PHIL MANCA, Until You Do (single - sortie le 02/09/2022)
PHIL MANCA, Until You Do (single - sortie le 02/09/2022)
Le 15/09/2022
C'est au Canada que le guitariste français Phil Manca préparera les onze pistes qui succèderont, toujours dans un registre heavy, à son album « Dancing Spirits ».
En attendant, celui qui débutait aux côtés de Farid Medjane dans TNT, qui a travaillé avec Sortilège, Renaud Hantson, et contribué à plusieurs musiques de films (Les Visiteurs, Les Anges Gardiens) nous gratifie via Rock City Music Label d'un double-single composé de deux reprises musclées du répertoire 50's de rythm and blues :
« Until You Do » (1957) de Little Willie John (le créateur du titre « Fever », passé à la postérité entre les cordes vocales de Peggy Lee et de Presley)
« Gettin Drunk » (1954), de Johnny Guitar Watson (il a notamment collaboré avec Franck Zappa tandis que Johnny Hallyday adaptera deux de ses titres en début de carrière : « Excuse-moi partenaire » et « Pour moi tu es la seule »).
Intitulé « Until You Do », ce deux titres de quatre minutes est disponible sur vos plateformes depuis le 02/09/2022.
A l'occasion de la sortie de son album « You Still Got Me », nous vous proposons une rétrospective de la discographie studio de BETH HART.
Par Ahasverus BETH HART est originaire de Los Angeles. Elle apprend le piano à l'âge de quatre ans et elle intègrera plus tard un lycée des arts du spectacle où elle travaillera le chant et le violoncelle. C'est là qu'elle commence à chanter, puis à jouer dans des clubs dès l'âge de quinze ans. Elle monte son premier groupe et sort un album en 1993, à l'âge de vingt-et-un ans.
BETH HART AND THE OCEAN OF SOULS - Beth Hart and the Ocean of Souls (1993) Le premier album opus de Beth Hart est un long format de treize titres de blues et de rock légèrement teintés de soul (« Love Thing »). Bien que sa production soit un peu écrasée par rapport à ce que la chanteuse américaine alignera ensuite, « Beth Hart and the Ocean of Souls » propose de très solides compositions qui mettent en évidence le grain et la sensibilité de Beth Hart, mais aussi la puissance de sa voix (« Love Suffers All », « I Felt Him Cry »). « Halfway to Heaven », « Just Call Me Up », « Can't Hear the Word » sonnent toujours avec fraîcheur. L'album propose une cover originale du titre des Beatles « Lucy in the Sky with Diamonds ». Loin d'être une simple curiosité, ce premier album est un coup de maître et une excellente entrée en matière.
BETH HART BAND - Immortal (1996)
C'est avec de nouveaux musiciens et sous le nom du Beth Hart Band que la Californienne revient s'attaquer aux choses sérieuses en 1996. Elle est signée chez Atlantic Records et la production du nouvel opus est nettement meilleure que celle du premier album. Les riffs montent, et la teinte soul tend à s'éclipser au profit du rock. Beth met beaucou de groove dans une voix de plus en plus captivante (« Spiders in my Bed », « Isolation », « State of Mind »). « Immortal » propose une nouvelle version du titre « Am I the One », un blues qui figurait sur le premier album.
BETH HART - Screamin' for My Supper (1999) « Screamin' for My Supper » permet à Beth Hart de se développer sur la scène internationale grâce au titre « LA Song » qui connaît un grand succès en Nouvelle-Zélande. Intra muros, l'Américaine place cette chanson dans la dernière saison de la série Beverly Hills. Dans sa globalité, l'album se dirige vers un rock légèrement mainstream (« Just a Little Hole », « Delicious Surprise », « Is That Too Much Too Ask », « Girls Say », « The Sky is Falling ») encore désireux de faire parler la poudre (« Get Your Shit Together », « Good Old People ») et qui conserve beaucoup de charme (« Stay », « Skin »).
BETH HART - Leave The Light On (2003)
Malgré des addictions qui provoquent un changement de label, Beth Hart garde le vent du public en poupe et se hisse à la cinquième place des charts danois avec ce double disque de platine. Des titres comme « World Without You », « Monkey Back », ou la cover des Stones« Wild Horses », passent très bien, tandis que le single « Learning to Live » se classe numéro 1 au Danemark.
BETH HART - 37 Days (2007)
Trente-sept jours, c'est le temps qu'il aura fallu pour enregistrer cet album de caractère ! Quelques chansons punchy comme « Good As It Gets », « Face Forward », « Water Falls » et « Sick » côtoient de magnifiques mélodies (« Easy », « At the Bottom »). Certifié disque d'or, « 37 Days » se classe premier des charts danois, à la quatorzième position des charts néerlandais et à la dix-huitième place en Norvège.
BETH HART - My California (2010)
Avec son parti pris de tenir la bride courte à sa chanteuse, « My California » devient plus linéaire et moins épidermique. Il manque de relief, même s'il conserve quelques très belles mélodies dont la recette est désormais totalement maîtrisée par l'Américaine : « Take It Easy on Me », « Like You », « Weight of the World » et « Sister Heroin », sur lequel Slash vient poser quelques notes. BETH HART / JOE BONAMASSSA - Don't Explain (2011)
Pour son nouvel album studio, Beth Hart s'associe au guitariste Joe Bonamassa (ils sont tous deux sur le label Provoque Records) pour un album de reprises qui rend hommage à Tom Waits, Ray Charles ou encore Etta James. Il voit la Californienne retrouver tout le mordant de son chant.
BETH HART - Bang Bang Boom Boom (2012)
Après le sage « My California », Beth Hart revient avec un album un peu plus débridé, mi-jazz (« Swing My Thing Back Around »), mi-blues (« Caught Out In The Rain »), qui devient son plus grand succès commercial. Il se hissera à la cinquante-neuvième place des charts français.
BETH HART / JOE BONAMASSA - Seesaw (2013)
Devant l'engouement provoqué par leur collaboration, Hart et Bonamassa se retrouvent pour un second album de reprises. Il se verra nominé aux Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album de blues.
BETH HART - Better Than Home (2015)
Enfanté dans la douleur en seulement cinq jours, « Better than Home » ne prive pas Beth de sa superbe, ni de son inspiration (elle signe les onze titres de l'album). L'interprétation est captivante, en témoignent « Might As Well Smile », « Tell' Em to Hold On », « Better than Home » ou « St. Teresa ». Numéro un des charts hollandais, « Better than Home » connaît une belle carrière internationale et il rafle la première position des albums de blues du Billboard américain. BETH HART - Fire on the Floor (2016)
A l'instar de « Bang Bang Boom Boom », « Fire on the Floor » se teinte de jazz et de blues. Il suit les traces de « Better than Home » en occupant la première place des albums de blues du Billboard US.
BETH HART / JOE BONAMASSA - Black Coffee (2018)
Jamais deux sans trois... Et même sans quatre si on compte le Live in Amsterdam (2014).
BETH HART - War in my Mind (2019)
De son piano (« Woman Down », « Thankful »), Beth Hart livre un album intime, fait majoritairement des ballades exécutées avec autant de sobriété que d'intensité (« Without Words in the Way », « I Need a Hero »), ou à renforts de choeurs gospel (« Let it Grow ») qu'un titre western à la Grace Potter (« Spanish Lullabies ») peut venir bousculer.
BETH HART - A Tribute to Led Zeppelin (2022)
Comme son nom l'indique, des standards de Led Zep livrés dans des versions conformes aux titres originaux. On s'interroge sur l'intérêt du truc.
BETH HART - You Still Got Me (2024)
Sorti le 25/10/2024,le nouveau Beth Hart s'ouvre sur un featuring de Slash avec qui la chanteuse a collaboré à plusieurs reprises (sur l'album « My California » notamment).
Ce « Savior With a Razor » rassure quant à la bonne santé de la Californienne qui démarre son album en puissance. « Suga N My Bowl » (avec le bluesman américain Eric Gales) confirme que Beth est repartie comme en 14 sur les routes du blues et du rock, même si le facétieux « Never Underestimate a Gal » ou le countrysant « Wanna Be Big Bad Johnny Cash » tentent de brouiller les pistes.
La chanteuse n'en oublie pas pour autant les grandes et belles ballades dont elle a le secret (« Wonderful World », « Little Heartbreak Girl »), ni les moments jazzy qu'elle sert toujours avec maestria (« Drunk On Valentine »). Fort de cette diversité qui semble une énumération de ses points forts, « You Still Got Me » est certainement l'un de ses albums les plus équilibrés de Beth Hart, et peut être le meilleur pour aborder sa discographie et découvrir son immense talent.
Par Ahasverus. ANTHONY GOMES est un songwriter, guitariste et chanteur canadien. Il est né en 1970 à Toronto d'un père portugais et d'une mère franco-canadienne.
Il découvre la guitare à l'âge de quatorze ans. Il ne l'a plus lâchée depuis ! Photographie David Pbost
Spécialiste reconnu du blues, il est l'auteur du livre « The Black & White Of Blues: The Cultural and Racial Development of Electric Blues Music ». Il est aussi le fondateur de l'association à but non lucratif Music Is The Medicine Foundation, qui promeut les bienfaits de la musique dans le milieu médical et qui est notamment intervenue auprès d'enfants atteints de cancer, de jeunes adultes autistes, ou de personnes souffrant de stress post-traumatique.
Bluesman établi, Anthony Gomes Gomes s'est produit dans dix-sept pays et a fait les premières parties d'artistes tels que B.B. King, Buddy Guy, Robert Plant, Joe Bonamassa, Heart, Sammy Hagar, ou encore 38 Special.
Sa discographie suit une évolution logique, du blues pur de « Blues In Technicolor » vers la soul, le rythm & blues et le hard-rock. « J’ai une âme blues et un cœur rock’n’roll. J'aime faire des allers-retours entre les deux avec une approche moderne », explique-t-il.
Nous vous proposons de faire un tour dans sa discographie studio. Robert Johnson, Rory Gallagher, James Brown, Glenn Hugues, The Golden Gates Quartet, ou Whitesnake, font partie des nombreuses références qui nous sont venues à l'esprit en parcourant les albums du Canadien talentueux, de 1998 à 2022 Photographie : Stephen Jensen
BLUES IN TECHNICOLOR (1998)
Son premier album l'annonce : Anthony Gomes voit le blues en technicolor ! Si certains titres se nourrissent au plus profond des racines du blues américain (« Misery For Company », « Hard Year for the Blues », « Monday Kinda Tuesday »), d'autres, plus soul regorgent de groove, de rondeurs, de claps et de choeurs (« Love's Got The Power », « High Calorie Woman »). Les dialogues entre la voix légèrement rocailleuse d'Anthony Gomes et sa guitare ne sont pas sans rappeler le charme de Rory Gallagher (« Bad Luck Child », « Outta the Cathouse »).
« Blues In Technicolor » reste, près de trente ans après sa sortie, un album de blues particulièrement convaincant.
SWEET STRINGIN' SOUL (2000)
Plus léger, plus américain, « Sweet Stringin' Soul » voit des compositions gospel (« Higher », « When I Play The Blues ») s'inscrire aux côtés de blues traditionnels (« Trouble In Our Land », « We Were Made To Fall In Love », « Please Be Mine », « Wolf In The Henhouse ») avec un son parfois très roots, proche des débuts du jazz (« Hamhock Booty »).
UNITY (2002)
Sans abandonner le gospel (« Going Down Slow ») ni le blues (« Thrash Talkin' Jive », « Bad For You »), « Unity » fait l'effort sur sa base soul dont il renforce l'effet par des cuivres (« When The Walls Come Down »), tourné vers un son 60's rythm and blues (« Darkest Before The Dawn ») qui annonçait déjà le funk (« Upside (To the Downside) » ) avec des artistes tels qu'Otis Redding et James Brown (« Unity »). Photographie David Probst LONG WAY HOME (2006)
« Bring It », qui ouvre « Long Way Home », semble vouloir remettre l'église au milieu du village avec un titre particulièrement enlevé sur lequel la guitare prend le lead. « Without You » ou « Long Way Home » tiennent cependant à amener de la souplesse, délaissant les cuivres pour un fond d'orgue. L'album bascule ainsi dans les 70's, d'une ambiance l'autre, globalement plus dur que la discographie qui précède, optant pour un rock enjoué (« Mississipi Hurricane », « Tilt-A-Whirl ») qui frise les territoires hard-rock (« Hard Line To Ride »). Un groove à la Glenn Hugues insère brillamment des éléments soul dans certaines compositions rock (« Purple Whiskey Sack »), genre représentée par le titre « Soul Power ».
NEW SOUL COWBOYS (2009)
Après avoir occupé le terrain avec une compilation (« Primary Colours ») et un album live, Anthony Gomes électrise son propos avec l'album « New Soul Cowboys ». Le riff est préféré à la lead (« Painted Horse », « Rebel Highway », « Gamblin' Man », « Purple Whiskey Sack », « Chicken Bone Cross »), édifiant un big rock épais (« What It's All About ») à peine entrecoupé de quelques pauses qui n'en demeurent pas moins intéressantes et qui permettent au chanteur de montrer l'épaisseur de sa voix (« Somebody's Missing », « Carolina », « You're Amazing », « Losing You »), accrochant parfois le vibrato d'un Joey Tempest (Europe).
UP 2 ZERO (2012)
Comme l'indique sa première piste (« Back To The Start »), l'album « Up 2 Zero » revient aux sources du blues avec des titres comme « One Last Time » et « Room 414 », ses inspirations remontant jusqu'à Robert Johnson (« Last Bluesman Gone »). Ne vous attendez pourtant pas à un « Blues In Technicolor II » car le nouvel album ne dédaigne pas le rock à la Clapton (« Love Sweet Love ») ou à la Tom Waits (« Voodoo Moon »). L'album se termine par un titre en Français (« N'abandonne Jamais »). Photographie David Probst ... BEFORE THE BEGINNING (2013)
Avec ses intro et outro gospel, « ... Before The Beginning » nous ramène aux années cinquante, avec un blues qui swingue (« Sinner's Song »). Les choeurs et les thèmes musicaux nous évoquent les Platters (« Lady Soul »), le Golden Gate Quartet (« Sinner's Song », « Old Ten Wheeler »), Screamin' Jay Hawkins (« Rescue Me ») ou les Andrew Sisters (« Let's Fall In Love ») sans autre anachronisme que le titre « Golden Wings ». Il est à découvrir si cette période vous est agréable
ELECTRIC FIELD HOLLER (2015)
Il était évident qu'avec un tel titre Anthony Gomes n'allait pas rester bloqué dans les 50's. Nous voici dans les 80's. Riffs et leads hard-rock parsèment la galette (« Turn It Up! ») et « Back Door Scratchin' » ou « Listen To The Universe » auraient presque des airs de Whitesnake, tandis que « Whiskey Train » nous rappelle que les racines du Canadien viennent bien du blues. L'album se termine joliment avec la ballade « It's the Way (You Make Me Feel) ».
PEACE, LOVE & LOUD GUITARS (2018)
Ressorti en 2024 dans une version remixée, « Peace, Love & Loud Guitars » se plaît à rêver du retour sur terre du roi du blues, B. B. King (« Come Down »), dont l'esprit vit encore à travers « Blues in the First Degree ».
Entre blues dynamique (« The Whiskey Made Me Do It ») et hard-rock à la Whitesnake (« Peace, Love & Loud Guitars », « Hard Road Easy »), la voix de Gomes s'est encore bonifiée, lorgnant désormais celle de Coverdale (« The Only Woman I've Ever Loved »). L'album propose des guitares ronflantes, soutenues par des tartines de choeurs et une section rythmique des plus sûres (« White Trash Princess »). La guitare n'hésite jamais à partir en lead pour relayer la voix (« Nasty Good » ). « Peace, Love & Loud Guitars » est un album tout en riffs, solide de piste en piste, auquel il ne manque pas même les ballades de circonstance (« You Are Amazing », « Take Me Back Home »). L'une des plus belles pièces de la discographie du Canadien.
CONTAINMENT BLUES (2020)
Avec ses riffs typiques des grands du blues, (« Make A Good Man (Wanna Be Bad) », « Stop Calling Women Hoes And Bitches », « Containment Blues ») et une voix qui prend de plus en plus d'épaisseur (« Hell And Half Of Georgia »), « Containment Blues » modernise de belle manière le propos d'Anthony Gomes, entré désormais dans l'ère moderne.
La guitare se fait moins bavarde, se faisant même voler la vedette par un harmonica (« No Kinda Love »). Alliant simplicité du rythme et délicatesse des arrangements (« Praying For Rain », « Tell Somebody », « The Greatest 4 Letter Word »), « Containment Blues » est une réussite franche qui balance des mélodies succulentes avec une efficacité remarquable (« Let Love Take Care Of Love »). La plus belle prise de la discographie du Canadien.
HIGH VOLTAGE BLUES (2022)
Le dernier album studio en date d'Anthony Gomes est une compilation qui propose trois nouveaux titres et onze classiques du répertoire du Canadien réenregistrés. Pour l'opération, Anthony a fait appel au bassiste Billy Sheehan (Mr Big) et au batteur Ray Luzier (Korn), ainsi qu'aux chanteuses Bekka Bramlett (qui a notamment travaillé avec Robert Plant et Buddy Guy) et Wendy Moten . Le choix des morceaux est très orienté hard-rock, et les lignes des guitares et de la basse d'un titre comme « Fur Covered Handcuffs » ne sont parfois pas si éloignées de ce que propose AC/DC.
Le blues n'est cependant pas délaissé, et la guitare a de la place pour s'exprimer (« Blues-A-Fied »). Le lifting prend bien (« Peace, Love & Loud Guitars ») et confère à l'ensemble une homogénéité de son qui donne l'impression d'avoir affaire à un album de compositions originales. On pourra opter pour cette compilation pour avoir un panorama confortable sur les derniers albums (2009-2020) d'Anthony Gomes.