Sorties 2024

BLUE ÖYSTER CULT (hard-rock), Ghost Stories (12/04/2024)

BLUE ÖYSTER CULT (hard-rock), Ghost Stories (12/04/2024)

Le 12/04/2024

Est-ce dans les vieux BÖC qu'on fait la meilleure soupe ?
Par Ahasverus

Une page du rock se tourne...
Après avoir écrit quelques-uns des standards les plus mémorables de l'histoire du Metal (« Astronomy », « E.T.I. (Extraterrestrial Intelligence)  », « Godzilla  »), après un retour aussi remarquable que réussi (« The Symbol Remains »), Blue Öyster Cult met un terme à une discographie initiée en 1972 en proposant le 12/04/2024 un album testamentaire : « Ghost Stories ».
Blue oyster cultDes histoires de fantômes qui sont en fait onze titres  composés dans une période allant de 1978 à 1983, ainsi qu'un morceau de 2016 (« If I Fell ») et une cover du MC5 (« Kick Out The Jams »).
Ces fonds de tiroirs enregistrés avec le line-up de l'époque (assortis de quelques overdubs) n'avaient pas trouvé leur place sur les opus sortis au moment de leur création. Le groupe les juge pourtant suffisamment solides pour les sortir des oubliettes où il les avait laissés.
Est-ce dans les vieux BÖC qu'on fait la meilleure soupe ? « Ghost Stories » a  le charme suranné des vieux albums de Blue Öyster Cült et ces compositions sont d'agréables pièces de rock (« We Gotta Get Out Of This Place », « Gun ») qui méritaient bien un support discographique.
Pour l'artwork, les Américain ont fait à nouveau  appel au talent de l'illustrateur français Stan W Decker. 
La production a demandé un soin particulier : George Geranios a dû transférer le son des bandes analogiques vers un support numérique. Steve Schenck et Richie Castellano se sont occupés du mixage tandis que Sam Stauff  a pris en compte le mastering.
Disponible depuis le 12/04/2024, « Ghost Stories » est une sortie Frontiers Music Srl.
S'il n'a pas la puissance et le niveau du précédent album studio et si l'assemblage des morceaux peut paraître un peu décousu, « Ghost Stories » n'en est pas moins un beau cadeau d'adieu discographique aux fans.

K-LIZEÜM (neo-metal), Gloria Circus (06/04/2024)

K-LIZEÜM (neo-metal), Gloria Circus (06/04/2024)

Le 07/04/2024

Un album de metal wallifornien qui file plus vite qu'un Eurostar.
Par Ahasverus

« On l'a voulu énergique, décalé et varié. Dans ce cirque glorieux, vous retrouverez des des extraterrestres, des cowboys, des clowns, une panthère bleue, des super héros, de l'amour, de la passion, de l'indignation, de la révolution et de la folie douce. Bonne écoute ! »
Ainsi K-Lizeüm présente-t-il « Gloria Circus », son nouvel album.
K lizeum gloria circusC'est un opus ramassé, huit titres pour vingt-huit minutes,  qui sent bon la scène 90's. Les riffs massifs (« Refait l'Histoire ») appuient un solide travail sur les mélodies et les choeurs. Une alternance puissance/finesse facilitée par le large registre de Jean-Marc Ernes (chant) constitue la base de la recette de cette galette. Cependant K-Lizeüm joue la surprise par des ambiances inattendues (« T3KN0L0G1K », « Panthère Bleue », « Le Cow-Boy d'Ardenne »). L'approche peut rappeler System Of A Down (« Gloria Circus »). Il y a en tous cas beaucoup d'inventivité dans le jeu et l'originalité de l'exercice est incontestable. 

Ce style est désormais une marque déposée par  K-Lizeüm, et « Lib​è​re le bizarre » (2018) trouve sa digne suite en « Gloria Circus ». La formation belge utilise parfaitement ses atouts pour lancer un album de metal wallifornien qui file plus vite qu'un Eurostar. Sa brièveté vous donnera l'envie de refaire le voyage dès sa dernière note.

SYMAKYA (metal progressif), Project 11 : The Landing (2024)

SYMAKYA (metal progressif), Project 11 : The Landing (05/04/2024)

Le 07/04/2024

Donnant dans son prog' la priorité au heavy et à la mélodie, Symakya réussit le tour de force de rester accessible tout au long d'un album d'une richesse évidente. 
Par Ahasverus
Sykamaya band
Symakya est un groupe de heavy symphonique et progressif formé en 2008 par des musiciens de Seymihnol, Elvaron et Heavenly, trois formations bien établies sur la scène française. Citant pour influences communes Iron Maiden, Judas Priest, Pain of Salvation, Kamelot, Nightwish, ou encore Sonata Arctica, ces artistes expérimentés et perfectionnistes sortent en 2011 « Majestic 12: Open Files », un premier album tournant autour de l'Ufologie. 
Symakya 1C'est sous la forme d'un quatuor que Symakya refait surface en 2024 avec l'album « Project 11 : The Landing », qui propose pas moins de soixante-cinq minutes de musique !
SymakyaC'est  Kevin Kazek (chant) qui s'est collé aux lyrics de ce concept album.  Ce docteur en histoire ancienne n'en est pas à son coup d'essai puisque c'est un exercice qu'il pratiquait régulièrement avec Seyminhol. Ici, les musiques de « Project 11 : The Landing » ont été construites à partir de ses paroles. 
Restant en cohérence avec le titre « Majestic 12: Open Files », « Project 11 : The Landing » se réfère au projet Apollo 11, qui voyait l'homme poser son pied sur la Lune pour la première fois en 1969. Symakya s'inspire de l'événement et nous entraîne sur les traces des Sélénites, mêlant textes antiques, guerre froide, histoire et écologie.
Si le récit est particulièrement fouillé, le quatuor réussit le tour de force d'éviter à sa musique progressive les longueurs en proposant des passages accrocheurs, parvenant à maintenir remarquablement l'attention sur des compositions qui descendent rarement sous la barre des sept minutes.
Ainsi des morceaux comme « The Height of Endymion », « Lunar Obsession », « Eleven », « The Oath » ou « Full Moon », conservent un attrait mélodique évident et un côté épique immédiatement fréquentable ; ils ne manqueront pas de vous faire headbanguer (« Horses of Apollo ») ! 
Parallèlement, la richesse de l'album, ses lignes instrumentales, la qualité du chant et des choeurs, la variété des arrangements, les différences d'ambiances et de son, vous inciteront à revenir lui prêter une oreille plus attentive, car il est aussi magistralement pensé qu'éxécuté. 
La clarinette et le violon complètent agréablement le propos ( « Land », dont le refrain est une vraie tuerie !).
Symakya délivre donc une galette particulièrement soignée qui comporte plusieurs niveaux de lecture mais qui donne la priorité au heavy et à la mélodie. Il réussit le tour de force de rester accessible et efficace tout au long d'un album d'une richesse évidente.  Il se montre à l'aise dans l'éxécution, trouvant sa zone de confort jusque dans les passages les plus techniques. On salue le brio des musiciens dans leur ensemble et plus particulièrement celui du vocaliste, dont la puissance et la justesse nous impressionnent toujours, et du compositeur qui réalise un exercice bluffant qui permet à « Project 11 : The Landing » de frapper sa cible au coeur ; cet album est aussi admirable qu'excitant !
« Project 11 : The Landing » est disponible depuis le 05/04/2024. C'est une sortie Wormholedeath (Max Enix, Crystal Gates, Wyvern, The Villainz).

UNDERGROUND THERAPY (grunge rock), Burning Tales (05/04/2024)

UNDERGROUND THERAPY (grunge rock), Burning Tales (05/04/2024)

Le 04/04/2024

Même si l'on connaissait l'Underground Therapy des précédents opus, ce premier long format brillamment construit, mélange de riffs grunge, de dark rock et de psychédélisme 70, lui va si bien qu'il fait l'effet d'une révélation.
Par Ahasverus
Photo ut 5 by june custody
UNDERGROUND THERAPY par June Custody 


Si Underground Therapy nous avait bien plu lorsqu'il avait collé dans ses premiers EP des morceaux comme « Anhedonia » ou « Stupid Man », il nous a carrément scotché sur « Burning Tales », son premier long format disponible le 05/04/2024.
Pochette recto burning tales

Le son fait maison est pur comme un premier Black Sabbath, il fait gronder la basse et sonner la guitare.  Anthony Dubarry fait des choix de production très séduisants, d'autant plus judicieux que si le chant est un élément caractéristique de la formation toulousaine, les échappées instrumentales en sont un autre.
Dès ses deux premières minutes, le disque se teinte d'un lavis sombre comme un Danzig.
Les riffs s'enchaînent, graves et malsains. Telle une Donita Sparks, Sarah Nasplezes déroule sa voix de basse sur un tapis carmin, avant d'envoyer fort et loin.
Et c'est bien aux L7 qu'on pense le plus souvent à l'écoute d'Underground Therapy, mais des L7 aux aspérités 70's, avec des échappées à la Iommi/Buttler et Ward.
Underground Therapy fait grimper ses riffs au rideau. Son goût de la liberté est suffisamment fort pour lui éviter l'ornière de la copie.
« Burning Tales » aligne ainsi une tracklist solide, bâtie par des musiciens soudés qui tissent une trame tangible sur laquelle évolue une chanteuse à la personnalité vocale cinglante.
Le résultat est aussi séduisant que robuste, et même si l'on connaissait l'Underground Therapy des précédents opus, ce long format brillamment construit, mélange de riffs grunge, de dark rock et de psychédélisme 70, lui va si bien qu'il fait l'effet d'une révélation.
Sombre, mélancolique, rageur, « Burning Tales » enchaîne les ambiances à coups de griffes. Underground Therapy les dompte par sa singularité. Le résultat est captivant.

LEAVE'S EYES (metal symphonique), Myths Of Fate (22/03/2024)

LEAVE'S EYES (metal symphonique), Myths Of Fate (22/03/2024)

Le 02/04/2024

Elina Siirala tire incontestablement son épingle du jeu dans une galette qui trouvera une place de choix dans la discographie de Leave's Eyes.
Par Ahasverus

Formé en 2003 par Liv Kristine après son éviction de Theater Of Tragedy, Leave's  Eyes est un groupe de metal symphonique dont la musique est saupoudrée d'influences folkloriques.
En 2016, la chanteuse norvégienne se voyait à nouveau évincée par le groupe qu'elle avait bâti au profit d'une Finlandaise,  Elina Siirala (Angel Nation).
Leaves eyes bandLEAVE'S EYES line-up 2024

La formation nouvellement agencée voyait l'album « Sign Of The Dragonhead » (2018) fraîchement accueilli par des critiques qui lui reprochaient de publier ce nouvel opus « sous la bannière d'un Leaves' Eyes amputé de celle qui en était l'âme. » (Music Waves). United Rock Nations estimait qu'il tenait « la route sur son ensemble malgré quelques banalités » tandis qu'il avait tendance, selon Aux Portes du Metal, « à tourner en rond » et à manquer « de patate ». 
Leaves eyes sign of the dragonhead 1« Myths Of Fate », le nouveau long format de Leave's Eyes, fera-t-il mieux que son prédécesseur ? 
Elina Siirala y apparaît immédiatement à son aise. Elle confiait à Metal Obs que ce nouvel album comportait, à ce jour, les meilleures parties vocales de sa discographie. Elle tire incontestablement son épingle du jeu dans un songwriting taillé sur mesure. 

Dans une grande cohérence et avec un savoir-faire incontestable, « Myths Of Fate » enchaîne les hits : « Forged By Fire »,  « Realm Of Dark Waves », « In Eternity », « Fear the Serpent » nous semblent particulièrement convaincants et constituent autant de raisons de vous pencher sur cet album.

Mais ces raisons auront-elles suffi à emporter l'adhésion des chroniqueurs ?
Les avis sont partagés mais tout de même majoritairement positifs ! Pour Metal Rules, « Myths Of Fate » est « un album phénoménal », et BraveWords y entend « un chef-d'œuvre sonore captivant ». Il « regorge de moments merveilleux » assure Headbangers Lifestyle tandis que Tuonela Magazine le considère comme «  l’un des meilleurs albums de l’année ». Dead Rethoric trouve le groupe « à son meilleur », et son album est « solide » selon Female Fronted Power, qui assure que « tous les fans de métal symphonique ou folk l'apprécieront pleinement ». Bémol pourtant côté Français où Chair Your Sound lui reproche « un manque de structure », tandis que pour Metal Obs l'opus « fait encore difficilement oublier leur ancienne chanteuse. »

Côté public, « Myths Of Fate » s'est hissé à la dix-septième place des charts allemands.
« Myths Of Fate » a convaincu Ahasverus ! Cet opus mélodique et bien ficelé est notre album favori du mois de mars 2024, un mois qui n'aura, musicalement, pas manqué de souffle avec les sorties attendues de Judas Priest, Bruce Dickinson, Black Bomb A, The Black Crowes, Myrath ou encore Lords Of Black !
« Myths Of Fate » a été enregistré au Mastersound, studio d'Alexander Krull (chant, clavier), qui signe la majorité des onze pistes. Sa sortie est soutenue par de nombreux clips de qualité tournés en Pologne et en Islande. 
Leaves eyes cover 1Leave's Eyes est actuellement en tournée européenne. Aucune date n'est prévue en France.
Leaves eyes tournee

SAMSARA JOYRIDE (stoner), The subtle & The Dense (23/02/2024)

SAMSARA JOYRIDE (stoner), The subtle & The Dense (23/02/2024)

Le 31/03/2024

« The Subtle & The Dense » rappelle le grunge pour son absence d'apparat, tandis que le son tire sur les albums de rock psychédélique des 70's. 
Par Ahasverus

C'est d'Autriche que nous vient Samsara Joyride. Ce quatuor lâchait en 2022 un premier album éponyme.
2024 sonne le temps de la confirmation. Les Viennois reviennent avec un second long format à pochette bariolée.
Son titre : « The Subtle & The Dense ».
Samsara joyride

Il s'agit d'un sept pistes de quarante-cinq minutes.
Le son très cru donne à l'oeuvre un incontestable côté stoner.
Le répertoire blues rock sait se montrer puissant. Sombre sans être austère, il rappelle le grunge pour son absence d'apparat, tandis que le son tire sur les albums de rock psychédélique des 70's. 
La voix de Florian Miehe se fait traînante comme celle de Layne Staley.
Aussi dépouillé que direct, enregistré dans les conditions du live, « The Subtle & The Dense » intéressera les amateurs des premiers Black Sabbath et des morceaux les moins électriques d'Alice In chains.
Seule la dernière piste s'éloigne notablement de ce répertoire avec l'intervention d'une voix féminine et d'un saxophone. Pour le reste, il s'agit d'un album suffisamment atypique parmi les sorties du mois pour vous intéresser.

LORDS OF BLACK (metal), Mechanics of Predacity (15/03/2024)

LORDS OF BLACK (metal), Mechanics of Predacity (15/03/2024)

Le 29/03/2024

La formation espagnole ne décevra pas les fans, mais ne les surprendra pas non plus.
Par Ahasverus
Lords of black coverLords Of Black est né en 2014 sous l'impulsion de deux membres de la formation espagnole Saragota,  Tony Hernando (guitare) et Ronnie Romero (chant).
Un premier album éponyme produit par le guitariste et par l'ex-Helloween Roland Grapow naissait la même année. Il proposait un heavy moderne et enlevé permettant au vocaliste de se faire remarquer et de multiplier les contributions jusqu'à devenir l'un des chanteurs incontournables de sa génération, adoubé par ses aînés (Ronnie a chanté dans Rainbow, Vandenberg et MSG).
Deux ans plus tard suivait une nouvelle galette. Son titre « II » montrait que Lords Of Black n'avait pas l'intention de passer des nuits blanches à chercher des noms d'albums. Côté musique, « II » proposait encore un heavy puissant ancré dans ce siècle naissant, parvenant à trouver le riff qui retient l'attention (« Cry No More »), excellant dans les compositions denses (« Live By The Lie, Die By The Truth »). Signé chez Frontiers Records, il affichait en bonus une reprise du titre « Innuendo » de Queen, trop copiée-collée pour amener une plus-value sinon celle de montrer le talent d'interprétation des musiciens. Le son se voyait à nouveau pris en compte par le binome Hernando/Grapow.

Le succès de la formation espagnole lui permit de figurer à l'affiche du Wacken et du ProgPower USA.
« Icons of the New Days », un troisième album intéressant mais qui doit plus au diesel qu'à l'essence, sortait en 2018. Il gardait quelques bons titres de heavy (« When A Hero Takes A Fall »).

Peu disert sur ses motivations, Ronnie Romero annonçait son départ du groupe en janvier 2019, souhaitant bonne chance à ses camarades. De nouveaux chanteurs rejoignaient Lords Of Black, notamment Dino Jelusick, qui vient de sortir un album avec Whom Gods Destroy, tandis que l'Argentin Diego Valdez (Electronomicon) était pressenti pour enregister le futur opus studio jusqu'à ce que Romero décide de réintégrer son poste après quelques mois d'absence.
Le nouvel album s'appellait « Alchemy Of Souls Pt. I ». Sorti en 2020, il se montrait plus incisif et accrocheur que son prédécesseur (« Deliverance Lost », « Sacrifice », « Closer To Your Fall », « Disease In Disguise ») et n'hésitait pas à appuyer sur les choeurs (« Dying To Live Again »). 

Qui dit « Pt. I » dit  « Pt. II ». Sortie en 2021, cette seconde partie s'ouvrait sur un beau prélude  qui annonçait une composition aux vocaux à la Ronnie James Dio. Les rythmes de Lords Of Black, entre heavy et power mélodique ( « Death Dealer ») restaient modernes et catchy (« Bound To You », « Mind Killer », « Fated TRo Be Destroyed », « No Hero Is Homeless »).
Tout cela nous emmène à « Mechanics Of Predacity », disponible depuis le 15/03/2024.
Lords of blackQuelques arpèges soutiennent le suspense avant de nous donner le ton du nouveau Lords Of Black. On est alors rassuré : « For What Is Owed To Us » est un morceau qui cogne.

Son successeur, « Let The Nightmare Come », n'en pense pas moins ; il aurait même tendance à monter en gamme niveau section rythmique... 

Si « I Want The Darkness To Stop » lève le pied, il conserve beaucoup d'intensité. Le rythme reprend crescendo (« Let It Burn » ) pour nous conduire à un étonnant mais très agréable « Can We Be Heroes Again » dont le ton à la Freddy Mercury dénote dans l'univers de Lords Of Black. La frappe bien lourde de « Crown Of Thorns », un titre académique, remet l'église au milieu du village mais un titre comme « Obsessions Of The Mind » donne à nouveau l'impression qu'il y a du neuf chez Lords Of Black, avec un ton très légèrement différent des précédentes productions. Oh certes pas quelque chose de révolutionnaire, mais un petit vent de liberté...
On commençait l'album par des arpèges, on le termine de la même manière, avec une jolie suite (« Born Out Of Time ») qui annonce un titre très heavy en guise de conclusion.
S'il reste fidèle à son style, « Mechanics Of Predacity » démontre que Lords Of Black n'a pas perdu la main. Fidèle à sa réputation, la formation espagnole ne décevra pas les fans, mais ne les surprendra pas non plus outre mesure. Le niveau reste tout de même particulièrement élevé.

WHOM GODS DESTROY (métal progressif), Insanium (15/03/2024)

WHOM GODS DESTROY (métal progressif), Insanium (15/03/2024)

Le 18/03/2024

Un tourbillon permanent.
Par Ahasverus
Whom gods destroy
Voici un supergroupe composé de virtuoses de la scène Metal qui comptent dans leurs CV des formations telles que Dream Theater, Guns N'Roses, Whitesnake ou Angra. Ils se retrouvent pour un album résolument progressif, heavy et moderne.
Dès les premières notes, il apparaît que Whom Gods Destroy propose des compositions aussi sombres que techniques, usant volontiers de sonorités dissonantes  (« Over Again »).
La voix de Dino Jelusick (Whitesnake) est d'une belle puissance, proche de celle de Jorn Lande et de David Coverdale.
Le jeu des musiciens, virevoltant pour le duo guitare/clavier, subtil pour la batterie, ne cesse de solliciter vos sens en hissant les compositions à un niveau  étourdissant (« Crawl »). 

« Insanium » stimule et sollicite ainsi de manière quasi permanente votre attention  dans un univers qui peut rappeler Ark.
Une ballade bienvenue pourra vous permettre de souffler (Find My Way Back) et vous trouverez parfois quelques propositions plus accessibles (« Keeper Of The Gate »).
Sans être totalement hermétique, « Insanium » reste exigeant, même s'il ne manque pas de mélodies dans les refrains.
Il tisse avec expertise une toile de neuf titres, dont un instrumental  (« Hypernova 158 »), dans un métal progressif particulièrement véloce. Cette complexité réjouira viscéralement une partie du public métalleux ; les autres auront du mal à suivre ce tourbillon permanent qu'il impose à leurs sens, même s'ils reconnaîtront volontiers la richesse des compositions.

LIPZ (hard/heavy), Changing The Melody (15/03/2024)

LIPZ (hard/heavy), Changing The Melody (15/03/2024)

Le 17/03/2024

C'est Suédois, c'est bien fait.
Par Ahasverus
Lipz changing the melodyLipz a vu le jour en 2011 à l'initiative des frères Alexander (chant, guitares) et Koffe (batterie) Klintberg qui fondent le groupe avec Conny Svärd (guitares), Ils seront rejoints bien plus tard par Chris Young (basse) qui amènera au line-up sa stabilité.
Orienté glam metal, les  Suédois sortent leur premier single, « Ghost Town », en 2012. Il est suivi trois ans plus tard par l'EP « Psycho » puis en 2018 par l'album « Scaryman ».
Il s'agit d'un bon album de hard heavy dans un style qu'on peut volontiers comparer à ce que propose BlackRain. A défaut d'être révolutionnaire, il propose un songwriting immédiatement accrocheur (« Star », « Falling Away », « Trouble In Paradise ») à base de bons riffs et de gros choeurs (« Fight »), taillés pour un public amateur de glam metal.

2024.  Lipz fait son retour avec « Changing The Melody ».
Toujours aussi peinturluré, il ouvre son album à la Bon Jovi (« I'm Going Under » avec son approche chorus qui rappelle « You Give Love A Bad Name ») et poursuit par un titre tout aussi efficace qui donne son nom à la galette. 
Les propositions restent globalement très accessibles (« Secret Lover », « Monsterz ») mais se montrent parfois un peu plus modernes qu'auparavant, pouvant rappeler  Kissin' Dynamite et, dans une moindre mesure, le dernier Winger (« Bang Bang », « Stop Talking About Nothing »). 

Deux ballades (« I Will Die For You » et « Freak ») invitent à des pauses dans un album légèrement supérieur à son aîné. 
C'est Suédois, c'est bien fait, alors si vous aimez le hair metal, vous pouvez envisager de faire l'after avec Lipz. 
L'album est disponible depuis le 15/03/2024 chez Frontiers Record.

EDWOOD (hardcore), Trust The Process (09/03/2024)

EDWOOD (hardcore), Trust The Process (09/03/2024)

Le 16/03/2024

Les dix pistes roulent pied au plancher et composent un ensemble hardcore efficace et crédible.
Par Ahasverus
Il aura fallu dix ans à Edwood pour passer de l'EP à l'album.
Edwood coverLa formation bretonne avait vu le jour en 2003, mais n'attendez pas d'elle qu'elle vous flatte les sens  à la bombarde ou au biniou : c'est la scène américaine de la fin des 90's qui a les faveurs de ces Morlaisiens.
Après une centaine de concerts et trois EP, le groupe mettait sur pause et c'est fin 2022 que Julien Tanguy (chant) et Jean-Marie Grovel (guitares) optaient pour un retour aux affaires.
Faisant appel à  Sylvain Collas (Stonebirds, Infern) pour la basse et Cédric Chaplet (HHM) pour la batterie, le groupe reconstitué entrait dans la foulée au BBlast studio et enregistrait l'album « Trust the Process » sous la houlette de Ben Lesous. L'opus était rendu public le 09/03/2024.
Fort de ses influences américaines, Edwood délivre un album de hardcore aussi vif que carré dont les gros riffs vous laisseront peu de temps pour souffler. A peine le titre « Truth To Be  Told (Return To Integrity) » daigne-t-il avancer à un rythme un peu moins soutenu que les autres. Mais globalement les dix pistes roulent pied au plancher et composent un ensemble efficace et crédible emmené par par le chant typiquement hardcore de Julien Tanguy. 
Terror, Strife et Comeback Kid sont les références citées par le groupe pour vous représenter l'univers de cet album. 
« Trust the Process » est disponible aux formats CD et numérique sur Bandcamp.
Le lien : 

THE BLACK CROWES (hard-rock), Happiness Bastards (2024)

THE BLACK CROWES (hard-rock), Happiness Bastards (15/03/2024)

Le 16/03/2024

Non, non, rien n'a changé, tout, tout peut continuer : le rock intemporel des Black Crowes n'a pas pris une ride.
Par Ahasverus

The Black Crowes ont retrouvé le chemin des studios après un peu de rififi qui les avait conduit à une séparation.
Le nouvel album s'appelle « Happiness Bastards ». Son contenu est heureusement plus inspiré que sa pochette ! (Quelqu'un pourrait-il leur donner les coordonnées de Stan W Decker ?)
Black crowes

« Happiness Bastards » est le fruit d'un nouveau line-up réuni autour des frères Robinson. Le bassiste Sven Pipien est le seul rescapé des années 90.
Le premier titre de ce dixième album rassure immédiatement : The Black Crowes nous donnent exactement ce qu'on leur demande : un son 70's, des choeurs, de bonnes nappes d'orgue Hammond, une légère touche southern.
Le groupe a opté pour un format court, avec un album d'environ trente huit minutes. Il propose des titres de hard efficaces, qui vont à l'essentiel sans oublier d'envoyer le bois (« Rats And Clowns », « Dirty Cold Sun »). Ils frappent même quand ils sont annoncés par des arpèges (« Cross Your Fingers »). The Black Crowes n'ont rien oublié du chemin du songwriting qui a fait leur succès, et le résultat comblera les fans de la première heure (« Wanting And Waiting »).

Non, non, rien n'a changé, et nous sommes loin de nous en plaindre : tout, tout peut continuer. Le son des frères Robinson reste aussi identifiable que sur « Shake Your Money Maker », avec ses choeurs gospel et ses claps, ses guitares slide et son piano. Il parvient à faire monter la mayonnaise, qu'il opte pour la ballade sudiste  (« Wilted Rose ») ou pour le rock accrocheur (« Flesh Wound »).
L'univers 70's nous  est livré dans un écrin sonore moderne tandis qu'un harmonica à la Neil Youg envoie la note de temps en temps (« Kindred Friend »).
Intemporel, le rock des Black Crowes n'a pas pris une ride. La surprise n'y est pas, mais il fait le job  et c'est ce que les fans de la première heure attendent. Les autres découvriront un reflet fidèle de l'univers du groupe.
The Black Crowes seront à Paris (Olympia) le 24/05/2024.

JUNON (post-hardcore), Dragging Bodies To The Fall (2024)

JUNON (post-hardcore), Dragging Bodies To The Fall (15/03/2024)

Le 16/03/2024

Le soleil ne perce jamais totalement le ciel menaçant qui surplombe l'ensemble de l'album.
Par Ahasverus

Trois ans après l'EP « The Shadows Lenghten », Junon, formation née des cendres de General Lee,  revient avec un long format intitulé « Dragging Bodies To The Fall ».

Junon artwork

L'artwork est l'oeuvre de Martin Catoire (guitare) et Emmanuel Poteau.
Résolument post-hardcore,  « Dragging Bodies To The Fall » est un album en tension permanente qui sait envoyer de beaux riffs heavy (« Caught In Hypocrisy Loops », « Another Bar To Your Cage »).

Sa musique foncièrement pessimiste pourrait vous rappeler Paradise Lost dans ses années les plus dures  (« Out Of Suffering », « Making Pease With Chaos », « Halo Of Lies ») mais l'ensemble, s'il est construit à coups de riffs pesants et hypnotiques, reste plus avant-gardiste.
Traitant « des forces destructrices qui habitent l’humanité et qui la conduisent à sa perte. », l'échafaudage de Junon connaît de rares accalmies qui lui confèrent un éclat sombre. Mais le soleil ne perce jamais totalement le ciel menaçant (en même temps, on est dans les Hauts de France, hein...) qui recouvre l'ensemble de l'album.
Compagnon funèbre jusque dans ses apaisements (« Segue 2 – Dragbody »), Junon multiplie les contradictions sonores à l'intérieur de son territoire. Réalisé avec soin, exigeant sans être austère grâce à une batterie particulièrement généreuse, « Dragging Bodies To The Fall » parvient paradoxalement à faire un coup d'éclat en alignant neuf variations désespérément sombres. Ambitieux, se bonifiant à l'écoute, il est appelé à durer pour les fans du genre qui ne manqueront pas de vanter ses qualités.

« Dragging Bodies To The Fall » a été enregistré, mixé et masterisé par Francis Caste au Studio Sainte-Marthe (Hangman's Chair, Regarde les Hommes Tomber, Pogo Car Crash Control).
C'est une sortie Source Atone Records.

MYRATH (metal), Karma (08/03/2024)

MYRATH (metal), Karma (08/03/2024)

Le 15/03/2024

Le pari de « Karma » était risqué, le résultat est subtil.
Par Ahasverus

Après l'excellent « Shehili », (2019) MYRATH revient avec « Karma », un nouvel album.
Myrath coverCette nouvelle galette s'est vue piratée par un malfaisant qui la mettait en ligne bien avant sa sortie. Ce désagrément  ne devrait pas influencer outre mesure le parcours commercial de « Karma », sorti officiellement le 08/03/2024, mais il a, on le serait à moins, fortement contrarié le groupe.
Trois changements notables éclairent le nouveau Myrath : l'album est écrit exclusivement en Anglais et ne propose plus aucune ligne de chant en Arabe ; Morgan Berthet (batterie) signe deux compositions avec son ami Pierre Danel (Novelists) ; L'ex-Adagio Kevin Codfert, manager de la formation franco-tunisienne, remplace aux claviers Elyes Bouchoucha, parti en 2022.
« To The Stars » ouvre l'album efficacement, puis le son, qu'on doit à Jacob Hansen,  éclate magnifiquement sur le titre « Into The Light », un grand morceau qui propose de magnifiques arrangements et de riches parties de clavier/piano/batterie.

« Candles Cry » attaque ensuite avec un riff très affûté, quelques sonorités orientales, une basse cinglante et un refrain appuyé. La richesse des arrangements est à nouveau remarquable.

Myrath dilue ses influences arabes dans des lignes mélodiques sophistiquées pas très éloignées de l'AOR (« Let It Go », « Words Are Falling »). Les parties musicales restent savoureuses, telles les envolées progressives de « The Wheel Of Time », sur lesquelles s'enroule la voix magnifique de Zaher Zorgati. L'intérêt de l'album, agréablement agencé, se prolonge ainsi jusqu'à sa conclusion (l'hymne « Heroes » en avant-dernière piste).

L'absence de chant en Arabe change légèrement la physionomie du territoire musical de Myrath et nous a donné quelques craintes.  Si la première écoute nous avait laissé sur la réserve et fait redouter que la formation tunisienne ne se standardise, un goût de reviens-y nous a convaincu du bien fondé de la démarche : « Karma » est un album haut de gamme, qui a beaucoup de présence. Les parties orientales se font plus discrètes, s'éloignent du savoureux « Shehili », puisque  Myrath, c'est tout à son honneur, ne veut pas capitaliser pas sur une recette. Mais s'il semble de prime abord se départir de ses racines, il ne tombe jamais dans le banal et parvient à nous rappeler d'où il vient à touches discrètes. Le résultat est à la hauteur de la belle discographie du groupe, et Myrath est décidément l'une des formations les plus intéressantes de sa génération.  Le pari de « Karma », renonçant à certains ingrédients qui ont fait le succès de Myrath, était risqué ; le résultat est subtil et constitue l'une des meilleures sorties de ce mois de mars 2024.

JUDAS PRIEST (Heavy Metal), Invincible Shield (08/03/2024)

JUDAS PRIEST (Heavy Metal), Invincible Shield (08/03/2024)

Le 11/03/2024

A 55 balais, Judas Priest confirme sa suprématie sur le monde du heavy metal avec un album aussi vif que musical.

Par Ahasverus
Judas Priest est de retour, son nouvel album s'appelle « Invincible Shield ».
Judas priestLes sceptiques serons rassurés dès la première piste : Judas n'a pas, avec l'âge, molli du genou.
L'excellente entrée en matière s'appelle « Panic Attack ». Elle conjugue niaque et élégance. Scott Travis frappe fort. Rob Halford va toujours chercher ses notes en haut.
Les deux titres qui suivent retrouvent la fougue de « Firepower » : « The Serpent and the King » propose un solo de guitare savoureux qui enjolive l'ensemble ; « Invincible Shield » file pied au plancher. Le Metal God, très en forme, roule ses R avec délectation. Là encore, un bon moment de guitare lead. On en retrouvera tout au long de l'album.

« Devil in Disguise » évite la redite en ralentissant le tempo, avec un riff addictif qui reste droit dans ses bottes. Ce titre et « Fight Of Your Life  » sont l'occasion de soupeser le bien fondé de la production d'Andy Sneap (Accept, Megadeth).
Les morceaux se succèdent sans se ressembler.  Les lead de  « Gates of Hell » sont impressionnantes de virtuosité et de musicalité. La guitare est bien l'un des points forts de cette cuvée 2024. « Crown of Horns », tout en mélodie,  vous le confirmera.
« As God Is My Witness », la septième piste, sonne le retour de la ligne dure du répertoire de Judas, marquée par les albums « Painkiller » et « Firepower », dont « Giants In The Sky »,  « The Lodger » et « Escape From Reality » prennent le contrepied. 
L'album avance ainsi à un rythme non convenu, ménageant ses effets. Judas n'est pas à court d'idées (Tipton, Faulkner et Halford pour le songwriting). Il est bon quand il va à fond, il est bon quand il ralentit. il surprend par sa fougue ; il impressionne par son talent.  Il est en place où qu'il aille.
Il va falloir envoyer du bois pour sortir cette galette de la place de meilleur album du mois ! Judas Priest reste, en 2024, l'un des plus grands groupes de heavy metal du monde.

BRUCE DICKINSON (heavy rock), The Mandrake Project (2024)

BRUCE DICKINSON (heavy rock), The Mandrake Project (01/03/2024)

Le 07/03/2024

L'une des sorties heavy rock les plus intéressantes de ce premier trimestre 2024.
Par Ahasverus
Bruce dickinsonL'un des événements de ce mois de mars 2024 c'est bien sûr « The Mandrake Project », septième album solo de Bruce Dickinson. Voici dix-neuf ans que le Britannique ne nous avait pas livré de galette sous son nom, depuis la sortie de  « Tyranny Of Souls » en 2005.
« The Mandrake Project » est un dix pistes de près d'une heure. Il a été enregistré au Doom Room à Los Angeles. Bruce Dickinson a à nouveau collaboré avec Roy Z (guitare, basse, production) avec qui il travaille depuis l'album « Balls To Picasso » (1994).
Bruce dickinson balls to picassoGiuseppe Mistheria Lampieri (claviers) et Dave Moreno (batterie), déjà présents sur « Tyranny Of Souls »,  complètent le line-up 2024.
L'idée de « The Mandrake Project » remonte à 2014, et la genèse de certains morceaux est encore antérieure. Ainsi « Eternity Has Failed  », en sixième piste, est-il né sous le nom de « If Eternity Should Fail » et aurait dû être le morceau-titre de l'album. Mais en 2015, Steve Harris lui apportait quelques modifications et le faisait figurer sur l’album d'Iron Maiden « The Book Of Souls ».

« The Mandrake Project » remonte donc le temps et propose ce morceau sous sa forme initiale, tel que Bruce Dickinson l'avait imaginé avant qu'il ne soit modifié pour Iron Maiden.

Si les chansons ont de la bouteille, divers obstacles (une tumeur cancéreuse, l'agenda d'Iron Maiden, le COVID...) ont retardé la mise en chantier de l'album. 
Le voici enfin ! Avec un style variable, parfois proche de l'univers d'Iron Maiden (« Afterglow of Ragnarok »), parfois à mille lieues de la Vierge de Fer, telle l'introduction de « Resurrection Men » qui rappelle les films de Quentin Tarantino, ou les sonorités orientales de « Fingers in the Wounds ». 
L'album contient de très bons morceaux de heavy rock (« Many Doors to Hell ») au son bien carré (« Rain on the Graves »), qui nous emmènent vers une fin d'album plus posée ( « Face In the Mirror », « Shadow of the Gods »,  « Sonata (Immortal Beloved) »).

Bruce Dickinson reste l'un des meilleurs chanteurs de la planète Metal. Son album est l'une des sorties heavy rock les plus intéressantes de ce premier trimestre 2024. 
La sortie de « The Mandrake Project » est accompagnée d'une une bande dessinée illustrée par Staz Johnson.
Début mars, Bruce Dickinson, (marié à la Française Leana Dolci) a choisi quelques dates en France pour dédicacer son album. Il le défendra sur scène à l'Olympia le 26/05/2024 et au Hellfest le 29/06/2024.
De l'aveux du chanteur, sa tournée était sold out presque partout avant même la sortie du nouvel album !

DAVID REECE (heavy metal), Baptized by Fire (01/03/2024)

DAVID REECE (heavy metal), Baptized by Fire (01/03/2024)

Le 06/03/2024

Un album qui tient la distance et se place au niveau des grosses sorties hard/heavy du mois. 
Par Ahasverus.
David reece
Le nom de David Reece ne dira rien à certains d'entre vous autant qu'il parlera immédiatement aux autres : c'est lui qui avait remplacé Udo Dirkschneider après l'album « Russian Roulette » alors que les Teutons voulaient conquérir  le marché américain ! Il reste de cette collaboration un album marginal dans la discographie du géant allemand, qui permit au moins au chanteur américain d'accéder à une notoriété mondiale. 
Depuis, Reece a poursuivi son bonhomme de chemin avec des projets plus ou moins populaires, plus ou moins solo, et il revient cette année alimenter sa discographie bien fournie avec l'album « Baptized by Fire ».
Une basse qui roule et des riffs acérés ouvrent l'album. «Enemy Is Me » révèle un son généreux et devrait dès les premières minutes retenir  l'attention des fans de hard/heavy.

La bonne impression se renforce avec le mid tempo « We've Lost The Fight ».

S'il ralentit la cadence, « Wrong Move », en troisième place, réussit à nous convaincre à coups de riffs serrés.
Sans renverser les tables mais efficaces, des morceaux tels que « No Rest For The Wicked »,  « Twillight Of The Gods » (qui rappelle un Coverdale/Page), ou le très bon « Closer To God » finissent le boulot. 
Privilégiant plutôt les mid-tempo,  « Baptized by Fire » peut avancer à un rythme soutenu (« Seasons Of A Man » et son tempo à la Blaze Bayley ou encore « Archbishop of Anarchy » et « Tomorrow Don't Matter Today »). Très sûre, la voix de Reece rappelle parfois les intonations d'un Jo Amore.
Un album au style aussi classique qu'agréable, plutôt inspiré, bien produit, qui tient la distance et se place au niveau des grosses sorties du mois. L'amateur de hard/heavy y trouvera son compte.
« Baptized by Fire » est disponible depuis le 01/03/2024 via El Puerto Records.

L'Album du Mois : WISBORG, Wisborg (02/02/2024)

L'Album du Mois : WISBORG, Wisborg (02/02/2024)

Le 03/03/2024

L'Album du Mois de Février 2024 : WISBORG (goth rock), « Wisborg » (02/02/2024)


Ténébreux et séduisant, Wisborg transpose dans son Metal le dandysme d'un Roxy Music et la froide sensualité d'un Depeche Mode.
Par Ahasverus

Wisborg est un groupe allemand de dark wave/goth rock formé en 2017. Son noyau dur se compose de Konstantin Michaely et Nikolas Eckstein. Ils sont assistés d'autres musiciens en live.
Wisborg band

Wisborg tire son nom d'une ville imaginaire dans laquelle se déroule une partie de l'action du film « Nosferatu le Vampire » (1922). Il affirme la parentèle du groupe avec la scène gothique.
Après trois albums de compositions et un album de remixes, Wisborg revient avec un opus éponyme, synonyme d'un tournant dans la discographie du groupe qui a décidé d'abandonner le chant en Anglais et d'innover avec des lyrics en Allemand. 
« Chanter en allemand est une arme à double tranchant », explique Konstantin Michaely. « Si votre public comprend tout de suite de quoi parlent vos chansons, alors les paroles ont naturellement plus de poids. Cela vous rend plus vulnérable, mais en même temps plus accessible. De nombreux groupes se cachent derrière la langue anglaise, nous avons activement décidé de briser cet obstacle et d’entrer désormais en contact plus direct avec nos fans. »
Une cap marqué par l'abandon de la palette de couleurs noir-rouge-beige des précédents albums au profit d'une photo du groupe signée Stefan  Heileman.
Sans perdre son caractère gothique, Wisborg s'éloigne désormais du côté purement dark goth de ses deux premiers albums pour proposer un opus dans la lignée de « Into The Void » (2021), mariant pour le meilleur une voix de basse, des notes de synthwave hypnotiques et des riffs métalliques, portant volontiers l'accent sur ces derniers (« Wachs In Deiner Hand »).
La langue allemande se fond très bien dans les paysages romantiques de Wisborg, et des morceaux comme « Kalt Wie Eis » et « Korrosion » gagnent en grandeur et en beauté.
Pour produire ce nouvel album, Wisborg a fait confiance à Chris Harms, frontman de Lord Of The Lost, et c'est avec lui que les Berlinois ouvrent les hostilités avec  le single « Im Freien Fall », dont le clip a été filmé lors de la tournée conjointe Lord Of The Lost/Wisborg.


Le Français trouve également droit de cité dans l'album, puisque dBoy, du sulfureux groupe de synthwave Je T'Aime, leur alter ego parisien, appose son empreinte vocale sur le morceau « Unter Menschen ».

 Intemporel, Wisborg choisit ses guests avec goût (« Exitus ») sans systématiser l'exercice pour valoriser son synthwave à la beauté vénéneuse.  Ténébreux et séduisant, il transpose dans son Metal le dandysme d'un Roxy Music et la froide sensualité d'un Depeche Mode. Toujours paré de noblesse,  il vous emporte dans le tourbillon délicat de sa décadanse aux flonflons d'un « Mit Dir Allein » ou d'un « So Oder So ».
« Wisborg » est disponible depuis le 02/02/2024.
C'est une sortie Danse Macabre Records, et c'est notre album du mois de février.

Wisborg album du mois

L'Album du Mois : SILVERTRAIN, Bring Back The Silence

L'Album du Mois : SILVERTRAIN (hard-rock), Bring Back The Silence (01/2024)

Le 03/03/2024

L'album du mois de janvier 2024 : SILVERTRAIN, « Bring Back The Silence»


Un skeud de hard au son unique.
Par Ahasverus
Silvertrain bring back 1Après la trilogie « Walls Of Insanity  »/ « No Illusion » / « Steel Against Steel », Silvertrain revient avec un nouvel album, « Bring Back The Silence ».
Attentif aux influences modernes, le vétéran du hard/heavy ne renie rien de son passé, mais c'est bien un album des années 2020 qu'il entend nous proposer en toute conscience.
Phil York a un timbre unique, très pur, exactement sur sa ligne. « Ma voix, on aime ou pas. Mais en tous cas, quand je chante, on sait qui c'est ! » affirme-t-il. C'est vrai qu'elle domine les débats et impose à la galette une identité, celle de Silvertrain.
Son line-up est capable d'attaquer sec et heavy. 
Le style est hard-rock, avec un son et des aspirations modernes.
Si « Bring Back The Silence » ne bénéficie pas de l'exposition des opus des grands du genre, son caractère est unique. Encore faut-il pour le savoir faire l'effort d'aller chercher l'album chez Brennus ou via la page Facebook du groupe car pour l'instant Silvertrain a fait le choix de ne pas lui lâcher la bride. De même on ne dispose pour l'heure aucun clip pour soutenir sa sortie. 
Underground n'est pas antonyme de qualité, et le soin apporté à la production par le groupe lui permet de rivaliser avec les meilleurs sur leur terrain.
Les dés sont jetés, Silvertrain, généreux par nature, reste dans la course et assurera sa promo sur scène, en forme et plus motivé que jamais. Ce sixième album, un bon skeud de hard au son unique, bien servi par une production soignée, sera au stand de merch. Il mérite d'être mis en avant.
L'artwork est signé Stan W. Decker.
Silvertrain concerts

AMARANTHE (Metal), The Catalyst (23/02/2024)

AMARANTHE (Metal), The Catalyst (23/02/2024)

Le 02/03/2024

Les Suédois jettent leur ancre dans la décennie avec le risque que cet album typé n'y reste accroché.
Par Ahasverus
Septième album studio d'Amaranthe, « The Catalyst » promet un démarrage puissant avec son titre éponyme.

Ne ménageant pas les effets  pour appuyer leur métal (« Re-Vision », « Find Life »), les Suédois jettent leur ancre dans la décennie avec le risque que cet album typé n'y reste accroché.

Le mariage des trois voix est bien conduit et des morceaux comme « Damnation Flame » nous gagnent avec leur fantasia rondement menée.

D'un format assez court, « The Catalyst » est un album qu'Amaranthe voulait  « le plus varié et le plus éclectique du groupe à ce jour », affirmant qu'il était  « à la fois d’un bond en avant et une montée en puissance. »
Côté puissance, nous somme prévenus !  L'auditeur n'aura de pause (assez réussie) qu'à la septième piste (« Stay A Little While ») sur une galette qui ne ralentit que rarement (« Breaking The Waves »).
Décomplexé, Amaranthe préfère les accélérations, brassant de multiples influences, sans complexe et sans façons. Il va jusqu'à régurgiter une sorte de Dance Metal (« Ecstasy »). 
Le résultat global n'est dénué ni de talent ni d'intérêt, il peut se faire efficace tel ce « Resistance », entre sympho et électro.
En tous cas, malgré son aspect ramassé, cet opus, coup d'accélérateur dans la discographie d'Amaranthe, s'avère aussi dense que trapu. Il entend ne rien lâcher du haut de ses trente-huit petites minutes. Cela suffira-t-il à vous saisir ?

Disponible chez Nuclear Blast depuis le 23/02/2024, « The Catalyst » est produit par l'incontournable Jacob Hansen.
Amaranthe est en concert à Paris (Bataclan) le 20/03/2024. Il affiche déjà sold-out.

ILLUMISHADE (Metal), Another Side of You (16/02/2024)

ILLUMISHADE (Metal), Another Side of You (16/02/2024)

Le 02/03/2024

 « Another Side of You » laisse planer toujours une vibration  merveilleuse garante d'une écoute au plaisir renouvelé.
Par Ahasverus
Illumishade cover
Deuxième album pour Illumishade. 
La formation suisse compte dans ses rangs Fabienne Erni (chant) et Jonas Wolf (guitare), tous deux membres du groupe Eluveitie, Yannick Urbanczik à la basse et Marc Friedrich à la batterie. La compositrice de musiques de films Mirjam Skal complète le line-up au clavier et aux orchesrations.
Pour ce nouvel opus, Illumishade a reçu le concours ponctuel du Budapest Art Orchestra.
L'album « Another Side of You » se veut plus moderne que « Eclyptic : Wake Of Shadows » (2020), son prédécesseur. Illumishade dit à son propos : 
« Marquant le début d'une nouvelle ère, notre album Another Side Of You jette un pont entre le tangible et l'éthéré. C'est une odyssée vers les nombreuses facettes de l'émotion humaine, mais aussi vers les défis auxquels nous sommes tous confrontés dans ce monde en constante évolution. Another Side of You permet de s'ancrer dans la réalité, mais aussi de se laisser porter par la musique vers des lieux inconnus. »
Construit à coups de riffs massifs sur lesquels viennent s'accrocher une voix et des arrangements délicats, parfois presque angéliques, « Another Side of You » propose un Metal moderne, puissant et dense, qui se permet de belles envolées de guitare lead (« Hymn »). 
Souvent mélodique, presque pop par endroits, il permet à Fabienne Erni de délivrer une prestation pleine de sensibilité (« In The Darkness », « Fairytale », « Hummingbird »).
La suite reste aussi affriolante, avec un « Cloudreader » transgenre, tandis que les gros riffs de « Here We Are » tentent en vain de remettre l'église au milieu du village. 

L'inspiration fuse dans tous les sens, plongeant ses racines dans une vaste palette musicale, offrant des morceaux remarquables de richesse mélodique, mariant habilement des accords dissonants pour briser une mélodie pop rock trop évidente. Le riff le plus heavy côtoie ainsi des arrangements soignés dans une partition large.
Illumishade donne sa pleine mesure dès le mid-tempo qui lui permet de donner de toutes ses voiles, se jouant de vos sens dans un album fort d'une production qui peut jouer des poumons mais qui sait surtout mettre en valeur quelques notes frappées sur un piano. Parfois empreint de sonorités orientales ( « Elegy », « Enemy », « Cyclone ») « Another Side of You » laisse surtout planer au long de ses cinquante-huit minutes une vibration  merveilleuse, garante d'une écoute au plaisir renouvelé. On en redemande !

« Another Side of You » est disponible depuis le 16 février 2024 aux formats suivants :
> 2 vinyles noir et blanc marbré - 300 exemplaires
> 2 vinyles noirs
> 1 CD digisleeveé
> Lot : CD + t-shirt
> Format digital
C'est une sortie Napalm  Records, et c'est assurément un bon album de metal moderne aux influences larges. Commandes ouvertes sur ce lien
Illumishade vinyle