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WEGFEREND (Neo Folk), En Autremonde - Chapitre Second (31/03/2023)
Le 18/06/2023
« En Autremonde - Chapitre Second » se positionne parmi les meilleures propositions néo-folk du moment et dévoile avec éclat la personnalité de Wegferend qui impose malgré sa jeunesse une signature déjà pleine d'originalité, de force et de sensibilité.
Par Ahasverus
Après « En Autremonde - Chapitre Premier », un EP quatre titres sorti en 2019, Wegferend revient pour une nouvelle proposition posée cette fois sur un album de sept pistes :
En Autremonde - Chapitre Second
L'artwork est à nouveau signé Marine Joumard qui reprend la même thématique que la première pochette sous un point de vue différent. On voit cette fois la Voyageuse quitter une mégapole en ruines pour entrer en Autremonde.
Wegferend signifie en effet « voyageur » (ou « vagabond ») en vieil Anglais.
Le groupe se construit en 2016 autour des soeurs Cazamea, Manon (guitares, chant) et Alexia (chant). Laurine Bassé (percussions) complète le trio qui passe brièvement en quatuor à l'arrivée de Thomas Boissier (percussions, batterie, flûtes, chant) pour devenir définitivement une formule Cazamea/Cazamea/Boissier quand Laurine Bassé quitte la formation.
Les Toulousains s'essaient d'abord au Metal mais le rendu ne leur convient pas. Leur inspiration (black metal, post-hardcore et musiques progressives, mais aussi bandes originales de films, heroic fantasy, peinture ou littérature) les pousse vers le folk, auquel le trio aime ajouter l'adjectif « onirique ».
Ainsi naît « En Autremonde », un concept brossé en deux parties dès 2019 et dont voici la touche finale.
Les chansons de ce nouveau chapitre sont généralement longues ; seul « Holy Ghost » descend sous la barre des cinq minutes.
Le processus de composition est collectif, généralement bâti sur une ossature proposée par Manon Cazamea, tandis qu'Alexia Cazamea a pris en charge les textes en Français ou en Anglais, exceptés ceux de « Holy Ghost », signé Sacha Lopez, et de « Jos L’Uèlh de la Breissa » (en Français : « Sous l'oeil de la sorcière »), écrit et chanté en Occitan par Thomas Boissier.
« En Autremonde - Chapitre Second » a été renregistré en novembre 2021 dans le Gers, au Silent Ruins Studio. Le mixage est de Fred Blanchard, le mastering de Laurent Marc.
Le mélange des cordes et des percussions est une réussite (« Gedim ») bien mise en valeur par une production de qualité. Le chant lead, léger, est magnifique, paré d'un vibrato à peine voilé et d'un très bel effet, au service de textes qui savent retenir l'attention. Il est parfaitement appuyé par les secondes voix et Wegferend parvient à faire surgir des tableaux envoutants, tout à la fois étranges et familiers.
Les ambiances médiévales sont présentes, mais le trio ne s'y enferme pas et sait nous projeter vers des reliefs légèrement orientaux. Loin de coincer Wegferend dans un univers stéréotypé, « En Autremonde - Chapitre Second » ouvre des portes sur l'avenir et révèle le potentiel très élevé d'une formation qui conjugue une singularité avérée et inspirée à des qualités réelles d'interprétation.
L'album est soutenu par le clip « Holy Ghost », sur une idée de Tilia Weevers et du réalisateur Sébastien Duattis.
Dénonçant l'emprise des religions sur les masses, le clip s'inspire de la vie du frère dominicain Girolamo Savonarolla. Ce prédicateur italien intransigeant, hostile aux Medicis, est à l'origine du bûcher des vanités, dressé le jour du mardi gras 1497, dans lequel brûleront des milliers d'objets, des robes, des bijoux, mais aussi des tableaux de Botticelli jetés au feu par le peintre lui-même !
« En Autremonde - Chapitre Second » se positionne ainsi parmi les meilleures propositions néo-folk du moment et confirme avec éclat la personnalité de Wegferend qui impose malgré sa jeunesse une signature déjà pleine d'originalité, de force et de sensibilité. Le trio pourrait s'inscrire très prochainement parmi les formations majeures du folk progressif et sa musique très ouverte mérite d'être diffusée vers une large fanbase. On suivra avec un vif intérêt.
SKÁLD, Huldufólk (Decca Records / Universal - 20/01/2023)
Le 19/01/2023
SKÁLD ou La théorie des cordes.
Une chronique d'Emma Bradford
Le dernier album du collectif néofolk SKÁLD, intitulé Huldufólk, , nous fera encore vibrer à partir d’aujourd’hui, 20 janvier 2023.
Depuis le premier album, chaque titre de SKÁLD, est une invitation à faire appel à la mémoire profonde, à éveiller les consciences, à ne pas laisser mourir le précieux savoir ancestral, à perpétuer l’art de la poésie comme le faisaient les scaldes, poètes scandinaves, souvent islandais, afin d’immortaliser la mémoire des hommes.
L’appel à la mémoire profonde, ce pourrait être leur mantra.
Et ils ont choisi de le faire vivre à travers leur musique et leur chant.
Ce collectif d’origine française, formé en 2018 par le producteur et compositeur Christophe Voisin-Boisvinet, nous conte les mythes et légendes nordiques en vieux norrois, une langue scandinave que, grâce à leurs albums et nombreuses scènes, on commence à avoir du mal à qualifier de langue ‘’morte’’.
Bon. Ne vous emballez pas en proposant à vos jeunes trolls de prendre « vieux norrois » en option au BAC pour gratter des points. Étrangement les profs ne se bousculent pas…
Comme dirait SKÁLD dans Rún, « Vitkar allir frá vilmeiði », ce qui voudrait dire dans le cas présent que tout le monde devrait prendre conscience de la mauvaise volonté … de l’Éducation Nationale.
SKÁLD c’est un clan.
Des poètes débarquant tout droit du Moyen Âge, chanteurs et musiciens. Unis par une même passion venue du passé nordique. Des passeurs de mémoire.
SKÁLD c’est un son.
Ce son c’est leur vibration, une vibration toute particulière issue des instruments d’un autre temps.
Un son qui ne ressemble à aucun autre, et pour cause ! Certains sont faits sur mesure par un luthier vosgien spécialiste de la musique scandinave.
Mais pas seulement.
En effet, au milieu des harmonieuses fréquences vibratoires émises par un Nyckelharpa, vièle à clefs, par des lyres, talharpa, moraharpa, et autres merveilles, nous parviennent d’autres cordes qui semblent venir d’un autre âge, d’une autre dimension, et entrer en résonance avec les Dieux.
Il vous semble entendre une guimbarde ? Un instrument indéfinissable ? Une source d’eau claire ? Un vent doux ? Une forte bourrasque ? Non, ce sont des chants.
Leurs voix, monodiques ou polyphoniques, issues d’une technique vocale ancestrale, répondent aux instruments et participent de cette énergie vibratoire exceptionnelle.
Instruments à elles seules, elles entrent dans une danse avec les autres instruments comme ceux à la vibration toute particulière de leurs cordes ‘’sympathiques’’, cordes libres qui entrent en vibration par simple résonance (par sympathie) avec les notes jouées de même hauteur.
Le tout porté par les percussions envoûtantes, coeur battant de ce message druidique.
Le choix des tempos est une particularité supplémentaire.
Certains changements de tempo,dans le même titre, par exemple le couplet à cinq temps et le refrain à douze, inoculent cette notion de vitalité des peuples du froid, et dans ces rythmes, nous voyons presque circuler la sève de la nature sauvage, nature de laquelle ils sont si proches. Une fusion de sons, de pulsations, et de vie.
La grande sagesse des anciens peuples nordiques parvient jusqu’à nous par ces vibrantes et vivifiantes harmonies.
La théorie des cordes promet d’unifier toutes les forces fondamentales de l’Univers.
De même, les cordes instrumentales et vocales de SKÁLD unissent le temps à l’espace, les forces mystiques et poétiques du passé, à celle de notre époque, la mémoire à l’instant présent.
Porté par les tambours aux sons graves et chamaniques, SKÁLD convoque le temps, le savoir, la légende et la sagesse ancestrale. Écoutez l’album, ils ont entendu l’appel.
Magnétique, vibratoire, hypnotique, mystique, grave, aérien, cristallin, un vocabulaire qui sort SKÁLD des sentiers habituels.
Laissez vous envahir par leur dernier album Huldufólk et sentez ce désir impétueux de goûter ce fameux Hydromel poétique créé par les nains en mélangeant le sang du dieu Kvasir et du miel, et transformez vous, vous aussi, en poètes et en savants.
Le peuple caché, Huldufólk, désire cohabiter harmonieusement avec les hommes et la nature.
Les contes tirés du Gylfaginning, du Skáldskapármal, ou encore du Grólgardr, ces histoires, qui se transmettent de générations en générations, nous parviennent à travers les chants lyriques et gutturaux de SKÁLD et viennent nous divertir et nous faire rêver.
Et me voici emportée par leur envoûtement, et je deviens une troll désireuse d’épouser un chevalier pour devenir humaine. Je me sens l’âme d’une elfe danoise ou d’une nymphe suédoise, surfant sur les accents graves puis aériens de "Då Månen Sken" le single déjà sorti, me racontant l’histoire de Huldufólk, ce peuple caché, et de ce jeune Björn ensorcelé par une skogsrå. Il rencontra une de ces nymphes de la forêt mais finira seul et mélancolique, obsédé par le bruit de la forêt.
À noter également le titre ‘’ Du Hast", déjà sorti, une réadaptation de l'un des classiques de Rammstein. (Ce qui nous fait penser que SKÁLD était présent au dernier Hellfest). « Du Hast » est une reprise qui n'est pas sans rappeler, "Seven Nation Army", l'un des précédents succès de SKÁLD (et qui comptabilise 35M de streams !).
Et "Troll Kalla Mik", single déjà dévoilé également.
Près de treize musiciens répondent à l’appel de SKÁLD et expriment leur savoir et leur sensibilité à travers l’album. La harpe et la cornemuse s’agitent sous les doigts de Daniela Heiderich, l’archer du nyckelharpa d’Aliocha Regnard font resurgir des notes du XIVème siècle, la Moraharpa, la Lyre et la Talharpa sont sublimées par Ravn, tandis que la vielle à roue de Laetitia Marcangeli nous hypnotise et que les percussions vibrent sous les coups puissants de Nicolas Montazaud, Marti Ilmar Uibo et Christophe Voisin-Boisvinet. Le chant, quant à lui, est un formidable condensé de talents assuré par Steeve Petit, Lily Jung, Marti Ilmar Uibo, Laetitia Marcangeli, Michel Abraham (uRYa), Kohann, Julien Loko et Chaos Heidi.
Photographie : SKÁLD par Die Frau
Ils convoquent le passé.
De quelques cordes, font vibrer le présent.
Et le rendez-vous pour vous laisser emporter…
C’est aujourd’hui.
THE HU, Rumble Of Thunder (sortie le 02/09/2022 - chronique)
Le 05/09/2022
La confirmation que The Hu est un groupe hunnique qui s'inscrit de façon pérenne sur le wall of fame du métal international.
Formé en 2016 à l'initiative de Dashka, un chanteur, acteur et producteur de musiques et de clips mongol, The HU est un groupe de Oulan-Bator qui mélange des influences traditionnelles à la musique métal en utilisant des instruments ancestraux (morin khuur) et amplifiés ainsi qu'un chant de gorge (khöömii) en langues anglaise ou mongole.
Après quelques single-clips ambitieux, The Hu présente en 2019 son premier album « The Gereg » réédité en 2020 dans une version Deluxe loin d'être anecdotique puisqu'elle voit la participation en titres bonus de Jacoby Shaddix (Papa Roach) et de Lzzy Hale (Halestorm).
The Hu qualifie son style de Hunnu (= Huns) Rock. Il précise à FRENCH METAL :
« Nous jouons du Hunnu Rock. C'est un nouveau style que nous avons apporté, qui consiste en un mélange d'Orient qui rencontre l'Occident, du passé qui rencontre le futur, de traditions qui rencontrent la modernité, et nous avons notre propre manière de chanter et de jouer nos propres instruments. » (retrouvez l'intégralité de cette interview ici)
Sur FRANCE 24, il complète : « Notre message est aussi universel dans le sens où nous attachons une grande importance à la préservation de la Terre. La nature est un élément très présent dans nos vies, elle nous inspire. » (retrouvez l'article complet ici)
Porteur de la culture traditionnelle de son pays à l'international où il récolte des lauriers, le groupe s'est vu décerner la médaille de l'Ordre de Gengis Kahn, et la banque nationale de Mongolie annonçait en 2021 la création d'une monaie à son effigie. (source : Wikipedia)
Le 02/09/2022, The Hu revient via Better Noise Music avec un nouvel album :
« Rumble Of Thunder »
Plus qu'un cabinet de curiosités « Rumble Of Thunder » est un mélange harmonieux d'influences folkloriques et de musique moderne.
Cinq instruments traditionnels et trois instruments propres à la musique rock ont été employés pour arriver à ce métal exclamatif, scandé, martial, porté par des choeurs percutants. Le chant en Mongol glisse parfaitement bien sur des compositions qui parviennent à garder de titre en titre votre attention malgré une durée totale d'écoute d'une heure et huit minutes.
Catchy, sachant se diversifier, l'univers de The Hu peut lorgner sur la country américaine (« Triangle »), la musique celtique (« Teach Me ») ou la ballade épique (« Mother Nature ») tout en gardant ses propres racines folk — présentes jusque dans le chant — constamment exploitées avec réussite. Après le succès de « The Gereg » et quelques covers remarquées, ce deuxième album est donc la confirmation que The Hu est un groupe hunnique qui s'inscrit de façon pérenne sur le wall of fame du métal international.
Paris, Lyon et Toulouse sont sur le parcours de sa tournée européenne.
Les Critiques :
- L’un des enjeux de ce second album est ainsi de convaincre les éventuels derniers sceptiques que, au-delà du buzz, The Hu est avant tout un véritable groupe, avec un projet, des idées, et les ambitions qui vont avec.
Radio Metal - The Hu oscille entre grandiloquence et intensité pour livrer un album à la croisée du passé et de la modernité.
RockUrLife - The Hu confirme son statut de groupe de rock original et puissant.
HARD FORCE
Discographie :
- The Gereg (2019)
- Rumbling Thunder (2022)
Les Liens :
DIRTY SHIRT, Get Your Dose Now! (01/04/2022 - chronique)
Le 20/04/2022
A la manière des frères Tankian ou d'un Sepultura, Dirty Shirt a trouvé le juste dosage, réussissant à garder un gros son dans un rendu atypique et catchy.
Dirty Shirt est un groupe originaire de Seini, en Roumanie. Il a pris naissance en 1995.
Fort de huit musiciens, il étoffe ce line-up déjà conséquent par des invités.
Photographie : Vladut Ciprian
Il mélange notamment du nu-metal, du power metal, du punk, du hip hop, et des éléments de musique traditionnelle et populaire roumaine.
Il a partagé des scènes avec Moonspel, Ektomorf, Lofofora ou encore U. D. O. dans des festivals internationaux.
Après huit albums, Dirty Shirt revient le 01/04/2022 avec un nouvel opus assorti d'un EP bonus :
Get Your Dose Now!
L'artwork est signé Lia Cucuianu.
Enregistré par Mihai Tivadarn « Get Your Dose Now! » est mixé et mastrisé par Adrian Bila Uritescu (également musicien guest sur l'album).
Il s'agit d'un neuf titres d'une durée totale de trente minutes environ.
Des musiciens traditionnels (Transylvanian FolkCore Orchestra, Caliu du Taraf de Haidouks) comme des acteurs de la scène métal (Benji de Skindred) participent à l'album.
Faisons un tour de pistes avec deux membres de Dirty Shirt, Mihai Tivadar (musique) et Mathieu di Pilla (paroles) :
- New Boy In Town - « Nous nous sommes habitués à ouvrir nos albums (et nos concerts) avec une chanson instrumentale énergique et traditionnelle (comme les mariages roumains qui respectent la tradition), mais sur le nouvel album, nous avons choisi d'ouvrir avec une chanson instrumentale plus dramatique, cinématographique et sombre. »
- Pretty Faces - Mihai : « C'est l'une des chansons les plus longues de l'opus, basée sur un morceau électro de Sensor (un projet électro de Paul Ilea, producteur de musique de The Voice Romania & Romania Got Talent, également un bon ami à nous). Ça commence par une touche "indienne" et des voix jamaïcaines (faites par Benji de Skindred), mais jouées au cimbalum (instrument traditionnel roumain). Ensuite ça passe dans une sorte de couplets et refrains nu-métal/électro avec des parties de style traditionnel au violon et au sifflet. Il s'ensuit un son métal "reggae" (avec la voix de Benji), un intermezzo métal groovy instrumental, un solo de violon manouche de Caliu (célèbre violoniste gitan, Taraf des Haïdouks) sur fond de gros arrangements électro-métal. Ensuite, la chanson revient aux couplets et au refrain et se termine par un style de mariage traditionnel roumain du thème principal au violon et au sifflet. »
Mat : « Cette chanson traite des effets positifs de l'ère covid. Comment des événements extraordinaires poussent les gens à s'adapter et comment la vie trouve toujours son chemin. Le titre est sarcastique et fait référence à la façon dont nous avions l'air "beaux" avec ces masques. » - Dope-A-Min - Mihai : « C'est probablement l'une des chansons les plus énergiques de l'album. Ça commence assez de manière assez "standard" avec une intro nu-metal/hardcore, puis les couplets et refrains mêlent le métal à des mélodies de style traditionnel, donnant une ambiance presque "pirate metal". L'intermezzo change complètement, avec une pause rythmique complexe, puis une partie mélodique, avec un thème chant et violon composé dans le style tzigane roumain. Le morceau se termine en symétrie, avec la même partie hardcore/nu metal que l'intro. »
Mat : « La dopamine joue un rôle dans la façon dont nous ressentons le plaisir. Cette chanson parle de toutes les illusions créées sur les réseaux sociaux et dans nos relations en général. Il faut être heureux à tout prix, et devenir dépendant de ces shots de dopamine comme on avalerait des comprimés de vitamines tous les matins. De plus, cette chanson est géniale et la tonalité est en la mineur. » - What's Going On - Mihai : « C'est une chanson courte, avec une structure standard. L'idée de la chanson est venue du thème instrumental, réalisé par un de nos amis (Gabriel Radu Arnautu) pour son projet personnel. Nous avons adapté ce thème en lui donnant une touche balkanique avec des instruments traditionnels et en ajoutant les lignes vocales modernes. Les couplets mêlent metal mélodique moderne et rap nu-metal (partie enregistrée par Mathieu). »
Mat : « Cela traite de la vanité et de la façon dont la plupart des succès sont présentés de manière superficielle. "The king of the village" renvoie à une expression française qui signifie que l'importance et l'estime qu'on a de soi sont deux choses différentes. L'un est lié à un ego mal placé, l'autre à une ambition et à un accomplissement réels. Les événements que nous vivons dans cette décennie sont aussi pour moi la parfaite illustration de cette idée. » - Hot For Summer - Mihai : « C'est probablement la chanson la plus folle de l'album, un très court morceau qui change constamment d'ambiance. Après une intro très douce et clichée, on entre dans le premier refrain en anglais, une musique style Eurovision avec quelques influences années 80 qui change complètement, avec une partie dans le style des Balkans, puis s'ensuit une partie très heavy (metalcore). Après, on revient sur le refrain, mais cette fois en italien. Il s'ensuit une partie de style marche, pour arriver à une mélodie de style tango qui combine le rythme "marche" avec la ligne mélodique des Balkans. La fin est en symétrie. »
Mat : « Cette chanson critique l'industrie musicale grand public. À quel point ces tubes pop de l'été peuvent sembler ennuyeux. Pourtant, certaines de ces chansons sont excellentes et ce n'est pas une question de simplicité ou de répétitivité, mais de bon goût ou non. » - New Conspiracy - Mihai: « New Conspiracy est une autre courte chanson folle, probablement la piste la plus agressive de l'album qui commence par une ambiance balkanique (avec section de cuivres, guitares acoustiques, percussions et cymbalum), puis les couplets sont construits sur la même structure rythmique, mais en ajoutant une ligne mélodique de style "oriental" sur des instruments traditionnels (violon, clarinette, sifflets, accordéon) et des voix très agressives. Les refrains sont en grand contraste, étant du "pur métal" froid et agressif. La partie finale commence par des solos de guitare très dissonants (un peu dans le style Meshuggah), puis nous ajoutons une mélodie de style traditionnel et des riffs lourds de nu-métal. »
Mat : « C'est un pamphlet sur la façon dont les médias de masse, y compris les médias sociaux, contrôlent et modifient la vérité. » - Cand s-o-mpartit norocu' (Part 1) - Mihai : « Nous avons décidé de "couper" la chanson en deux parties car elle est très longue (plus de 7 minutes) et elle a vraiment été composée en 2 parties. Elle est inspirée d'une chanson traditionnelle roumaine très triste. La partie 1 commence par une ambiance monotone et presque funèbre, avec un long développement en crescendo jusqu'au premier refrain. Puis on revient aux couplets sombres, mais avec un développement plus court et on termine la partie 1 par un double refrain, encore plus dramatique. »
- Cand s-o-mpartit norocu' (Part 2) - Mihai : « Musicalement, c'est tout à fait original, mais nous gardons les paroles traditionnelles sur les couplets. L'ambiance devient plus psychédélique, avec l'influence de Tool sur les couplets. Il y a un pont instrumental vers le refrain, aux influences manouches, et le refrain en anglais, avec des ambiances "élévatrices" et un son alternatif/grunge. »
Mat : « À l'exception du refrain en anglais, les paroles sont issues de la musique traditionnelle, et il est question du fait que nous sommes confrontés à des tragédies dans nos vies. Les paroles sont construites par métaphores, sur la malchance qui nous frappe parfois. Le refrain anglais est un résumé satyrique de l'importance de se concentrer sur ce qui fonctionne quand tout semble s'effondrer. Les fortes pluies rendront l'herbe plus verte. »
La vidéo de « Cand s-o-mpartit norocu’ (Part 1 & 2) » a été réalisée par Costin Chioreanu, (Ghost, Marylin Manson, Opeth).
- Geamparalele - Mihai : « La chanson est inspirée d'une danse traditionnelle de Dobrogea (sud-est de la Roumanie), c'est un morceau très mélodique. Les couplets sont chantés par les chœurs (comme la chanson traditionnelle est chantée par des femmes). L'intermède est de style métal plus progressif, contenant le seul solo de guitare de tout l'album. »
Notre Avis :
Parfaitement à l'aise dans tous les genres, Dirty Shirt a fait de la musique traditionnelle qu'il insuffle à son métal la marque de fabrique qui donne son fil rouge à un opus varié qui ne s'interdit aucun territoire. Aucun risque de s'y perdre, cependant : à la manière des frères Tankian ou d'un Sepultura, Dirty Shirt a trouvé le juste dosage, réussissant à garder un gros son dans un rendu atypique et catchy. Les choeurs, les guests, les changements de styles, tout dans « Get Your Dose Now! » évite la linéarité en cultivant une cohérence d'ensemble. Si vous connaissiez déjà, vous aimerez le nouveau Dirty Shirt, et si vous ne connaissiez pas il ne vous reste plus qu'à le découvrir ! C'est très bien fait et recommandé chaudement.
Les Critiques :
- L’expérience que l’énorme majorité des auditeurs va faire à l’écoute de cette nouvelle sortie peut se résumer en quelques mots : « Bonheur, fraîcheur et bonne humeur ».
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Dirty Shirt sera en concert le 24/06/2022 au Hellfest Open Air de Clisson, le 25/06/2022 au Festival les Bichoiseries de Cerisy-Belle-Etoile et le 02/07/2022 au PLANE 'R FEST de Montcul.
Tracklist :
01. New Boy In Town
02. Pretty Faces
03. Dope-A-Min
04. What's Going On
05. Hot For Summer
06. New Conspiracy
07. Cand s-o-mpartit norocu' (Part 1)
08. Cand s-o-mpartit norocu' (Part 2)
09. Geamparalele
Durée totale : 30mn env.
Bonus Tracks – Pandemic Special – EP :
1. Resonate (Metal Version)
2. Away (Orchestral Version)
3. Don’t Care (25 Years Later)
4. Latcho Drom (Live Studio Session feat. Caliu)
Photographie Vladut Ciprian - de gauche à droite : Vlad Toca (batterie), Mihai Tivadar (clavier, guitare), Cosmin Nechita (violon), Robert Rusz (chant), Dan Rini Craciun (chant), Cristian Balanean (guitare), Dan Petean (guitare), Pal Novelli (basse)
Line-Up :
- Dan Rini Craciun : Chant
- Robert Rusz : Chant
- Cristian Balanean : Guitare
- Dan Petean : Guitare
- Pal Novelli : Basse
- Mihai Tivadar : Guitares, clavier
- Vlad Toca : Batterie
- Cosmin Nechita : Violon
Invités :
- Adrian “bila” Uritescu : Guitare, basse
- Gabriel Radu Arnautu : Guitare, clavier
- Paul Ilea: Claviers
- Alexandra Joicaliuc : Choeurs
- Miruna Puiu : Choeurs
- Tea Vişan : Choeurs
- Mathieu Di Pilla: Chant
- Benji Webbe : Chant
- Caliu : Violon
- Cosmo : Percussions
- Darius Boşca : Clarinette
- Ionut Vartolas : Trombone
- Sandor Medve : Trompette, Trombone
- Eduard Albina : Accordéon
- Andrei Oltean : Sifflet, Accordéon
- Leonard Negrea : Cymbalum
- Mihai Muntean : Cymbalum
Discographie :
- Very Dirty (2000)
- Same Shirt Different Day (2010)
- Live in the Truck (2011)
- Freak Show (2013)
- Dirtylicious (2015)
- FolkCore DeTour (2018)
- Letchology (2019)
- Live at Wacken (2019)
- Get Your Dose Now! (2022)
- Pandemic Special (2022 - EP)
Les Liens :