« Je n'ai pas de message précis quand j'écris, mon but est de me libérer de mes émotions et de faire du rock'n roll. »
Le 24/09/2021 sortira « Supposedly A Man », le nouveau Tarah Who?.
Pour patienter en attendant la sortie de cet album de rock qu'on vous recommande et dont notre chroniqueur Pépé Stakatto vous fera l'article, nous avons pris des nouvelles de Coraline et Tarah, les deux expatriées - elles vivent aux USA - qui composent cette formation.
Bonjour Tarah Who? Pourquoi avoir choisi une formule duo ?
Coraline Herve (batterie) : Bonjour ! Merci de nous recevoir. On n'a pas vraiment choisi la formule duo, c'est plutôt venu à nous (rires), mais ça fonctionne plutôt bien pour nous !
Tarah G. Carpenter (chant, guitare, basse) : Bonjour ! Oui effectivement. En fait notre dernier bassiste nous a planté une semaine avant une tournee Europeenne. On a dû trouver une solution très rapidement et il nous a semblé plus simple de partir en duo avec des tracks plutôt que d'essayer de trouver un(e) bassiste qui aurait dû apprendre vingt-cinq chansons en une semaine, etc. Au retour de notre tournée européenne, on avait une autre tournée de prévue et on se disait que, si on trouvait la solution pour ces deux tournées, on verrait après. La réaction du public était très encourangeante et on a trouvé plus simple finalement de n'avoir que nous deux a gérer, donc on est resté comme cela.
Tarah Who? ... Comment naît l'idée du prénom suivi de cette interrogation ?
Tarah G. Carpenter : Alors ça c'est une autre longue histoire ! (Rires)
Pour la faire courte, j'avais envoyé un email a mes musiciens de l'époque parce qu'on cherchait un nom de groupe. Donc ça, c'était au tout debut... J'avais proposé plein de noms, mais ils n'ont finalement retenu que le sujet de mon email qui était « Tarah... WHO??? ». On s'était dit qu'on allait faire les dates déjà programmées avec ce nom puis qu'on allait réflechir, mais ... On ne l'a jamais fait !
Votre nouvel album sort le 24/09/2021. Il s'appellera « Supposedly A Man ». Quel message doit-on lire à travers ce titre ?
Tarah G. Carpenter : En fait l'album devait s'appeler « Exposed », parce que chaque chanson expose quelque chose de personnel ou une situation. La pochette de l'album a été pensée comme une fiche de police, d'où les photos mugshots. Au cours des semaines, j'écoutais un peu des nouveautés avec Alexa (NDLR : l'assistant intelligent d'Amazon) et je me suis rendue compte qu'à chaque fois que je lui demandais de jouer une chanson, elle jouait tout l'album de l'artiste. Dans cet album, il y avait effectivement la chanson que je cherchais, mais du coup je me tapais les autres titres de l'opus avant de tomber sur le single. Alors j'ai fait mes recherches et tout le monde a l'air de faire pareil ! Les Foo Fighters, Royal Blood etc. J'ai donc voulu tester : appelons l'album comme l'un des singles qui, pense-t'on, plaira le plus, comme ca ceux qui utilisent Alexa pourront découvrir également les autres chansons de l'album !
De quand datent les compositions du nouvel album ?
Tarah G. Carpenter : Je les ai composees pendant le confinement. Je dirais que d'avril à septembre 2020 je composais. On a enreigstré le week-end des élections présidentielles aux US, avec nos masques !
« Supposedly A Man ». s'ouvre sur « Bad Time », un titre qui traite des violences faites aux femmes. Après « 64 Women » (votre dernier EP) à propos de l'immigration, Tarah Who? reste sur un sujet à caractère social...
Tarah G. Carpenter : Oui... Mais ce n'est pas voulu. J'écris ce que je ressens, ou ce que j'ai besoin d'exprimer. Je n'ai pas de message précis quand j'écris, mon but est de me libérer de mes émotions et de faire du rock'n roll.
Autre morceau, « La petite Boche ». C'est le surnom que donnaient péjorativement ses camarades de classe à la mère de Tarah, petite fille d'un soldat Allemand. Cette histoire sera moins lisible en Grande-Bretagne ou aux USA, pays qui n'ont jamais été occupés et dans lesquels vous trouvez principalement votre public. Mais j'imagine que l'important était de rendre hommage et justice à la maman de Tarah au travers de cette chanson, et que c'est la raison de son titre en français ?
Tarah G. Carpenter : Exactement ! J'ai écrit cette chanson pour ma mère, mais aussi pour toutes les mamans parce que, pour les enfants qui sont proches de leurs parents, je pense que l'on peut reconnaître l'amour qu'on leur porte sans en avoir honte. On a eu de la chance avec mes frères, et je pense que Coralie sera d'accord avec moi, que nos parents étaient et restent présents pour nous. Ils font beaucoup pour nous, et je voulais dire a ma mère, que j'en etais consciente. En très gros... Effectivement, pour cette chanson, les Américains n'osent même pas prononcer le titre ! (Rire) Ou bien je dois corriger, parce qu'ils veulent l'appeler « La Petite Bouche ». Ah nan, les mecs ! C'est pas le sujet... du tout !
L'autre raison pour laquelle je voulais l'appeler comme ca, c'était pour rappeler deux choses, toujours en restant dans l'optique de dénonciation lorsque l'album s'appelait « Exposed ». Je voulais rappeler aux jeunes que donner des noms à ses camarades pouvait faire très mal, et je voulais aussi souligner cette période de l'histoire que les nouvelles générations n'ont pas connu.
C'est dans les gènes de Tarah Who? que de défendre ses valeurs au travers de sa discographie ?
Tarah G. Carpenter : Haha ! Je ne sais pas ! Je pense que c'est dans mes gènes, et le fait que je compose les chansons l'est aussi, certainement. Il me semble important de toutes facons de défendre ses valeurs. Maintenant, pour Tarah Who?, ce qui m'importe, plus encore que de faire partie d'un style musical en particulier, c'est d'écrire des chansons dont nous sommes fières et de les jouer avec sincérité et authenticité. Le style va varier de titre en titre, mais ce sera toujours du rock, parce que je ne connais que ça. J'ai grandi en écoutant du punk, du grunge, du garage, du metal, etc. Et je pense que toutes ces influences sont dans le son de Tarah Who?.
Je ne me considère pas du tout comme une chanteuse. Rien que de l'écrire cela me fait bizarre !
J'ai beaucoup aimé l'album « Supposedly A Man », sa maturité, son énergie. Des incartades punk et grunge, mais avant tout un album de rock direct, musicalement efficace et textuellement très percutant...
Coraline Herve : Merci beaucoup ! On a voulu faire un album un peu plus « simple » et efficace, qui est direct.
Tarah G. Carpenter : Merci, ça fait vraiment plaisir. Je suis contente de lire « énergie », après, je ne sais pas si c'est en vibe ou en énergie dynamique, mais j'avais peur justement que cet album diffère un peu trop des anciens et qu'il plaise moins à certains de nos fans qui aiment justement « 64 Women » (NDLR : le précédent EP de Tarah Who?) pour son côté très punk chaotique. Mais c'est une très bonne définition, « rock direct», c'est carrément l'esprit. On est un goupe de rock, plus ou moins énervé. En live, on a tendance a rester sur ce côté énervé et je pense que c'est ce qui fait qu'on nous appelle punk, par ici.
Tarah, ton registre vocal assez bas me fait penser parfois à Crissie Hynde (The Pretenders), par exemple sur La Petite Boche ou Manners... Quel rapport entretiens-tu avec ta voix ?
Tarah G. Carpenter : Alors là... Euh... Honnêtement je ne sais pas du tout ce que je fais... Je ne me considère pas du tout comme une chanteuse. Rien que de l'écrire cela me fait bizarre ! Je chante parce qu'il s'agit de mes pensées, de mes émotions, de mon vécu, et maintenant ça me fait du bien parce que, en live, je crie tout ce que j'ai, donc il y a ce côté soulagement, défouloir. Mais je n'y connais rien du tout en voix... Je ne pourrais pas chanter toute seule, par exemple... Il faut que je joue !
Vous êtes toutes deux françaises expatriées aux USA. Reviendrez-vous tourner dans l'hexagone ?
Coraline Herve : Je reviens toujours de temps à autre pour voir la famille, et ça fait toujours du bien de revenir à la maison, en France. Pour l'instant je pense rester aux USA, mais on verra bien dans quelques années.
Tarah G. Carpenter : Oui pareil, la France c'est la maison, la famille, les amis, la bonne bouffe (punaise !), le bon vin (raahh lalala...). Mais pour la musique, et pour mon style de vie en général, je préfère être aux Etats-Unis. Depuis le temps, je connais plein de monde, et c'est ce qui m'a permis de continuer dans la musique. Je ne trouvais pas d'opportunités en France, et le jeu de scène, la facon dont les musiciens travaillent, sont complêtement differents. Je me trompe peut-être parce que je n'ai pas suffisamment d'expérience en France pour le coup, mais à l'époque où j'essayais de faire des choses, c'était un circuit tres fermé et restreint, avec décibelmètre à toutes les scènes musicales, les musiciens que j'ai rencontré ne prenaient pas le travail au serieux. A L.A., tout le monde est acteur ou musicien, et le niveau musical est impressionnant. Si ça ne marche pas avec l'un, tu prends l'autre. Ca va très vite ! Il n'y a QUE des opportunités !
Tourner en France ? Bien sûr ! Toujours ! On adore venir jouer en Europe et en France, à la maison.
Que va faire Tarah Who? dans les prochains mois ?
Coraline Herve : Nous sommes en train de travailler sur le prochain EP ou album, on ne sait pas encore (Rires) et on espère pouvoir rejouer live assez vite.
Tarah G. Carpenter : Bah justement je travaillais là sur une demo ! Et je me suis souvenue de cette interview ! Oui, on est en train de préparer des nouvelles chansons que l'on va enregistrer en décembre, et on commence à booker des dates.
Où et sous quels formats pourra-t-on se procurer le nouvel album ?
Coraline Herve : L'album sera disponible en digital sur toutes les plateformes ainsi qu'en physique. Vous pourrez le retrouver sur notre site internet, www.tarahwho.com.
Tarah G. Carpenter : Yes, en physique il sera distribué dans quelques magasins je crois, mais sinon il sera dans nos merch avec les tee-shirts et tous les autres trucs qu'on emmène en tournée !
Merci Tarah Who? d'avoir pris le temps de me répondre.
Coraline Herve : Merci beaucoup de nous avoir reçues.
Tarah G. Carpenter : Oui, merci beaucoup.