Pas d'une originalité folle, mais tout de même inspiré et bougrement solide, « Sin » plaira aux amateurs de hard US classique.
Par Ahasverus
Adrian Vandenberg est un guitariste/compositeur hollandais. Il connaît un beau succès au début des années 80 en fondant son propre groupe. Il est aussi connu pour son travail dans Whitesnake.
Au début des années 80, alors qu'il prépare sans y croire particulièrement un très bon premier album qui fait la part belle aux arpèges et à la guitare espagnole, le guitariste Adje (Adrian) Vandenberg est approché par David Coverdale. Celui-ci a repéré ses démos chez Atlantic Records et souhaite le recruter. Adrian décline il craint de n'être qu'un pion dans la valse des line-up devenue une habitude chez Whitesnake. Il préfère capitaliser sur son nom propre. Bien lui en prend : l'album est un succès ! Il réussit même à placer quelques morceaux sur les radios, notamment les ballades « Burning Heart » en 1982 et « Different Worlds » en 1983.
Heading For A Storm, second album de Vandenberg, sorti en 1983.
Sa notoriété internationale lui permet parcourir les États-Unis, l'Europe et le Japon aux côtés d'Ozzy Osbourne, Kiss, Rush, Scorpions, ou encore Michael Schenker.
Après quelques succès fluctuants, il rejoint finalement Whitesnake avec qui il enregistre notamment le morceau « Here I Go Again » aux côtés de John Sykes dans sa version « 1987 », tandis qu'une première version sur l'album « Saints & Sinners » (1982) trouvait Micky Moody et Bernie Marsden aux guitares. Puis Adrian participe à la tournée promotionnelle de « 1987 » durant un an et demi. Il passera plusieurs années au sein du serpent blanc, co-récrivant certains albums, notamment « Slip of the Tongue » (1989) sur lequel, bien qu'il soit crédité comme guitariste, il ne pourra jouer en raison d'une blessure.
A la fin des années 90, Adrian se met en retrait de la musique pour des raisons familiales. Dans les années 2010, il revient avec le projet Vandenberg's Moonkings. Ce retour est bien perçu, mais le chanteur Jan Hovingi a des activités professionnelles parallèles qui ne peuvent souffir de son absence, et il n'est pas en mesure de faire des tournées à l'étranger. Adrian met donc fin au projet après trois albums et il ranime Vandenberg la décennie suivante avec un opus intitulé « 2020 ». Adrian explique à My Global Mind : « Avec Vandenberg, j'ai décidé qu'il était temps de me botter les fesses dans le sens du hard rock, car Moonkings était très orienté blues ».
Il se fait accompagner du chanteur Ronnie Romero (Lords Of Black), du bassiste Randy Van Der Elsen (Tank) et du batteur Koen Herfst (Doro, Epica) et il profite de cet album pour revisiter son standard « Burning Heart ».
Le 25/08/2023, Vandenberg revient avec un album, le cinquième sous son nom :
« Sin »
A l'instar de « Heading for a Storm » (1983), « Sin » voit le retour des requins sur la pochette. Ces deux artworks ainsi que celui de l'album « Alibi » ont été peints par Vandenberg lui-même : Adrian est diplômé des Beaux Arts et il a même enseigné cette matière avant de consacrer sa vie à la musique.
Pour ce nouvel opus Vandenberg retrouve la même section rythmique : Koen Herfst (batterie) et Randy Van Der Elsen (basse). En revanche Ronnie Romero dont l'album solo « Too Many Lies, Too Many Masters » sortira mi-septembre laisse la place au Suédois Mats Levén (Candlemass, Therion).
Le timbre de voix de Mats Levén rappelle celui de David Coverdale et c'est vers bien Whitesnake et le hard US qu'il faut chercher les comparaisons avec cet album, même si Adrian se dit plutôt influencé par le blues et le hard britannique.
On pourrait aussi parler de Dio (« Out Of The Shadows », « House On Fire »), d'Alice Cooper, et c'est très bien fait d'ailleurs (« Thunder And Lightning »), avec beaucoup de groove dans le chant puissant de Mats Levén (« Walking On Water », « House On Fire »), et des guitares efficaces plutôt que tape à l'oeil.
« Sin » est composé de morceaux qui tiennent la distance, capables de frapper fort (« Light It Up », « Burning Skies ») comme de se faire enjôleurs (« Baby You've Changed »). Enregistré aux Pays-Bas et à Los Angeles, l'album est produit par Bob Marlette (pas le chanteur de reggae, hein, le producteur qui a travaillé avec Ozzy Osbourne et Alice Cooper...). Pas d'une originalité folle, mais tout de même inspiré, bougrement solide dans le songwriting comme dans le line-up qui fait du haut niveau, l'album plaira aux amateurs de hard US classique. Il est disponible aux formats digital, CD, ainsi qu'en vinyle vert.