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SPLIT ALBUM : Tel/Age of the Wolf
Le 20/08/2021
Tel, basé aux États-Unis et Age Of The Wolf , originaire du Costa Rica se sont connus fin 2019, ayant tous deux sorti leurs premiers albums à quelques mois d'intervalle. Malgré les milliers de kilomètres qui les séparent, les deux groupes ont rapidement développé une relation solide, partageant un amour pour la musique heavy et sombre. En conséquence, les deux groupes ont eu l'envie de sortir un split ensemble. Cette entreprise allait devenir « Vigils ».
Le travail sur «Vigils» a commencé pendant la pandémie de COVID-19 alors que les deux groupes ont pris le temps de se mettre en quarantaine pour continuer à perfectionner leur art et pour écrire de nouveaux morceaux. Le résultat de ce travail a conduit à un split qui peut être décrit comme une version de doom metal diversifiée mais cohérente. Les œuvres froides et atmosphériques de Tel et l'approche bruyante et fuzz de Age of the Wolf sont les côtés opposés d'une même pièce; avec deux groupes jouant une musique lourde, agressive et intense, chacun à sa manière.
"Tel est ravi de sortir ce nouveau matériel avec nos amis d'Age of the Wolf, car nous pensons que ce matériel reflète parfaitement nos humeurs et la façon dont le chaos et la tension de l'année dernière nous ont affectés, nous et le reste du monde. Ce sera la première fois que nous montrons une approche légèrement plus propre et plus mélodique, tout en restant fidèles à nos racines doom sludge. C'est de loin notre meilleur matériel jusqu'à présent, et nous pensons que les gens remarqueront à quel point nous avons mûri en tant que musiciens. »
TEL
« La face du split d'Age of the Wolf plonge dans un concept de deux chansons traitant de la découverte de soi et du voyage. Le destin et les mauvaises interprétations jouent un rôle dans l'endroit où nous choisissons de plonger et où nous allons à partir de là. Le son du groupe est un mélange entre un nouveau sludge doom plus lourd et de gigantesques passages de stoner doom. »
AGE OF THE WOLF
«Vigils» est disponible via Electric Talon Records depuis le 13 août 2021 :
https://bit.ly/3BqmP75
Tracklisting
1. Priestess of Cledones (Age of the Wolf)
2. Slaves to the Riff (Age of the Wolf)
3. Punish (Tel)
4. Downer (Tel)
5. Salvation (Tel)
Les Liens :
TEL
- Facebook: https://www.facebook.com/TelRVA
- Instagram: https://www.instagram.com/tel_band/
- Bandcamp: https://telrva.bandcamp.com/album/lowlife-2
Age of the Wolf
- Facebook: https://www.facebook.com/ageofthewolf/
- Instagram: https://www.instagram.com/ageofthewolf/
- Twitter: https://twitter.com/ageofthewolf
- Bandcamp: https://ageofthewolf.bandcamp.com/
HALF A BAND (Prog) : Tales from claustrophobic horizons (2021)
Le 19/08/2021
Progressif, Half a Band, le projet du multi-instrumentiste Olivier Bonneau l'est assurément.
Il revendique haut ses couleurs par le titre de son nouvel opus : « Tales from Claustrophobic Horizons ».
Le clin d'oeil à « Tales from Topographic Oceans », l'album le plus difficile d'accès du groupe Yes, n'aura pas échappé aux progueux et ne manquera pas d'éveiller leur curiosité. Half A Band en reprend jusqu'à la structure à rallonge : quatre titres pour soixante--dix minutes. Il fallait oser !
Musicalement les quatre pièces s'étirent grosso modo de neuf à vingt-cinq minutes.
Le rock progressif atmosphérique de Half A Band a un côté 70's/80's qui se teinte de psychédélisme.
Le chant se pose par effleurements.
D'ailleurs, chant, guitares, claviers, il y a partout cette légèreté qui sait trouver là-haut sa respiration. Si claustrophobie il y a, elle reste dans le titre de l'opus et n'affectera jamais les sillons.
Aucune saturation non plus dans le déroulé de l'album.
Etrangement, plus les morceaux sont longs, plus ils trouvent leur rythme. « The Future Looks Bright », dernière piste de l'opus, surprend même par ses incartades tel le bouquet final qui convenait.
« Tales from Claustrophobic Horizons » a été réalisé en mode DIY.
Il est annoncé pour le 10/09/2021 et dès maintenant accessible à a précommande chez Vallis Lupi :
https://vallislupi.bandcamp.com/album/tales-from-claustrophobic-horizons
Tracklist :
- The Great Collapse – part one 20:12
- The Game Is Over 8:49
- The Great Collapse – part two 16:12
- The Future Looks Bright 25:28
Durée totale : 70:41
Discographie Olivier Bonneau :
Avec Half A Band :
- Tales from Claustrophobic Horizons, CD & digital, 2021
- Failure Stories, digital, 2019
- Spare Ones, CD & digital, 2019
- Shortcuts Towards the End of the World, digital, 2018
- Industrial Towns, digital, 2018
- Cosmic Radiation, digital, 2017
- Roraring Forties, digital, 2016
Autres :
- Grandval, Descendu sur Terre, CD & digital, 2020
- Cargobelly, Cargobelly, CD & digital, 2018
- Birkenhead, Out of Control, digital, 2014
- Sundayer, Might, CD & digital, 2012
LORD OF THE LOST : NOUVEAU CLIP
Le 18/08/2021
Le groupe allemand Lord Of The Lost a présenté le 17/08/2021 « Viva Vendetta », un nouveau clip qui illustre le double album « Judas », sorti le 02/07/2021 chez Napalm Records.
Le clip réalisé pour la version de "Viva Vendetta" qui figure sur le double-album (il en existe trente-deux autres, voyez in fine !) prend la forme d'un scénario de western dans lequel les membres du groupe endossent différents rôles dans une bourgade du Texas vers 1871 : un forgeron, un prêtre, un shérif, un barman et un ermite.
POURQUOI UN WESTERN ?
« Même si nous avons réussi à transférer le thème de base de notre concept-album Judas dans la vidéo "Viva Vendetta", beaucoup peuvent encore se demander ce qu'un western a à voir avec ce sujet, ou avec nous en tant que groupe. La réponse est assez simple : rien du tout ! Nous apprécions simplement l'esthétique visuelle de notre propre petit mashup fantastique de Tarantino. Et c'est exactement ce qui doit animer un artiste dans l'âme : l'envie de créer, libéré de toutes frontières, notamment les vôtres. »
LE BIEN, LE MAL
Avec son nouvel album « Judas », Lord Of The Lost plonge l'auditeur au coeur d'un conflit qui dure depuis des millénaires et qui est aussi ancien que l'humanité elle-même : la lutte entre le bien et le mal. Sur « Judas », Lord Of The Lost traite ce conflit à partir de la perception du personnage de Judas Iscariote.
« Ne jugez pas un livre à sa couverture. Cette phrase ne pourrait s'appliquer mieux à un personnage de l'histoire théologique qu'à la figure de Judas Iscariote, qui ne représente qu'une chose à première vue : la trahison. Si vous regardez de plus près, des possibilités d'interprétations presque infinies s'ouvrent ici : de "Judas le meurtrier" à "Judas le rédempteur" et à "Judas le martyr actuel", qui, si vous y croyez, ne pourrait trouver de place à sa mort pour sa trahison, en contraste complet avec Jésus-Christ. Ce champ de tension et les écrits apocryphes de "l'Évangile de Judas" sont la base d'un double album qui éclaire non seulement les facettes sombres et claires de l'histoire, mais surtout les zones grises entre les deux, dans lesquelles nous évoluons émotionnellement et idéologiquement tout au long de notre vie et essayons de trouver notre place. »
« Viva Vendetta » s'inscrit dans la série de clips particulièrement soignés qui accompagnent le double album « Judas », tel cet impressionnant « The Gospel Of Judas ».
TRENTE-DEUX INTERPRETATIONS DIFFERENTES DU MÊME TITRE !
Côté merchandising aussi Lord Of The Lost a mis les petits plats dans les grands et redoublé d'inventivité pour faire plaisir à ses fans : aux côtés d'une édition Mediabook sur deux CD et de l'artwork en aluminium, le coffret Deluxe comprend le CD spécial « The Sorrows Of The Young », le double CD LOTL+, ainsi que le DVD bonus avec le documentaire « Becoming JUDAS » en six parties au coeur des coulisses de l'album. « The Sorrows Of The Young » comporte dix morceaux inédits composés par Chris Harms à dix-huit ans, qui ont été ré-enregistrés pour l'occasion, tandis que LOTL+ dévoile trente-deux interprétations complètement différentes en termes de voix et de paroles du morceau original «Viva Vendetta», écrites et interprétées par des artistes comme Megaherz, Equilibrium, Lacrimosa, Subway To Sally, Nachtblut, Unzucht et bien d'autres (les guests n'avaient reçu aucune information sur l'album et son concept, ce qui a généré trente-deux versions résolument différentes).
Et si vous n'avez pas encore fait connaissance avec « Judas », c'est le moment de vous rattraper :
Crédit photo : VDPictures / Jan Season
Line-Up :
- Chris Harms : Chant, guitare, violoncelle
- Pi Stoffers: Guitare
- Class Grenayde : Basse
- Gared Dirge : Piano, synthés, guitares, percussions
- Niklas Kahl : Batterie
SIREN'S RAIN, (Folk Metal, USA), Rise Forth (2021)
Le 18/08/2021
Groupe : Siren's Rain
Album : « Rise Forth » (08/10/2021)
Genre : Folk Metal
Origine : Tacoma, (USA)
Par Ahasverus
Après les EP Nightmares from the Abyss (2019) et Beneath the Narrors (2016, réédité en 2018), Siren's Rain revient en cet automne 2021 avec un nouvel opus de neuf pistes :
« Rise Forth »
Explorant les possibilités du folk metal avec une belle variété dans le style, Siren's Rain utilise une vaste gamme d'instruments folkloriques traditionnels (mandoline, harpe, mais aussi nyckelharpa, un instrument à cordes suédois) parfaitement mis en avant, avec une alternance de chant clair et saturé et des choeurs martiaux qui sont l'une des réussites de cet album.
Fondé en 2014, ce quintette cite pour influences Eluveitie, Korpiklaani et Nightwish.
Une grande partie de l'écriture de « Rise Forth » s'inspire de la mythologie du nord-ouest du Pacifique, s'aventurant parfois plus loin avec des légendes inscrites dans la mémoire collective et des histoires de fantômes. « Pennies for the Ferryman » puise par exemple dans la mythologie grecque du passeur qui transporte les âmes du monde des vivants vers le monde des morts. L'atmosphère de chaque morceau complète bien l'élément thématique.
Le groupe présente ainsi son opus :
« Siren's Rain est ravi d'annoncer la sortie de son premier album complet, Rise Forth. Cette œuvre revisite la harpe et la mandoline et introduit la nyckelharpa dans l'instrumentation du groupe. Cet album explore les thèmes de l'abandon, de la trahison, de l'espoir, du désespoir et de la résilience. Plus heavy, plus rapide et galopante, cette œuvre met en valeur la croissance musicale du groupe. »
« Rise Forth » aligne tous les arguments pour convaincre et séduire les amateurs de folk metal.
Il est à découvrir.
Line-Up :
Ed Miller- Guitares, nyckelharpa, choeurs
Micahel Heaney- Guitares, mandoline
William Beritich- Basse, choeurs
Scott Eugene Jones- Batterie, percussions
Rena Hellzinger- Chant, harpe, percussions
Les Liens :
- Site officiel : https://www.sirensrain.com/
- Facebook: https://www.facebook.com/sirensrainmusic
- Instagram: https://www.instagram.com/sirensrainband/
- Twitter: https://twitter.com/sirensrainband
- L'album : https://sirensrain.bandcamp.com/album/rise-forth
VOUS AVEZ DIT « ALTERNATIF » ?
Le 17/08/2021
Métal ? Pas métal ? Grunge ? Rock ? Prog ? Atmo-Prog ?
Voici quelques formations promptes à torturer un vendeur de compact-discs au moment de la mise en rayons.
On leur apposera souvent la mention « alternatif », un passe-partout qui permet de poser la même sacro-sainte étiquette à des groupes totalement différents. C'est qu'on ne sait où les ranger, ces lascars ; ils ont une personnalité si marquée qu'ils impriment leur musique sous leur propre code barre.
SEEDS OF MARY (Bordeaux)
Seeds Of Mary est né en 2011. Fort de quatre albums, ces Bordelais ont bâti patiemment un édifice à l'esthétique sombre, magnifiquement illustré par les artworks de leur guitariste-designer Julien Jolivet.
« Serendipity », leur dernier album, est sorti en 2020.
Leurs chansons, subtilement ficelées, composent des albums très ambiancés et leur son est si singulier qu'il en devient désormais immédiatement reconnaissable.
Le lien :
SEPTEMBER AGAIN (Annecy)
C'est en 2017 que nous remarquons ces Annéciens tandis qu'ils sortent « Insomniac », leur premier album. Ils reviennent en 2020 avec « From Nothing To Nowhere ».
Spécialiste des montagnes russes émotionnelles, September Again est capable de vous émouvoir avec des passages d'une extrême sensibilité puis, l'instant d'après, de déclencher des tempêtes. Un rock émo à fleur de peau.
Le Lien :
7 WEEKS (Limoges)
C'est à Limoges que naît 7 WEEKS en 2006. Dans une interview à Metal Eyes, il décrivait son univers comme un un mix entre Queens Of The Stone Age, Nine Inch Nails et David Bowie, ce qui lui a permis d'arpenter des scènes aussi différentes que le Printemps de Bourges et le Hellfest.
En 2020, le groupe a sorti l'album « Sisyphus », suivi la même année de son prolongement partiellement acoustique : « What's Next? (The Sisyphus Sessions).
Ni vraiment ceci ni tout à fait celà, 7 Weeks a su forger un son à part entière.
Le lien :
DUST LOVERS (Paris/Nantes)
Formé en 2011, Dust Lovers qualifie sa musique de “Rock crooner”. Il revendique l’influence d’Elvis Presley, de The Cramps, d’Ennio Morricone, des Desert Sessions et de Mr. Bungle.
Avouez qu'il y a de quoi brouiller les cartes, et Dust Lovers est capable de vous faire prendre des vessies pour des lanternes, de pointer des horizons Stoner/Punk puis d’invoquer la New Wave de Dépêche Mode ou le Rock de Nick Cave, tout en grafittant son nom sur les murs.
Leur dernier album en date, « Fangs », est sorti en 2020.
Le Lien :
VICIOUS GRACE (Cavaillon)
Initiée en 2013, cette formation s'est inspirée pour son patronyme de Sid Vicious et de l'album Grace de Jeff Buckley. Sacré grand écart ! Musicalement, elle revendique des influences très libres, allant de The Cure aux Red Hot Chili Peppers en passant par Iron Maiden.
Puissance des guitares, rappels pop ponctuels qui peuvent évoquer la new wave des 80's, chant capable de mordre mais qui préfère se charger d'émotion, VICIOUS GRACE a sorti son deuxième album, « Glass Houses », en 2021. Chaque morceau est un moment particulier.
Le Lien :
THE MORGANATICS (Paris)
Formés en 2012, The Morganatics qualifient leur musique de Spleen Rock. Ils revendiquent aussi bien pour influences Anathema que Metallica, Porcupine Tree que Placebo.
Servi dans une pochette cartoonesque où s’épaulent Superman, Clark Gable, un requin et la Mort, leur dernier album, « The Love Riot Squad vs. The F-World », est disponible depuis 2019. Il saura vous étonner, vous saisir et vous entraîner dans son univers coloré.
Le lien :
THE ROOST (Belgique)
Ces Bruxellois ont formé leur groupe en 2015 et c'est en 2020 qu'ils sortent leur premier album, « Alice », avec un clip chorégraphié par Tiny Djinn Mano Danseuse orientale.
Des voix soignées, un bon sens du songwriting caractérisent cet album insaisissable et prometteur, sur lequel The Roost arrivent à imprimer leur marque, aussi bien dans un registre rock mainstream que dans des incartades grunge. On ne pouvait être plus ouvert.
Le Lien :
Le 16/08/2021
Sail , le quatuor de Taunton (UK), a présenté le 13/08/2021 un nouveau single intitulé « Flood ».
Le guitariste/chanteur Tim Kazer commente :
« Je pense qu'il est parfois important de se laisser emporter par l'instant. Être emporté par l'émotion et totalement perdu sous son emprise. Pas super important, mais sympa. Flood est rapide, agressif, dur et drôle. Que pourrait-on vouloir de plus ? »
En combinant du sludge metal à la Torche, Baroness et Mastodon, ainsi que des influences punk et hardcore, pop et post-rock, Sail a créé un son robuste chargé d'accroches mélodiques et d'énormes riffs.
« Flood » marque la poursuite de la croissance du groupe. C'est un excellent single, une écoute suffira à vous en convaincre.
Le Single :
Le Line-Up :
- Charlie Dowzell : guitares, chant
- Tim Kazer : guitares, chant
- Kynan Scott : basse, chant
- Tom Coles : batterie
Les Liens :
Les N'importe-Quoi d'Ahasverus : RAMONES, Rocket To Russia (1977)
Le 15/08/2021
Que faisiez-vous le dimanche 24/02/1980 à 11 heures 15 ?C'est pas que j'ai une mémoire extraordinaire, mais je suis sûr de pouvoir vous dire ce que je faisais le dimanche 24/02/1980 à 11 heures 15 !
J'étais devant le poste de télévision ! C'était un poste en noir et blanc, un gros poste de l'époque, avec un écran bombé un fond d'une cinquantaine de centimètres pour recevoir ses composants, son tube catholique, et patin couffin...
J'ai un souvenir précis du programme. On était encore vieille France, pas sortis du giron de "Papa", et la messe de midi prenait fin.
A part ma mère, gaulliste convaincue, on s'en foutait un peu à la maison, du Général. Mon frère devait être barré chez ma future belle-soeur ou parti retrouver ses potes. Ma sœur m'emmerdait. Mon beauf allait débarquer pour l'après-midi avec un pâté en croute qu'il avait piqué à la Nivernaise. Bref, chacun vaquait à ses occupations dans son costume d'un dimanche ordinaire.
Moi c'était pas la messe du Petit Bon Dieu que j'attendais les dimanches, c'était celle du rock, de Chorus, avec Antoine Decaunes en curé et Jacky en bedeau. Jacky rejoindrait plus tard Dorothée pour faire rigoler toute la génération de pisseux qui suivrait la mienne.
1980, baignait dans le rock. Trust avait sorti L'Elite l'année précédente, et Téléphone avait craché une grande partie de son venin :
« Je suis parti de chez mes parents / J'en avais marre de faire attention / Je suis resté un vagabond / On ne me mettra pas en prison ».
Nous les mômes, on se reconnaissait dans les slogans, et on écrivait au feutre les noms stylisés des groupes sur nos musettes militaires, très en vogue au collège.
En 1979 le rock français a le vent en poupe : « Crache Ton Venin », le second album du phénomène Téléphone, ainsi que le premier album éponyme du groupe Trust (aussi appelé L'Élite) envahissent les grandes ondes des radios françaises.
Moi aussi comme Jean-Louis j'en avais marre de faire attention ! Cependant j'avais tout de même la chance 'avoir dans ma classe la sublime Fabienne Ledoux-Chalot, la plus jolie fille du monde. Plutôt que de lui déclarer de vive voix tout l'amour que j'avais pour elle, j'avais choisi de subtiliser sa trousse pour lui écrire de mon encre la plus indélébile « Got To Get You Into My Life », cette phrase des Beatles suffisamment explicite au regard de notre niveau d'Anglais, mais qui ne serait hélas dans notre cas jamais prophétique, rapport qu'elle m'avait préféré ce crâneur de Dominique Montolope.
Elle avait moyennement apprécié, Fabienne, et salement menacé partout que si elle attrapait le crétin avait salopé ses affaires...
Je comptais déjà, alors, quelques concerts. Le premier, ça avait été Queen, dans les gradins, sur la tournée Live Killers. Deux coups de pieds sur les estrades, un coup dans les mains. Ca vous faisait des vibrations jusque dans la poitrine.
Le double album « Queen Live Killers » (1979), enregistré durant la tournée européenne du groupe après « Jazz ». Certains morceaux étaient capturés en France.
Mais revenons au dimanche 24/02/1980 à 11 heures 15...
Le concert de Chorus du 24 février présente un groupe new-yorkais, les Ramones. Le jeu est minimaliste. Ils ont tous la même coupe que mon pote Serge, ils portent des jeans déchirés, des perfectos. Joey bouge comme un grand roseau sous le vent. Ses pieds sont très écartés, cloués au sol. De chaque côté, Dee Dee et Johnny sautent comme des diables, sans jamais se regarder, sans jamais se rapprocher. Derrière les fûts, Marky semble frapper au ralenti alors que son jeu est très rapide. Pas de pause non plus entre les chansons. Dee-Dee lance « 1-2-3-4 », c'est reparti. C'est grave cool !
C'est peu après que mon pote Serge achète son 33 tours de « Rocket To Russia », l'un des deux meilleurs opus du combo new-yorkais. Pochette on ne peut plus simple, à l'image du groupe. Les Ramones portent des jeans troués avec deux décennies d'avance... Moi, la Louise, elle m'aurait thermo-collé des pièces !
Musique basique, rock de surfer un peu speedé - survitaminé en live. Les paroles sont à l'avenant, même si elles véhiculeront parfois, plus tard, des messages. On pense à « Bonzo Goes To Bitburg » où Joey adressait à Reagan honorant les tombes d'anciens SS : « You're a politician / Don't become one of Hitler's children ».
En 1980, il ne me venait pas à l'idée que les ramones faisaient partie de la mouvance punk. Le Punk, c'est les Pistols et presque personne d'autre, c'est No Future, et ça craint.
« Never Mind The Bollocks, Here's the Sex Pistols » (1977) des Sex Pistols, manifeste punk par excellence.
Ramones, c'est du rock. C'est même le coeur du rock. Et « Rocket To Russia », c'est quatorze morceaux qui se posent pas de question, ni sur le futur, ni sur le reste. On branche et on envoie, 1/2/3/4. C'est simple, c'est efficace.
Faux frères de sang, vrais frères de rue, Johnny et Joey se détestaient au point que le premier n'ira pas à l'enterrement du second. Outre leurs différents politiques (à ma droite Johnny, à ma gauche Joey), Johnny avait piqué la copine à Joey pour en faire sa femme. Joey avait répondu par la chanson « The KKK Took My Baby Away ». Mais il n'avait pas cherché à se venger : « On ne touche pas à un Ramone ! » aurait-il assuré.
Johnny, Dee Dee, Joey, Tommy... Fondateurs des Ramones, tous morts aujourd'hui.
Peut-être que Joey et Johnny se parlent, maintenant, là-haut ? Peut-être qu'ils boivent un coup avec Lemmy, Bon Scott et Ronnie James Dio au Bar du Paradis, encore ouvert à cette heure-ci... Ou à la Taverne de l'Enfer, qui ne ferme jamais, là, tout à côté ?
Ca doit faire un beau bordel, là-haut.
Vous je sais pas, mais moi, je peux écouter le prog' le plus inventif, la guitare la plus virtuose, la voix la plus fantastique... Il y a toujours un moment où je reviens à la sobriété de la musique des Ramones.
Le rock s'est posé là, c'est tout.
« Gabba gabba we accept you / We accept you one of us ! »
AMERICAN TERROR (USA), Influencer (2020)
Le 14/08/2021
Séance de rattrapage pour un album sorti en mai 2020 que nous découvrons ce mois-ci grâce à nos amis de C Squared Music déjà occupés à la promotion du futur opus de cette formation américaine.
L'album s'appelle « Influencer » ;
le groupe American Terror.
« Nous avons formé American Terror pour faire quelque chose de nouveau. C'est une attitude punk classique avec des grooves métalliques et une attaque moderne. C'est le coup de poing dans la gorge qui manque à la musique. Je pense que nous avons vraiment trouvé les bons gars pour faire quelque chose de nouveau et d'intéressant. »
(Le chanteur Brad Cox à https://www.moshville.co.uk)
Premier constat : American Terror dit des gros mots quand des injustices le mettent en colère.
Second constat : L'album est très court, seulement trente-et-une minutes pour dix pistes. Mais trente-et-une minutes, quand on se fait botter le cul, c'est un délai raisonnable.
Fils naturel d'un Korn et d'un Skid Row né en 2019 American Terror fait tapis d'entrée avec un premier album plein de gueule.
« Judgement », la première piste, vous annoncera clairement la couleur. Son flow, ses invectives et ses accélérations saisissent.
Il y a là dedans un côté impulsif, une immédiateté tirée du punk, mais la production, particulièrement soignée, permet d'attraper toute la musicalité parmi la richesse de l'instrumentation.
L'énergie est très présente, le chant de Brad Cox sait se faire explosif à la manière d'un Sebastian Bach.
Certains titres rappellent plus l'univers de la pop-punk (« She's A Bitch »), d'autres empruntent à l'univers du hip hop, mais tout ça se tisse invariablement sur un canevas hargneux.
Les guitares, le chant, peuvent décupler en agressivité (« The Treat »).
Super boulot d'ensemble ! Synthèse excitante, instantané lancé avec énergie et insolence.
On a pris énormément de plaisir à découvrir « Influencer » et on l'inscrit parmi les groupes qui comptent. American Terror a des choses à dire, on vous recommande de lui prêter les trente minutes nécessaires à son écoute.
Une excellente surprise.
Les critiques :
- « Rois de l’up-tempo diabolique, princes du mid-tempo saccadé, empereurs du riff gluant, les American Terror, un peu crâneurs, un peu flagorneurs se permettent de sortir le premier album le plus frais depuis…si longtemps que je n’ose plus me rappeler. »
http://www.metalnews.fr