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Tommy Stewart's Dyerwulf (Doom, USA), "Doomsday Deferred" (2021)
Le 03/09/2021
Groupe : Tommy Stewart's Dyerwulf
Album : « Doomsday Deferred » (03/09/2021 - Black Doomba Records)
Genre : Doom
Origine : Atlanta, USA
On aime : L'originalité
Par Ahasverus
Voici un album saisissant, très justement qualifié par le dossier de presse qui l'accompagne d'approche minimaliste du doom. C'est que le son de ce « Doomsday Deferred » semble vous interpeller depuis le garage de votre voisin. Une ambiance underground qui interroge de prime abord, mais qui ne tient pas à un manque de moyens : le choix est délibéré et finalement tout à fait judicieux, la production sachant détacher le détail qui tue du vrombissement lancinant du doom.
Originaire des USA, Tommy Stewart's Dyerwulf est initialement le projet solo du multi-instrumentiste Tommy Stewart. On note un premier opus en 2015, un album éponyme en 2017, puis une succession de single et d'EP jusqu'à ce nouvel album, « Doomsday Deferred » livré dans un artwork signé par l'illustrateur sicilien MontDoom - Design & Illustration.
Tommy Stewart est assisté sur ce nouveau produit par quelques guests, mais il opère au chant et tient avec brio la plupart des instruments : batterie, basse (le tourbillonnant « Madness For Two » ci-après en vidéo), mais aussi violoncelle. En sus, le voila qui frappe sur un peut tout ce qui peut faire « clic », « bam », « boom », comme l'indique sa page Bandcamp dont vous trouverez le lien in fine.
Tommy Stewart présente ainsi son nouvel opus :
« La réalisation de cet album s'est déroulée pendant une période sombre pour moi, la même année sombre que beaucoup d'entre vous ont dû endurer en 2020. L'écriture et l'enregistrement de cet album ont été une catharsis, une thérapie personnelle, et la session m'a aidé à rompre la solitude et l'isolement dans lesquels je suis sûr que beaucoup d'entre vous pourront se reconnaître. « Doomsday Deferred » partage avec vous mon parcours personnel, de l'obscurité à la lumière. »
Qui dit doom - et cet album est incontestablement à ranger dans cette catégorie - dit Sabbath, et on pense au phrasé d'Ozzy sur le titre « Stars Flee In Pain ».
Pour le reste, si le désespoir se déverse sur toutes les pistes, on pourra trouver sur certains passages le côté bluesy et crasseux d'un Tom Waits (« Two Trog Yomp »)...
Et une ambiance qui sait évoluer, pouvant virer au tribal en basant sa structure sur des percussions réhaussées par un chant féminin hypnotique (« Indiscriminate Trepidation »).
Ainsi Tommy Stewart's Dyerwulf réussit-il un album de doom qui semble d'abord vous désarçonner par ses choix de production, mais qui vous retiendra par ses intéressantes propositions, tout en restant au coeur de sa cible.
On a aimé. Vous veillerez à le découvrir sans faute.
« Doomsday Deferred » est disponible depuis le 03/09/2021 au format digital, CD, vinyle et cassette.
Les Liens :
SPLINTER (Rock, Pays-Bas), « Filthy Pleasures » (2021)
Le 03/09/2021
Groupe : Splinter
Album : « Filthy Pleasures » (03/09/2021 - Robotor Records)
Genre : Rock
Origine : Pays-Bas
On aime : L'originalité, la diversité
Par Ahasverus
Voici un album inclassable et réjouissant, et un groupe qu'on ajoutera, à la suite de LEWIS, de SomElse et de quelques autres, parmi les révélations de 2021 qui se distinguent grâce à un signature singulière.
Mais l'enthousiasme généré par ces belles découvertes de l'année ne doit pas nous égarer. Revenons à nos moutons et commençons par le début...
Splinter est un groupe hollandais basé à Amsterdam et La Haye. Son line-up se compose de Sander Bus à la guitare, Barry van Esbroek à la batterie, Gertjan Gutman à l'orgue Hammond, et Douwe Truijens au chant.
Au commencement, leurs formations respectives se croisent sur les scènes bataves. Ils décident de monter Splinter lorsque celles-ci splittent. L'intention ? « Ramener l'énergie pure, le punch punk et des chansons courtes, entraînantes et dansantes », raconte Douwe.
Splinter se fait alors remarquer par la mise en scène de deux clips très élaborés signés Jeroen de Vriese.
« Tourner ces clips avec Jeroen était juste une excellente idée. Nous le connaissions depuis des tournées précédentes, et Barry savait qu'il faisait aussi des vidéos sympas. Eh bien, c'était le jackpot ! »
Le 17/06/2021, Splinter dévoile ainsi « Brand New Future ».
« Pour "Brand New Future", j'ai eu cette idée très claire et détaillée d'une conférence de presse, nous dit Douwe. Vous savez, jouer avec les images auxquelles le monde entier est confronté depuis plus d'un an et demi, et aussi en quelque sorte se moquer des "bonnes intentions" des politiciens lors de ces meetings. Cela correspond vraiment au thème de la chanson "Brand New Future", qui est fondamentalement notre réponse au No Future des Sex Pistols : nous sommes un demi-siècle plus loin, et ce futur flambant neuf signifie-t-il vraiment que nous avons un avenir ? Je ne pense pas. »
Ce clip est suivi par « Plastic Rose » en août.
« Plastic Rose, c'est bien plus une chanson d'amour... Nous avions donc donné carte blanche à Jeroen pour la vidéo. Il a proposé un script, et nous avons dit "c'est cool, mais peut-être qu'il y a besoin de zombies ici et là". Et le reste appartient à l'histoire, haha… »
Le groupe entre en studio dans l'idée d'enregistrer un double single.
« Tout s'est si bien passé que nous avons presque accidentellement enregistré huit pistes en un week-end ! Plus tard, nous avons ajouté deux chansons pour vraiment en faire un album, et voilà, notre premier album est là. J'aime vraiment la façon dont cela s'est produit d'une manière si nonchalante et presque accidentelle... »
Ainsi naît « Filthy Pleasures ».
Le cadrage de la pochette rappelle le « Sticky Fingers » des Stones. Est-ce un hasard ? Comme les Britanniques, Splinter ouvre sa carrière sur un vaste champ des possibles. La formule guitare/batterie/orgue Hammond/choeurs lui donne une belle marge de manoeuvre, encore étendue par la voix de Douwe, capable de saupoudrer les mélodies rock d'un groove pop sous acide. Le punk, le rock, le psychédélique, la pop, cet album n'est fait qu'avec de bonnes choses. Vous sentirez le goût de la sauce dès l'énergique « Robothell », en piste 1. Inutile d'en dire plus : les trois clips présents dans cette publication vous donneront un excellent aperçu du fond et de la forme. « Filthy Pleasures » est incontestablement l'un de de nos coups de coeurs de 2021, révélateur d'une formation qui est à maturité dès son premier album. Pour nous, c'est carton plein : pas une faille dans cette histoire, ni dans l'image, ni dans le choix des clips, ni dans cet opus jouissif qu'on vous recommande.
« Filthy Pleasures » est disponible en version digitale, CD et vinyle sur le site du groupe. Le lien est in fine.
Tracklist (édition vinyle) :
1. Robothell
2. Bitter Sounds
3. Hold My Leash
4. Splintermission
5. Plastic Rose
1. Read My Mind
2. Something Else
3. Take No More
4. Hurt
5. Brand New Future
Les Liens :
Dust Prophet (UK) The High Capital (single - 2021)
Le 02/09/2021
Le groupe de Manchester Dust Prophet a sorti son nouveau single « The High Capital » ce 19/08/2021.
La chanson est inspirée du Paradis Perdu de John Milton et sortira sur leur prochain album annoncé pour le printemps 2022.
Le guitariste//chanteur Otto Kinzel raconte :
« J'ai toujours aimé la littérature apocalyptique et les images qui en découlent. Le Paradis Perdu est une œuvre littéraire légendaire qui a inspiré d'innombrables artistes, et je ne fais pas exception. Je voulais écrire des paroles qui explorent le regret de nos décisions, et cette prise de conscience "oh j'ai vraiment merdé" qui vient avec l'introspection et le recul. Vous pouvez voir comment Lucifer traverse ce processus avant d'accepter enfin son destin, qui est un destin qu'il s'est imposé. Même si c'est une œuvre de fiction, je m'identifie à ce sentiment, comme je suis sûr que beaucoup d'entre nous le font. Donc, lyriquement, The High Capital parle de l'histoire de l'ange déchu, mais il s'agit aussi de mes propres regrets et de l'acceptation de ce que j'ai fait mon propre destin. »
S'inspirant de l'existence fragile de l'humanité, ainsi que de groupes qui définissent le genre comme Black Sabbath, Kyuss, Electric Wizard, Tool et Clutch, Dust Prophet ambitionne de prendre d'assaut le monde du stoner et du doom metal. Le coup de main pourrait bien être couronné de succès !
Line-up:
- Otto Kinzel - Guitare, chant
- Sarah Wappler - Basse, clavier
- Tyler MacPherson - Batterie
Les Liens :
FOR THE SIN (Beatdown Hardcore), "The Human Beast" (2021)
Le 02/09/2021
Groupe : For The Sin
Album : « The Human Beast » (03/09/2021 - M&O Music)
Genre : Beatdown Hardcore
Origine : Marseille
On aime : Le gros son
Par Ahasverus
Dix titres pour vingt-cinq minutes bien remplies, autant vous dire que malgré toute leur application les chiens ne trouveront pas le temps de pisser après les roues de cet album qui sort ce trois septembre chez nos amis de M&O Music.
Présentons d'abord For The Sin, groupe de Beatdown qui nous rappelle qu'à Marseille il ne se danse pas que le Mia. Formé en 2018, c'est sous la forme d'un quatuor qu'il sort l'EP « Sweet Suffering » en 2019. Il recrute ensuite un second guitariste, puis, après quelques changements dans son line-up, il revient en cette rentrée 2021 avec un nouvel album :
« The Human Beast »
Estimé plus rapide que son prédecesseur, ce n'est cependant pas la vitesse -même si elle est présente - qui distingue « The Human Beast », mais bien sa puissance vrombissante comme un moteur de Tupolev Tu-95 (et oui, Ahasverus est aussi un spécialiste d'aéronautique !).
Lancé par des sirènes de police fort à propos, ce court opus installe une ambiance oppressante tandis que le chant est presque constamment dans l'agression. Les guitares savent aussi opérer un ratissage en règle, vous poussant toujours plus avant. Pas le temps de la réflexion, « The Human Beast » est particulièrement dense et load. Le son extrêmement puissant ne demande qu'à envahir l'espace et vous incite à pousser le volume jusqu'à en faire vibrer les murs. Si vous sentez le sol qui tremble sur Marseille, ne cherchez plus, c'est que l'album de For The Sin est sorti.
Un titre a fait l'objet d'une lyric vidéo, et un clip nous sera dévoilé très prochainement.
Les Critiques :
- « Un bon album de Beatdown Hardcore qui saura réveiller une scène quelque peu endormie ces derniers temps. »
http://nawakposse.com
Le Line-Up :
Fab : guitare
Vanvan : guitare
Guillaume : chant
Draries : basse
Dra Kai : batterie
Les Liens :
- https://backl.ink/147969638 (digital)
- https://cutt.ly/qQT72uw (physic)
SPLINTER : La génération éclatée
Le 01/09/2021
« Les leaders politiques, l'Église, vos parents, tous avaient peur du rock'n'roll ! »
En deux clips ironiques et rock'n roll dans l'esprit, ce jeune groupe hollandais s'impose parmi nos coups de coeur de l'année, avant même la sortie de son premier album qui interviendra début septembre 2021.
On n'a pas résisté au plaisir d'une interview. C'est Douwe, leur chanteur, qui s'y est collé...
Bonjour Douwe. Peux-tu nous dire d'où vient Splinter et nous présenter votre line-up ?
Douwe (chant) : Hey mec ! Nous sommes un groupe basé à Amsterdam et La Haye, aux Pays-Bas. Notre line-up se compose du grand Sander Bus à la guitare, Barry van Esbroek à la batterie, Gertjan Gutman fournissant le son emblématique de l'orgue Hammond, et moi-même au chant.
Je connais Sander depuis qu'il a rejoint mon ancien groupe, Death Alley, en tant que bassiste. Notre entente personnelle et musicale était très bonne dès le début, alors quand Death Alley a splitté, il était clair pour nous deux que nous voulions continuer à faire de la musique ensemble. Barry (qui a déjà joué dans le groupe de hard rock Vanderbuyst) est le meilleur ami de Sander depuis plus d'une décennie - il a aussi été son voisin pendant des années - et c'est aussi lui qui m'a présenté Sander voici longtemps, il était donc logique de le solliciter pour la batterie. Lorsque nous avons fait notre tournée d'adieu avec Death Alley, nous avons fait une tournée combinée avec Birth Of Joy, qui touchait également à sa fin - c'est ainsi que nous avons rencontré Gertjan. Le line-up de Splinter a donc émergé assez organiquement, et logiquement, et il s'avère maintenant qu'il fonctionne très bien !
Vers quoi vouliez-vous tendre en formant Splinter ?
Comme je l'expliquais, nous venions tous de voir la fin d'autres groupes lorsque nous avons commencé Splinter. Pour moi, la chose la plus importante était de ramener l'énergie pure, le punch punk et des chansons courtes, entraînantes et dansantes. J'ai dit à Sander que je voulais revenir à l'ancienne ambiance punk - pas pour copier exactement ce son, mais pour m'inspirer de l'attitude, de l'énergie. De plus, les paroles étaient censées être quelque peu « directes » et clairement compréhensibles. Dans l'ensemble, nous voulions juste faire de la musique qui soit très facile à comprendre et qui se traduise par l'enthousiasme et l'énergie du public.
Que trouve-t-on dans un morceau de Splinter ?
Je suppose que vous pouvez trouver exactement cela. Je pense vraiment que même si toutes nos chansons sont assez différentes les unes des autres, la cohérence entre elles est qu'elles sont fraîches, excitantes, et donnent envie de se lever, d'aller en ville et de danser. Je pense que vous pouvez parfois percevoir que nous écoutons de vieux trucs punk, mais vous pouvez aussi entendre que nous n'avons en fait aucun dogme au niveau du son : nous écoutons également de vieux groupes de beat, du rock 'n' roll des années 70 et des groupes des années 80, ou encore plus modernes des années 90. Pour notre son, en gros, tout est permis, tant que nous pensons qu'il sonne bien et que nous pouvons bien le jouer à nous quatre avec nos instruments.
J'ai entendu parler de « Splinter generation ». De quoi s'agit-il ?
Ce qui est triste avec notre génération, notre culture de la jeunesse, c'est qu'il n'y a pas de mouvement de masse créant quelque chose pour lui-même. Cela ne semble pas être aussi dangereux pour l'establishment que l'étaient les contre-cultures des générations précédentes. À l'époque, les leaders politiques, l'Église, vos parents, tous avaient peur du rock'n'roll, du punk-rock, voire du grunge. Aujourd'hui tout est très éclaté, et les petites différences entre les sous-genres sont mises à l'index, tant qu'on en oublie de chercher les intérêts communs à notre génération (et les ennemis communs !). Je trouve bien ironique que la chose qui nous relie le plus en tant que génération, soit exactement cette fragmentation - c'est paradoxal. C'est pourquoi je l'ai appelée la génération Splinter.
Tout s'est si bien passé que nous avons presque accidentellement enregistré huit pistes en un week-end !
Côté discographie, vous avez sorti un double-single, et vous préparez un album qui sera livré en septembre, c'est bien ça ?
C'est bien ça ! Le 3 septembre 2021, nous sortirons notre premier album « Filthy Pleasures ». Il sera publié par Robotor Records, qui est le nouveau label initié et dirigé par les gars de Kadavar. Nous connaissons très bien ces gars depuis certaines tournées que nous avons faites, ils ont été immédiatement enthousiastes quand ils ont entendu les premières démos de Splinter et ils ont dit qu'ils voulaient le sortir. Pour nous, c'est bien sûr un ajustement parfait, nous sommes donc très heureux que la sortie arrive enfin là !
Peut-on en savoir plus à propos des compositions qui seront sur l'album ?
Les chansons qui figurent sur « Filthy Pleasures » ont été écrites à un rythme très élevé, en très peu de temps. Sander et moi avons commencé à écrire (enfin, Sander compose et je fais des lignes vocales et des paroles – parfois nous le faisons ensemble) alors que nous étions encore en tournée avec Death Alley. Nous avions un tas de chansons prêtes quand nous avons commencé à répéter avec Barry et Gertjan. Ensuite, nous avons voulu entrer en studio après environ trois mois de répétition, juste pour enregistrer un 7", avec deux chansons. Mais tout s'est si bien passé que nous avons presque accidentellement enregistré huit pistes en un week-end ! Plus tard, nous avons ajouté deux chansons pour vraiment en faire un album, et voilà, notre premier album est là. J'aime vraiment la façon dont cela s'est produit d'une manière si nonchalante et presque accidentelle...
De quoi ces chansons parlent-elles ?
Eh bien, vous savez, ce que je viens de dire sur la contre-culture, c'est quelque chose qui m'occupe l'esprit. Pas seulement la « Splinter Generation », mais plus généralement la lutte qui reste à mener contre le pouvoir en place, contre notre ennemi commun. Certaines chansons parlent de ça. Mais en attendant, nous ne sommes aussi qu'un groupe de gars avec des besoins biologiques et hormonaux, (Haha !), donc nous avons aussi des chansons sur l'amour et le sexe – qui sont après tout des forces motrices si fortes pour presque tout dans la vie...
D'autres remarques sur le futur opus ?
Je trouve très cool qu'il y ait vraiment cette sorte de DIY. Je pense que l'idée de le faire soi-même, et de ne pas dépendre des grosses entreprises et de l'argent est l'un des principaux charmes de la scène punk-rock de l'époque. J'embrasse cet esprit autant que possible. C'est pourquoi c'est si génial que Robotor Records fasse la sortie, car ils sont également dans cet état d'esprit - à la fois avec Kadavar et avec le label. C'est donc très cool à mon avis que toute la conception de la pochette ait été réalisée par Lupus Lindemann (de Kadavar / Robotor Records) car cela maintient petit le cercle de personnes impliquées. J'aime ça !
Nous avons assez de matériel pour un deuxième album.
Jeroen de Vriese a réalisé pour vous deux clips très élaborés, pour les titres « Brand New Future » et « Plastic Rose ». De quoi ces chansons traitent-elles et quel souvenir gardes-tu du tournage ?
Tourner ces clips avec Jeroen était juste une excellente idée. Nous le connaissions depuis des tournées précédentes, et Barry savait qu'il faisait aussi des vidéos sympas. Eh bien, c'était le jackpot. Pour « Brand New Future », j'ai eu cette idée très claire et détaillée d'une conférence de presse. Vous savez, jouer avec les images auxquelles le monde entier est confronté depuis plus d'un an et demi, et aussi en quelque sorte se moquer des "bonnes intentions" des politiciens lors de ces meetings. Cela correspond vraiment au thème de la chanson « Brand New Future », parce que la chanson est fondamentalement notre réponse au No Future des Sex Pistols : nous sommes un demi-siècle plus loin, et ce futur flambant neuf signifie-t-il vraiment que nous avons un avenir ? Je ne pense pas. Et « Plastic Rose », eh bien, c'est beaucoup plus une chanson d'amour... Nous avions donc donné carte blanche à Jeroen pour la vidéo. Il a proposé un script, et nous avons dit "c'est cool, mais peut-être qu'il y a besoin de zombies ici et là". Et le reste appartient à l'histoire, haha…
Que va faire Splinter dans les prochains mois ?
Nous ferons avant toute chose la promotion de notre premier album. Nous avons un tas de spectacles programmés, et nous espérons qu'ils pourront avoir lieu. En plus d'un concert à Berlin, nous avons une tournée avec le nouveau groupe belgo-néerlandais-britannique Sloper, avec Cesar Zuiderwijk (batteur de Golden Earring) et Mario Goossens (batteur de Triggerfinger). Cela va certainement être très amusant ! Et en attendant, nous avons également assez de matériel pour un deuxième album, nous voulons donc entrer en studio d'ici la fin de l'année pour faire un nouveau LP.
Merci Douwe d'avoir répondu à mes questions.
Merci beaucoup ! On espère vous rencontrer, toi et les lecteurs d'Ahasverus, très bientôt sur la route, quelque part en France, ou où que ce soit d'autre...
Les Liens :
Le 30/08/2021
Groupe : Burnt Umber
Album : « Petroleum » (12/03/2021)
Genre : Metal
Origine : Paris
Par Ingrid Denis (*)
TOUT FEU, TOUT FEMME
Retour sur une sortie printanière d’exception, à l’heure où les salles de concert vont tenter de reprendre leurs diffusions, suivant l'exemple de certains festivals qui ont pu se maintenir. Et c’est dès le 31 août que les parisiens vont pouvoir se re-mobiliser les sens en vue de cette rentrée, en assistant au concert des excellents Burnt Umber, en version acoustique, auteurs d’un album jailli des flammes au début du mois de mars :
« Petroleum »
D’emblée, je ne cache pas mon admiration de midinette pour le groupe précédent du sieur J-War, le batteur le plus classe du monde, j’ai nommé « The Way I Am ». Ce quatuor énergique avait sorti un EP très accrocheur en 2014, « Apocalypse ? No Way ! », accueilli chaleureusement sur la scène Rock Métal de France.
Et alors, impossible de ne pas reconnaître ici le précurseur de Burnt Umber. Jetez un œil à la pochette conçue par Saturne, graphiste et vocaliste de ce projet: déjà une envie de foutre le feu, un sourire malsain de fille manipulant des fleurs et des allumettes, un cœur sanguinolent entre les doigts. Boys ! On ne joue pas avec le coeur d’une femme, ou elle peut arracher le vôtre en un coup de dents.
Le groupe était plein de talent et de promesses, mais a surtout fini par laisser un goût d’inachevé... La divine chanteuse Saturne est partie briller dans le Neko Light Orchestra. Mais elle tourne encore, et heureusement, dans l’univers de J-War, et signe même certaines paroles et la pochette de ce « Petroleum » : des jambes nues dégoulinantes d’or noir qui s’élancent, une allumette prête à cramer les flaques formées sous ses pas. (NDLR : Lorde a quelque peu repris le concept visuel cet été, semble-t-il pour lancer sa nouvelle crème solaire)
On imagine combien il est dur de se résigner à laisser tomber un tel potentiel, et c’est dans ces situations amères que les passionnés font les plus belles étincelles, soufflant encore plus fort sur des braises qu’ils savent ne pas être encore éteintes. On reprend à zéro, on s’entoure de solides musiciens, et on débusque une autre reine des abeilles.
Burnt Umber renaît ainsi du chaos, et leur premier single « Drowning » est un parfait passage de flambeau artistique, la chanson étant issue des sessions créatives du groupe précédent.
Le clip très soigné de « Drowning » est réalisé par Camille Decibela. Clip à rebours, puisqu’il se passe pour beaucoup sous l’eau ! Comme s’il fallait au moins des bassins entiers d’eau claire pour éteindre des chagrins incendiaires. Ou faut-il comprendre que des larmes naissent bien trop souvent des flammes amoureuses ?
A noter que certaines images du clip me font penser à l’affiche du musical de Tori Amos « A Light Princess » - juste pour le plaisir de pouvoir citer cette autre grande artiste des nineties !
Alors, la question qui brûle les lèvres maintenant, est: mais QUI succède à la voix magnifique de Saturne ?
Et bien la patronne à présent chez Burnt Umber, c’est l’incandescente Abby, ou ElastiGirl - pour toute passionnée de technique vocale - au vibrato infini et belting de ouf.
Abby par Nadège Ibanez Chavaudra
Et elle vous en fait la démonstration en quatorze titres :
- Le morceau d’ouverture, « Tree Of Sorrow », trois minutes trente-deux d’ambiance deftonienne et un chant qui passe de la caresse sexy aux saturations électrisantes pour les poils sensibles. Voilà posées les bases de l’affaire, les morceaux sont calibrés pour cette voix athlétique, et vont s’avérer très nineties aux contours, ce qui n’est pas pour déplaire sachant que nous parlons de la dernière décennie la plus excitante du rock.
- « I Will Miss You » est un mélange efficace entre The Gathering et Muse. Tu croyais Abby restée tranquille au troisième étage pendant que tu tentais de la suivre, et elle est passée avec la plus belle agilité au dixième, quand tes cordes à toi se sont pétées depuis le premier. Mais quelle voix !
- « Rainy Sunday » bastonne bien au tout début et reste dans la veine du précédent titre.
- « Petroleum » démarre par une petite intro cristalline et presque inquiétante, le groove rock bien posé, syncopé, et le chant rappelant encore l’idole Anneke Van Giersbergen, avec une pointe de la magic Skin.
- « Six Feet Underwater » est un morceau plus langoureux avec un gimmick synthé hypnotique, suave dans les couplets, et des refrains inatteignables pour le commun des chanteuses, vous l’avez compris. Un solo de guitare s’échappe soudain joliment, et c’est vrai qu’on aurait eu tendance à oublier les autres musiciens dans l’omniprésence de cette voix.
- « Drowning » poursuit avec son romantisme rock du plus bel effet, ondulant entre Skunk Anansie et Anneke.
- « Epidemic » nous alpague par sa dynamique prog mais laisse un peu sur sa faim, notamment avec encore un départ de solo à la guitare, mais qui tourne un peu court, comme les ambiances au synthé qu’on aurait aimé voir s’installer et monter en intensité plus longuement sur certains passages.
- « The Gap » est l’un des sommets de l’album, avec une intro aux notes de clavier qui fait écho à celle de « Petroleum » en plus symphonique, et en guest de luxe l’alchimiste du groupe rock LAG I RUN, j’ai nommé Nay Windhead à la guitare.
- « I Feel Guilty » est un joli petit passage instrumental, à l’orchestration de cordes en crescendo, que l’on imagine aisément en ouverture de film à sensations, et qui fait l’intro du titre suivant...
- « Stolen Pic », qui ferait un emballant générique.
- Et c’est d’ailleurs un thème officiel du cinéma qui suit, avec ce « Calling You » électrisé. Il fait partie de ces tubes qui avec le temps sont plus célèbres que le film. Un classique repris par tous les aspirants vocalistes, et qui se trouve ici remodelé en hymne rock pour les foules en sueur.
- « Love Philter » démontre que cette suite ciné à eu de l’effet sur notre Abby, qui se pique au jeu de l’interprétation, et nous campe une délicieuse enchanteresse aux petits rires narquois prête à jeter ses charmes sur l’être désiré. Musicalement on retrouve une pêche punk pop très motivante pour les mouvements de tête.
- « X Chromosome » enclenche son intro à la double pédale qui percute sèchement, puis le morceau balance son groove et son hymne féminin le plus militant ! Revendiquant l’indépendance, et le refus des violences et des injonctions faites aux femmes, le ton se fait plus hargneux et rageur sur les refrains. On vous avait prévenu, on ne pouvait pas rester sur les pleurs et les bons sentiments dits fleur bleue, la révolte est faite femme. Say NO !
- Et c’est avec « The Hourglass » que se clôt ce premier opus, magnifiant l’essence de ce groupe, l’énergie et l’efficacité, avec ici la voix de velours au vibrato parfois jazzy, et laissant cette fois un peu plus d’ampleur à de belles séquences instrumentales.
« Petroleum » est un album qui explore les tourments amoureux en maniant nu metal et rock alternatif pour un cocktail varié, et porté très haut par la voix vertigineuse d’Abby. Des chansons aux mélodies fédératrices, qu’on se plaît à reprendre en chœur, sublimées par des touches de musique prog très inspirées. Mixé et masterisé par les soins de Francis Caste aux Studios Sainte-Marthe, l’album est disponible en CD et en streaming sur les réseaux officiels du groupe.
Burnt Umber sera donc de retour sur scène le 31/08 à Paris aux Disquaires, aux côtés des rockers alternatifs de Numa, en version acoustique, avant de ressortir l’artillerie rock sur la scène du Klub le 18/09.
Les Disquaires
4-6 rue des Taillandiers, 75011 Paris
Accès au concert : 5€
Ouverture du bar dès 17h.
Happy-hour jusqu’à 20h
Début du concert 20h30
Les Liens :
Site officiel: http://www.burntumber.net/
(*) Ingrid Denis est chanteuse. Elle sortait l'album « Still Waiting » en novembre 2020 avec le groupe de métal Jirfiya. Son prochain album, avec le groupe de rock progressif OSCIL, s'intitule « First Step On My Moon ». Il sera disponible le 03/09/2021.
NECROSEXUAL (USA) Seeds of Seduction (EP - 2021)
Le 30/08/2021
Groupe : Necrosexual
Album : « Seeds of Seduction » (EP - 03/09/2021 - Fólkvangr Records)
Genre : Speed Metal
Origine : USA
On aime : la grandiloquence du chant, une certaine sauvagerie.
Par Ahasverus
Le combo américain Necrosexual sort en ce 03/09/2021 « Seeds of Seduction », son nouvel EP, via le label de black metal Fólkvangr Records.
Basé à Philadelphie, Necrosexual mélange allègrement les codes du black et du speed metal.
Il se distingue par un chant original placé sur une structure musicale black/speed qui prend parfois la rythmique à contrepied. La voix monte dans les aigus en sautant des palliers, avec l'exagération d'un Justin Hawkins (The Darkness).
« Seeds of Seduction » succède à « GRIM 1 », opus sorti en 2018, puis à « The Glory Hole - Overture in F# » paru en 2019. Le ton est donné...
Maniant le mauvais goût avec exhubérance, Necrosexual met dans « Seeds of Seduction » son humour noir au premier plan, servi sur un artwork douteux, assumé par Chris Koontz. C'est shocking, c'est la comédie du rock'n roll, c'est métal, on en mangerait... presque.
L'EP trois titres est agrémenté de deux pistes bonus disponibles uniquement dans une série limitée à cent cassettes.
Line-Up :
- The Necrosexual – basse, guitare, chant, clavier, songwriting
- The Vigo – guitare lead
- The Fury Of Churry – batterie, guitare solo outro sur Chaos Command
Tracklist :
1. Chaos Command
2. Screamin' for the Steamin' Demon Semen
3. A Long Time To Die
4. The Grim Hymn (cassette seulement)
5. Dead Sexy remaster (cassette seulement)
Liens :
- Facebook: https://www.facebook.com/Grimmestofalltime/
- Instagram: https://www.instagram.com/thenecrosexual/
- Twitter: https://twitter.com/thenecrosexual
- Bandcamp: https://necrosexual.bandcamp.com/
Grieving (Doom, Pologne), Songs for the Weary (2021)
Le 29/08/2021
Groupe : Grieving
Album : « Songs for the Weary » ( Interstellar Smoke Records - 26/07/2021)
Genre : Doom
Origine : Sosnowiec (Pologne)
Par Ahasverus
Sorti en juillet 2021, « Songs for the Weary » est le premier album de la formation de doom polonaise Grieving.
Grieving par Marcin Pawłowski.
Initiée en 2018 par des membres du groupe de punk/thrash Mentor, l'envie de monter Grieving est née d'une chanson aventureuse que Mentor avait composé pour son second album. Ce nouveau projet permet de pousser plus loin l'expérimentation doom.
Quant à ses influences, le groupe expliquait :
« Nous tirons notre inspiration d'une grande variété d'artistes. Bien sûr on retrouve les classiques : Black Sabbath, Candlemass, Cathedral, Paradise Lost. Mais nous gardons aussi un oeil sur des sorties doom plus modernes, telles que Pallbearer, Dread Sovereign ou Hangman's Chair. Et nous aimons mélanger un peu les choses et inclure des éléments qui ne sont pas particulièrement proches du genre doom. Dans l'ensemble, bien que nous respections nos aînés, nous espérons qu'avec Grieving, nous pourrons créer notre propre son. »
(https://www.filthydogsofmetal.com)
C'est chose faite ! Musicalement, ce six titres d'une durée supérieure à vingt-huit minutes aligne des phases dépressives qu'il vient secouer par des passages très énergiques (Foreboding Of A Great Ruin, Witch Hunt Eternal).
La production bien maîtrisée permet à la voix de se faire tantôt fantomatique, tantôt puissante.
On obtient donc avec « Songs for the Weary » un album de doom qui sait autant hypnotiser que bousculer son auditoire et qui peut convenir aussi bien aux amateurs de Doom qu'aux fans de rock. La galette est idéalement dosée pour éviter toute redondance.
Enregistré et mixé au Satanic Audio et réalisé en juillet 2021, « Songs for the Weary » fait l'objet d'une édition vinyle sortie le 27/08/2021.
Tracklisting :
1. Crippled by the Weight of Powerlessness
2. This Godless Chapel
3. A Crow Funeral
4. Foreboding of a Great Ruin
5. Witch Hunt Eternal
6. Lucifer Wept
Line-up :
Artur Rumiński – guitares/basse/clavier
Bartosz Lichołap – batterie
Wojciech Kałuża – chant
Les Liens :
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Interstellar Smoke Records: