- Accueil
- Nos articles
- Hard Heavy
Hard Heavy
VANDENBERG (hard-rock), Sin (25/08/2023)
Le 25/08/2023
Pas d'une originalité folle, mais tout de même inspiré et bougrement solide, « Sin » plaira aux amateurs de hard US classique.
Par Ahasverus
Adrian Vandenberg est un guitariste/compositeur hollandais. Il connaît un beau succès au début des années 80 en fondant son propre groupe. Il est aussi connu pour son travail dans Whitesnake.
Au début des années 80, alors qu'il prépare sans y croire particulièrement un très bon premier album qui fait la part belle aux arpèges et à la guitare espagnole, le guitariste Adje (Adrian) Vandenberg est approché par David Coverdale. Celui-ci a repéré ses démos chez Atlantic Records et souhaite le recruter. Adrian décline il craint de n'être qu'un pion dans la valse des line-up devenue une habitude chez Whitesnake. Il préfère capitaliser sur son nom propre. Bien lui en prend : l'album est un succès ! Il réussit même à placer quelques morceaux sur les radios, notamment les ballades « Burning Heart » en 1982 et « Different Worlds » en 1983.
Heading For A Storm, second album de Vandenberg, sorti en 1983.
Sa notoriété internationale lui permet parcourir les États-Unis, l'Europe et le Japon aux côtés d'Ozzy Osbourne, Kiss, Rush, Scorpions, ou encore Michael Schenker.
Après quelques succès fluctuants, il rejoint finalement Whitesnake avec qui il enregistre notamment le morceau « Here I Go Again » aux côtés de John Sykes dans sa version « 1987 », tandis qu'une première version sur l'album « Saints & Sinners » (1982) trouvait Micky Moody et Bernie Marsden aux guitares. Puis Adrian participe à la tournée promotionnelle de « 1987 » durant un an et demi. Il passera plusieurs années au sein du serpent blanc, co-récrivant certains albums, notamment « Slip of the Tongue » (1989) sur lequel, bien qu'il soit crédité comme guitariste, il ne pourra jouer en raison d'une blessure.
A la fin des années 90, Adrian se met en retrait de la musique pour des raisons familiales. Dans les années 2010, il revient avec le projet Vandenberg's Moonkings. Ce retour est bien perçu, mais le chanteur Jan Hovingi a des activités professionnelles parallèles qui ne peuvent souffir de son absence, et il n'est pas en mesure de faire des tournées à l'étranger. Adrian met donc fin au projet après trois albums et il ranime Vandenberg la décennie suivante avec un opus intitulé « 2020 ». Adrian explique à My Global Mind : « Avec Vandenberg, j'ai décidé qu'il était temps de me botter les fesses dans le sens du hard rock, car Moonkings était très orienté blues ».
Il se fait accompagner du chanteur Ronnie Romero (Lords Of Black), du bassiste Randy Van Der Elsen (Tank) et du batteur Koen Herfst (Doro, Epica) et il profite de cet album pour revisiter son standard « Burning Heart ».
Le 25/08/2023, Vandenberg revient avec un album, le cinquième sous son nom :
« Sin »
A l'instar de « Heading for a Storm » (1983), « Sin » voit le retour des requins sur la pochette. Ces deux artworks ainsi que celui de l'album « Alibi » ont été peints par Vandenberg lui-même : Adrian est diplômé des Beaux Arts et il a même enseigné cette matière avant de consacrer sa vie à la musique.
Pour ce nouvel opus Vandenberg retrouve la même section rythmique : Koen Herfst (batterie) et Randy Van Der Elsen (basse). En revanche Ronnie Romero dont l'album solo « Too Many Lies, Too Many Masters » sortira mi-septembre laisse la place au Suédois Mats Levén (Candlemass, Therion).
Le timbre de voix de Mats Levén rappelle celui de David Coverdale et c'est vers bien Whitesnake et le hard US qu'il faut chercher les comparaisons avec cet album, même si Adrian se dit plutôt influencé par le blues et le hard britannique.
On pourrait aussi parler de Dio (« Out Of The Shadows », « House On Fire »), d'Alice Cooper, et c'est très bien fait d'ailleurs (« Thunder And Lightning »), avec beaucoup de groove dans le chant puissant de Mats Levén (« Walking On Water », « House On Fire »), et des guitares efficaces plutôt que tape à l'oeil.
« Sin » est composé de morceaux qui tiennent la distance, capables de frapper fort (« Light It Up », « Burning Skies ») comme de se faire enjôleurs (« Baby You've Changed »). Enregistré aux Pays-Bas et à Los Angeles, l'album est produit par Bob Marlette (pas le chanteur de reggae, hein, le producteur qui a travaillé avec Ozzy Osbourne et Alice Cooper...). Pas d'une originalité folle, mais tout de même inspiré, bougrement solide dans le songwriting comme dans le line-up qui fait du haut niveau, l'album plaira aux amateurs de hard US classique. Il est disponible aux formats digital, CD, ainsi qu'en vinyle vert.
HEART LINE (AOR), Rock N' Roll Queen (23/06/2023)
Le 24/08/2023
Un album d'AOR qui va sur les oreilles comme une confiserie vient sur la langue. Posez, puis laissez fondre.
Par Ahasverus
En 2021, Heart Line créait la surprise en sortant « Back In The Game », balançant des brûlots comme « One Night In Paradise », ou encore le morceau éponyme, avec une fluidité à laquelle la scène française nous avait peu habitués dans le domaine de l'AOR.
Ce jeune projet était initié un an auparavant par le guitariste et producteur Yvan Guillevic (United Guitars !) qui, composant un titre durant la pandémie, le proposait à Emmanuel Creis (Shadyon, Equinox) qui lui semblait parfait pour l'exercice. Enfin vint l'idée de faire tout un album dans l'esprit des 80's et de ces groupes qui, de Whitesnake à Foreigner ou de Journey à Winger, avaient fait les beaux jours de la FM américaine à coups de belles mélodies, de jolies voix, de grandes envolées de guitares, de choeurs soignés et de nappes de claviers plus hautes que l'Empire State Building.
On sait la capacité d'Yvan Guillevic à bien s'entourer. Il choisissait ici le claviériste Jorris Guilbaud (Devoid, Shadyon), le batteur Walter Français (Shadyon) et le bassiste Dominique Braud (Electric Brotha'Hood). Emmanuel Creis se voyait bien sûr confirmé au chant.
HEART LINE est en concert. Voici les dates...
L'accueil critique de « Back In The Game » était des plus positifs, voire totalement enthousiaste : « LA Nova brille enfin sur notre hexagone », affirmait Rock Meeting, tandis que Rock N' Force le trouvait « bluffant de fraîcheur, d’enthousiasme et d’énergie » et que Hard-Rock 80 soulignait la « prestation hors-normes » d'Emmanuel Creis, confirmée jusqu'au Royaume Uni par le magazine Velvet Thunder.
Deux ans plus tard, nos hexagonaux sont de retour sur le label allemand Pride & Joy, toujours avec un artwork de Stan W. Decker. L'album s'appelle « Rock N' Roll Queen ».
On pourrait pratiquement calquer les critiques de « Back In The Game » sur ce nouvel album ! Fraîcheur, toujours, qualité d'exécution, encore, vélocité des guitares bien sûr, évidence des mélodies, chant impeccable. Avec peut-être un son légèrement supérieur ?
Constant dans le sérieux de l'entreprise, Heart Line nous ramène en 1987. Il nous donne notre compte de guitares lead, osant la FM comme jamais (« The Last Time »), la ballade (« Call Me »), sachant griffer les claviers — sans les déchirer — par des riffs rugueux, sur un album qui va sur les oreilles comme une confiserie vient sur la langue. Posez, puis laissez fondre.
ENFORCER (heavy metal), Nostalgia (05/05/2023)
Le 24/08/2023
Comme les spaghetti à la bolognaise, ce registre qu'on appelle désormais la nouvelle vague du heavy metal traditionnel (NWOTHM) est toujours meilleur réchauffé !
Par Ahasverus
Dix-huit ans de carrière déjà pour le groupe Enforcer, qui commence son activité par une démo en 2005 !
En 2008, « Into The Night » est un album 80's plus vrai que nature. Il rappelle ces vieux Tokyo Blade, mais aussi Iron Maiden période Killers (« City Lights »), puis encore Helloween, ou le groupe français High Power. Nous avons affaire à un speed metal très vif emmené par un chant capable d'aller chercher des notes suraigües.
Un second album reprend les mêmes recettes. Un troisième en mode proto-thrash évoque le premier Metallica jusqu'à devenir le jumeau d'un « Phantom Lord » (« Satan »), tout en faisant la part belle aux cavalcades basse/guitare à la Maiden (« Take Me Out Of This Nightmare », « Crystal Suite »).
Le quatrième long format, « From Beyond », amorce un virage heavy/power, édulcorant les chevauchées speed metal (« One With Fire »). Il recueille cependant de bonnes critiques, qualifié d'album de la maturité par Horns Up. Si le speed n'apparaît qu'à de rares occasions (« Hell Will Follow »), les cavalcades des cordes sont toujours bien représentées (« Mask Of Red Death »).
Un instrumental composé dans une grande tradition maidenienne est systématiquement placé en sixième position des quatre premiers albums (« City Lights », « Diamonds », « Crystal Suite », « Hungry They Will Come »). Ce gimmick est abandonné par la suite.
« Zenith » (2019) marque d'ailleurs une rupture dans le catalogue du groupe d'Arvika. Bien produit, avec des orchestrations riches, c'est un mid-tempo qui peine à utiliser ses starting blocks. Il ne justifie pas son titre.
Le 05/05/2023 Enforcer revient avec un sixième album studio :
« Nostalgia »
Possiblement échaudé par l'accueil de « Zenith », Enforcer retourne aux fondamentaux et appuie sur l'accélérateur pour retrouver une vitesse plus conforme à sa nature.
La recette sent parfois le réchauffé. Justement : comme les spaghetti à la bolognaise, ce registre qu'on appelle désormais la nouvelle vague du heavy metal traditionnel (NWOTHM) est toujours meilleur réchauffé ! En mode « Plus vite que moi tu meurs », moins proto-thrash cependant, « Nostalgia » retrouve le grain de folie qui va bien, ose la ballade avec une certaine réussite (elle donne son titre à l'album), et se hasarde à un titre en Espagnol pour éviter la connotation politique du mot supremacy en anglais.
Dans un format où le speed metal est majoritaire sans être la règle absolue, Enforcer trouve un son second souffle avec un opus studio plus convaincant que ses deux prédécesseurs.
Conçus durant la pandémie, les titres retenus ont été enregistrés entre octobre 2020 et février 2022 par Jonas Wikstrand, qui a également réalisé le mixage et le mastering. Le groupe confiait à Metalorgie avoir recherché, pour cet album, le son de Foreigner 4, particulièrement pour la caisse claire. (Retrouvez cette interview dans son intégralité ICI)
L'artwork est signé Adam Burke.
En France, « Nostalgia » fait l'objet d'un large consensus critique (nous n'avons relevé que deux bémols). Si Among The Living estime que cet album est « loin d'être le meilleur de ce groupe », et si Les Eternels, plus radicaux, pensent que « le collectif peine désormais à se renouveler », pour d'autres, Enforcer « transcende le genre heavy metal avec une efficacité redoutable » (United Rock Nations), constituant « un beau divertissement musical » (Album Rock) qui « ravira les nostalgiques des années 80 » (Hard Rock 80). C'est en somme « une réussite complète » (Rolling Stones) où « tout est bigrement accrocheur » (Aux Portes Du Metal).
Retrouvez ces chroniques dans leur intégralité en cliquant sur le nom du magazine correspondant.
En tournée européenne, Enforcer sera à Nantes (Warehouse) avec Razor et Crisix le 22/10/2023.
DICTATOR SHIP (rock hard), Electric Jihad (29/09/2023)
Le 22/08/2023
Si vous aimez le son des 70's qui annonçait les prémices du hard-rock, vous êtes à la bonne porte.
Par Ahasverus
Dictator Ship est un quatuor suédois.
Il se dit influencé par la soul et le doo-wop des années 60, et le dossier de presse cite pour référence des formations telles que Sam & Dave, Sly & The Family Stone, Jackie Wilson et The Platters.
En 2020, Dictator Ship présente son premier album, « Your Favorites ».
Il est signé sur The Sign Records. Une signature cohérente au regard du catalogue de cet excellent label suédois spécialisé dans le son 70's, avec des formations comme Maida Vale, Children of the Sün, Heavy Father, Hot Breath, Märvel ou Grande Royale. Dictator Ship n'est d'ailleurs pas sans points communs avec ces trois dernières formations. Il mélange un rock'n'roll énergique et brut avec des harmonies vocales multicouches et des mélodies inspirées des années 60/70. Le résultat est un boogie rock qui peut faire penser à certains morceaux de Foghat ou de Boston.
Le nouvel album a pour nom « Electric Jihad ».
L'écoute des deux albums de Dictator Ship permet de noter une véritable progression depuis les débuts discographiques de Dictator Ship. Le groupe l'explique :
« C'est une avancée par rapport à notre premier album à tous points de vue. Nous savions dès le départ que nous voulions plus d'harmonies dans le chant et plus de structure dans les guitares que sur Your Favorites et nous sommes très satisfaits du résultat final. »
Le pari est réussi : « Electric Jihad » est moins sec. C'est un très bon album qui marque une progression véritable dans l'identité du groupe. Si vous aimez le son des 70's qui annonçait les prémices du hard-rock, vous êtes à la bonne porte.
« Electric Jihad » a été mixé, masterisé et produit par Stefan Brändström (Märvel).
Précommandez ici :
GRETA VAN FLEET (hard-rock), Starcatcher (21/07/2023)
Le 26/07/2023
Greta Van Fleet ne manque ni de matière ni de jus, proposant un album de hard-rock particulièrement vif, toujours plaisant, parfois grand.
Par Ahasverus
En un peu plus de dix ans, Greta Van Fleet est devenu incontournable sur les cîmes du rock international.
L'histoire commence en 2012. Nous voici à Frankenmuth, blaze improbable, qu'on croirait tiré d'un vieux film de Polanski, pour une petite bourgade du Michigan fondée par des colons allemands à la fin du XIXème siècle. Jake Kiszka (guitare) débauche ses frères, Josh (chant) et Sam (basse, clavier), ainsi qu'un pote batteur ( Kyle Hauck alors ; Danny Wagner désormais) pour jouer du rock dans le garage familial. Le nom de baptême du quatuor formé par ces galopins (le petit dernier a juste dix-huit ans) pirate celui de la doyenne du bled.
GRETA VAN FLEET par Neil Krug
Le succès est fulgurant : dès le premier EP (2017) le single « Highway Tune » squatte le Billboard Us Maistream Rock durant quatre semaines. L'album qui suit en 2018 (« Anthem of the Peaceful Army ») atteint les premières places du Billboard US Rock Album à sa sortie. En 2019, c'est au tour de l'EP « From the Fires » de rafler le Grammy Award 2019 du meilleur album de rock ! Deux ans plus tard, Greta Van Fleet sort « The Battle at Garden's Gate », qui tente vaguement de se défaire de l'ombre du Zeppelin qui plane sur le groupe — à l'insu de son plein gré — depuis les origines. Mais chassez le naturel, il revient au galop, et 2023 sonne l'heure du retour au bercail avec un troisième album :
« Starcatcher »
Troisième album, avec une intention clairement affirmée : retrouver le son des débuts, celui du garage de la famille Kiszka. Dans l'esprit, hein ! Parce qu'entendons-nous bien : vous n'entendrez jamais quelqu'un sonner comme ça dans un garage ! Dans la pratique, on a clairement privilégié les meilleurs studios, les plus grands pros Jugez plutôt : Dave Cobb (Slash, Europe) à la production, Mike Stent (Björk, Madonna) au mixage, et Pete Lyman (Rival Sons, Europe) au mastering.
Par contre, côté pochette, je sais pas vous, mais moi c'est pas ouf !
Mais bon, pourvu qu'on ait l'ivresse... Musique !
Vous n'y couperez pas ! Dès la première piste, Greta Van Fleet réveille la comparaison avec Led Zep. Les vibrations de « Fate Of The Faithful » évoquent invariablement « No quarter ». « Thank You » et « When The Levee Breaks » sont les autres standards du géant anglais évoqués çà et là par les chroniqueurs. Il est clair que l'endiablé « Runway Blues » ou le folkeux « Farewell For Now », n'auraient pas dépareillé sur un bon Led Zeppelin.
On imagine bien ce que cette cascade de comparaisons peut avoir d'agaçant pour cette formation américaine qui cultive le déni avec obstination. Ils sont d'ailleurs les seuls: pour les autres, tous les autres, la paternité est encore plus évidente que celle du fils caché d'Alain Delon. Elle en devient clivante, certains critiques n'hésitant pas à noircir leurs papiers de mots assassins. Ainsi pour Sputnik Music, l'album « cesse d'être une expression artistique » et il flotte « dans sa propre stérilité », tandis que le Français Benzine estime que « cette filiation ostentatoire est peut-être le seul argument de vente de Greta Van Fleet. »
Quant à nous, nous trouvons ces hallalis bien précipités. Pour certaine qu'elle soit, l'influence de qui-vous-savez, ne doit pas masquer le brio avec lequel l'affaire est menée, un brio suffisant pour donner naissance à une suite de grands albums. « Starcatcher » n'échappe pas à ce qui est désormais la règle. Et puis quoi ! Greta Van Fleet ne saurait être confondu au blind test avec Led Zeppelin par un amateur de rock digne de ce nom. Ainsi ce nouvel opus apportera du plaisir à l'auditeur décrispé, car Greta Van Fleet ne manque ni de matière ni de jus pour reprendre le flambeau. La voix énervée de Josh Kiszka, capable de couvrir quatre octaves, n'est pas un ersatz de celle de Robert Plant, même si elle présente des similitudes, même si tel ou tel morceau évoque à nos esprits l'empreinte sacré.
Au résultat, le songwriting des Américains construit un album de hard-rock particulièrement vif, toujours plaisant, parfois grand (« Meeting the Master »). Et quand bien même ces Américains parviendraient au sommet par des voies ouvertes jadis par le fondateur du hard-rock britannique, ils auraient bien tort de ne pas les suivre, et nous de nous en priver !
Greta Van Fleet jouera à l'Accor Arena (Bercy pour les anciens du gaz) à Paris en novembre 2023.
ART NATION (hard mélodique), Inception (09/06/2023)
Le 08/07/2023
Le songwriting sans faute et le talent des musiciens aboutit à un album de hard mélodique relevé, avec une face pop assumée, qui parvient à unir le plus souvent les deux univers pour le meilleur.
Par Ahasverus
Art Nation est un groupe fondé à Göteborg — capitale européenne du rock ? — en 2014 par et pour le chanteur Alexander Strandell (Diamond Dawn, Crowne).
Ces Suédois sortent leur premier album, « Revolution », en 2015. Mixé par l'incontournable Jacob Hansen (Amaranthe, U.D.O, Arch Enemy), il présente des compositions très académiques orientées AOR/hard mélodique.
Art Nation signe alors chez Sony Music Entertainment. Il place un morceau à la cérémonie d'ouverture de la Gothia Cup, une compétition de football internationale. Cette prestation lui donne l'occasion de jouer devant un public de 60 000 personnes, sans même parler de l'impact télévisuel.
Parallèlement, Art Nation partage la scène avec des géants comme Europe, Twisted Sister ou Dokken.
En 2017, Art Nation sort « Liberation », son deuxième album. Il est bien plus heavy, que « Revolution ». Sans pour autant renoncer à la fibre mélodique, il marque une évolution dans la musique du groupe en lui conférant des orchestrations pop plus modernes. Art Nation vient de trouver son style et a heureusement évité de s'enfermer dans une FM sclérosée. Côté son, Jakob Hermann (In Flames, Evergrey) et Jacob Hansen sont aux manettes.
En 2019, Art Nation revient avec un dix pistes de seulement trente-cinq minutes : « Transition ». Les éléments pop et symphoniques de sa musique sont soulignés par plusieurs webzines (Music Waves, Metal Integral).
Le 09/06/2023, Art Nation revient chez Frontiers Music srl avec un nouvel album : « Inception ».
Alexander Strandell précise à propos de cet opus : « Le nouvel album correspond à ce que Christoffer et moi voulions qu'Art Nation soit depuis le début, en 2014. Un mélange de chansons mélodiques, heavy, pop/hard rock avec de grands refrains et des mélodies épiques, avec une solide amitié. »
Le songwriting de ce quatrième long format semble vouloir se faire encore plus accrocheur, avec le bien nommé « Brutal & Beautiful », un titre d'ouverture qui indique que la tendance est à l'accélération.
Le second titre, « The Last Of The Burned », le confirme dans un parfait prolongement du premier.
Art Nation est d'humeur heavy (« Fight Fire With Fire », « Somewhere I Know I Belong »), avec des descentes de manches qui font penser à Nils Courbaron (Sirenia) et des partis pris électro-pop jusque dans la manière d'aborder le chant (« Superman »).
L'aspect rock mélodique/AOR reste bien sûr une composante essentielle de l'univers du groupe (« The Legend Reborn », « Powerless », « 1001 »).
Une ribambelle de riffs accrocheurs s'enchaînent dans des formats de trois à quatre minutes, juste ce qu'il faut pour taper en coeur de cible.
Le songwriting sans faute et le talent des musiciens aboutit à un album de hard mélodique relevé, avec une face pop assumée, qui parvient à unir le plus souvent les deux univers pour le meilleur.
H.E.A.T, Within Temptation et Amaranthe sont les points de repères fréquemment cités par les webzines. Nous ajouterons à la liste Kissin' Dynamite (« Brutal & Beautiful », « Somewhere I Know I Belong »).
Il va sans dire qu'« Inception » est à découvrir.
FIREBORN (heavy metal), Reflections (16/06/2023)
Le 07/07/2023
Une jeune chanteuse remarquable, puissante et originale, qui ne pourra que se bonifier + un groupe en place aux compositions très variées et accrocheuses = un premier album pertinent qui retient l'attention.
Par Ahasverus
Voici le premier album d'un jeune groupe digne d'attention. Pas un lapin de six semaines non plus : Fireborn se forme en 2016 à Lörrach, au Sud de l'Allemagne, à quelques envolées de Mulhouse. Le groupe s'appelle alors Dislike Silence. Sous ce nom, il sort un EP, en vente ou à l'écoute sur le site du groupe. Puis il se classe trente-septième à la finale des German Rock and Pop Awards, catégorie Rock.
Allez savoir pourquoi le groupe change de nom... Il devient Fireborn. C'est peut-être plus typé heavy ?
Pour enregistrer « Reflections », son premier album, Fireborn se rend en Suisse. Ca tombe bien, c'est à deux pas de Lörrach. Le Little Creek Studio a vu passer notamment les Burning Witches et Destruction.
Particularité : Fireborn a pour atout Jenny. Et cet atout, il n'entend pas le laisser dans sa manche. La jeune chanteuse est puissante, très puissante, même (« Ferryman »), avec un timbre un peu rauque, souvent comparé à Lzzy Hale (Halestorm). C'est pas rien, Lzzy Hale, dans le Metal ! Et la voix de Jenny, légèrement éraillée, peut même, sur certains passages, faire penser à Bonnie Tyler. Si, si, tendez bien l'oreille... (« Angel In Need », « Deep Blue Water »)
Un bon chanteur, si doué soit-il — et il est clair qu'en plus de la technique et de la puissance cette chanteuse a un don — ne suffit pas à faire un bon album. Jenny se voit heureusement servie par un songwriting efficace qui va du heavy soutenu (« The Eye Of A Hurricane ») à la ballade acoustique (« Guide Your Home »), avec un peu de modernité dans les structures (« Pack Of Wolves », « Proud And Ashamed ») et des éléments plus proches du rock ou du blues (« Done With You »).
Avec ses quatorze titres pour cinquante-quatre minutes, « Reflections » prend le risque de la longueur. Pourtant il s'écoute d'une traite, avec des morceaux variés et des refrains suffisamment accrocheurs pour garder l'attention, assortis de guitares mélodiques et de gros riffs quand il faut (« You Seem So Far »).
Ainsi, capitalisant sur le talent de sa chanteuse et parvenant à servir ce joyau dans un excellent écrin instrumental, Fireborn signe un premier album remarquablement abouti. Loin de se coincer dans un stéréotype, il se démarque, s'ouvre musicalement et ne cesse de montrer ses qualités.
Une jeune chanteuse remarquable, puissante et originale, qui ne pourra que se bonifier + un groupe en place aux compositions très variées et accrocheuses = un premier album pertinent qui retient l'attention... On n'a probablement pas fini d'entendre parler de cette formation allemande, Fireborn, qui ne demande qu'à prendre la place qui lui revient sur la scène Metal internationale. A découvrir et à suivre dans un parcours qui devrait prendre rapidement les courants ascendants.
« Reflections » est disponible depuis le 16/06/2023.
SUPREMACY (hard mélodique), Influence (30/06/2023)
Le 04/07/2023
Pleinement calibré pour séduire les amateurs d'un hard-rock US légèrement AOR, « Influence » a pour lui l'avantage certain de ne pas céder pleinement aux sirènes de la FM grâce à quelques propositions bien placées qui viennent muscler son relief.
Par Ahasverus
Huit ans après « Leaders », un album plus qu'honorable, SUPREMACY revient avec un nouveau chanteur.
Enfin, nouveau... façon de parler ! Gus Mosanto (ex-Adagio) a rejoint la formation colombienne en 2017 !
C'est que si depuis 2009, année de sa fondation, Supremacy n'est pas resté inactif (concerts avec Scorpions, Cinderella, Extreme, Sebastian Bach, etc), le groupe de Bogotta n'en est qu'à son second effort discographique, et c'est la seule trace tangible de son existence pour le public français.
Voici donc « Influence », son nouvel album, qui vient combler cette lacune.
Il est livré dans un artwork signé Joey Polycarpo.
Si « Leaders » (2015) était déjà bon, la voix mâle de Gus Monsanto tire incontestablement Supremacy vers le haut. « Influence » fait passer l'impression laissée par « Leaders » de « bonne » à « forte ».
Musicalement, Supremacy officie dans le hard US. Il y ajoute clairement une bonne touche d'AOR, mais un AOR plutôt large d'épaules (« Sin Paradise », « Sirius »).
L'intervention d'un saxophone apporte une touche originale en milieu d'album, et le morceau « Dancing With The Devil », avec ses choeurs bien balancés, se distingue aussi par son pont plein de swing sur lequel les instruments évoluent à l'unisson.
Le style peut encore se renforcer et s'éloigner des radios quand Supremacy durcit son jeu (« Indigo Children ») et nous sert un titre plus incisif, clairement construit comme un Skid Row (« Dance For Me »).
D'une manière générale, « Influence » est construit sur un excellent songwriting, parfaitement épousé par la voix de Mosanto, qui se fait tantôt puissante et agressive, tantôt chaude et caressante. Ce chaud/froid est pleinement calibré pour séduire les amateurs d'un hard-rock légèrement AOR (« My Time ») et, si tel est votre cas, vous devriez lui céder dès la première écoute. Il a pour lui l'avantage certain de ne pas s'abandonner pleinement aux sirènes de la FM et il évite la linéarité avec quelques propositions bien placées qui viennent muscler son relief.
On note la présence de Bruce Kulick (Kiss), qui gratifie d'un solo la seconde piste de cet excellent album qu'il convient de ne pas rater et qui entre dans nos recommandations pour cette année 2023.
On précisera aussi que le Danois Jakob Hansen (U.D.O, Epica, Dagoba), désormais incontournable, a assuré le mixage de cet opus.
STRAY GODS (heavy mélodique), Olympus (23/06/2023)
Le 01/07/2023
Fervent admirateur de la Vierge de Fer, Stray Gods pousse le mimétisme à un point proche de la perfection.
Par Ahasverus
Stray Gods se définit comme la collaboration de cinq musiciens conduits par le songwriter/producteur Bob Katsionis (clavier et guitare chez Firewind). Les choses sont claires.
En fouillant un peu plus avant vous apprendrez que cette formation grecque a pour chanteur le portugais Artur Almeida (Attick Demons). John Mc Riss (guitare), Gus Macricostas (basse) et le batteur Thanos Pappas (Scar Of The Sun) complètent le line-up.
Ils sortaient l'an passé un album de huit pistes ressemblant à Iron Maiden, jusqu'à s'y méprendre (« Black Horses »). Un héritage clairement convoité par le groupe.
Stray Gods revient le 23/06/2023 avec le même format et l'album « Olympus ».
Pas de grosse surprise côté songwriting. Pas de petite surprise non plus... Stray Gods nous réchauffe ses cavalcades basse/guitares sur lesquelles se pose une belle voix de stentor à la Dickinson.
Sans prendre une réelle distance avec son mentor, le power mélodique de Stray Gods peut parfois faire penser à KingCrown (« Out Of Nowhere »), pour sa musique, mais aussi pour la voix d'Almeida parfois proche de celle de Jo Amore.
Les Grecs penchent pourtant bien du côté de la Vierge de fer (« Ghost From The Future », « Fortune Favors the Bold »), poussant le mimétisme à un certain degré de perfection (« The Other Side Of The Mirror »).
Mauvaise langue, on pourrait dire que le breuvage est décaféiné, parce qu'on aimerait que Sray Gods ait en plus la petite chose qui le distingue de son tuteur, mais c'est hors sujet puisque la démarche est clairement délibérée.
Reconnaissons, c'est bien fait. Et si vous aimez Maiden, vous devriez normalement adhérer à la proposition grecque qui, si elle n'a pas le niveau d'un « Senjutsu », s'en tire tout de même avec mention dans son dictionnaire amoureux des Britanniques, allant jusqu'à oser une fresque historique de 10:08 comme savent en écrire les tauliers de la NWOBH (« Olympus »).
L'album existe en vinyle coloré ainsi qu'en cassette. Commandez-le ICI.
JOHN DIVA & THE ROCKETS OF LOVE (glam metal), The Big Easy (17/03/2023)
Le 28/06/2023
« The Big Easy » n'a rien d'une plaisanterie, et la facilité avec laquelle John Diva & The Rockets Of Love appliquent la patine à leur glam 90's est simplement admirable.
Par Ahasverus
JOHN DIVA & The Rockets Of Love est un groupe de glam metal allemand.
Son chanteur/fondateur John Diva aurait été roadie, puis coach vocal, il aurait même participé à l'écriture de morceaux pour des groupes comme Kiss, Guns N'Roses ou Bon Jovi. Il l'explique à 80's Babies : « C'était vraiment passionnant, et j'ai eu la chance de pouvoir gagner beaucoup d'argent en faisant ça, et de rencontrer beaucoup de personnes. C'est un travail fantastique, mais au bout d'un moment il me manquait quelque chose. » (Retrouvez l'intégralité de cette interview ici : https://www.facebook.com/watch/?v=336743870293108)
Ce qui lui manquait, c'est The Rockets Of Love, jouant à fond les clichés glam metal avec des musiciens qui s'appellent J. J. Love et Snake Rocket (guitares), Remmie Martin (basse) et Lee Stingray (batterie).
Un premier album sort en 2019. Son titre ? « Mama Said Rock Was Dead » !
John se souvient chez Music Waves : « Ma mère - qui était une mère célibataire qui travaillait dur, une vraie fan de rock qui m’a toujours soutenu dans tout ce que je faisais - j’allais sortir avec ma guitare - elle était triste, un peu saoule et certainement le cœur brisé - m’a dit "Hey, Johnny, ne perds pas ton temps à faire du rock’n’roll, le rock est mort !". Et j’ai probablement voulu lui prouver qu’elle avait tort ! »
Si John s'avoue fan ultime de Van Halen période David Lee Roth, ce premier album définitivement ancré dans le glam metal 80/90's est musicalement plus proche de Bon Jovi (le timbre de voix), de Def Leppard (« Dance Dirty »), d'AC/DC (« Long Legs In Leggings »), tandis qu'un « Rocket of Love » aurait pu faire les affaires d'Aerosmith.
John revient avec Heavy Music HQ sur ce premier album : « Mama Said Rock Was Dead était un tourbillon fou, comme tout ce que vous faites pour la première fois. Un début est un début et vous et le reste du monde entendez votre groupe pour la première fois sur bande. »
S'il joue des clichés visuellement, John Diva & The Rockets Of Love n'a rien d'un Steel Panther, et ce premier album aurait vraiment pu se trouver dans les bacs à disques du début des années 90.
Mais il est temps de passer au deuxième album. Il arrive en 2021. Il s'intitule « American Amadeus ».
Ce nouvel opus fait des propositions instrumentales légèrement plus complexes dans les orchestrations, le groupe allant jusqu'à proposer une version orchestrale du morceau-titre de l'album, tandis que John Diva cherche son inspiration aux mêmes sources.
Le timbre de voix rappelle toujours furieusement Bon Jovi (« Blond Black Red Brunette »).
Enfin le 17/03/2023, John Diva & The Rockets Of Love reviennent avec un troisième album à la pochette acidulée, sur laquelle The Rockets Of Love voient leurs visages taillés dans le granit à l'instar de Deep Purple sur « In Rock ».
Première constatation : la production n'a pas fait d'économies sur les basses et la batterie qui vibrent et qui cognent.
Après un lancement pépère, l'introduction de « God Made Radio » sonne comme un gros cube sur une chanson de Mötley Crüe.
L'ombre de Bon Jovi est toujours omniprésente (« Back InThe Days », « Hit And Run »), bien que l'on puisse penser que la patte de Hannes Braun (Kissin' Dynamite) n'est pas pour rien dans « Runaway Train ».
Quoi qu'il en soit, la facilité avec laquelle John Diva & The Rockets of Love savent faire la tambouille façon 80's/90's est étonnante. D'autant que les Allemands enchaînent les bons morceaux (« Thunder ») et savent jouer des détails, des choeurs, des râles, tous travaillés à la perfection.
Servi par un son avantageux, « The Big Easy » plaira à ceux qui regrettent Bon Jovi (plutôt période « Destination Anywhere » que période « Slippery When Wet ») et aux amateurs d'un glam metal bien fichu qui préfèrent la perpétuation du moment plutôt que sa régénération. Ils ne se laisseront distraire ni par l'aspect pantalonnade du look des musiciens ou de la pochette, ni par la légèreté grivoise des titres (« Boys Don't Play With Dolls »), car musicalement « The Big Easy » n'a rien d'une plaisanterie, et la facilité avec laquelle John Diva & The Rockets Of Love appliquent la patine à leur glam 90's est simplement admirable.
WINGER (hard mélodique), Seven (05/05/2023)
Le 25/06/2023
Nous n'hésiterons pas à placer « Seven » parmi les grandes sorties hard mélodique de l'année. Les amateurs le ponceront jusqu'à l'usure.
Par Ahasverus
WINGER 1.- La Story :
Winger naît à New York dans la seconde moitié des années 80. Il est formé par des musiciens déjà très expérimentés : Kip Winger (chant/basse) et Paul Taylor (clavier) sortent des rangs du Alice Cooper Band (période « Constrictor » / « Raise Your Fist And Yell ») ; Red Beach (guitare) a joué pour les Bee Gees et Twisted Sister (« Love Is For Sucker ») ; Rod Morgenstein (batterie) a fait partie du groupe de rock progressif Dixie Dregs durant plusieurs années.
Le quatuor sort un premier album éponyme en 1988. Il est produit par Beau Hill (Alice Cooper, Ratt). Winger se fend d'une reprise du « Purple Haze » de Hendrix sur lequel le guitariste Dweezil Zappa pose un solo. L'album est porté par des morceaux tels que « Seventeen » et « Madalaine » . Son style est très proche de Warrant, et dans une moindre mesure de Skid Row ou Mr Big. Le son et le look sont caractéristiques de la période Hair Metal. L'opus connaît un succès immédiat.
En 1990 le même line-up bat le fer tant qu'il est chaud. Beau Hill reste aux manettes. Ce second opus reste dans la trace de son prédécesseur, sans parvenir toutefois à se faire aussi accrocheur malgré qu'il soit plus moderne et plus original. Un trombone et une trompette font leur apparition sur le morceau « Rainbow In The Rose ».
« Pull » (1993), l'album suivant, est l'oeuvre d'un trio guitare/basse/batterie. Paul Taylor a quitté la formation. Mais la vague grunge a provoqué un raz-de-marée qui sera fatal à de nombreux groupes de heavy 80's. Dans le clip officiel de Metallica « Nothing Else Matter », l'inélégant Lars Ulrich joue aux fléchettes sur un poster de Kip Winger (02:56) et la formation new-yorkaise devient l'un des souffre-douleurs de la série d'animation Beavis et Butt-Head. Winger passe dans le camp des has-been. Mis en valeur par la production de Mike Shipley (Def Leppard, Scorpions), le chant de Kip est pourtant à son meilleur et les compositions signées Kip Winger/Reb Beach sonnent modernes et percutantes, à l'instar de l'excellent « Down Incognito ».
Victime du désamour, Winger se sépare. Pour mieux se retrouver ? Une première fois en 2001 pour un best-of. Mais la véritable reformation Winger/Beach/Morgenstein intervient en 2006 avec « IV », un album aussi sombre que sa pochette signée Ethan Van Sciver, dessinateur de comics (Flash, New X-Men).
A cette occasion, le guitariste John Roth (qui avait rejoint la tournée Winger de 1990 et qu'on voit sur la vidéo de « Down Incognito ») ainsi que Cenk Eroglu (clavier) complètent le line-up. Kip Winger assure la production.
Il faut attendre 2009 et « Karma » pour retrouver le même line-up avec un son plus heavy et un album aux premières pistes très rentre-dedans. Winger reprend du poil de la bête avec des compositions plus saignantes et séduisantes que sur le précédent opus.
« Better Days Comin' » (2014), le sixième album, se démarque avec une approche originale et mélodique et ne laisse aucun doute sur le fait que Winger est de retour aux affaires avec des titres chaleureux, groovy (« Better Days Comin' ») et catchy, qui savent se montrer aussi agressifs (« Rat race ») que progressifs (« Tin Soldier »).
WINGER 2.- Le nouvel album :
Il faudra pourtant attendre neuf ans avant la sortie d'un septième album. C'est chose faite le 05/05/2023. Il s'intitule sobrement :
« SEVEN »
Pour l'occasion, Paul Taylor ramène son clavier, et le groupe fait appel à Ted « Hotel California » Jensen pour le mastering.
Pour amorcer, Winger sollicite le hit maker (« I Was Made For Lovin' You » de Kiss, « Livin' On A Prayer » de Bon Jovi, « Poison » d'Alice Cooper, et même « Livin' La Vida Loca » de Ricky Martin !) Desmond Child, qui n'a rien perdu de son sens mélodique et qui signe avec Kip la piste d'ouverture : « Proud Desperado ».
Ceci posé, la suite des compositions est essentiellement le fait de la paire Winger/Beach.
Elle sait se montrer à la hauteur (« Resurrect Me ») et enchaîner des morceaux qui mettent en évidence le groove dans la voix de Kip (« Voodoo Fire »).
La réussite dans le genre est totale, Winger construit un album de hard mélodique qui met le feu de bout en bout. Sexy en diable, il vous déboite la hanche avant de vous entraîner dans des power ballades à faire baver les crooners (« Broken Glass »), à la manière d'un Ronnie Atkins, tandis que la guitare retrouve la talk-box chère aux 80's (« It's Okay » et son refrain mélodique à tomber par terre), ou se fend de riffs bien heavy (« Stick The Kife In And Twist ») sans se départir d'une musicalité présente tout au long de l'album.
Kip Kip Hooray ! Nous n'hésiterons pas à placer « Seven » parmi les grandes sorties hard mélodique de l'année. C'est incontestablement un album de choix dans la discographie de Winger. Les amateurs le ponceront jusqu'à l'usure.
Vous aimez les collectors ? Notez que l'édition japonaise de « Seven » se réserve en bonus une version acoustique de « Proud Desperado» avec violon, violoncelle, percussions et choeurs d'enfants.
ANGEL (hard-rock), One Upon A Time (21/04/2023)
Le 23/06/2023
Angel, encore particulièrement vif, n'entend pas se reposer sur des lauriers jaunis.
Par Ahasverus
Relativement confidentiel en France, ANGEL a connu son heure de gloire planétaire dans les années 70. Le groupe est alors repéré par Gene Simmons et signé sur le label Casablanca (Kiss bien sûr, mais aussi Village People et Patrick Juvet !).
On se souvient particulièrement du logo qu'on pouvait lire, sur les pochettes des albums, à l'envers comme à l'endroit.
Fraîchement signé, Angel se veut, pour Casablanca, l'antithèse de Kiss Et puisque ce dernier s'habille en noir, Angel sera en blanc.
Il sort cinq albums studio entre 1975 et 1979, orientant peu à peu, label disco oblige, sa musique prog et hard-rock vers des sonorités pop FM.
Mais la popularité du sextet de Washington décroit tant qu'il décide de raccrocher les guitares. Il livre encore, pour des raisons contractuelles, un album live à la fin de la décennie.
Quatre des six membres historiques se retrouvent près de vingt ans plus tard pour « In The Beginning ». Le style de ce nouvel opus lorgne du côté de Led Zeppelin et fait long feu, replongeant Angel dans les limbes pour une vingtaine d'années !
C'est donc en 2019 que notre séraphin prend un nouvel envol avec « Risen », un album aux contours plus familiers, construit, cette fois, autour de ses principaux compositeurs : le chanteur Frank DiMino et le lead guitariste Punky Meadows. La formule semble fonctionner puisqu'Angel déploie encore ses ailes en 2023 pour un nouvel album :
« Once Upon A Time »
Côté visuel, on reste sur les codes qui ont fait l'identité du groupe, et c'est tout de blanc vêtu que s'affiche le sextet.
Très vite, on comprend qu'Angel n'a lésiné ni sur les moyens ni sur les effets. « The Torch » est une excellente entrée en matière, un titre épique aux choeurs marqués, peut-etre le meilleur moment de l'album.
Puis Angel montre qu'il entend explorer de nombreuses directions, de la basse funk qui agrémente « Back Moon Rising » au ton FM de « Turn The Record Over », du riff agressif de « Psyclone » au hard 70's de « Daddy's Girl », en passant par une ballade un peu kitsch pour pluie et piano (« Let It Rain »).
C'est que, plus aventureux que son prédécesseur, ce nouvel album n'évite pas quelques fautes de goûts : « Once Upon A Time An Angel And A Devil Fell In Love (And It Did Not End Well) ») est une belle pièce presque prog', mais elle rate son pont ; et l'on ne peut s'empêcher de songer à ce qu'aurait su faire un Twisted Sister sur la base d'un morceau comme « C'Mon », bonus qui conclut l'album.
Cependant Angel a le mérite d'explorer, il joue avec l'auditoire en ajoutant de nouvelles couleurs à sa palette. Il retient l'attention (le gimmick à la « Money's Too Tight To Mention » du titre « Rock Star ») tandis que les lead proposés par Punky Meadows sont savoureux, et que Frank DiMino délivre une prestation remarquable (« Blood Of My Blood, Bone Of My Bone »).
La production enchaine les choeurs féminins par tartines, (ils sont presque plus présents que les claviers !) mais elle sait donner du relief à l'ensemble.
En dépit de menus défauts, « Once Upon A Time » reste intéressant et sans complexe. Ses géniteurs, inspirés et techniques, n'ont pas ménagé leur peine pour nous offrir un album qui peut évoquer tour à tour Journey, Foghat, Boston, Richard Marx, et même Deep Purple (« Without You » sur lequel on aimerait voir surgir l'orgue Hammond !).
Plus souvent encore, « Once Upon A Time » propose quelque chose de très personnel qui laisse penser qu'Angel, encore particulièrement vif, n'entend pas se reposer sur des lauriers jaunis.
BLACK STAR RIDERS (Hard-Rock), Wrong Side of Paradise (20/01/2023)
Le 06/06/2023
Conforme aux productions précédentes de Black Star Riders dans l'esprit comme dans la qualité, « Wrong Side Of Paradise » est un bon album de plus dans la discographie de ce qu'il convient désormais d'appeler la bande à Warwick.
Par Ahasverus
Depuis 2012, Black Star Riders perpétue l'esprit de Thin Lizzy.
Le groupe prend naissance sous l'impulsion d'anciens membres de ce groupe légendaire, mais seul le guitariste Scott Ghoram prendra place à bord de l'étoile noire quand le processus discographique démarre réellement.
Au chant, Gorham a fait appel au frontman de The Almighty, Ricky Warwick. Etonnamment (pour moi au moins qui n'avait pas remarqué à l'époque de « Powertrippin' »), le timbre de voix de l'Irlandais se rapproche de celui de Phil Lynott.
Depuis 2012, le line-up autour du tandem Gorham/Warwick est un mouvement perpétuel qui voit passer nombre de musiciens expérimentés dont je cite une partie seulement : Damon Johnson (Alice Cooper), Jimmy DeGrasso (Alice Cooper, Ozzy Osbourne, Megadeth), Marco Mendoza (The Dead Daisies), Zack St John (Bruce Kullick, Stevie Wonder, The B52's)...
Entre 2013 et 2019, Black Star Riders sort quatre albums, tous de très bonne qualité, dans la continuité de Thin Lizzy dont ils reste la meilleure perpétuation.
En 2021, tandis que Black Star Riders est à l'amorce d'une importante tournée , Scott Gorham annonce sa décision de quitter le groupe.
Un nouvel album est tout de même mis en chantier par un quatuor dont vous trouverez le line-up in fine, en notant qu'il n'est déjà plus d'actualité...
Joe Elliot (Def Leppard), vieille connaissance de Warwick qui a failli produire l'un des albums de Black Star Riders, est crédité aux choeurs de ce nouveau long format nommé...
« Wrong Side Of Paradise »
« Wrong Side Of Paradise » se compose de onze ou de treize pistes, selon les éditions.
Le départ de Scott Ghoram n'a pas révolutionné l'univers de Black Star Riders, qui reste fidèle au son de Lynott, tant par le chant que par l'usage des guitares (« Better Than Saturday Night », « Green and Troubled Land »).
Black Star Riders apporte néanmoins de la modernité dans d'excellents morceaux tels que « Hustle », ses choeurs féminins, son harmonica.
La septième piste est une honnête reprise du standard des Osmonds, « Crazy Horse », sorti en 1972.
Sans prise de risque (ce n'est pas ce qu'on lui demande) et conforme aux productions précédentes de Black Star Riders dans l'esprit comme dans la qualité, « Wrong Side Of Paradise » est un bon album de plus dans la discographie de ce qu'il convient désormais d'appeler la bande à Warwick.
Agréable à écouter, varié, il diffuse un hard 70's de qualité et propose de bonnes chansons capables de vous tenir en haleine jusqu'à la onzième ou treizième piste, selon le format sur lequel vous aurez jeté votre dévolu.
LIVIN' EVIL (Heavy Metal), Prayers And Torments (01/04/2023)
Le 05/06/2023
Cet album de très haut niveau réunissant des stars internationales est le plus bel hommage qui pouvait être rendu au guitariste Patrick Pairon. Il signe l'adoubement du groupe Livin' Evil.
Par Ahasverus
« Prayers And Torments » est un hommage du bassiste Jérôme Viel (Unfragment) à son ami Patrick Pairon disparu en 2018.
Pour Jérôme, l'histoire commence en 1996, lorsqu'il rejoint Livin'Evil, un groupe de heavy metal fondé quelques années plus tôt par Patrick et Eric Pairon, deux guitaristes. Faute d'arriver à décoller, le groupe splitte en 1998.
Patrick Pairon décède en 2018. Quatre ans plus tard, Jérôme Viel décide de lui rendre hommage en réenregistrant les morceaux des deux démos du groupe (« The Three of Evil » qui date de 1993 et « Illusory Dreams » sorti en 1995). Il ajoute à ces titres quatre « fonds de tiroirs » du catalogue de Livin' Evil, parvenant à une sélection de quatorze pistes pour une durée d'une heure et treize minutes.
L'album s'appellera :
« Prayers And Torments »
Le titre a été choisi en hommage à Patrick Pairon pour ses initiales P.A.T, diminutif de son prénom.
La construction de cet album autoproduit est un sacré boulot... Jugez-en :
La graphiste québecoise Audrey Pasquini a réalisé le logo du groupe.
L'illustrateur brésilien Alcides Burn (Nervosa, Bark) a signé l'artwork.
Les textes originaux ayant été perdus, Jérôme Viel les a réécrits en s'inspirant des originaux.
Voyons la suite du casting :
Fabio Alessandro (Annihilator) a pris en charge les parties de batterie des douzes chansons de l'album (les deux morceaux restants étant les introductions des deux démos).
Pour jouer les soli de Patrick Pairon, Jérôme Viel a sollicité l'ex-Stratovarius Timo Tolkki, les Canadiens Simon Girard (Beyond Creation) et Phil Tougas, l'ex-Helloween Roland Grapow, l'ex-Misanthrope Xavier Boscher, ainsi que Kosta Vreto (Wardrum) et Kiato Luu (Soulslicer).
Enfin le chant a été confié au Grec Tasos Lasaris.
Sur le papier, tout cela est alléchant.
Sur le terrain, la promesse est tenue au-delà des attentes !
Livin' Evil pratique un heavy metal inspiré des 80's. Plusieurs morceaux dépassent les six minutes, le plus long atteignant 08:31 sans aucune sensation de remplissage. Le sens de la composition est avéré, et si la came de Livin' Evil peut évoquer Judas Priest ou Helloween, c'est l'influence d'Iron Maiden qui reste prépondérante. Ainsi « Indian Cry » fera forcément penser à « Run To The Hills » et l'ambiance posée par le pont de « Dreadful Fate » est typique de la Vierge de Fer.
Attention cependant : Livin' Evil n'était pas un ersatz des formations citées : notre comparaison avec Maiden est d'abord influencée par le registre développé ici par Tasos Lasaris, tout simplement virtuose. Ce jeune chanteur grec a un coffre énorme. Non seulement il est capable de taquiner le répertoire de Bruce Dickinson, mais il sait décrocher les notes très hautes de Rob Halford (pour preuve sa reprise du « Firepower » de Judas Priest). Ses qualités naturelles et techniques en font un chanteur de tout premier plan, pour ne pas dire un phénomène. Et si vous voulez tout savoir, le bougre est également un très bon guitariste !
Les guitares, parlons-en ! Vous aurez compris à la lecture du casting qu'on a affaire à des grands, et ils n'y sont pas allés de main morte. « Praying And Torments » ne se contente pas de mettre les noms sur la jaquette : il a bien les soli ad hoc sur la galette.
Côté batterie, vous avez noté plus haut qu'on a misé sur du haut niveau.
Enfin la production soignée vous permettra de constater que la basse n'entend pas faire de la figuration. Là aussi la maîtrise est totale et l'exécution parfaite.
Quant à nous, nous avons découvert l'album façon blind-test, avant de prendre connaissance des éléments biographiques, et il nous a fait lever les sourcils dès la première minute de la première chanson. L'un de ces haussements de sourcils qu'on peut traduire par « Ouh la ! Mais c'est qui, eux ? », le genre d'interrogation qui fait tourner le fauteuil des jurys de The Voice.
On tire notre chapeau à Jérôme Viel pour avoir si bien conduit ce projet particulièrement ambitieux dans lequel il a fait les meilleurs choix possibles, et pour avoir rendu à son ami Patrick Pairon le plus bel hommage discographique qu'on pouvait lui faire. Enfin on le félicite pour avoir donné cet éclat aux compositions de Livin' Evil brillamment mises en lumière.
Dans un autre contexte, nous dirions que Livin' Evil est la révélation de l'année. Dans tous les cas, « Prayers And Torments » est d'un niveau inattendu à ce stade de développement et il ne saurait laisser indifférents les amateurs de heavy métal.
TYGERS OF PAN TANG (heavy metal), Bloodlines (05/05/2023)
Le 01/06/2023
« Bloodlines » alterne la réussite et l'anecdote, même s'il reste agréable sur la durée et donne envie d'y retourner, car le bon et le passable ont été heureusement répartis sur la galette.
Par Ahasverus.
Les plus anciens de nos lecteurs écraseront une larmiche au coin de l'oeil en se souvenant des premiers albums de Tygers Of Pan Tang. Citons-en deux : « Spellbound » et « The Cage ».
Ils constellaient le ciel de nos années 80, juste avant que ces piliers de la NWOBHM ne se délitent et que ce qu'il en reste ne cède totalement aux sirènes de la FM, se compromettant définitivement avec « Burning in the Shade », un désert artistique fatal, un écueil dont il ne reste pas grand chose à sauver... Tygers of Pan Tang jetait l'éponge après cet album insipide.
Ce n'est qu'au début des années 2000 que Rob Weir (guitare), ayant fini sa pénitence, décidait de raviver la flamme. Il reste le seul membre légitime au sein d'un line-up souvent remanié, mais certes pas manchot.
Pour compagnons de route : Craig Ellis (batterie) et Jacopo Meille (chant), depuis les années 2000 ; Francesco Marras (guitare) et Huw Holding (basse) rejoignent pour ce nouvel album, septième depuis la résurrection du félin britannique.
Le millésime 2023 a pour nom :
« BLOODLINES »
Un album qui commence plutôt bien, avec « Edge Of The Wolrd », un titre dynamique et séduisant, assez raccord à cette pochette qui voit notre Tigre prendre un bon bain de sang.
Si d'autres titres parviennent à garder le niveau, (« Fire On The Horizon », les zeppelinesques « Kiss The Sky » et « Believe », sur lequel les Robb ressort la talk box du grenier — que celui qui n'a jamais fredonné « Letter From LA » lui jette la première pierre), le soufflé connaît sur sa durée quelques rafraîchissements amenés par des morceaux tièdes, même si les guitares lead ne déméritent jamais.
Le chant et les rythmiques révèlent tout le savoir-faire de la formation, le problème n'est certes pas là...
Le son de Tue Madsen (Moonspell, Ektomorf) sait jouer des biceps et n'a rien à ce reprocher non plus.
La problématique tiendrait plutôt au niveau d'une composition pas toujours égale.
Si l'une des ballades (« Taste Of Love ») foire plutôt son envol, l'autre (« Making All The Rules ») est un moment de grâce.
C'est assez significatif de cet album en dents de scie qui alterne l'excellence et l'anecdote.
Mais voila : on attend des Tigres qu'ils nous renversent, conformément à leur réputation.
Cependant « Bloodlines » reste agréable sur la durée et donne envie d'y retourner, car le bon et le passable ont été heureusement répartis sur la galette.
Si Tygers of Pan Tang souffre de sa trop bonne réputation , toujours hanté par les ombres de John Sykes ou de John Deverill, il poursuit avec conviction son parcours, allant de l'avant et générant des albums heavy qui peuvent s'avérer d'un bon calibre. Très agréable à l'écoute, « Bloodline » est de ceux-là. On ne peut pas être et avoir été, mais Tygers Of Pan Tang propose toujours des moments de heavy metal qui méritent largement votre attention.
KORITNI (hard-rock), Long Overdue (14/04/2023)
Le 01/06/2023
Le talent et le timbre de son chanteur, assez proche de celui de son compatriote Jimmy Barnes, la qualité de ses musiciens, offrent à Koritni un éventail suffisamment large pour imposer tout au long de ce « Long Overdue » sa marque et son groove, tirant son épingle du jeu dans une catégorie hard-rock pourtant très fréquentée.
Par Ahasverus
Lex Koritni est Australien. Fils de musiciens, il est astreint très tôt au piano et à la guitare et joue dans un groupe de country music dès l'âge de seize ans. C'est en 2005 qu'on l'entend pour la première fois sur les platines françaises. Anthony De Lemos, guitariste parisien expatrié à Sidney, conquis par ses talents de chanteur, sort avec lui l'album éponyme de Green Dollar Colour, produit par Mike Fraser (AC/DC, Metallica), qui reçoit un bon accueil. Mais de sérieuses divergences apparaissent entre les deux fondateurs de Green Dollar Color à propos de l'organisation des concerts. Un an après la sortie de l'album, la formation splitte.
Lex Koritni recrute alors un line-up qui restera stable jusqu'à très récemment et monte son projet, simplement baptisé Koritni pour qu'on entende bien qu'il est seul maître à bord. Il retrouve le technicien Mike Fraser pour sortir « Lady Luck », son premier album, l'année suivante. La formation, franco-australienne, décroche la première partie de Scorpions sur le « Humanity Tour » en France ainsi qu'en Belgique.
En 2009 sort l'album Game Of Fools. Mike Fraser partage la responsabilité du son avec Anton Hagop (Silverchair) tandis que Mark Wilkinson (Marillion ou le Maiden de « The Book of Souls ») dessine l'artwork.
En 2012 Koritni sort « Welcome to the Crossroads ». Jeff Waters (Annihilator), Rusty Brown (Electric Mary) et Jeff Scott Soto jouent les guests. Koritni devient l'une des premières signatures du label Verycords (Laura Cox, Mass Hysteria) auquel il est toujours associé. Il dispute son premier Hellfest et fait la première partie de Mötley Crüe au Zénith de Paris.
« Night Goes On for Days » sort en 2015. Il voit la participation de deux ex-Trust (Vivi Brusco et Farid Medjane) ainsi que du batteur John Coghlan (Status Quo). L'approche musicale se fait plus bluesy sur certains titres. L'album est mixé par Kevin « The Caveman » Shirley (Joe Bonamassa, Journey).
Shirley est à nouveau sollicité pour « Rolling », qui paraît en 2018, renforcé cette fois par Ryan Smith (Greta Van Fleet, Keith Richards). L'influence blues se confirme (même si le courant général reste hard-rock) et le trio Brusco/Medjane/Coghlan remet le couvert, rejoint par Pat Mac Manus (Mama's Boys) au violon.
Après cinq ans de silence, Koritni revient le 14/04/2023 pour un sixième album studio :
« Long Overdue »
Pas d'invités cette fois, mais un groupe totalement remanié : installé en France, Lex Koritni a réuni autour de lui un line un franco-italien, plus commode à rassembler et dont la proximité simplifiera la mise en place des concerts.
Ce nouvel album retrouve la patte de Mark Wilkinson pour l'artwork. Le tandem Shirley/Smith apporte sa caution à l'efficacité du son.
« Long Overdue » (comprenez : « il était grand temps ») a bénéficié de la « pause » Covid dès le premier confinement, ce qui a permis à Lex Koritni, de laisser mûrir ses compositions durant deux ans. Il a la paternité de l'ensemble de l'album, à l'exception de l'énergique « Funny Farm », qu'on doit au guitariste Tom Frémont.
Une introduction très blues (« No Strings Attached ») donne l'orientation musicale de cet opus qui se plait à utiliser la guitare slide (« For The Love Of The Game », « Go Hard or Go Home »). L'ensemble reste bien sûr majoritairement hard-rock, (« Far Cry No. 1 » ou « Born to Lose » et leurs rythmiques à la AC/DC) voire southern (« Go Hard or Go Home »), avec des guitares efficaces et une rythmique qui cogne. On peut aussi penser à Rose Tatto ou aux Black Crowes.
Le talent et le timbre du chanteur, assez proche de celui de son compatriote Jimmy Barnes, la qualité de ses musiciens, offrent à Koritni un éventail suffisamment large pour imposer tout au long de ce « Long Overdue » sa marque et son groove.
Tous ces ingrédients font de « Long Overdue » un album de hard-rock classique, plus empreint de blues qu'à l'habitude, suffisamment bien ficelé et libre (« Tonight ») pour vous séduire, parvenant à trouver ce qu'il faut d'originalité pour tirer son épingle du jeu dans une catégorie pourtant très fréquentée. Les amateurs de hard le découvriront avec plaisir.
Koritni sera au Théâtre les Etoiles à Paris Xème le 02/06/2023, puis à Ensisheim (Wood Stock Guitares) le 16/09/2023 et à L'Empreinte de Savigny-Le-Temple le 07/10/2023.
BURNING WITCHES (heavy metal), The Dark Tower (05/05/2023)
Le 31/05/2023
Pleines de niaque, les sorcières suisses imposent le respect avec une galette heavy qui trouvera une place de choix dans leur discographie.
Par Ahasverus
Burning Witches revient en cette année 2023 avec un album chargé jusqu'à la gueule (1h04mn avec ses deux titres bonus) :
« The Dark Tower »
L'artwork de cette cinquième galette représente le château d'Elisabeth Bathory, fil rouge de l'opus (la comtesse sanglante a déjà inspiré nombre d'albums et de groupes de Metal). Il a été dessinée par Gyula Havancsák (Accept, Stratovarius, Annihilator), illustrateur hongrois qui a conçu les pochettes de tous les albums de Burning Witches à l'exception de celle de « The Witch of the North » que signait Claudio Bergamin en 2021.
Contrairement à son prédécesseur, ce nouveau long format n'a pas bénéficié de la pause exigée par la pandémie. Ca tombe bien : après avoir eu du temps pour la composition et la mise en boite de « The Witch ot the North », Burning Witches souhaitait réaliser « The Dark Tower » plus rapidement et retourner aux sources du heavy.
C'est chose faite. Car l'intention est clairement formulée avec « Unleash the Beast », une première chanson qui s'élance épaules en avant, façon « Fast As a Shark » d'Accept.
Romana Kalkuhl (guitare rythmique) reste à la barre de la formation helvète en tant que compositrice principale de l'album, tandis que la Batave Laura Guldemond (chant), qui succèdait à Seraina Telli (Dead Venus) en 2019, s'occupe des textes. La recette reste donc la même que sur les opus récents.
Néanmoins, malgré sa durée plus que respectable, « The Dark Tower » paraît plus spontané, plus ramassé... C'est qu'il est mieux construit que son respectable prédécesseur ! Et il gagne en fraîcheur, en homogénéité et en efficacité !
Les rythmiques saignantes sont exécutées à tombeau ouvert (« Evil Witch ») et la ballade (« Tomorrow »), assez bien ficelée, permet encore de relancer la machine, la transition avec le morceau qui donne son titre à l'album opérant comme un second souffle.
Les titres sont percutants et vous accrochent à la manière d'un Judas Priest. On pense aussi aux meilleurs titres de la jeune formation parisienne Furies, (qui s'est malheureusement séparée récemment de sa redoutable chanteuse Lynda Basstarde).
Les compétences des musiciennes ne sont plus à débattre. Les rythmiques sont solides, le chant virtuose est bien accroché même lorsqu'il va chercher des notes très hautes. La lead se montre virevoltante.
L'ensemble est foncièrement offensif et testostéroné. Cette nouvelle production est taillée pour séduire l'amateur de heavy 80's/90's, et les nostalgiques du « Painkiller » de Judas Priest vont être servis ; le chant puissant et agressif de Laura Guldemond pourra d'ailleurs rappeler celui du Metal God (« Unleash the Beast », « Evil Witch », « Doomed to Die », « The Lost Souls », « World on Fire »).
« The Dark Tower » est donc un album de heavy metal qui s'échafaude avec hargne et sûreté, et qui tient incontestablement sur la durée.
Pleines de niaque, les sorcières suisses imposent le respect. Elles viennent de commettre un cinquième album inspiré et homogène qui trouvera une place de choix dans leur discographie et dans la CDthèque des amateurs de heavy.
« The Dark Tower » se voit agrémenté de deux reprises pour sa conclusion, l'une d'Ozzy Osbourne, l'autre de WASP.
LA GUNS (hard-rock), Black Diamonds (14/04/2023)
Le 28/05/2023
Des références tutélaires jaillissent à l'écoute de la galette.
Par Ahasverus
L. A. Guns, expliquait Phil Lewis (chant) à Laurent Karila pour Hard Force en 2021, « c’est rock'n'roll et... sophistiqué. On est un groupe dont les influences sont assez visibles. C’est du rock classique, du hard rock... c'est Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath. » (retrouvez l'interview complète sur HARD FORCE).
Disponible depuis le 14/04/2023, « Black Diamonds », la nouvelle offrande des vétérans américains dans leur version Lewis/Guns, vient confirmer ces propos.
Des références tutélaires jaillissent à l'écoute de la galette : Led Zeppelin (« Gonna Lose », « You Betray »), Aerosmith (« Shame »), mais aussi le hard 90's de Skid Row ou des Guns N'Roses (« Lowlife »). Passage obligé, la ballade est plutôt réussie (« Diamonds »).
« Black Diamonds » est donc bien un album de hard-rock qui s'appuie sur des fondamentaux.
Quelques rappels punk (« Babylon ») contribuent à dynamiser l'ensemble.
Si tous les titres n'ont pas la même force, ils sont majoritairement bons, l'artillerie est globalement très efficace et les quelques pièces plus anecdotiques gardent des éléments intéressants.
Phil Lewis est un caméléon au chant multiple, Tracii Guns offre des soli qui se laissent savourer. L'alchimie fonctionne au sein d'une formation musicalement très solide.
L. A. Guns a du savoir-faire : en onze titres et quarante-et-une minutes, il aligne une majorité de titres forts dans un album de hard-rock d'obédience classique, solide et digeste, qui s'inscrit parmi les belles sorties de cette année 2023.
SORTILEGE (hard-rock/heavy metal), Apocalypso (03/03/2023)
Le 06/03/2023
Sortilège vient d'offrir à ses fans ce dont ils rêvaient, un nouvel album à la hauteur de son parcours.
Après deux escarmouches (« Zouille & Hantson » en 2012 et « Phoenix » en 2021) Sortilège revient avec un album de dix compositions originales sorti le 03/03/2023 :
« APOCALYPSO »
Sortilège pour les Nuls, c'est un groupe qui a marqué le Heavy Metal français de la première moitié des années 80 avec les albums « Sortilège » (1983), « Métamorphose » (1984) et « Larmes de Héros » (1985). Il se caractérisait par la voix Christian « Zouille » Augustin, capable d'envolées exceptionnelles, et par un style très heavy. En 1986 Sortilège raccrochait ses guitares. En 2012 avec la complicité de Renaud Hantson (Satan Jokers), Zouille revisitait les standards de Sortilège. En 2019 il annonçait une reformation (un désaccord opposait les membres originels du groupe quant à la possession du nom, mais c'est musicalement sans intérêt). En 2021 Sortilège enfantait « Phoenix » composé essentiellement de versions remaniées de ses morceaux des années 80, avec seulement deux nouveaux titres à se mettre sous la dent. En 2023, Sortilège revient enfin avec un album de quarante-six minutes fait exclusivement de compositions originales.
Dès « Poséidon », première piste de ce nouvel opus, il est évident que Zouille, moins chien-fou dans les aigus qu'à ses débuts, conserve l'une des plus belles voix masculines du Metal français. Limpide aussi que Sortilège a placé en tête d'album LE morceau qui tue, rapide, moderne, et dans la veine des standards qu'il a inscrit dans l'histoire du Metal.
Mais pas que ! Les compositions qui suivent, comme « Attila », « Derrière les Portes de Babylone », « La Parade des Centaures », « Apocalypso », « Le Sacre du Sorcier », « Trahison », quasiment tout l'album en fait, renouent avec sa tradition des grands Sortilège en proposant des mélodies épiques s'appuyant sur l'histoire ou la mythologie.
S'assurant le concours d'invités prestigieux qui apportent tout leur savoir-faire (Kevin Codfert d'ADAGIO, Stéphane Buriez de Loudblast et MYRATH) Sortilège fait carton plein avec des mélodies qu'on peut déjà classer parmi les incontournables du groupe.
En définitive il est vraisemblable que Sortilège vient d'offrir à ses fans ce dont ils rêvaient, un nouvel album à hauteur de son parcours. La voix de Zouille reste parmi les plus envoutantes du Metal français, les compositions sont heavy et épiques au possible, l'interprétation est évidemment au cordeau, avec un son bien actuel en cerise sur le gâteau. Les guests impriment leur marque aux compositions qu'ils fréquentent et c'est un plaisir de les entendre marier leur son à celui de Sortilège.
« Apocalypso » ne saurait être catalogué d'album des années 80 : Son actualité, sa virtuosité, son inspiration, sa vélocité, tout contribue à faire de lui l'un des grands opus de cette année métallique hexagonale. En ce début du mois de mars 2023 une chose est claire : Sortilège fait son grand retour avec un très bon album de heavy en Français, instamment recommandé à tous les fans de l'exercice.
MÄRVEL (hard-rock), Double Decade (25/02/2023)
Le 04/02/2023
Le son Märvel sent bon le rock hard aux guitares virevoltantes à la Foghat de la sortie des 70's.
2002-2022. Vingt ans d'existence pour le power trio Märvel. Les Suédois fêtent l'événement en sortant en ce début d'année 2023 un double album comprenant pas moins de vingt-trois pistes intitulé « Double Decade ».
Le choix de Märvel s'est porté sur leurs titres les plus populaires mais aussi sur une sélection de morceaux plus difficiles à trouver, faces B et titres rares, auxquels le mastering de Magnus Lindberg (The Hellacopters, The Datsuns) apporte un bain de jouvence.
Märvel précise :
« L'album est un un excellent témoignage pour nos fans qui ont continué à nous soutenir au fil des années. Double Decade est une oeuvre d'amour et nous avons mis beaucoup d'énergie pour en faire un format très spécial. La version vinyle comprend un beau livret avec des histoires personnelles de nos présidents de l'armée Märvel ainsi que du père fondateur de l'armée Märvel. Mais Nous n'apportons pas seulement de vieux vestiges à table, et vous pourrez également profiter de deux nouveaux morceaux : Catch 22 et Turn the Page. »
Le son Märvel sent bon le rock hard aux guitares virevoltantes de la sortie des 70's, avec un groove tel que savait l'amener une formation comme Foghat, et même dans une moindre mesure Thin Lizzy ou Boston.
Si vous aimez les groupes cités, on ne peut que vous recommander ce bonbon dont le goût se diffuse de bout en bout : il fait mouche à chaque piste, restituant d'une manière bluffante le son de cette période bénie sans être la pâle copie de qui que ce soit et sans jamais lasser.
Cet excellent best-of sera disponible au format vinyle dans deux jeux de couleurs différentes, l'un contenant deux vinyles transparents, l'autre avec un vinyle orange transparent et un vinyle violet transparent. Les deux versions sont livrées dans un luxueux gatefold (vinyle à pochette ouvrante) avec un livret exclusif.
« Double Decade » sortira le 24 février via The Sign Records. (MaidaVale, Grande Royale), écurie suédoise d'une grande qualité, principalement axée sur le rock psychédélique, qu'on a vantée mille fois ici et qu'on vous conseille de suivre cette fois encore.