VOLA (metal progressif), Friend of a Phantom (01/11/2024)
VOLA (metal progressif), Friend of a Phantom (01/11/2024)
Le 07/12/2024
La voix exceptionnelle d'Asger Mygind nous porte d'un bout à l'autre de l'opus.
Par Ahasverus Trois ans après « Witness », VOLA revient avec « Friend of a Phantom », un album initié durant les pauses du Witness Tour imposées par le COVID. Si le groupe a souhaité s'éloigner des propositions du précédent opus pour cette nouvelle livraison, les fans reconnaîtront sans difficulté la patte de VOLA. VOLA par Heli Andrea
« Friend of a Phantom » s'ouvre sur « Cannibal », un morceau pour lequel les Danois gagnent en explosivité grâce au featuring du chanteur d'In Flames, Anders Fridén.
Fait d'une base djent et de fusion électro-pop, la musique de VOLA sait évoluer à la perfection, et le combo danois donne à ses compositions une douceur mélodique caressante qui rappelle à maintes reprises l'univers de son compatriote A-HA (« We Will Not Disband », « Glass Mannequin », « I Don't Know How We Got Here »).
Le timbre d'Asger Mygind, très proche de celui de Morten Harket, n'est pas étranger à cette impression.
Cependant même au coeur des quelques compositions d'allure pop rock, VOLA balance des riffs puissants et distordus, et les baguettes foisonnantes d'Adam Janzi virevoltent d'un élément de batterie l'autre.
L'ensemble de l'album trouve donc un caractère unique et délicat qui s'éloigne de la complexité de « Witness » pour des alambics plus accessibles (« Paper Wolf »).
La voix exceptionnelle d'Asger Mygind nous porte d'un bout à l'autre de l'opus avec panache.
« Friend of a Phantom » devrait convaincre les fans de la première heure et ratisser les retardataires pour élargir encore la fanbase de ce groupe en phase toujours ascendante.
Tracklist :
01. Cannibal (feat. Anders Fridén)
02. Break My Lying Tongue
03. We Will Not Disband
04. Glass Mannequin
05. Bleed Out
06. Paper Wolf
07. I Don’t Know How We Got Here
08. Hollow Kid
09. Tray
Durée totale : 40mn env. Line-Up (photographie Heli Andrea) :
Dream Theater conserve son trône au sommet du metal progressif et la révolution n'est pas pour demain. Par Ahasverus Quatre ans après le très estimable « A View from the Top of the World », Dream Theater revient avec « Parasomnia », un album qui marque le retour de de Mike Portnoy, parti en 2009 après « Black Clouds and Silver Linings ».
Fidèle au poste depuis « Octavarium », Hugh Syme (Rush) signe le bel artwork de ce nouvel opus. Sombre, voire funeste (« Are We Dreaming? »), le heavy « Parasomnia » exploite la veine la plus métallique de Dream Theater. Il avance puissamment ses riffs, brossant un tableau avec des touches qui vont de l'avant-garde au thrash en passant par le classique.
La douceur prend cependant sa part avec le très beau « Bend the Clock »
Si certains font la fine bouche et déplorent une certaine prévisibilité, il ne faut pas oublier qu'on est face à l'un des plus grands groupes de l'histoire de la musique progressive, un incontournable, peut être le plus grand que le metal ait porté.
Les longues pièces qui se succèdent et leur succulent bouquet final de dix-neuf minutes font immanquablement leur oeuvre. Riffs et soli parsèment un album aux tiroirs pleins de richesses et cependant très accessible.
« Parasomnia » permet à Dream Theater de conserver son trône au sommet du metal progressif. Et la révolution n'est à l'évidence pas pour demain.
« Parasomnia » est disponible depuis le 07/02/2025 via Inside Out Music. Dream Theater sera en France :
Samedi 07 juin 2025 – Nancy / Heavy Week-end
Samedi 21 juin 2025 – Clisson / Hellfest
Vendredi 18 juillet 2025 – Saint-Julien-en-Genevois / Guitare en Scène
ANTIPOD rejoint MANIGANCE, ANTECHAOS et REBOOT et forme aujourd’hui mon carré d’AS… Par Pépé St@kaTTo Groupe : ANTIPOD Album : « Eveil » (Label Wormholedeath) Genre : Heavy Metal / Mélodique / Progressif Région : Lyonnaise Influences : Nightwish / Pantera / Angra / Manigance / Awacks Sortie : 30 août 2024
Par Pépé St@kaTTo
Line-up actuel :
⦁ Sébastien Lelong : clavier, compositions (ex MYTHRILLIUM)
⦁ Jémina Robineau : chant (ex ANTHON NORWELL EXPERIMENT, ex MEMORY OF SILENCE)
⦁ Stéphane Monserrat : chant (AWACKS)
⦁ Elias Bouabib : guitare rythmique, solo, chant (ABYSSAL CYAN)
⦁ Bilel Adda : guitare rythmique
⦁ Matthieu Lucet : basse
⦁ Thierry Delvaux : batterie (ex WEIRDLAND, ex AMON SETHIS) Tracklist :
01.Eveil - 02.Affronter ses idées noires - 03.Heylel - 04.La vie au temps - 05.Ne jamais douter - 06.Berzerkir - 07.Naufrage - 08.Nouvelle ère - 09.Chrysalide
10.Valse des songes - 11.La vie au temps (orchestral)
Artwork CD et book par Kryss (Christophe Segarra).
Il en aura fallu du temps pour que cet album d’ANTIPOD voie le jour ! Non pas que la gestation fut particulièrement difficile, mais comme pour tout premier opus, il a été sujet à de nombreux imprévus, doutes, modifications diverses, mais également moments d’euphories et fortes exaltations.
La chronique de cet album est un peu particulière pour moi car, comme pour mes deux compères de la Te@m Ahasverus (Ahas et Dam'Aël), Sébastien Lelong (son maître d’œuvre) nous a associé dès le départ à la conception de ses compositions en nous faisant écouter régulièrement les nouvelles versions des morceaux et nous demandant nos impressions, nous tenant informés des avancées de l’album. Ce fut génialissime et nous le remercions pour ce privilège !
Avant de passer en revue les onze morceaux composant l’album, il nous faut revenir sur la genèse du groupe.
Seb’ le claviériste et compositeur a fondé le groupe dix ans plus tôt à la fin de l’aventure MYTHRILLIUM (2 démos : Mythrillium (2006) 3 titres, Aurore (2007) 6 titres, le fameux « La vie au temps », apparaissant sur les 2 démos, une dizaine de concerts).
Après cette première aventure il n’a jamais cessé de composer et maquetter ses nouveaux morceaux (sous le logiciel Guitar Pro et tout en « Midi »). Il fait alors écouter ses ébauches de projet à Steeven Segarra (WEDINGOTH) qui lui propose d’enregistrer dans son studio. Les premières pistes seront diffusées sur plusieurs radios, « Heylel » apparaîtra même sur la Compil French Metal FM022 « La porte des damnés » en juin 2016. Tous les retours positifs encourageront Sébastien à poursuivre l’aventure avec l’arrivée d’autres musiciens qui finaliseront le groupe ANTIPOD.
Cependant, Steeven ayant d’autres obligations professionnelles, la production finale d’Eveil fut confiée à Christian Morfin (le producteur entre-autre de Franck Carducci).
L’album sort d’abord sur les plateformes numériques le 9 février 2024 puis sous format galette le 30 août 2024. C’est sur « Eveil » qui donne son nom à l’album que raisonnent les premières croches. Une intense montée en puissance grâce aux claviers de Sébastien, quelques cloches pour nous réveiller, et un riff puissant de guitare pour nous mettre l’eau à la bouche. Un titre épique très court mais qui donne le cap à suivre pour la suite…
« Affronter ses idées noires » démarre très fort sur un riff lancinant d’Elias, la voix de Stéphane jaillit ensuite telle une balise lumineuse au milieu de la noirceur de la nuit. Le fantastique solo au milieu du morceau, véritable déferlement de notes et d’émotions sonores (exécuté par Julien Lagnier, premier guitariste avec qui Seb’ a composé ce titre) donne une dimension particulière à ce morceau, « ne jamais baisser les bras, jamais » … Mon morceau préféré !
Les notes de piano et le son cristallin des claviers de Seb’ appuyés par une batterie bien pêchue vont lancer la piste numéro 3. La voix suave de Jémina nous narre l’histoire d’Heylel, l’astre brillant, l’étoile du matin, l’ange déchu, Lucifer le porteur de lumière. Un morceau très progressif, velouté et mielleux, avec de belles paroles à la Ange.
« La vie au temps », est le morceau le plus ancien d’Antipod (24 ans). Il est le catalyseur qui a poussé Sébastien à continuer de composer et d’écrire sans relâche. Cette « ballade » est un vibrant hommage à sa petite amie décédée dans un tragique accident de voiture durant son adolescence. Des mots, des notes tirées d’un simple clavier « Bontempi » qui ont marqué à jamais son auteur. Une balise temporelle qui le ramène sans cesse à son passé avec ses souvenirs et ses regrets, mais qui le pousse continuellement à avancer. C’est majestueux et touchant à la fois, la voix de Jem’ véhiculant tellement d’émotions. Les soli de guitares sont finement ciselés, le plan en tapping redoutable, le final piano / voix de toute beauté !
« Quelle autre chose est le temps qu’une route précipitée qui nous conduit continuellement à la mort malgré nous … ».
« Ne jamais douter » la piste suivante est le morceau le plus heavy rock de l’album avec ses nombreuses parties de guitares. On retrouve ainsi en guest Fabien Lacroix (chanteur et guitariste d’ARKERONN) pour un solo d’anthologie. Les lignes de basse sont puissantes et sortent légèrement du mix. La voix hypnotique de Stéphane fusionne allègrement avec les nappes de synthés de Sébastien. Encore un excellent titre !
« Berzerkir », la transe des guerriers-fauves, ces fervents adorateurs d’Odin, où la fureur sacrée de la plage n°6 de l’album ! C’est avec un son de harpe que débute ce morceau à l’ambiance psychédélique et sombre. La basse est omniprésente et drive avec brio les autres instruments. Les voix qui s’interpellent nous racontent l’histoire des « berzerkers », ces gosses que l’on droguait dès leur plus jeune âge pour ne pas éprouver la moindre peur lors des combats.
« Naufrage », (le tout premier titre que j’ai découvert d’Antipod !) nous conte l’histoire de ce vieux marin assis en bordure du port, qui lâche tout de sa vie présente et largue les amarres pour répondre aux chants des sirènes qui l’appellent ! L’intro est calme, comme une mer d’huile seulement troublée par des oiseaux qui gazouillent, mais la tempête et le naufrage sont proches. Belle interactivité des voix entre Jémina (la sirène) et Stéphane (le vieux marin), à noter également ici les différents changements de rythmes qui animent le morceau, ainsi que le très beau passage de guitare électro-acoustique. Le jeu de basse / batterie est fluide et puissant, les nappes de synthés sublimant le tout.
L’excellentissime « Nouvelle ère » avec ses sons de claviers très new wave / rock ’80 et son refrain épique est bien partie pour devenir l’hymne officiel d’ANTIPOD en Live ! Un titre qui pourra être repris en chœur et qui fera assurément headbanger les plus indécis !
C’est sur une intro’ multi-guitares (acoustique / électrique) et piano que démarre le magnifique « Chrysalide ». La voix éraillée de Jémina, doublée et décalée sur ce titre, apporte beaucoup de douceur et d’émotion. Une belle petite ballade qu'il doit être bien agréable de jouer sur une vieille folk au coin du feu !
La piste n°10 « La valse des songes » va nous projeter à l’époque de la Renaissance, avec ici une atmosphère mi-prog’ / mi-rock. La valse reste électrique et puissante, les instruments s’interpellant et se répondant avec grâce, et toujours cette belle complémentarité dans les parties chants. A noter, à la moitié du morceau la cassure apportée par quelques secondes de silence qui laisse croire à la fin de la chanson, et qui permet de relancer la machine pour un final de toute beauté avec son pont / intermède à la MAIDEN, période Powerslave (un groupe qui a beaucoup influencé Sébastien dans son adolescence), et une sublime partie clavecin qui vient définitivement clore ce titre.
La piste 11 est la version instrumentale de « La vie au temps », un titre sans chant donc, joué ici uniquement aux claviers par Sébastien dans une interprétation symphonique poussée à l’extrême, pour une cascade d’émotions intenses. Les mélomanes apprécieront ce déchainement de cordes et de chœurs, un « requiem » qui n’est donc pas à mon sens superflu et qui vient clôturer de façon éblouissante ce premier opus d’ANTIPOD.
Un peu plus de cinquante minutes pour un album où les onze titres, véritables tranches de vie, viennent s'emboîter les unes dans les autres dans un puzzle qui vous fera apparaître et découvrir l’univers merveilleux d’ANTIPOD. Un majestueux premier album qui vous prendra aux tripes !
Un groupe à classer dans « rock progressif mélodique expérimental », un skeud ficelé comme un Queen qui chanterait en français, car il faut le préciser, peu de groupes hexagonaux dans ce style osent s’exprimer dans la langue de Molière, encore moins avec deux chanteurs exceptionnels comme Jémina et Stéphane !
Je conclurai cette chronique en précisant que cet album est vraiment un coup de cœur car depuis 2020, j’ai vu les morceaux évoluer, certains m’ont même personnellement touché (« Affronter ses idées noires », « La vie au temps », « Ne jamais douter »), car je les ai découverts et appréciés durant une période sombre de mon existence… J’ai maintenant hâte de rencontrer le groupe en Live et partager quelques mousses avec ses membres (avec mode-et-ration bien entendu), j’espère que c’est également votre cas !?
ANTIPOD rejoint ainsi MANIGANCE, ANTECHAOS et REBOOT et forme aujourd’hui mon carré d’AS… Vivement le prochain album !
[PS : je dédie cette chronique à Roland Lelong le papa de Sébastien, un rocker au grand cœur (ex chanteur d’EXODE) qui aurait été fier de son fils et de son album.] Matoscope :
⦁ Sébastien : Séquenceur PC + Carte son PreSonus Studio 26c, 2 Entrées /4 Sorties, 192 KHz, Interface Audio USB-C, Synthé Korg Kronos
⦁ Jémina : Micro Sennheiser HF + Boitier émetteur / recepteur
⦁ Stéphane : Micro Sennheiser e865 et Shure Beta 58
⦁ Elias : Guitare Jackson, Marshall Tête DSL20HR + Cab Marshall JVMC212 + Shure SM58
⦁ Bilel : Guitare ESP, Tête Hughes & Kettner Grandmeister Deluxe 40 + 1 Baffle Hughes & Kettner TM 212 + Ipad contrôle son
⦁ Matthieu : Basse Frankenbass, Tête TC Electronic Thrust BQ500 + Cab Tone Man TM 210 200W
⦁ Thierry : Batterie Mapex Sarun V