« The Big Easy » n'a rien d'une plaisanterie, et la facilité avec laquelle John Diva & The Rockets Of Love appliquent la patine à leur glam 90's est simplement admirable.
Par Ahasverus
JOHN DIVA & The Rockets Of Love est un groupe de glam metal allemand.
Son chanteur/fondateur John Diva aurait été roadie, puis coach vocal, il aurait même participé à l'écriture de morceaux pour des groupes comme Kiss, Guns N'Roses ou Bon Jovi. Il l'explique à 80's Babies : « C'était vraiment passionnant, et j'ai eu la chance de pouvoir gagner beaucoup d'argent en faisant ça, et de rencontrer beaucoup de personnes. C'est un travail fantastique, mais au bout d'un moment il me manquait quelque chose. » (Retrouvez l'intégralité de cette interview ici : https://www.facebook.com/watch/?v=336743870293108)
Ce qui lui manquait, c'est The Rockets Of Love, jouant à fond les clichés glam metal avec des musiciens qui s'appellent J. J. Love et Snake Rocket (guitares), Remmie Martin (basse) et Lee Stingray (batterie).
Un premier album sort en 2019. Son titre ? « Mama Said Rock Was Dead » !
John se souvient chez Music Waves : « Ma mère - qui était une mère célibataire qui travaillait dur, une vraie fan de rock qui m’a toujours soutenu dans tout ce que je faisais - j’allais sortir avec ma guitare - elle était triste, un peu saoule et certainement le cœur brisé - m’a dit "Hey, Johnny, ne perds pas ton temps à faire du rock’n’roll, le rock est mort !". Et j’ai probablement voulu lui prouver qu’elle avait tort ! »
Si John s'avoue fan ultime de Van Halen période David Lee Roth, ce premier album définitivement ancré dans le glam metal 80/90's est musicalement plus proche de Bon Jovi (le timbre de voix), de Def Leppard (« Dance Dirty »), d'AC/DC (« Long Legs In Leggings »), tandis qu'un « Rocket of Love » aurait pu faire les affaires d'Aerosmith.
John revient avec Heavy Music HQ sur ce premier album : « Mama Said Rock Was Dead était un tourbillon fou, comme tout ce que vous faites pour la première fois. Un début est un début et vous et le reste du monde entendez votre groupe pour la première fois sur bande. »
S'il joue des clichés visuellement, John Diva & The Rockets Of Love n'a rien d'un Steel Panther, et ce premier album aurait vraiment pu se trouver dans les bacs à disques du début des années 90.
Mais il est temps de passer au deuxième album. Il arrive en 2021. Il s'intitule « American Amadeus ».
Ce nouvel opus fait des propositions instrumentales légèrement plus complexes dans les orchestrations, le groupe allant jusqu'à proposer une version orchestrale du morceau-titre de l'album, tandis que John Diva cherche son inspiration aux mêmes sources.
Le timbre de voix rappelle toujours furieusement Bon Jovi (« Blond Black Red Brunette »).
Enfin le 17/03/2023, John Diva & The Rockets Of Love reviennent avec un troisième album à la pochette acidulée, sur laquelle The Rockets Of Love voient leurs visages taillés dans le granit à l'instar de Deep Purple sur « In Rock ».
Première constatation : la production n'a pas fait d'économies sur les basses et la batterie qui vibrent et qui cognent.
Après un lancement pépère, l'introduction de « God Made Radio » sonne comme un gros cube sur une chanson de Mötley Crüe.
L'ombre de Bon Jovi est toujours omniprésente (« Back InThe Days », « Hit And Run »), bien que l'on puisse penser que la patte de Hannes Braun (Kissin' Dynamite) n'est pas pour rien dans « Runaway Train ».
Quoi qu'il en soit, la facilité avec laquelle John Diva & The Rockets of Love savent faire la tambouille façon 80's/90's est étonnante. D'autant que les Allemands enchaînent les bons morceaux (« Thunder ») et savent jouer des détails, des choeurs, des râles, tous travaillés à la perfection.
Servi par un son avantageux, « The Big Easy » plaira à ceux qui regrettent Bon Jovi (plutôt période « Destination Anywhere » que période « Slippery When Wet ») et aux amateurs d'un glam metal bien fichu qui préfèrent la perpétuation du moment plutôt que sa régénération. Ils ne se laisseront distraire ni par l'aspect pantalonnade du look des musiciens ou de la pochette, ni par la légèreté grivoise des titres (« Boys Don't Play With Dolls »), car musicalement « The Big Easy » n'a rien d'une plaisanterie, et la facilité avec laquelle John Diva & The Rockets Of Love appliquent la patine à leur glam 90's est simplement admirable.