Chronique d'Album : UnCuT (Hard/Blues), Blue (2020) Groupe : UnCuT
Album : Blue (2020)
Genre : Hard/Blues
Origine : Poitiers
Par Ahasverus et Dam'Aël pour Ahasherus
Le Groupe :
Formé en 2016, UnCuT est un groupe qui puise son inspiration dans les musiques rock, hard-rock et blues.
Son line-up se compose de Alexy Sertillange (chant et guitare baryton), Enzo Alfano (guitare) et Pablo Fathi (batterie).
Sur son choix d'avoir une guitare baryton plutôt qu'une basse, le groupe expliquait dans une interview :
"Alex est guitariste, et non bassiste, donc la guitare baryton était le meilleur moyen pour nous de faire un mélange des deux. Un son avec un peu de basse et de guitare. Et c’est rare et original dans notre style de musique, qu’il y ait seulement deux guitares. Ça nous correspond bien et ça nous donne une identité et un son plus agressif."
(http://www.loudtv.net)
Alexy est encore plus catégorique : "La guitare baryton, c’est une guitare accordée deux tons et demi plus grave, avec un diapason plus grand. Pourquoi utiliser cet instrument ? Tout simplement parce que je voulais faire de la gratte, je suis guitariste. Et surtout, parce que je n’avais clairement pas envie de me taper la basse."
(https://auxportesdumetal.com).
Petit détail supplémentaire : la guitare baryton est couplée à un octaveur en sortie sur un ampli basse année 80.
Le trio fait partie de l'écurie Klonosphere.
Il présente son premier EP sept titres (cinq originaux et deux revisités en acoustique) le 22 novembre 2019, conçu comme un teaser de l'album qui va suivre et intitulé "From Blue".
Il récidive le 6 novembre 2020, avec cette fois l'album...
B L U E
L'Album :
"Blue" est un dix titres qui avoisine une durée de quarante-neuf minutes.
Il reprend quatre des cinq compositions figurant sur l'EP logiquement intitulé "From Blue".
Les compositions vont de 3'27 à 8'27, la plus courte ouvrant l'album, la plus longue le concluant.
Le jazzman Paul Brousseau joue du clavier sur les titres "Family Blues" , "Bee Blues" et "The Trap". Jean-Marie Canoville (du trio Howard, il faut découvrir leur excellent album "Obstacle") donne de la voix sur "Deandra".
Le saxophone baryton Pierre Renaud joue sur "Diplodocus".
"Blue" est enregistré, mixé et masterisé à Paris au Studio Sainte-Marthe (AQME, Bukowski) par Francis Caste. Le voice Recording est assuré par Guillaume Bernard.
L'Artwork est confié à Gilles Estines.
La photographie est diligentée par Cindy Canto.
Edité chez LES ARTS A VIFS.
Les Critiques :
"Cet album est une tartine de bonheur pour toute personne qui apprécie le rock bluesy et organique." https://www.auxportesdumetal.com
"Une boisson divine que l’on peut siroter jusqu’au bout de la nuit et dont les effets bénéfiques vous transportent dans un autre monde." https://rockmetalmag.fr
"Les amateurs de hard rock aux accents blues et psychédéliques se doivent d’écouter "Blue"." https://www.musicwaves.fr
Notre Avis :
B L U E est bien loin de nous donner le blues à l'écoute des dix titres qui le composent, car l'énergie, le rythme, la diversité et les nuances couvrent avec panache chacun des sillons de cette galette. Un bel écrin de musique Rock blues qu'UnCuT a su sublimer en y intégrant quelques doses de Stoner, de Fuzz, certains diront de Grunge, tout en maintenant une énergie quelque peu agressive mais à tout instant mélodieuse. La musique du trio poitevin est diversifiée au point de vous tenir en haleine du début jusqu'à la fin, y compris sur le titre le plus long. Groove et énergie sont le mastic de cet album bâti sur un Rock Classique et Blues des années 70's, dans un style moderne et très contemporain. Le son bien gras, et surtout très chaleureux, est obtenu par une prod parfaite mais aussi par cette guitare baryton, qui semble une excellente idée, en plus de son originalité, sur riffs de Strat incisifs, explosifs, voire corrosifs, en plus d'une batterie qui excelle tant sur les toms que les cymbales, créant une alchimie parfaite, cohérente, dont le résultat est un blues Rock organique modernisant le vintage de ces années historiques.
Un album à ne surtout pas laisser prendre la poussière dans les bacs, mais à user sur la platine jusqu'à en faire rougir le contenant et rugir le contenu...
Pour tous les curieux qui veulent en savoir plus :
1. Family Blues :
"C'était le titre idéal pour débuter l'album. Avec sa tonalité majeure, il donne le smile." (Alexy)
Il s'agit d'un Classic Rock Bluesy sur lequel les somptueuses nappes de claviers de Paul Brousseau assure le fond princeps de cette rythmique blues évidente qui donne le ton de l'album. Les riffs sont travaillés sans prendre le dessus du reste de l'instrumental et la voix d'Alexy s'articule agilement avec ce timbre éraillé taillé sur mesure.
2. Highway to Cagnes :
LE titre forgé pour la route! ça déménage fort et tant pis pour les radars...Vélocité, rapidité, déferlante, à vous de voir... Guitares saturées, limite dissonantes qui pourraient rappeler le klaxon du bolide dans sa course folle. Les bad boys débarquent à folle allure sur l'autoroute qui mènent à Cagnes (Cagnes sur Mer, oui ces gaillards aimeraient y emménager). Un Rock US sur l'A8 (La Provençale) !!!
3. Déandra :
Alexy, Jean-Marie, Alexy, et v'lan les deux dans un duo sur les refrains qui décoiffe sur un Hard Heavy qui envoie les watts. Double piste de chant donc, puisque Jean-Marie Canoville (Howard) vient poser sa voix sur ce titre hyper pêchu aux côtés d'Alexy. Excellent morceau qui va nous faire bouger et hurler bis, tout en tendant ses deux doigts en l'air à la mode "Ronnie James Dio". Un morceau conçu sur une complémentarité batterie/guitare des plus efficaces et des plus énergiques. Un vrai coup de coeur.
4. Blue Eyes Lover :
Hey baby, Jimmy Hendrix n'est pas très loin. Tranquillou sur un jeu de charley très groovy, UnCuT nous distille un blues qui prend son envol au fur et à mesure des minutes qui défilent, laissant grimper une tension savoureuse et libérant toute son énergie crescendo.
5. Bee Blues :
Autre coup de coeur dans une autre énergie. Impossible de ne pas faire allusion à ce titre qui a fait l'objet de tant de reprises par des grands et qui a été intégré dans quelques films comme "The Full Monty" (1997 - Tom Jones) mais surtout le brûlant "Neuf semaines et demi" d'Adrian Lyne (1986)... "You Can Leave Your Hat On" écrit et interprété par Randy Newman dans son album Sail Away (1972) et repris par Joe Cocker pour son album "Cocker" (1986)...
Intimiste, érotique, charnel, tel l'était le célèbre strip-tease de Sharon Stone face à Mickey Rourke en transe. "Bee Blues", il faut l'avouer, est un morceau sexy au possible qui pourraît bien être à l'origine et le grand responsable d'un baby boom en 2021. Un "Bee Blues" sensuel, dont la composition est travaillée merveilleusement, chiadée au possible. Guitares, batterie, nappes de claviers et voix donnent à ce titre une finition minutieuse et scintillante qui relève de l'orfèvrerie française ou de l'horlogerie suisse. Enormément d'émotion, vous l'aviez compris.
6. Small Steps :
UnCuT fait retomber la pression et la température avec ce mid-tempo, envoûtant, presque hypnotique avec les deux guitares qui s'envolent sur une batterie très organique et bien ciselée.
7. Snake Boogie :
Allez, rangez vos pantoufles et chaussez vos Dr M***, faîtes chauffer la gum de leurs semelles et bougez vos popotins pour déverrouiller vos articulations mises en cage ces derniers mois. Une rythmique qui déménage, initiée par ces gimmicks de guitare heavy qui ensorcellent et donnent une énergie de tsunami plus qu'énervé. Attention à vos perruques et vos moumoutes...Le solo est à mourir et Alexy assène un chant furieux, le tout plaquant nos faces sur les façades des ampli Marshall ou Orange devenu rouge écarlate. UnCuT, vous l'avez sacrément peaufiné votre EP "From Blue".
On note un changement de tempo tout au long de ce titre avec en introduction un décalage de la rythmique des guitares par rapport à la rythmique de base (batterie), créant cette légère dissonance de départ
8. Display :
Thank you les gars. On retrouve notre souffle sur ce morceau, et pour les amateurs du son guitare baryton, écoutez ces quatre notes isolées (7,8,9 sec) qui distillent cette vibration basse et chaleureuse exceptionnelle. Stoner et Psychédélique à la fois, la guitare saturée et distordue nous plonge dans un univers parallèle, torturé dont le mixage sublime le côté psy... Et les percussions enfoncent bien le clou jusqu'à la garde.
9. Diplodocus :
Un jazz Fusion qui allie basse et saxo dans un duo élégant et efficace et des guitares au son strident, dont le solo saxo jazzy offre un son travaillé et sacrément fouillé, très dissonant sur certaines mesures.
10. The Trap :
Douce intro à la baryton et à la Strat, très épurée qui laisse entrer une voix sensuelle accompagnée d'une batterie jazzy tout aussi délicate et sensuelle... Jouant d'une approche progressive, le trio monte en puissance pour livrer une énergie plus rock blues sur laquelle la voix d'Alexy passe d'un timbre sensuel à celui beaucoup plus éraillé et de circonstance. Et ce n'est pas terminé, UnCuT, après un passage de transition très doux, délivre un final à la Pink Floyd que le groupe aurait vraiment pu écrire dans leurs années d'activité intense, et quelle connotation !!!! Un comfortably Numb en puissance ou sous-jacent, une merveille.
Bravo les Poivevins pour ce final magistral et pour cet album digne de groupes connus et reconnus.
"B L U E" marque une évolution du trio depuis son premier EP, et ce en très peu de temps, signant une grande maturité, une sensualité palpable. Un album qui dégage aussi de l'énergie, pouvant être catchy et effervescente, alternant délicatesse et brutalité. Un son chaleureux et caliente grâce à cette guitare baryton est la marque de fabrique de ces Poitevins qui ont réussi à nous bluffer en un temps éclair. Inutile de se poser la question du pourquoi de ce choix de leur avoir proposé la première partie de la tournée 2019 avec KLONE (du 12/10/2019 au 09/11/2019, avec une excellente prestation au Jas'Rod aux Pennes Mirabeau -13 - à laquelle j'ai eu la joie d'assister).
A noter qu'un concert est dores et déjà prévu le 24/04/2021 (si...) avec KLONE et The Horst à l'Usine à Istres (13).
LADY LIBERTY travaille sur le successeur de son album éponyme. Par Ahasverus
Photographie LADYLIBERTY par Maïwé Photographie
Ce trio se faisait remarquer en 2019 avec un album éponyme orienté rock 70's, particulièrement marqué par la voix caractéristique de Vitha Sai.
Le second opus est en phase de production.
Il aura une direction très pop 80’s, indique le groupe, qui cite notamment Kate Bush, Vangelis, The Weeknd et Hans Zimmer parmi les musiciens qui auront orienté sa nouvelle direction artistique.
Les Parisiens ajoutent :
« Les claviers seront, comme toujours, très importants dans la production de notre second album. Nous avons le plaisir d’avoir engagé le superbe claviériste Nicolas Dri pour enregistrer les claviers. Il nous a accueilli dans son studio. Nous voulons retrouver les nappes synthétiques des années 1980. Les inspirations de départ seront Vangelis, Tony Banks de Genesis ou bien David Paich de Toto. »
Après une longue pause, le groupe est de nouveau actif sur les réseaux sociaux. Suivez l'avancée du futur album sur sa page Facebook.
« Nous sommes allés au bout du bout du processus de création. » Par Ahasverus, avec Loic Chanut (SEPTEMBER AGAIN - chant, basse) SEPTEMBER AGAIN par Charly Carrelet
Après « Insomniac » en 2017 et « From Nothing to Nowhere » en 2019, September Again prépare sa rentrée.
Nouvel album ? Oui ? Non ? Toujours un peu torturée (c'est là sa vraie force !) la formation d'Annecy ne fait rien comme tout le monde. A mille lieues du concept « Sex & drugs & Rock N' Roll » ce groupe écorché vif a bien un opus en vue, mais il le propose à rebours, projetant de publier ses douze morceaux un à un avant de les relier dans un support unique, comme l'explique Loïc Chanut (chant, basse) :
« Nous comptons faire un clip pour chaque composition et les proposer au fil de l'année avant la sortie du long format qui regroupera tous les morceaux, ceci pour éviter le syndrome de la sortie d'album dont deux titres seulement sont réellement écoutés. On a pris le temps de composer, en ayant l'obsession de créer un objet cohérent, plein et entier. Nous sommes allés au bout du bout du processus de création, en mixant tout nous-mêmes, et finalement en clippant tous ces titres ! Les douze compositions sont prêtes, mixées masterisées. Nous avons tourné huit clips et nous sommes en train de cogiter pour les suivants. Nous avons également enregistré des prises live. En tous cas, ça sortira en vinyle à un certain moment. ».
Cohérentes, ces compositions le sont déjà sur le papier : comme l'album « From Nothing to Nowhere » s'intéressait à notre rapport aux écrans (voir notre interview SEPTEMBER AGAIN : Sonate d'Automne), le nouvel opus a un cap. Loic Chanut nous le détaille :
« Ce sera vraiment un album, avec un titre et un thème qui sert de fil rouge. L'idée est venue à Pierre Olivier Pou, notre batteur, tout de suite après le second opus. Il avait en tête toute une thématique autour du miroir, du reflet... Ca allait des textes, des compositions qui se répondaient l'une l'autre, jusqu'au design du packaging... Les choses ont sacrément évolué depuis, et comme je suis responsable des textes, j'ai un peu adapté le concept. Le miroir est toujours là, en filigrane, mais il s'agit plus d'un point véritable sur chacun de nous, sur ce que nous aspirions à être il y a quelques années ; est-ce ce que nous sommes devenus en tant qu'individus et en tant que groupe ? L'histoire du reflet dans le miroir a finalement tourné vers l'observation de nos vies : ce qu'elles reflètent finit parfois par s'inscrire en faux. Le noir reflète le blanc ; la lumière induit l'ombre... »
« Notre aventure est une malédiction qui ne peut mener qu'à l'usure et à la déception, mais à la fois elle est d'une folle intensité. »
Trois titres du futur album, Cyan, This Curse et Caged, sont déjà disponibles. Loic nous en parle :
« Caged met en miroir l'attitude qu'on te demande d'avoir dans un job a responsabilités : sois un manager cool, mais serre la vis, et sois prêt à toutes les horreurs ; sois à l'écoute mais ne tiens pas compte de ce que tu entends ; Sois empathique mais apprends a trancher. Les résultats priment ! Cet état de fait rend complêtement schizophrène. »
« This Curse, le second morceau disponible, est un miroir de ce que nous sommes en tant que groupe de rock. Un regard sans artifices, un peu désabusé. Notre aventure est une malédiction qui ne peut mener qu'à l'usure et à la déception, mais à la fois elle est d'une folle intensité. C'est une malédiction... magnifique ! »
Une réflexion, confie Loïc, qui est en lien avec le titre de l'album, toujours mystérieux.
Le nouveau morceau, présenté le 13/04/2025, s'appelle « Cyan ». Il s'agit de la seule piste instrumentale de l'album. Pourquoi une piste instrumentale ?
« Ce morceau a émergé de manière totalement inattendue, un soir, en fin de composition de la totalité des titres de l'album. Les gars le trouvaient trop pauvre, ou du moins pas assez abouti ou sophistiqué pour qu'il prenne place sur l'opus. Pour ma part, je le trouvais tellement beau, minimaliste mais à la fois d'une forme essentielle, que je leur ai demandé de le garder pour boucler l'album. Parce que ce disque sera essentiellement noir et blanc, comme un ciel nuageux qui ouvre sur un ciel cyan. C'est une ouverture, un après... Et, c'est marrant, les mecs ont eu envie de le sortir en premier clip, ce qui, stratégiquement, est un non-sens. Mais artistiquement cela nous parle au plus haut point : c'est l'histoire qu'on a envie de narrer ! »
Poursuivant sa démarche profonde et artistique, September Again ambitionne donc de donner sa chance à chaque nouveau morceau. Ils sortiront un nouveau titre chaque mois, entrecoupé de playthrough et de making of. Un prochain rendez-vous est fixé fin avril. Ce sera le quatrième des douze chapitres de ce futur opus du groupe d'Annecy. Pour n'en rien rater, abonnez-vous à la page du groupe.