Formé en 2015, Kill The Moose, auteur de plusieurs EP caractérisés par l’opposition d’un mur de guitares et d’une voix légère, a réussi à imposer son style bien reconnaissable dans le paysage du Rock Alternatif niçois Influencé par la vague Shoegaze des 90’s, le quatuor, prochainement en concert à Nice et à Grasse, a bien voulu répondre à quelques questions.
Bonjour Kill The Moose. Situons d'abord d'où vous venez : premier album acheté ?
Nico (batterie) :Oh P***, ça pique ça ! Un live de Queen, oublions la période sombre de la Dance Music. Elisabeth (chant) : Ouf ! Oh la la ! Pfff ! C’était dans les années quatre-vingt. J’en sais rien moi ! Sans doute un truc des charts britanniques ! Probablement un Duran Duran...(honteuse) Fédu (basse) : Je crois que c’est Back in Black d’ACDC, pour faire dans l’originalité ! Alex (guitare) : Je ne me rappelle pas si c’est In Utero ou Nevermind de Nirvana
Qu'est-ce qui a déclenché votre vocation artistique ?
Elisabeth :Mes années de chorale à l’église anglicane m’ont fait découvrir le chant et Bruno Massena m’a fait monter sur scène pour monter notre premier groupe Merry Mayhem.
Fédu :Pfffff euuuh mmm... C’est un pote qui jouait de la guitare qui m’a amené à faire de la musique. Nico :Ça a commencé au collège avec un délire entre potes qui cherchaient un truc à faire ensemble. Alex :J’ai toujours aimé la musique. Gamin, j’ai appris à me servir d’une platine vinyle pour mettre du Devo... Ça doit être l’envie de faire du bruit qui a déclenché tout ça.
Quels sont vos parcours ?
Elisabeth : J’ai commencé avec Merry Mayhem dans les années 90, My Elastic Eye dans les années 2000 et aujourd’hui Kill The Moose et DullBoy. Fédu : J’ai d’abord joué dans Sherikah, un groupe de Rock Alternatif / Metal au lycée, puis j’ai accompagné Mark Ashton durant toute sa tournée. Nico : J’ai débuté au collège dans le Grunge et s’en est suivi un enchainement de groupes dont Princess Cum, Tapenga et Stéréogram, et aujourd’hui Kill The Moose. Alex : Tout a commencé au lycée avec Hymen Splash, c’était sacrément mauvais... S’en est suivi Stone Dogs, groupe de Grunge, le Sylvester Staline Baboushka Band, Yumi And The Naughty KoKeshi, Sobel et aujourd’hui Kill The Moose et Swivel Circle.
Nous en arrivons donc à Kill The Moose. Pourriez-vous présenter le groupe aux lecteurs qui ne vous connaîtraient pas ?
Alex : Kill The Moose est un groupe de Rock Alternatif fortement influencé par la scène britannique des années quatre-vingt-dix, et plus particulièrement du Shoegaze. On a créé le groupe avec Babeth au chant en 2015, et nous jouons depuis un an avec Nicolas à la Batterie et Alexis (Fédu) à la basse. Pour tenter de résumer notre musique, il y a une voix pleine de mélodies très pop qui se pose sur des nappes de guitares réverbérées, le tout rythmé par un couple basse / batterie qui envoie !
Comment s'est formé Kill The Moose ?
Alex : Kill The Moose était à l’origine un projet que nous avions Babeth et moi en dehors d’un groupe (Yumi And The Naughty Kokeshi). Après quelques chouettes années de compo, on a quitté le premier groupe qui battait de l’aile pour ne se consacrer qu’à Kill The Moose. On s’est d’abord cherchés musicalement parlant, entre Pop et Rock Alternatif, jusqu'à l’arrivée de notre troisième EP “To The Moon And Back”, puis de Nico et Fédu dans la foulée !
Je pensais que le nom “Kill The Moose” était un hommage au groupe Britannique de Shoegaze “The Moose”, mais j'ai lu que c'était un clin d'oeil au Monty Python ? Alex : “A Møøse once bit my sister... No really ! She was Karving her initials on the møøse with the sharpened end of an interspace tøøthbrush given her by Svenge - her brother-in-law - an Oslo dentist and star of many Norwegian møvies: "The Høt Hands of an Oslo Dentist", "Fillings of Passion", "The Huge Mølars of Horst Nordfink"... (Ndlr : sous-titre décalés du générique de fin du film “Sacré Graal !”)
Comment naissent et s'élaborent vos compositions ?
Elisabeth : Généralement, les chansons partent des plans de gratte d’Alex sur lesquels je pose une mélodie et des paroles. Nous présentons ensuite une version aux Mooses en répète, sur laquelle Fédu trouve des lignes de basses efficaces et où Nico nous expose son incroyable auto-exigence !
Home Sweet Home et The World Is My Oyster traitent des réfugiés ; From Here To Now du Terrorisme. Quelles thématiques aimez-vous aborder ?
Elisabeth : From Here To now ne parle pas de terrorisme mais d’une amie qui a connu de la violence conjugale… Les chansons que j’écris sont inspirées de l’actualité, d’histoires que j’entends à droite à gauche et qui me touchent. En Général la mélodie m’évoque un mot, mot auquel je fais des associations d’idées et l’écriture suit.
Dieu est-il un type perturbé ? (God is a messed-up guy)
Fédu : Ouais un peu quand même et même beaucoup ! Nico :En tout cas, s’il existe, vu le bordel de la vie, il est sacrément atteint ! Alex :Et pas que lui… Elisabeth : Pour moi Dieu n’existe pas, ce qui devrait uniquement subsister, ce sont des valeurs de respect, de tolérance, bonté et entraide, tout le reste c’est du blabla.
A propos de Dieu, Deux albums à sauver du déluge pour reconstruire le Rock dans la bonne direction ?
Elisabeth : Dry de Pj Harvey pour la force brute, et un album des Cocteau Twins ! Fédu : Downward spiral de Nine Inch Nails et j’ai découvert récemment, Flying Microtonal Banana… de King Gizzard & The Lizard Wizard. Nico :Je dirais le sixième album de Eels, Blinking lights and other revelations (ou tout autre album de Eels), et pour du plus nerveux je dirais Song for the Deaf de Queens Of The Stone Age. Alex :Déjà pour commencer Loveless de My Bloody Valentine parce que My Bloody Valentine, ça c’est fait ! Je dirais ensuite Second Album de My Diet Pill.
Quelle partie de votre activité artistique préférez-vous ? Elisabeth : Tout est complémentaire ; ne faire que de la scène me fatiguerait, que de la composition me frustrerait. La créativité et le partage sont à mon sens indissociables. Fédu : Sans hésitation la scène. Nico : Malgré la pétoche que ça me fout des fois, je dirais la scène. Alex : J’hésite entre la composition, ce moment où tu tombes sur le morceau et que tu te dis “ouais, on touche plus !”, même si ce moment est rare ; ou alors le studio, qui est le moment où tu peux réaliser tout ce que tu as en tête pour le morceau, ce que tu ne peux pas faire en live, comme être quatre guitaristes ou inverser des pistes de batterie...
La chanson que vous préférez dans votre discographie ?
Elisabeth : Je suis incapable de répondre à cette question, ça dépend tellement des jours et des moments... Fédu : “Fall From Space” ! Nico : “From Here To Now” car elle me challenge et elle commence par de la batterie. Alex :Je pense instinctivement à “Ordinary Extras”, une vieille chanson, probablement la première écrite avec Babs . Elle n’est jamais sortie sur aucun CD et n’est plus jouée en live depuis trois ans. Elle a ce gros côté Shoegaze qu’on a aujourd’hui.
Quelle est votre actualité dans les prochains mois ?
Alex :Actuellement nous sommes en phase de composition et de préparation d’une tournée, et on vient de sortir d’un enregistrement d’une reprise de Nick Cave. Question scène nous jouerons le 6 avril à l’ Altherax Music pour la Release de Press Gang Metropol, puis également avec eux le 4 mai à l’ Eca500 (Altitude 500) à Grasse. Enfin le 11 mai à La Zonmé de Nice avec Two Eyes, un super groupe de Nancy.
Merci Kill The Moose d'avoir accepté de répondre à mes questions.
Elisabeth :Merci à toi et à la promotion que tu fais pour la scène locale….. Thanks !
Groupe : Last Temptation
Origine: Strasbourg/Paris (FR)
Album: FUEL FOR MY SOUL (20/05/2022) - Chronique d'album
Genre: Hard Rock, Heavy, Grungy teinté de stoner.
Label : http://http://www.goldenrobotrecords.com/
Par Dam'Aël
LAST TEMPTATION : LE GROUPE
Evidemment, j'ai cette grande tentation de vouloir vous raconter la genèse et l'histoire de ce groupe dont la création remonte dans les années... ouais, tout dépend à quelle référence on fait allusionner. Bon, partons sur 2010. Donc Last Temptation (LT) voit le jour grâce au Strasbourgeois Peter Scheithauer qui a déjà bien roulé sa bosse : sideman pour des groupes aussi divers que Kiss, Megadeth, Testament, Slayer , Belladona et bien d’autres, il est également le fondateur de Stream, Killing Machine et Temple Of Brutality ... Cette formation se forge sur un line-up initial des plus impressionnants puisqu'il invite Bob Daisley (Garry Moore, Ozzy Osbourne),Winnie Appice (Black Sabbath, Dio) et Don Airey (Deep Purple, Rainbow). Malheureusement ou... comble de bonheur selon où nous orientons notre lorgnette, le projet a longtemps traîné, d’abord en raison des plannings hyper chargés de chacun et, d'autre part, Bob Daisley tient absolument à intégrer un chanteur avec des critères très précis; Il le veut inattendu, jeune et frais... mais sans acné! Reste à Peter de relever le défi lancé par Daisley. On peut l'imaginer courir jambes à son cou de métalleux vers le Festival Musica, le Festival des Artefacts, La laiterie ou le Molodoï pour trouver la perle rare. C'est par un pur hasard que le guitariste "tombe" sur des videos de HELLECTROKUTERS, un groupe parisien de hard rock qui, avec deux albums à son actif, envoie du bois qui sait réchauffer les salles les plus glaciales. Et le frontman Butcho Vukovic dégage une vitalité rassurante et propose un chant plus que convaincant. Le tout sur une expérience de ouf puisqu'il est, entre autres, l'ancien frontman de feu Watcha, le premier groupe de Néo Metal français des années 90 bien pesées (1994-2008). Peter contacte téléphoniquement l'élu pour le job qui, croyant à une blague, se paie le luxe d'envoyer gentiment ballader le 6cordistes en mode "Va te faire pendre avec tes cordes plutôt que de me raconter des carabistouilles". Sauf que Peter ne lâche pas l'affaire et sait convaincre. Après divers échanges d’enregistrements comme démonstration de la qualité vocale de ce jeune français auprès de Bob, la réaction ne s’est pas faite attendre. Bob Daisley dit à Peter : « Voilà, c’est Ozzy qui chante juste ! », « C’est Ozzy, avec un timbre juste. ». L’affaire est pliée! Et Ozzy se lance dans la confiture de rhubarbe. Bon j'déc***. Un premier album Last Temptation voit alors le jour le 19 septembre 2019 via earMusic.
Mais comment gérer les scènes avec un océan qui sépare les Américains des Français en période de pandémie. Il faut donc revoir le projet et faire appel dans l'hexagone, à un nouveau bassiste et un nouveau batteur respectivement Julien Rimaire (Los Disidentes Del Sucio Motel ) et Vince Brisach (Mitch Ryder) . Peter expliquant: " la nouvelle composition facilite grandement les répétitions, les concerts au pied levé et la préparation des productions d'album".
Ce nouveau line-up ne va pas jouer les touristes en shorts de bain masqués jusqu'aux oreilles; ils vont travailler dur et à l'instar de la foudroyante multiplication virale que nous avons tous subie, le quartet va lui aussi multiplier les titres, jusqu'à une bonne quarantaine pour n'en choisir au final que 11 qui viennent plaquer de Hard Rock Old School les sillons de FUEL FOR MY SOUL, leur second opus. Cependant un nouveau changement intervient au sein de la formation, Farid Medjane (TRUST) reprennant les baguettes de Vincent, c'est donc lui que nous pourrons voir sur scène dans les prochains concerts et pour la suite de l'aventure.
Au cours de ce périple, le combo réussit un coup de maître en signant sur Golden Robot Records/Crusader Records complété par un contrat de management avec Doug Goldstein, lequel a assuré la gestion du groupe Guns N' Roses pendant 17 années de leur longue carrière. Privés comme tout le monde du spectacle et de la culture, ils n'auront pas pu livrer en live leur premier album mais ont malgré tout eu l'opportunité d'assurer la première partie de Dream Theater et de présenter en avant première LAST TEMPTATION sur la mainstage 1 du Hellfest en juin 2019, accompagnés de Steve Unger (Metal Church) et de Stet Howland qui a fait partie des groupes USA de Peter, et a été le batteur de WASP, Lita Ford ou encore Metal Church.
LAST TEMPTATION : FUEL FOR MY SOUL
En cette nouvelle période de tension internationale et de risque de pénurie énergétique, la solution est toute trouvée; carburer au FUEL FOR MY SOUL à l'indice d'octane LT 2022 qui assure une réaction exothermique d'oxydoréduction capable de réchauffer n'importe quel frileux du genre et les acolytes qui l'accompagnent. Last Temptation, les fans le savent, a pour influence Black Sabbath, Black Label Society, Ozzy, mais aussi bien d'autres. Il s'inscrit dans un registre Old School des années 80's avec pour priorité le côté organique de la musique et de ses enregistrements; et pas question de faire de compromis sur cet aspect technique et artistique. FUEL FOR MY SOUL est une galette qui ne nous limitera pas aux 80 km/h autorisés dans un tout autre domaine; ces 11 titres savent donner la vitesse d'une écoute en chute libre jusqu'aux dernières secondes. Le quartet a généré une quarantaine de titres avant d'en sélectionner avec précision 11, jetant les perdants au rebus. Le travail en amont est tel que l'enregistrement de ces 11 compositions a été réalisé en une seule semaine au Downtown Studio de Strasbourg; un enregistrement voulu en live et en prises intégrales de tous les instruments ainsi que la voix afin de respecter les critères rapportés plus haut. Le mixage est délégué à E.BISCAN et la masterisation est assurée par Peter lui-même. L'artwork est de nouveau réalisé par Headbang Design (album « Throes of Joy in the jaws of defeatism » de Napalm Death, travaux pour des festivals de Stoner...) avec Antoine Defarges derrière le pinceau qui lui donne un style très graphique, une esthétique très colorée et cette dimension intemporelle. Je vous propose dès maintenant d'aller faire le plein à la pompe de Last Temptation pour un voyage chaud comme la braise.
EN PISTE :
1. Ashes and Fire :
Le sujet abordé dans « Ashes and Fire » est celui des personnes égocentriques et égotiques qui se prennent pour les rois du monde en utilisant le pouvoir et la violence. Explosif d'entrée de jeu, Heavy au possible, Last Temptation fait rougir les cordes de toutes origines confondues. Butcho Vukovic, le timbre écorché vif, se veut puissant dans un registre qu'il connaît très bien. Quelle est cette petite étincelle nouvelle qu'on perçoit en tendant l'oreille? La basse? La basse!!! Yes, cette basse a une sonorité toute particulière, elle est un poil plus stoner et ça m'plaît! Côté solo, nul doute qu'il s'agisse de Peter; reconnu Pit, sors de derrière les flammes STP. Cependant on remarque une variante importante: il s'y colle un côté mélodique plutôt rare chez le guitariste. A suivre... Concernant la batterie, on note une double pédale efficace sans démonstration ulcérante. Cette première piste est aussi le premier single supporté par une lyrics-vidéo diffusée en septembre dernier.
2. I Believe :
Mid-tempo qui sonne et résonne, et qui rappelle l'intérêt qu'a le groupe pour le gigantesque Black Sabbath; I Believe confirme le son plus stoner de la basse qui s'associe à la guitare pour donner une atmosphère plus lourde. Le chant et le solo se tiennent un peu plus dans le registre du premier album (ceci n'engage que moi)
3. Stronger than fate :
Véritable déferlante de riffs, de notes et une ligne de chant qui défile à vive allure, ce titre est une machine à démonter tête et cou, à éroder tous les cartilages y compris ceux des plus jeunes métalleux; un big one en mode belliqueux, un titre version speed machine infernale dont le final appuyé par la double pédale est un mitraillage de grande envergure. Les nappes de guitare sont magistrales et pourraient faire rougir la horde de United Guitars de Ludovic Egraz. Une tuerie! Ce titre est une véritable tuerie; l'effet Kiss Hot du combo LT!
4. I Don't Wanna Be Your God :
Langue pendante, casquette sous le pied écorché vif, débraillé comme un pitre déluré, c'est dans cet état qu'on risque d'appréhender en sortie de Stronger Than Fate, le titre suivant "I don’t wanna be your god". Aux portes du Doom bien sale, gonflé à bloc en saturation, chargé comme un mulet en riffs bien lourds et syncopés, le sujet abordé est à prendre avec un second degré évident et une douce ironie. Mais la réflexion n'est pas bannie de toute interrogation. « ''I Don't Wanna Be Your God'', c'est Dieu qui s'adresse à l'humanité pour expliquer qu'il ne se sent plus responsable d'eux en raison de la façon alarmante dont ils se traitent les uns les autres. Il dit : « Désolé, mais j'abandonne ! » commente le guitariste Peter Scheitauer. Butcho Vukovic réussi ce tour de passe passe en rendant moins pesant l'instrumental par des lignes de chant savamment recherchées et très mélodiques.
5. Fuel For My Soul :
Ce titre est un excellent combustible pour notre organisme et notre âme. Fortement influencé par les 70's et plus particulièrement par les britanniques Led Zeppelin dont les gimmicks et les plages de guitare ne sont pas s'en rappeler le fabuleux Whole Lola Love (Page non tournée, toujours au 1er Plan-t-); Butcho sait la jouer au plus près de l'effet voulu dans ce morceau, tant sa capacité d'interprétation est incontestable et incontestée. La basse s'est adoucie et en devient particulièrement mélodique et doucereuse. Fuel For My Soul est un des points forts de cet album qui se veut déjà d'un excellent niveau. On apprécie aussi la section rythmique solide et l'excellent travail fourni par le batteur. Le clip de cette piste est sortie le jour même de la release de l'album organisée au Hellfest Corner par Olivier Garnier de Replica Promotion le 20 mai dernier.
6. Carousel of hell :
Cette sixième piste fait aussi partie de mes préférées; très groovy, très rythmée, aux plages de guitare qui sauraient plaire à Yann Armellino et à grand nombre de 6cordistes. Ce morceau est puissant, efficace tant par ses structures, son jeu, son inspiration et le choix des rimes du texte. La batterie sait appuyer la puissance des riffs, la mélodie du chant, par des patterns calmes ou beaucoup plus énervés en soutien inébranlable.
7. Free, Strong and Loud :
Pas de doute, ce morceau vous met la patate. Après une introduction très calme sur un duo guitare/basse ou basse reliée à un octaver, j'ai à peine eu le temps de me poser sur mon interrogation que les rockers décident d'allumer le feu en mode combustion Speed Metal. Groovy au possible, plus qu'efficace, très bien foutu et fédérateur au max (les politiques pourraient revoir leur copie...), Free, Strong And Loud est un concentré de Rock multi-fonction qui vaut toutes les recettes du monde, véritable exutoire qui ferait dégringoler le cours boursier de toute la pharmacopée allopathique. Encore une de mes sélections.
8. In The Mirror :
C'est sur cette 8ème piste que Last Temptation délivre la ballade de l'album, à la fois mélodique et mélancolique, on confirme le talent du frontman et plus particulièrement la fin vocale qu'il donne à ce titre. L'instrumental est chargé, syncopé, lourd et bruyant, frôlant les limites du noisy sur certains passages. La section est réellement massive, enfonçant le clou de la puissance du texte.
9. Main Attraction :
Pour les fans de Suzy Quatro, ne vous attendez pas ici à trouver un cover de son 8ème album. Rien à voir. Mais écoutez plutôt. Les paroles de ce titre aborde le fait qu'il nous arrive à tous de penser bien agir, d'apporter une plus-value au monde qui nous entoure, mais malheureusement les conséquences peuvent être désastreuses et trop tard pour retropédaler. Le mal est fait. Et Last Temptation sait introduire le sujet et transcrire nos pleurs de notre noir constat, avec cette intro des plus sinistres sur guitares saturées et dissonantes pleurnichardes, à l'effet très réussi. Bravo les gars. Le ton est donné et bien donné : lourdeur, rythme pesant à l'allure d'un compte à rebours, grungy, au son bien sale aussi sale que nos actions. Le solo tranchant, fusille à tout va y compris nos illusions. Une lyrics video appuie la sortie de ce troisième single depuis début mai dernier.
10. The Answer :
Où trouver la réponse à cette question princeps : "pourquoi sommes-nous sur terre ? ". Nous pouvons toujours parcourir en long, en large et en travers le dernier Gala du kiosque, tirer les cartes d'un jeu de tarot qu'Antoine Defarges aurait peut-être pu illustrer ou encore demander à la concierge de l'immeuble qui glâne allègrement toutes sortes d'information; le conseil que tente de nous donner le combo est sans nul doute bien meilleur, celui d'avoir cette approche introspective profonde et plus sérieuse. L'instrumental de The Answer est sombre, lourd à l'image de la difficulté à répondre à la question soulevée. Last Temptation rappelle ici ces influences musicales.
11. Going Crazy:
Stoner, Doom, Grungy filent la texture musicale de cette étoffe rugueuse tramée par toutes nos peurs. Et ça gratte! Si les guitares stridentes sont les premières à enfiler l'aiguille de ce canevas très Black Sabbath, la basse tisse une très belle partie de cet ouvrage, ourdant un son lourd et vrombissant pesant et alarmant, cependant bien rond. le chant doublé version écho, crée une résonnance telle, qu'elle pourrait se faire le juge de notre conscience. Le pattern de batterie règle à la perfection ce métier à tisser qui délivre cet habit crazy de notre folie humaine. Très bon final pour enfoncer le clou des messages passés dans les 11 pistes de cette galette.
NOTRE AVIS :
FUEL FOR MY SOUL marque une réelle évolution du combo LAST TEMPTATION. Qu'il s'agisse des compositions ou de leur production. Qu'il s'agisse de l'évolution des soli de guitares qui prennent part à la mélodie des titres tout en gardant ce côté agressif et très technique signant la patte très identitaire de Peter. Que cela concerne le nouveau son de la basse qui, apportant un son plus stoner, amène une couleur différente et bien trouvée à cet ensemble instrumental. Qu'il s'agisse du chant de Butcho toujours aussi excellent et qui a su introduire des lignes de chant plus nuancées et peut-être plus caractéristiques du genre donné dans cet opus. Enfin que cela porte sur le travail de la batterie qui met en évidence une recherche toute particulière sur la construction des patterns et de ses nuances. On notera un jeu de double pédale qui ajoute une plus-value très notoire sur l'ensemble des compositions. FUEL FOR MY SOUL est un excellent album qui délivre des compositions puissantes, mélodiques, variées où l'énergie dégagée peut prendre des allures explosives, foudroyantes ou plus pesantes à l'instar des sujets abordés dans les textes. Nul doute à émettre concernant le talent de cette nouvelle configuration du groupe et de sa capacité à envoyer la charge et les watts avec une inspiration et un savoir-faire sans réserve. Last Temptation carbure à l'indice d'octane élevé. Son aisance, son inspiration, sa passion tissent avec brio l'étoffe d'une formation à mettre sur le devant de la scène sans demi-mesure et sans modération. Rendez-vous notamment au Hellfest le 18 juin prochain, en compagnie de The Darkness, Steel Panther, Deep Purple , Airbourne, Dead Daisies. Ouai, les mecs, ils savent aussi la jouer dans la grande cour !
DISCOGRAPHIE :
19 septembre 2019 : Last Temptation
Track List :
1 Ashes and fire
2 I believe
3 Stronger than fate
4 I don’t wanna be your god
5 Fuel for my soul
6 Carousel of hell
7 Free, strong and loud
8 In the mirror
9 Main attraction
10 The answer
11 Going crazy
Line up :
Butcho Vukovic (vocals)
Peter Scheithauer (guitar)
Julien ‘Baloo’ (bass)
Farid Medjane (drums) qui remplace Vincent Brisacq
Angry Silence est un groupe breton basé dans les Côtes d'Armor. Il définit sa musique comme un indie rock nostalgique teinté de punk. Il cite pour influences Guided by Voices, Stereolab, Pavement, Sebadoh, Breeders, Pixies, Sonic Youth, Les Thugs, Cleaners from Venus, Sleater Kinney et Television Personalities. C'est le titre d'un morceau de ce dernier groupe qu'il a choisi pour nom.
Après une démo sortie en 2021, Angry Silence présente l'album « Strange Times Call for Strange Measures ».
« Strange Times Call for Strange Measures » est un douze pistes. Il est sorti le 01/04/2022.
La pochette de l'album a été réalisée par Bonjour Grisaille. Dans la suite de celle de la démo, qui présentait une photographie du grand-père de Manu (chant) durant son service militaire, celle-ci rend hommage à son père, disparu quelques semaines seulement avant l'enregistrement de l'album, tandis qu'il acheminait un container de fauteuils roulants à destination des déshérités du Pérou.
L'album a été enregistré en mai 2021, dans une grange, en une semaine (une journée par musicien) afin de mettre en avant une certaine spontanéité.
Avec douze plages de (punk-)rock direct, héritières d'une certaine scène française (Les Thugs, Les Dogs), Angry Silence oscille entre la liberté d'un The Clash (« The Battle Still Rages », « Time To Get Real ») et le son chaud et organique d'un Frank Black (« Pissing Rain »). Le social-punk qu'il propose claque efficacement, rock dans l'esprit, rock dans la chair. Parfois presque grunge (« My Mate Jeffrey »), saturant ses guitares (« Day in Day Out »), Angry Silence étonne par ses choix lorsqu'il sert un interlude instrumental ou lorsqu'il reprend un titre oublié de la soul de l'année 1967. Incontestablement, « Strange Times Call for Strange Measures » sonne juste, prenant résolument le parti des laissés-pour-compte et faisant le choix de l'underground et d'une certaine marginalité pour distribuer sa musique. Authenticité est donc le maître mot de cet album comme de ce groupe de rock, et si l'intention vous séduit nous vous encourageons à les découvrir.
« Strange Times Call for Strange Measures » est disponible en formats CD, vinyle et cassette. Découvrez l'album ICI.
Les Critiques :
On ne peut que saluer ce premier album du groupe, à la fois accessible, viscéral et sans concession, ce qui reste un équilibre pas toujours simple à trouver. ExitMusik
Strange Times Call For Strange Measures sonne vrai. MUZZART
On n’est pas là pour remplir les stades, juste exprimer certaines vérités crues et sans filtres apparents. Bretagne Actuelle
La musique d’Angry Silence dévoile un punk, qui, s’il continue de filer droit, n’a plus peur de lâcher la pression, de se faire plus doux, et d’intégrer une dimension pop. Positive Rage