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LEAVE'S EYES (metal symphonique), Myths Of Fate (22/03/2024)
Le 02/04/2024
Elina Siirala tire incontestablement son épingle du jeu dans une galette qui trouvera une place de choix dans la discographie de Leave's Eyes.
Par Ahasverus
Formé en 2003 par Liv Kristine après son éviction de Theater Of Tragedy, Leave's Eyes est un groupe de metal symphonique dont la musique est saupoudrée d'influences folkloriques.
En 2016, la chanteuse norvégienne se voyait à nouveau évincée par le groupe qu'elle avait bâti au profit d'une Finlandaise, Elina Siirala (Angel Nation).
LEAVE'S EYES line-up 2024
La formation nouvellement agencée voyait l'album « Sign Of The Dragonhead » (2018) fraîchement accueilli par des critiques qui lui reprochaient de publier ce nouvel opus « sous la bannière d'un Leaves' Eyes amputé de celle qui en était l'âme. » (Music Waves). United Rock Nations estimait qu'il tenait « la route sur son ensemble malgré quelques banalités » tandis qu'il avait tendance, selon Aux Portes du Metal, « à tourner en rond » et à manquer « de patate ».
« Myths Of Fate », le nouveau long format de Leave's Eyes, fera-t-il mieux que son prédécesseur ?
Elina Siirala y apparaît immédiatement à son aise. Elle confiait à Metal Obs que ce nouvel album comportait, à ce jour, les meilleures parties vocales de sa discographie. Elle tire incontestablement son épingle du jeu dans un songwriting taillé sur mesure.
Dans une grande cohérence et avec un savoir-faire incontestable, « Myths Of Fate » enchaîne les hits : « Forged By Fire », « Realm Of Dark Waves », « In Eternity », « Fear the Serpent » nous semblent particulièrement convaincants et constituent autant de raisons de vous pencher sur cet album.
Mais ces raisons auront-elles suffi à emporter l'adhésion des chroniqueurs ?
Les avis sont partagés mais tout de même majoritairement positifs ! Pour Metal Rules, « Myths Of Fate » est « un album phénoménal », et BraveWords y entend « un chef-d'œuvre sonore captivant ». Il « regorge de moments merveilleux » assure Headbangers Lifestyle tandis que Tuonela Magazine le considère comme « l’un des meilleurs albums de l’année ». Dead Rethoric trouve le groupe « à son meilleur », et son album est « solide » selon Female Fronted Power, qui assure que « tous les fans de métal symphonique ou folk l'apprécieront pleinement ». Bémol pourtant côté Français où Chair Your Sound lui reproche « un manque de structure », tandis que pour Metal Obs l'opus « fait encore difficilement oublier leur ancienne chanteuse. »
Côté public, « Myths Of Fate » s'est hissé à la dix-septième place des charts allemands.
« Myths Of Fate » a convaincu Ahasverus ! Cet opus mélodique et bien ficelé est notre album favori du mois de mars 2024, un mois qui n'aura, musicalement, pas manqué de souffle avec les sorties attendues de Judas Priest, Bruce Dickinson, Black Bomb A, The Black Crowes, Myrath ou encore Lords Of Black !
« Myths Of Fate » a été enregistré au Mastersound, studio d'Alexander Krull (chant, clavier), qui signe la majorité des onze pistes. Sa sortie est soutenue par de nombreux clips de qualité tournés en Pologne et en Islande.
Leave's Eyes est actuellement en tournée européenne. Aucune date n'est prévue en France.
NIGHTWISH : Le classement des albums
Le 28/03/2024
Voici le classement des albums studio de NIGHTWISH par les abonnés d'Ahasverus-Le-Groupe.
En commençant par le meilleur...
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N° 1 : Oceanborn (1998) - 14 voix
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N° 2 : Century Child (2002) - 11 voix
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N° 3 : Wishmaster (2000) - Once (2004) - 8 voix
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N° 5 : Imaginaerum (2011) - 5 voix
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N° 6 : Angels Fall First (1997) - 2 voix
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N° 7 : Dark Passion Play (2007) - 1 voix
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Endless Forms Most Beautiful (2015) - Human. :II: Nature (2020) - 0 voix
Ils ont dit :
- « J'ai beaucoup aimé OceanBorn à sa sortie, c'était frais et original. C'était un groupe complètement avant gardiste. » (Alan)
- « Nightwish, c'est Tarja, une soprano qui a révolutionné l'approche du metal sympho. Et bien sûr les compositions. Oceanborn et Once ont marqué le genre, avec un entre-deux savoureux qui imposa notamment Marco Hietala, autre membre indissociable des grandes réussites du groupe. » (Stéphane)
- « J'ai découvert Nightwish avec le premier album et j'avais trouvé ça particulièrement original. J'ai attendu avec impatience le second qui était au delà de mes attentes. J'ai aimé le troisième mais déjà autour beaucoup de groupes s'activaient pour faire de la formule une nouvelle mode... J'ai aimé plusieurs choses avec l'arrivée de Hietala, musicien que j'appréciais par ailleurs, mais clairement la rougeur de la fessée s'était estompée sur ma croupe chevaline et je me suis lassé de la formule. La suite ne m'a plus intéressé. » (Yann)
- « Quelle monumentale erreur d'avoir révoqué salement Tarja en 2005. » (Régis)
- « Floor Jansen était moins bridée chez After Forever. » (Phil)
- « Floor est bien trop polyvalente pour un tel projet. Je pense que le terme bridée est effectivement le plus juste. After Forever a longtemps été bien au-dessus du lot dans ce style. » (Julien)
VISIONS OF ATLANTIS (metal symphonique), Pirates Over Wacken (31/03/2023)
Le 26/11/2023
Un album live beau comme un soleil.
Par Ahasverus
Dans le cadre de la tournée européenne qui suivait la sortie de son album « Pirates », le groupe de métal symphonique Visions Of Atlantis jouait le 04/08/2022 au Wacken Open Air Festival. Les Italo-Autrichiens et leur chanteuse française en profitaient pour capturer leur prestation sur sillons et sortaient, le 31/03/2023 l'album live « Pirates Over Wacken ».
Comme son nom semblait l'indiquer, « Pirates Over Wacken » fait la part belle à la tracklist de « Pirates », un album suffisamment riche pour fournir sept titres prompts à enflammer le public chaleureux du festival allemand. Les quatre morceaux restants sont extraits des albums « The Deep And The Dark » (« Silent Mutiny ») et « Wanderers » (« Life Of Our Own », « A Journey To Remember » et « Heroes Of The Dawn ») sortis respectivement en 2018 et 2019.
Le groupe faisait le choix d'enregistrer l'intégralité du set qui voyait monter sur scène un orchestre à cordes, et les douze pistes de cet album long de cinquante-sept minutes nous emmènent de l'entrée en scène des de Visions Of Atlantis jusqu'à la photographie finale avec le public du Wacken, ne renonçant même pas au speech central de Clémentine.
Visions of Atlantis livrait les premiers extraits de l'album avec ce commentaire :
« Il y a quelque chose de purement magique à propos de Wacken. Peut-être est-ce la croyance collective selon laquelle il s'agit de la Terre Sainte du Heavy Metal. Peut-être que c'est tout simplement la Terre Sainte du Heavy Metal. Peut-être que cela projette une énergie spécifique autour des scènes et des champs de cette ville allemande spéciale. Nous n'avons pas manqué de ressentir cette magie, en criant le nom "WACKEN" à haute voix sur scène ou en regardant autour de nous et en voyant des milliers de personnes, en paix, aimant être là et partager cela ensemble. C’était encore une fois très spécial pour nous, même si ce n’était pas la première fois que nous jouions au Wacken. Nous avons été submergés par l'émotion à plusieurs reprises durant le spectacle. Il y avait tellement de choses que nous voulions dire. Nous nous sentions responsabilisés en tant qu’artistes et en tant qu'êtres humains. Le Wacken est un endroit où vous sentez que vous pouvez changer le monde. Regarder cette foule et lui parler ce jour-là était quelque chose que nous n'avions jamais vécu auparavant et nous nous en souviendrons pour toujours. Rien n'est éternel, sauf les souvenirs. Merci Wacken de nous avoir fait entrer dans ta légende. »
Il est vrai qu'on sent le groupe porté, et les versions live, débordantes d'énergie, n'ont pas à pâlir de leurs cousins studio, soutenues par un public chaud comme la braise, régulièrement mis à contribution par une formation qui le tient dans sa main et qui vous fera regretter de n'avoir pas été dans l'assistance. Les morceaux gagnent en d'efficacité (« Clocks »), tandis que les voix de Clémentine Delauney et de son alter-ego italien Michele Guaitoli sont remarquables de complémentarité.
Réalisant le sans faute dans la setlist comme dans la prestation, Visions Of Atlantis était bien au rendez-vous du Wacken et il propose un album beau comme un soleil devant un public chaud-patate. Assurément l'un des meilleurs Live de cette année 2023. Vous pourrez placer cet opus, qui nous rappelle à quel point cette énergie à haute dose avait pu nous manquer durant la pandémie, dans votre CDthèque tout à côté d'un classique tel que le « End Of An Era » de Nightwish, il ne dépareillera pas.
LUX (métal symphonique), Le Crépuscule d'une Reine (31/10/2023)
Le 19/11/2023
Il y a du talent chez Marion-Lamita, on le savait. Mais il y a ici quelque chose en plus qui démarque cet opus de ses productions antérieures : une certaine maturité peut-être ; une audace dans l'écriture, assurément.
Par Ahasverus
Il y a un moment qu'elle portait en elle, Marion-Lamita, ce projet de nous raconter l'histoire de la malheureuse Marie-Antoinnette dans un concept-album. C'est désormais chose faite avec « Le Crépuscule d'une Reine », disponible depuis le 31/10/2023.
L'affaire des colliers, la disgrace, la fuite à Varennes, l'exécution... Ses lyrics nous entraînent dans un récit qui s'ouvre par un prologue qui retient l'attention. Il ne faut pas longtemps pour que la voix nous saisisse, ce saisissement opère dès les premières notes en voix claire : quel magnifique vibrato la porte !
Une mélodie nerveuse nous entraîne, avec une narration soignée, dictée par la passion.
Toutes les qualités sont là dès le premier morceau, impressionnant dans sa mise en place. Le chant en Français, les backing vocals, les lead nerveuses, les choeurs... Et puis de temps en temps la voix lyrique, le néoclassique mis en évidence par un son de clavecin.
Cependant « Le Crépuscule d'une Reine » affirme son caractère métallique, le classicisme se voyant contrebalancé par la dissonance.
L'album variante, s'apaise (« Vaine Déférence », « Cette Etoile Est la Nôtre »). Les musiciens s'activent autour de leur soprano-leader qui utilise toutes les cordes (vocales) de son arc, principalement en chant clair, parfois en voix lyrique (« Fersen »).
Les choix de composition nous bousculent avec des ruptures dans la structure rythmique (« Vaine Déférence »).
De belles harmonies de guitares prennent leur temps (« Cette Etoile Est la Nôtre »), agréablement mises en évidence par la production. Les sonorités classiques s'accordent au contexte historique tandis que les voix légèrement growlées sont placées à point nommé dans le récit pour ne pas choquer par leur anachronisme.
Il y a du talent chez Marion-Lamita, on le savait. Mais il y a ici quelque chose en plus qui démarque cet opus de ses productions antérieures : une certaine maturité peut-être ; une audace dans l'écriture, assurément. Il y a une prise de risques dans la mise en place des mélodies de cet album, un gros travail des textes, et l'équipe réunie sur cette galette n'est peut-être pas étrangère à la réussite de l'affaire comme à sa direction. Lux réalise avec « Le Crépuscule d'une Reine » certainement l'album le plus abouti de la discographie de Marion-Lamita. Il a eu la délicieuse idée de conclure l'album avec l'aria « Ô Toi Qui Prolongeas Mes Jours », une pièce contemporaine de l'Autrichienne qui permet à Marion Lamita de donner libre-cours à cette voix lyrique qui nous enchante.
Les amateurs de métal symphonique et de néo-classique apprécieront cet album d'une heure et huit minutes porté par la passion et par l'ambition pure et sincère de rendre hommage à la reine Marie-Antoinette. Le pari était difficile, Lux l'a remporté.
EUNOMIA (metal opera), The Chronicles Of Eunomia, Pt. 2 (15/09/2023)
Le 20/09/2023
S'il ne figure pas parmi les précurseurs du genre, « The Chronicles Of Eunomia, Pt. 2 » parvient à se placer dans leur foulée.
Par Ahasverus
« The Chronicles Of Eunomia, Pt. 2 » est le second volet d'une trilogie, Eunomia étant un projet monté par le chanteur et le claviériste danois Peter Danielsen.
Peter fait ses premières armes avec l'EP « Crystal Sword » en 2013 avant de s'attaquer à la trilogie dont le premier volet sort en 2018.
Il reprend grosso modo les mêmes ingrédients que les « Avantasia » de Tobias Sammet : un opéra rock inspiré de l'heroic fantasy dans lequel le power metal est largement servi par des invités prestigieux — évidemment moins renommés que ceux de Sammet, mais très capables tout de même...
Pour cette deuxième partie, Peter a fait appel à son frère son frère, le chanteur/musicien/producteur Marius Danielsen. Les deux hommes avaient déjà collaboré sur une autre trilogie metallique : « Marius Danielsen’s Legend of Valley Doom ».
Alexander Ormseth (basse), Magnar Winther Skorgenes (guitare) et Alessandro Kelvin (batterie) forment l'ossature de ce second volet d'Eunomia. Les invités sont nombreux. Nous citerons Alessandro Conti (Twilight Force), Arnaud Ménard (Alkemyst), Jimmy Hedlund (Falconer), Matt Krais (ShadowStrike), Ty Christian (Lords of The Trident), Mikael Dahl (Crystal Eyes), Olaf Hayer (Luca Turilli’s band, Dionysus), ou encore Anders Sköld (Veonity).
Le power metal dynamique proposé par Eunomia se permet de taper fort et vite (« The Search »), voire très fort et très vite (« Battle Of The Overlook », « Another Dimension », « The Story Goes On »). Les vocalistes rivalisent de talent pour aller décrocher des notes inaccessibles au commun. La production signée par le frérot est également au rendez-vous. S'il ne figure pas parmi les précurseurs du genre, « The Chronicles Of Eunomia, Pt. 2 » parvient à se placer dans leur foulée. Malgré la grande complexité de l'exercice, il trouve rapidement son rythme. Et puisque la première partie n'était pas mal non plus, « Eunomia » est un opéra metal qu'on recommande au moins quant à ces deux premiers volets.
WINTERAGE (power metal symphonique), Nekyia (07/07/2023)
Le 23/08/2023
Compte-tenu de la qualité rare du son, l'écoute de cet album s'impose dans des formats haute résolution.
Par Ahasverus
Winterage est un groupe de power metal symphonique inspiré notamment par la musique classique, irlandaise et médiévale.
Dès « The Harmonic Passage » (2015), son premier album, Winterage vise haut : il recourt à un orchestre de quarante musiciens. Les arrangements sont réglés par Gabriele Boschi (violon, orchestrations ) qui est également l'un des fondateurs de la formation italienne. Tommy Talamanca (Sadist) mixe et masterise l'album.
Compositeur, violoniste et arrangeur, Gabriele Boschi est diplomé du Conservatoire de Musique de Gênes. Il a joué dans de nombreux orchestres symphoniques. Il a également enregistré et orchestré certains morceaux du projet all stars Vivaldi Metal Project.
« The Harmonic Passage » permet à Winter Age de partager la scène avec des formations telles qu'Angra, Rhapsody Of Fire et Moonspell.
En 2021 « The Inheritance Beauty » lui succède. Ce deuxième album de la formation italienne affiche des ambitions encore un cran au dessus. A l'orchestre classique de vingt-et-un musiciens et aux choeurs très étoffés viennent s'ajouter des instruments folkloriques (cornemuse, accordéon, bouzouki). Le mastering est confié à Jacob Hansen.
Le 07/07/2023 Winter Age revient avec « Nekyia », son troisième album.
Pour l'artwork, le groupe italien a fait appel à Giannis Nakos, alias Remedy Art Design (Kamelot, Pyramaze).
La Nekyia était un concept de la Grèce antique qui consistait à invoquer les morts pour leur demander conseil. Winterage y voit une descente dans notre subconscient, à la fois lumineuse et effrayante.
Dès l'ouverture de l'album, les choeurs sont saisissants, les guitares lead sont incisives, et le son énorme et opératique s'impose. L'utilisation de blast-beats (« Simurgh the Firebird ») sert parfaitement le propos et se marie au côté épique de la première composition.
Winterage fait une proposition dramatique et cinématographique. Les performances vocales et les orchestrations portent cette réalisation au meilleur niveau. Aux instruments traditionnels du précédent opus est venu s'ajouter le banjo, tandis que l'aspect folklorique des compositions se trouve renforcé (« Numen », « White Leviathan »). De plus, Winterage utilise la narration et quelques bruitages pour ambiancer son récit musical. Il n'hésite pas à prendre le temps de mettre en place des moments purement symphoniques, avec notamment une belle pièce de violon (« Metamorphosis, A Macabre Ritual ») qui peut évoquer Pablo de Sarasate, tandis qu'un morceau comme « La Fonte d'Essenza » propose une performance vocale digne des grands opéras.
Devenue la marque de fabrique de la formation italienne, la précision sonore est éclatante tout au long de l 'album. Elle permet d'en visualiser chaque détail, et le rendu de cette oeuvre de power metal symphonique se pose parmi les meilleurs travaux du genre.
Pour le mastering, Winter Age a à nouveau sollicité Jacob Hansen.
L'album est disponible via Scarlet Records (une belle écurie italienne de power metal/symphonique).
Compte-tenu de la qualité rare du son, l'écoute de cet album s'impose dans des formats haute résolution (comme en propose Bandcamp), ou mieux encore : achetez le CD sans craindre de pousser le son.
TARJA (métal symphonique), Rocking Heels: Live at Metal Church (11/08/2023)
Le 16/08/2023
Le résultat est tellement en place que seuls les applaudissements en fin de pistes trahissent l'aspect live des prises.
Par Ahasverus
On ne chôme pas en Finlande ! Après un best-of en décembre 2022 et l'aventure Outlanders en juin 2023, Tarja Turunen revient avec un album live cependant enregistré en 2016 dans le cadre du Wacken Open Air Festival.
Il s'agit d'un concert unique donné dans une église devant trois cents personnes. Accompagnée de quelques musiciens classiques (piano, violoncelle et violon), Tarja revisite douze morceaux issus de son catalogue (Nightwish compris) et surtout de celui de la musique Metal , qui voit Satriani, Rammstein, Metallica, Megadeth, Slipknot, In Flames, Avenged Sevenfold et Linkin Park passés à la moulinette acoustico-symphonique de notre soprano.
Baptisée « Rocking Heels: Live at Metal Church » , l'affaire présente un remarquable travail d'adaptation, et le choix cordes et piano permet de s'éloigner au mieux des versions originales pour proposer quelque chose d'aussi intime que convaincant.
Quant à la reine Tarja, elle fait honneur à sa réputation, et sa voix trouve naturellement sa place de leader parmi les instruments classiques qui l'enveloppent. Le résultat est tellement en place que seuls les applaudissements en fin de pistes trahissent l'aspect live des prises.
On se réjouit donc de retrouver la diva, égérie du métal symphonique, dans un exercice qui la voit tutoyer la perfection, par son talent bien sûr, mais surtout par la qualité des propositions musicales qui hissent ce « Rocking Heels: Live at Metal Church » au plus haut niveau des albums sur lesquels des compositions de musique metal rencontrent des instruments classiques. C'est qu'il en fallait du talent et du métier pour proposer quelque chose de nouveau sur la base d'un morceau aussi couru par les tributes que « The Unforgiven » et pour y insuffler cette belle émotion !
Ainsi, studieux et vibrant, cet opus est loin d'être superfétatoire dans la discographie de la Finlandaise, témoignant une fois de plus de sa maestria et de la place toute particulière qu'elle seule occupe dans la sphère Metal. On envie les trois cents privilégiés qui ont pu assister à cette prestation exceptionnelle dans tous les sens du terme.
« Rocking Heels: Live at Metal Church » est disponible en version digitale, CD et double vinyle. Il inaugure une série d'enregistrements Rocking Heels à paraître sur Ear Music. Une initiative pleine de promesses qui ne pouvait trouver de plus belle entrée en matière !
Anna KiaRa (métal symphonique), Archangel (07/04/2023)
Le 15/08/2023
Un nouveau panorama sur le talent d'Anna KiaRa qui affirme sa vision personnelle du métal symphonique.
Par Ahasverus
Actrice, modèle, chanteuse, youtubeuse, musicienne, songwriter, les casquettes ne manquent pour parer la rousse chevelure d'Anna KiaRa Moiseeva.
La moscovite s'illustre sur Youtube depuis plusieurs années, coverisant tout ce qui chante, de Nightwish à Sylvie Vartan !
En 2016, elle rejoint la formation russe Imperial Age, dont elle devient l'une des voix.
En 2018, tout en poursuivant sa carrière au sein d'Imperial Age avec lequel elle enregistre les albums « The Legacy Of Atlantis » et « New World », Anna monte son propre projet. L'album « Storyteller » sort en 2020. C'est un treize pistes qui combine métal symphonique et influences folk (« Curse », « Viking »). Parfois traité avec une grande délicatesse (« First Love ») c'est un premier opus assez direct, aux réelles qualités, avec des titres forts qui mettent en évidence le potentiel de sa leader (« Loneliness », « Sister ») qui méritait bien ce coup de projecteur.
« J'ai enfin trouvé le courage de me présenter au monde en tant que musicienne solo », explique alors Anna à Metal Godesses.
Accompagnée de Paul Vredes (Despair, ex-Imperial Age) à la guitare, au clavier et au chant, de Dmitry Bazanov (ex-Despair) à la basse et de Max Tallion (ex-Imperial Age) à la batterie, Anna KiaRa revient en 2023 avec un deuxième album :
« Archangel »
« Archangel » est un seize pistes, onze étant des titres originaux, les cinq dernières proposant des versions russes ou orchestrales des morceaux précédents.
L'ensemble court sur 'une heure et cinq minutes. Plus qu'une confirmation, c'est un album ambitieux, risqué, et chargé jusqu'à la gueule que nous présente Anna KiaRa. Il est également plus sombre que son prédécesseur, légèrement plus complexe, plus moderne aussi (« God Of War », « We Are The Stardust ») et plus agressif, par ses ambiances death/gothiques (« Requiem For The Immortality ») et ses sonorités électriques, même si la touche folklorique n'est pas tout à fait écartée (« Archangel », « Жена князя »).
La voix de la soprano se dévoile dans toute sa magnificence sur le titre « Nostalgia », qui rappellera aux fans de Nightwish la construction de « Sleeping Sun » avec sa belle envolée de twin guitars.
L'enchaînement parfait de « Last Goodbye », et les arpèges de « Heart Of Life » contribuent à donner de l'épaisseur à l'album.
Les talents d'écriture d'Anna KiaRa lui permettent enfin de délivrer des titres qui se savourent, magnifiés dans leurs versions orchestrales qui, loin de l'alourdir, confèrent à « Archangel » un souffle cinématographique qui lui va bien.
Plus dark que « Storyteller » dont il devient le complément, « Archangel » offre un nouveau panorama sur le talent d'Anna KiaRa qui affirme sa vision personnelle du métal symphonique. Au remarquable de sa voix vient s'ajouter le brio des orchestrations, spécialement à l'écoute de certains titres (« By The Grace Of The Lord »), remaniées avec un réel intérêt sur les trois dernières pièces de l'album. Cette autoproduction tire ainsi son épingle du jeu en imposant son style au charme sombre à un genre truffé d'ornières que la Moscovite a brillamment su éviter. Son album bien agencé, comme découpé en plusieurs parties pour relancer notre intérêt, révèle un talent créatif qu'elle sait parfaitement organiser pour nous conduire sur des terrains dont elle seule a les plans. On suivra avec intérêt !
Anna KiaRa sera à Paris (Le Klub, dans le quartier des Halles) le 03/09/2023. Les formations franciliennes Burnt Umber et Onirik Illusion complèteront l'affiche. La réunion de ces trois grandes voix (Anna KiaRa, Abby et Lull Angel) aux styles très différents met en perspective une grande soirée. Si vous aimez le chant, courez-y, vous allez vous régaler !
SIRENIA (métal symphonique), 1977 (26/05/2023)
Le 27/06/2023
Sirenia a inscrit l'évolution dans son ADN, une évolution facilitée par le chant protéiforme d'Emmanuelle Zoldan, par l'inspiration sans fin de Morten Veland, par l'écrin d'arabesques que le virtuose Nils Courbaron est capable de tisser avec sa guitare et par la puissance et la rapidité du jeu toujours fluide de Michael Brush.
Par Ahasverus
SIRENIA - 1.- La Story :
Morten Veland est un musicien norvégien. Il est, à la fin des années 90, l'un des fondateurs du groupe Tristania, qu'il quitte en 2000, après trois albums et de sérieuses divergences musicales.
Il monte alors Sirenia, projet dont il sera seul maître, compositeur principal, mais aussi chanteur multi-instrumentiste.
Pour son premier album, « At Sixes And Sevens », Sirenia s'appuie sur le guitariste/chanteur Kristian Gundersen (Elusive), la chanteuse Fabienne Gondamin, et sur des membres de Tristania (le guitariste Jan Kenneth Barkved et le violoniste Pete Johansen). Volontiers agressif, « At Sixes And Sevens » empruntera à l'univers black et gothique façon Cradle of Filth. Le growl, le chant lyrique et les choeurs (quatre choristes) se côtoient, avec des phases opératiques à la Thérion. L'album est produit au Sound Suite Studio de Marseille, pour un rendu un poil trop rustique pour sa catégorie. Il sort cependant chez le géant autrichien Napalm Records, auquel Veland est alors lié pour deux albums.
La géométrie variable autour du fondateur s'affiche dès « An Elixir For Existence », ce qui n'empêche pas ce nouvel album de rester dans la même veine que son prédécesseur. La Française Fabienne Gondamin, étant incapable d'honorer la tournée « At Sixes And Sevens » Veland est contraint de la remplacer sans délai par la Norvégienne Henriette Bordvik. Du reste du line-up, il ne garde que le guitariste Kristian Gundersen, confiant la batterie Jonathan Perez (Trails of Tears) et invitant Anne Verdot et son violon. Morten Veland assure lui-même la majorité des parties instrumentales qu'il agrémente de cinq choristes. Deux mois plus tard, Sirenia propose l'EP cinq titres « Sirenian Shores », qui alterne des inédits, un remix et un acoustique revisitant son répertoire, ainsi qu'une reprise de la chanson de Leonard Cohen « First We Take Manhattan ».
Dégagé de ses obligations envers Napalm Records, Sirenia rejoint le label allemand Nuclear Blast pour un troisième album, « Nine Destinies and a Downfall » (2007). Le line-up est totalement renouvelé autour de Morten Veland, les musiciens ayant préféré se recentrer sur leurs différents projets. Morten recrute la chanteuse danoise Monika Pedersen (Sinfonia). Celle-ci fait une proposition moins lyrique que ses prédécesseurs et ouvre ainsi une nouvelle voie pour Sirenia : le chant féminin prend le lead pour la première fois, toujours supporté par des choeurs très étoffés. Le son de l'album est cette fois travaillé dans différents studios, le Marseillais Sound Suite, toujours, mais également deux studios norvégiens. L'Américain Anthony Clarkson (Queensryche, In This Moment) réalise l'artwork de cet opus moins stéréotypé qui se détache des débuts discographiques par sa variété.
En suivant, « Nine Destinies and a Downfall » est bien accueilli, ce qui n'empêche pas la malédiction du line-up de se répéter : Monika Pedersen ne se retrouve pas dans l'univers de Sirenia. Elle annonce sa décision de voguer vers d'autre projets. L'Espagnole Pilar Gimenez Garcia, alias Ailyn, qui s'est illustrée dans la version espagnole de The X Factor, lui succède pour l'album « The 13th Floor » (2009). Morten assure à nouveau la majeure partie des instruments présents sur l'album, tandis que le violon est tenu par la française Stephanie Valentine. « The 13th Floor » suit la voie de « Nine Destinies and a Downfall » sans retrouver le même brio.
En 2010, Morten Veland ouvre Mortemia, un projet parallèle sous lequel sort l'album « Misere Mortem » , avec notamment Emmanuelle Zoldan aux choeurs. Il propose ensuite les EP « The Pandemic Pandemonium Sessions » et « The Covid Aftermath Sessions », prétextes à collaborer avec différentes chanteuses du monde du metal, telles que Melissa Bonny (Ad Infinitum), Liv Kristine (Leaves' Eyes), , Ambre Vourvahis (Xandria) ou ou encore Heidi Parviainen (Amberian Dawn), que Veland retrouvera au Rock N'Eat de Lyon le 14/09/2023 puisqu'Amberian Dawn (Suède), Dark Sarah (Finlande) et Rexoria (Suède) accompagnent Sirenia sur le Symphonic Metal Nights Tour. C''est la seule date française que nous avons recensée sur cette tournée européenne.
Mortemia mettait en ligne voici deux semaines le clip « Antidote », avec Fabienne Emi, la chanteuse de la formation suisse Eluveitie.
Le cinquième album de Sirenia, « The Enigma Of Life » (2011), voit pour la première fois une chanteuse (Ailyn) opérer sur deux albums consécutifs. Un titre est même proposé en langue espagnole ! De ses débuts, Sirenia conserve les choeurs à la Therion, tandis que la prédominance de la voix féminine dans le leadership vocal est désormais acquise et que les éléments black/death des deux premiers albums font partie du passé. Malgré tout, « The Enigma Of Life » nous semble marquer le pas.
En 2013 Sirenia signe « Perils of the Deep Blue ». Cette fois le groupe offre un titre en langue norvégienne. Veland a décidé de briser la routine des derniers albums, il ose une composition de plus de douze minutes. Le ton d'ensemble est plus explosif, le son du Norvégien Endre Kirkesola (mixage et mastering) est puissant, et les choeurs et les riffs plus présents. Sirenia entre pour la première fois dans les charts américains. Le morceau d'ouverture de l'album, « Ducere Me In Lucem », apparaît même sur la bande originale du film d'épouvante « Abandoned Dead ».
Le septième opus du groupe, « The Seventh Life Path » (2015), marque le retour de Sirenia dans l'écurie Napalm Records. Ailyn détient désormais le record de longévité en tant que vocaliste, avec quatre albums consécutifs. A son habitude, Morten Veland prend tous les instruments à son compte. Joakim Naess intervient en voix claire masculine sur le titre « Elixir » tandis qu'un choeur à cinq voix donne une épaisseur symphonique aux morceaux.
2016 Patatras ! De choriste, Emmanuelle Zoldan passe frontwoman pour l'album « Dim Days of Dolor », tandis qu'Ailyn est invitée à se diriger vers la sortie. Zoldan n'est pas une inconnue pour Sirenia. La Française a pris pension dans les choeurs du groupe de longue date, et elle assurait déjà le chant lead sur la cover de Leonard Cohen de l'EP « Sirenian Shores ». En plus de son chant lyrique, Emmanuelle Zoldan possède une voix claire très polyvalente, qui n'est pas sans rappeler parfois celle de Madonna, et son apport au nouveau son de Sirenia est significatif.
« Arcane Astral Aeons » arrive en 2019. Pour la première fois Sirenia fait appel au crowdfunding. Son titre d'ouverture est une alternance de chant lyrique, cette fois-ci omniprésent, et saturé, dans un rendu qui n'est pas sans rappeler le travail de Turunen et Hietala dans Nightwish. Le talent lyrique d'Emmanuelle Zoldan, qui signe deux morceaux en Français, éclate. Contrairement aux albums précédents, Morten Veland a laissé de la place aux guitaristes Niels Courbaron et Jan Erik Soltvedt qui agrémentent l'album de leur soli. Jacob Hansen (U.D.O., Epica) assure le mixage d'un album de métal symphonique teinté de pop (« Nos Heures Sombres »), aux qualités de songwriting évidentes et au casting de plus en plus affiné.
Produit en totalité par Morten Veland, « Riddles, Ruins & Revelations » (2020) est le dixième album du groupe. Il se veut « moderne et nouveau », et il se fait heavy et dissonant tout en restant mélodique, intégrant des éléments presque dance (« Towards And Early Grave», « Into Infinity »), enfonçant le clou de la synthpop avec une reprise du tube de Desireless « Voyage, Voyage » (une idée de Morten) assez fidèle à l'originale malgré sa dimension métallisée. Les soli des guitares virevoltent, Emmanuelle Zoldan use aussi bien de sa voix claire que de son chant lyrique. Le batteur britannique Michael Brush (Magic Kingdom) complète une formation qui semble avoir trouvé sa nouvelle formule idéale.
SIRENIA - 2.- Le nouvel album : « 1977 »
Nous en arrivons naturellement à 2023, avec « 1977 », sorti chez Napalm Records le .26/05/2023.
Comme ne le laisse pas supposer la macabre pochette de ce onzième album, 1977 est l'année de naissance de Morten Veland.
Veland/Zoldan/Courbaron/Brush restent la base d'une formation désormais française pour moitié.
Sirenia par Cecile Delopio, qui a signé les photographies du groupe visibles dans le livret du nouvel album. Cette touche-à-tout de type couteau suisse a également dirigé le clip « Deadlight ». Outre ses talents visuels, Cécile est une magnifique voix lyrique. Elle est la chanteuse du groupe de métal symphonique Remember The Light et elle a sorti en 2022 son premier album solo, intitulé « Tuolla », sur lequel Nils Courbaron fait un featuring.
Pour la première fois dans l'histoire de Sirenia, l'album a été mixé et masterisé au Vamacara Studio. L'ambiance est à la pop. « Nous voulons que chaque album ait son propre son, sa propre identité, en essayant d’apporter quelque chose de frais à chaque fois », confie Veland à Long Live Metal. Sirenia a en effet inscrit l'évolution dans son ADN, une évolution facilitée par l'inspiration sans fin du barreur Morten Veland, par l'écrin d'arabesques que Nils Courbaron tisse mieux que quiconque à la guitare, par la puissance et la rapidité du jeu toujours fluide de Michael Brush, enfin par le chant protéiforme, aussi remarquable en voix claire qu'en lyrique, d'Emmanuelle Zoldan, parfois soutenue par une belle voix masculine (« Fading To The Deepest Black »).
Cette complémentarité de talents au sein de la plus française des formations norvégiennes aboutit à une alchimie qui permet à un album très technique de paraître volontairement abordable. Opus de métal symphonique avant tout, il lorgne en toute conscience vers l'insouciance de la new wave qui marquait les années 80 (les claviers de « The Setting Darkness » peuvent rappeler le son d'Alphaville). Ceci ne devrait pas déstabiliser la vieille garde des fans de Sirenia, habituée aux envies d'exploration du pacha. Fédérateur, « 1977 » pourrait plutôt rallier un nouveau public attiré par sa musicalité et sa grande polyvalence. Cet écart n'empêchera pas non plus Sirenia de continuer à s'imposer parmi les grands du genre sympho, en leader plutôt qu'en suiveur. C'est qu'à l'instant « T » il bénéficie d'un line-up qu'on voudrait pérenniser tant la formule est homogène, tant ces musiciens sont ceux qui conviennent pour relever les challenges de leur leader, et tant le son de Sirenia, quelle que soit l'ouverture musicale, devient reconnaissable, notamment par le style de son guitariste virtuose.
« 1977 » est un album qui s'attaque au champ des possibles et qu'on recommande bien au-delà du cercle des amateurs de métal symphonique.
Morten Veland a choisi à nouveau de conclure « 1977 » par une cover, jetant cette fois son dévolu sur le tube « Twist In My Sobriety » signé par Tanita Tikaram en 1988.
Max Enix (metal opera), Far From Home (09/06/2023)
Le 24/06/2023
Quand Metal rime avec Monumental...
Par Ahasverus
Max Enix par Milo Lee
Max Enix est originaire de Strasbourg. Il s'initie à la guitare à l'âge de seize ans et au clavier trois ans plus tard. Il crée alors sa (tou)toute première composition, une pièce de... seize minutes !
Max chante dans diverses formations plus ou moins métalliques. Au besoin, il peut même growler.
En 2019, il co-écrit avec Evi Ciglia son premier album, « Secret Garden ». Le projet s'appelle Constellia.
Désireux de plus de liberté artistique, ce désormais trentenaire entreprend ensuite l'écriture d'un Metal Opera, objet de notre publication :
« Far From Home »
Le logo sur l'album vous plait ? Il est signé Niklas Sundin (Dark Tranquillity).
Pour construire « Far From Home », Max Enix imagine une histoire qui commence avec l'extinction des dinosaures et qui se termine (en vérité peu s'en faut) par celle de la race humaine. A l'avenir, il n'exclut pas de l'adapter pour un film.
Sur cette base littéraire, à la manière de la musique cinématique, il compose durant six mois. Nous citerons deux influences qu'il évoque volontiers : le compositeur de musiques de films Hans Zimmer et le progueux Devin Townsend.
Pensant bien remplir un album, Max Enix donne libre cours à son inspiration. Elle accouchera d'une double galette d'une durée de plus de deux heures trente.
Pour consolider son oeuvre, Max s'appuie sur des fondations à toute épreuve : Vikram Shankar est au piano/claviers, Xavier Boscher (Misanthrope) aux guitares, Jean-Jacques Moréac (Misanthrope) à la basse, Leo Margarit (Pain Of Salvation) à la batterie, tandis que Max partage le chant avec la Strasbourgeoise Elise Wachbar (un beau brin de voix).
Côté guests, « Far From Home » n'a rien à envier aux castings les plus prestigieux de la catégorie. On remarque aux guitares, Stephan Forté (Adagio), Mattias Ekhlund (Freak Kitchen), Michael Romeo (Symphony X), au clavier Derek Sherinian (Dream Theater), au chant Andy Kuntz (Vanden Plas, Abydos), Tom Englund (Evergrey), Fabio Lione (Rhapsody Of Fire, Angra), David Readman (Adagio, Pink Cream 69)... On note aussi la présence de deux chanteurs qu'Ahasverus apprécie particulièrement : Mehdi Khema (Carthagods) et Laurène TellenAria (Orkhys) et puis de bien d'autres musiciens dont vous trouverez la liste in fine.
Pour l'aspect symphonique et les choeurs, sur les conseils de Thomas Kubler, Max a sollicité l'orchestre philarmonique de Budapest.
Sur le processus de l'album, Max Enix expliquait à la revue égyptienne Rock Era Magazine :
« Ma façon de composer et de procéder est assez similaire à celle de Hans Zimmer (lui aussi autodidacte) ! Tout est composé sur la base d'une musique de film ! »
Il précisait : « J'ai créé toutes les lignes vocales à la maison à partir des compositions et des orchestrations finales, puis je suis allé en studio pour rassembler mes idées et les affiner si nécessaire ! On a enregistré les démos et j'ai envoyé le tout aux invités qui ont repris mes paroles et les parties vocales ! Puis les guests, à la guitare (ou à la harpe), ont créé leurs parties. »
On imagine tous l'ampleur de la tâche... Ambitieux, titanesque, pharaonique, sont des mots qui reviennent volontiers dans les chroniques de ce double album. C'est qu'on est admiratif devant ce qu'a dû nécessiter la conduite de ce projet et on salue la prouesse de Max Enix, parvenu à un résultat extraordinaire dans un délai très court.
C'est donc d'abord à son ambition et à sa capacité à conduire ce projet de titan que nous rendons hommage, parce qu'il faut être totalement fou ou inconscient pour mettre en oeuvre un tel chantier, et complètement génial pour le mener à bien de la sorte.
Mieux qu'un opéra métal, au-delà des productions qu'on nous présente habituellement sous cette bannière, Max Enix réalise ici une véritable symphonie, une oeuvre hors-normes qui tient aussi bien du métal progressif que de la musique classique. Pratiquant le hors-pistes sans se perdre, elle incorpore par petites touches d'inattendus éléments hip hop ou extrêmes auxquels elle se marie très bien. Le résultat global est proprement impressionnant, réalisé sans temps mort ni fausse note. Littéralement larger than life, les compositions dépassent allègrement les dix minutes, la pièce finale (la préférée de Max) atteignant 26:38.
« Far From Home » a ainsi quelque chose de magistral et s'impose en référence à plusieurs titres : son ampleur, son casting, sa réalisation. Il intéressera au premier plan les fans de métal progressif ainsi que les amateurs de musiques de films ou symphoniques (certains passages sont d'ailleurs profondément sympho). Particulièrement dense, l'oeuvre ne saurait s'user au fil des écoutes, elle vous réservera toujours quelque chose.
Précisons que le son de l'album est suédois : il est mixé par David Castillo au Studio Grondahl de Stockholm, puis masterisé par Tony Lindgren aux Fascination street studios basés à Orebro.
Une adaptation française de « Far From Home » avait été envisagée. Max y a finalement renoncé, lui préférant une version orchestrale qui sortira prochainement dans un triple CD.
« Far From Home » est disponible via Wormholedeath Records depuis le 09/06/2023. Nous vous recommandons sa version CD, agrémentée d'un livret très fourni, disponible au tarif de 18€ seulement (soit rien du tout au regard du travail de l'auteur ! Vous trouverez le lien in fine). L'artwork et les illustrations de ce livret sont signés Thomas Ewerhard (Avantasia).
Une version vinyle de l'album est en préparation.
Max Enix défendra son projet sur scène. Pour la suite, il fourmille de plans aussi variés qu'ambitieux. Il sera évidemment à suivre.
Deux clips sont déjà disponibles. Un troisième sera prochainement mis en ligne.
AMBERIAN DAWN - Take a Chance - A Metal Tribute to ABBA (02/12/2022)
Le 25/01/2023
Si les Finlandais veulent écrire un « Take A Chance II » nous leur reconnaissons toute légitimité.
Nous vous parlions récemment de « Todsünden », le nouvel album spécial covers de Feuerschwanz. Dans le même esprit, sorti le même mois, nous vous invitons à découvrir « Take A Chance », le tribute à Abba d'Amberian Dawn.
Ce tribute est mené sérieusement. La métallisation des morceaux fonctionne à merveille et, s'ils ne sont pas chamboulés, l'appui des guitares amène une véritable actualisation du son.
Päivi « Capri » Virkkunen est la femme de la situation, proposant un chant plutôt conforme à ses aînées (Agnetha et Anni-Frid n'étaient pas des manches !) tandis que ses camarades restent globalement sur la ligne, ne proposant qu'une incartade respectueuse (la basse sur « Gimme! Gimme! Gimme! ») ici ou là. Ainsi Amberian Dawn propose une copie discrètement enluminée qui nous séduit et qui siéra parfaitement aux amateurs d'Abba.
Si quelques classiques (« Super Trouper », « Lay All Your Love On Me », « Gimme! Gimme! Gimme! » et « Mamma Mia ») sont présents, Amberian Dawn s'est cependant évertué à mettre en avant des morceaux moins connus (« That's Me », « Under Attack », « Like An Angel Passing Through My Room »). C'est tout à son honneur, même si l'on aurait aimé retrouver sous ses médiators des classiques qui manquent à l'appel (« The Winner Takes It All », « Fernando », « Waterloo »).
En tous cas, nous avons goûté ce « Take A Chance » telle une madeleine de Proust, et si les Finlandais veulent écrire un « Take A Chance II » nous leur reconnaitrons toute légitimité.
Nos jeunes lecteurs passeront peut-être à côté de cet opus générationnel, mais les plus anciens peuvent s'arrêter sur ce « Take A Chance - A Metal Tribute to ABBA » respectueux et revitalisé.
Chronique d'album : FOREIGN (Opéra métal) - The Symphony Of The Wandering Jew - Part II (2020)
Le 30/03/2021
Si vous avez le goût aventurier et attendez d’être surpris par vos trouvailles musicales, ce Foreign est pour vous.
Groupe : Foreign Rock Opera (Ivan Jacquin)
Album : The Symphony Of The Wandering Jew - Part II (2020)
Genre : Metal Opera au casting international
Origine : Besançon
Par Ingrid Denis (Jirfiya, Oscil)
SORT D’UN MAUDIT VOYAGEUR
Petit saut dans le temps : si loin que remonte ma DeLorean, c’est un alias familier, un certain Ahasverus lui-même, qui me mena sur la voie d’Ivan Jacquin. Je découvrais alors son groupe Psychanoïa, et leur excellent album "Unreal Seas". Coup de cœur et curiosité désormais éveillée pour l'œuvre de ce chanteur et compositeur prolifique. C’est donc comme un retour de flamme que je partage ici, dans le cœur d’Ahasverus, le webzine métallique.
Psychanoïa - Unreal Seas (2017)
Les grands récits commencent souvent par une quête, et il y a quelques mois je participais à celle d’Ivan. A cette époque, je ne connais pas le premier opus de FOREIGN, "The Symphony Of The Wandering Jew", mais je suis conquise par le sujet, le casting (NDLR : voir in fine), sa volonté et son ambition de passionné. J’ai envie de répondre à ses appels à l’aide que partagent des milliers de musiciens, engloutis sous les clics mécaniques de milliers de surfeurs désintéressés. Je sais ce que ça leur coûte !
Et puis un matin de cette fin d’année exsangue, j’ouvre un petit boîtier, à l’ancienne. Ouais, découvrir un disque, un vrai rituel qui se perd inexorablement, mais où tu as un lien tangible avec ta rencontre musicale et le travail qu’il y a derrière. Tu as tes traces de doigts pour le customiser, et le pincement de curiosité quand tu appuies sur play et que tu entends quelques secondes le disque tourner. Et autant vous dire qu’il m’a embarquée d’emblée ce Wandering Jew, et que la symphonie a tourné tout l’hiver. Le voyage musical a du bon quand on est cloué aux frontières.
Foreign Rock Opera - The Symphony of the Wandering Jew part. I (2014)
Le Juif errant a connu presqu’autant de déclinaisons que de siècles traversés. Ce mythe non officiel de la chrétienté est d’abord un homme qui frappe dans le dos Jésus, alors en pleine Passion, avant que celui-ci ne le maudisse. Condamné ainsi à attendre la Résurrection, l’imaginaire des artistes s’impatiente pour lui et, par esprit un brin vachard, le transforme en marcheur éternel mais usé, un galérien du temps infini.
L’archétype repris par Ivan Jacquin dans sa fresque-opéra, est celui défini par Alexandre Dumas ou encore Jean “Immortel” d’Ormesson, soit un personnage qui traverse les époques et les événements historiques sur plusieurs siècles.
Alexandre Dumas, Eugène Sue, ou plus récemment Jean D'Ormesson ont popularisé l'histoire du Juif errant.
L’Immortel en témoin de l’Histoire est un thème largement exploré aussi dans la culture Pop. Pensez par exemple à la série TV Code Quantum ou à la saga littéraire et cinématographique du vampire Lestat. Traité avec fantasme pour la reconstitution historique, prétexte à imaginer les tourments engendrés par une prison temporelle, avec cet antagonisme qui fascine : la vie éternelle est-elle une malédiction ou un sort enviable ?
Highlander (1986). La vie éternelle est-elle une malédiction ou un sort enviable ?
Ivan Jacquin prend à la fois la plume et le piano pour méditer sur la question. Et un peu à la manière d’un Sam dans Code Quantum, l'Élu malgré lui du divin Ivan glisse d’une célébrité historique à l’autre, et nous croisons dans ce second volume, Omar Khayyam, poète perse, Christophe Colomb, William Shakespeare, et Isaac Laquedem qui retrouve sa place romancée laissée en suspens par Alexandre Dumas.
Ici se manifestent les qualités de conteur et de rockstar d’Ivan. En reflet jumeau de son roman, il façonne un univers musical aux structures et influences éclectiques, et en fait un Opéra Rock ambitieux qui amplifie sa démesure dans ce second opus. Il rappelle certains invités et personnages de Foreign Part.I, et allonge encore la liste des pointures: Leo Margarit, Amanda Lehmann, Zak Stevens, Andy Kuntz, pour ne citer qu’eux, s’offrant encore au passage le plaisir avoué de chanter à leurs côtés.
Ce qui frappe si l'on compare au premier, c’est que le son de ce Foreign Part. II gagne en amplitude, révélant toutes ses richesses orchestrales. Composée de dix chansons épiques et de trois instrumentaux, l’histoire de ce maudit voyageur évoque ses tourments spirituels, mais aussi l’amour, et la puissance universelle de l’art pour transcender l’Humanité.
L’album reprend la même tonalité orientale que sur le morceau d’introduction du PART. I (Ahasverus) pour son ouverture, ici à YERUSHALAÏM. Donnez-moi quelques notes de duduk et je me crois toujours dans "Le Prince d’Égypte" ! (NDLR : long métrage d'animation américain réalisé par les studios DreamWorks en 1998)
Le berceau religieux est toujours convoité dangereusement. L’ambiance éthérée devient soudainement plus martiale, et nous passons de l'horizon flou du désert à une armée qui se lève, dressée par Salâh-ad-dîn (incarné par un Zak Stevens massif) qui veut reprendre Jérusalem aux Templiers. C’est une guerre sainte qui s’amorce, la Main de Dieu est invoquée par Saladin qui touche au but… et le morceau finit comme en fumée échappée des ruines et la désolation.
On retrouve avec enthousiasme le Jésus enragé incarné par Thierry Marquez, le narrateur Arr-Brionn avec la voix de Stephane Van De Cappelle, et la voix émouvante de Marie (Marie Desdémone Xolin).
Dans RISE 1187, Saladin tente de convaincre Omar de se joindre à sa conquête, son divin massacre. Dilemme porté par deux voix masculines (Ivan Jacquin et Zak Stevens) bien rock, ancrées. Ce second morceau est une claque progressive : d’une intro métal lourde et guerrière au solo de violon presque Lockwoodien, on assiste en milieu de piste à un emballement folk rock celtique totalement inattendu, qui vous fait instantanément vous lever de votre chaise pour taper du pied et entrer dans la taverne avant le grand voyage.
MARINER OF ALL SEAS
Le tourbillon de la fête fait place à la berceuse amoureuse, dans une continuité rythmique et cordes folk ralentie par les flots. Aux craquements du bois, nous imaginons Isaac et Finna sur la proue d’un navire, sous les étoiles, rois d’un nouveau monde qui les attend et qui pourtant va les séparer.
C’est un duo magique entre la guerrière Viking et le voyageur du Temps, dont les voix s’enlacent à l’approche d’une terre à conquérir ensemble, et chantent leurs adieux dans un dernier refrain culminant avec des violons denses. Les harmonies fines, la voix enchanteresse d’Amanda Lehmann et celle chaude et profonde d’Ivan résonnent encore longtemps après écoute. Un de mes titres favoris de cet album !
HOLY LANDS
Deux par Dieu. Cette fois, Ivan assure lead et chœur dans les habits de Christophe Colomb.
Nous faisons toujours route vers un Nouveau Monde. L’illustre découvreur sera-t-il le destructeur, lui aussi au nom d’un Dieu décidément bien assoiffé de conquête ? Un brin idéaliste autant que fataliste, il n’imagine pas une colonisation pacifique et fraternelle...
Dès l’intro, un souffle aventurier traverse la chanson, porté par des cordes andalouses et des orchestrations de cuivres massives.
Conquérante mais douce, la mélodie est magnifiée par des arpèges de harpe. Cristoforo craint ses propres actes avant qu’Arr Brionn ne nous rappelle à la vérité de l’Histoire.
ETERNITY PART III
La Ritournelle du temps est de retour, l'orgue de barbarie se mêle aux bruits de la jungle, puis à un hurdy gurdy torturé.
RUNNING TIMES
Manoir hanté, sensations fortes garanties ! Arr Brionn confie sa lassitude de marcher, le violon se tord de fatigue, et nous voilà propulsés via un portail temporel, dans un manoir où le trio composé du propriétaire François 1er, de Nostradamus et de Mona Lisa, est pris dans les affres de la sorcellerie et du spiritisme. Les miroirs semblent rendre fous, ou est-ce l’image et la voix de Mona Lisa, coincée entre deux mondes ?
La course musicale effrénée se mue en valse Metal Symphonique avant de reprendre plus metal encore. Emmanuel Levy et Tom S Englund offrent une large palette et leurs timbres se complètent à merveille, tandis que les voix féminines sont encore des fils d'Ariane lumineux dans ce labyrinthe mental.
Nous refermons le portail sur Nostradamus, maître des prophéties, et ses murmures solitaires façon Gollum.
THE FOUNTAIN
Dans le jardin Renaissance, des rires d’enfants éclatent au milieu du bruissement de l’eau.
Instrumental de 3mn, où les violons et le piano dansent avec la voix de Mona Lisa/Emma Elvaston.
L’intermède bucolique fait du bien, car nous allons assister à un triptyque symphonique aux salves gorgées de personnages, dont l’obsession et l’ambition (ou la malédiction...) est de laisser une trace dans l’Histoire.
MYSTERIES TO COME
Da Ivanci Codes. Belle idée que de mettre en relation ces deux personnages ésotériques de la Renaissance, dont les secrets fascinent encore les foules. Pas besoin de boule de cristal, Nostradamus est génétiquement visionnaire et c’est là sa malédiction, tandis que le sourire énigmatique de Mona Lisa cache bien des mystères.
Moins emballant au premier abord, le morceau décolle et vrille sévèrement à 3mn30 pour une partie instrumentale bien barrée, maîtrisée par le boss Leo Margarit, David Humbert, Mike Lepond et Ivan Jacquin.
SECRETS OF ART
La marque immédiate de ce morceau c’est ce riff Funky rock excitant, qui aspire la voix d’Arr Brionn dès le début, comme dans l'œil du cyclone.
Shakespeare inspire à Ivan une interprétation plus intense et torturée, tandis qu’il entend ses futurs personnages lui confier leurs histoires dont il fera son œuvre. Est-il un imposteur, lui a-t-on soufflé ses histoires ? D’où vient l’étincelle du génie ? Ces Secrets de l’art sont comme une mise en abyme du processus créatif, de la genèse de cette Symphony et tant d’autres œuvres.
Les arrangements sont bien groovy au début, avant un long intermède aux claviers cristallins où se succèdent une “Mad Queen” Lady Jane (Jeannick Valleur), Marie, Ahasver et le dramaturge anglais, révélant la question la plus célèbre du monde : To be or not to be ?
La basse nerveuse relance l’ensemble avec le riff funky qui va nous faire glisser au prochain morceau et son héros : Mozart.
SYMPHONIC CARESS
Un titre trompeur : c’est maintenant la folie créatrice de Mozart (héroïque Andy Kuntz) qui s’exprime, après une intro matador, prête à en découdre avec son égo. Le morceau est riche en ruptures inattendues, alternant agressivité et séquences romantiques, valse et menuet se fondant avec élégance entre les guitares métalliques.
Une avalanche symphonique donc, au parfum psychédélique, avec en apothéose un dernier refrain haut perché d’Andy Kunz, et un orchestre et chœur qui donnent ses belles notes de noblesse à un Opéra Rock. Le sommet de l’album, un vrai trip de composition !
ETERNITY PART IV
La roue du temps se traîne encore, telle Sisyphe, avant de se parer d’un swing jazzy/folk du plus bel effet sous les baguettes de Leo “POA” Margarit.
REVOLUTIONS
Le morceau démarre comme aux aguets, avec un chant manquant un peu de relief, avant un couplet rap rock de Jésus explosif ! Cœurs sur Thierry Marquez. Mélodiquement un peu en dessous au début, l’entrée tout en douceur d’un nouveau personnage féminin, Pauline Borghèse, incarnée par la voix sensuelle de Fanny Deroy, en fait un sommet d’émotion et de grâce. En rupture au milieu du tumulte, sa voix se mêle au piano puis aux autres voix féminines de l’album pour une envolée de chorale splendide.
La fin est encore une fois épique avec basse et guitare soutenant le flow agressif de Jésus et les chœurs qui montent en intensité : LIE !
WITNESS OF CHANGES
Dans cet ultime morceau, apaisé, on plane au-dessus des cendres, et le timbre délicat de Fanny Deroy résonne au milieu des nappes de synthé, rappelant The Gathering. Ivan livre une belle performance de sa voix plaintive.
Isaac Laquedem, coquin jamais tout à fait perdu finalement, s’invite dans le lit de Pauline Borghèse, sœur de Napoléon Bonaparte, et veuve pas dupe. Elle lui montrera les vertus de la modernité, en ces temps changeants… Et il lui promet de toujours veiller sur elle, mais dans ces couloirs du Temps maudits et incertains, pourra-t-il honorer cette promesse ?
Marie-Madeleine observe : “All these centuries of knowledge changed you as a better man”, le Foreign Part.III nous le démontrera ou non, l’Histoire n’est pas finie...
Flûte traversière et solo de guitare nous embarquent une dernière fois, avant un dernier coup de canon en guise de cliffhanger.
Foreign - The Symphony of the Wandering Jew, Pt. II
Il faut se donner du temps pour s'immerger et explorer tous les détails d'un album si foisonnant. Si vous avez le goût aventurier et attendez d’être surpris par vos trouvailles musicales, ce Foreign est pour vous. Toujours pas fatiguée du voyage, je laisse volontairement les références pointues au Rock Heavy et Prog aux plus connaisseurs, et pour ma part je place ce “Foreign Rock Opera” aux côtés d’un “Jesus Christ Superstar” version John Farnham ou Alice Cooper, pour la réflexion spirituelle au son Glam Rock, et l’audacieux “Hamilton” qui a cassé Broadway et l’Histoire américaine avec son flow ravageur et son sens de la revisite. Soit un sommet d’émotions mélodiques, d’envie de reprendre les chansons tout en admirant leur complexité, et qui peut s’adresser à la fois à un large public en régalant les plus exigeants.
On ne peut que souhaiter un troisième opus à la hauteur de l’ambition déjà incroyablement déployée, et dans les rêves les plus fous, une adaptation scénique (ou filmique) de cette comédie musicale.
Cher Ivan, on te souhaite Broadway au Hellfest !
LINE-UP FOREIGN - THE SYMPHONY OF THE WANDERING JEW PART. II
- Chant : Amanda Lehmann (Steve Hacket Band / Finna), Andy Kuntz (Vanden Plas / Mozart), Zak Stevens (Circle II Circle, Savatage, , Trans-Siberian Orchestra / Salâh-ad-Dîn), Tom S. Englund (Evergrey / Nostradamus), Florian Pothiat (Ahasver), Stéphane Van De Capelle (Ar’Brionn), Thierry Marquez (Born Again / Jesus-Christ), Jeannick Valleur (Lady Jane), Marie Desdemone Xolin (Marie-Madeleine), Emma Elvaston (Mona Lisa), Emmanuel Levy (François 1er), Fanny Deroy (Pauline Borghese).
- Choeur The Sirens Of Time : Raphaël Favereaux, Patrice Duchêne, Benoit Hadengue, Florian Pothiat, Estelle Janod, Jeannick Valleur, Alexandra Poinsot, Florence Brusseaux.
- Batterie : Thierry Charlet, Henri-Pierre Prudent, Leo Margarit (Pain Of Salvation)
- Basse : Jean-Philippe Ciman, Jean-Baptiste Chalmandrier, Mike Lepond (Silent Assassins, Symphony X)
- Guitares : Olivier Gaudet, Patrice Culot, David Humbert, Camille Borrelly, Amanda Lehmann
- Harpe : Christine Bulle
- Hammered dulcimer : Olivier Goyet
- Flûtes : Laurence Conort
- Violoncelle : Sonia Duval
- Violon : Mathilde Armansin, Didier Gris
- Hautbois : Rachel Ruaux
- Hurdy-Gurdy : Gregory Jolivet.
- Mixage et mastering : Markus Teske (U.D.O., Mob Rules, Vanden Plas).
Ingrid Denis est chanteuse. Elle a sorti avec Jirfiya l'album "Still Waiting" le 25/11/2020. Elle prépare un nouvel opus avec OSCIL.