On gardera un oeil attentif sur Hypnagone, quatuor aussi capable qu'exigeant qui pourrait bien se tailler la part du lion sur la scène du métal progressif de demain.
HYPNAGONE est un quatuor de métal progressif originaire de l'Est de la France.
Il nait en 2017, sous l'impulsion d'Antoine Duffour (basse).
Cult Of Luna, Periphery, Cynic, Tool, Fear Factory, The Contortionist, Loathe et Gojira font partie des références citées par ce groupe qui n'hésite pas à intégrer à sa musique d'autres composantes très éloignées du monde du métal.
De 2017 à 2021, Hypnagone s'attelle à l'écriture de son premier album. Il s'agira d'un onze pistes, livré le 14/10/2022 chez KLONOSPHERE. Son titre :
« Qu'Il Passe »
« Qu'il Passe » a été mixé par George Lever (Sleep Token, Loathe, Monuments), et masterisé par Mike Kalajian (Machine Head, The Dear Hunter, Against The Current) au Rogue Planet Mastering.
Les thématiques de l'album abordent des sujets intimes : la solitude, le manque de repères, l'acceptation de soi...
Après une plage instrumentale introductive, « Qu’il Passe » entre dans le vif de son sujet avec « Shibboleth ». Le Metal s'installe — il sera la dominante de l'album — autour de l'égarement, dans une longue pièce qui se joue des structures et qu'un chant saturé vient durcir en fin de partie.
« Spannungsbogen » bouscule encore l'édifice en introduisant des éléments jazz et avant-gardistes aux aspérités extrêmes. Puis Hypnagone laisse miroiter une trêve sur « The Step Inward », dernier titre conçu pour l'album et le plus long à finaliser. Partiellement écrit en studio, « Moss », en cinquième position, est une composition conventionnelle qui permet de reprendre un peu de souffle avant de repartir doucement (« L'Arbre ») en mode post-métallique. Un saxophone aura tenté d'adoucir un morceau abrupt (« White Field »). Extrême, il sera suivi d'une respiration bienvenue portée par les considérations de l'écrivain Céline (« Elegy »). La suite vrille dans nos têtes, emprunte au grunge, tandis qu'un clavier s'affole et que les vocaux éructent (« Dross »). Le reste est plus étrange encore, avec de belles pincées de cordes et un univers qui se démultiplie en agressivité (« The Mind Derailed »). Mais c'est « Light Bulb » qui offrira enfin l'accalmie qui nous conduira en sortie d'album.
Sans cesse en mouvement, sûr de son fait, « Qu’Il Passe » s'affirme au fur et à mesure de son écoute. Fusionnant des influences post-metal au jazz sur une trame progressive à forte dominante métallique, il bouscule, provoque, frise l'avant-garde, peut aller à l'extrême dans un mélange corrosif des genres sans jamais se faire chaotique.
Plus réfléchi que complexe, il s'écoute et se comprend, prend le temps de s'installer, en pavé prog' bien ciselé, avec des structures aussi enchevêtrées que celles de sa pochette. « Qu’Il Passe » s'adresse donc d'abord à un public progueux qui pense que le meilleur chemin pour aller du point A au point B n'est certainement pas la ligne droite. Impressionnant de maîtrise, il n'a rien du coup d'essai. Il il détient les qualités pour interpeller et séduire, l'inspiration, la technique, et bien sûr ce son qui met en valeur toute sa foisonnance. « Qu’Il Passe » n'est donc pas un opus pas ordinaire, d'autant moins à ce stade du premier album, et l'on gardera un oeil attentif sur Hypnagone, quatuor aussi capable qu'exigeant qui pourrait bien se tailler la part du lion sur la scène du métal progressif de demain.
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