« Nous avons en chacun de nous, ancré au plus profond, ce côté Rock. »
Valeur sûre du Rock français, RED BEANS AND PEPPER SAUCE enchaîne les bons albums, avec un Mechanic Marmalade (2019) qui se pose en brillant successeur de Red (2017).
En attendant la tournée de printemps et au sortir d’un concert parisien, après l’interview de son camarade Laurent Galichon (guitare) réalisée en octobre 2019, Jessyka Aké (chant) a accepté de répondre à nos questions. Les Red Beans seront donc au menu chez Ahasverus...
Bonjour Jessyka Aké. Vous vous souvenez du tout premier album que vous avez acheté ?
Jessyka Aké : “Off The Wall”, de de Michael Jackson.
Et du premier concert auquel vous avez assisté ?
C'était sur le tard, et c'était Madonna : “Confessions On The Dance Floor” à Bercy en août 2006.
Premier souvenir d'enfance qui vous rattache à une musique ?
Chopin nocturne No.9, Op 2 ! De quatre ans jusqu'à mes quinze ans environ toute ma jeunesse tournait autour de la danse classique que j'ai beaucoup pratiquée.
Jessyka Aké par Denis Charmot
Qui vous a inoculé le virus de la musique ?
Peut-être mon père, certainement par ses gènes . Mais les meilleurs souvenirs sont avec ma mère, à nous balader dans une Coccinelle rouge et à écouter plein de musique sur son autoradio. C'était génial ! On chantait à tue-tête sur du Tina Turner, du James Brown... On comprenait rien mais on rigolait beaucoup ! Et aussi du classique : Beethoven , Chopin... Bref, de chouettes souvenirs ! (Rires)
Le chant, c'est quoi pour vous ? Un métier, une passion, un terrain de jeux, votre oxygène ?
C'est un peu tout ça ! Mon oxygène, mon sang ,mon cœur, ma vie ce qui me fait vibrer ! Une passion qui m'anime depuis mon enfance, un terrain de jeux que l'on arrive à transformer en métier. Que du bonheur !
Le chant représente combien de temps dans une journée de Jessyka Aké ?
J'ai la chance d'avoir une super oreille, ce qui facilite beaucoup de choses pour la justesse. Mais à côté de ça, ce qui est intéressant, c’est de travailler la technique vocale. Le chant représente environ quatre heures par semaine. Je travaille avec Fanny Llado (Lady Fanny), qui est clairement l'une des meilleurs profs de technique vocale sur Paris et qui a le don d'aller puiser dans des ressources insoupçonnables et de te faire sortir des notes avec une puissance d'un autre monde sans te faire mal . Puis après il y a le travail perso, environ trente minutes d'échauffements par jour, sans compter la tonne de musiques diverses et variées que j'écoute et sur laquelle je ne m'empêche pas de chanter et de décortiquer. (Rires)
Etta James c’est qui pour vous ?
C'est La très grande dame du Rock et Rythm N’ Blues, Soul, Jazz, qui a inspiré et influencé bon nombre d'entre nous, et je rajouterais aussi Tina Turner qui est également pour moi une grande dame, pour qui j'ai le plus grand respect tant pour sa carrière que pour sa voix, son énergie de lionne sur scène, son vécu... Ce sont des femmes qui me donnent beaucoup d'énergie quand je les écoute.
Vous arrivez dans les Red Beans & Pepper Sauce en 2011/2012, je crois...
J'ai rencontré Laurent il y a huit ans. Après une brève audition j'ai intégré le groupe en reprenant les premières compos dans les débuts, puis par la suite c'est devenu une collaboration musicale me laissant créer les Line-up sur les derniers albums et pour certains titres. Parallèlement, j'étais dans différents groupes de musique amateurs de la région et je travaillais dans le milieu de l'enfance avec diverses écoles. Quand les choses se sont professionnalisées avec Red Beans, j'ai décidé de m'investir totalement dans le projet. Depuis, cinq albums sont nés, et en aucun cas je ne regrette ce choix, même si des fois ce n'est pas évident...
La musique des Red Beans, initialement Bluesy, se teinte de plus en plus de Rock...
Je pense que c'est ce parce que nous avons en chacun de nous, ancré au plus profond, ce côté Rock, même si nous sommes issus de différentes écoles. Nous avons tous cette rage, cette colère, l'envie de partager, de donner, de nous rencontrer à travers les différents groupes qui nous insufflent cette énergie aussi. Mais en France il faut toujours être dans l’actualité et ne rien lâcher .
Les critiques sont unanimes pour vanter les qualités de Mechanic Marmalade, votre nouvel album... 2020 serait-elle l'année du Haricot ?
I hope !
Parallèlement il semble assez difficile pour les groupes indépendants d'atteindre le public et de percer en France. Laurent Galichon disait quelque part qu'il fallait, en somme, aller chercher les auditeurs un par un, notamment à l'occasion des concerts...
Effectivement, il faut aller au cœur des gens, leur présenter notre projet, les embarquer avec nous dans notre énergie, de village en ville, de département en région et, en Europe, de cafés-concerts en festivals ou en clubs. C’est pour ça que j'aime le Live : tout prend son sens sur scène et dans les yeux du public !
D'ordinaire le chanteur porte la parole du groupe, cependant on vous voit assez peu en interview... La “volcanique” Jessyka Aké est-elle en fait l'archétype de la frontwoman discrète ?
Je suis plutôt d'une nature discrète, surtout en évoluant dans un milieu très masculin, ce qui des fois n'est pas évident. Mais, pour le coup, tout mon pouvoir prend plutôt effet en live ! Puis, ne vivant plus dans le Sud, il est compliqué de pouvoir être toujours disponible pour les interviews... Mais j'aime beaucoup cet exercice, et pour le prochain album je serai plus présente si on me le demande !
Le titre du répertoire des Red Beans que vous préférez ?
Sur le dernier album c’est difficile à dire : je les aime tous ! Mais si je devais en choisir un, ça serait “Holy Guest”.
Un souvenir de tournée particulièrement vivace ?
Je n'ai pas particulièrement de souvenir vivace... plutôt de belles rencontres et des découvertes musicales que j'ai pu faire au fil des tournées. Je pense à Manu Lanvin, Fred Chapelier, Ben Poole, Johnny Gallagher, Laura Cox , Dumbstaphunk , Earth Wind And Fire , Sarah Fish, Roy Hargrove, Martha High, etc. Chaque lieu, chaque découverte, chaque première sont une expérience unique qui m'apporte un shoot de bonheur et d'énergie.
RED BEANS AND PEPPER SAUCE par Denis Charmot
La chanson inavouable que vous écoutez quand vous êtes certaine qu'on vous verra pas ?
“When the rain begins to fall”, de Germaine Jackson et Pia Zadora ! (Rries)
Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru par les Red Beans ?
Un beau parcours avec de belles rencontres, de chouettes moments de partage, de jolis articles, du soutien, de l'amour, de la bienveillance, des rigolades, des kilomètres de bitume, peu d'heures de sommeil, des tonnes de sandwiches triangle (beurk !), des expériences, des leçons, des sourires, des encouragements... et que cela continue le plus longtemps possible !
Votre actualité dans les prochains mois ? On se prépare pour les tournées de printemps et d'été.
Vos bonnes résolutions pour 2020 ? Continuer à donner de la good énergie, continuer à kiffer et prendre de bonnes vibes. Bref : positive attitude !
Groupe : RED BEANS AND PEPPER SAUCE Album : The Red Tour (2019)
Genre : Live Rock et Groovy
Origine : Béziers
Le Groupe :
Red Beans And PepperSauce est né à Béziers en 2010.
Ce quintette réunit une chanteuse, un guitariste, un bassiste, un batteur et un pianiste-organiste.
Le groupe qualifie sa musique de “Rock classique qui déménage”.
Il cite pour influences des artistes aussi divers que Led Zeppelin, James Brown ou The Beatles.
Dès 2010, les Beans sortent leur premier album, “Le Gardien”.
Ils récidivent en 2012 avec “Who Made The Sauce ?”
Suivent un EP Live en 2011, le trois titres “Eat Me” en 2013, puis les albums “Hot & Spicy” (2015) et “Red” (2017).
Red Beans And Pepper Sauce se fend aussi de deux DVD, l’un avec ses clips 2011/2013, l’autre en Live At Crest Jazz Vocal Festival.
La tournée qui suit l’album “Red” est immortalisée sur un Blu-Ray intitulé “The Red Tour”.
2019 marque l’année d’un nouvel album. Il s’appellera “Mechanic Marmalade.
Une campagne de financement participatif est lancée pour ce nouvel opus dont lasortie est prévue le 25/09/2019.
Simultanément, une version audio écourtée de “The Red Tour” est proposée en contrepartie de ce crowdfunding.
Aussi, en attendant de vous parler de “Mechanic Marmalade” - disponible dans quelques jours et pour lequel les chroniques foisonnent déjà sur la toile - avons-nous choisi de nous intéresser à cette version audio écourtée du DVD Blu-Ray.
Il s'agit de l'album Live The Red Tour.
L’Album :
Dans sa version audio, The Red Tour est un douze titres (contre dix-sept pistes plus cinq clips pour le Blu-Ray).
Signe d’une excellente santé, un Live atteste pour un groupe qu’il réunit à la fois les conditions matérielles pour le capter et le public pour le dynamiser.
C’est loin d’être anodin dans le paysage Rock français ! L’audience de l'hexagone est plutôt pantouflarde et se satisfait volontiers d’un concert de U2 par an, le reste étant de préférence piraté sur Internet... (Bon, ça c’est dit !)
Mais revenons-en à nos... haricots ! The Red Tour est le fruit de cinq prestations Live différentes (festival, radio, salles de concerts). Il pioche son répertoire dans les albums Who Made The Sauce (un titre) Hot & Spicy (quatre titres) et Red (cinq titres).
Il n’est à ce jour disponible qu’au stand de merchandising du groupe lors des concerts (voir les dates restantes sur la page du groupe ou en fin de publication) mais devrait faire à terme l'objet d'une sortie dématérialisée.
Notre Avis :
Si ses origines multiples font qu’il ne bénéficie pas toujours d’une unité de son, The Red Tour présente cependant une constante : il est groovy jusqu’à la gueule !
On cite volontiers les qualités de la charismatique Jessika Aké, frontwoman de la formation. Ce Live est également lumineux par le jeu de ses musiciens qui se renvoient la patate chaude, le toucher de guitare de Laurent Galichon en tête.
Avec Mechanic Marmalade, qui sort officiellement dans quelques jours, et ce Red Tour, les Red Beans And Pepper Sauce nous gratifient de deux albums d’une qualité qui confirme leur place sur les sommets de la scène française.
Si toute leur com’ passe par Mechanic Marmalade - je vous l’accorde, c'est un super album - ne faites pas l'erreur de passer à côté de ce Red Tour, un Live de Rock qui n'est pas un "clone de" et qui carbure au feeling !
“Mechanic Marmalade”, le nouvel album des Red Beans And Pepper Sauce, sort ce 25/09/2019 à l’occasion du concert des Red Beans And Pepper Sauce à Béziers. Profitez-en pour vous offrir le doublé !
Le groupe jouera le 11/10/2019 à Quillan, puis le 17/10/2019 à Montpellier.
Groupe : Last Temptation
Origine: Strasbourg/Paris (FR)
Album: FUEL FOR MY SOUL (20/05/2022) - Chronique d'album
Genre: Hard Rock, Heavy, Grungy teinté de stoner.
Label : http://http://www.goldenrobotrecords.com/
Par Dam'Aël
LAST TEMPTATION : LE GROUPE
Evidemment, j'ai cette grande tentation de vouloir vous raconter la genèse et l'histoire de ce groupe dont la création remonte dans les années... ouais, tout dépend à quelle référence on fait allusionner. Bon, partons sur 2010. Donc Last Temptation (LT) voit le jour grâce au Strasbourgeois Peter Scheithauer qui a déjà bien roulé sa bosse : sideman pour des groupes aussi divers que Kiss, Megadeth, Testament, Slayer , Belladona et bien d’autres, il est également le fondateur de Stream, Killing Machine et Temple Of Brutality ... Cette formation se forge sur un line-up initial des plus impressionnants puisqu'il invite Bob Daisley (Garry Moore, Ozzy Osbourne),Winnie Appice (Black Sabbath, Dio) et Don Airey (Deep Purple, Rainbow). Malheureusement ou... comble de bonheur selon où nous orientons notre lorgnette, le projet a longtemps traîné, d’abord en raison des plannings hyper chargés de chacun et, d'autre part, Bob Daisley tient absolument à intégrer un chanteur avec des critères très précis; Il le veut inattendu, jeune et frais... mais sans acné! Reste à Peter de relever le défi lancé par Daisley. On peut l'imaginer courir jambes à son cou de métalleux vers le Festival Musica, le Festival des Artefacts, La laiterie ou le Molodoï pour trouver la perle rare. C'est par un pur hasard que le guitariste "tombe" sur des videos de HELLECTROKUTERS, un groupe parisien de hard rock qui, avec deux albums à son actif, envoie du bois qui sait réchauffer les salles les plus glaciales. Et le frontman Butcho Vukovic dégage une vitalité rassurante et propose un chant plus que convaincant. Le tout sur une expérience de ouf puisqu'il est, entre autres, l'ancien frontman de feu Watcha, le premier groupe de Néo Metal français des années 90 bien pesées (1994-2008). Peter contacte téléphoniquement l'élu pour le job qui, croyant à une blague, se paie le luxe d'envoyer gentiment ballader le 6cordistes en mode "Va te faire pendre avec tes cordes plutôt que de me raconter des carabistouilles". Sauf que Peter ne lâche pas l'affaire et sait convaincre. Après divers échanges d’enregistrements comme démonstration de la qualité vocale de ce jeune français auprès de Bob, la réaction ne s’est pas faite attendre. Bob Daisley dit à Peter : « Voilà, c’est Ozzy qui chante juste ! », « C’est Ozzy, avec un timbre juste. ». L’affaire est pliée! Et Ozzy se lance dans la confiture de rhubarbe. Bon j'déc***. Un premier album Last Temptation voit alors le jour le 19 septembre 2019 via earMusic.
Mais comment gérer les scènes avec un océan qui sépare les Américains des Français en période de pandémie. Il faut donc revoir le projet et faire appel dans l'hexagone, à un nouveau bassiste et un nouveau batteur respectivement Julien Rimaire (Los Disidentes Del Sucio Motel ) et Vince Brisach (Mitch Ryder) . Peter expliquant: " la nouvelle composition facilite grandement les répétitions, les concerts au pied levé et la préparation des productions d'album".
Ce nouveau line-up ne va pas jouer les touristes en shorts de bain masqués jusqu'aux oreilles; ils vont travailler dur et à l'instar de la foudroyante multiplication virale que nous avons tous subie, le quartet va lui aussi multiplier les titres, jusqu'à une bonne quarantaine pour n'en choisir au final que 11 qui viennent plaquer de Hard Rock Old School les sillons de FUEL FOR MY SOUL, leur second opus. Cependant un nouveau changement intervient au sein de la formation, Farid Medjane (TRUST) reprennant les baguettes de Vincent, c'est donc lui que nous pourrons voir sur scène dans les prochains concerts et pour la suite de l'aventure.
Au cours de ce périple, le combo réussit un coup de maître en signant sur Golden Robot Records/Crusader Records complété par un contrat de management avec Doug Goldstein, lequel a assuré la gestion du groupe Guns N' Roses pendant 17 années de leur longue carrière. Privés comme tout le monde du spectacle et de la culture, ils n'auront pas pu livrer en live leur premier album mais ont malgré tout eu l'opportunité d'assurer la première partie de Dream Theater et de présenter en avant première LAST TEMPTATION sur la mainstage 1 du Hellfest en juin 2019, accompagnés de Steve Unger (Metal Church) et de Stet Howland qui a fait partie des groupes USA de Peter, et a été le batteur de WASP, Lita Ford ou encore Metal Church.
LAST TEMPTATION : FUEL FOR MY SOUL
En cette nouvelle période de tension internationale et de risque de pénurie énergétique, la solution est toute trouvée; carburer au FUEL FOR MY SOUL à l'indice d'octane LT 2022 qui assure une réaction exothermique d'oxydoréduction capable de réchauffer n'importe quel frileux du genre et les acolytes qui l'accompagnent. Last Temptation, les fans le savent, a pour influence Black Sabbath, Black Label Society, Ozzy, mais aussi bien d'autres. Il s'inscrit dans un registre Old School des années 80's avec pour priorité le côté organique de la musique et de ses enregistrements; et pas question de faire de compromis sur cet aspect technique et artistique. FUEL FOR MY SOUL est une galette qui ne nous limitera pas aux 80 km/h autorisés dans un tout autre domaine; ces 11 titres savent donner la vitesse d'une écoute en chute libre jusqu'aux dernières secondes. Le quartet a généré une quarantaine de titres avant d'en sélectionner avec précision 11, jetant les perdants au rebus. Le travail en amont est tel que l'enregistrement de ces 11 compositions a été réalisé en une seule semaine au Downtown Studio de Strasbourg; un enregistrement voulu en live et en prises intégrales de tous les instruments ainsi que la voix afin de respecter les critères rapportés plus haut. Le mixage est délégué à E.BISCAN et la masterisation est assurée par Peter lui-même. L'artwork est de nouveau réalisé par Headbang Design (album « Throes of Joy in the jaws of defeatism » de Napalm Death, travaux pour des festivals de Stoner...) avec Antoine Defarges derrière le pinceau qui lui donne un style très graphique, une esthétique très colorée et cette dimension intemporelle. Je vous propose dès maintenant d'aller faire le plein à la pompe de Last Temptation pour un voyage chaud comme la braise.
EN PISTE :
1. Ashes and Fire :
Le sujet abordé dans « Ashes and Fire » est celui des personnes égocentriques et égotiques qui se prennent pour les rois du monde en utilisant le pouvoir et la violence. Explosif d'entrée de jeu, Heavy au possible, Last Temptation fait rougir les cordes de toutes origines confondues. Butcho Vukovic, le timbre écorché vif, se veut puissant dans un registre qu'il connaît très bien. Quelle est cette petite étincelle nouvelle qu'on perçoit en tendant l'oreille? La basse? La basse!!! Yes, cette basse a une sonorité toute particulière, elle est un poil plus stoner et ça m'plaît! Côté solo, nul doute qu'il s'agisse de Peter; reconnu Pit, sors de derrière les flammes STP. Cependant on remarque une variante importante: il s'y colle un côté mélodique plutôt rare chez le guitariste. A suivre... Concernant la batterie, on note une double pédale efficace sans démonstration ulcérante. Cette première piste est aussi le premier single supporté par une lyrics-vidéo diffusée en septembre dernier.
2. I Believe :
Mid-tempo qui sonne et résonne, et qui rappelle l'intérêt qu'a le groupe pour le gigantesque Black Sabbath; I Believe confirme le son plus stoner de la basse qui s'associe à la guitare pour donner une atmosphère plus lourde. Le chant et le solo se tiennent un peu plus dans le registre du premier album (ceci n'engage que moi)
3. Stronger than fate :
Véritable déferlante de riffs, de notes et une ligne de chant qui défile à vive allure, ce titre est une machine à démonter tête et cou, à éroder tous les cartilages y compris ceux des plus jeunes métalleux; un big one en mode belliqueux, un titre version speed machine infernale dont le final appuyé par la double pédale est un mitraillage de grande envergure. Les nappes de guitare sont magistrales et pourraient faire rougir la horde de United Guitars de Ludovic Egraz. Une tuerie! Ce titre est une véritable tuerie; l'effet Kiss Hot du combo LT!
4. I Don't Wanna Be Your God :
Langue pendante, casquette sous le pied écorché vif, débraillé comme un pitre déluré, c'est dans cet état qu'on risque d'appréhender en sortie de Stronger Than Fate, le titre suivant "I don’t wanna be your god". Aux portes du Doom bien sale, gonflé à bloc en saturation, chargé comme un mulet en riffs bien lourds et syncopés, le sujet abordé est à prendre avec un second degré évident et une douce ironie. Mais la réflexion n'est pas bannie de toute interrogation. « ''I Don't Wanna Be Your God'', c'est Dieu qui s'adresse à l'humanité pour expliquer qu'il ne se sent plus responsable d'eux en raison de la façon alarmante dont ils se traitent les uns les autres. Il dit : « Désolé, mais j'abandonne ! » commente le guitariste Peter Scheitauer. Butcho Vukovic réussi ce tour de passe passe en rendant moins pesant l'instrumental par des lignes de chant savamment recherchées et très mélodiques.
5. Fuel For My Soul :
Ce titre est un excellent combustible pour notre organisme et notre âme. Fortement influencé par les 70's et plus particulièrement par les britanniques Led Zeppelin dont les gimmicks et les plages de guitare ne sont pas s'en rappeler le fabuleux Whole Lola Love (Page non tournée, toujours au 1er Plan-t-); Butcho sait la jouer au plus près de l'effet voulu dans ce morceau, tant sa capacité d'interprétation est incontestable et incontestée. La basse s'est adoucie et en devient particulièrement mélodique et doucereuse. Fuel For My Soul est un des points forts de cet album qui se veut déjà d'un excellent niveau. On apprécie aussi la section rythmique solide et l'excellent travail fourni par le batteur. Le clip de cette piste est sortie le jour même de la release de l'album organisée au Hellfest Corner par Olivier Garnier de Replica Promotion le 20 mai dernier.
6. Carousel of hell :
Cette sixième piste fait aussi partie de mes préférées; très groovy, très rythmée, aux plages de guitare qui sauraient plaire à Yann Armellino et à grand nombre de 6cordistes. Ce morceau est puissant, efficace tant par ses structures, son jeu, son inspiration et le choix des rimes du texte. La batterie sait appuyer la puissance des riffs, la mélodie du chant, par des patterns calmes ou beaucoup plus énervés en soutien inébranlable.
7. Free, Strong and Loud :
Pas de doute, ce morceau vous met la patate. Après une introduction très calme sur un duo guitare/basse ou basse reliée à un octaver, j'ai à peine eu le temps de me poser sur mon interrogation que les rockers décident d'allumer le feu en mode combustion Speed Metal. Groovy au possible, plus qu'efficace, très bien foutu et fédérateur au max (les politiques pourraient revoir leur copie...), Free, Strong And Loud est un concentré de Rock multi-fonction qui vaut toutes les recettes du monde, véritable exutoire qui ferait dégringoler le cours boursier de toute la pharmacopée allopathique. Encore une de mes sélections.
8. In The Mirror :
C'est sur cette 8ème piste que Last Temptation délivre la ballade de l'album, à la fois mélodique et mélancolique, on confirme le talent du frontman et plus particulièrement la fin vocale qu'il donne à ce titre. L'instrumental est chargé, syncopé, lourd et bruyant, frôlant les limites du noisy sur certains passages. La section est réellement massive, enfonçant le clou de la puissance du texte.
9. Main Attraction :
Pour les fans de Suzy Quatro, ne vous attendez pas ici à trouver un cover de son 8ème album. Rien à voir. Mais écoutez plutôt. Les paroles de ce titre aborde le fait qu'il nous arrive à tous de penser bien agir, d'apporter une plus-value au monde qui nous entoure, mais malheureusement les conséquences peuvent être désastreuses et trop tard pour retropédaler. Le mal est fait. Et Last Temptation sait introduire le sujet et transcrire nos pleurs de notre noir constat, avec cette intro des plus sinistres sur guitares saturées et dissonantes pleurnichardes, à l'effet très réussi. Bravo les gars. Le ton est donné et bien donné : lourdeur, rythme pesant à l'allure d'un compte à rebours, grungy, au son bien sale aussi sale que nos actions. Le solo tranchant, fusille à tout va y compris nos illusions. Une lyrics video appuie la sortie de ce troisième single depuis début mai dernier.
10. The Answer :
Où trouver la réponse à cette question princeps : "pourquoi sommes-nous sur terre ? ". Nous pouvons toujours parcourir en long, en large et en travers le dernier Gala du kiosque, tirer les cartes d'un jeu de tarot qu'Antoine Defarges aurait peut-être pu illustrer ou encore demander à la concierge de l'immeuble qui glâne allègrement toutes sortes d'information; le conseil que tente de nous donner le combo est sans nul doute bien meilleur, celui d'avoir cette approche introspective profonde et plus sérieuse. L'instrumental de The Answer est sombre, lourd à l'image de la difficulté à répondre à la question soulevée. Last Temptation rappelle ici ces influences musicales.
11. Going Crazy:
Stoner, Doom, Grungy filent la texture musicale de cette étoffe rugueuse tramée par toutes nos peurs. Et ça gratte! Si les guitares stridentes sont les premières à enfiler l'aiguille de ce canevas très Black Sabbath, la basse tisse une très belle partie de cet ouvrage, ourdant un son lourd et vrombissant pesant et alarmant, cependant bien rond. le chant doublé version écho, crée une résonnance telle, qu'elle pourrait se faire le juge de notre conscience. Le pattern de batterie règle à la perfection ce métier à tisser qui délivre cet habit crazy de notre folie humaine. Très bon final pour enfoncer le clou des messages passés dans les 11 pistes de cette galette.
NOTRE AVIS :
FUEL FOR MY SOUL marque une réelle évolution du combo LAST TEMPTATION. Qu'il s'agisse des compositions ou de leur production. Qu'il s'agisse de l'évolution des soli de guitares qui prennent part à la mélodie des titres tout en gardant ce côté agressif et très technique signant la patte très identitaire de Peter. Que cela concerne le nouveau son de la basse qui, apportant un son plus stoner, amène une couleur différente et bien trouvée à cet ensemble instrumental. Qu'il s'agisse du chant de Butcho toujours aussi excellent et qui a su introduire des lignes de chant plus nuancées et peut-être plus caractéristiques du genre donné dans cet opus. Enfin que cela porte sur le travail de la batterie qui met en évidence une recherche toute particulière sur la construction des patterns et de ses nuances. On notera un jeu de double pédale qui ajoute une plus-value très notoire sur l'ensemble des compositions. FUEL FOR MY SOUL est un excellent album qui délivre des compositions puissantes, mélodiques, variées où l'énergie dégagée peut prendre des allures explosives, foudroyantes ou plus pesantes à l'instar des sujets abordés dans les textes. Nul doute à émettre concernant le talent de cette nouvelle configuration du groupe et de sa capacité à envoyer la charge et les watts avec une inspiration et un savoir-faire sans réserve. Last Temptation carbure à l'indice d'octane élevé. Son aisance, son inspiration, sa passion tissent avec brio l'étoffe d'une formation à mettre sur le devant de la scène sans demi-mesure et sans modération. Rendez-vous notamment au Hellfest le 18 juin prochain, en compagnie de The Darkness, Steel Panther, Deep Purple , Airbourne, Dead Daisies. Ouai, les mecs, ils savent aussi la jouer dans la grande cour !
DISCOGRAPHIE :
19 septembre 2019 : Last Temptation
Track List :
1 Ashes and fire
2 I believe
3 Stronger than fate
4 I don’t wanna be your god
5 Fuel for my soul
6 Carousel of hell
7 Free, strong and loud
8 In the mirror
9 Main attraction
10 The answer
11 Going crazy
Line up :
Butcho Vukovic (vocals)
Peter Scheithauer (guitar)
Julien ‘Baloo’ (bass)
Farid Medjane (drums) qui remplace Vincent Brisacq