JUNIOR RODRIGUEZ (Rock Psychédélique) - The Stellar Child
JUNIOR RODRIGUEZ (Rock Psychédélique) - The Stellar Child
Le 09/12/2019
« Je voulais revenir à ce qui me fait le plus vibrer dans la musique. »
Multi-instrumentiste, Junior Rodriguez a joué avec des artistes aussi divers que LoudBlast (“Disquieting Beliefs” sur l’album “III decades live ceremony”) ou Dick Rivers (“Mister D”). Il a côtoyé Dave Grohl et les Queens Of The Stone Age. On l’a également vu en Islande dans le road-trip “Starting Form Nowhere” à la recherche d’inspiration et de sons inédits. En 2019, il s’impose avec “Stellar Dream”, une incartade solo qui trouve ses origines dans les 70’s et agrémente son Rock Psychédélique de touches modernes et subtiles.
La tête dans les étoiles, les pieds ancrés sur terre par de profondes racines... c'est une belle définition de Junior Rodriguez.
Voici son interview.
Bonjour Junior Rodriguez. Je vous propose de faire un bond dans le passé. A qui doit-on votre goût pour la musique ? Vos parents ou Thierry Guerrero ?
Junior Rodriguez : Je dois le goût de la musique à mes parents, mais surtout mon grand Frère Duff. Quant à ma passion pour la batterie, elle me vient de Thierry Guerrero, un ami qui m’a vu naître et qui a mis la première fois mes petites fesses de trois ans et demi sur sa batterie, instrument que je n’ai plus jamais lâché.
Vous vous souvenez du premier album que vous avez acheté ?
C’était une compilation de la Motown ! Avec dedans les Jackson Five que j’écoutais en boucle. J’analysais tout ce qu’il se passait dans leur musique au casque...
Premier concert auquel vous avez assisté ?
Je crois que le tout premier concert que j’ai vu c’était Linda de Suza au Cirque d’hiver avec mes parents quand j’étais tout petit. Mais sinon celui qui m’a le plus marqué quand j’étais plus jeune c’était définitivement Pantera au Zenith pour la tournée Great Southern Trandkill. Un concert comme on n’en reverra très certainement plus…
Après avoir joué avec votre frère, vous montez votre premier groupe, «Inhatred». Ca reste apparemment un excellent souvenir…
Des souvenirs impérissables ! Mon frère jouait également dans ce groupe. On était jeunes, en pleine ébullition de la fin des 90’s et de tout ce qui sortait à l’époque. C’était vraiment une période de dingues : on osait tout, on n’avait peur de rien.
Loudblast, Inhatred, Sublime Cadaveric Decomposition, Betraying the Martyrs... On ne compte plus vos contributions comme musicien ou technicien. Faites-vous partie de ces hommes qui ne dorment jamais ?
Bien au contraire, j’essaye de dormir mes huit heures par nuit. C’est justement important d’être en forme pour tenir la cadence. Donc j’essaye d’avoir de bonnes nuits de sommeil, par contre la journée je suis très actif et je m’organise au mieux pour avancer tout ce que j’ai sur le feu…
Vous avez été amené à travailler pendant six ans avec Dick Rivers. Un mot ou une anecdote sur ce pionnier du Rock en France ?
Un mec sincère, entier et une bible du rock n’ roll…
Il m’a accueilli à bras ouverts autant sur scène que chez lui lors de ces délicieux repas concoctés par sa femme Babette, que j’adore. Des fois il me faisait écouter ses disques préférés dans sa Cadillac… j’ai re-découvert bon nombre de classiques comme ça grâce à lui ! Ses coups de fils intempestifs me manquent beaucoup…
Vous participez à l'album "Mister D" et partez en tournée américaine. Les rencontres et les expériences de cette tournée ont-elles eu une influence sur vos choix discographiques postérieurs ?
Bien évidement. C’est pendant cette période - et surtout en travaillant avec Oli Le Baron - que mon idée de me lancer en solo à germé. J’ai également re-découvert un paquet de disques grâce à eux..
Dans le road-trip "Starting From Nowhere" vous partez en Islande - accompagné seulement du réalisateur Albéric Jouzeau et de Benjamin Loriou (drone) - chercher sons et inspiration dans votre environnement. Êtes-vous aussi à l'affut de sons dans notre quotidien surexposé ?
Oui je suis toujours aux aguets…
“Starting From Nowhere” est une expérience humaine et musicale. Ce road-trip est-il une richesse pour l'avenir ?
Absolument, cela m’a d’autant plus donné envie de continuer à vivre de nouvelles expériences…
“Stellar Dream” est votre nouvel album, le premier sous votre nom propre. J'ai pensé aux 70's en l'écoutant, et particulièrement à Black Sabbath, Alice Cooper, The Doors... Je sais que c'est une filiation que vous ne rejetterez pas. Mais si j'ajoute que j'ai aussi songé par petites touches à Sébastien Tellier, à Daft Punk et à Strapping Youn Lad, qu'en pensez-vous ?
Strapping Young Lad totalement ! Daft Punk pourquoi pas. Sebastien Tellier je ne connais pas ce qu’il fait…
Le clip Just LIke You a été tourné en Namibie, avec une équipe locale qui travaillait déjà sur “Rendez-vous en terre inconnue”. Souvenirs de tournages ?
Une aventure incroyable ! Une très forte rencontre avec le peuple Himba mais surtout avec Yepua, cette petite fille qui joue avec moi dans ce clip et avec qui nous avons passé une semaine ensemble, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Nous nous sommes liés d’un lien très fort ainsi qu’avec son père. Pendant le tournage, sa maman a mis au monde une petite sœur dont ils m’ont fait parrain et demandé de lui donner son prénom. C’était un moment très fort…
“Dali was a liar”...Une envie de mettre de la peinture dans votre musique ?
Tout à fait ! Mais surtout de rendre hommage à mon peintre préféré. Je viens de l’art à la base, ayant eu la chance de pouvoir faire des études d’arts au lycée. Je me suis passionné pour Dali et Magritte…
Cette chanson fait référence à un documentaire très rare sur la collection de «Faux» de Dali. Ce texte est une discussion entre Dali, ses disciples et ses détracteurs qui tenaient des débats très endiablés le concernant…
Avec le road Trip "Starting From Nowhere" et votre album "Stellar Dream", on a l'impression qu'ayant commencé par la musique extrême vous aviez envie d'un retour aux sources déjà initié par les albums "Welcome Home"...
C'est exactement ça : je voulais revenir à ce qui me fait le plus vibrer dans la musique...
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En musique être autodidacte est une liberté ?
C’en est une, c’est vrai. Même si par moments je me dis que j’aimerais bien savoir lire la musique pour pouvoir communiquer plus facilement avec certains musiciens. Mais je m’y mets doucement ! J’arrive maintenant à mettre des noms sur la majorité des accords que je joue…
Vous vous êtes mis au piano et vous aimez jouer du violoncelle... Que de perspectives pour de futures compositions !
C’est exact ! On va voir ce que ça va donner pour la suite... mais j’ai envie d’aller plus loin, de me dépasser.
Qu'allez-vous faire dans les mois à venir ?
Les mois à venir vont être focalisés sur le live. On espère tourner le plus possible en 2020 pour défendre ce disque. Et en parallèle de belles choses se précisent avec mon frérot Waxx également… Disons que 2020 s’annonce comme une belle année si ça continue comme ça...
Merci Junior Rodriguez de m'avoir accordé cette interview.
Merci à toi
Groupe : Junior Rodriguez
Album : Stellar Dream (2019)
Genre : Rock Psychédélique / Stoner
Origine : Paris
Le Groupe :
Monsieur Jourdain “prosait” sans le savoir.
De même vous, lecteurs (j’espère que vous serez au moins deux ?) avez peut-être écouté Junior Rodriguez à votre insu.
Car ce multi-instrumentiste - batterie, guitare, basse, chant... aux dernières nouvelles il apprendrait le piano - a joué avec des artistes aussi divers que Waxx, Airnadette ou LoudBlast (sur Disquieting Beliefs). Il a délaissé la basse de More Than A Thousand pour s’occuper du son de Doctor Livingstone, puis d’Arkhon Infaustus ou de Sektemtum, tout en martelant les fûts au sein d’Inhatred, de Sickbag, de Sublime Cadaveric Decomposition, de Betraying the Martyrs, de Thagirion ou de... Dick Rivers ! (sur l’album “Mister D”)
Tout cela est un peu dans le désordre... il faudrait, pour être exhaustif, citer encore quelques formations fréquentées par le garçon.
On pourrait aussi parler de Dave Grohl ou des Queens Of The Stone Age. On s’éloignerait alors de nos moutons qu’il convient pourtant de regrouper avant la nuit ! Aussi je vous propose d’abandonner là ce CV long comme le bras d’un Architeuthis Dux, bras qui je le rappelle peut atteindre treize mètres pour les femelles et dix mètres pour les mâles.
Nous en viendrons alors à ce nouvel album de Junior Rodriguez sorti sous son nom propre en ce mois d’octobre 2019 :
“STELLAR DREAM”
L’Album :
Onze morceaux pour cinquante-deux minutes. Ce sont les données chiffrées d’un album qui s’inscrit dans une trilogie Rock Psychédélique lancée par l’artiste en 2011 avec l’EP “Welcome Home : Tryptyk Album VOL.1.”
Intitulé “Stellar Dream”, ce nouvel opus est mixé par Mark 'Spike' Stent(Bjork, Depeche Mode, Oasis, Muse, Paul McCartney, etc, etc, etc). C’est loin d’être un gadget pour le coup, car le son est d’une grande qualité (j’ai même lu quelque part qu'il serait d'une “trop" grande qualité !) et je vous recommande de privilégier l’écoute au casque et sous un format audio « sans perte » pour en profiter pleinement - Bandcamp fait ça très bien. L’artwork de Stellar Dream est signé... Junior Rodriguez ! Ses journées de ce garçon font visiblement trente-quatre heures de plus que les miennes - par exemple aujourd’hui j’ai même pas eu le temps de ranger ma chambre !
Stellar Dream s’ouvre sur le Stoner Psychédélique Starting From Nowhere.
La fin du morceau peut rappeler les premiers Black Sabbath.
C’est d’ailleurs vers ce groupe et les 70’s de Pentagram, des Doors (Be My Guest) ou d’Alice Cooper (Just Like You) que nous entraîne cet album.
Loin d’être une copie, la galette est parsemée de touches modernes et fines, comme si des molécules de Daft Punk (My Love My Friend), de Sébastien Tellier (Sur Les Toits de Montréal) et de Strapping Young Lad (Pissed Off) s’étaient retrouvées collées à la semelle des claquettes du vénéré Ozzy Osbourne (Down Your Tears, Heaven’s Curse). L’album est soutenu par le clip Just Like You.
Les Critiques : On n'est pas mal de ce côté, jugez plutôt :
“Stellar Dream » est un album prodigieux aussi bien instrumentalement que vocalement.” (rockmetalmag.fr)
“Junior Rodriguez démontre une maîtrise indéniable du rock et du psyché et varie les ambiances si bien qu’on reste scotchés tout du long.” (pozzo-live.com)
“L’album est d’une richesse au moins égale à celle de la créativité de son auteur.” (amongtheliving.fr)
Stellar Dream obtient la note de 4,5/5 chez rollingstone.fr.
En Résumé :
Junior Rodriguezpuise dans ses racines 70’s et les agrémente de touches modernes et subtiles. Il réalise un passage de témoin pleinement maîtrisé entre les 70’s et notre actualité audiophonique, parvenant à en faire un tout cohérent.
Solide et subtil, Stellar Dream séduira les amateurs du son des 70’s qui cherchent autre chose qu’un groupe de Revival qui repasserait les plats.
Hautement recommandable.
Groupe : Last Temptation
Origine: Strasbourg/Paris (FR)
Album: FUEL FOR MY SOUL (20/05/2022) - Chronique d'album
Genre: Hard Rock, Heavy, Grungy teinté de stoner.
Label : http://http://www.goldenrobotrecords.com/
Par Dam'Aël
LAST TEMPTATION : LE GROUPE
Evidemment, j'ai cette grande tentation de vouloir vous raconter la genèse et l'histoire de ce groupe dont la création remonte dans les années... ouais, tout dépend à quelle référence on fait allusionner. Bon, partons sur 2010. Donc Last Temptation (LT) voit le jour grâce au Strasbourgeois Peter Scheithauer qui a déjà bien roulé sa bosse : sideman pour des groupes aussi divers que Kiss, Megadeth, Testament, Slayer , Belladona et bien d’autres, il est également le fondateur de Stream, Killing Machine et Temple Of Brutality ... Cette formation se forge sur un line-up initial des plus impressionnants puisqu'il invite Bob Daisley (Garry Moore, Ozzy Osbourne),Winnie Appice (Black Sabbath, Dio) et Don Airey (Deep Purple, Rainbow). Malheureusement ou... comble de bonheur selon où nous orientons notre lorgnette, le projet a longtemps traîné, d’abord en raison des plannings hyper chargés de chacun et, d'autre part, Bob Daisley tient absolument à intégrer un chanteur avec des critères très précis; Il le veut inattendu, jeune et frais... mais sans acné! Reste à Peter de relever le défi lancé par Daisley. On peut l'imaginer courir jambes à son cou de métalleux vers le Festival Musica, le Festival des Artefacts, La laiterie ou le Molodoï pour trouver la perle rare. C'est par un pur hasard que le guitariste "tombe" sur des videos de HELLECTROKUTERS, un groupe parisien de hard rock qui, avec deux albums à son actif, envoie du bois qui sait réchauffer les salles les plus glaciales. Et le frontman Butcho Vukovic dégage une vitalité rassurante et propose un chant plus que convaincant. Le tout sur une expérience de ouf puisqu'il est, entre autres, l'ancien frontman de feu Watcha, le premier groupe de Néo Metal français des années 90 bien pesées (1994-2008). Peter contacte téléphoniquement l'élu pour le job qui, croyant à une blague, se paie le luxe d'envoyer gentiment ballader le 6cordistes en mode "Va te faire pendre avec tes cordes plutôt que de me raconter des carabistouilles". Sauf que Peter ne lâche pas l'affaire et sait convaincre. Après divers échanges d’enregistrements comme démonstration de la qualité vocale de ce jeune français auprès de Bob, la réaction ne s’est pas faite attendre. Bob Daisley dit à Peter : « Voilà, c’est Ozzy qui chante juste ! », « C’est Ozzy, avec un timbre juste. ». L’affaire est pliée! Et Ozzy se lance dans la confiture de rhubarbe. Bon j'déc***. Un premier album Last Temptation voit alors le jour le 19 septembre 2019 via earMusic.
Mais comment gérer les scènes avec un océan qui sépare les Américains des Français en période de pandémie. Il faut donc revoir le projet et faire appel dans l'hexagone, à un nouveau bassiste et un nouveau batteur respectivement Julien Rimaire (Los Disidentes Del Sucio Motel ) et Vince Brisach (Mitch Ryder) . Peter expliquant: " la nouvelle composition facilite grandement les répétitions, les concerts au pied levé et la préparation des productions d'album".
Ce nouveau line-up ne va pas jouer les touristes en shorts de bain masqués jusqu'aux oreilles; ils vont travailler dur et à l'instar de la foudroyante multiplication virale que nous avons tous subie, le quartet va lui aussi multiplier les titres, jusqu'à une bonne quarantaine pour n'en choisir au final que 11 qui viennent plaquer de Hard Rock Old School les sillons de FUEL FOR MY SOUL, leur second opus. Cependant un nouveau changement intervient au sein de la formation, Farid Medjane (TRUST) reprennant les baguettes de Vincent, c'est donc lui que nous pourrons voir sur scène dans les prochains concerts et pour la suite de l'aventure.
Au cours de ce périple, le combo réussit un coup de maître en signant sur Golden Robot Records/Crusader Records complété par un contrat de management avec Doug Goldstein, lequel a assuré la gestion du groupe Guns N' Roses pendant 17 années de leur longue carrière. Privés comme tout le monde du spectacle et de la culture, ils n'auront pas pu livrer en live leur premier album mais ont malgré tout eu l'opportunité d'assurer la première partie de Dream Theater et de présenter en avant première LAST TEMPTATION sur la mainstage 1 du Hellfest en juin 2019, accompagnés de Steve Unger (Metal Church) et de Stet Howland qui a fait partie des groupes USA de Peter, et a été le batteur de WASP, Lita Ford ou encore Metal Church.
LAST TEMPTATION : FUEL FOR MY SOUL
En cette nouvelle période de tension internationale et de risque de pénurie énergétique, la solution est toute trouvée; carburer au FUEL FOR MY SOUL à l'indice d'octane LT 2022 qui assure une réaction exothermique d'oxydoréduction capable de réchauffer n'importe quel frileux du genre et les acolytes qui l'accompagnent. Last Temptation, les fans le savent, a pour influence Black Sabbath, Black Label Society, Ozzy, mais aussi bien d'autres. Il s'inscrit dans un registre Old School des années 80's avec pour priorité le côté organique de la musique et de ses enregistrements; et pas question de faire de compromis sur cet aspect technique et artistique. FUEL FOR MY SOUL est une galette qui ne nous limitera pas aux 80 km/h autorisés dans un tout autre domaine; ces 11 titres savent donner la vitesse d'une écoute en chute libre jusqu'aux dernières secondes. Le quartet a généré une quarantaine de titres avant d'en sélectionner avec précision 11, jetant les perdants au rebus. Le travail en amont est tel que l'enregistrement de ces 11 compositions a été réalisé en une seule semaine au Downtown Studio de Strasbourg; un enregistrement voulu en live et en prises intégrales de tous les instruments ainsi que la voix afin de respecter les critères rapportés plus haut. Le mixage est délégué à E.BISCAN et la masterisation est assurée par Peter lui-même. L'artwork est de nouveau réalisé par Headbang Design (album « Throes of Joy in the jaws of defeatism » de Napalm Death, travaux pour des festivals de Stoner...) avec Antoine Defarges derrière le pinceau qui lui donne un style très graphique, une esthétique très colorée et cette dimension intemporelle. Je vous propose dès maintenant d'aller faire le plein à la pompe de Last Temptation pour un voyage chaud comme la braise.
EN PISTE :
1. Ashes and Fire :
Le sujet abordé dans « Ashes and Fire » est celui des personnes égocentriques et égotiques qui se prennent pour les rois du monde en utilisant le pouvoir et la violence. Explosif d'entrée de jeu, Heavy au possible, Last Temptation fait rougir les cordes de toutes origines confondues. Butcho Vukovic, le timbre écorché vif, se veut puissant dans un registre qu'il connaît très bien. Quelle est cette petite étincelle nouvelle qu'on perçoit en tendant l'oreille? La basse? La basse!!! Yes, cette basse a une sonorité toute particulière, elle est un poil plus stoner et ça m'plaît! Côté solo, nul doute qu'il s'agisse de Peter; reconnu Pit, sors de derrière les flammes STP. Cependant on remarque une variante importante: il s'y colle un côté mélodique plutôt rare chez le guitariste. A suivre... Concernant la batterie, on note une double pédale efficace sans démonstration ulcérante. Cette première piste est aussi le premier single supporté par une lyrics-vidéo diffusée en septembre dernier.
2. I Believe :
Mid-tempo qui sonne et résonne, et qui rappelle l'intérêt qu'a le groupe pour le gigantesque Black Sabbath; I Believe confirme le son plus stoner de la basse qui s'associe à la guitare pour donner une atmosphère plus lourde. Le chant et le solo se tiennent un peu plus dans le registre du premier album (ceci n'engage que moi)
3. Stronger than fate :
Véritable déferlante de riffs, de notes et une ligne de chant qui défile à vive allure, ce titre est une machine à démonter tête et cou, à éroder tous les cartilages y compris ceux des plus jeunes métalleux; un big one en mode belliqueux, un titre version speed machine infernale dont le final appuyé par la double pédale est un mitraillage de grande envergure. Les nappes de guitare sont magistrales et pourraient faire rougir la horde de United Guitars de Ludovic Egraz. Une tuerie! Ce titre est une véritable tuerie; l'effet Kiss Hot du combo LT!
4. I Don't Wanna Be Your God :
Langue pendante, casquette sous le pied écorché vif, débraillé comme un pitre déluré, c'est dans cet état qu'on risque d'appréhender en sortie de Stronger Than Fate, le titre suivant "I don’t wanna be your god". Aux portes du Doom bien sale, gonflé à bloc en saturation, chargé comme un mulet en riffs bien lourds et syncopés, le sujet abordé est à prendre avec un second degré évident et une douce ironie. Mais la réflexion n'est pas bannie de toute interrogation. « ''I Don't Wanna Be Your God'', c'est Dieu qui s'adresse à l'humanité pour expliquer qu'il ne se sent plus responsable d'eux en raison de la façon alarmante dont ils se traitent les uns les autres. Il dit : « Désolé, mais j'abandonne ! » commente le guitariste Peter Scheitauer. Butcho Vukovic réussi ce tour de passe passe en rendant moins pesant l'instrumental par des lignes de chant savamment recherchées et très mélodiques.
5. Fuel For My Soul :
Ce titre est un excellent combustible pour notre organisme et notre âme. Fortement influencé par les 70's et plus particulièrement par les britanniques Led Zeppelin dont les gimmicks et les plages de guitare ne sont pas s'en rappeler le fabuleux Whole Lola Love (Page non tournée, toujours au 1er Plan-t-); Butcho sait la jouer au plus près de l'effet voulu dans ce morceau, tant sa capacité d'interprétation est incontestable et incontestée. La basse s'est adoucie et en devient particulièrement mélodique et doucereuse. Fuel For My Soul est un des points forts de cet album qui se veut déjà d'un excellent niveau. On apprécie aussi la section rythmique solide et l'excellent travail fourni par le batteur. Le clip de cette piste est sortie le jour même de la release de l'album organisée au Hellfest Corner par Olivier Garnier de Replica Promotion le 20 mai dernier.
6. Carousel of hell :
Cette sixième piste fait aussi partie de mes préférées; très groovy, très rythmée, aux plages de guitare qui sauraient plaire à Yann Armellino et à grand nombre de 6cordistes. Ce morceau est puissant, efficace tant par ses structures, son jeu, son inspiration et le choix des rimes du texte. La batterie sait appuyer la puissance des riffs, la mélodie du chant, par des patterns calmes ou beaucoup plus énervés en soutien inébranlable.
7. Free, Strong and Loud :
Pas de doute, ce morceau vous met la patate. Après une introduction très calme sur un duo guitare/basse ou basse reliée à un octaver, j'ai à peine eu le temps de me poser sur mon interrogation que les rockers décident d'allumer le feu en mode combustion Speed Metal. Groovy au possible, plus qu'efficace, très bien foutu et fédérateur au max (les politiques pourraient revoir leur copie...), Free, Strong And Loud est un concentré de Rock multi-fonction qui vaut toutes les recettes du monde, véritable exutoire qui ferait dégringoler le cours boursier de toute la pharmacopée allopathique. Encore une de mes sélections.
8. In The Mirror :
C'est sur cette 8ème piste que Last Temptation délivre la ballade de l'album, à la fois mélodique et mélancolique, on confirme le talent du frontman et plus particulièrement la fin vocale qu'il donne à ce titre. L'instrumental est chargé, syncopé, lourd et bruyant, frôlant les limites du noisy sur certains passages. La section est réellement massive, enfonçant le clou de la puissance du texte.
9. Main Attraction :
Pour les fans de Suzy Quatro, ne vous attendez pas ici à trouver un cover de son 8ème album. Rien à voir. Mais écoutez plutôt. Les paroles de ce titre aborde le fait qu'il nous arrive à tous de penser bien agir, d'apporter une plus-value au monde qui nous entoure, mais malheureusement les conséquences peuvent être désastreuses et trop tard pour retropédaler. Le mal est fait. Et Last Temptation sait introduire le sujet et transcrire nos pleurs de notre noir constat, avec cette intro des plus sinistres sur guitares saturées et dissonantes pleurnichardes, à l'effet très réussi. Bravo les gars. Le ton est donné et bien donné : lourdeur, rythme pesant à l'allure d'un compte à rebours, grungy, au son bien sale aussi sale que nos actions. Le solo tranchant, fusille à tout va y compris nos illusions. Une lyrics video appuie la sortie de ce troisième single depuis début mai dernier.
10. The Answer :
Où trouver la réponse à cette question princeps : "pourquoi sommes-nous sur terre ? ". Nous pouvons toujours parcourir en long, en large et en travers le dernier Gala du kiosque, tirer les cartes d'un jeu de tarot qu'Antoine Defarges aurait peut-être pu illustrer ou encore demander à la concierge de l'immeuble qui glâne allègrement toutes sortes d'information; le conseil que tente de nous donner le combo est sans nul doute bien meilleur, celui d'avoir cette approche introspective profonde et plus sérieuse. L'instrumental de The Answer est sombre, lourd à l'image de la difficulté à répondre à la question soulevée. Last Temptation rappelle ici ces influences musicales.
11. Going Crazy:
Stoner, Doom, Grungy filent la texture musicale de cette étoffe rugueuse tramée par toutes nos peurs. Et ça gratte! Si les guitares stridentes sont les premières à enfiler l'aiguille de ce canevas très Black Sabbath, la basse tisse une très belle partie de cet ouvrage, ourdant un son lourd et vrombissant pesant et alarmant, cependant bien rond. le chant doublé version écho, crée une résonnance telle, qu'elle pourrait se faire le juge de notre conscience. Le pattern de batterie règle à la perfection ce métier à tisser qui délivre cet habit crazy de notre folie humaine. Très bon final pour enfoncer le clou des messages passés dans les 11 pistes de cette galette.
NOTRE AVIS :
FUEL FOR MY SOUL marque une réelle évolution du combo LAST TEMPTATION. Qu'il s'agisse des compositions ou de leur production. Qu'il s'agisse de l'évolution des soli de guitares qui prennent part à la mélodie des titres tout en gardant ce côté agressif et très technique signant la patte très identitaire de Peter. Que cela concerne le nouveau son de la basse qui, apportant un son plus stoner, amène une couleur différente et bien trouvée à cet ensemble instrumental. Qu'il s'agisse du chant de Butcho toujours aussi excellent et qui a su introduire des lignes de chant plus nuancées et peut-être plus caractéristiques du genre donné dans cet opus. Enfin que cela porte sur le travail de la batterie qui met en évidence une recherche toute particulière sur la construction des patterns et de ses nuances. On notera un jeu de double pédale qui ajoute une plus-value très notoire sur l'ensemble des compositions. FUEL FOR MY SOUL est un excellent album qui délivre des compositions puissantes, mélodiques, variées où l'énergie dégagée peut prendre des allures explosives, foudroyantes ou plus pesantes à l'instar des sujets abordés dans les textes. Nul doute à émettre concernant le talent de cette nouvelle configuration du groupe et de sa capacité à envoyer la charge et les watts avec une inspiration et un savoir-faire sans réserve. Last Temptation carbure à l'indice d'octane élevé. Son aisance, son inspiration, sa passion tissent avec brio l'étoffe d'une formation à mettre sur le devant de la scène sans demi-mesure et sans modération. Rendez-vous notamment au Hellfest le 18 juin prochain, en compagnie de The Darkness, Steel Panther, Deep Purple , Airbourne, Dead Daisies. Ouai, les mecs, ils savent aussi la jouer dans la grande cour !
DISCOGRAPHIE :
19 septembre 2019 : Last Temptation
Track List :
1 Ashes and fire
2 I believe
3 Stronger than fate
4 I don’t wanna be your god
5 Fuel for my soul
6 Carousel of hell
7 Free, strong and loud
8 In the mirror
9 Main attraction
10 The answer
11 Going crazy
Line up :
Butcho Vukovic (vocals)
Peter Scheithauer (guitar)
Julien ‘Baloo’ (bass)
Farid Medjane (drums) qui remplace Vincent Brisacq