Le duo lyonnais Pili Coït a annoncé la sortie de son nouvel opus.
Produit par Dur et Doux et désormais disponible à la précommande, « Love Everywhere » nous sera livré le 12/11/2021 dans un artwork signé Judith Saurel.
Pili Coït, qui tient son nom de la déformation de « Billy Goat », un morceau de leur premier album prononcé ici « à l'Alsacienne », a sorti pour présenter l'événement le single « Endless make love everywhere ».
Ce morceau avait fait l'objet d'une capture live en ligne depuis 2019.
Le 15/09/2021, le groupe de noise rock Bile sortait son deuxième EP, « Fœhn », du nom d'un vent fort, sec et chaud qui rendrait les gens fous. Nous vous disions tout le bien que nous en pensions dans notre publication BILE (Noise Rock), "Fœhn" (2021).
Aujourd'hui nous vous proposons de faire plus ample connaissance avec ces Parisiens. Voici leur interview.
Photographie Victor Koeppel
Bonjour Bile. Le nom du groupe, c'est une référence à ce liquide amer qui sert à digérer ?
Ange (guitare) : La bile, c’est l’humeur de la colère. Victor (basse) : Ça peut aussi être le nom du chien.
Quel est votre projet lorsque vous lancez Bile ?
Victor : A la base il y avait surtout l’envie de faire de la musique entre potes, et vu qu’on est des musiciens depuis qu’on est gosses, il y avait quelque chose d’assez naturel à vouloir jouer ensemble. Aline (chant) : C’est le premier projet sérieux de groupe pour chacun d’entre nous. L’idée c’était d’abord – et c’est toujours – de pouvoir partir en tournée quelques jours une à deux fois par mois, de découvrir des endroits, de rencontrer d’autres groupes, et de pouvoir partager du temps et cette expérience là ensemble. Slimane (batterie) : Depuis, avec les deux EP et le 45t qu’on a sortis, on a appris à bosser en détail et à passer du temps en studio.
A une époque on disait pour rigoler que chacun d’entre nous pensait être dans un groupe différent.
Votre parcours commun débute en 2017. Pourquoi ça matche ?
Victor : On se connaît depuis plus longtemps que ça, alors quand on a commencé à faire de la musique ensemble, ça s’est passé assez naturellement. Pourtant, on a des goûts musicaux assez différents, mais on a réussi à chacun apporter notre touche et notre sensibilité aux morceaux qu’on écrit. A une époque on disait pour rigoler que chacun d’entre nous pensait être dans un groupe différent. Aujourd’hui, et particulièrement dans cet EP, on a réussi à articuler ces différentes influences pour trouver le son qui nous plaît à tous. Ange : Et puis il y a aussi le fait qu’on gère tout nous-même, on a envie de maîtriser tout le processus ensemble, de l’écriture des morceaux à l’enregistrement, en passant par le booking, les visuels… ça demande pas mal de boulot mais c’est très chouette à toutes les étapes. Aline : C’est pas une mauvaise chose d’être laborieux ! Slimane : En gros c’est plus dans l’investissement qu’on voulait mettre dans le groupe que ça a bien fonctionné tous les quatre.
Même si vous n'en faites pas partie, la scène punk est néanmoins la première à vous ouvrir les bras... Qu'est-ce qui vous relie ?
Ange : C’est justement le côté « do it youself » dans lequel on se reconnaît, et qui est un gros héritage de la musique punk. Victor : L’esprit punk à la base, c’est que n’importe qui peut choper un instrument et monter un groupe. Être entouré de gens qui sont dans cet esprit, c’est encourageant, et ça aide à se sentir capable de faire plein de choses. Aline : Et puis aussi c’est qu’on a beaucoup d’amis dans la scène punk, qu’on croise aux concerts et avec qui on passe du temps
Un EP, un 45 tours en 2020, puis vous revenez en 2021 avec « Fœhn ». Quatre titres, c'est un format qui vous convient ?
Slimane : Comme on cherche à maîtriser tout le processus, ça prend pas mal de temps ! Ange : On préfère sortir quatre titres dont on est vraiment fiers qu’un album 10 titres un peu bâclé. Victor : Et puis quand on se met à enregistrer ça soulève plein de questions. On est toujours en train de s’interroger sur le son qu’on a envie d’avoir, la musique qu’on a envie de faire… C’est passionnant et on a envie de faire les choses bien.
Les quatre textes de « Fœhn » sont en Français. De quoi parlent-ils ?
Aline : La machine, ça parle d’une ville dans la Nièvre qu’on avait visitée avec Ange ; la ville s’appelle comme ça parce que c’était un des premiers endroits où ils ont installé des machines à vapeur pour excaver le charbon des mines. C’était la canicule, on se baladait dans une ville vide, avec différentes générations de logements ouvriers. Une vie moins, c’est un personnage qui prend des médocs ; ça parle de dépendance, et de la difficulté d’avoir envie de continuer à vivre quand on est face à une maladie ou un handicap. Les proies, ça évoque la manière dont on peut raconter les choses quand une relation se termine. Le cirque, se moque gentiment du besoin de se réaliser, et de l’absurdité de certaines quêtes dans lesquelles on se lance.
Qu'est-ce qui a conduit l'écriture sur ces thématiques ?
Aline : Depuis un petit moment, la musique est là avant les paroles – ce qui n'a pas toujours été le cas. J’écris beaucoup de petites choses tout le temps que je mets dans un coin, et en entendant la musique ça me parle et je fais des liens avec les notes que j’ai prises. Les thématiques, ça peut venir de n’importe quoi, de ma vie perso ou de celles de mes proches, des infos, d’un truc que je vois dans la rue… ça c’est comme pour tout le monde. J’aime bien fonctionner par associations d’idées et pas chercher forcément à cloisonner les choses à l’intérieur d’un texte.
A partir du moment où on écrit quelque chose pour le faire écouter à d’autres gens, c’est forcément une posture qui est politique.
On lit dans votre bio « Pas de discours, pas de leçon : une voix pour faire les comptes » . C'est la politique du « zéro message », chez Bile ?
Aline : Je pars du principe qu’à partir du moment où on écrit quelque chose pour le faire écouter à d’autres gens, c’est forcément une posture qui est politique. Après, je déteste le prosélytisme, et plus encore que les gens qui ont un avis différent du mien, je déteste les gens qui font des leçons même si je pourrais être d’accord avec eux à la base. Evidemment qu’il y a des messages dans les textes, mais la plupart du temps je préfère que les gens interprètent les images qui sont dans les chansons et fassent leur sauce avec, et je déteste l’idée qu’on puisse penser que j’ai un message à faire passer. Ça me dégoûte. Ange : Moi j’aime bien l’idée qu’il y a une unité organique entre le texte et la musique ; il n'y a pas un message et une illustration, il y a une poésie commune.
L'artwork est signé par Slimane, votre batteur. Que vouliez vous symboliser ?
Slimane : Je voulais présenter quelque chose d’assez abstrait et libre d’interprétation. Du coup j’ai commencé à faire des photogrammes. C’est un procédé très intéressant qui permet de rendre n’importe quel objet du quotidien assez mystérieux. J’aime bien me dire que les gens vont s’arrêter sur la figure centrale de cette pochette et passer quelques secondes à se demander « qu’est-ce que c’est ? », alors qu’il s’agit en réalité d’un objet vraiment anodin…
Le chant de Bile dégage beaucoup d'énergie. Aline, comment le vis-tu de l'intérieur et dans quel état d'esprit tu finis les concerts ?
Aline : Ca dépend lesquels (rires) ! Je pense pas être celle qui sue le plus sur scène. Même si les textes ont des thématiques dures, enfin souvent difficiles, le fait d’être sur scène, je vois ça surtout comme un moment à partager avec mes copains et avec les gens qui sont venus, donc c’est assez joyeux. Donc je dirais ça, quand je sors de scène je suis assez joyeuse.
Guitare, basse et batterie ont été enregistrées ensemble, en cherchant à être au plus proche possible des conditions de live.
Un mot sur la production et les conditions d'enregistrement de « Fœhn » ?
Victor : On a la chance depuis le début d’être accompagnés par un ami ingénieur du son – qui s’appelle aussi Victor – qui fait un travail extraordinaire avec nous. C’est un peu le cinquième membre du groupe. Il nous accompagne aussi en tournée, et avec lui ont peut échanger tout le temps sur le son, la compo, et cette recherche on la fait avec lui aussi. C’est une chance incroyable de pouvoir bosser comme ça. Plus concrètement pour cet EP, on a enregistré à Caen dans le studio où travaille Isaac, le père de Slimane. Slimane : On y a passé cinq jours. Contrairement aux sorties précédentes, guitare, basse et batterie ont été enregistrées ensemble, en cherchant à être au plus proche possible des conditions de live. Ce coup-ci on a beaucoup travaillé sur le mixage et le mastering, pour essayer de se rapprocher de ce qu’on cherche, avec un son plus organique, plus proche du live. Ange : On a encore appris plein de truc sur cette étape-là aussi !
Comment et sous quelle forme « Fœhn » est-il distribué ?
Slimane : contrairement à notre précédente sortie – dont le vinyle est toujours disponible ! – Foehn est une sortie exclusivement digitale. Vous le trouverez sur toutes les plate-formes d’écoute et de téléchargement, ainsi que sur bandcamp ! Aline : Victor a fait un site franchement bien fichu, bilerock.com (lien in fine), où vous trouverez tous les liens utiles.
Que va faire Bile dans les prochains mois ?
Victor : On reprend enfin les tournées ! On jouera à Tournai et à Liège, Rouen, Le Havre et Paris d’ici décembre ! On a une tournée en Angleterre, qui devait se faire l’année dernière, et qui va se faire en avril prochain. Pour nous faire jouer ou pour consulter les dates de tournée vous pouvez voir sur notre page facebook !
Merci Bile de m'avoir répondu.
Tous : Merci à toi !
Le label M&O Music présente le nouveau single-clip de Tarah Who?, « Supposedly A Man ».
Il est magnifiquement mis en images sur une chorégraphie d'Ayaka Hinokida.
Il n'en fallait pas moins pour ce morceau qui donne son titre au nouvel opus de Tarah Who?, un album de rock d'une belle qualité, qui sortira le 24 septembre dans les bacs et en digital et dont plusieurs titres ont déjà fait le bonheur de nos pages.