La signature du groupe est forte et singulière. On pense aux voix de Manigance au temps de Delsaux, à Sortilège ou à Antechaos, même si, et c'est bien là tout l'intérêt, le registre de TR3NTE n'est précisément semblable à aucun d'eux.
Par Ahasverus
Tr3nte fait partie de ces formations qu'on retrouve avec plaisir.
C'est frais. Mais pas des jeunots, hein...
Le groupe prend forme en 1999. Un premier album éponyme en 2004 et un second, « Vu Du Ciel », en 2006. Quelques belles opportunités plus tard, dont une première partie de Great White et de l'ex-White Lion Mike Tramp, Tr3nte appuie sur pause tandis que ses musiciens se dispersent. Steph Reb et Fabrice Trovato rejoignent deux formations pionnières du hard français : Océan pour le premier (ils enregistrent ensemble l'album « C'est La Fin »), Still Square pour le second, qui martèlera les fûts sur les albums « Laissez-Les Rêver » et « Hard Rock N' Roll ».
2018 marque l'heure de la reformation, et c'est en 2021 que nous est présenté « Aveugle et Sourd », le troisième album sorti malgré la pandémie. Deux ans plus tard, Tr3nte revient avec un quatrième long format : « Cicatrices ».
Si Mr Big, Foo Fighters et Riverdogs sont les influences citées par le groupe, elles sont difficilement perceptibles dans ses efforts discographiques, tant la signature de la formation française est forte et singulière.
Le chant, d'abord. On pense invariablement à d'autres grandes voix dont les signatures hautes sont au service de textes en Français : l'ex-Manigance Didier Delsaux, le chanteur d'Antechaos, Christophe Billon-Laroute, ou encore Christian Zouille Augustin, le frontman de Sortilège, même si le registre de Steph Reb n'est précisément semblable à aucun d'entre eux. C'est bien là tout l'intérêt. Et sa voix remarquable se marie à merveille avec des textes percutants :
« On a fait tout comme appris / Traverse au rouge, mon petit / Aime ton prochain comme je suis / Pour une niche au paradis / Sinon quoi ? »
Côté rythmiques, « Sinon quoi » sert d'appât, tandis que « Juste Un Homme Heureux » vous ferre solidement. Puis la voix et la guitare se mêlent (« Derrière Les Persiennes »), une lead mélodieuse qui multiplie les belles interventions tout au long de l'album.
Une voix au registre rare, une guitare lead inspirée, la tâche n'est pas des plus faciles pour le duo basse/batterie qui trouve pourtant son chemin grâce à une mise en place et à une production soignées qui permettent de suivre chaque ligne instrumentale d'un tandem qui n'entend pas jouer les faire-valoir.
Côté riffs, les guitares indiquent la direction, le hard par ici (« Refaire le Printemps »), le blues par là (« Quant à Moi »), mais l'identité du groupe s'impose et place cet album hors de toute étiquette. Génériquement rock, « Cicatrices » ne se départit pas d'une subtilité qui le rend franco-compatible, comme du temps où Calogero prenait le temps de faire de la qualité. On peut même penser à certaines choses de Florent Pagny (« Cicatrices », « Le Jour Où »)... Enfin, vous l'aurez compris, catégoriser cette formation capable d'amener de la finesse jusqu'au coeur du riff le plus punchy (« Humaine, Inhumaine ») relève du challenge.
« Je fais le contraire du convenu / Sans m'interdire d'écrire sur les murs / Le contraire de ce qu'ils ont voulu » assure Tr3nte.
C'est vrai cette fois encore, et on ne peut que l'inciter à continuer !
Sinon quoi ?
R X P T R S (2018 du côté de Bristol) revient avec un nouveau single ! Combinant rock, metal, punk et hardcore, RXPTRS (prononcé “raptors”) c’est avant-tout une empreinte sonore unique électrique et survolée. Ajoutons à cela une pointe de mélodie et des performances live explosives et il n’en faut pas plus pour que la formation originaire de Bristol soit rapidement étiquetée comme principale agitatrice de la “new wave of British rock”.
Aujourd’hui, le quintet made in UK propose "The World On My Tongue" un titre aussi inédit qu’énergique.
Simon Roach (Chant) s'exprime : “Ce titre est comme un regard en arrière sur une période de ma vie très auto-destructrice. J’avais l’impression de vivre à 100 à l’heure mais de faire du surplace. J’étais dans une impasse, sans aucune direction à suivre. Mes amis et moi vivions dans une maison et nous nous acharnions à nous détruire les uns-et-les autres. Aujourd’hui, je m'en suis sorti et cette chanson est comme un exorcisme pour moi.”
La formation rajoute : "La musique est un vaisseau, c'est ainsi que nous canalisons les expériences qui nous ont façonnés. C'est ainsi que nous dévoilons nos cicatrices."
Pour rappel, Living Without Death’s Permission est sorti le 24 juin 2022 chez Metal Blade Records. Farouchement créatif et ne se laissant freiner par aucune barrière, le quintet délivre un son brut aisément reconnaissable mais surtout des performances live énergiques et déjantées qui l’ont mené à travers l’Europe et le Royaume-Uni en compagnie de Light The Torch, King 810, Escape The Fate ou encore As It Is. Le groupe parcourra d'ailleurs de nouveau les routes anglo-saxonnes en tête d’affiche d’ici quelques semaines.