveau public et de faire la connaissance des Kazakhs.
Dam'Aël : Une journaliste de ce pays a dit que vous étiez une source d'inspiration pour les femmes au Kazakhstan
Gaëlle Buswel : Ca c'est toujours quelque chose qui m'émeut beaucoup, parce qu'il est vrai que je prends parfois position pour essayer de représenter, de diffuser et de partager de belles choses. Alors quand ça peut inspirer des femmes de cultures différentes, c'est... J'ai du mal à l'exprimer en mots, parce que c'est vraiment très fort. J'étais hyper émue quand cette journaliste m'a dit ça, je ne m'attendais pas du tout à ce type de discours de sa part, et alors on se dit que par la musique on peut parfois générer des choses très positives et encourageantes pour des femmes, pour des enfants, pour d'autres personnes. Là en l'occurrence c'était par rapport au rêve de certaines jeunes filles, et représenter ça, être comme un petit modèle pour ces femmes-là, j'avoue que je me sentais très honorée et très émue.
« Quand on passe ce passage piétons, on se sent un peu comme un gamin de quatre ans qui vient de découvrir son premier cadeau de Noël. »
Dam'Aël : On note de très belles rencontres dans votre parcours : Neal black, Patrick Rondat, Matthieu Chedid, ZZ Top, Ringo Starr et Beth Hart, en première partie du palais des congrès à Paris. Est-ce qu'un duo avec Beth vous aurait tenté ?
Gaëlle Buswel : J'adorerais ! Mais c'est pas du tout au rendez-vous pour le moment ! Ca fait partie des premières parties qu'on a eu la chance de réaliser, et c'était une magnifique rencontre. C'est une femme talentueuse et inspirante. Elle a une histoire très touchante. C'est une battante et une artiste que j'adore. C'est un vrai et grand honneur de pouvoir ouvrir pour elle, de la rencontrer et d'échanger un peu avec elle.
Dam'Aël : Que ressent-on quand on emprunte le passage clouté d'Abbey Road ?
Gaëlle Buswel : C'est tout un symbole ! Ce passage clouté, c'est la première étape avant d'arriver dans le studio. Et vous avez toutes les images de cette fameuse photo et de cet album des Beatles. Quand on passe ce passage piétons, on se sent un peu comme un gamin de quatre ans qui vient de découvrir son premier cadeau de Noël. C'était assez émouvant. On était en 2019, et même trois ans après, à chaque fois qu'on en parle, ça nous fait autant d'émotions. Vivre ce moment-là, c'était vraiment super. On s'est bien marrés, en plus ! Et sur ce passage piétons, forcément, on a fait la photo !
Dam'Aël : C'était à l'occasion de votre quatrième album, « Your Journey », enregistré partie en Belgique, partie à Londres, ville dans laquelle vous avez vécu six ans...
Gaëlle Buswel : J'ai vécu un long moment à Londres... C'était vraiment super, j'ai adoré ! J'adore cette ville, cette culture et les gens. C'est vraiment libre...
Dam'Aël : C'était avant votre carrière solo, quand vous faisiez partie du groupe Cam On ?
Gaëlle Buswel : Exactement ! Cam On était mon premier groupe de compositions blues rock. On n'a pas continué, même si on est restés tous en très bons termes. Quant à moi, j'ai poursuivi mon petit bonhomme de chemin et j'ai lancé mes projets perso. J'ai rencontré Neal Black. C'était une période de renouveau. J'en avais marre de tout, et je suis partie rejoindre ma meilleure amie qui résidait à Londres. Ca a été une belle expérience pour commencer à partager ma musique d'une certaine façon, dans un premier temps...
Dam'Aël : Tournons-nous vers l'événement du 26/11/2022 au casino Joa de La Seyne Sur Mer. Comment s'est faite cette connexion avec l'association Les Rockers Ont du Coeur ?
Gaëlle Buswel : On était en relation depuis pas mal de temps, peut-être même avant le confinement. L'année dernière ils nous ont recontacté. Ils ont géré ça avec notre tourneur. C'était une belle occasion. Ils savaient qu'on avait beaucoup participé à des actions pour les enfants, évidemment on ne pouvait pas dire non ! Il y avait une belle énergie, l'équipe avait l'air vraiment super. On ne s'est jamais rencontrés donc ce concert sera l'occasion de partager un moment ensemble... C'est un joli concept et une belle action qui s'est mise en place, toute en musique, toute en amour.
Photographie : Guillaume Malheiro et Guillaume Eymard
Dam'Aël : Considérez-vous ce type d'événements comme un moyen plus fort que les cagnottes qui peuvent se faire par ailleurs ?
Gaëlle Buswel : Chaque association met en oeuvre ses actions comme elle le peut. Ce concept avec un concert, on en a parlé autour de nous : le fait d'amener un jouet pour voir un concert, les gens trouvent que c'était une super idée. Ludique en même temps : tout le monde se prête à ce jeu.
Dam'Aël : Ce n'est pas votre première action caritative : vous êtes déjà intervenue dans les hôpitaux pour enfants...
Gaëlle Buswel : Oui, quand j'ai fait mon premier album, en 2011. Ma cousine travaillait dans des hôpitaux, et j'ai ainsi découvert certaines associations. Alors on a mêlé la musique à des événements pour aller jouer dans des services d'oncologie. C'était assez fort, assez difficile aussi émotionnellement parce que je suis une âme sensible. Mais c'était vraiment un beau moment, parce que les enfants atteints de cancers nous ont fait passer de très beaux messages et ils sont d'une force complètement hallucinante. On a fait ça pendant pas mal d'années, jusqu'à ce que le service ferme ses portes. Mais on essaie de soutenir cette association et de soutenir les services d'oncologie de la petite façon dont nous pouvons le faire pour apporter un peu d'énergie, d'amour, et un court moment d'évasion à ces gamins.
Dam'Aël : La soirée des Rockers Ont du Coeur propose trois prestations : Will Barber, Mireil M'A Tuer et vous-même. Vous connaissez ces deux artistes ?
Gaëlle Buswel : Avec Will, oui, on se connaît : il a fait notre première partie il y a pas mal d'années, puis on s'est croisés en concert. C'est donc l'occasion de se retrouver sur scène. Quant à Mireil M'A Tuer, ce sera une découverte. Je pense qu'on passera tous un bon moment ensemble.
Dam'Aël : Y a-t-il un lien fondamental entre l'enfance et l'ouverture à la musique ?
Gaëlle Buswel : Oui. Moi j'ai grandi dedans : mes parents étaient passionnés de musique. Ils étaient des années 70, avec toute la culture musicale qui va avec, la période anglo-saxonne et américaine... J'ai baigné là-dedans, et ce sont des influences qui ont été naturelles et très présentes et qui m'ont poursuivie jusqu'à aujourd'hui.
Dam'Aël : Je crois savoir que votre papa jouait dans un groupe ?
Gaëlle Buswel : Mon père, quand il était jeune, était batteur dans un groupe de hard-rock ! Il faisait ça pour le plaisir et ils ont tous choisi d'autres vies, mais du coup, c'est rigolo. On en reparle souvent, et j'essaie toujours d'imaginer mon père en mode hard-rocker dans les années 70, avec des pantalons pattes d'eph et des chemises à fleurs ! (Rires)
Dam'Aël : Y a-t-il des projets avancés pour 2023 ?
Gaëlle Buswel : Oui, il y a des choses qui vont se passer en 2023, et en 2024 aussi, on y travaille. Mais je ne dis rien sinon qu'on va faire une tournée d'été qui commencera à compter de mi-mai 2023, et vous pourrez nous voir sur toutes les routes de France.
Dam'Aël : Un mot sur les musiciens qui vous accompagnent en tournée ?
Gaëlle Buswel : Ils sont ma famille, la même équipe depuis pas mal d'années. A la guitare Michaal Benjelloun, à la basse JB Petri, au clavier Léa Worms et à la batterie Steve Belmonte. On a aussi notre ingé-son qui nous accompagne et qui s'appelle Aurélien Chambre.
Dam'Aël : J'ai appris que vous utilisiez du matériel français ?
Gaëlle Buswel : Pendant le confinement on a rencontré beaucoup d'artisans français, et plutôt qu'avoir des marques américaines, notre matériel, nos amplis, pédales de guitares, c'est Val Martins. Il est de la région lyonnaise et fait un travail extraordinaire. Je travaille aussi avec une artiste qui m'a fait une magnifique sangle de guitare, Cécilia, de Blackdust Guitar Straps. Je suis ravie de pouvoir mettre cette sangle sur scène parce qu'elle est personnalisée. Ce sont des artisans qu'on adore et qu'on soutient.
Dam'Aël : On a hâte de vous revoir sur la tournée 2023 !
Gaëlle Buswel : J'ai hâte de vous rencontrer tous !
Dam'Aël : Je vous remercie infiniment pour ce sympathique échange, Gaëlle.
Gaëlle Buswel : Merci. Et à bientôt !