A deux jours de la sortie de « Not Sorry » (04/10/2022), second album de The Foxy Ladies, entretien avec Gabi Sam (chant) et Lucianne Wallace (guitare).
On parle de l'album, de l'album, et encore de l'album !
THE FOXY LADIES par Xavier Couderc
Bonjour The Foxy Ladies. Un premier bilan de cette année 2022 qui entame son dernier trimestre. L'annulation du Printemps de Pérouges où vous deviez jouer devant Laura Cox et Kiss a dû être une grosse déception...
Lucianne : 2022, je crois que pour nous c'est une année vraiment charnière. On a eu de très belles scènes et des opportunités incroyables alors même qu'on sortait de deux années de Covid. Côté concerts notamment, on pense bien évidemment à la Halle Tony Garnier et au Gros 4 en compagnie de Mass Hysteria, Tagada Jones et Ultra Vomit en mai dernier. Ensuite, nous avons eu le concert du Printemps de Pérouges avec la première partie de Kiss… Malheureusement, la météo en a décidé autrement ce soir-là. Malgré tout, on se dit qu’on a tout de même partagé l'affiche avec Kiss et Deep Purple (ah ah !). Ce qui est quand même assez incroyable !
Côté « off », si l'on peut dire, nous avons bien sûr enregistré un nouvel album et tourné avec Fat Cut Production deux supers clips. Le premier c’est « Oh My God » qui est déjà disponible et le prochain devrait sortir à l’automne.
Qui dit nouvel album, dit aussi concerts. Nous partons d’ailleurs très bientôt sur la route pour trois dates au Royaume-Uni (le 7, 8 et 9 octobre, à Brighton et Londres). Ces trois dates anglaises nous permettront de roder notre set pour la « Release Party » de l’album le 12 octobre prochain à Lyon. Nous serons ensuite le 21 octobre en concert à Beautor (02) pour « Elles Rock » avec Fallen Lillies, Madam et the Rainbow. D'autres belles dates devraient très rapidement suivre et seront bientôt annoncées. Pour ne rien rater, il vous suffira de consulter régulièrement notre site www.thefoxyladies.fr !
« On a essayé de sortir un peu des codes attendus. »
2022, c'est aussi l'année de votre nouvel album, « Not Sorry ». Quel était votre cahier des charges quand vous avez décidé de donner un successeur à « Backbone » ?
Lucianne : Faire mieux que le précédent, comme toujours bien sûr ! Que ce soit en termes de composition déjà, en partant sur un univers sonore plus riche, plus complexe également. Au final, avec le recul, je crois qu’on a essayé de sortir un peu des codes attendus. Pour cela, on a dû travailler plus en profondeur les ambiances et les arrangements. Personnellement, je dois dire que j’y ai pris énormément de plaisir et qu’aujourd’hui j’aime de plus en plus cette phase d'arrangements dans le processus créatif. Dans cette phase, il y a de nombreux échanges entre la musique et le texte, et le but est que les paroles de Gabi et l’univers sonores s’harmonisent au mieux pour ne faire qu’un.
« Not Sorry » est un concept-album. Vous pouvez nous en dire plus ?
Gabi : Ce nouvel album Not Sorry s’inscrit dans un monde post-apocalyptique. Cet univers s’est imposé de façon assez évidente je dois dire. Sensible à la situation écologique et environnementale, plusieurs textes me sont venus de façon assez instinctive. Je pense au morceau Conquest of the Sun. Certains morceaux évoquent quant à eux les névroses de notre société, de ce système qui nous « porte et nous détruit », comme sur Find a way. Il y aussi des thématiques plus personnelles dans cet album. Je pense au titre My fault. Le tout nous ramène finalement à un sentiment d’urgence et d’émotions sans filtre. Dans une vision en accord avec notre crédo « Wild or Nothing », l’instinct prime d’autant plus avec ce nouvel album. Tout comme sur scène, où l’on ne calcule pas vraiment et où on se permet d’être nous. Alors je dirai que cet album est concept de par l’histoire qu’il raconte, mais aussi par le fait qu’on a, plus ou moins réussi, à amener ce que nous sommes sur scène en studio.
Comment s'est passé le processus de composition de « Not Sorry » et qu'est-ce qui l'a influencé ?
Lucianne : La composition de ce nouvel album a démarré juste avant la crise du covid. Les conditions sanitaires nous ont poussé, comme tout le monde, à nous adapter et à revoir notre mode de fonctionnement habituel. Nous avons réussi à mettre en place une discipline de travail à distance, et au final, on est très contents et fiers de ce que nous sortons aujourd’hui. Avec Not Sorry, on peut dire qu'on n’a rien lâché pendant ces deux années difficiles.
Pour ce qui est du processus, j'envoie des idées à Gabi qui à son tour travaille dessus. Plusieurs échanges se font alors entre nous pour développer et mûrir les idées. Puis lorsque celles-ci sont assez avancées, que la structure de la composition est claire et que certains arrangements posent l'ambiance, elles sont présentées à Emilie et Alex qui apportent leurs idées d’harmonies et de rythmiques pour enrichir le tout.
Pour les influences... Au niveau musical pour ma part, c’est assez varié. Je pourrai citer Hands off Gretel, mais aussi Radiohead, Pixies, Incubus, ou encore Lamb of God.
Gabi : Et pour le chant, je dirai Queen Adreena, Sir Chloe ou même encore Avatar mais aussi des influences trip-hop, comme Massive Attack, Archive, encore Portishead.
La pochette de « Not Sorry » est à la fois thrash et pastel dans ses couleurs. Vous m'en dites un mot ?
Gabi : L’idée était d’amener jusqu’au visuel les gens dans l’univers de cet album. Au regard des thématiques abordées dans l’album (apocalypse, urgence écologie, féminisme), nous avons opté pour une image déconcertante, interprétable au possible. Ce que vous y voyez est le résultat du monde dans lequel nous vivons…
Lucianne : Alors nous vous retournons la question, que voyez-vous sur cette pochette ? Il y aura très certainement autant d’interprétations que de réponses et à mon sens c’est ce que j’aime dans l’art. L’art n’apporte pas de réponses, elle nous questionne.
Gabi : C’est beau ce que tu dis.
Lucianne : Merci. Toi aussi. Mais arrêtons, ça me met mal à l’aise (ah ah !).
Gabi : Oui ! Moi aussi… (ah !).
J'ai l'impression que la voix de Gabi s'est beaucoup affinée en cinq ans, je pense notamment au titre « Fine ». Les chœurs aussi sont très réussis...
Gabi : Déjà, un grand merci. « La voix s’est affinée », « les chœurs sont très réussis ». Ça fait plaisir à entendre. Ça fait toujours du bien à l’égo. Et comme j’ai toujours autant de mal avec les compliments, je ne sais pas quoi trop répondre à cela… Si ce n’est que tout mon groupe me porte grâce à son énergie, et que les mélodies de Lucianne m’inspirent et me permettent d’explorer des contrées nouvelles ! Aussi, Jean-Mi (notre ingé son) est essentiel à ce résultat. Je me suis beaucoup amusée en studio, notamment avec les voix picthées ou transformées (voix robotiques). Ces voix ont fait naître des alters égos un peu barrés qui servent bien le propos de l’album.
THE FOXY LADIES par Xavier Couderc
De même, je trouve que les guitares ont évolué et que Lucianne s'autorise plus de choses. Les rythmiques d'une manière générale sonnent très modernes.
Lucianne : Pour cet album j'ai décidé d'agrémenter un peu ma panoplie avec une nouvelle petite guitare de chez Schecter, le modèle Banshee pour être précise. J’étais à la recherche d'un son effectivement plus moderne tout en étant complémentaire à ma première guitare. Je suis très satisfaite du rendu et du mariage de mes instruments sur l’album. Il me semble que le son restitue bien mes/nos diverses influences, et que cela donne un ensemble riche en couleurs tout en étant cohérent. Enfin je l'espère (ah ah !).
Pour moi il est clair que « Not Sorry » n'est pas un « Backbone II », qu'il apporte beaucoup de nuances et de modernité à votre univers, et même si j'avais adoré votre premier album et craignais qu'il ne mette la barre du second très haute, vous l'avez franchie allègrement...
Lucianne : Moults merci. Avec ce genre de retours, ça donne envie de plancher sur un troisième opus... ! Mais avant ça notre objectif à présent c'est d'arriver à amener ce nouvel univers sur scène.
Gabi : Un grand merci oui ! (« Moults merci », ah ah !). Après avoir mis autant de nous dans cet album, nous sommes très très heureux que Not Sorry vous plaise et on a hâte de le jouer sur scène.
Souvenirs de tournage de « Oh My God », premier single-clip de ce nouvel album ?
Gabi : Un casse-dalle alléchant, des saucisses, une tronçonneuse et un vidéaste passionné, Romain de Fatcut Production. Pour davantage de détails, je pense que les images du clip parlent d’elles-mêmes. Alors on vous laissera regarder le clip sur notre chaîne YouTube.
Vous n'y allez pas à la petite cuillère quand vous confiez l'enregistrement des instruments au Vamacara Studio (Loudblast, Bukowski, Les Tambours du Bronx).
Lucianne : Il faut reconnaître que le pari de marier des sonorités plutôt "froides" du genre métal ou un peu " électro" à nos influences plus « Classic rock », voir « Grunge/Punk » était plutôt audacieux au départ. C'est pourquoi nous avons choisi de nous tourner vers le Vamacara studio pour l'enregistrement des instruments. Vu son expérience et les productions réalisées auparavant, ça nous paraissait pertinent.
Pourquoi avoir réservé l'enregistrement des voix pour Jean-Michel Quoisse ?
Gabi : A vrai dire, j’avais avant même le studio, à travers le travail des maquettes en home studio, une idée assez précise de ce que je voulais (type d’effet, doublage, etc). Jean-Mi nous accompagne et nous porte dans la définition de notre son depuis des années, j’ai donc confiance en lui. Je savais qu’il allait savoir emmener mes idées à destination et qu’en sa présence je serai capable de faire tomber les barrières nécessaires à l’enregistrement de la bonne intention.
J'ai noté l'absence d'Alexis, votre bassiste, sur vos dernières photographies. Du rififi dans la tanière ?
Lucianne : Non rien de tout ça ! Alexis est notre bassiste officiel. Malheureusement, il n'est pas disponible à 100% pour le projet à cause de son travail.
Gabi : De fait, nous aurons certainement un bassiste remplaçant sur quelques dates à venir… Voilà pourquoi nous avons aujourd'hui choisi de communiquer à trois et que vous avez pu voir ça sur certaines photos.
THE FOXY LADIES par Denis Charmot
Release-party le 12 octobre 2022 au Ninkasi de Lyon ?
Gabi : CA VA ÊTRE LE FEUUUU !!! Lyon c’est chez nous. Et comme lors du concert à la Halle, le public est toujours bouillant.
Lucianne : Grave ! On a tellement hâte de jouer les nouveaux titres et de présenter ce nouvel univers à notre public ! Et à la maison !
Gabi : Oui et en plus, il y aura les excellents LINGUS avec nous ce soir-là. On aime vraiment beaucoup ce qu’ils proposent et comme ils sortent leur album à la période ça semblait évident de mutualiser les forces. La soirée promet d'être exceptionnelle ! Vraiment hâte !
Merci The Foxy Ladies d'avoir répondu à mes questions.
Gabi : Merci à toi Ahasverus. C’est toujours un plaisir !
Lucianne : Oui merci. Moults mercis (ah ah !). Au plaisir et à très vite !