« Progressivement, Ep après Ep, on a élaboré un son particulier. »
Ce duo stéphanois mélange des éléments Rock et Trip Hop avec, parfois, un zeste de Rap.
En 2014, il nous emmenait en Guyane avec Emerillon.
En 2018, il nous proposait de le suivre dans l’océan Indien avec Kergelen un EP délicat et racé, servi par de magnifiques harmonies vocales et par une suite de clips ambitieux.
Le 24 mai 2019, Mû se produira à Oytier, pour le huitième Festival Du Tonton.
C’est le moment idéal pour faire leur connaissance.
Voici le monde de Mû.
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Bonjour Mû. Revenons aux origines : premier album acheté ?
Cécile Maître (Claviers) : Je ne me souviens plus vraiment si c’était Homogenic de Björk ou un album de Daniel Balavoine. David Honegger (Beatbox) : Le premier album acheté en pleine conscience doit être Around the Fur des Deftones à mon adolescence. Plus tôt dans l’enfance, ma mère m’a acheté toutes les cassettes de Francis Cabrel ! Entre ces deux périodes, c’est pas intéressant...
Qu'est-ce qui vous a amené à la musique ?
Cécile : J’ai commencé la musique par des cours de piano quand j’étais enfant. Depuis, chaque arrêt me crée un manque. J’y retourne toujours, c’est un besoin. David : Les émotions et les plaisirs physiques que le chant procure.
Comment vous êtes-vous rencontrés, et comment s'est formé Mû ?
David :On s’est rencontrés sur une péniche à Lyon pour une soirée bœuf. On a ensuite décidé de monter un projet ensemble, la première forme de Mû : nous deux, un bassiste et un guitariste. On est passés par de multiple configurations, à trois ou quatre musiciens pour se retrouver à deux en 2011. Mû est alors né sous sa forme actuelle.
C'est pour vous distinguer des groupes lambda que vous avez choisi de vous appeler Mû ? (Nota : Mû est la douzième lettre de l'alphabet grec, Lambda est la onzième)
Cécile : Le nom Mû est un tiré d’une légende un peu semblable à celle de l’Atlantide. Mû serait un continent mythique désormais englouti sous les flots. La Bande dessinée de Corto Maltese du même nom à aidé à conceptualiser le nom du groupe.
Comment décririez-vous l'évolution de votre univers depuis sa création ?
David : j’ai l’impression d’une évolution douce. Progressivement, Ep après Ep, on a élaboré un son particulier.
Les débuts du duo étaient très simples dans l’approche du son : un piano, un Beatbox classic, et des voix, et doucement la synthèse s’est greffée aux mélodies, donc plus de timbres et de couleurs dans les sons de claviers. Le Beatbox a, pour sa part, été trituré, distordu par différentes technique d’enregistrements. Des chansons sont devenues plus sombres et d’autres plus lumineuses.
"L’inspiration pour ces îles est partie
de la découverte de bobines de films."
Comment s'élaborent vos compositions ?
Cécile :Pour la composition dans Mû il n’y a pas de règle. Soit on arrive chacun avec une chanson toute faite et l’autre rajoute un peu sa touche, soit, le plus souvent, l’un de nous dispose d’un bout de mélodie, David avec des textes (c’est lui qui s’en charge le plus souvent), et moi avec des idées de sons ou de mélodies aux claviers. On compose ensuite ensemble, à partir de ces bribes d’idées.
Votre EP Emerillon (2014) s'attachait tribus amazoniennes guyanaises ?
David :C’est un peu par hasard... Les chansons parlaient de besoin de liberté et rendaient hommage à toutes formes de vie en harmonie avec la nature, pour ne pas dire sauvages. En recherchant des noms d’oiseaux, le mot Emerillon est tombé comme une évidence. C’est à la fois le nom d’un rapace et d’un peuple amérindien.
La musique, pour sa part, n’a pas été influencée par quelque musique guyanaise que ce soit.
Votre dernier EP s'intitule Kerguelen (2018). Quelle est l'atmosphère de cet opus, et qu'est-ce qui l'a conduit aux “Îles de la Désolation” ?
Cécile :L’inspiration pour ces îles est partie de la découverte de bobines de films Super 8 dans le grenier du grand-père de Clément Gaumon, (le réalisateur du Film Kerguelen qui accompagne l’EP). Ces films ont été tournés sur les îles dans les années 70. Nous les avons numérisés, et nous en avons fait un premier clip : Dead Reckoning. Vous pouvez le retrouver sur notre chaine Youtube. Ce premier titre a inspiré notre envie de parler des Kerguelen et de raconter l’histoire de son naufragé, John Nunn.
Pour illustrer l'album, vous avez tourné Primitive II, un très beau clip, très ambitieux. Pouvez-vous nous en parler ?
David :Primitive II a été tourné dans la Loire, vers Saint-Étienne, dans une combe plutôt fournie en végétation, notamment en fougères. Le choix du cadre a été décidé pour faire écho à l’état du personnage à ce moment là, c’est à dire, foisonnant, débordant, presque saturé. Tous les clips de Kerguelen sont réalisé par Clément Gaumon et son équipe. Pour ce clip en particulier, on n’était souvent que quatre sur le tournage : le réalisateur, un cadreur, l’acteur ( David Cartier, également sondier du groupe depuis le premier concert, il a enregistré et mixé l’album.), et moi même pour aider à faire le café et garder un œil sur le script car nous avions vite tendance à sortir du cadre.
Que va faire Mû dans les mois à venir ?
David :Quelques dates de concerts, en festivals, et surtout finir la série des sept clips pour les présenter dans des festivals de courts métrages.
Deux albums absolus à placer sur l'Arche de Noé pour réinventer la musique si la terre venait à disparaître ?
Cécile Maître :An Awesome Wave de Alt J et Kid A de Radiohead. David Honegger :Purple Rain de Prince, pour ne pas perdre notre sensualité, et l’album I_Con de De Staat, pour se motiver à rebâtir le monde.
Merci Mû d'avoir accepté notre interview.
David et Cécile :Merci à toi
Groupe : Last Temptation
Origine: Strasbourg/Paris (FR)
Album: FUEL FOR MY SOUL (20/05/2022) - Chronique d'album
Genre: Hard Rock, Heavy, Grungy teinté de stoner.
Label : http://http://www.goldenrobotrecords.com/
Par Dam'Aël
LAST TEMPTATION : LE GROUPE
Evidemment, j'ai cette grande tentation de vouloir vous raconter la genèse et l'histoire de ce groupe dont la création remonte dans les années... ouais, tout dépend à quelle référence on fait allusionner. Bon, partons sur 2010. Donc Last Temptation (LT) voit le jour grâce au Strasbourgeois Peter Scheithauer qui a déjà bien roulé sa bosse : sideman pour des groupes aussi divers que Kiss, Megadeth, Testament, Slayer , Belladona et bien d’autres, il est également le fondateur de Stream, Killing Machine et Temple Of Brutality ... Cette formation se forge sur un line-up initial des plus impressionnants puisqu'il invite Bob Daisley (Garry Moore, Ozzy Osbourne),Winnie Appice (Black Sabbath, Dio) et Don Airey (Deep Purple, Rainbow). Malheureusement ou... comble de bonheur selon où nous orientons notre lorgnette, le projet a longtemps traîné, d’abord en raison des plannings hyper chargés de chacun et, d'autre part, Bob Daisley tient absolument à intégrer un chanteur avec des critères très précis; Il le veut inattendu, jeune et frais... mais sans acné! Reste à Peter de relever le défi lancé par Daisley. On peut l'imaginer courir jambes à son cou de métalleux vers le Festival Musica, le Festival des Artefacts, La laiterie ou le Molodoï pour trouver la perle rare. C'est par un pur hasard que le guitariste "tombe" sur des videos de HELLECTROKUTERS, un groupe parisien de hard rock qui, avec deux albums à son actif, envoie du bois qui sait réchauffer les salles les plus glaciales. Et le frontman Butcho Vukovic dégage une vitalité rassurante et propose un chant plus que convaincant. Le tout sur une expérience de ouf puisqu'il est, entre autres, l'ancien frontman de feu Watcha, le premier groupe de Néo Metal français des années 90 bien pesées (1994-2008). Peter contacte téléphoniquement l'élu pour le job qui, croyant à une blague, se paie le luxe d'envoyer gentiment ballader le 6cordistes en mode "Va te faire pendre avec tes cordes plutôt que de me raconter des carabistouilles". Sauf que Peter ne lâche pas l'affaire et sait convaincre. Après divers échanges d’enregistrements comme démonstration de la qualité vocale de ce jeune français auprès de Bob, la réaction ne s’est pas faite attendre. Bob Daisley dit à Peter : « Voilà, c’est Ozzy qui chante juste ! », « C’est Ozzy, avec un timbre juste. ». L’affaire est pliée! Et Ozzy se lance dans la confiture de rhubarbe. Bon j'déc***. Un premier album Last Temptation voit alors le jour le 19 septembre 2019 via earMusic.
Mais comment gérer les scènes avec un océan qui sépare les Américains des Français en période de pandémie. Il faut donc revoir le projet et faire appel dans l'hexagone, à un nouveau bassiste et un nouveau batteur respectivement Julien Rimaire (Los Disidentes Del Sucio Motel ) et Vince Brisach (Mitch Ryder) . Peter expliquant: " la nouvelle composition facilite grandement les répétitions, les concerts au pied levé et la préparation des productions d'album".
Ce nouveau line-up ne va pas jouer les touristes en shorts de bain masqués jusqu'aux oreilles; ils vont travailler dur et à l'instar de la foudroyante multiplication virale que nous avons tous subie, le quartet va lui aussi multiplier les titres, jusqu'à une bonne quarantaine pour n'en choisir au final que 11 qui viennent plaquer de Hard Rock Old School les sillons de FUEL FOR MY SOUL, leur second opus. Cependant un nouveau changement intervient au sein de la formation, Farid Medjane (TRUST) reprennant les baguettes de Vincent, c'est donc lui que nous pourrons voir sur scène dans les prochains concerts et pour la suite de l'aventure.
Au cours de ce périple, le combo réussit un coup de maître en signant sur Golden Robot Records/Crusader Records complété par un contrat de management avec Doug Goldstein, lequel a assuré la gestion du groupe Guns N' Roses pendant 17 années de leur longue carrière. Privés comme tout le monde du spectacle et de la culture, ils n'auront pas pu livrer en live leur premier album mais ont malgré tout eu l'opportunité d'assurer la première partie de Dream Theater et de présenter en avant première LAST TEMPTATION sur la mainstage 1 du Hellfest en juin 2019, accompagnés de Steve Unger (Metal Church) et de Stet Howland qui a fait partie des groupes USA de Peter, et a été le batteur de WASP, Lita Ford ou encore Metal Church.
LAST TEMPTATION : FUEL FOR MY SOUL
En cette nouvelle période de tension internationale et de risque de pénurie énergétique, la solution est toute trouvée; carburer au FUEL FOR MY SOUL à l'indice d'octane LT 2022 qui assure une réaction exothermique d'oxydoréduction capable de réchauffer n'importe quel frileux du genre et les acolytes qui l'accompagnent. Last Temptation, les fans le savent, a pour influence Black Sabbath, Black Label Society, Ozzy, mais aussi bien d'autres. Il s'inscrit dans un registre Old School des années 80's avec pour priorité le côté organique de la musique et de ses enregistrements; et pas question de faire de compromis sur cet aspect technique et artistique. FUEL FOR MY SOUL est une galette qui ne nous limitera pas aux 80 km/h autorisés dans un tout autre domaine; ces 11 titres savent donner la vitesse d'une écoute en chute libre jusqu'aux dernières secondes. Le quartet a généré une quarantaine de titres avant d'en sélectionner avec précision 11, jetant les perdants au rebus. Le travail en amont est tel que l'enregistrement de ces 11 compositions a été réalisé en une seule semaine au Downtown Studio de Strasbourg; un enregistrement voulu en live et en prises intégrales de tous les instruments ainsi que la voix afin de respecter les critères rapportés plus haut. Le mixage est délégué à E.BISCAN et la masterisation est assurée par Peter lui-même. L'artwork est de nouveau réalisé par Headbang Design (album « Throes of Joy in the jaws of defeatism » de Napalm Death, travaux pour des festivals de Stoner...) avec Antoine Defarges derrière le pinceau qui lui donne un style très graphique, une esthétique très colorée et cette dimension intemporelle. Je vous propose dès maintenant d'aller faire le plein à la pompe de Last Temptation pour un voyage chaud comme la braise.
EN PISTE :
1. Ashes and Fire :
Le sujet abordé dans « Ashes and Fire » est celui des personnes égocentriques et égotiques qui se prennent pour les rois du monde en utilisant le pouvoir et la violence. Explosif d'entrée de jeu, Heavy au possible, Last Temptation fait rougir les cordes de toutes origines confondues. Butcho Vukovic, le timbre écorché vif, se veut puissant dans un registre qu'il connaît très bien. Quelle est cette petite étincelle nouvelle qu'on perçoit en tendant l'oreille? La basse? La basse!!! Yes, cette basse a une sonorité toute particulière, elle est un poil plus stoner et ça m'plaît! Côté solo, nul doute qu'il s'agisse de Peter; reconnu Pit, sors de derrière les flammes STP. Cependant on remarque une variante importante: il s'y colle un côté mélodique plutôt rare chez le guitariste. A suivre... Concernant la batterie, on note une double pédale efficace sans démonstration ulcérante. Cette première piste est aussi le premier single supporté par une lyrics-vidéo diffusée en septembre dernier.
2. I Believe :
Mid-tempo qui sonne et résonne, et qui rappelle l'intérêt qu'a le groupe pour le gigantesque Black Sabbath; I Believe confirme le son plus stoner de la basse qui s'associe à la guitare pour donner une atmosphère plus lourde. Le chant et le solo se tiennent un peu plus dans le registre du premier album (ceci n'engage que moi)
3. Stronger than fate :
Véritable déferlante de riffs, de notes et une ligne de chant qui défile à vive allure, ce titre est une machine à démonter tête et cou, à éroder tous les cartilages y compris ceux des plus jeunes métalleux; un big one en mode belliqueux, un titre version speed machine infernale dont le final appuyé par la double pédale est un mitraillage de grande envergure. Les nappes de guitare sont magistrales et pourraient faire rougir la horde de United Guitars de Ludovic Egraz. Une tuerie! Ce titre est une véritable tuerie; l'effet Kiss Hot du combo LT!
4. I Don't Wanna Be Your God :
Langue pendante, casquette sous le pied écorché vif, débraillé comme un pitre déluré, c'est dans cet état qu'on risque d'appréhender en sortie de Stronger Than Fate, le titre suivant "I don’t wanna be your god". Aux portes du Doom bien sale, gonflé à bloc en saturation, chargé comme un mulet en riffs bien lourds et syncopés, le sujet abordé est à prendre avec un second degré évident et une douce ironie. Mais la réflexion n'est pas bannie de toute interrogation. « ''I Don't Wanna Be Your God'', c'est Dieu qui s'adresse à l'humanité pour expliquer qu'il ne se sent plus responsable d'eux en raison de la façon alarmante dont ils se traitent les uns les autres. Il dit : « Désolé, mais j'abandonne ! » commente le guitariste Peter Scheitauer. Butcho Vukovic réussi ce tour de passe passe en rendant moins pesant l'instrumental par des lignes de chant savamment recherchées et très mélodiques.
5. Fuel For My Soul :
Ce titre est un excellent combustible pour notre organisme et notre âme. Fortement influencé par les 70's et plus particulièrement par les britanniques Led Zeppelin dont les gimmicks et les plages de guitare ne sont pas s'en rappeler le fabuleux Whole Lola Love (Page non tournée, toujours au 1er Plan-t-); Butcho sait la jouer au plus près de l'effet voulu dans ce morceau, tant sa capacité d'interprétation est incontestable et incontestée. La basse s'est adoucie et en devient particulièrement mélodique et doucereuse. Fuel For My Soul est un des points forts de cet album qui se veut déjà d'un excellent niveau. On apprécie aussi la section rythmique solide et l'excellent travail fourni par le batteur. Le clip de cette piste est sortie le jour même de la release de l'album organisée au Hellfest Corner par Olivier Garnier de Replica Promotion le 20 mai dernier.
6. Carousel of hell :
Cette sixième piste fait aussi partie de mes préférées; très groovy, très rythmée, aux plages de guitare qui sauraient plaire à Yann Armellino et à grand nombre de 6cordistes. Ce morceau est puissant, efficace tant par ses structures, son jeu, son inspiration et le choix des rimes du texte. La batterie sait appuyer la puissance des riffs, la mélodie du chant, par des patterns calmes ou beaucoup plus énervés en soutien inébranlable.
7. Free, Strong and Loud :
Pas de doute, ce morceau vous met la patate. Après une introduction très calme sur un duo guitare/basse ou basse reliée à un octaver, j'ai à peine eu le temps de me poser sur mon interrogation que les rockers décident d'allumer le feu en mode combustion Speed Metal. Groovy au possible, plus qu'efficace, très bien foutu et fédérateur au max (les politiques pourraient revoir leur copie...), Free, Strong And Loud est un concentré de Rock multi-fonction qui vaut toutes les recettes du monde, véritable exutoire qui ferait dégringoler le cours boursier de toute la pharmacopée allopathique. Encore une de mes sélections.
8. In The Mirror :
C'est sur cette 8ème piste que Last Temptation délivre la ballade de l'album, à la fois mélodique et mélancolique, on confirme le talent du frontman et plus particulièrement la fin vocale qu'il donne à ce titre. L'instrumental est chargé, syncopé, lourd et bruyant, frôlant les limites du noisy sur certains passages. La section est réellement massive, enfonçant le clou de la puissance du texte.
9. Main Attraction :
Pour les fans de Suzy Quatro, ne vous attendez pas ici à trouver un cover de son 8ème album. Rien à voir. Mais écoutez plutôt. Les paroles de ce titre aborde le fait qu'il nous arrive à tous de penser bien agir, d'apporter une plus-value au monde qui nous entoure, mais malheureusement les conséquences peuvent être désastreuses et trop tard pour retropédaler. Le mal est fait. Et Last Temptation sait introduire le sujet et transcrire nos pleurs de notre noir constat, avec cette intro des plus sinistres sur guitares saturées et dissonantes pleurnichardes, à l'effet très réussi. Bravo les gars. Le ton est donné et bien donné : lourdeur, rythme pesant à l'allure d'un compte à rebours, grungy, au son bien sale aussi sale que nos actions. Le solo tranchant, fusille à tout va y compris nos illusions. Une lyrics video appuie la sortie de ce troisième single depuis début mai dernier.
10. The Answer :
Où trouver la réponse à cette question princeps : "pourquoi sommes-nous sur terre ? ". Nous pouvons toujours parcourir en long, en large et en travers le dernier Gala du kiosque, tirer les cartes d'un jeu de tarot qu'Antoine Defarges aurait peut-être pu illustrer ou encore demander à la concierge de l'immeuble qui glâne allègrement toutes sortes d'information; le conseil que tente de nous donner le combo est sans nul doute bien meilleur, celui d'avoir cette approche introspective profonde et plus sérieuse. L'instrumental de The Answer est sombre, lourd à l'image de la difficulté à répondre à la question soulevée. Last Temptation rappelle ici ces influences musicales.
11. Going Crazy:
Stoner, Doom, Grungy filent la texture musicale de cette étoffe rugueuse tramée par toutes nos peurs. Et ça gratte! Si les guitares stridentes sont les premières à enfiler l'aiguille de ce canevas très Black Sabbath, la basse tisse une très belle partie de cet ouvrage, ourdant un son lourd et vrombissant pesant et alarmant, cependant bien rond. le chant doublé version écho, crée une résonnance telle, qu'elle pourrait se faire le juge de notre conscience. Le pattern de batterie règle à la perfection ce métier à tisser qui délivre cet habit crazy de notre folie humaine. Très bon final pour enfoncer le clou des messages passés dans les 11 pistes de cette galette.
NOTRE AVIS :
FUEL FOR MY SOUL marque une réelle évolution du combo LAST TEMPTATION. Qu'il s'agisse des compositions ou de leur production. Qu'il s'agisse de l'évolution des soli de guitares qui prennent part à la mélodie des titres tout en gardant ce côté agressif et très technique signant la patte très identitaire de Peter. Que cela concerne le nouveau son de la basse qui, apportant un son plus stoner, amène une couleur différente et bien trouvée à cet ensemble instrumental. Qu'il s'agisse du chant de Butcho toujours aussi excellent et qui a su introduire des lignes de chant plus nuancées et peut-être plus caractéristiques du genre donné dans cet opus. Enfin que cela porte sur le travail de la batterie qui met en évidence une recherche toute particulière sur la construction des patterns et de ses nuances. On notera un jeu de double pédale qui ajoute une plus-value très notoire sur l'ensemble des compositions. FUEL FOR MY SOUL est un excellent album qui délivre des compositions puissantes, mélodiques, variées où l'énergie dégagée peut prendre des allures explosives, foudroyantes ou plus pesantes à l'instar des sujets abordés dans les textes. Nul doute à émettre concernant le talent de cette nouvelle configuration du groupe et de sa capacité à envoyer la charge et les watts avec une inspiration et un savoir-faire sans réserve. Last Temptation carbure à l'indice d'octane élevé. Son aisance, son inspiration, sa passion tissent avec brio l'étoffe d'une formation à mettre sur le devant de la scène sans demi-mesure et sans modération. Rendez-vous notamment au Hellfest le 18 juin prochain, en compagnie de The Darkness, Steel Panther, Deep Purple , Airbourne, Dead Daisies. Ouai, les mecs, ils savent aussi la jouer dans la grande cour !
DISCOGRAPHIE :
19 septembre 2019 : Last Temptation
Track List :
1 Ashes and fire
2 I believe
3 Stronger than fate
4 I don’t wanna be your god
5 Fuel for my soul
6 Carousel of hell
7 Free, strong and loud
8 In the mirror
9 Main attraction
10 The answer
11 Going crazy
Line up :
Butcho Vukovic (vocals)
Peter Scheithauer (guitar)
Julien ‘Baloo’ (bass)
Farid Medjane (drums) qui remplace Vincent Brisacq
Angry Silence est un groupe breton basé dans les Côtes d'Armor. Il définit sa musique comme un indie rock nostalgique teinté de punk. Il cite pour influences Guided by Voices, Stereolab, Pavement, Sebadoh, Breeders, Pixies, Sonic Youth, Les Thugs, Cleaners from Venus, Sleater Kinney et Television Personalities. C'est le titre d'un morceau de ce dernier groupe qu'il a choisi pour nom.
Après une démo sortie en 2021, Angry Silence présente l'album « Strange Times Call for Strange Measures ».
« Strange Times Call for Strange Measures » est un douze pistes. Il est sorti le 01/04/2022.
La pochette de l'album a été réalisée par Bonjour Grisaille. Dans la suite de celle de la démo, qui présentait une photographie du grand-père de Manu (chant) durant son service militaire, celle-ci rend hommage à son père, disparu quelques semaines seulement avant l'enregistrement de l'album, tandis qu'il acheminait un container de fauteuils roulants à destination des déshérités du Pérou.
L'album a été enregistré en mai 2021, dans une grange, en une semaine (une journée par musicien) afin de mettre en avant une certaine spontanéité.
Avec douze plages de (punk-)rock direct, héritières d'une certaine scène française (Les Thugs, Les Dogs), Angry Silence oscille entre la liberté d'un The Clash (« The Battle Still Rages », « Time To Get Real ») et le son chaud et organique d'un Frank Black (« Pissing Rain »). Le social-punk qu'il propose claque efficacement, rock dans l'esprit, rock dans la chair. Parfois presque grunge (« My Mate Jeffrey »), saturant ses guitares (« Day in Day Out »), Angry Silence étonne par ses choix lorsqu'il sert un interlude instrumental ou lorsqu'il reprend un titre oublié de la soul de l'année 1967. Incontestablement, « Strange Times Call for Strange Measures » sonne juste, prenant résolument le parti des laissés-pour-compte et faisant le choix de l'underground et d'une certaine marginalité pour distribuer sa musique. Authenticité est donc le maître mot de cet album comme de ce groupe de rock, et si l'intention vous séduit nous vous encourageons à les découvrir.
« Strange Times Call for Strange Measures » est disponible en formats CD, vinyle et cassette. Découvrez l'album ICI.
Les Critiques :
On ne peut que saluer ce premier album du groupe, à la fois accessible, viscéral et sans concession, ce qui reste un équilibre pas toujours simple à trouver. ExitMusik
Strange Times Call For Strange Measures sonne vrai. MUZZART
On n’est pas là pour remplir les stades, juste exprimer certaines vérités crues et sans filtres apparents. Bretagne Actuelle
La musique d’Angry Silence dévoile un punk, qui, s’il continue de filer droit, n’a plus peur de lâcher la pression, de se faire plus doux, et d’intégrer une dimension pop. Positive Rage