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C'est l'histoire d'un clip : ULTRAMOULE, "Paye Ta Shnek"
Le 14/06/2021
« Généralement, nous, on nous fait pas un beau paquet-cadeau rose avec des blagues dessus pour nous faire avaler la pilule de ces immondices. »
Le 21/02/2020, les Lyonnaises d'UltraMoule ouvraient pour Alkpote au Ninkasi Gerland de Lyon. Devant un public venu essentiellement pour un rappeur francilien réputé sexiste et homophobe, elles osaient et filmaient un cinglant « Paye Ta Shnek », clip dédicacé « à tous les poètes de rue », avec en exergue cette mention :
« Toutes les phrases de cette chanson ont été prononcées et entendues dans la vraie vie réelle. Ce sont des témoignages de harcèlement sexiste, recensés sur le site https://payetashnek.tumblr.com »
UltraMoule a bien voulu partager avec nous ses souvenirs de tournage.
Bonjour UltraMoule. Certains vous connaissent pour des titres tels que « Bouge ton boule » ou « Foufyfécho », la face déjantée d'UltraMoule. Comment et pourquoi avez-vous écrit « Paye Ta Shnek » ?
Konda : C'est vrai que jusque là on était plus sur des morceaux humoristiques, bien que faisant passer des messages qui nous sont chers. « Paye Ta Shnek », c'est un moyen de faire passer ces messages sans l'enrobage joli mignon, de confronter le public masculin à la réalité violente que peut se prendre dans la figure n'importe quelle femme dans l'espace public. Parce que généralement, nous, on nous fait pas un beau paquet-cadeau rose avec des blagues dessus pour nous faire avaler la pilule de ces immondices.
Butch : C’était vraiment l’envie de dénoncer le harcèlement de rue. Il faut savoir que toutes les phrases de cette chanson ont réellement été prononcées et entendues dans la rue. Il y a eu une sélection et une réécriture de notre part pour l’aspect rythmique, notre source d’inspiration c’est le tumblr de Paye Ta Shnek, qui regroupe des témoignages de harcèlement de rue.
Ariette : On a sélectionné des phrases qui nous paraissaient percutantes et marquantes, certaines étant « drôles » et d’autres vraiment immondes (et encore on a filtré, car il y a des choses qu’on ne se voyait pas dire nous-mêmes).
Dans quelles conditions ce clip live a-t-il été capturé ?
Butch : C’est l'œil et les doigts magiques de Mlle Dou et de son acolyte Bruno Belleudy qui ont fait une captation de notre concert pour le festival Wintower en première partie d’Alkpote. On avait décidé par avance deux ou trois morceaux à filmer et on a choisi d’en monter un : « Paye Ta Shnek ».
Konda : Ils ont fait un beau taff de captation live, on n'a même pas eu besoin de doubler des prises en dehors du concert, et c'est la super Céline Frezza qui nous a fait le mix, c'était notre première collaboration avec elle !
"Notre musique et ce qu'elle porte de messages doivent pouvoir être entendus même, et surtout, par celles et ceux qui ne nous écoutent pas..."
Chanter "Paye Ta Shnek", spécialement en concert en première partie d'Alkpote, rappeur - je cite Wikipedia - connu pour ses paroles crues voire sexistes et homophobes, c'était un hasard de setlist ou du militantisme ?
Butch : C’est complètement du militantisme ! On a hésité à faire la première partie d’Alkpote pour plein de raisons, mais au contraire on a accepté parce que l’on ne souhaite pas s’adresser qu’à un public déjà conquis et d'accord avec nous. On veut bousculer, amener à réfléchir et voire même à faire changer de comportement (ouahouh !) celles et ceux qui n'ont pas encore déconstruit autour des sujets qui nous animent. Cette chanson c’est un peu la méthode dure, prends-toi toute cette violence en pleine face, regarde ce que ça fait. C’est une chanson de dénonciation, aussi pour donner du courage pour relever la tête et ne plus avoir peur de faire face à son harceleur. On réfléchit à une suite de « Paye Ta Shnek » dans une version « paye ta répartie » pour aller encore plus loin.
Ariette : On a trouvé ça génial que la prog du Wintower nous propose cette date et on s’est dit qu’on serait safe de toute façon !
Konda : Faut bien qu'il y ait des scènes partagées comme ça, comme le dit très bien Butch, notre musique et ce qu'elle porte de messages doivent pouvoir être entendus même, et surtout, par celles et ceux qui ne nous écoutent pas...
"Certains gueulaient quelques inter-morceaux avant « pute-pute-pute-pute ». Je pense qu'ils ne s'attendaient pas à ça."
Votre jeu de scène est aussi percutant que la chanson - avez-vous senti dans le public une ambiance particulière ?
Ariette : Pendant le solo de violon c’est toujours un petit challenge, mais là j’avoue ne presque pas m’en souvenir car j’étais un peu dans un état second. Je me rappelle juste que les gens (hommes et femmes) avec qui j’avais un contact visuel détournaient le regard et ça ne les faisait pas rire du tout. Ce qui est le but en soi, donc j’étais contente de les mettre mal à l’aise.
Konda : J'ai bien rigolé intérieurement, il y avait notamment un jeune homme qui est resté la bouche ouverte, comme hébété, la quasi totalité du concert. On ne saura jamais s'il a finalement réussi à la fermer...
Butch : Effectivement ça dépend vraiment du public qu’on a en face. Y’a plein de fois où le public chante avec nous le refrain, une façon de faire réponse à toutes les fois où l’on a pas eu la force. Là le public était plutôt de marbre, assez gêné de se prendre tout ça dans la face, certains gueulaient quelques inter-morceaux avant « pute-pute-pute-pute ». Je pense qu’ils ne s'attendaient pas à ça.
Présenter ce morceau dans un format live plutôt qu'en studio, c'était une évidence ou une opportunité ?
Ariette : Une évidence car l’aspect visuel est tout aussi important, le harcèlement de rue ne se limite pas à des mots mais aussi à des gestes très inappropriés qui peuvent mettre les victimes en détresse.
Butch : Aussi une évidence de par l’écriture de ce dernier : pensé très punk, très vif, très frontal.
Quels retours avez-vous eu sur ce clip ?
Konda : Pas mal de questions sur notre choix de faire cette première partie, plus que sur le fond finalement.
Ariette : Le Punk n’est pas mort !
Quel souvenir gardez-vous du tournage ?
Butch : On se souvient du concert comme une sacrée expérience : jouer face à un public pas forcément très réceptif, heureusement il y avait tout de même certaines personnes qui étaient venues pour nous ou qui nous ont découverts et qui sont venues nous voir à la fin pour nous remercier et nous dire bravo.
Ariette : Comme dit plus haut, je n’en ai presque aucun souvenir !
Konda : J'avoue que sur le moment, j'ai oublié que c'était filmé. Mais le concert en lui même m'a vraiment fait me rendre compte de notre cohésion et énergie à toutes les trois, si elles n'avaient pas été là, je me serais décomposée plus d'une fois !
Merci UltraMoule de m'avoir accordé du temps.
Konda : Un plaisir, merci à toi !
Butch : Merci pour l'intérêt porté à cette chanson !
Ariette : Merci pour tes questions.
UltraMoule par Anne-Laure Etienne
Retrouvez nos histoires de clips :
- C'est l'histoire d'un clip : EIGHT SINS, "Beers & Moshpit"
- C'est l'histoire d'un clip : BLOOMING DISCORD, "Beyond The Flesh"
Chronique d'album : NATURE MORTE (Post-Metal), "Messe Basse" (2021)
Le 14/06/2021
Groupe : Nature Morte
Album : « Messe Basse » (07/05/2021 - Source Atone Records)
Genre : Post-Metal
Origine : Paris
On aime : l'alternance finesse/saturation, le son, le sens mélodique, l'artwork.
Par Ahasverus
Nature Morte
Le Groupe :
- Nature Morte est un trio formé en 2015.
- Il mélange les univers du black metal et du shoegaze.
A ce propos, le groupe expliquait au webzine Heretik :
"Ce qui nous plait, c’est jouer avec les différents extrêmes. Nous avons pensé qu’il serait intéressant d’assimiler les deux genres, à première vue totalement opposées, et de créer une corrélation entre les deux."
(http://www.heretik-magazine.fr) - Après une démo en 2016, Nature Morte sort NM1, son premier album, en 2018.
- Il est suivi en 2020 d'un split Hegemon / Nature Morte.
- En 2021, Nature Morte revient avec un nouvel album :
« Messe Basse »
L'Album :
- « Messe Basse » est un sept titres d'un peu moins de cinquante minutes.
- L'ensemble des compositions est signé Nature Morte.
- Il est enregistré, mixé et masterisé par Edgard Chevallier (Demande à la poussière) au Lower Tones Place Studio de Margency (95).
- « Messe Basse » a été soutenu par le clip « White Goat, Dark Hoof » à propos duquel le groupe expliquait :
"Ce clip est un patchwork vidéo synthétisant le parcours et la vie des membres du groupe : de leurs précédents projets musicaux à Nature Morte, de la fin des 90's à aujourd'hui. Il s’inscrit dans la continuité de l'artwork de Messe Basse qui, lui, est figé dans les 70-80's. Le montage volontairement anachronique (et nostalgique) montre un florilège d'images de live, de studio, d'avant/après concerts et de tranches de vie. Associée aux enivrantes sonorités du morceau, la vidéo emmène le spectateur dans un voyage temporel introspectif…"
- Sur le titre de l'album et son artwork, le groupe racontait au webzine Le Scribe du Rock :
"C’est en studio que l’idée du titre de l’album nous est venue, plus précisément lorsque nous avons enregistré notre morceau instrumental. Quoi de mieux que de donner un titre en français à une chanson qui n’a pas de parole... surtout en l’appelant "Messe basse", avec toutes les définitions que cela implique ! J’avais en ma possession cette photo et je trouvais qu’entre le titre, l’image et les émotions que nous étions sur le point d’essayer de transmettre, cela collait plutôt bien et nous écartait encore un peu des traditionnelles pochettes de métal. Tout le monde a été immédiatement conquis par ce choix, il ne nous restait plus qu’à en acquérir les droits."
(https://www.webzinelescribedurock.com)
Artwork © Chris & Sophie
- Le titre « T.S.O.C. » fait référence à The Same Old Club, formation au sein de laquelle Chris Richard (chant, basse) et Stevan Vasiljevic (guitare) officiaient au début des années 2010. Le morceau est composé sur la base d'idées initialement écrites pour The Same Old Club. Avec seulement (?) 4:33 minutes, c'est le titre le plus court de l'album.
Les Critiques :
- "Un album magnifique, qui ne comporte pas un seul moment ennuyeux ou prévisible."
https://blastpheme.fr - "Une usine à sensations, entre onirisme et oppression, vraiment impressionnante."
https://www.eklektik-rock.com - "Un excellent album pour tout amateur de Shoegaze ou même de Black Metal."
https://chairyoursound.com - "Si vous voulez quelque chose d'aérien mais poignant, quelque chose d'éthéré sans tomber dans le mièvre, alors foncez !"
https://www.pavillon666.fr - "La complexité et la beauté de la musique de Messe Basse sont aussi difficiles à décrire que sa pochette est limpide."
http://www.metalnews.fr - "Nature Morte a mis le paquet sur un parti pris fond-forme qui force le respect."
https://hardforce.com - "Un voyage intime, qui sera propre à chacun."
https://amongtheliving.fr - "Pendant cinquante minutes, « Messe Basse » joue un jeu enivrant, celui de ne plus nous faire distinguer la limite entre l’ombre et la lumière."
https://www.bgpmusiclive.com - "L’album ne devrait avoir aucun mal à trouver son public et assurer aux Français une place de choix parmi les pontes de la scène blackgaze."
http://www.emaginarock.fr
Notre Avis :
Etrange association que ce mélange de shoegaze et de black metal, sur le papier. La mère du premier lui aurait sûrement recommandé de se méfier. Et pourtant, sous la baguette de Nature Morte, elle tourne ! La nature nostalgique des deux genres se rejoint dans un album illustré par un artwork dont l'évidence est un coup de maître et dit toute la nostalgie et le malsain véhiculés par l'opus.
Musicalement, « Messe Basse » développe des mélodies dignes d'un Radiohead. Elles sont vite rattrapées, dépassées, conquises et ensauvagées par des guitares et une voix saturées. Le calme et la beauté le disputent à l'oppressant. Le son cogne. Le jeu de la batterie est presque impitoyable, mais il sait ménager et la chèvre et le chou pour un rendu profond et moderne de l'ensemble. Les compositions s'enchaînent, leur dosage met en évidence le talent de mélodistes du trio parisien. Pas un moment d'ennui au sein de cette « Messe Basse », dont la qualité place Nature Morte parmi les formations qui ont des choses à dire et le talent de conteur qui va avec. Quand le post-metal privilégie la mélodie à la cacophonie, il peut séduire tous les publics. On recommande le voyage.
Le Line-Up :
- Chris Richard : Chant / Basse
- Stevan Vasiljevic : Guitares
- Vincent Bemer : Batterie
Tracklist :
01. Only Shallowness
02. White Goat, Dark Hoof
03. Knife
04. T.S.O.C
05. Beautiful Loss
06. Night's Silence
07. Messe Basse
Les Liens :
L'actualité de la semaine 24/21
Le 13/06/2021
AVIS DE DECEATES
Le groupe de death/black Deceates cherche des figurants pour mettre en boîte un clip de son titre « Gone Away » le 25/06/2021 à 21 heures à l' Altherax Music de Nice.
Aucune limitation d'âge ou de style n'est requise. La participation est gratuite, et la durée prévisible de deux heures. Pour participer, réservez votre place en envoyant un MP au groupe sur sa page Facebook.
DECEATES
« Gone Away » est la troisième piste de l'album « Ex Nihilo Lux » sorti fin 2020.
https://deceates.bandcamp.com/album/ex-nihilo-lux
LES AVENTURES DE CAMTAR
"A La Fin Des Nuits", un film de Pierre Garcia-Rennes (réalisation) et Erwan Lansonneur (montage et écriture) qui suit le groupe de rap-metal Krav Boca dans son "camtar", est à l'affiche du Festival Résistances de Foix où il sera diffusé le 11/07/2021 à neuf heures.
Affiche : Graphisme - Ziggy Spirit / Photo - Bonjour Simones (2019, Athènes)
Suivant le groupe pendant plus d'un an à travers le Maroc, l'Italie, l'Allemagne, la Suisse et la Grèce, à bord de son fidèle camion, précise Krav Boca, "ce film raconte notre vision du bricolage, toutes les personnes incroyables que nous avons rencontrées sur la route, certaines des aventures qui ont changé nos choix de vie, avec tous les doutes et les luttes qui se sont produites dans ce voyage fou."
En 2020, KRAV BOCA rendait hommage à son camion sur son album "City Hackers" au travers du titre "Camtar".
VULCAIN STOPPE LA MACHINE
Après plusieurs décennies et des palettes d'albums qui l'auront inscrit dans l'histoire du hard hegagonal comme l'un des grands, le "Motörhead français" Vulcain a mis un terme définitif à ses activités.
Le groupe s'en explique sur sa page Facebook.
"C’est avec un pincement au cœur que nous vous annonçons que Vulcain arrête son activité.
Depuis plusieurs mois, Daniel Puzio (chanteur et guitariste), a des problèmes de santé qui ne lui permettent plus de monter sur scène sereinement. Il a donc décidé de cesser son activité musicale et nous respectons et comprenons tous sa décision.
Nous remercions tous nos fans de nous avoir soutenus toutes ces années, les organisateurs de concerts qui nous ont fait jouer et toutes les personnes qui se sont investies dans la grande aventure qu’a été Vulcain."
Retrouvez la discographie de Vulcain ici :
https://vulcain.bandcamp.com/album/vinyle
LA NOSTALGIE CAMARADE
"Songs From The Past", c'est le nom du nouvel album des RED BEANS AND PEPPER SAUCE, l'un des groupes les plus groovy de la scène française.
RED BEANS & PEPPER SAUCE, "Songs From The Past" (2021)
Une parenthèse composée de covers en attendant le prochain album original qui arrivera fin 2022.
"Dix reprises, dix flashback sur nos influences, sur nos coups de cœur d'ados, sur l'époque des Walkmans, des K7, des posters et des compils de la mort qui tue, précisent les Beans. Un awesome mix avec entre autres Led Zeppelin, Jimi Hendrix ou Pink Floyd, revisités et réarrangés par nos soins avec le plus grand respect pour tout ces artistes et titres iconiques. On s'est beaucoup amusés en l'enregistrant, les idées ont fusé avec plein de nouveaux instruments, des percus, des claviers 70's, etc."
L'album est disponible en sur la boutique en ligne des Red Beans & Pepper Sauce en version CD et en version digitale :
https://www.redbeansandpeppersauce.com/shop/
AKIA(NOU)VEL
Plus de 4700 vues en deux jours pour « Comrade/товарищ », le nouveau clip d'Akiavel, extrait de leur album « Vae Victis » disponible depuis le 23/04/2021.
Ce titre parle du tueur en série ukrainien anthropophage Andreï Tchikatilo, surnommé le tueur de Rostov, auteur d'une cinquantaine de meutres de femmes et d'enfants.
Auré (chant), qui a signé les paroles de ce concept-album qui s'intéresse aux tueurs en série, voit dans ce titre un hommage à ces enfants disparus.
DOUBLE IDENTITE
En 2017, IDentity sortait "A Lifetime Of Memories", son premier album.
En 2021, les Lyonnais reviennent avec un nouvel album, "Dream On", dont la sortie est prévue courant juin.
Le groupe n'en a dévoilé pour l'instant que le single "Animal".
Vous pouvez commander l'album ici :
http://www.identitymusic.fr/2-2/
Chronique d'album : THE LOSTS (Metal), Mystery of Depths (2021)
Le 11/06/2021
Groupe : The Losts
Album : « Mystery Of Depths »
Genre : Dark Heavy Metal (nuances Rock/Doom/Black/Thrash)
Influences : Megadeth/Iron Maiden/Judas Priest/Therion/ Ozzy/Melechesh
Origine : Lille (2010)
Sortie : 07 mai 2021
Par Pépé St@kaTTo
(Crédit photo archives THE LOSTS)
Line-up actuel :
- YGC : Chant / guitares / Mandoline / Oud
- DGC : Guitares / chœurs
- PPG : Basse / chœurs (depuis fin 2020)
- JCR : Batterie / chœurs
[Les pseudos sont composés d’un matricule en trigramme à l’image des « Egarés » qui évoluent dans un certain anonymat au milieu de nos sociétés.] YGC.
Ancien membre :
- GGV : Basse (“Revelation Of The Losts”)
Discographie :
- No God, No Devil (EP-2013)
- …Of Shades & Deadlands (2016)
- Mystery Of Depths (2021)
Depuis sa formation en 2010 The Losts, quatuor originaire des Hauts-de-France, composé des frères DGC et YGC aux guitares et chant, PPG à la basse (depuis fin 2020), et JCR à la batterie), a déjà de nombreux concerts à son actif dans le nord de l’hexagone : Hauts-de-France, Belgique et Pays-Bas, auprès de groupes tels que Lonewolf, Serenity, Fireforce, Dirty Shirt.
Artwork Chadwick St. John - A noter la symbolique du noir et du blanc utilisée, symbolisant la dualité entre le mal et le bien, représentée dans le logo par les T en forme de croix inversées, mais également pour rappeler leur devise « Pas de dieu, pas de diable pour nous guider. Sous la croix sans tête, nous sommes les Egarés ».
12 titres – Durée : 49 minutes
01.Tattoo the child (03’51) * 02.The priests control * 03.Until the end (04’42) * 04.A path to Arabia (01’07) * 05.In the steam of opium (01’07) * 06.Write my name in the light (04’33) *07.Revelation of the Losts [feat. Orpheon Of The Losts] (01’00) * 08.Inner wounds (04’46) * 09.The drugs I miss (05’02) * 10.Mystery of the depths (03’55) * 11.Pharaoh's curse (04’42) * 12.The sand of war [May 1940] (06’34)
Ce deuxième album a été enregistré au studio The Losts, la batterie en Belgique au Nectar Recordings Studio par Jean-Charis Cauliez, produit et mixé par Phil Reinhalter au Psykron Studio, et masterisé par Frédéric Motte au Conkrete Studio, artwork réalisé par Chadwick St. John. Il poursuit la genèse des « Egarés » commencée en 2013 par « No God, No Devil » et en 2016 avec « …Of Shades & Deadlands ». L’album sort en partenariat avec Ellie Promotion et Seasons of Mist Distribution.
Explorons maintenant dans ce deuxième opus les profondeurs de ces âmes tourmentées et « égarées », nées de nulle part, sans dieu ni diable, ces êtres anonymes partis des limbes et qui sont irrémédiablement attirés par la civilisation pour pouvoir s’y intégrer par mimétisme, mais qui confrontés aux maux des humains s’interrogent sur leur destinée et leur propre salut.
01. « Tattoo the child » démarre sur un rythme effréné dans un Heavy Metal en fusion digne des meilleurs Judas Priest (la voix de YGC est souvent comparée à celle de Rob Halford), la mélodie est belle, les soli croisés des frangins ciselés aux p’tits z’oignons (superbe pitch shifter !). La mélodie est entêtante et enjolivée par les différentes variations dans le chant d’YGC ainsi que par les nombreux chœurs qui s’y greffent ! Ce titre met en lumière le rite de passage à l’âge adulte utilisé ici comme une image face à la marche des « Egarés » vers l’humanisation.
02. « The priests control » est un morceau intéressant car (comme nous le verrons avec « Mystery Of Depths ») il mélange plusieurs styles définissant le mieux l’identité sonore des The Losts : d’abord Heavy, puis Death/Thrash (superbes growls de fin). La mélodie vocale hyperpuissante est ici aussi soutenue par des chœurs omniprésents, appuyés par une batterie lourde et une basse bien ronde. Côté texte, nous suivons les pérégrinations des « Egarés » face aux nombreuses déviances comme l’obscurantisme ou l’avilisation face à des icônes.
03. « Until the end » attaque le morceau sur un riff bien Heavy avant de basculer sur une bonne rythmique Black, les rafales de batterie sont bien speedées, on passe allègrement du Heavy au Black puis au Doom et inversement ! On retrouve également cet enchevêtrement « extrême » dans les parties chants, tantôt claires, tantôt saturées, voire growlées, le timbre de voix exceptionnel d’YGC, (appuyé par les vocalises saturées de JCR et DGC) pouvant allègrement moduler et amener le morceau dans plusieurs directions … Le thème de ce titre aborde l’effondrement des espoirs des « Egarés » face à leur désir d’humanité initial. La question se pose alors pour eux de disparaître avec le temps, ou de laisser les êtres humains s’autodétruire pour prendre leur place dans ce monde.
04. « A path to Arabia » amène nos « Egarés » jusque dans les contrées les plus reculées et va servir d’interlude et permettre à YGC une petite incursion dans la musique Orientale avec son improvisation au oud (instrument qu’il a ramené du Maroc, appelé également luth) associé à des samples en MAO concoctés par DGC à base de Ghayta (hautbois marocain) de flûte Nay (flûte oblique orientale) et de Mizmar (hautbois conique). Ce côté oriental fait également partie de l’ADN du groupe, même si l’utilisation d’instruments folkloriques reste ponctuelle (Cf. l’excellentissime « Lema Sabachthani » et ses passages à la mandoline sur l’album précédent).
05. « In the steam of opium » est un titre ancien, qui a fortement évolué avant de finir sur l’album. Le morceau démarre sur une ambiance Dark/Doom, l’atmosphère qui s’en dégage est sombre et glauque, la voix est mixée légèrement en retrait au début et à la fin du morceau, donnant cette impression de coma, de malaise permanent, indispensable pour mettre en exergue les dangers de l’Opium abordés dans le morceau. Les riffs incisifs rajoutent un peu plus de lourdeur à ce titre, c’est corrosif, superbement abrasif, beau et puissant à la fois ! Du très bon Dark Metal pour aborder ici le sujet des addictions humaines dont s’imprègnent les “Egarés” …
06. « Write my name in the light » attaque directement le morceau sur le chant sans entrée en matière. Les paroles sont volontairement martiales car le morceau traite de l’écrasement de son prochain pour affirmer sa suprématie. La rythmique est carrée et soutenue pour un morceau qui fleure bon le Heavy Metal. Ah les beaux St@kattos en changement de tonalités, un régal. Le pont vient ensuite ralentir le rythme vers le milieu du morceau avec ses roulements déments de batterie avant de relancer les guitares leads. Un excellent morceau très riche et bien punchy (le refrain à lui seul est une tuerie !).
07. « Revelation of the Losts [feat. Orpheon Of The Losts*] » morceau très court d’une minute qui devait à l’origine débuter l’album se retrouve finalement en plage 7. Très « Therionesque » dans sa conception ce morceau permet donc d’associer dans les choeurs (baptisé pour cette occasion « Orpheon of The Losts ») les proches, copains ou fans ainsi que plusieurs chanteuses et chanteurs «underground » avec qui habituellement le groupe tourne : Sythera, King Heavy, Hooded Priest, Giotopia, Fool’s Paradise, Archenterum, Shadow Breaker ; ce qui représente quand même une trentaine de personnes en guest ! La ligne de basse de GGV (l’ancien bassiste) a été conservée en mémoire de leur chemin parcouru ensemble. Il ne faudra donc que soixante secondes à The Losts pour révéler leur existence au grand jour …
08. « Inner wounds » et son intro orientale en son clair bascule très vite sur un riff ultra speed et une rythmique Heavy/Trash qui n’est pas sans rappeler Maiden voire Megadeth. Pas mal de clin d’œil donc à ces deux groupes dans ce morceau, ligne de basse avec son sublime solo de PPG, soli alterné son clair/saturé des deux gratteux, jusque dans le chant très Mustainien sur certains passages. Le riff principal est récurrent pour appuyer un peu plus les paroles hargneuses du morceau qui dénoncent les tensions et les déchirements intérieurs.
09. « The drugs I miss » que l’on a pu découvrir sur YTB avec les THE LOSTS en Live et en mode « confinement » est mon morceau préféré et une pure pépite ! J’y retrouve l’influence de deux de mes chanteurs fétiches, à savoir Ozzy Osbourne et Rob Halford. Rien ne manque dans cette superbe ballade metallique : de magnifiques arpèges du début sur lesquels viennent se greffer les premiers soli envoutants, l’accompagnement de la voix et des chœurs à l’électroacoustique, également appuyés par des nappes de claviers tout au long du morceau … un refrain qui prend aux tripes, un pont lancé comme un cheval au galop avec ses soli décapants, une batterie et une basse enlacées qui bastonnent de concert dans un malström de décibels pour un final en beauté ! Sublissime ! Avec un texte qui souligne pourtant l’ambivalence des sentiments amoureux …
10. « Mystery of the depths ». Ce morceau qui donne le titre à ce deuxième album est également le plus représentatif de l’identité sonore des The Losts, et montre également le degré de maturité atteint depuis 2013 et leur premier EP « No God, No Devil ». On retrouve donc tous les codes ADN du groupe : des riffs bien Heavy (montées et descentes de manche à donner le tournis), des syncopes blast beats pour le Black/Death, des rythmiques bien Speedées qui mettent le feu au radar, une pincée de sonorités lourdes et épaisses pour le Doom ainsi qu’une touche de givre ténébreux et mélancolique pour le Gothique. Voilà pour la musique, n’oublions pas les parties vocales qui tapent dans tous les registres, claires et puissantes, saturées et growlées ! Du grand Art/Hard.
11. « Pharaoh's curse » est encore un titre ancien qui a été retravaillé avant de finir sur cet opus. Tout comme avec “Path to Arabia”, il explore les horizons lointains les plus reculés de notre monde mais également les plus complexes et obscurs de l’esprit. On retrouve donc ces inspirations orientales dans les riffs et cette ambiance très « Powerslave » (de qui vous savez !) dans les parties de PPG. A noter le riff d’intro qui sert de fil conducteur au morceau puissant et obsédant. Un voyage fort dépaysant …
12. « The sand of war (May 1940) » est vraiment un titre à part dans l’album qui se démarque côté texte puisqu’il n’a pas été écrit dans le cadre du concept général (même si on peut lui trouver des liens) mais davantage en hommage au grand-père de DGC et YGC, qui a directement vécu l’évacuation des soldats alliés britanniques et français de la ville de Dunkerque durant la Seconde Guerre Mondiale fin mai 1940 avec l’Opération dynamo. Le texte poignant lu à la fin du morceau par Rémi Vincent (acteur de la troupe de Théâtre Dunkerquoise « Les Artmateurs ») est donc un de extraits tiré des mémoires de guerre de Pierre Callipel, vibrant témoignage aux soldats et milliers d’anonymes tombés à la guerre. Musicalement ce morceau est à mon sens le plus travaillé et le plus riche de l’album, en adéquation totale avec les paroles. Le rythme très speed nous embarque et nous plonge rapidement dans l’histoire, la partie chant est hachée et haletante comme une course dérisoire vers les embarcations salvatrices, les riffs violents comme des shrapnels. Le pont en arpèges au milieu du morceau permet de reprendre notre souffle quelques secondes avant de repartir à l’assaut à une allure effrénée … pour un moment de bravoure extrême.
« Mystery of depths » est l’album que tous les fans du groupe attendaient, une véritable consécration et un tour de force exceptionnel tant il mélange habilement tous les styles de métal connus pour forger le son THE LOSTS, et que dire de la voix de YGC dont les prouesses vocales représentent à chaque morceau la quintessence même du groupe. Un opus ténébreux et mélancolique, violent et sombre, d’une incroyable puissance émotionnelle que je vous conseille fortement de découvrir, d’écouter et réécouter tellement les subtilités sont présentes.
Au regard des conditions encore incertaines de jeu et d’accueil pour un retour prochain dans les salles, The Losts n’a pas encore prévu de concert. Peut-être que dans ce cas, pour nous faire patienter, un petit Live en streaming serait grandement apprécié, mais j’dis ça, j’dis rien moi …
Les Liens :
MATOSCOPE EN LIVE :
- YGC : Guitares Reverend Volcano / BC Rich Mocking Bird Acrylic Série (montée en DiMarzio X2N) / Jackson Kelly Ke3 / Mandoline Fender FM 52e / préamp. lampe Line 6 Spidervalve à modélisation d’ampli et d’effets / cabs Framus Dragon 4*12 (Celestion V30) / système Wireless Xvive U2 / micro Shure Beta58.
- DGC : Guitare Ibanez UV7SBK de 1997 [1ere 7 cordes de Steve Vai avec un look sobre] / Ampli EVH 5150III / Cabs 4*12 Framus (Celestion V30) ou 2 x 1*12 ENGL (Celestion V30) / Whammy Digitech 5 / Whawha Dunlop CRY BABY / Noise Gate ISP Technologies Decimator II G String / Looper Boss RC-2 / pédalier BOSS GT-1 / Micro SHURE SM58 / système Wireless SAMSON RT Airline.
- PPG : Basse Ibanez SR 1605B / Tête d Ampli Mark Bass Little + cabs Mark Bass 4*10 et 1*15 / pédale Darkglass Ultra V2 / compresseur EBS Multi-Comp Blue Label / équaliseur Boss GEB7.
- JCR : Batterie Tama Superstar Hyperdrive / cymbales Paiste / double pédale Iron Cobra Power Glide.
Un grand merci à YGC pour tous nos échanges et précisions qu’il m’a fourni pour rédiger ma chronique ! Thx man, I appreciated …
Jusqu'au 13/06/2021,sur Ahasverus - Métaux en tous genres gagnez l'album de The Losts et quatre autres CD au concours du mois.
Chronique d'album : LAST ADDICTION (Metal), "Inner Abyss" (2021)
Le 10/06/2021
Groupe : Last Addiction
Album : Inner Abyss (16/04/2021 - M&O Music)
Genre : Metal
Origine : Lyon
On aime : La prise de son, la composition, La singularité.
Par Ahasverus
Le Groupe :
- Formé à Lyon en 2016, Last Addiction évolue tout d'abord sous la forme d'un quartette.
- Il sort un premier EP éponyme en 2019.
- Il intègre ensuite un second guitariste, permettant à son chanteur Dylan Fournet de se concentrer uniquement sur ses lignes vocales.
- Sur le style développé par le groupe, le guitariste Gael Augier explique :
- "Ce n’est pas si facile de coller une étiquette sur notre musique, mais disons qu’on a une base de Heavy metal, nous lâchons quelques légères touches de metalcore, postrock/black, mais toujours guidés par une priorité mélodique. Le chant est haut et propre, soutenu par des screams , qui apportent beaucoup de contraste."
- En 2021, Last Addiction présente son premier album :
« Inner Abyss »
LAST ADDICTION « Inner Abyss » (2021)
L'Album :
- « Inner Abyss » est un huit pistes d'environ quarante minutes.
- Les compositions sont toutes signées Last Addiction.
- « Inner Abyss » est mixé, enregistré et masterisé par Sicarius Productions (BlackRain, Luca Turilli's Rhapsody).
- L'artwork est réalisé par Unreal Studio.
- Plusieurs clips, dont « The Red Tape », accompagnent l'album.
Les Critiques :
- « Un groupe qui a un fort potentiel de développement. »
https://amongtheliving.fr - « La personnalité musicale est là et fait sa place. »
https://www.radio-normandie-rock.fr - « Un album qui peut sembler simple, mais qui est au final parsemé d’une multitude de subtilités, le rendant addictif, et qui fait de Last Addiction un groupe à suivre de très très près. »
https://themetalart.eu - « Un album costaud et mélodieux à la fois. L'intégration des différents styles est fait avec finesse. Le résultat est franchement de qualité. »
https://www.pavillon666.fr - « On ne connaissait rien de ce groupe avant l’écoute de cet album. On a droit à une bien belle découverte. Incontestablement Last Addiction est un groupe qui promet beaucoup. »
https://www.seigneursdumetal.fr
Notre Avis :
Vous l'aurez compris à la lecture des extraits de ces chroniques, Last Addiction n'est pas un groupe de plus et « Inner Abyss » n'est pas parfait. Bien mieux : ce premier album étonne par sa singularité et le potentiel qu'il révèle. A quoi cela tient-il ? Personne ne sait précisément le dire, mais tout le monde le sent ! Sûrement au talent des compositeurs, qui savent trouver des fulgurances et sortir des rails sans jamais forcer le trait ; peut-être à la voix de Dylan Fournet qui peut parfois évoquer celle de Manuel Munoz (The Old Dead Three) ; peut-être encore au savoir-faire d'Arnaud Ménard, qui sert parfaitement l'album par un son cru qui lui permet une certaine émotion... En tous cas « Inner Abyss » montre des choses très intéressantes et fait briller Last Addiction d'un éclat particulier. On recommandera donc de découvrir l'album et de marquer la formation lyonnaise "à la culotte".
Line-Up :
- Dylan Fournet : chant
- Gael Augier : guitare/chant
- Thomas Chaverondier : batterie
- William Guinet : basse
- Vincent Delphin : Guitare
Les Liens :
Chronique d'album : FAITH IN AGONY (Metal), "Drowned & Exalted" (2021)
Le 09/06/2021
Groupe : Faith In Agony
Album : Drowned & Exalted (11/05/21)
Genre : Metal
Origine : Grenoble
On aime : La personnalité, le chant et les choeurs.
Par Ahasverus
Le Groupe :
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Faith In Agony est né aux alentours de 2016, après le split du groupe Deinmas, dans lequel évoluait le batteur Quentin. Il rejoint la chanteuse Madie et le guitariste Grey, du groupe Smokey Eyes, qui veulent monter un nouveau projet. Eva, la soeur de Quentin, prend la basse et complète la formation.
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« Faith In Agony » était le titre d'une chanson de Smokey Eyes.
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Le groupe compte deux EP : « Faith In Agony » (2016) et « Do Not Repeat » (2017)
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Faith In Agony sera en concert le 25/06/2021 au Festival Freesons à Orlienas et le 26/06/2021 à Moirans.
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Son premier album est sorti le 11/05/2021. Il se nomme...
«Drowned & Exalted»
FAITH IN AGONY, "Drowned & Exalted" (2021)
L'Album :
- « Drowned & Exalted » est un dix titres d'environ quarante-quatre minutes.
- L'artwork est réalisé par Julien Jolivet, guitariste du groupe Seeds Of Mary.
- « Drowned & Exalted » est enregistré, mixé et masterisé à Grenoble par SunTzu Records.
- Il sera illustré par une série de six clips dirigés par Ki Po Mégaloprod.
- « Drowned & Exalted » comprend une intro et une outro, constituant ainsi une sorte de boucle.
Notre Avis :
On les a connus petits Poucets semant de beaux EP sur leur chemin, les revoici quelques années et péripéties plus tard avec un nouvel album. Parmi les faits marquants, ils jouaient dans une publicité pour une marque de musique, et leur chanteuse charismatique Madie était recrutée par le vétéran Nightmare après le départ de Maggy Luyten.
Ils ont mis quatre ans à revenir, les Faith In Agony, mais ils ont évité les écueils. Car il apparaît vite que s'ils ont grandi, ils sont resté fidèles à ce qu'ils étaient, tout en évoluant vers quelque chose de plus pro, de plus technique, de plus sombre, accédant problablement à ce qu'on appelle la maturité.
Le son Faith In Agony est unique. Le travail à deux voix Madie/Eva est particulièrement harmonieux et d'une grande fluidité. Terrible, d'ailleurs, Madie : elle continue à nous surprendre en ajoutant des tons à son catalogue. D'ailleurs le niveau général des musiciens se pose là - sans jamais être démonstratif, et le format "album" est exactement ce qu'il fallait pour permettre au groupe de s'exprimer et pour nous montrer le métal qu'il avait dans le ventre.
Si vous avez connu Faith In Agony à l'époque de ses premiers opus, penchez-vous sur ce nouvel album pour voir le petit, comme il est grand ! Une chrysalide devenue papillon. On vous recommandait déjà les EP, alors l'album...
Les Liens :
Participez au concours du mois sur Ahasverus - Métaux en tous genres et gagnez l'album de Faith In Agony ainsi que quatre autres CD.
High On Wheels : Welcome To My Nanar
Le 08/06/2021
« Un décor de cinéma planté dans un désert californien, c'est ça FuZZmovies. »
Et de deux pour High On Wheels ! Trois ans après "Astronauts Follow Me Down" le trio stoner revient avec "FuZZmovies", un album de Desert Rock cinéphile et inspiré, sorti le 23/04/2021.
Entretien avec un groupe qui a su titiller notre curiosité...
Bonjour High On Wheels. Comment présenteriez-vous votre groupe à un lecteur qui le découvrirait ?
Greg (chant, batterie) : Je dirais que si t'aimes bien quand tes oreilles en prennent pour leurs jauges maximales de décibels, que le FUZZ est ta religion de base, que le son de basse digne de Lemmy himself te donne des chaleurs (j'en rajoute un peu là-dessus mais bon, il a une Rickenbacker tout de même !), que le psychédélisme n'est pas pour toi que le résultat d'une ingestion de champignons ou bien un mouvement contre-culturel des années 60, et si écouter "Viens içi que je te bute enculé" dans un titre ne t'effraie pas, et BEN T'ES SUR LE SON QU'IL TE FAUT !
Trois ans après "Astronauts follow me down", vous revenez avec un nouvel opus. Quelle direction souhaitiez-vous prendre au sortir de ce précédent album ?
Greg : Déjà on voulait des compositions crées par nous trois, alors oui c'est bizarre dit comme ça mais sur "Astronauts...", Gilles est arrivé juste avant l'enregistrement et du coup il n'avait pas composé les titres avec nous. Ensuite, on voulait un son brut, enregistré en live sans trop d'artifice autour, on avait fait la même chose sur "Astronauts...", et ça nous correspondait bien. Et pour finir, on voulait monter d'un niveau la qualité de l'enregistrement, c'est pour cela qu'on a invité un ami de Gilles pour enregistrer tout cela. On a choisi le Studio de la Vimondière pour son cadre (la campagne, trois lits dans le studio côte à côte, une maison avec un jardin rempli de nains de jardin...), et enfin un mixage en Bretagne avec mon beauf et plein de bonnes substances !
HIGH ON WHEELS, "Astronauts Follow Me Down" (2018)
Qu'entend-on au juste par "FuZZmovies" ?
Greg : Un décor de cinéma planté dans un désert californien, c'est ça FuZZmovies. Alors plus sérieusement on est assez fans de cinéma vintage, j'adore Russ Meyer, et depuis le début du groupe on a utilisé pas mal de sample de ces films, alors c'est pas du série Z c'est sûr, mais est venu rapidement "Hitman le Cobra", qui n'est pas non plus un film de série ZZ, quoique... Du coup, les titres s'entremêlent de sample de films et de de grosse Fuzz, donc FUZZMOVIES, nom de nom !
Le ZZ majuscule est-il une référence à ZZ Top ?
Gilles (chant, basse) : Ah ah ! Non. C'est les mots "fuzz" et "Z movies" qui se sont accouplés, ça a fait grossir les "ZZ". Puis ce qu'on aime le plus dans la fuzz, c'est ce bruit qui fait ZzzzzZZzzzzZZzzzz...
Le cinéma était déjà présent sur "Astronauts...". Les nanar et les séries B sont-ils une source d'inspiration inépuisable ?
Gilles : Inépuisable, je ne sais pas. C'est une source intarissable de moments uniques, en tout cas. Il y a un tel minerai de films complètement délirants, des projets où les mecs ne se sont mis aucune barrière, aucune limite... Tu te libères du jugement des autres et paf, tu crées un truc improbable, mais tu l'as fait avec tes tripes.
Le son guitare/basse, bien gras, est un vrai régal pour l'auditeur de FuZZmovies. Un mot sur l'enregistrement, le mix et le mastering ?
Gilles : C'est le travail combiné de Florant Mallet et Yann Chevrel. Pour cet album, on a voulu bosser avec des mecs de qualité qui savent ce que c'est qu'une live session. Flo a fait un super taf' au studio de la Vimondière, aidé par Vincent Liard. D'abord on a enregistré en live les instrus en mode DI, et après on a fait une journée de reamping qui a permis d'avoir une palette très riche. Yannos n'avait plus qu'à sublimer ça au mixage. Une bouteille de Don Papa plus tard, Bim ! Ça s'appelle Fuzzmovies.
Qui est ce Mr.Grrra qui fait un superbe travail sur vos artworks ?
Bruno (chant, guitare) : C'est moi, je plaide coupable ! Mais on a chacun notre petit blaze : le vrai nom de Greg dans le civil n'est autre que "The Naked Drum", et Gilles ne répond qu'au doux sobriquet de "Black Cousteau"... Mais sinon, comme j'ai une formation en dessin, je me fais salement exploiter depuis le début pour réaliser l'identité visuelle du groupe.
HIGH ON WHEELS, "FuZZmovies" (2021)
Quels sont les films auxquels "FuZZmovies" rend hommage ?
Bruno : Alors, dans l'ordre, on a : le fameux "Faster Pussycat, Kill, Kill !" de Russ Meyer, auquel Tarantino fait souvent référence ; "Blood Feast", l'un des tous premiers films gore ; l'incroyable "Hitman The Cobra" qu'on ne présente plus depuis que Nanarland l'a mis au devant de la scène internet francophone ; "Satan's Sadists", une sombre histoire de bikers ; "Cannonball", un film de course à travers les USA avec David Carradine ; et enfin "Rocketship X-M", film de SF de 1950 sorti chez nous sous le titre très "frrrooonçais" de "Vingt-quatre heures chez les Martiens".
Le clip "Hitman Le Cobra" est savoureux, mais le montage a dû prendre un temps fou !
Gilles : C'est pas si long le montage vidéo. Je pars toujours du principe qu'il faut une heure pour monter une minute. Parfois, quand on y passe trop de temps, on perd l'énergie de départ. C'est comme dans la compo musicale, d'ailleurs. Dans toute création artistique, je pense qu'il faut essayer de garder de la spontanéité. Le côté vivant... Live !
"Hitman Le Cobra" permet de découvrir un joyeux nanar et l'univers du réalisateur Godfrey Ho... On rêverait, du coup, d'un concert animé !
Bruno : De l'animation ? Haha, si seulement ! Mais c'est beauuuuuucoup trop de taf pour moi tout seul, et je tiens à ne pas mourir d'épuisement ! Quand on sera mondialement connus on pourra se permettre de commander une presta à Disney, mais en attendant on va se contenter de la musique et, si vous êtes sages et que les conditions le permettent, d'extraits des films en projection pendant qu'on joue.
Sur quels supports et comment FuZZmovies est-il distribué ?
Greg : FuZZmovies est distribué par Season Of Mist (CD et digitalisé) ; on a pressé un vinyle qui sortira mi-juin, on espère, et qu'on distribuera nous même pour l'instant.
Vos activités dans les prochains mois ?
Greg : On reprend le chemin du booking (un concert programmé le 19 juin à Mantes la Jolie pour le festival West Motors & Tattoo Show) ; on bosse des compos pour le prochain album et on cherche toujours Philippe !
Justement, Philippe... Des nouvelles ?
Bruno : Oui. On sait où il se cache, ce salaud !
Merci High On Wheels d'avoir pris le temps de me répondre...
Bruno : Mais de rien, et bisous ! (NDLR : oui, mais avec le masque, et dans le respect des mesures sanitaires)
LES LIENS :
- Site Officiel :
https://highonwheels.live/ - Ecouter l'album :
https://orcd.co/highonwheels-fuzzmovies
Le 06/06/2021
Chaque semaine Apolline nous présente une formation française.
Aujourd'hui c'est un groupe de metal originaire d"Angers. Il s'appelle Corrozion.
C'est une nouvelle bio d'Apo.
Vincent (basse) : Nous avons formé Corrozion en 2016. Je me suis mis à la basse en voyant mon pote Damien gratouiller sa guitare, et six mois après nous formions ce groupe ; au début nous ne faisions que des reprises et quand Nico est arrivé au chant nous avons commencé à composer. Début 2021 sont arrivés Bruno à la batterie et Richard pour la partie samples/sonorisation, nous permettant une ouverture sur de nouveaux horizons… Nous sommes d’Angers , originaires du 49, 44, 34 et 69.
Comment décririez-vous votre musique ?
Vincent : On peut qualifier notre musique de Rock metal, mais on ne cherche pas à faire telle ou telle sorte de musique. Le résultat navigue entre le rock et le metal.
Vos influences et ce qui vous inspire ?
Vincent : Nos influences sont diverses. J’étais plus rock alternatif avant d’écouter du metal, Nico est un pur metalleux, et Damien est peut-être un peu plus prog. Richard penche du côté indus et Bruno punk/metal... Dans le metal j’aime la diversité des genres mais pas le côté un peu kitsch que l’on peut voir parfois.
Une chanson que vous auriez aimé écrire ?
Nico (chant) : Fast as a shark de ACCEPT, l'un des premiers titres que j’ai entendu ; l’intro est dingue et c’est un des premiers morceaux de thrash interprété par un groupe de heavy, une sorte de « chainon manquant » de l’évolution de cette musique.
Si votre groupe était un animal, lequel serait-il et pourquoi ?
Vincent : L’ours « qui pète et qui rote, jamais deux fois sur la même note, c’est un sacré prout-en-train, jamais deux fois le même refrain » (V. Malone).
Votre parfum de pizza préféré ?
Vincent : Pizza au miel, forcément.
Les Liens :
wiseband.lnk.to/Corrozion-Come-Back-Exil
Retrouvez la playlist d'Apolline :
https://open.spotify.com/playlist/0bTigPgUjUbhoUeCh2Cv77...