Paroles superbes, ciselées, intelligentes, incroyables, j’en perds mes mots.
Une chronique de Harvey
Lazuli est un groupe français, fondé en 1999, aux textes superbes et à la musique reconnaissable entre mille, et ayant déjà sortis dix albums studio.
La formation classique du groupe après quelques années et pendant plus de quinze ans est de Claude Leonetti à la Léode (mi-guitare floydienne, mi-synthétiseur), Dominique Leonetti au chant, guitares, et mandoline, Arnaud Beyney aux guitares, Romain Thorel aux claviers et au cor, et Vincent Barnavol à la batterie, percussions et marimbas. Arnaud ayant remplacé Ged à la guitare électrique il y a deux ans environ.
Groupe injustement méconnu en France mais très demandé en Allemagne et en Angleterre ! Parmi leurs dix albums, mes préférés étant « 4603 battements », « Réponse incongrue à l’Inéluctable » et « Le Fantastique Envol de Dieter Böhm ».
« 11 » donc, comme le nombre de chansons l’indique mais aussi onzième album du combo français. Paroles superbes, ciselées, intelligentes, incroyables, j’en perds mes mots. Chant parfait, juste et toujours touchant. Production, dans le studio des frères Leonetti, juste parfaite. Cependant et c’est dur de le dire, car fan absolu, je suis globalement déçu par cet album, tout comme dans le passé par l’album « 8 » ou « Tant que l’herbe est grasse ». Néanmoins c’est le rôle d’un chroniqueur est de se détacher de son amour pour le groupe. Cela dit ce n’est pas pour cela que l’album est mauvais, c’est juste qu’il me plait moins.
Déjà merci de ne plus nommer un album par un chiffre quoique cela vous a servis dans le passé avec le magnifique « 4603 battements », l’expérience chiffre (« 8 » et « 11 ») ne me parait pas des plus intéressantes !
Une première partie d’album (les six premiers titres) absolument géniale avec des morceaux comme « Sillonner des océans de vinyles », « Triste Carnaval » ou encore « Parlons du temps ». Mes coups de cœur étant « Parlons du temps » et « Qui d’autres que l’autre ». Les partitions de piano jazzy de Romain et de cymbales au toucher de Vincent sont absolument grandioses ! Un must to have, un des meilleurs morceaux de lazuli toutes périodes confondues.
Le reste, et je ne parle pas du chant ni des textes toujours somptueux, est mou (oui mou !), avec moins d’âme, moins d’effluves lazuliennes (oui j’invente des mots !)…. Cela me fait penser à l’album de reprises acoustique que je n’avais pas aimé du tout. Le souci (ou changement me posant un souci) c’est le son qui sonne moins Lazuli (pourtant il y a toujours de la Léode) mais c’est la guitare en fait. Effectivement est-ce du au changement de guitariste suite au départ de Ged, car c’est le premier album studio hors compilation ou la musique fu nouvellement composée avec Arnaud. L’ambiance de la seconde partie du CD est trop calme, trop acoustique ! en fait pas assez complexe et avec un manque de contrastes d’intensité (marque de fabrique du combo). A coté de cela Arnaud apporte par moment un son qui fleurte plus vers Gilmour/Rothery.
MAIS car il y a toujours un MAIS, Lazuli en concert, en live, c’est THE GROUPE à voir ! et les performances live avec Arnaud récemment, ou Ged à l’époque, et même pour les albums « 8 » ou « Tant que l’herbe est grasse », étaient monstrueuses. Lazuli transcende toutes ses chansons sur scène, ils sont beaux, réceptifs, puissants, joyeux, techniques ! Alors j’attendrais de voir cet album sur scène
Sans rancune ! Mais vivement le prochain opus sans chiffres !
Tracklist :
01. Sillonner des océans de vinyles. 5:03
02. Triste carnaval. 5:03
03. Qui d’autre que l’autre. 4:36
04. Égoïne. 5:22
05. Lagune grise. 5:21
06. Parlons du temps. 5:05
07. Le pleureur sous la pluie. 5:04
08. Les mots désuets. 3:09
09. La bétaillère. 4:05
10. Mille rêves hors de leur cage. 6:20
11. Le grand vide. 5:11
Line-Up :
- Arnaud Beyney : Guitares
- Claude Leonetti : Léode
- Dominique Leonetti : Chant / Guitares / Mandoline
- Romain Thorel : Claviers / Cor
- Vincent Barnavol : Batterie / Percussions, Marimbas