Paradoxalement, une certaine intemporalité s'installe malgré des influences 70's marquées.
Disponible depuis le 09/09/2022, « Equilibrium » est le premier album de Polychrome, un projet initié par Simon et Maxime Senizergues.
Ce concept-album raconte en seize morceaux la vie d'Usky, lourdement imprégnée d'un secret de famille : un frère qu'il aurait tué accidentellement et dont on lui a caché l'existence. Une sorte de déterminisme conduira Usky au plus bas avant qu'il ne parvienne à trouver l'équilibre.
Musicalement, « Equilibrium » avance bien, avec une basse qui claque, pleine de groove, parfois pop et funky.
Influencé par le rock progressif britannique des 70's, l'album évoque King Crimson, mais aussi The Beatles, car sa recherche progressive vise plus à atteindre l'harmonie et la mélodie qu'elle ne cherche à les bousculer. Il en ressort une certaine fraîcheur et une présence renforcée par l'utilisation de cordes et, paradoxalement, une certaine intemporalité s'installe malgré des influences marquées.
Conceptuellement, on pense au « Tommy » de The Who, au « The Wall » de Pink Floyd et à ces grands albums dystopiques qui ont jalonné l'histoire du rock.
Disponible en format digital, « Equilibrium » est un projet ambitieux qui sera accessible en CD digipack le 02/04/2023.
Robert Wyatt, XTC, Steve Reich sont les autres références citées par cette jeune formation parisienne.
POLYCHROME par Clémentine Gras
Line-Up :
Maxime Senizergues : Guitare, chant
Simon Senizergues : Claviers, chant
Omar Nicho : Guitare
Jeremy Weisman / Caroline Peach : Basse
Loïck Tournois : Batterie
Line-Up album :
Maxime Senizergues : Musique, paroles, guitare, basse, batterie, chant
Simon Senizergues : Musique, paroles, clavier, chant
Victor Maroleau : Flûte (2)
Cyril Haddad : Basse (4)
Jean-Louis Senizergues : Clarinette (5)
Charles Comerford : Basson (11)
Vincent Bernardon et Simon Padiou : Violon (12)
Axel Bernardon : Alto (12)
Quang-Chinh Tran : Violoncelle (12)
Lucas Chasseré : Enregistrement, mixage, paroles piste 6
Loïck Tournois : Mastering
Vincent Lanièce : paroles piste 12
Tracklist : Partie 1
1 – Welcome
2 – Cycle Of Life
3 – En Grandissant
4 – Funky Jam
5 – En Voyageant
6 – Run O' Clock
7 – Usky Can Smile
8 – Ocean Partie 2
9 – En Attendant
10 – Boundary Hill
11 – Give Me A Veil
12 – Alone
13 – En Croupissant
14 – Inside My Brain
15 – Shape Up Or Ship Out
16 - Equilibrium
Durée totale: 1:08 env.
Cinq morceaux qui permettent à Dikajee de montrer plusieurs facettes de son talent.
Quicksilver Night est un projet de Warren Russel, guitariste et compositeur américain influencé par le rock classique. Il s'est associé à Dijakee, artiste russe évoluant dans les univers du folk, du néo-baroque, du néoclassique et du rock progressif, dont le dernier album « Forget-Me-Nots », sortait en 2021.
Inspiré par des artistes tels que Nightwish ou Björk, Quicksilver Night imprime à sa galette une forte connotation opératique, empreinte de la chanteuse russe. Les cinq titres oscillent entre rock, métal symphonique et musique progressive. L'opus comprend également des performances de guitaristes invités dont les contributions solo ne sont pas créditées.
Cette collaboration aboutit à cinq morceaux bien servis par les guitares, qui permettent à Dikajee de montrer plusieurs facettes de son talent, les compositions semblant vraiment calibrées pour lui permettre de s'exprimer librement, en voix lyrique ou en voix claire. On s'accordera pour dire que le point d'orgue de cet opus est fixé par le morceau qui lui donne son titre, premier single mis à disposition par le duo sur Bandcamp.
Un EP agréable, disponible sur les plateformes depuis le 09/09/2023.
La signature du groupe est forte et singulière. On pense aux voix de Manigance au temps de Delsaux, à Sortilège ou à Antechaos, même si, et c'est bien là tout l'intérêt, le registre de TR3NTE n'est précisément semblable à aucun d'eux.
Par Ahasverus
Tr3nte fait partie de ces formations qu'on retrouve avec plaisir.
C'est frais. Mais pas des jeunots, hein...
Le groupe prend forme en 1999. Un premier album éponyme en 2004 et un second, « Vu Du Ciel », en 2006. Quelques belles opportunités plus tard, dont une première partie de Great White et de l'ex-White Lion Mike Tramp, Tr3nte appuie sur pause tandis que ses musiciens se dispersent. Steph Reb et Fabrice Trovato rejoignent deux formations pionnières du hard français : Océan pour le premier (ils enregistrent ensemble l'album « C'est La Fin »), Still Square pour le second, qui martèlera les fûts sur les albums « Laissez-Les Rêver » et « Hard Rock N' Roll ».
2018 marque l'heure de la reformation, et c'est en 2021 que nous est présenté « Aveugle et Sourd », le troisième album sorti malgré la pandémie. Deux ans plus tard, Tr3nte revient avec un quatrième long format : « Cicatrices ».
Si Mr Big, Foo Fighters et Riverdogs sont les influences citées par le groupe, elles sont difficilement perceptibles dans ses efforts discographiques, tant la signature de la formation française est forte et singulière.
Le chant, d'abord. On pense invariablement à d'autres grandes voix dont les signatures hautes sont au service de textes en Français : l'ex-Manigance Didier Delsaux, le chanteur d'Antechaos, Christophe Billon-Laroute, ou encore Christian Zouille Augustin, le frontman de Sortilège, même si le registre de Steph Reb n'est précisément semblable à aucun d'entre eux. C'est bien là tout l'intérêt. Et sa voix remarquable se marie à merveille avec des textes percutants :
« On a fait tout comme appris / Traverse au rouge, mon petit / Aime ton prochain comme je suis / Pour une niche au paradis / Sinon quoi ? »
Côté rythmiques, « Sinon quoi » sert d'appât, tandis que « Juste Un Homme Heureux » vous ferre solidement. Puis la voix et la guitare se mêlent (« Derrière Les Persiennes »), une lead mélodieuse qui multiplie les belles interventions tout au long de l'album.
Une voix au registre rare, une guitare lead inspirée, la tâche n'est pas des plus faciles pour le duo basse/batterie qui trouve pourtant son chemin grâce à une mise en place et à une production soignées qui permettent de suivre chaque ligne instrumentale d'un tandem qui n'entend pas jouer les faire-valoir.
Côté riffs, les guitares indiquent la direction, le hard par ici (« Refaire le Printemps »), le blues par là (« Quant à Moi »), mais l'identité du groupe s'impose et place cet album hors de toute étiquette. Génériquement rock, « Cicatrices » ne se départit pas d'une subtilité qui le rend franco-compatible, comme du temps où Calogero prenait le temps de faire de la qualité. On peut même penser à certaines choses de Florent Pagny (« Cicatrices », « Le Jour Où »)... Enfin, vous l'aurez compris, catégoriser cette formation capable d'amener de la finesse jusqu'au coeur du riff le plus punchy (« Humaine, Inhumaine ») relève du challenge.
« Je fais le contraire du convenu / Sans m'interdire d'écrire sur les murs / Le contraire de ce qu'ils ont voulu » assure Tr3nte.
C'est vrai cette fois encore, et on ne peut que l'inciter à continuer !
Sinon quoi ?