LETHAL X (heavy metal), 90 Tons of Thunder (17/01/205)
LETHAL X (heavy metal), 90 Tons of Thunder (17/01/205)
Le 26/01/2025
« 90 Tons of Thunder » aurait pu n'être qu'un album de heavy de plus, mais il tire son épingle du jeu. Par Ahasverus
Nouveau venu sur la scène metal, Lethal X n'est pas totalement inconnu puisqu'il se compose de (ex-)membres de Racer X, Shadow Empire ou encore Michael Schenker Group.
Il commet en ce début d'année 2025 son premier album, « 90 Tons of Thunder ».
Le nom du groupe et la pochette de l'album sont une référence évidente à Racer X et à son album de 1986 « Street Lethal ».
L'album propose des titres heavy de facture classique (« 90 Tons of Thunder », « Daredevil ») très ancrés dans les 80's, pouvant tout à la fois rappeler Judas Priest, Accept ou Mercyful Fate (« Sinister Minister », « Running Away From Freedom »).
Lethal X ne manque cependant pas de se démarquer, notamment par le choix des lignes vocales (« Fallen », « God, Guts, Faith and Glory ») qui peuvent même aller chercher leur inspiration dans la vague nu-metal des 90's (« Tormental »). Le chant est donc l'un des points saillants de la formation américaine, mais ce sont surtout ses leads inspirés, en mode twin guitars ou pas, qui constituent un atout sérieux, appuyés par une section rythmique solide que la production a su mettre en avant (« Tormental »).
Billy Sheehan (Mr Big) gratte sa basse sur l'instrumental « Chasing the Flaw » .
Enfin, des titres comme « Dancing With Shadows » vous accrochent instantanément et devraient passer l'épreuve du temps.
Ainsi « 90 Tons of Thunder » aurait pu n'être qu'un album de heavy de plus, mais il tire son épingle du jeu.
Bien travaillé, d'un niveau technique indiscutable, parfait quant au son, il estmarquant sans être révolutionnaire.
Il se distingue comme l'un des bonnes sorties metal de ce mois de janvier.
« 90 Tons of Thunder » est disponible depuis le 17/01/2025 via Metallic Blue Records
Tracklist :
1. 90 Tons Of Thunder
2. Daredevil
3. Fallen
4. Dancing With Shadows
5. Dead By Sunday
6. Sinister Minister
7. Tormental
8. God, Guts, Faith and Glory
9. Running Away From Freedom
10. Chasing The Flaw
11. Queen Of Pain
Durée totale : 48mn env.
MYSTERY BLUE est originaire deStrasbourg. Le groupe aura deux vies : une première dans les années 80, avec deux albums suivis par un split dû à des tensions internes ; une renaissance survient une dizaine d'années plus tard, avec une frontwoman à la voix atypique qui donnera au groupe une personnalité marquée.
A l'occasion de la sortie le 06/12/2024 de « Night Demon », le nouveau long format des heavy-thrashers alsaciens, nous vous proposons une rétrospective de leur discographie studio forte de neuf albums. Par Ahasverus
. MYSTERY BLUE - 1984
Le premier album de Mystery Blue propose un hard/heavy bluesy plutôt bien fichu. Bien qu'il s'agisse d'un debut album, on sent déjà la maturité dans les compositions. La voix de Michel Torres tient la route malgré qu'on peut entr'apercevoir ses limites. Le jeu de la lead n'est pas sans intérêt. « Mystery Blue » est un album honnête dont les compositions sonnent globalement pas mal, surtout au regard des productions de l'époque qui ne brillaient pas toujours par leur professionnalisme. L'album est sorti sur le jeune label Axe Killer Records, qui accueillera par la suite XYZ, Sortilège, Shakin' Street et Nashville Pussy.
. CIRCLE OF SHAME - 1989
Pour « Circle of Shame », Mystery Blue amorce son album avec le très sûr « Heavy and Loud ». Pourtant proche des années 90 chronologiquement, la galette concède parfois un pas en arrière avec des morceaux à la Kiss (notez le maquillage à la Peter Criss de la pochette) tel que « Do it Good ». Toujours intéressant mais plus éparpillé, « Circle of Shame » sonne le glas de Mystery Blue dans sa formation initiale. . SPIRIT OF YOUR SONG - 1998
En 1998, Mystery Blue a fait peau neuve et il affiche sa différence avec une structure inhabituelle dès le premier morceau. L'arrivée de Nathalie Geyer marque un pas décisif et salutaire, et son chant caractéristique ne cessera d'imprimer au groupe sa forte personnalité. Si la production reste à améliorer, la créativité et l'originalité (« Spirit of your Song », « Cats ») pointent leur nez et emmènent Mystery Blue très loin de ses bases (« Nature's in Love »). La formation n'a pas encore arrêté sa formule, mais elle démontre une volonté inextinguible de se démarquer de ses premières productions et de ses concurrents d'une manière générale.
. METAL SLAVES - 2003
« Metal Slaves » pose les bases du Mystery Blue moderne. Un long préambule tribal au didjeridoo précède des titres heavy à la Judas Priest (« Slave to Blood », « Roller Coaster Ride »). Les riffs sont solides, et la prise de risques reste bien gérée. Les arrangements ne manquent pas d'originalité (« S.T.A.G.E »). Le groupe strasbourgeois a trouvé sa recette heavy thrash nerveuse et originale. Il ne cessera de l'améliorer. . CLAWS OF STEEL- 2006
« Metal Slaves » commençait par un son de didjeridoo ; la musique classique introduit « Claws of Steel ». Mozart est rapidement interrompu par un riff tranchant au contraste saisissant. Il faut au passage saluer la performance lyrique de Nathalie Geyer, qui dévoille un époustouflant talent de soprano colorature en reprenant l'air de la Reine de la Nuit sur la piste introductive. On s'étonne que cet atout n'ait jamais plus été exploité pour Mystery Blue car la frontwoman fait montre d'une disposition peu commune qui doit être mise en lumière, nombre de chanteuses de groupes de metal symphonique n'étant pas en mesure de réaliser une telle performance. Pour en revenir à l'album, le songwriting de « Claws of Steel » propose des titres nerveux et rapides (« Shades of Death », « Psycho City », Queen of the Damned ») et le heavy de Mistery Blue n'est pas sans rappeler le Judas Priest des 90's même dans ses titres lents (« Destructive Instinct »), ou celui d'Accept dans une moindre mesure. Le chant marqué confère cependant à la galette une singularité remarquable. A noter que Mistery Blue est alors l'un des rares groupes français signés sur le label belge Mausoleum Records, qui héberge Cinderella, L. A. Guns et Anvil.
. HELL & FURY - 2010
« Hell & Fury » est enregistré selon les mêmes modalités que « Claws of Steel ». Restant dans le registre Judas Priest/Accept, il frise parfois la musique extrême mais ses accélérations lui prêtent une atmosphère brouillonne (« Hell & Fury », « Endangering Species »). Si le songwriting se montre audacieux, Mistery Blue ne parvient pas à nous captiver cette fois-ci et son essai ne nous semble pas transformé.
. CONQUER THE WORLD - 2012
Renonçant aux plages introductives, « Conquer the World » entre dans le vif du sujet dès le morceau éponyme. La prise de voix est mieux travaillée et donne du relief à certains titres ( « Ticket to Hell », « Conquer the World »).
Les choix de la batterie fracturent volontiers la ligne mélodique et peuvent déconcerter (« Innocent Crime », « Behind Those Walls »). Andreas Babuschkin (Paragon) invité sur le morceau « Running With the Pack », se contente de soutenir Nathalie Geyer alors qu'il aurait mérité de partager plus longuement le chant lead. Ces quelques remarques font de ce septième album un opus en demi-teinte malgré l'originalité du chant et des choix mélodiques (« Keep On Dreaming »). Quelques morceaux bien balancés et beaucoup de bonnes guitares maintiennent l'esquif qui navigue cette fois dans le sillage d'Accept (« Ticket to Hell », « Road of Despair »). S'il n'est pas parmi les meilleurs albums du groupe, « Conquer the World » à le mérite d'être arrivé là par ses propres voies. Un morceau aux lyrics en Français termine cet album enregistré et mixé à Francfort par Uwe Lulis (Accept, Grave Digger). . 8RED - 2016
Après l'escapade scénique « Live... Made In Europe » (2016), Mistery Blue retourne en studio pour un huitième album. Vince Koehler (batterie) s'occupe du son et Mystery Blue n'a jamais sonné aussi bien. Vince réalise également la pochette de l'album. Malgré quelques morceaux rapides (« Vikings of Modern Times », « Beast Within »), « 8Red » est plus sage que les deux albums précédents. Mistery Blue garde cependant son originalité, confer le chant de Nathalie Geyer qui ne doute de rien et quelques arrangements inattendus (« Throwaway Society », « Final Flight »).
. NIGHT DEMON - 2024
Line-Up : Nathalie Geyer : chant / Frenzy Philippon : guitare / Erik Lothaire : guitare / Julien Weibel : basse Vince Koehler : batterie
Livré dans un artwork du dessinateur/illustrateur Jean Linnhoff, ce neuvième album studio permet aux Strasbourgeois de faire une entrée fracassante avec « End of the World », un titre heavy aux nombreux changements d'atmosphère. Le chant de Nathalie Geyer prend juste ce qu'il faut de risques pour interpeller. La rythmique heavy et les choeurs masculins à l'Allemande, ainsi que les interventions d'une lead concise et mélodique, assurent une musicalité omniprésente. L'album est en place, de la composition à l'interprétation, et la production du batteur Vince Koehler tient la route. « End of the World », « Human Again », « Where Metal Rules », avec leurs ruptures et leurs accélérations, proposent un heavy thrash intense, tandis que Mystery Blue garde le pied sûr jusque dans le mid-tempo (« Night Demon », « Rebel at Heart »).
« Pandemic Metal Virus » lorgne vers Judas Priest tandis que « Undertakers » (avec Andreas Babuschkin du groupe Paragon) chemine vers Accept à qui le groupe rend hommage en reprenant « Restless & Wild ». Pour « Night Demon » les Alsaciens ont choisi la sobriété, mais Mystery Blue reste Mystery Blue et son metal loin de tout formatage reste fortement typé. « Night Demon » est une monture puissante et toujours sauvage dont le bronc riding est maîtrisé par des musiciens qui restent en selle pour l'une des plus complètes réussites de leur parcours. S'il a des aspérités qui le couperont de certains auditeurs, « Night Demon » sort incontestablement du lot, et sa fraîcheur laisse présager que ceux qui l'aiment aujourd'hui le réécouteront avec le même plaisir dans longtemps, car il a les épaules et la classe naturelle d'un album culte.
« Night Demon » est disponible depuis le 06/12/2024. Tracklist :
01. End Of The World
02. Colours Of Life
03. Burning Souls
04. Night Demon
05. Human Again
06. Pandemic Metal Virus
07. Rebel At Heart
08. Undertakers (feat. Andreas « Buschi » Babuschkin)
09. Skulls From Hell
10. Where Metal Rules
11. Wild Fire
12. Forever Hand In Hand
13. Restless And Wild (cover Accept)
Durée totale : 50mn env.
Véritable bottin mondain du hard/heavy, « My Years With UFO » est meilleur que nombre de tributes consacrés à UFO. Par Ahasverus
Alors que Phil Mogg, délivrait le premier album de son projet Moggs Motel le 6 septembre 2024, le guitariste allemand MICHAEL SCHENKER a décidé de redonner vie à ses années UFO en réenregistrant dans un album intitulé « My Years With UFO » onze titres issus des albums auxquels il a participé, titres provenant de la période 74/78 qui constitue l'âge d'or du groupe de Londres, avec des morceaux comme « Doctor Doctor », « Only You Can Rock Me » ou encore « Love To Love ».
Michael Schenker fait l'impasse sur la période 1995/2002 qui le voyait reprendre du service chez UFO le temps de trois albums.
La pochette de « My Years With UFO » rappelle d'ailleurs furieusement celle du double live « Strangers In The Night » (1979) après lequel Michael quittait le groupe britannique pour retrouver brièvement son frère Rudolf dans Scorpions avant de fonder MSG.
C'est donc une succession de classiques du répertoire de UFO que revisite le guitariste, accompagné de géants du genre, le line-up de l'album constituant un véritable bottin mondain du hard/heavy sur lequel on retrouve des pointures du chant telles que Jeff Scott Soto, Dee Snider, Joey Tempest, Axl Rose, ou encore le « jeune » Erik Grönwall (H.E.A.T., Skid Row), et des guitar-heroes tels que Kai Hansen et Slash.
Les versions proposées par l'homme à la Flying V restent fidèles aux titres originaux, et l'on peut, dans les premières minutes, avoir un doute sur l'intérêt de l'opération. Pourtant, très rapidement, le talent irradie la galette, et c'est Joel Hoekstra (Whitesnake) qui donne le ton en illuminant « Natural Thing » d'un chouette solo de guitare.
La bonne impression est confirmée par la prestation de Joey Tempest (Europe) au chant sur « Only You Can Rock Me ».
Si des titres entendus mille fois dans mille reprises comme « Doctor Doctor » passent sous nos radars, la plupart des chansons sont jouées avec un grand talent et deviennent de vrais bons moments, comme le duel de guitares lead emmené par Slash sur « Mother Mary ».
On remarque aussi la prestation d'Axl Rose, très soft sur « Love To Love » par rapport à ce qu'il propose habituellement avec Guns N' Roses, celle de Jeff Scott Soto (Sons Of Apollo) et de John Norum (Europe) qui dynamisent « Lights Out », tandis que Kai Hansen, au chant et à la guitare, propose le titre le plus original avec un « Rock Bottom » d'une rugosité bienvenue qui passe la barre des onze minutes.
En vieux routard des reprises, Joe Lynn Turner (Rainbow, Deep Purple), offre une version solide de « Too Hot Too Handle » sur laquelle Adrian Vandenberg (Whitesnake) et Carmine Appice ne laissent pas leur part aux chiens. La version de « Let It Roll » avec Michael Voss est tout aussi réussie. L'album se termine avec « Shoot Shoot » emmené par un Stephen Pearcy au chant parfois poussif.
Dans l'ensemble, « My Years With UFO » est une réussite bien meilleure que nombre de tributes consacrés à UFO. C'est une parfaite occasion de découvrir le groupe, mais les fans qui le connaissent déjà pourront aussi s'y plonger sans réserve.