Pleinement calibré pour séduire les amateurs d'un hard-rock US légèrement AOR, « Influence » a pour lui l'avantage certain de ne pas céder pleinement aux sirènes de la FM grâce à quelques propositions bien placées qui viennent muscler son relief.
Par Ahasverus
Huit ans après « Leaders », un album plus qu'honorable, SUPREMACY revient avec un nouveau chanteur.
Enfin, nouveau... façon de parler ! Gus Mosanto (ex-Adagio) a rejoint la formation colombienne en 2017 !
C'est que si depuis 2009, année de sa fondation, Supremacy n'est pas resté inactif (concerts avec Scorpions, Cinderella, Extreme, Sebastian Bach, etc), le groupe de Bogotta n'en est qu'à son second effort discographique, et c'est la seule trace tangible de son existence pour le public français.
Voici donc « Influence », son nouvel album, qui vient combler cette lacune.
Il est livré dans un artwork signé Joey Polycarpo.
Si « Leaders » (2015) était déjà bon, la voix mâle de Gus Monsanto tire incontestablement Supremacy vers le haut. « Influence » fait passer l'impression laissée par « Leaders » de « bonne » à « forte ».
Musicalement, Supremacy officie dans le hard US. Il y ajoute clairement une bonne touche d'AOR, mais un AOR plutôt large d'épaules (« Sin Paradise », « Sirius »).
L'intervention d'un saxophone apporte une touche originale en milieu d'album, et le morceau « Dancing With The Devil », avec ses choeurs bien balancés, se distingue aussi par son pont plein de swing sur lequel les instruments évoluent à l'unisson.
Le style peut encore se renforcer et s'éloigner des radios quand Supremacy durcit son jeu (« Indigo Children ») et nous sert un titre plus incisif, clairement construit comme un Skid Row (« Dance For Me »).
D'une manière générale, « Influence » est construit sur un excellent songwriting, parfaitement épousé par la voix de Mosanto, qui se fait tantôt puissante et agressive, tantôt chaude et caressante. Ce chaud/froid est pleinement calibré pour séduire les amateurs d'un hard-rock légèrement AOR (« My Time ») et, si tel est votre cas, vous devriez lui céder dès la première écoute. Il a pour lui l'avantage certain de ne pas s'abandonner pleinement aux sirènes de la FM et il évite la linéarité avec quelques propositions bien placées qui viennent muscler son relief.
On note la présence de Bruce Kulick (Kiss), qui gratifie d'un solo la seconde piste de cet excellent album qu'il convient de ne pas rater et qui entre dans nos recommandations pour cette année 2023.
On précisera aussi que le Danois Jakob Hansen (U.D.O, Epica, Dagoba), désormais incontournable, a assuré le mixage de cet opus.