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Sorties 2024
DAYTONA (AOR), Garder la Flamme (25/10/2024)
Le 09/12/2024
« Garder la Flamme » est le premier album du groupe suédois DAYTONA.
Signé chez Escape Music (Bob Catley, Jelusick, Drive She Said, Overland), Daytona a pour line-up Fredrik Werner (Osukaru) au chant, Erik Heikne (Miss Behaviour) aux guitares, Niclas Lindblom (Miss Behaviour) à la basse, Johan Berlin (Eclipse) au clavier et Calle Larsson (Sonic Surf City) à la batterie.
Le groupe est né sous l'impulsion d'Erik Heikne, qui disposait de compositions trop AOR pour être jouées par Miss Behaviour, formation au sein de laquelle il tient la guitare. Il songe alors à monter un projet solo pour les produire, mais sa rencontre avec le chanteur Fredrik Werner et leurs vues communes sur la musique l'incitent à fonder le projet Daytona.
Daytona dévoile Fredrik Werner sous un jour légèrement différent de son autre groupe, Osukaru. Le timbre de sa voix tend à se rapprocher de celui de Lou Gramm. On pensera donc souvent à Foreigner durant cet opus de quarante-trois minutes. Le titre en Français de cet album, « Garder la Flamme », est d'ailleurs un clin d'oeil à celui de Foreigner, « Agent Provocateur ».
Si aucun morceau ne se détache de manière significative, la qualité est bien présente sur l'ensemble des compositions de ce debut album. « Garder la Flamme » est forgé dans un très bon AOR, mélodique à souhaits, avec d'excellents arrangements et une utilisation fréquente du saxophone. Son rock mélodique est une version à peine plus métallique de formations telles que Toto ou Journey.
L'album a notamment été proposé dans une édition vinyle « Solid Blue » limitée à 300 exemplaires numérotés.
« Garder la Flamme » est disponible depuis le 25/10/024.
STORACE (hard-rock), Crossfire (22/11/2024)
Le 07/12/2024
« Crossfire » est le deuxième album solo de Marc STORACE. A soixante-treize ans, le frontman de Krokus, même s'il reconnaît ne plus atteindre les notes d'un « Headhunter », n'a pas perdu sa superbe. Il fait à nouveau parler la poudre avec « Crossfire », disponible depuis le 22/11/2024 dans un artwork signé Thomas Ewerhard (Krokus, Volbeat, Avantasia).
Pour la production de ce nouvel album, Marc a bétonné en faisant appel à Tommy Henriksen (Alice Cooper, Hollywood Vampires) et Olle Romo (AC/DC, Def Leppard).
Musicalement, le hard-rock de « Crossfire » rappellera forcément Krokus compte-tenu du timbre caractéristique du frontman, mais plus encore le courant australien mené par The Angels (« Screaming Demons ») et AC/DC (les choeurs de « Love Thing Stealer » façon « Thunderstruck »), ainsi que le hard britannique à la Def Leppard (« Adrenaline »).
L'assemblage est incontestablement réussi et les amateurs de hard sans impuretés trouveront de quoi satisfaire leur envie de headbanguer tout au long des quarante-deux minutes de cette galette. « Let's Get Nuts », « We All Need the Money », « Hell Yeah », « Millionnaire blues » ou « Sirens » sont autant de morceaux aux riffs solides et qui prouvent que « Crossfire » trouve Storace très en forme.
Le songwriting signé par lui-même, par Tommy Henriksen (Alice Cooper, Hollywood Vampires) et par le batteur Pat Aeby (Krokus, Gotus) ne présente pour ainsi dire pas de faiblesses. Il se termine sur une ballade façon Aerosmith (« Only Love Can Hurt Like This »).
Si vous êtes amateurs d'un hard-rock qui respecte le périmètre défini par les groupes précités, « Crossfire » est un bon choix pour vous. Il ne dépareillera pas dans votre discothèque et il a ce qu'il faut pour vous fracturer les cervicales.
VOLA (metal progressif), Friend of a Phantom (01/11/2024)
Le 07/12/2024
Par Ahasverus
Trois ans après « Witness », VOLA revient avec « Friend of a Phantom », un album initié durant les pauses du Witness Tour imposées par le COVID.
Si le groupe a souhaité s'éloigner des propositions du précédent opus pour cette nouvelle livraison, les fans reconnaîtront sans difficulté la patte de VOLA.
VOLA par Heli Andrea
« Friend of a Phantom » s'ouvre sur « Cannibal », un morceau pour lequel les Danois gagnent en explosivité grâce au featuring du chanteur d'In Flames, Anders Fridén.
Fait d'une base djent et de fusion électro-pop, la musique de VOLA sait évoluer à la perfection, et le combo danois donne à ses compositions une douceur mélodique caressante qui rappelle à maintes reprises l'univers de son compatriote A-HA (« We Will Not Disband », « Glass Mannequin », « I Don't Know How We Got Here »).
Le timbre d'Asger Mygind, très proche de celui de Morten Harket, n'est pas étranger à cette impression.
Cependant même au coeur des quelques compositions d'allure pop rock, VOLA balance des riffs puissants et distordus, et les baguettes foisonnantes d'Adam Janzi virevoltent d'un élément de batterie l'autre.
L'ensemble de l'album trouve donc un caractère unique et délicat qui s'éloigne de la complexité de « Witness » pour des alambics plus accessibles (« Paper Wolf »).
La voix exceptionnelle d'Asger Mygind nous porte d'un bout à l'autre de l'opus avec panache.
« Friend of a Phantom » devrait convaincre les fans de la première heure et ratisser les retardataires pour élargir encore la fanbase de ce groupe en phase toujours ascendante.
STEPHANE PORTELLI : UNE RONDE VERTUEUSE (04 octobre 2024)
Le 30/11/2024
Par Dam'Aël.
Partons ensemble dans une furie de pas de dance qui ravigote avec une telle intensité qu'elle permet, au moins partiellement, d'évincer la brutalité de la réalité
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Le 12 novembre 2021, j'étais folle de joie de chroniquer le tout nouvel opus de Stéphane Portelli, LA BOUTIQUE DES FOUS, le cinquième album de cet artiste français autodidacte investi par la poésie et un doigté bien travaillé :
"Mam, Tu Peux Compter Sur Lui! Stephane Portelli,Tête En L'Air mais pas tant que ça, sait nous embarquer dans son univers ; d'ailleurs "A Bientôt Sur Les Routes" car les rencontres avec lui ne tiennent pas "Sur Le Fil" mais bien au contraire, nous entrainent dans sa réalité de pensée et d'écriture qui mène tout droit à "La Boutique Des Fous", et pas de problème d'approvisionnement!!! Le plein de réflexions, d'interrogations, de constatations est confirmé dans le stock mental et cérébral de cet artiste à fleur de peau qui vous aspire comme un tourbillon dans le dédale des couloirs de ses émotions. Un voyage interpelant au coeur de l'humanité, au coeur de chacun et surtout au coeur de lui-même car c'est son âme qui dirige et manage avec subtilité sa main dans l'écriture, ses mains dans l'art de faire vibrer les cordes de sa fidèle compagne de musique. La voix en devient la résultante authentique...
Son histoire...
Tout commence, ou presque, chez une psychologue...
Oui mais de celle qui arbore la plus belle pièce de la maison, en sous-sol, où la musique est la maîtresse des lieux. "Hôtel California" des Eagles sera la trame d'une suite qui prendra l'allure d'une étoffe cossue et digne de la haute couture. Ses premiers frères d'armes qui enfonceront le clou, sera Dire Straits en 1985 qui lui montrera la direction artistique sous l'influence de "Tunnel Of Love". Mark tu as touché en plein coeur la sensibilité de cet artiste en culotte courte. Evidemment quelques autres influences viendront compléter le tableau : David Gilmour, Cream avec E. Clapton, Pink Floyd, Carlos Santana, Elvis Presley ... C'est après, en autodidacte qu'il rappera ses doigts presque jusqu'au sang, sur des cover de SADE et c'est avec Agathe Mulot qu'il foulera les scènes locales avec des reprises diverses et variées.
2001 sera l'année du "je prends mon envol en solo" ; après l'enregistrement d'un 2 titres "Mam, Tu Peux Compter Sur Lui" , c'est sa participation à un tremplin le festival Avec le temps à l’Espace Julien de Marseille, qui va lui permettre de réaliser en 2003, son premier album, un peu dans l'urgence, enregistré et mixé en 48 heures dans une église désaffectée qu'une association de quartier de Montpellier occupait. « Stéphane Portelli » renforce ses racines dans le terreau fertile du Blues, du Rock des années 60's/70's. S'en suivra la belle escalade d'un guitar-hero Made in France avec « Tête En L'Air » (2006), « A Bientôt Sur Les Routes » (2011),« Sur le Fil » (2018) et tout récemment « La Boutique Des Fous » (2021).
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UNE RONDE VERTUEUSE
En octobre 2024, restons fous et partons ensemble dans un pas de dance, que dis-je ?...
Partons ensemble dans une furie de pas de dance qui ravigote avec une telle intensité qu'elle permet, au moins partiellement, d'évincer la brutalité de la réalité.
SUNSTORM (AOR), Restless Fight (22/11/2024)
Le 29/11/2024
« Restless Fight » est un très bon millésime 2024 qui saura séduire sans réserve tous les fans de hard mélodique.
Par Ahasverus
A l'occasion de la sortie de l'album « Restless Fight », nous vous proposons un retour sur la discographie studio de SUNSTORM.
SUNSTORM est un supergroupe monté autour de Joe Lynn Turner (Deep Purple, Rainbow) et de Dennis Ward (Pink Cream 69), qui traine dans son sillage deux autres musiciens de Pink Cream 69. Il est « initialement conçu pour présenter un style musical similaire aux racines melodic rock / AOR du chanteur Joe Lynn Turner », comme l'indique le label italien Frontiers Music (Hardline, Bob Catley, Mr Big, CoreLeoni) sur lequel sortiront tous les albums de la formation.
Le line-up à géométrie variable se cristallisera dans un second temps autour de Ronnie Romero (Rainbow, Lords of Black, CoreLeoni, Michael Shenker).
. SUNSTORM - 2006
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Dennis Ward – basse, choeurs, guitares, claviers / Uwe Reitenauer – guitare / Jochen Weyer - claviers / Chris Schmidt - batterie
Parfois assez puissant (« This is my Heart », « Fist Full of Heat »), cet album éponyme propose un rock agréable et légèrement hard, avec beaucoup de fluidité dans les lignes mélodiques (« Strength Over Time », « Arms of Love »). Construit à grands renforts de claviers (« Keep Tonight », « Another You », « Night Moves », « Danger of Love », « Making Up for Lost Time »). il reçoit notamment pour sa tracklist le concours de Jim Peterik (Survivors) qui signe de nombreux titres. Le cap est clairement AOR, il suffit de lire les titres pour s'en convaincre : « This is my Heart », « Love's Gone Wrong », « Danger of Love », « Arms of Love »... L'ensemble de la galette est plutôt réussi et c'est bien sûr remarquablement interprété. On n'en attendait pas moins d'un tel casting.
. HOUSE OF DREAMS - 2009
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Dennis Ward – basse, choeurs, guitares, claviers / Uwe Reitenauer – guitare / Gunther Werno - claviers / Chris Schmidt - batterie
Pour ce deuxième album, Sunstorm fait encore appel aux talents de compositeur de Jim Peterik, mais aussi aux jumeaux James et Tom Martin (Vega), ainsi qu'au hit maker Desmond Child. Mais le soufflé retombe malgré un casting en béton. Le hard FM de « House of Dreams » rate son envol (« I Found Love »). Seuls quelques morceaux échappent, au crash (« Gutters of Gold », « House of Dreams »), bien trop peu pour faire de cette galette un bon disque.
. EMOTIONAL FIRE - 2012
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Dennis Ward – basse, choeurs, guitares, claviers / Uwe Reitenauer – guitare / Justin Dakey - claviers / Chris Schmidt - batterie
Le troisième album de Sunstorm sort en 2012. Piterik a quitté un navire sur lequel sont encore les frères Martin et Desmond Child, ainsi que d'autres songwriters dont Michael Bolton dont Sunstorm recycle plusieurs compositions déjà interprétées par l'intéressé ou par la chanteuse Cher. Malgré ce côté réchauffé, « You Wouldn't No Love » ou « Wish You Were Here » permettent à « Emotional Fire » d'atteindre un niveau supérieur à « House of Dreams » et d'atteindre non pas le Graal mais très correct AOR. Après avoir quitté Sunstorm, Joe Lynn Turner dressera le bilan suivant : « Sunstorm a été créé dans le but d'enregistrer et de sortir des démos de chansons que j'avais accumulées au cours des dernières années. Avec les contributions de mon bon ami Jim Peterik et de quelques autres compositeurs talentueux, les deux premiers albums de Sunstorm sont nés. Ces albums ont été un véritable travail d'amour pour moi et j'étais totalement investi et inspiré par le projet. Je crois que ces albums résisteront à l'épreuve du temps en raison de l'originalité conceptuel et des contributions qu'ils contiennent. Au fur et à mesure que Sunstorm se développait il s'est transformé en un projet de groupe maison pour le label et je suis devenu moins inspiré et motivé par ma participation. J'avais l'impression que cela devenait d'avantage un travail contractuel ». « Emotional Fire » marque donc le début de la fin.
. EDGE OF TOMORROW - 2016
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Nik Mazzucconi – basse / Simone Mularoni – guitare / Alessandro Del Vecchio - claviers / Francesco Jovino - batterie
Pour « Edge of Tomorrow », Sunstorm change de braquet. Son line-up est totalement renouvelé autour de Joe Lynn Turner. Alessandro Del Vecchio (Hardline, Jorn) prend les claviers et produit l'album. Il signe également avec le guitariste Simone Mularoni (DGM) l'essentiel des compositions. Le résultat est là, les guitares flamboient dans l'AOR (« Edge of Tomorrow »), les rythmiques se font percutantes et ce quatrième long format est plus heavy que les précédentes livraisons (« Heart of the Storm », « You Hold Me Down »).
. THE ROAD TO HELL - 2018
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Nik Mazzucconi – basse / Simone Mularoni – guitare / Alessandro Del Vecchio - claviers / Edo Sala - batterie
« The Road to Hell » reprend la formule « Edge of Tomorrow » et l'affine avec quasiment le même line-up. Son hard mélodique est d'une belle qualité. « Only the Good Will Survive », « On the Edge », « Blind the Sky », « Future to Come » sont autant de mélodies mémorables, et « Resurrection » est le morceau le plus heavy du supergroupe depuis sa création. Sunstorm signe-t-il avec ce cinquième opus l'un des sommets de son parcours discographique ? Ce n'est pas l'avis de Joe Lynn Turner qui n'apprécie pas la direction musicale prise par le groupe sous l'influence d'Alessandro Del Vecchio et du fondateur de Frontiers Music, Serafino Perugino. A soixante-sept ans, dont cinq décennies de carrière, le chanteur américan n'entend pas s'en laisser compter et s'apprête à jeter l'éponge sur ce projet. Il ira jusqu'à déclarer en 2021, en mode suivez mon regard tandis que le torchon a brûlé entre lui et Perugino, que « la majorité des sorties du Label Frontiers (...) semblent souvent être écrites, interprétées et produites par la même source. »
. AFTERLIFE - 2021
Line-up : Ronnie Romero – chant / Nik Mazzucconi – basse / Simone Mularoni – guitare / Alessandro Del Vecchio - claviers / Michele Sanna - batterie
« Etant donné le désir de Turner de travailler sur des styles de musique plus lourds et de s'éloigner de la direction rock mélodique originale des premiers albums de Sunstorm sur lesquels Perugino voulait ramener le groupe (une demande souvent faite par les fans du groupe) » selon le label Frontiers, la rupture est consommée entre Sunstorm et son chanteur originel. Ronnie Romero (Lords of Black, Rainbow) est appelé pour le remplacer.
Le label explique encore : « Avant l'écriture et l'enregistrement de AfterLife en 2021, lors de discussions avec le producteur et auteur-compositeur Alessandro Del Vecchio, il a été décidé que déplacer le style musical du prochain album de Sunstorm vers le son AOR plus mélodique des premiers disques était ce que tout le monde voulait. Romero, avec son style vocal puissant, était la personne idéale pour livrer la marchandise pour la musique. »
Le Chilien trouve immédiatement ses marques et amène un aspect plus heavy au metal de Sunstorm. Des morceaux comme « AfterLife », « One Step Closer », ou « Born Again » sont immédiatement efficaces, et l'avenir de Sunstorm ne semble nullement compromis par le départ de Turner.
. BROTHERS IN ARMS - 2022
Line-up : Ronnie Romero – chant / Nik Mazzucconi – basse / Luca Princiotta – guitare / Alessandro Del Vecchio - claviers / Michele Sanna - batterie
Ce sixième album voit Luca Princiotta (Doro, Blaze) remplacer Simone Mularoni à la guitare. Selon le label l'opus « offre des éléments du son plus mélodique de Rainbow et Deep Purple mélangés au son de Foreigner et du rock mélodique classique ».
Sunstorm choisit une entrée vive avec le titre éponyme et il récidive parfois (« No Turning Back »), mais l'impression d'ensemble est majoritairement AOR, nous rappelant les albums de Oliver Hartmann avec des mélodies appréhendables dès la première écoute (« I Will Remember », « Miracle », « Living Out Of Fear »).
SUNSTORM line-up 2022
. RESTLESS FIGHT - 2024
Line-up : Ronnie Romero – chant / Andrea Arcangeli – basse / Aldo Lonobile – guitare / Antonio Agate - claviers / Alfonso Mocerino - batterie
Pour ce huitième opus studio, le line-up a été totalement renouvelé autour de Ronnie Romero. Exit le producteur/compositeur/clavieriste Alessandro Del Vecchio. Le label explique : « Depuis le début de la production du nouvel album, la discussion avec le nouveau producteur et auteur-compositeur Aldo Lonobile s'est concentrée sur le concept visant à conserver les racines du style musical de Sunstorm : le son AOR des premiers disques que tout le monde voulait, mais avec une attention particulière au style des années 80 d'arranger les guitares et les claviers afin d'atteindre des vibrations plus puissantes. L'objectif était de donner un nouvel attrait à la nouvelle musique afin qu'elle puisse constituer la base parfaite pour Romero. »
Le résultat est là. Selon Frontiers, « Restless Fight » est « un album où les acrobaties vocales de Ronnie s’intègrent parfaitement dans la façon de jouer de la guitare de Lonobile, clairement influencée par les guitar heroes des années 80 tels que Jake E. Lee et Steve Stevens ». Mélodique en diable (« Take It All »), « Restless Fight » se place entre Hartmann et Soto (« Dream's Aren't Over » ), insistant sur l'AOR avec une certaine unité. « I'll Stand For You », « Hope's Last Stand », « Running To You », « Against the Storm » ou encore « In & Out » sont autant d'excellents morceaux sur un très bon millésime 2024 qui saura séduire sans réserve tous les fans de hard mélodique.
« Restless Fight » est disponible depuis le 22/11/2024.
Albums recommandés :
- Sunstorm (2006)
- Edge of Tomorrow (2016)
- The Road to Hell (2018)
- Afterlife (2021)
- Restless Fight (2024)
INNERWISH (heavy mélodique), Ash of Eternal Flame (08/11/2024)
Le 26/11/2024
Après six années de silence discographique, InnerWish revient avec la pièce la plus aboutie de sa discographie.
Par Ahasverus
L'histoire d'INNERWISH commence à Athènes en 1995. Elle se construit autour de Thimios Krikos (guitare) et de Giannis Papanikolaou (chant) qui jettent les bases de quelques chansons et recrutent un line-up qui leur permet d'enregistrer un premier album, tard le soir dans les studios pour profiter de créneaux à moindre coût.
A l'occasion de la sortie de « Ash Of Eternal Flame », le nouveau long format des Grecs, et à notre avis le meilleur de leur production, nous avons eu envie de nous plonger dans la discographie d'InnerWish.
Retour en 1998.
INNERWISH line-up 2024 - photographie Dimitris Marinis
. Waiting for the Dawn (1998)
Line-up : Giannis Papanikolaou - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Alexis Leventeris - basse / Dimitris Papalexis - clavier / Pavlos Balatsoukas - batterie
Malgré des développements heavy mélodiques non dénués d'intérêt, le son de ce premier album du groupe grec, enregistré à l'économie, est trop rédhibitoire même dans sa version remasterisée pour qu'il soit autre chose qu'une curiosité. InnerWish confesse : « A cette époque, nous n'étions qu'un groupe de gars voulant jouer du Heavy Metal et ne pensant à rien d'autre. Nous commençions à travailler nos propres chansons afin de matérialiser nos besoins et souhaits intérieurs (c'est ainsi que le nom du groupe est sorti) sans avoir en tête une sortie officielle. » Sur le son, il ajoute : « Si nous avions la chance d'enregistrer à nouveau cet album, il y a beaucoup de choses que nous aimerions changer, et nous savons que le mix final pourrait être bien meilleur. Mais d’un autre côté, cet album est une image de nos vies à cette époque. »
. Silent Faces (2004)
Line-Up : Babis Alexandropoulos - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / Terry Moros - batterie
Musiciens additionnels : Panagiotis Mylonas - claviers / Fotis Giannakopoulos - batterie
Les choses sérieuses commencent en 2004 avec « Silent Faces ». « Dancer of the Storm », la première piste, donne le la en faisant parler la poudre à la manière d'un Blind Guardian. Sans atteindre des sommets, l'album est honnête, plus franc et plus offensif que l'opus de 1998. Le son est moins approximatif que sur « Waiting for the Dawn », et le chant aussi ! Après quelques tatonnements (le split-CD « Realms of the Night » et une apparition sur la compilation « Louder than the Dragon ») les Grecs apparaissent en forme avec une formule plutôt efficace et un net remaniement de son line-up, les guitaristes Thimios Krikos et Manolis Tsigos étant les seuls rescapés du premier effort.
. Inner Strenght (2006)
Line-Up : Babis Alexandropoulos - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / Panagiotis Mylonas - claviers / Terry Moros - batterie
Bénéficiant du même line-up, « Inner Strenght » s'aligne sur la lancée de « Silent Faces ». InnerWish enchaîne les titres de heavy mélodique et multiplie les twin guitars. L'ensemble n'est pas sans qualités, mais il est clairement en retard d'un ou deux métros (« Eye of the Storm »).
. No Turning Back (2010)
Line-Up : Babis Alexandropoulos - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / George Georgiou - clavier / Terry Moros - batterie
Curieusement banni du site officiel du groupe alors qu'il affiche le même line-up, « No Turning Back » survient quatre ans après « Inner Strenght ». Si le fond reste le même, le heavy mélodique de la formation athénienne s'est mordernisé, avec des rythmiques plus tranchantes lorgnant parfois sur le heavy mélodique allemand. Les twin guitars restent plaisantes, l'ombre de Dio profile parfois (« No Turning Back », « Kingdom of the Prime » ). L'ensemble, reconnaissons-le, sonne plutôt pas mal (« Sirens », « Save Us ») et le Metal d'InnerWish commence à prendre sa forme actuelle.
. InnerWish (2016)
Line-Up : George Eikosipentakis - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / George Georgiou - clavier / Fragiskos Samoilis - batterie
Il n'est jamais anodin pour un groupe à ce stade de carrière de commettre un album éponyme. Le procédé sonne comme un aveu : « Eurêka ! Voici ce que nous sommes vraiment ! ». Après trois albums au line-up stable, Terry Moros a cédé sa batterie à Fragiskos Samoilis et Babis Alexandropoulos son micro à George Eikosipentakis. Si la formule permet d'avancer vers la maturité (la voix de George Eikosipentakis est très sûre) et peut capter l'oreille de l'auditeur (« Sins of the Past », « Through My Eyes », « Zero Ground », « Tame the Seven Seas », « Rain Of A Thousand Years »), il manque encore un petit quelque chose pour arriver au point d'orgue. Cependant « InnerWish » est sur la bonne voie, plus posé que ses prédécesseurs. Son ossature classique reflète la paternité d'un Dio et des influences mélodiques allemandes. Il manque pourtant de titres vraiment capables d'accentuer son relief. Ce sera chose faite sur l'album suivant.
. Ash of Eternal Flame (2024)
Line-Up : George Eikosipentakis – Chant / Thimios Krikos – Guitare / Manolis Tsigkos – Guitare / Antonis Mazarakis – Basse / George Georgiou – Claviers / Fragiskos Samoilis – Batterie
Guest : Hansi Kürsch (Blind Guardian)
Il aura fallu huit ans à InnerWish pour donner un successeur à son album éponyme.
Ill faut admettre que ce nouvel effort nous a totalement convaincus ! Non seulement le line-up grec est parfaitement en place, avec un vocaliste au sommet de son art, mais il est servi par un songwriting particulièrement vigoureux qui permet d'enchaîner les titres avec brio. Il est rare de tomber sur une galette d'un intérêt si constant. L'apport de Hansi Kürsch (Blind Guardian) sur le titre « Sea of Lies » est une réussite évidente et il signe peut-être la meilleure des onze pistes.
Il est cependant talonné de près par des titres forts de metal mélodique racé (« Forevermore », « Soul Assunder », « Primal Scream ») orientés Helloween ( « I Walk Alone »), parfois dans l'esprit d'un Dio (« Cretan Warriors » « The Hands of Doom », « Breathe »). Après des années de silence discographique, InnerWish est donc en pleine forme avec ce qui constitue, à notre sens de loin, la pièce la plus aboutie de sa discographie grâce à un songwriting incroyablement solide sur la durée.
L'artwork de ce « Ash Of Eternal Flame » est l'oeuvre de Giannis Nakos, qui a notamment dessiné la pochette de « The Awakening » de Kamelot.
« Ash Of Eternal Flame » est décliné en deux éditions, l'une bleue pour les CD et la version numérique, l'autre rouge pour les vinyles. Les formats physiques ont en bonus une cover du titre de Blackfoot « Send Me an Angel » (que la bande à Rickey Medlocke commettait sur le très moyen « Siogo »).
L'album a été enregistré aux studios LoNe et Devasoundz à Athènes, en Grèce, par Fotis Benardo (ex-Sceptic Flesh). Le mixage et le mastering sont de Henrik Udd (Hammerfall, Powerwolf, Septicflesh).
« Ash Of Eternal Flame » est disponible depuis le 08/11/2024 via le label germano-américain Reigning Phoenix Music (Helloween, Angra).
BETH HART - La Belle et la Beth
Le 31/10/2024
A l'occasion de la sortie de son album « You Still Got Me », nous vous proposons une rétrospective de la discographie studio de BETH HART.
Par Ahasverus
BETH HART est originaire de Los Angeles. Elle apprend le piano à l'âge de quatre ans et elle intègrera plus tard un lycée des arts du spectacle où elle travaillera le chant et le violoncelle. C'est là qu'elle commence à chanter, puis à jouer dans des clubs dès l'âge de quinze ans. Elle monte son premier groupe et sort un album en 1993, à l'âge de vingt-et-un ans.
BETH HART AND THE OCEAN OF SOULS - Beth Hart and the Ocean of Souls (1993)
Le premier album opus de Beth Hart est un long format de treize titres de blues et de rock légèrement teintés de soul (« Love Thing »). Bien que sa production soit un peu écrasée par rapport à ce que la chanteuse américaine alignera ensuite, « Beth Hart and the Ocean of Souls » propose de très solides compositions qui mettent en évidence le grain et la sensibilité de Beth Hart, mais aussi la puissance de sa voix (« Love Suffers All », « I Felt Him Cry »). « Halfway to Heaven », « Just Call Me Up », « Can't Hear the Word » sonnent toujours avec fraîcheur. L'album propose une cover originale du titre des Beatles « Lucy in the Sky with Diamonds ». Loin d'être une simple curiosité, ce premier album est un coup de maître et une excellente entrée en matière.
BETH HART BAND - Immortal (1996)
C'est avec de nouveaux musiciens et sous le nom du Beth Hart Band que la Californienne revient s'attaquer aux choses sérieuses en 1996. Elle est signée chez Atlantic Records et la production du nouvel opus est nettement meilleure que celle du premier album. Les riffs montent, et la teinte soul tend à s'éclipser au profit du rock. Beth met beaucou de groove dans une voix de plus en plus captivante (« Spiders in my Bed », « Isolation », « State of Mind »). « Immortal » propose une nouvelle version du titre « Am I the One », un blues qui figurait sur le premier album.
BETH HART - Screamin' for My Supper (1999)
« Screamin' for My Supper » permet à Beth Hart de se développer sur la scène internationale grâce au titre « LA Song » qui connaît un grand succès en Nouvelle-Zélande. Intra muros, l'Américaine place cette chanson dans la dernière saison de la série Beverly Hills. Dans sa globalité, l'album se dirige vers un rock légèrement mainstream (« Just a Little Hole », « Delicious Surprise », « Is That Too Much Too Ask », « Girls Say », « The Sky is Falling ») encore désireux de faire parler la poudre (« Get Your Shit Together », « Good Old People ») et qui conserve beaucoup de charme (« Stay », « Skin »).
BETH HART - Leave The Light On (2003)
Malgré des addictions qui provoquent un changement de label, Beth Hart garde le vent du public en poupe et se hisse à la cinquième place des charts danois avec ce double disque de platine. Des titres comme « World Without You », « Monkey Back », ou la cover des Stones « Wild Horses », passent très bien, tandis que le single « Learning to Live » se classe numéro 1 au Danemark.
BETH HART - 37 Days (2007)
Trente-sept jours, c'est le temps qu'il aura fallu pour enregistrer cet album de caractère ! Quelques chansons punchy comme « Good As It Gets », « Face Forward », « Water Falls » et « Sick » côtoient de magnifiques mélodies (« Easy », « At the Bottom »). Certifié disque d'or, « 37 Days » se classe premier des charts danois, à la quatorzième position des charts néerlandais et à la dix-huitième place en Norvège.
BETH HART - My California (2010)
Avec son parti pris de tenir la bride courte à sa chanteuse, « My California » devient plus linéaire et moins épidermique. Il manque de relief, même s'il conserve quelques très belles mélodies dont la recette est désormais totalement maîtrisée par l'Américaine : « Take It Easy on Me », « Like You », « Weight of the World » et « Sister Heroin », sur lequel Slash vient poser quelques notes.
BETH HART / JOE BONAMASSSA - Don't Explain (2011)
Pour son nouvel album studio, Beth Hart s'associe au guitariste Joe Bonamassa (ils sont tous deux sur le label Provoque Records) pour un album de reprises qui rend hommage à Tom Waits, Ray Charles ou encore Etta James. Il voit la Californienne retrouver tout le mordant de son chant.
BETH HART - Bang Bang Boom Boom (2012)
Après le sage « My California », Beth Hart revient avec un album un peu plus débridé, mi-jazz (« Swing My Thing Back Around »), mi-blues (« Caught Out In The Rain »), qui devient son plus grand succès commercial. Il se hissera à la cinquante-neuvième place des charts français.
BETH HART / JOE BONAMASSA - Seesaw (2013)
Devant l'engouement provoqué par leur collaboration, Hart et Bonamassa se retrouvent pour un second album de reprises. Il se verra nominé aux Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album de blues.
BETH HART - Better Than Home (2015)
Enfanté dans la douleur en seulement cinq jours, « Better than Home » ne prive pas Beth de sa superbe, ni de son inspiration (elle signe les onze titres de l'album). L'interprétation est captivante, en témoignent « Might As Well Smile », « Tell' Em to Hold On », « Better than Home » ou « St. Teresa ». Numéro un des charts hollandais, « Better than Home » connaît une belle carrière internationale et il rafle la première position des albums de blues du Billboard américain.
BETH HART - Fire on the Floor (2016)
A l'instar de « Bang Bang Boom Boom », « Fire on the Floor » se teinte de jazz et de blues. Il suit les traces de « Better than Home » en occupant la première place des albums de blues du Billboard US.
BETH HART / JOE BONAMASSA - Black Coffee (2018)
Jamais deux sans trois... Et même sans quatre si on compte le Live in Amsterdam (2014).
BETH HART - War in my Mind (2019)
De son piano (« Woman Down », « Thankful »), Beth Hart livre un album intime, fait majoritairement des ballades exécutées avec autant de sobriété que d'intensité (« Without Words in the Way », « I Need a Hero »), ou à renforts de choeurs gospel (« Let it Grow ») qu'un titre western à la Grace Potter (« Spanish Lullabies ») peut venir bousculer.
BETH HART - A Tribute to Led Zeppelin (2022)
Comme son nom l'indique, des standards de Led Zep livrés dans des versions conformes aux titres originaux. On s'interroge sur l'intérêt du truc.
BETH HART - You Still Got Me (2024)
Sorti le 25/10/2024,le nouveau Beth Hart s'ouvre sur un featuring de Slash avec qui la chanteuse a collaboré à plusieurs reprises (sur l'album « My California » notamment).
Ce « Savior With a Razor » rassure quant à la bonne santé de la Californienne qui démarre son album en puissance. « Suga N My Bowl » (avec le bluesman américain Eric Gales) confirme que Beth est repartie comme en 14 sur les routes du blues et du rock, même si le facétieux « Never Underestimate a Gal » ou le countrysant « Wanna Be Big Bad Johnny Cash » tentent de brouiller les pistes.
La chanteuse n'en oublie pas pour autant les grandes et belles ballades dont elle a le secret (« Wonderful World », « Little Heartbreak Girl »), ni les moments jazzy qu'elle sert toujours avec maestria (« Drunk On Valentine »). Fort de cette diversité qui semble une énumération de ses points forts, « You Still Got Me » est certainement l'un de ses albums les plus équilibrés de Beth Hart, et peut être le meilleur pour aborder sa discographie et découvrir son immense talent.
Albums recommandés :
- Screamin' for My Supper - 1999
- 37 Days - 2007
- Better than Home - 2015
- You Still Got Me - 2024
DARCY (rock), Tout Est à Nous (18/10/2024)
Le 20/10/2024
« Toute notre rage ne rentre pas dans cette putain de chanson. »
Par Ahasverus
DARCY revient avec un message clair.
« Tout Est à Nous » le titre militant de son troisième album, rappelle le slogan « Tout est à nous, rien n'est à eux, tout ce qu’ils ont ils l’ont volé » qui fuse parfois dans les manifs. L'effet est renforcé par une pochette qui s'inspire d'une autre scène de barricades, le tableau révolutionnaire d'Eugène Delacroix « La Liberté Guidant le Peuple».
Musicalement, Darcy enfonce l'accélérateur dans un album mixé par un habitué du gros son, Fred Duquesne (Mass Hysteria, Tagada Jones).
La rusticité d'un punk (« Rien à Perdre ») plutôt hardcore (« La Terreur », « Tsunami », « Plus Rien à Foutre ») peut se trouver entrecoupée d'effets électro (« Poings en l'Air») et de gros riffs heavy (« La Bagarre »).
La constance est plutôt à chercher dans le message révolutionnaire véhiculé par les lyrics. « C'est nous la terreur / La terreur a changé de camp » (« La Terreur »), « Il n'y a qu'une époque que l'on regrette / C'est quand le bon peuple coupait des têtes » (« Poings en l'Air »), « Nous sommes là pour en découdre » (« Ce Soir Ca Va Chier »)... Darcy ne démord pas de son engagement durant les onze pistes de son album, à l'exception d'un morceau aux lyrics plus intimes qui vient refermer la galette sur quelques cordes (« La Fin »).
Le jet de pavés bretons nécessitait une portée courte ; le raid est monté en trente-trois minutes.
« Tout est à nous » est une sortie At(h)ome. Il est disponible depuis le 18/10/2024.
Darcy est avec Tagada Jones sur la « Tournée du cœur » (au profit des Restos du Coeur) qui passera par quatorze villes de France au mois de novembre 2024.
MC5 (rock), Heavy Lifting (18/10/2024)
Le 18/10/2024
MC5 balance ses riffs en faisant des oeillades au rock crasseux, au vieux hard un peu roublard et au funky le plus canaille. C'est terriblement sexy et incroyablement savoureux !
Par Ahasverus
Cinquante-quatre ans après son premier album studio, MC5 occupe l'actualité.
Il met un point final à une discographie peau de chagrin mais qui, à l'instar de celle des Sex Pistols, a marqué significativement l'histoire du rock.
Formé en 1964, MC5 construisait sa réputation sur scène et explosait dès 1969 avec son mythique Live « Kick Out the Jams ». Il sortait un an plus tard « Back in the USA », son premier album studio, plus sage et moins considéré. Un disque que Lemmy Kilmister qualifiait cependant de « rock'n'roll non traité » et que le magazine Rolling Stones a classé parmi les cinq cents meilleurs albums de tous les temps.
En 1971, MC5 sortait « High Time » mais voyait son succès décroître. L'album n'est pourtant pas mauvais, et des pastilles comme « Sister Anne » ou « Baby Won't Ya » restent de bons morceaux de rock 70's.
Après divers mouvements de line-up, MC5, rongé notamment par ses excès, splitte en 1972.
Dans les années 2000, Kramer (guitare), Davis (basse) et Thompson (batterie) se retrouvaient pour raviver l'esprit du MC5 avec une série de concerts auxquels participaient notamment Lemmy Kilmister (Motörhead), Ian Astbury (The Cult) et William Duvall (Alice in Chains).
Davis décèdait en 2012 tandis que Kramer et Thompson se retrouvaient en 2024 pour un baroud d'honneur : l'album « Heavy Lifting ».
Il sortait le 18/12/2024 via earMusic.
Ni Kramer ni Thompson ne verraient la sortie de cet opus, puisque le premier décèdait en février 2024 et le second en mai de la même année.
Artisan de cet album posthume, Wayne Kramer avait cependant le temps de participer à son lancement. Il expliquait au mensuel anglais Uncut : « Vivre longtemps et rester créatif. Telle est mon attitude. Cet album s'inscrit dans la continuité de High Time. Je pense qu'il est de la responsabilité d'un artiste de refléter l'époque qu'il traverse. Et je pense que nous avons fait un album qui est en phase avec notre situation actuelle et les défis auxquels nous sommes confrontés, et qui véhicule un message positif. »
Kramer ajoutait à l'intention de ceux qui persifleraient que le MC5 de 2024 n'est plus celui des 70's :
« Ils ont raison. Ce n'est pas la même chose. Nous ne vivons pas en 1968. Nous sommes dans l’époque dans laquelle nous vivons, et il faut en tenir compte. Dans tout art, il faut répondre à la question : et alors ? Pourquoi devrais-je m'en soucier? Parce que j’ai fait la meilleure musique possible. »
Pour cet album, Kramer a co-écrit une quinzaine de morceaux avec Brad Brooks, qui tient le chant lead sur l'album. Ce dernier avait été repéré par Bob Ezrin et Wayne Kramer à la sortie de son single « God Save the City ».
Bob Ezrin quant à lui est le producteur de l'album. Ezrin a notamment produit ou coproduit « Destroyer » de Kiss, « The Wall » de Pink Floyd et « Welcome to my Nightmare » d'Alice Cooper. Il donne sa vision de l'album :
. « Il y a un peu de heavy metal. Il y a aussi pas mal de funk. Mais c'est un disque heavy, et c'est un disque de guitares à gauche, à droite et au centre. La plupart du temps, c'est un mur de guitares, et c'est surtout Wayne et son éthique qui sont à l'origine de ce disque. C'est un instantané d'un guitariste au sommet de son art. »
Slash, Tom Morello (Rage Against the Machine), William DuVall (Alice in Chains) et Vernon Reid (Living Colour) font partie des musiciens invités sur ce nouveau MC5.
Long de quarante-cinq minutes, « Heavy Lifting » s'ouvre sur le titre éponyme avec une ligne de basse proche du « Stargazer » de Rainbow.
L'entame de l'album est plutôt hard-rock, avec des titres qui rappellent le travail de groupes comme Foghat (« Barbarians at the Gates », « Boys Who Play With Matches »), Thin Lizzy avec une pincée de Boston (« Blind Eye »), ou UFO, tandis que William Duvall et Slash prennent part à l'une des meilleures pièces de la galette (« The Edge of the Switchblade »).
MC5 ou plus MC5, on l'ignore. Ce qui est sûr c'est que « Heavy Lifting » nous ramène — et Bob Ezrin n'est pas pour rien dans l'affaire avec ce son digne d'un vieux Black Sabbath qui permet de profiter de chacune des lignes instrumentales — au tout début des 70's, à la porte de clubs enfumés dont s'échappe une soul toute prête à donner naissance au funk (« Change, No Change », « I Am the Fun », « Twenty-Five Miles », « Because of your Car », « Hit it Hard ») et où les frontières du rock restent à définir.
De son époque ou non, le dernier album studio des MC5 balance ses ultimes riffs en faisant des oeillades au rock crasseux, au vieux hard un peu roublard et au funky le plus canaille du temps d'avant. C'est terriblement sexy et incroyablement savoureux !
SEEDS OF MARY - La rétrospective
Le 17/10/2024
A l'occasion de la sortie chez Klonosphère / Season of Mist de « LOVE », le quatrième album de SEEDS OF MARY, nous vous proposons une rétrospective de la discographie des Bordelais marquée depuis son origine par un parcours sans faute.SEEDS OF MARY - 2013
L'aventure Seeds of Mary commence en 2011 autour de Julien Dirt (guitare) et de Jérémy Dourneau (chant). Le groupe sort un EP éponyme de sept titres en 2013. Il est fortement influencé par le grunge, et plus particulièrement par l'univers d'Alice In Chains pour lequel, ravivant les cendres d'un groupe appelé D.I.R.T., les musiciens bordelais n'ont jamais fait mystère de leur admiration. Le timbre de voix de Jérémy Dourneau renforce l'effet mimétique. Ce premier opus est tout à fait honorable, et ses compositions sonnent aujourd'hui encore très efficacement. Il permet au groupe de partager des scènes avec AqME, Bukowski et même Nashville Pussy !
CHOOSE YOUR LIE - 2015
Avec « Choose Your Lie », la personnalité de Seeds Of Mary s'affine. Si « Crash » ou « Killing Monsters » restent particulièrement imprégnés des influences de Seattle, une esthétique sophistiquée commence à se dessiner (« Burn... Black, White & Everything in Between »). Pas encore totalement sorti de l'ombre de ses aînés, Seeds of Mary cherche son chemin en insufflant du rock dans son metal (« Freak Show », « God and a Sun », « Damaged Young Thing »). Dans ses compositions, Julien Jolivet n'hésite pas à emmener les Bordelais dans de longues explorations musicales (« Epicurean Garden », « King Without a Sun »). Enregistré sous la houlette de David Thiers (Gorod), « Choose Your Lie » est un artisan du son de Seeds Of Mary. Il conserve aujourd'hui encore sa force, avec des morceaux d'une belle puissance, à commencer par le remarquable titre éponyme qui reste l'une de nos pièces favorites du répertoire des Seeds.
THE BLACKBIRD AND THE DYING SUN - 2017
Signé chez Klonosphère, Seeds of Mary sort « The Blackbird and the Dying Sun » en novembre 2017. Il s'agit incontestablement d'un marqueur dans la discographie du groupe. Il sonne l'heure d'une suite d'albums à l'esthétique musicale et visuelle remarquable. On la doit à Julien Jolivet. C'est aussi l'accession de la formation bordelaise à la maturité, avec des opus si cohérents qu'ils en deviennent des oeuvres complètes plutôt que des suites de chansons. L'univers est classieux (« Lord of the Flies ») mais « The Blackbird and the Dying Sun » est particulièrement sombre jusque dans ses instants les plus dynamiques (« Here Comes the Night »). Sophistiqué même dans ses titres accessibles (« Like a Dog », « Sovereign Mind », « Sense of Sacrifice »), « Blackbird » présente un gros travail sur les harmonies vocales.
Même s'il ne cessera de faire progresser sa palette sonore, l'ADN de Seeds Of Mary est gravé dans cet album puissant et sombre, empreint de préciosité et d'une classe certaine.
THE SUN SESSIONS - 2018
Un an après la sortie de son « Blackbird », Seeds Of Mary revient avec un EP quatre titres. Il se compose de « This is Where it Hurts » et de « A Place to Disappear », deux chansons destinées à figurer sur le précédent album mais qui n'avaient pas été retenues, ainsi que d'une cover de Nine Inch Nails (Wish) et d'une autre de Pink Floyd (Hey You).
Le groupe fera perdurer cette pierre angulaire qu'est « The Blackbird and the Dying Sun » en présentant notamment en 2021 une très belle version acoustique du titre « Back to the Woods ».
SERENDIPITY - 2020
En 2020, Seeds Of Mary fait un retour tonitruant avec un scream de Jérémy Dourneau en ouverture du morceau « The Atheist », première piste de l'album « Serendipity ».
S'il garde des touches dark et mélancoliques, l'album à pochette caméléon est cependant plus ouvert que le précédent long format.
Toujours grunge, le son des Girondins s'est nettement décollé de ses premières influences, se faisant plus direct (« Rewind Me », « Chameleonic », « Sanity is Statistical »), plus alternatif, cultivant sa singularité.
L'esthétique musicale et visuelle bat son plein, totalement maîtrisée par le groupe dont la personnalité se trouve confortée.
Les compositions sont déclinées avec finesse, et le travail des voix prend une raisonnance particulière (« Bleed Me Dry »).
La sensibilité du compositeur Julien Jolivet crève l'écran dans des pièces d'une grande beauté (« Reinventing You »). Celle-ci prend le pas sur l'aspect sombre du précédent opus.
Si « Choose Your Lie » était l'album de la révélation et « Blackbird » celui de la maturité, « Serendipity » est alors celui de la consécration. Remarquablement abouti et en place, il confirme la position de Seeds Of Mary parmi les formations les plus intéressantes et les plus solides de la scène rock metal française.
LOVE - 2024
Quatre ans se sont écoulés depuis « Serendipity ». Une période marquée par les départs d'Eliott Le Solleu (basse) en mars 2022 puis de Raph Gatuingt (guitare, chant) en février 2023, deux musiciens présents depuis le « Blackbird » (2017). C'est donc un nouveau line-up qui s'est construit autour de Julien Jolivet, Jérémy Dourneau et Aaron Sylvestre (batterie depuis 2015) pour « LOVE », le nouvel opus, avec les arrivées du bassiste Clément Leclercq et du guitariste et chanteur Tom Collet. (Photographie Julien Dupeyron)
Il nous avait prévenu, Aaron (à droite sur la photo) : malgré son titre altruiste, « LOVE » se voulait l'album le plus heavy de la formation bordelaise !
C'est bien le cas avec « New Anger », « Fire is Bright, Fire is Clean », « Nothing's Sacred » ou « Begin the End ».
Mais « LOVE » ne se contente pas d'accélérer le tempo ni d'appuyer sur les riffs. Certaines compositions prennent le familier des Seeds à revers, car de nouveaux sons percent la voute au dessus des musiciens pour laisser apparaître un autre ciel (« Parasite Paradise », « The Narcissist »). « LOVE » voit Julien Jolivet étendre imperceptiblement mais significativement son territoire sans pourtant détacher cette patte qui colle à la peau des Seeds.
A petites touches, à coups d'arrangements, de discrètes incursions et de nouvelles matières, Seeds Of Mary place ses coups. Comptons les points : il nous réjouit et nous impressionne, et c'est « Spiral Me Down », avec ses phases intenses à la Gojira, qui porte une estocade qui nous conquiert définitivement.
Si les compositions sont souvent plus accessibles, Julien Jolivet n'a rien perdu de son appétit créatif et ses tournures sont toujours aussi alambiquées et fortes d'arrangements remarquables (« Amor Fati », Nothing's Scared », « Begin the End»).
Côté voix, nous pouvions craindre les séquelles du départ de Raph, la paire Dourneau/Gatuingt ayant atteint une complémentarité qui nous rassurait. Le virage a cependant été bien négocié et le nouveau travail vocal fonctionne à plein. Jérémy Dourneau gère parfaitement une l'alternance des chants clair, murmuré et saturé et s'essaie même au hip hop (« Insomnia »).
« LOVE » s'inscrit naturellement dans la courbe ascendante de la discographie des Bordelais. L'intérêt des compositions rend l'écoute de ce nouvel album globalement captivante, même si Seeds Of Mary nous fait prendre les vessies pour des lanternes en nous vendant sa complexité pour une chose naturelle et fluide.
C'est brillant, et cette nouvelle livraison confirme que ce groupe est décidément l'un des plus sûrs et des plus excitants porte-étendards de la scène alternative française !
Caen, Nantes, Calais... SEEDS OF MARY est en tournée dans toute la France avec une release-party qui se tiendra le 19/10/2024 à Cenon et qui fera l'objet d'une captation live. Retrouvez toutes les dates ici : Seeds Of Mary
HIGH PARASITE (Gothique), Forever We Burn (27/09/2024)
Le 16/10/2024
Une des meilleures sorties du genre pour cette année 2024.
Par Ahasverus
« Forever We Burn », le premier album de HIGH PARASITE, est disponible depuis le 27 septembre 2024.
Ce groupe compte dans ses rangs Aaron Stainthorpe, le frontman de My Dying Bride.
« Forever We Burn » est un dix pistes. Il est produit par Greg Mackintosh, le guitariste de Paradise Lost, qui a également posé quelques lignes de guitares sur l'album.
C'est d'ailleurs bien plus du côté de Halifax que de Bradford qu'il faut chercher le domaine de High Parasite ! La tonalité générale de titres comme « Grave Intentions » ou « Wasn't Human » s'accorde avec un bon vieux disque de la bande à Nick Holmes.
Aaron Stainthorpe a cependant bien trop de talent et de ressources pour monter un projet comme un simple clone de Paradise Lost, et High Parasite trace sa propre voie dans la forêt gothique, saupoudrant son chemin de riffs que n'aurait pas dédaignés le pionnier du doom américain Pentagram ( « My Syndrome »).
Des lyrics graves et saturés se posent sur une suite de mélodies catchy et l'album retient l'intérêt par une suite de titres qui se défendent remarquablement bien, aux limites d'une synthwave nerveuse. (« Grave Intentions »).
Une des meilleures sorties du genre pour cette année 2024.
BURNT UMBER (Metal), Acoustic Sessions (EP - 09/10/2024)
Le 08/10/2024
« Acoustic Sessions » conserve le dynamisme de « Petroleum » tout en polissant ses richesses vocales et mélodiques, jouant sur une belle gamme d’émotions.
Par Ingrid Denis
On avait laissé le quartet Burnt Umber prêt à enflammer les coeurs en 2022, avec leur premier album « Petroleum », riche de douze morceaux tous plus entêtants les uns que les autres.
Après avoir parcouru de nombreuses scènes avec l'énergie qu'on leur connaît, on attendait patiemment que le groupe nous révèle le successeur de cette pépite française de rock alternatif.
C'est donc avec un peu de surprise et la curiosité des gourmands que l'on accueille aujourd'hui « Acoustic Sessions », cet EP acoustique des parisiens, remodelant cinq titres phares de « Petroleum », plus un inédit en cadeau.
Il arrive fréquemment que les groupes de la scène indé se mettent à l'acoustique par nécessité, celle de pouvoir se produire dans de nombreux lieux musicaux maintenant rétifs à ce qui fait vibrer le plus un public rock, à savoir le bon vieux combo basse/batterie. Si Burnt Umber a dû se plier à l'exercice plus d'une fois, il est certain que leur esprit créatif bouillonnait d’en faire oeuvre.
Ce n'est donc pas un album d'économies au coin du feu, mais plutôt une occasion de travailler tout le potentiel émotionnel de leur univers à travers certains titres. Car s’il n’échappe à personne que la pièce maîtresse de ce combo flamboyant, Abby aka The Queen, excelle à lancer sa voix vers de belles prouesses électriques, elle peut tout autant poser des filtres veloutés sur ses modulations.
Et ça met des frissons à coup sûr.
Dès lors, entrons dans la salle et écoutons la reine.
Le single phare de l’album, « DRAWNING », commence ainsi par du spoken word, et laisse ensuite Abby la voix brisée et nos yeux embués sur le quai de cette fameuse Montparnasse Station. Il est des ruptures et des non-dits que l’on regrette toute sa vie en revivant la scène.
« THE GAP » délaisse ses effets atmosphériques de cordes et de choeurs, et se recentre sur la ballade langoureuse. Et si la version rock atteint des sommets de belting, ici la chanson se conclut par de magnifiques tenues en voix de tête en C7 et plus encore (à vos pianos !).
« THE HOURGLASS » garde tout à la fois un dynamisme et un flow sensuels, quand « RAINY SUNDAY » et ses accélérations d’origine à la double se mue tout en ruptures et crescendo suaves.
« STOLEN PIC » dévoile son timbre caressant, les intonations lorgnant parfois de Britney Spears vers Anneke Van Giersbergen (oui c’est cadeau ma Abby). Un jeu de séduction façon matador s'installe entre la guitare et la voix, qui se jaugent et s’enlacent.
Le visuel nous montre les musiciens dans une ambiance bleutée, tout à leur communion musicale. Mais là où on pourrait s’attendre à ne se laisser que bercer tranquillement, on est surpris par les récurrentes allures latino, qui bousculent la tête et les hanches presque malgré nous. Les morceaux ne sont pas dans une totale mise à nue instrumentale, préférant s'appuyer sur des variations chaloupées et une frénésie à peine retenue, plutôt que sur le dépouillement folk.
Enfin, si le jeu consistait à comparer les versions rock puis acoustiques de l'album, celui qui se trame avec le bonus track « FALLING » est tout l’inverse, et il faudra attendre pour savoir à quelle sauce électrique sera servi ce titre qui s’annonce épique. Le plaisir communicatif de vocaliser se manifeste encore, et on s’impatiente d’entendre plus puissamment la basse chaude et profonde qui se détache déjà.
L’EP conserve le dynamisme de « Petroleum » tout en polissant ses richesses vocales et mélodiques, jouant sur une belle gamme d’émotions. Et si la voix d’Abby prend tout l’espace, les musiciens ne se reposent pas en sirotant au fond du bar, proposant de jolis glissando, des riffs réinventés, et un jeu rythmique bien dosé et solide. Le plaisir de partager d'un groupe déjà majeur en son genre sur la scène française.
« FALLING » est le seul inédit, portant déjà la belle signature de ses créateurs, et nous donnant rendez-vous pour le futur plat de résistance, en 2025 ?
A noter absolument que pour fêter la sortie de cet Acoustic Sessions sur toutes les plateformes de streaming, on se connectera le 9 octobre sur la chaîne Youtube de Burnt Umber, pour une Release Party digitale live.
De quoi se régaler !
DEEVA (rock), On A Hot Track (EP - 04/10/2024)
Le 07/10/2024
Non conventionnel, ce sept titres a tout d'un album tant il réussit à développer de belles choses sur vingt-cinq minutes.
Par Ahasverus
DEEVA revient avec sept titres.
Un format sur lequel la formation parisienne se montre particulièrement à son affaire puisqu'elle s'y initiait en 2017 avec l'EP « The Wild One », un tournant électro-heavy dans sa discographie. On ne s'étendra pas sur le catalogue du groupe compte tenu des informations parcellaires que nous avons pu réunir. Nous nous intéresserons directement au nouvel opus, « On A Hot Track », disponible depuis le 04/10/204 chez M&O Music.
Retraçons tout de même brièvement l'histoire : 2006 marque sa naissance à Montlhery. C'est un quatuor, avant qu'il ne resserre ses effectifs en un duo composé d'Emilie Chioccarello (chanteuse et guitariste) et de Michel Izunsky (guitariste lead). Soucieux de conserver son étoffe, DEEVA se produit cependant toujours au format basse/batterie/ guitare(s).
Cette année 2024 est donc celle du retour discographique de DEEVA avec un sept titres d'une durée de vingt-cinq minutes.
« On A Hot Track » est livré dans une pochette au visuel qui sent le rock, le riff et la sueur : une photo de scène à la manière du « London Calling » de The Clash. On adore !
« On A Hot Track » s'ouvre sur « Pas Conforme », un titre électro-punk aux boucles rapides qui fonctionnent à 110%. Les lyrics en Français se taillent la part du lion, même si le groupe se plaît à utiliser indifféremment notre langue et l'Anglais au sein d'un même morceau, voire au sein de la même phrase. Les textes accrochent l'attention et Deeva dessine une histoire à chaque chanson : « Rentrer dans les rangs / Avoir des enfants / C'est pas dans mes plans » chante Emilie qui assure : « je ne vais pas me gêner pour en rajouter. »
Mid-tempo rock (« Je M'Emporte ») ou bourrasque électro tranchée par des riffs heavy (« Hot Track ») parfois évocatrice de synthwave (« Ashtag »), l'EP « On A Hot Track » montre à quel point Deeva affiche une belle santé.
Non conventionnel, ce sept titres a tout d'un album tant il réussit à développer de belles choses sur vingt-cinq minutes.
On recommande.
LOFOFORA (Metal), Coeur de Cible (04/10/2024)
Le 06/10/2024
« Coeur de Cible » nous plante ses riffs dans la peau et nous termine à coups de textes qui sont autant de coups de boule.
Par Ahasverus
En selle depuis 1989, Lofofora est l'un des piliers de la scène française, et son chanteur charismatique Reuno en est une figure tutélaire. Ce n'est certainement pas avec « Coeur de Cible », son excellent nouvel album, que cette situation va changer !
Lofofora par Anthea Photography
Mais reprenons par le début.
Lofofora tire son nom d'un petit cactus nord-américain. Le groupe naît de la rencontre de Phil Curty (basse) et Erik Rossignol (batteur) avec le chanteur Reuno Wangermez lors d'un concert à Antibes. Lofo (pour les intimes) s'étoffe, se rôde sur scène et construit une fanbase solide. Il sort un EP cinq titres en 1994. L'année suivante, il publie son premier album éponyme, qui reste à ce jour son plus gros succès commercial.
Depuis, bon an mal an, malgré les chauds, les froids, et les changement de line-up, Lofofora empile les longs formats avec une certaine régularité, environ un tous les quatre ans. Le cru 2024 nous est proposé le 4 octobre. Il s'appelle « Coeur de Cible ». Son artwork, traditionnellement réalisé par le groupe, est signé Reuno.
Une évidence s'impose lorsqu'on insère « Coeur de Cible » dans son lecteur : Lofo n'a rien laissé en route ! Ce onzième album restitue la fraîcheur des premiers opus, l'énergie et la puissance du groupe sont intacts, l'acuité des lyrics est savoureuse.
La voix de Reuno et les grattes attaquent « Apocalypse » très en bas. Un regard désabusé parcourt un monde qui s'enfonce. « Dites pas que le temps presse quand il n'y a plus rien à faire ». Les mots et les riffs percutent le décor gris et rouge. « Konstat 2024 », qui propose « mille raison de baisser les bras », enchaîne dans le même esprit.
La basse nous cueille et les guitares sonnent comme une faux. « Je suis encore fâché ! », affirme Reuno. Il envisage de « trancher les privilèges à la machette. En attendant, c'est sa plume qui gratte : « J'aimerais éviter la redite mais le quotidien radote / C'est toujours le mépris, le bâton, la carotte ». Puis « Les Deux » marche sur les cordes d'un pas léger, se fait bousculer par le morceau qui suit dont la basse danse avec la guitare.
Lofo met la pression. « Espoir » sonne l'alarme, tandis que « Le Temps », très vif, pourrait être un morceau de Trust. Les guitares nous entraînent dans un tourbillon si étourdissant qu'il faut recentrer son attention si l'on veut saisir les paroles de « Maladie Mortelle ». Il serait dommage de passer à côté.
« Ouvrez les Esprits » pointe les regards qui se posent sur les différences. Puis l'album se referme sur « Laisse Pas Faire », un morceau composé à la veille de l'entrée du groupe en studio pour l'enregistrement de l'album.
LOFOFORA s'écrit toujours en lettres capitales. Il n'a perdu ni sa force, ni sa motivation, ni son efficacité. Il garde — que dis-je, il est ! — un regard sur son époque. « Coeur de Cible » nous plante ses riffs dans la peau et nous termine à coups de textes qui sont autant de coups de boule.
« Coeur de Cible » est disponible depuis le 04/10/2024. C'est une sortie At(h)ome.
LOFOFORA est en tournée à travers la France.
THE NEW ROSES (big rock/hard-rock), Attracted To Danger (04/10/2024)
Le 02/10/2024
« Attracted To Danger » enchaîne les riffs hard et les refrains big rock fédérateurs sans temps mort.
Par Ahasverus
Sixième album pour THE NEW ROSES. Les bases du groupe allemand étaient jetées dès 2007, sous l'impulsion du chanteur Timmy Rough et du batteur Urban Berz. Mais c'est en 2012 que la formation de Wiesbaden prenait officiellement le nom de THE NEW ROSES. Que de chemin parcouru depuis le premier EP sorti la même année ! Il faut dire que l'affaire démarrait bien puisqu'un an plus tard le groupe proposait son premier long format, « Without A Trace » et plaçait la chanson-titre dans la série « Sons Of Anarchy ».
Le deuxième album, « Dead Man's Voice » (2016), se classait à la trente-sixième place des charts allemands. « One More For The Road », son successeur, grimpait à la vingtième position en 2017. La même année The New Roses se rendait en Afghanistan pour y donner deux concerts de soutien aux troupes internationales engagées sur l'opération Resolute Support. The New Roses élargissait peu à peu sa notoriété, partageant des scènes avec des groupes tels que ZZ Top, Aerosmith, Accept, Joe Bonamassa ou encore Saxon, participant même au Kiss Kruise en 2018 et 2019, et classant ses albums « Nothing but Wild » (2019) et « Sweet Poison » (2022) en dixième et treizième place des charts allemands .
Disons-le tout net : il n'y a aucune raison pour que l'ascension s'arrête là ! « Attracted To Danger », la nouvelle offrande de The New Roses, promet, dès son premier titre, de faire au moins ausi bien que ses prédécesseurs ! Et probablement mieux ! « When You Fall In Love » met la barre très haut, porté par un rythme de batterie puissant.
« Natural Born Vagabond », un mid-tempo rock particulièrement sexy, reprend le flambeau. C'est l'un des meilleurs titres de l'album avec « This Heart » qui arrivera plus tard.
Accélérant le trot, « Attracted To Danger » vient tenter le triplé gagnant. Suivent des titres aux refrains imparables, « Four Wheels », « Bring The Thunder », « Spirit Of A Rebel », tandis que la rythmique s'accorde une pause sur la ballade « Hold Me Up » qui voit Timmy Rough partager le chant avec l'Ecossaise Gill Montgomery (The Hot Damn, The Amorettes).
The New Roses commentait à propos de cette collaboration :
« Hold Me Up est le premier duo de l'histoire des New Roses. Je pense que Gil Montgomery a fait un travail extraordinaire et a porté cette ballade à un autre niveau. Alors, trouvez-vous un coucher de soleil, mettez cette chanson à fond et entrez dans le vif du sujet... »
Gill Montgomery complétait :
« C'était un grand honneur d'être invitée à participer à Hold Me Up avec les absolument géniaux The New Roses. C'était un plaisir absolu et je me suis éclatée ! C'était un vrai défi vocal pour moi sur une ballade aussi énorme, alors j'espère que je les ai rendus fiers ! »
L'album est complété par une reprise bien carrée du standard de Neil Young, « Rockin' In The Free World ».
A propos de son nouvel album, le groupe expliquait :
« Selon nous, Attracted To Danger contient tout ce dont un bon album de rock'n'roll a besoin. Nous avons essayé de montrer tout le spectre des émotions du rock'n'roll. Les bons moments, les moments difficiles, l'ambiance traditionnelle de la route, une ballade et des riffs plus durs. Donc si vous voulez faire une fête rock'n'roll, cet album est la bande-son qu'il vous faut... »
Entre big rock à la Bryan Adams et hard rock, « Attracted To Danger » est un flux permanent de riffs solides, de rythmiques puissantes, de leads bien intégrées à la mélodie. Il est dominé par la voix mâle de Timmy Rough, soutenu par les choeurs pour les refrains. Le tout cogne très fort et sonne totalement Nord-Américain. On peut tout de même penser à des groupes suédois tels qu'Eclipse ou Kissin Dynamite, non pour le style mais pour cette aptitude du groupe allemand à écrire des refrains fédérateurs. Ce sixième long format est donc un album sans temps mort, véritable empilement de singles qui enchaîne les bons relais sans bafouiller. Il va vous secouer, nous le recommandons sans réserve.
« Attracted To Danger » est une sortie Napalm Records. Il sera disponible aux formats suivants dès le 04/10/2024 :
> 1 vinyle JAUNE transparent
> Lot : 1 CD digipack + t-shirt imprimé (artwork de l'album)
> 1 vinyle noir
> 1 CD digipack
« Attracted To Danger » peut être commandé ici : https://napalmrecords.com/thenewroses?product_list_dir=desc&product_list_order=release_date
ULTRA VOMIT (Metal), Le Pouvoir de la Puissance (27/09/2024)
Le 28/09/2024
Caméléon facétieux, ULTRA VOMIT force sur les couleurs pour notre plus grande joie et assure un album encore supérieur à son prédécesseur, pourtant disque d'or.
Par Ahasverus
Que de chemin parcouru en seulement quatre albums de compositions pour ULTRA VOMIT !
Un parcours discographique initié avec « Monsieur Patate » (2004), principalement chanté en Anglais, tandis que le style des Nantais tendait à se définir en 2008 avec « Objectif : Thunes ». Cette galette de vingt-quatre courtes pistes passait au Français pour parodier Michel Delpech (« Pour Un Mosh ») et voyait le chanteur Carlos asservi à la moulinette Marilyn Manson (« Machanical Chiwawa ») et Joe Cocker à celle de Morbid Angel (« Morbid Cocker »). « Objectif : Thunes » posait bien les bases d'une formule Ultra Vomit, avec des idées qui seraient développées dans la discographie à venir et des textes originaux et gonflés (« Je Possède un Cousin »).
Il fallait attendre neuf ans pour voir arriver la suite, « Panzer Surprise ! », le troisième album studio, avec son coup de génie, « Kammthaar ».
« Panzer Surprise ! » développait les recettes de « Objectif : Thunes », et c'est cette fois Calojero qui faisait les frais d'une sauce Gojira dans un très maîtrisé « Calojira ».
L'appropriation parodique des styles frisait la perfection (« Pink Pantera »). Rasant ses modèles au plus près, Ultra Vomit tenait là l'album de l'immaturité. Un disque d'or récompensait son travail.
Cette popularité croissante permettait au groupe de fouler les scènes du Hellfest et de l'Olympia et de participer au « Gros 4 » avec No One Is Innocent, Tagada Jones et Mass Hysteria. Il lui ouvrait même les portes de l'Elysée le temps d'un concert privé.
C'est donc avec un quatrième opus studio qu'Ultra Vomit nous donne rendez-vous sept ans après son dernier effort. Le nouveau venu s'intitule « Le Pouvoir de la Puissance ». Sa pochette met en scène le groupe et reprend les codes des films catastrophe et horrifiques des années 1960/1970.
Ultra Vomit recycle à fond ses recettes, mais il faut avouer quil a le tour de main pour faire monter sa mayonnaise.
Si le fond est à la franche déconnade, la forme ne souffre aucune légèreté. La production en béton de l'ex-Watcha Fred Duquesne vous saisit dès le premier morceau. La musique est très carrée, l'inspiration fuse tous azimuts.
Les références pleuvent sur le cinéma (« Dead Robot Zombie Cop from Outer Space II », « The Gruge », Jean-Pierre Bacri) et la chanson française (Renaud, Hallyday) à grands renforts d'imitations. Les morceaux sont solides, les clins d'oeil appuyés sans être lourds, les lyrics inspirés, et des morceaux comme « Doigts de Metal » et « La Puissance du Pouvoir » ne guettent que de prendre la relève de « Kammthaar ».
D'un autre côté, malgré ses bonnes résolutions (« Mollo sur le Caca »), Ultra Vomit n'évite pas quelques dérives scatologiques plus où moins heureuses (« GPT à l’instant », « A.N.U.S. »).
Mais la qualité saupoudre l'album. Les Nantais s'assurent même le concours de guests efficaces tels que Mouss (Mass Hysteria) et les thrashers espagnols de Crisix, tandis que les voix féminines sont assurés avec brio par madame Nicolas « Fetus » Patra.
Globalement, « Le Pouvoir de la Puissance » explore thrash, power metal, pop/punk, grunge et new-wave en version Nawak Deluxe. Suffisamment établi, le groupe se permet de s'autoparodier explicitement (« Kings of Poop », « Mollo sur le Caca »). C'est particulièrement chiadé. Les références sautent aux oreilles, et l'album vient en droite ligne de « Panzer Surprise ! ». Il est cependant encore plus varié et plus abouti.
Ce nouveau long format conforte allègrement la pole-position d'Ultra Vomit sur le marché du Metal parodique. C'est indiscutable. Caméléon facétieux, il force sur les couleurs pour notre plus grande joie, et assure un album encore supérieur à son prédécesseur, pourtant disque d'or. Nous verrons si le nouveau venu suivra le même parcours. Il pourrait décrocher le pompon.
« Le Pouvoir de la Puissance » est disponible chez Verycords (Cali, Ange, Danko Jones) depuis le 27/09/2024. Le label a eu la main heureuse en épinglant Ultra Vomit à son catalogue depuis 2019, puisqu'il semble voué à voler de succès en succès.
Ultra Vomit est en tournée. Les dates se remplissent rapidement alors ne traînez pas pour faire votre réservation si vous envisagez de voir le groupe sur scène.
Les dates :
- 10 octobre 2024 — CALAIS (62100) — GERARD-PHILIPE
- 11 octobre 2024 — MÛRS-ERIGNÉ (49610) — OMEGAS Ω SOUND Fest - Centre Culturel jean Carmet
- 12 octobre 2024 — LE MANS (72100) — L'OASIS / SUPERFORMA
- 17 octobre 2024 — PARIS (75011) — LE BATACLAN
- 18 octobre 2024 — ST BRIEUC (22000) — CARNAVALOROCK
- 19 octobre 2024 — PLOUGASTEL (29470) — Espace AVEL VOR
- 6 novembre 2024 — CHATEAU THIERRY (02400) — Palais des Rencontres
- 7 novembre 2024 — OSTWALD (67540) — Salle Point d'eau
- 8 novembre 2024 — METZ (57070) — BOITE A MUSIQUE
- 9 novembre 2024 — CALUIRE-ET-CUIRE (69300) — LE RADIANT
- 10 novembre 2024 — AUDINCOURT (25400) — LE MOLOCO
- 21 novembre 2024 — MONTPELLIER (34000) — LE ROCKSTORE
- 22 novembre 2024 — RAMONVILLE (31520) — LE BIKINI
- 23 novembre 2024 — MERIGNAC (33700) — LE KRAKATOA
- 5 décembre 2024 — LA ROCHELLE (17010) — LA SIRENE
- 6 décembre 2024 — CAEN (14000) — LE CARGO
- 7 décembre 2024 — NANTES (44200) — STEREOLUX
- 8 décembre 2024 — NANTES (44200) — STEREOLUX
- 31 janvier 2025 — CERGY (95800) — Le Douze (grande salle)
- 1 février 2025 — CHAMONIX MONT BLANC (74400) — Espace Michel CROZ/EMC2
- 7 février 2025 — AIX-EN-PROVENCE (13090) — 6MIC
- 27 juin 2025 — ST MALO DU BOIS (85590) — FESTIVAL DE POUPET
- 18 octobre 2025 — SELESTAT (67600) — ROCK YOUR BRAIN FEST - LES TANZMATTEN
NO ONE IS INNOCENT (rock), Colères (27/09/2024)
Le 27/09/2024
En 2022 une tourmente judiciaire frappait Marc Marc Gulbenkian, alias Kemar, chanteur de NO ONE IS INNOCENT, mis en cause dans une affaire d'agression sexuelle. La plainte était classée, mais elle avait pour conséquence, en début d'année suivante, de provoquer le départ de la presque totalité du line-up parisien, entraînant le départ du batteur Gaël Chosson et des guitaristes Popy et Shanka.
Avec trois nouveaux musiciens, No One Is Innocent revient avec « Colères », une compilation qui explore trois décennies de carrière, soit toute la discographie du groupe à l'exception de l'album « Drugstore ».
« Colères » propose également deux nouveaux titres, « Ils Marchent » et « L'Arrière-Boutique du Mal ».
Enfin, les morceaux « Massoud », « La Peau » et « Le Poison » sont proposés dans une version revisitée à l'orientale avec le Lahad Orchestra.
No One Is Innocent sera en concert à Paris (La Cigale) le 20 mars 2025.
ARMELLINO : "HERITAGE BLEND" (new album 20/09/2024)
Le 24/09/2024
Par Dam'Aël
Heure de vérité! Sans vous donner le blues.
Ou plutôt si! Un moment de déconnection totale aux amphétamines Heavy Blues et Classic Rock salvatrices
"HERITAGE BLEND" nous vient des USA. FAUX
28 albums studio au compteur. FAUX
Le quartet vit à L.A. et n'a jamais mis les pieds en France FAUX
... ça vous laisse pantois...
Premier album pour le quartet ; ça décoiffe sa mémé et rend chauve son pépé, hein? (il en faut pour les deux sexes, équité oblige)
La formation vit sur les terres de Molière, Voltaire, Baudelaire, Benoît Blue Roy, Bill Deraime, Paul Personne... Tout droit venu de notre hexagone. Et j'ose espérer que ça ne va pas jeter quelques étriqués dans le précipice mais au contraire contribuer à faire grossir la bulle conservatrice du Made In France.
Si Yann Armellino est loin de ses premiers exercices (5 albums solo instrumentaux, 1 album avec Chris Caron et 2 albums avec Butcho Vukovic), cette nouvelle formation ARMELLINO qu'il a initiée avec beaucoup d'évidence en collaboration avec Vincent Martinez (Carousel Vertigo ) fait le buzz et fait partie des nouveautés à ne pas manquer.
HERITAGE BLEND est un petit bijou qui se range déjà dans un écrin de Heavy Blues et Classic Rock Made In France.
Line Up :
Yann Armellino : guitare
Vincent Martinez (Carousel Vertigo) : chant/guitare
Jacques Mehard-Baudot (Jesus Volt) : basse
Alban Armellino : batterie
Musiciens additionnels :
Fabien Saussaye au piano et à l’orgue Hammond
Little Magic Sam à l’harmonica
Jessie Lee Houllier (Jessie Lee & The Alchemists)
La pochette est magnifique, aux détails précis et s'inspire de celle de Fleetwood Mac de 1968. Elle a été réalisée par Laurent BODSON et finalisée par 311mph l'agence de photo, designer et graphisme.
La production est excellente et sublime le talent de chacun des membres de ARMELLINO. Le responsable de ce travail complet (mixage, mastering, production) qu'on peut bigrement féliciter n'est autre que Didier Théry, bien connu pour le job dantesque qu'il réalise auprès de Shaka Ponk mais aussi auprès de Gaëlle Buswell.
Ce premier album studio se compose de 11 pistes dont 9 inédits récemment composés par la formation (aucun de ses 9 titres n'a été dépoussiéré au sortir d'une quelconque malle rangée dans le grenier) et 2 reprises. La première placée en 5ème position est Fire de Etta JAMES (album Tell Mama de 1988), la seconde Dancing in The Moonlight de THIN LIZZY (album Bad Reputation de 1977) en piste 10. HERITAGE BLEND est sorti ce 20 septembre via le label May I Records
Il s'agit d'un concentré de Blues, de Rock, de Soul, de Heavy, classieux, inspiré, groovy, coloré de virtuosité où la technicité est au rendez-vous, sous couvert d'une approche abordable pour toute oreille avertie ou non. Une talentueuse galette qui offre puissance et sensibilité, recette que les deux protagonistes Yann et Vincent élaborent dans une synergie et une énergie complémentaire. A l'instar de deux pièces d'un puzzle guitaristique qui ne fait qu'un, sublimant le talent de chacun. Ou encore une réaction chimique magistrale qui signe une véritable alchimie entre deux puissances de la six cordes dans une synergie atomique.
Les mélodies et la voix de Vincent s'imbriquent parfaitement dans ce tableau à croire que ces deux hommes savent aligner les planètes de la réussite. Le travail de chant est une performance athlétique livrant des variations savoureuses selon l'orientation du titre : voix rauque et agressive, approche sensuelle remplie de sensibilité, groovy et dansante, un évantail taillé avec précision tel un joaillier suisse mais surtout français pour rester dans le Made in France.
Cependant les autres membres sont loin de faire de la figuration. La session rythmique basse/batterie est carrée et précise, une architecture qui crée une base antisismique à cet album complété par les nappes savamment inspirées de claviers ou d'orgue et où les notes d'harmonica chaudes et rondes renforcent le côté Blues de cet opus.
L' inspiration et le feeling s'harmonisent parfaitement avec cette maestria brillante de virtuosité, qui en fait une pièce maîtresse dans la discographie de ce nouveau groupe mais aussi dans celle de chacun de ses membres et dans notreCDthèque. En espérant vivement une version vinyle tout autant recherchée que les titres de HERITAGE BLEND
Quant aux deux reprises qui auraient pu être accessoires voire casse-g***les, c'est une parfaite réussite ce qui confirme le talent de ces alchimistes, si tant est qu'il faille le répéter ou le confirmer. A noter que j''ai particulièrement apprécié voire Jessie Lee Houllier apparaître dans ce projet (Compilations rock / United Guitars Vol. 4).
ARMELLINO est désormais une formation largement estimable dans l'héritage que nous ont laissé les formations passées des années 70's. Et souhaitant pérenniser leur existence, ce quartet du XXIème siècle pourrait bien faire partie intégrante de cette vague initiée au XXème siècle.
Mon coup de cœur Got Yourself a Loser. ( j'y entends quelques intonations d'un certain Bon SCOTT...)
Tracklist :
1 Almost Scored Me
2 I'm Only Me
3 Got Yourself a Loser
4 Slice of My Pie
5 Fire
6 Hardly Yours
7 Come Sing
8 These Bones
9 Bad Enough
10 Dancing in The Moonlight
11 Trouble in The Making
Label : May I Records
Les liens :
https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_kI_gtwAF1rbhd1ECc2mO66Xi3PPv9umIs
https://www.facebook.com/yann.armellino
https://www.facebook.com/MAYIRecords
MICHAEL SCHENKER (hard heavy), My Years With UFO (20/09/2024)
Le 23/09/2024
Véritable bottin mondain du hard/heavy, « My Years With UFO » est meilleur que nombre de tributes consacrés à UFO.
Par Ahasverus
Alors que Phil Mogg, délivrait le premier album de son projet Moggs Motel le 6 septembre 2024, le guitariste allemand MICHAEL SCHENKER a décidé de redonner vie à ses années UFO en réenregistrant dans un album intitulé « My Years With UFO » onze titres issus des albums auxquels il a participé, titres provenant de la période 74/78 qui constitue l'âge d'or du groupe de Londres, avec des morceaux comme « Doctor Doctor », « Only You Can Rock Me » ou encore « Love To Love ».
Michael Schenker fait l'impasse sur la période 1995/2002 qui le voyait reprendre du service chez UFO le temps de trois albums.
La pochette de « My Years With UFO » rappelle d'ailleurs furieusement celle du double live « Strangers In The Night » (1979) après lequel Michael quittait le groupe britannique pour retrouver brièvement son frère Rudolf dans Scorpions avant de fonder MSG.
C'est donc une succession de classiques du répertoire de UFO que revisite le guitariste, accompagné de géants du genre, le line-up de l'album constituant un véritable bottin mondain du hard/heavy sur lequel on retrouve des pointures du chant telles que Jeff Scott Soto, Dee Snider, Joey Tempest, Axl Rose, ou encore le « jeune » Erik Grönwall (H.E.A.T., Skid Row), et des guitar-heroes tels que Kai Hansen et Slash.
Les versions proposées par l'homme à la Flying V restent fidèles aux titres originaux, et l'on peut, dans les premières minutes, avoir un doute sur l'intérêt de l'opération. Pourtant, très rapidement, le talent irradie la galette, et c'est Joel Hoekstra (Whitesnake) qui donne le ton en illuminant « Natural Thing » d'un chouette solo de guitare.
La bonne impression est confirmée par la prestation de Joey Tempest (Europe) au chant sur « Only You Can Rock Me ».
Si des titres entendus mille fois dans mille reprises comme « Doctor Doctor » passent sous nos radars, la plupart des chansons sont jouées avec un grand talent et deviennent de vrais bons moments, comme le duel de guitares lead emmené par Slash sur « Mother Mary ».
On remarque aussi la prestation d'Axl Rose, très soft sur « Love To Love » par rapport à ce qu'il propose habituellement avec Guns N' Roses, celle de Jeff Scott Soto (Sons Of Apollo) et de John Norum (Europe) qui dynamisent « Lights Out », tandis que Kai Hansen, au chant et à la guitare, propose le titre le plus original avec un « Rock Bottom » d'une rugosité bienvenue qui passe la barre des onze minutes.
En vieux routard des reprises, Joe Lynn Turner (Rainbow, Deep Purple), offre une version solide de « Too Hot Too Handle » sur laquelle Adrian Vandenberg (Whitesnake) et Carmine Appice ne laissent pas leur part aux chiens. La version de « Let It Roll » avec Michael Voss est tout aussi réussie. L'album se termine avec « Shoot Shoot » emmené par un Stephen Pearcy au chant parfois poussif.
Dans l'ensemble, « My Years With UFO » est une réussite bien meilleure que nombre de tributes consacrés à UFO. C'est une parfaite occasion de découvrir le groupe, mais les fans qui le connaissent déjà pourront aussi s'y plonger sans réserve.
CHARLOTTE WESSELS (Metal), The Obsession (20/09/2024)
Le 21/09/2024
Tout dans « The Obsession » témoigne de l'immense talent de Charlotte Wessels qui brille de mille feux.
Par Ahasverus
Après « Tales From Six Feet Under », volumes I et II, Charlotte Wessels revient avec « The Obsession », un troisième album sorti le 20/09/2024 chez Napalm Records.
Pour ce nouvel album, la compositrice a fait appel à ses ex-collègues de Delain : Timo Somers (guitares, arrangements), Otto Schimmelpenninck Van Der Oije (basse) et Joey Marin de Boer (batterie), ainsi qu'à Sophia Vernikov (piano / orgue) et à Elianne Anemaat (violoncelle). Vikram Shankar (Silent Skies, Pain of Salvation) a procédé aux arrangements. Pour le mixage, Charlotte Wessels a fait confiance à Guido Aalbers (Muse, Coldplay, The Gathering) et c'est Andy VanDette (Porcupine Tree, Vola, Dream Theater) qui s'est chargé du mastering. Le son énorme sert particulièrement l'album, jusque dans ses titres les plus calmes (« Soulstice »).
Charlotte s'est aussi assurée la collaboration de deux éminentes consoeurs sur deux des douze pistes de l'album : Simone Simons (Epica) intervient sur « Dopamine » et Alissa White-Gluz (Arch Enemy) sur « Ode To The West Wind ». Charlotte précisait : « Je suis extrêmement reconnaissante et fière d'inclure Simone Simons et Alissa White-Gluz au line-up de cet album. Ce sont des créatrices hors pair que j'aime et respecte énormément. Chaque fois que nous avons l'occasion de travailler ensemble, c'est un plaisir absolu et elles ont vraiment rehaussé les chansons par leurs performances. »
La songwriter nous offre avec « The Obsession » un album intime. Elle l'explique :
« D'une part, cet album raconte une histoire très personnelle à travers les thèmes de la peur, des pensées obsessionnelles et des échappatoires. D'autre part, il représente la joie de trouver les justes formes des chansons avec tous ceux qui ont participé à leur réalisation. C'est pourquoi j'ai choisi le titre The Obsession. Il fait référence à mes problèmes personnels de TOC, qui ont inspiré de nombreux morceaux, mais j'ai également commencé à appeler le groupe comme ça, parce qu'il y a eu des moments en studio pendant lesquels les membres m'ont rappelé pourquoi je suis obsédée par la musique. »
L'album s'ouvre sur « Chasing Sunsets », un djent puissant avec des lignes de chant à la Kate Bush.
Sur « Dopamine », l'ex-Delain délivre encore de magnifiques lignes vocales et confirme son immense talent de songwriter.
Simone Simons lui donne la réplique. Un prêté pour un rendu puisque Charlotte contribuait fin 2022 au morceau « Sirens » d'Epica.
La tracklist se poursuit avec « The Exorcism », un titre sombre qui peut rappeler les premiers The Gathering. C'est aussi le premier clip que la songwriter a souhaité dévoiler en raison de son esthétique. La Néerlandaise expliquait alors le sens de sa composition :
« J'ai beaucoup réfléchi à mes peurs et à mes comportements depuis mon enfance, et comment, à certains moments de ma vie, je pensais les avoir surmontés pour de bon. Je ne sais pas pourquoi, mais ils revenaient toujours à la charge. Les ai-je invités à revenir ? The Exorcism est une invitation adressée à ces démons à rester à l'écart, mais aussi un message à moi-même et aux autres personnes confrontées à des épreuves similaires de s'accrocher - même s'ils n'y parviennent pas. »
On pourra penser à The Gathering encore avec le morceau « The Crying Room », le chant de Charlotte n'est pas très éloigné de celui de sa compatriote Anneke van Giersbergen sur cette proposition.
Sur « Ode To The West Wind », sixième piste de l'opus, Charlotte s'est assurée la collaboration d'Alissa White-Gluz (Arch Enemy). Elle confie :
« Je suis ravie de présenter le cinquième single de The Obsession - et ma cinquième collaboration avec l'incomparable Alissa White-Gluz. Plusieurs de nos chansons sont inspirées ou basées sur des poèmes classiques, et Ode to the West Wind, issue du poème éponyme de Percy Shelley, est la nouveauté de ce voyage thématique. Le poème de Shelley reflète son admiration pour la force indomptable de la nature et ses réflexions sur son propre héritage. Pour le clip, nous avons exploré l'impact de l'humanité sur le monde naturel (spoiler : ce n'est pas joli) en réimaginant des œuvres d'art emblématiques comme le Wanderer Above the Sea of Fog de Caspar David Friedrich et les chérubins de la Madone Sixtine de Raphaël, mais cette fois avec de la pollution, des ailes faites d'ordures et couvertes de déchets toxiques. Je suis incroyablement excitée par la façon dont cette chanson a évolué grâce à ma collaboration avec le groupe et Alissa, j'ai hâte de libérer ce mur de son lors de nos prochains concerts. »
Tour à tour Metal, Symphonique, Pop (« Serpentine »), Gospel (« Praise »), Gothique, « The Obsession » garde dans son ADN la puissance en fil rouge, quel que soit le traitement de ses morceaux. Aucun des titres de la galette n'est anecdotique. Jusqu'à la très belle fin de « Soft Revolution », tout témoigne de l'immense talent de Charlotte Wessels qui brille de mille feux. Délicate, puissante, sensible, parfaite songwriter, interprète, mais aussi cheffe de projet, sa touche qualitative est partout sur « The Obsession », des arrangements à la production en passant par l'esthétique des clips.
Charlotte Wessels signe là l'une des meilleures pièces de sa discographie et l'une des plus grandes réussites de sa carrière. « The Obsession » est assurément un grand album et il trouvera sa place dans notre Top10 de fin d'année ainsi que dans votre lecteur de musique. C'est l'une des sorties majeures de 2024.
« The Obsession » est disponible depuis le 20/09/2024 dans plusieurs formats :
- 2 vinyles Splatter orange et rouge + 2 titres bonus « Backup Plan » et « Breathe; Extended » - 200 exemplaires
- 2 vinyles noirs recyclés + 2 titres bonus « Backup Plan » et « Breathe; Extended »
- 2 vinyles inkspot + 2 titres bonus « Backup Plan » et « Breathe; Extended » - exclusivité Patreon
- Lot tee-shirt + album digisleeve (pochette cartonnée)
- CD digisleeve (pochette cartonnée) / livret de 28 pages intégré
- Format digital
L'album peut être commandé ICI.
CHARLOTTE WESSELS sera en tournée européenne avec VOLA. On les verra le 21/11/2024 à Paris (Petit Bain). Pour plus de sûreté, réservez, car il n'y a plus que quelques places disponibles : https://its.volaband.com/eutour24