Les Inestimables d'Ahasverus : TRANCE, Break Out (1982)

Le 15/10/2022

Si vous l'aviez écouté en 1982, vous vous en souvenez. Si vous l'avez raté c'est sans importance : il est aussi bon en 2022 qu'il l'était voici quarante ans.

1982.
On était bien, hein Tintin ?
Une belle année métallique ! Elle a donné naissance à quelques classiques du genre.
Pas besoin de vous dire le nom des groupes ; ces albums ont écrit l'histoire du heavy metal.

Lecteur d'Ahasverus, teste tes connaissances !

  • quel groupe a sorti Black Out ?
  • quel groupe a sorti Creatures Of The Night ?
  • quel groupe a sorti Under The Blade ?
  • quel groupe a sorti Screaming For Vengeance ?
  • quel groupe a sorti The Number Of The Beast ?
  • quel groupe a sorti Battle Hymns ?
  • quel groupe a sorti Restless & Wild ?

Tu as les sept réponses ?
Ecris à la rédaction d'
Ahasverus - Métaux en tous genres, et passe un week-end à Clichy-la-Garenne (*)  chez notre chroniqueur Pépé Stakatto !
Clichy la garenne
(*) :  On sait, ça fait pas rêver, mais le zine a peu de moyens. Et puis tu feras une bonne action : il nous fallait quelqu'un pour changer les couches à Pépé !


1982 sortait aussi l'album « Break Out ». Plus discret, mais redoutablement efficace !
Plus redoutable que sa pochette : cierge, cercueil, brouillard, vampire, Flying V... Clairement pas un Molly Hatchet !
Trance break out
A part le logo du groupe, il n'y a pas grand chose à sauver...  Mais remettons le visuel en perspective : nous sommes dans les années 80. La mode capillaire, les tenues vestimentaires, le succès des Forbans... Les goûts étaient ce qu'ils étaient. Les vieux se souviendront. Les jeunes pardonneront. 
Mais qu'importe le flacon... Si tu aimes le heavy, je te promets l'ivresse ! « Break Out », premier album d'un jeune groupe allemand, qui affûte tout de même ses riffs depuis déjà quatre ans.
L'album démarre. Explosion ? Coup de tonnerre ? Ce qui est sûr, c'est que l'opus trouve son rythme dès la première piste (« Break Out »). Un morceau court. Moins de trois minutes qui suffisent  pour mettre toutes les pendules à l'heure à l'heure allemande !
Ce qui est clair également, c'est que la production, toute 80's qu'elle soit, sonne toujours.
« Confessions ». Guitares à la tierce  — ce sera l'un des gimmicks de l'album.

Le chant est un peu voilé. Comme Phil York (Silvertrain), comme Spike (The Quireboys), Tom Keifer (Cinderella), Dan McCafferty (Nazareth)... le genre de signature vocale que j'adore !
« Get It Now ». Un riff d'apparence simple. Cependant plusieurs motifs de guitare courent en même temps. La guitare accompagne le chant, le prolonge, généreuse, mélodique (« Burn The Ice »).
Lothar Antoni étend son domaine vocal. Son voile disparaît dans les basses. Totalement.
Faussement simpliste encore, parce que tellement efficace : « For Your Love »
Lothar Antoni aboie, gémit :
« I've been payin' / Payed so hard for your love / Became a drinker / You shouldn't see that for your love... »
Le duo basse/batterie soutient sévère.
« Loser » lève le pied mais ne change pas le ton. Le morceau se construit progressivement au fil de ses sept à huit minutes, à l'aide de ponts, d'accélérations...
« Ain't No Love » retrouve les fondamentaux. Riff simple décliné à la tierce. Batterie et basse au coude à coude.
Le legato de Lothar Antoni (« Party's fine you smoke a lot of grass / Mind sinkin' in your whiskey glass ») se fait savoureux sur « Ain't No Love ».

« Baby Child » conclut, magistralement un album qui concède peu de pertes. Ce morceau est à Trance ce que « Stairway To Heaven » est à Led Zeppelin, « November Rain » à Guns N' Roses, « Love Kills » à Hot Hell Room.
C'est la guerre. Un père chante une berceuse à son enfant. Les bombes ont tout ravagé, sa mère est morte. « Continue de rêver » psalmodie le père. Lothar Antoni monte peu à peu, donne de l'intensité. Accélération libératrice, batterie/guitare/basse. Rupture/reprise. Le morceau finit en apothéose dans une rythmique effrénée survolée par un Lothar Antoni très haut dans les aigus tandis que les gaz font leur effet.

Quarante minutes. Fini déjà.
C'est que rien n'est de trop dans cet album, totalement représentatif du heavy des 80's quand il est bon.
Ses points forts : guitares à la tierce, solide sens mélodique, un chanteur à la voix atypique, et un son qui a su traverser les décennies sans une ride.
Si vous l'aviez écouté en 1982, vous vous en souvenez. Si vous l'avez raté c'est sans importance : il est aussi bon en 2022 qu'il l'était voici quarante ans.
C'est donc le moment de le (re)découvrir.
Trance break out cassette

Line-Up :

  • Lothar Antoni : chant, guitare
  • Markus Berger : guitare
  • Thomas Klein : basse
  • Jürgen Baum : batterie

Tracklist :
1. Break Out
2. Confession
3. Get It Now
4. Burn The Ice
5. For Your Love
6. Loser
7. Ain't No Love
8. Higher
9. Baby Child
Durée totale : 40mn env.

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