Liberté soit mon nom !
M'Z projet de l’insatiable Mathieu Torres (Matziz, The Diogenes, la théorie des cordes) suit l'idée directrice de créer des parallèles entre des concepts poétiques ou philosophiques et la Musique, sans poser de barrières esthétiques. Né en 2018, M'Z a depuis sorti deux albums et un EP. « Prisme » le premier album faisait le lien entre les Couleurs et la Musique, « L'autopsie du dogme » le second, s'attaquait à l'industrie musicale et « Cool is watching you » (EP) s'intéressait à démolir (en musique et en paroles) l'idée de la posture « Cool ».
« La Civilisation de la Graine » est le troisième album du projet, c'est une réflexion musicale sur l'essence de nos organisations patriarcales et notre tendance à nous organiser en civilisations, certes élégantes mais indéniablement injustes, éphémères, violentes et bancales.
Artwork : Stéphanie Artaud
Cet album est sorti sur toutes les plateformes digitales via le label Luminol Records qui s’est spécialisé dans les musiques progressives (Rock-Progressif, Post-Progressif, Post-Rock, Electronica…).
Cet album est un cri au monde sur la douleur des civilisations. L’album est 100 % instrumental, brut de décoffrage et voyageant au gré des humeurs du créateur. On y trouvera de multiples influences rock, jazz et électronique. Mathieu réalise tout seul l’ensemble des partitions musicales (un exploit de base). Alternant des phases obscures pour ne pas dire anxiogènes, concrétisées par des dissonances et des rythmes morcelés, à de véritables souffles plus mélodiques, légers voire enjoués, les morceaux instrumentaux qui se succèdent sur l’album « La Civilisation de la Graine » traduisent parfaitement en notes et en musique les sentiments évoqués ci-dessous.
Quelques pistes de réflexion pour essayer d'expliquer les intentions de ces musiques, par l’auteur lui-même : (je cite)
Des Récits :
C'est une critique de la propagande qui s'exprime quasiment en permanence, dans les civilisations qui se créent, pour maintenir un sentiment artificiel de cohérence et d'histoire commune.
Edifions des temples absurdes :
C'est un amusement sur le temps, l'intelligence, le savoir-faire, la science et l'énergie dépensée à construire des édifices à la gloire de dieux de plus en plus uniques et de plus en plus masculins, concentrant le plus de pouvoir en une seule entité.
Au confort de la mémoire qui sublime :
C'est une ode à la nostalgie, cette capacité qu'a le cerveau à transformer un moment vécu en souvenir confortable, quelle que soit la qualité objective du moment au départ. Arme qui fait des ravages dans les mains de manipulateurs de toutes sortes.
Assemblée Populaire :
C'est en premier lieu, un amusement sur la difficulté de l'expression démocratique et également une critique du raccourci proposé par nos civilisations, qui laissent entendre que la sagesse serait une vertu masculine, enfin une critique de la tendance à la surexpression/surexposition masculine dans les assemblées, espaces publics de toutes sortes.
La spiritualité Marketing :
C'est une critique de la récupération de l'essence spirituelle de l'être humain par les pouvoirs en place, pour diriger cette énergie à des fins de contrôle, vers la propagande officielle, celle qui devrait être suivie par tous et toutes pour que le récit collectif fonctionne.
Bureaucratie bémol :
C'est un morceau bruitiste, critique de l'aspect technocratique que prennent les civilisations qui tendent quasi systématiquement vers une surproduction de lois, de décrets, de documents administratifs divers, et cette manière habile de transformer les sujets humains en dossier, plus facile à maltraiter.
Enquête païenne :
C'est un morceau « baume » qui a pour objectif d'apaiser l'âme. Une façon de dialoguer avec les sapiens de toutes époques, depuis la racine et sans filtres, sans l'intermédiaire de l'apprentissage ou l'endoctrinement (dans sa version la plus extrême) des coutumes des terres dans lesquelles on réside.
Ishtar dance :
C'est la contre-propagande, l'expression de la violence générée par l'injustice systématique des civilisations qui se succèdent. C'est la critique jusqu'au rejet, la proposition de l'extrême opposé de ce qu'on connaît aujourd'hui, comme une réponse, une surcharge de la balance opposée. Fascinant, terrifiant ou séduisant mais tout aussi injuste que le dogme actuel, toujours éloigné de la nuance mais peut-être malheureusement nécessaire pour trouver un jour l'équilibre...
Personnellement j’avoue que quelques textes, mêmes parlés ou susurrés, aurait rendu le tout plus cohérent et facile à interpréter.
Je replace in fine le lien qui mène au site principal pour que vous puissiez vous documenter sur la galaxie Mathieu Torres. Liberté soit mon nom !