Le neo-metal de P. O. D. reste dans la course et lui permet, trente-deux ans après sa formation, de continuer à proposer quelques morceaux qui tutoient les étoiles.
Par Ahasverus
P. O. D. par Alicia Hauff
Sonny Sandoval, chanteur de P. O. D., annonçait la couleur : « Nous avons peut-être créé notre meilleur album à ce jour ! » Il était rejoint par le bassiste Traa Daniels qui affirmait qu'il s'agissait de l'un de ses albums favoris de la discographie du groupe.
« Veritas », c'est le nom de ce onzième long format des Californiens, est sorti le 03/05/2024.
Après trois décennies de carrière, la formation n'a pas fondamentalement changé de son. N'empêche, la conception de « Veritas » a connu quelques péripéties. Côté batterie, Alex Lopez (Suicide Silence) remplace Wyv Bernardo, écarté au moins provisoirement de P. O. D. suite à des tensions internes. Du neuf également dans le processus de composition : le COVID a contraint les quatre musiciens à composer à distance, ce à quoi ils n'étaient pas accoutumés.
Le résultat semble convenir parfaitement au quatuor californien.
P. O. D. n'avait rien proposé de neuf depuis l'album « Circles » (2018). Le nouvel opus marque trente-deux ans de carrière par un onze pistes avec trois featurings : Randy Blythe (Lamb of God) pour la chanson « Drop » qui ouvre l'album, Cove Reber (Saosin) pour le titre « This Is My Life », et enfin sur « Afraid To Die » Tatiana Shmayluk, chanteuse de Jinjer et épouse du batteur Alex Lopez.
Puissant et sobre, « Veritas » court sur trente-quatre minutes, proposant un neo-metal bâti sur des mélodies facilement mémorisables.
P. O. D. privilégie les formats courts (« This Is My Life ») avec un seul morceau dépassant 03:30, quatre des onze pistes préférant carrément rester sous la barre des trois minutes.
La recette hip hop/metal reste actuelle et pleine d'énergie (« Drop », « I Got That », «Breaking ») et permet de passer l'épreuve du temps sans outrages.
Tandis que d'autres rassurent par leur potentiel, on déplorera pourtant que certains morceaux s'épuisent en dévoilant leur argumentaire trop rapidement (« We Are One », « Dead Right », «Breaking », « Lies We Telll Ourselves »).
Dans l'ensemble, le neo-metal du groupe de San Diego reste cependant dans la course et permet à P. O. D., trente-deux ans après sa formation, de continuer à proposer quelques morceaux qui tutoient les étoiles (« Afraid To Die », « I Won't Bow Down »).