La formation espagnole ne décevra pas les fans, mais ne les surprendra pas non plus.
Par Ahasverus
Lords Of Black est né en 2014 sous l'impulsion de deux membres de la formation espagnole Saragota, Tony Hernando (guitare) et Ronnie Romero (chant).
Un premier album éponyme produit par le guitariste et par l'ex-Helloween Roland Grapow naissait la même année. Il proposait un heavy moderne et enlevé permettant au vocaliste de se faire remarquer et de multiplier les contributions jusqu'à devenir l'un des chanteurs incontournables de sa génération, adoubé par ses aînés (Ronnie a chanté dans Rainbow, Vandenberg et MSG).
Deux ans plus tard suivait une nouvelle galette. Son titre « II » montrait que Lords Of Black n'avait pas l'intention de passer des nuits blanches à chercher des noms d'albums. Côté musique, « II » proposait encore un heavy puissant ancré dans ce siècle naissant, parvenant à trouver le riff qui retient l'attention (« Cry No More »), excellant dans les compositions denses (« Live By The Lie, Die By The Truth »). Signé chez Frontiers Records, il affichait en bonus une reprise du titre « Innuendo » de Queen, trop copiée-collée pour amener une plus-value sinon celle de montrer le talent d'interprétation des musiciens. Le son se voyait à nouveau pris en compte par le binome Hernando/Grapow.
Le succès de la formation espagnole lui permit de figurer à l'affiche du Wacken et du ProgPower USA.
« Icons of the New Days », un troisième album intéressant mais qui doit plus au diesel qu'à l'essence, sortait en 2018. Il gardait quelques bons titres de heavy (« When A Hero Takes A Fall »).
Peu disert sur ses motivations, Ronnie Romero annonçait son départ du groupe en janvier 2019, souhaitant bonne chance à ses camarades. De nouveaux chanteurs rejoignaient Lords Of Black, notamment Dino Jelusick, qui vient de sortir un album avec Whom Gods Destroy, tandis que l'Argentin Diego Valdez (Electronomicon) était pressenti pour enregister le futur opus studio jusqu'à ce que Romero décide de réintégrer son poste après quelques mois d'absence.
Le nouvel album s'appellait « Alchemy Of Souls Pt. I ». Sorti en 2020, il se montrait plus incisif et accrocheur que son prédécesseur (« Deliverance Lost », « Sacrifice », « Closer To Your Fall », « Disease In Disguise ») et n'hésitait pas à appuyer sur les choeurs (« Dying To Live Again »).
Qui dit « Pt. I » dit « Pt. II ». Sortie en 2021, cette seconde partie s'ouvrait sur un beau prélude qui annonçait une composition aux vocaux à la Ronnie James Dio. Les rythmes de Lords Of Black, entre heavy et power mélodique ( « Death Dealer ») restaient modernes et catchy (« Bound To You », « Mind Killer », « Fated TRo Be Destroyed », « No Hero Is Homeless »).
Tout cela nous emmène à « Mechanics Of Predacity », disponible depuis le 15/03/2024.
Quelques arpèges soutiennent le suspense avant de nous donner le ton du nouveau Lords Of Black. On est alors rassuré : « For What Is Owed To Us » est un morceau qui cogne.
Son successeur, « Let The Nightmare Come », n'en pense pas moins ; il aurait même tendance à monter en gamme niveau section rythmique...
Si « I Want The Darkness To Stop » lève le pied, il conserve beaucoup d'intensité. Le rythme reprend crescendo (« Let It Burn » ) pour nous conduire à un étonnant mais très agréable « Can We Be Heroes Again » dont le ton à la Freddy Mercury dénote dans l'univers de Lords Of Black. La frappe bien lourde de « Crown Of Thorns », un titre académique, remet l'église au milieu du village mais un titre comme « Obsessions Of The Mind » donne à nouveau l'impression qu'il y a du neuf chez Lords Of Black, avec un ton très légèrement différent des précédentes productions. Oh certes pas quelque chose de révolutionnaire, mais un petit vent de liberté...
On commençait l'album par des arpèges, on le termine de la même manière, avec une jolie suite (« Born Out Of Time ») qui annonce un titre très heavy en guise de conclusion.
S'il reste fidèle à son style, « Mechanics Of Predacity » démontre que Lords Of Black n'a pas perdu la main. Fidèle à sa réputation, la formation espagnole ne décevra pas les fans, mais ne les surprendra pas non plus outre mesure. Le niveau reste tout de même particulièrement élevé.