Le soleil ne perce jamais totalement le ciel menaçant qui surplombe l'ensemble de l'album.
Par Ahasverus
Trois ans après l'EP « The Shadows Lenghten », Junon, formation née des cendres de General Lee, revient avec un long format intitulé « Dragging Bodies To The Fall ».
L'artwork est l'oeuvre de Martin Catoire (guitare) et Emmanuel Poteau.
Résolument post-hardcore, « Dragging Bodies To The Fall » est un album en tension permanente qui sait envoyer de beaux riffs heavy (« Caught In Hypocrisy Loops », « Another Bar To Your Cage »).
Sa musique foncièrement pessimiste pourrait vous rappeler Paradise Lost dans ses années les plus dures (« Out Of Suffering », « Making Pease With Chaos », « Halo Of Lies ») mais l'ensemble, s'il est construit à coups de riffs pesants et hypnotiques, reste plus avant-gardiste.
Traitant « des forces destructrices qui habitent l’humanité et qui la conduisent à sa perte. », l'échafaudage de Junon connaît de rares accalmies qui lui confèrent un éclat sombre. Mais le soleil ne perce jamais totalement le ciel menaçant (en même temps, on est dans les Hauts de France, hein...) qui recouvre l'ensemble de l'album.
Compagnon funèbre jusque dans ses apaisements (« Segue 2 – Dragbody »), Junon multiplie les contradictions sonores à l'intérieur de son territoire. Réalisé avec soin, exigeant sans être austère grâce à une batterie particulièrement généreuse, « Dragging Bodies To The Fall » parvient paradoxalement à faire un coup d'éclat en alignant neuf variations désespérément sombres. Ambitieux, se bonifiant à l'écoute, il est appelé à durer pour les fans du genre qui ne manqueront pas de vanter ses qualités.
« Dragging Bodies To The Fall » a été enregistré, mixé et masterisé par Francis Caste au Studio Sainte-Marthe (Hangman's Chair, Regarde les Hommes Tomber, Pogo Car Crash Control).
C'est une sortie Source Atone Records.