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Sortie d'album : SCHULTZ (Electro Metal Indus), Shot of Pain (2019)
Le 29/04/2019
Album : Shot of Pain (sortie prévue le 06/05/2019)
Genre : Electro Metal Indus
Origine: Nice
SCHULTZ : LA PUISSANCE INDUSTRIELLE
LE GROUPE
A l’origine, Schultz est un projet solo électro-instrumental né en 2002 dans la tête d’un Franz du même nom.
Il est rejoint par VDrey, une performeuse. Le duo se produit un peu partout en Europe jusqu’en 2014, puis met son activité entre parenthèses.
En 2017, Schultz décide de ranimer la flamme en sortant un maxi-single, puis il verse une grande dose de Metal Indus dans son Electro en recrutant Guitarfox et Sandy Dynamite, du combo niçois LATEX.
Schultz est maintenant au complet, et il travaille sur son album durant l’année 2018.
La sortie de l’opus est programmée pour le 06/05/2019. Il s’appelle Shot of Pain.
L'ALBUM
Douze titres composent Shot of Pain.
Le court “Used Nerves” sert d’introduction. Schultz s’est adjoint les services du métallo-accordéoniste azuréen GRAYSSOKER.
Les hostilités commencent avec “I Hate You”. Ce single est sorti en janvier 2019 sous la forme d’un clip dans lequel la téméraire VDrey passait une soufflante à l’impressionnant Tom La Ruffa, star du catch international.
En effet, à l’exception de l’escapade “Raw Fucking Power”, lancinante comme la roulette du dentiste, Shot Of Pain déploie une énorme puissance et regorge d’hymnes Electro Metal Indus (My Wish, Fuck Buddy, Fake World, La Musique Me Rend Sourd, Shot of Pain) qu’on est impatients d’entendre sur scène - voir les dates de concerts en fin de publication.
Le chant est partagé avantageusement entre tous les membre du groupe et Karim Berrouka. Le chanteur de Ludwig Von 88 éclaire de toute sa spontanéité la neuvième piste intitulée “La Musique Me Rend Sourd”.
L’accordéon électrique de Grayssoker revient de manière plus significative avec le très réussi “House of Misery”.
En bon routier des combos Rock, Guitarfox varie ses riffs avec bonheur.
NOTRE AVIS
L’alternance du chant et le jeu de Guitarfox lui apportent fraîcheur et diversité.
Franz Schultz a su saisir les opportunités pour la construction de cet album (voir notre interview du 03/04/2019). Il détient désormais un bâtiment de combat menaçant et lourdement armé qu’il sait parfaitement manier. Shot of Pain était un coup d’essai ? C’est désormais un coup de maître, une déflagration Electro Metal Indus qui place très haut la barre des sorties du genre en ce premier semestre 2019.
L’album est déjà sur Bandcamp. A écouter impérativement.
LES INFOS UTILES
https://www.facebook.com/SchultzNewAlbumSoon/
Et sur Bandcamp :
https://schultzmusic.bandcamp.com/
Le 20/04/2019
Alors que les Niçois s’apprêtent à sortir Kanibal Café, leur nouvel album, nous avons rencontré Guitarfox, leur guitariste.
Il nous a parlé du parcours de Latex, il a revisité leur discographie et précisé leur philosophie ainsi que leurs projets.
Alors prenez la peine de rester couverts, voici Latex...
Comment Latex s'est-il formé ?
Guitarfox : Avec Shock on joue dans des groupes depuis une quinzaine d’années. On a eu plusieurs formations avant d’en arriver à Latex, projet qui s’est affiné au fil du temps, des rencontres et des collaborations, avant de parvenir à son line-up actuel, c’est-à-dire les personnes les plus sauvages, les plus barrées, les plus authentiques qu’on ait pu rencontrer. On peut dire qu’on est une vraie assoc’ de cassoc’ (association de cas sociaux), on est comme ces personnages des films de John Waters (réalisateur des films de Divine, la célèbre Drag Queen trash des années 70-80) complètements déjantés, qui sortent la nuit de leur repaire pour des opérations-commandos dans le but choquer les bourgeois coincés du voisinage…
Qui s'occupe de quoi au sein du groupe ?
Guitarfox : Shock, Sandy ou moi avons une idée, un slogan, un refrain qui nous fait marrer (ou pas), on note sur un carnet, puis il ne reste plus qu’à développer.
Pits et moi on s’occupe de la mise en riffs, on créé le beat, les arrangements.
Une fois que la musique et les paroles sont en place, les idées d’images viennent toutes seules, et de là arrivent les vidéos.
En général je m’occupe de la mise en scène et du montage pour une chanson, Pits fait la même chose de son côté pour une autre, et le tout se complète. On est très polyvalents.
On est un groupe 100% D.I.Y. (Do It Yourself), on fabrique nos albums nous-mêmes, avec nos petites mains, en clé USB parce qu’on est à l’ère du numérique. On trouve ça plus pertinent de distribuer notre musique de cette façon qu’avec des moyens « anciens » comme le CD… Même si notre premier album était un CD ! On l’a sorti en 2009 sur un petit label de Montpellier, MekaProds, un CD emballé dans une pochette gris-métallisé style « capote », intitulé « À s’en lécher les doigts » (cherchez pas il est épuisé, mais vous pouvez toujours l’écouter sur notre BandCamp).
En 2016 sortait notre troisième album, « Boule Disco ». Alors là, on a fait un bel objet : une clé USB en forme de lipstick avec le logo du groupe imprimé dessus, du plus bel effet ! Et aujourd’hui nous présentons notre quatrième album « Kanibal Café », le plus mature, le plus abouti…
Guitarfox : C’était une chanson de notre deuxième album (la capote usb). Le clip est visible sur Youtube.
L’idée de cette chanson au départ, c’était de s’inspirer de celle de James Brown « I Feel Good ». On s’amusait à l’imaginer adaptée en français, et ça a donné « Je sens bon » - OK , au départ ça veut dire « J’me sens bien », mais on trouvait que « Je sens bon » c’était plus drôle…
Une fois cette idée passée à la moulinette psycho-cacahuète de l’espace, ça a donné « I Shmekt Well », ce qui ne veut plus rien dire, mais donne un truc original venu de nulle part. Ce qui est encore moins international que si on chantait en allemand ou en anglais !
Donc en fait Latex, c’est un truc spécial, pour ceux qui sont capables de comprendre le délire… Si, je vous jure qu’il y en a !
Guitarfox : Non, c’est juste que ça peut vite devenir très ennuyeux de n’être que dans la déconnade, tout comme ça peut aussi devenir très ennuyeux de n’être que dans le sérieux.
On essaye de ne pas trop se limiter. Certains sujets sont moins marrants que d’autres, c’est sûr, mais on essaye de varier un peu les émotions, quitte à brouiller parfois les pistes…
Guitarfox : Le Rockabilly, le Punk, le Metal, mais aussi l’Electro, et même le Disco et la Pop. On écoute des trucs hyper-pointus autant que de la grosse daube, du moment qu’on y trouve quelque chose, une excitation, une magie, ce truc extraterrestre qui nous ouvre une fenêtre sur l’univers qu’on appelle la musique…
Guitarfox : Toujours sur superbe clé USB, mais cette fois-ci en forme de tête de mort !
Guitarfox : Douze chansons, douze tueries ! Le sexe, la mort, la politique, la société, l’espace, tout y passe ! Disponible en téléchargement sur notre Bandcamp, ou en format clé USB tête-de-mort !
Guitarfox : Des concerts, oui, plusieurs dates en mai et juin pour la promo de l’album - suivez-nous sur Facebook pour vous tenir informés ! - des clips, oui aussi, on a l’idée de faire un dessin animé pour la chanson « Selfist Fucking » qui ouvre l’album, et on espère plein d’autres choses !
Guitarfox : Merci à vous !
Liens utiles :
http://latexxx.fr/
Latex sur Facebook (n’oubliez pas de liker leur page) :
https://www.facebook.com/LatexCabaretPunk/
https://latexxx.bandcamp.com/track/beverley-nice
Sortie d'album : POIL (Rock Experimental), Sus, (2019)
Le 20/04/2019
Album : Sus (26/04/2019)
Genre : Prog’ Noise Rock Expérimental (etc)
Origine : Lyon
C’est encore une jolie perle que le label lyonnais Dur et Doux ajoute à son chapelet le 26/04/2019 : Si vous avez l’oreille curieuse et le goût du hors-pistes, Poil pourrait bien vous captiver avec ce Sus que vous n’entendrez jamais à la radio.
Antoine Arnera : Keyboards/vocals
Boris Cassone : Guitar/Bass/vocals
Guilhem Meier : Drums/vocals
C’est donc un trio lyonnais dont le premier album, L’Ire des Papes, a déjà fêté ses dix ans.
Poil pratique un Rock Expérimental auquel il intègre un large éventail d’influences, pouvant allier la noirceur du Metal aux chants polyphoniques occitans au gré de ses inspirations.
Après Brossaklitt (2014) et le récent Split-Album Mula Poil (2018), Poil, revenu de l’aventure PinioL, qu’il partageait avec ses camarades de Ni, chatouille nos oreilles comme un oiseau printanier, mais un oiseau un peu biscornu, au chant curieux...
L'ALBUM :
POIL, Sus (2019) - artwork de Kamille Fau
L’artwork est signé Kamille Fau. Un drôle de petit être bleu nous fixe avec ses grands yeux de lémurien étonné. Il semble émerger d’un tas de foin. Une étiquette rudimentaire est posée sur son front. C’est lui qui nous invite au voyage.
LES TITRES :
- Sus la Peira (11:58), machine à concasser, un peu hypnotique, qui rappelle l’atmosphère des Temps Modernes, qui s’affole parfois pour se terminer en feu d’artifice.
- Lo Potz, un court acapella (1:12) qui vous offrira une brève halte avant de reprendre l’ascension.
- Luses Fadas (7:07), catchy, et pourtant imprévisible et angoissante.
- Greu martire (6:20), le plus barré de l’album, machine déréglée dont les ressorts bondissent dans tous les sens.
- Chin Fou (14:19) commence par des polyphonies. Un clavier sidéral ou oriental annonce l'arrivée d'une mouche folle.
K-Léidoscope : un entretien avec Jean-Lou K
Le 14/04/2019
Jean-Lou K rock comme il respire...
Quand il ne martèle pas ses fûts, ne gratte pas sa guitare, ne caresse pas son clavier, le batteur historique de Shakin’ Street écrit des chansons.
Sous le nom d’ AC22, il a produit, en à peine un an, trois albums savoureux, entouré de deux chanteurs d’exception et de quelques amis musiciens au CV bien garni.
Généreux en musique, il est rare en paroles, Jean Lou. Mais tout de même, à l'approche d'un best-of d'AC22, il a bien voulu répondre à nos questions.
Jean-Lou K : Oui, très bien. Mon premier disque était un single de Black Sabbath, "Paranoid" acheté au Prisunic de la rue Lepic, dans le quartier ou je suis né .
Jean-Lou K : Les Who et Keith Moon ! Je me souviens, tous les jours j'allais voir "Who's Next" dans la vitrine du disquaire à coté de chez moi... Je suis tombé amoureux de ce disque avant de l'écouter, en fait, à cause de la pochette. Par contre je dois avouer que je n'ai jamais rien compris au jeu de batterie de Keith Moon ! Je ne dois pas être le seul...
Je vais te raconter une histoire que le public ne connait pas : en 79/80, Shakin’ Street est managé et produit par Sandy Pearlman. On joue dans des stades quasiment tout les jours. CBS dépense un million de francs pour le deuxième album. Tout va plutôt bien. Seulement voila, deux membres du groupe trouvent que Roy Thomas Baker ça serait mieux que Sandy. Roy Thomas Baker les reçoit et en parle a Sandy... Fin du groupe jusqu'en 2004 !
Jean-Lou K : Quelle merdasse les 80’s ! Mes pires années !
Jean-Lou K : J'allais voir Page/Plant et les Guns, par exemple. Je commençais aussi a enregistrer des trucs. Les morceaux du premier album solo de Fabienne.
J'ai eu un fils en 95, Marlon. Son grand père était Freddy Hausser.
Jean-Lou K : AC22 se prononce "Assez de deux". Moi et Vitha ou Flora, sommes assez de deux pour faire une chanson. Voila !
AC22 est né en 1999 et, a l'époque, je bossais avec des samplers de voix, entre autres. J'ai eu un mini-hit avec un morceau. J'ai fait un album qui n'est jamais sorti, et c'est tant mieux ! Il n’était pas très bon .
Début 2018 paraît le premier album d'AC22, The Trianon Sessions. Quelques invités prestigieux t'accompagnent, tels Fred Guillemet et Georges Bodossian. Tu confies le micro en alternance à Flora Roland et Vitha Sai. Comment as-tu connu ces deux chanteurs aux registres très différents ?
Jean-Lou K : Fred, c'est un génie ! Il est parti vivre dans le Sud. Il me manque ! Georges, je le croisais souvent. Il a accepté de jouer sur trois morceaux du premier album. Super boulot !
Vitha, je l'ai rencontré au Trianon Hall, un studio de répétition/enregistrement pas loin de chez moi. Il répétait avec son groupe "The Exist", et moi j'enregistrais le dernier album de Shakin' Street. On a vite sympathisé, et aujourd'hui nous sommes les meilleurs amis du monde. Il a une voix unique, et surtout il n'a peur de rien ! On se marre bien tous les deux quand on enregistre...
Flora a répondu a une annonce sur le net, puis elle est passée au studio après avoir écouté une démo. Elle a chanté "My Loss" sur le premier album. Elle a une voix fantastique ! C'est sur le troisième album qu'elle se lâche, finalement.
2018 toujours, tu sors "12 songs inspired by the love of Isabelle De La Chaynée plus 3 other tales". Qui est cette fameuse Isabelle, et n'était-il pas plus simple de l'inviter au restaurant pour lui faire ta déclaration ?
Jean-Lou K : Ce serait plus simple, oui. Isabelle est plutôt discrète, et je vais essayer de respecter ça.
Un jour, il y a six ans je crois, en me baladant sur Facebook, je vois une photo . Une brune tellement belle ! Je te passe les détails...
En 2018, je pensais toujours a elle, et je lui ai écrit un morceau, "Isabelle", puis je le lui ai envoyé... Depuis, on ne se "quitte" plus !
Depuis Juin 2018, j'ai sorti deux albums. Isabelle, c'est ma muse et mon amour. Sans elle, pas d'inspiration, en tout cas pas de quoi faire deux albums ! Les textes en disent beaucoup sur elle.
Jean-Lou K : "Sweet Isabella" c'est un hommage a Zeppelin, bien sûr. Ça a été très amusant a enregistrer. Perso, je ne trouve pas que la voix de Vitha ressemble a celle de Plant, mais chacun a un avis différent au sujet de Vitha, et c'est plutôt bien.
Jean-Lou K : Oui, bien sûr. Ils peuvent tout chanter, donc je peux faire du Funk comme dans "I Want To Touch You", de la Soul avec "Meet Me At The River", et du Rock, évidemment. Sans eux, pas d'AC22.
Qui t'accompagne aujourd'hui sur AC22, et qui fait quoi sur le projet ?
Jean-Lou K : Je fais tout sauf le chant. Je compose , j’écris les textes , j'enregistre et je mixe. Je bosse trop vite pour des invités maintenant ! Le temps qu'ils enregistrent leur pistes, je suis passé a l'album suivant !
Jean-Lou K : Je viens de quitter la région parisienne pour Saint Nazaire. Du coup, je ne vois plus Vitha et Flora.
Vitha va sortir son premier album, alors je vais faire un album solo. Solo dans le sens où je vais chanter pour la première fois sur un disque. Ça devrait s'appeler "AC21", ou "Jean-Lou K", et le titre "Amused". Mais ça peut changer...
Un jeu de mot avec le mot "muse", puisqu’Isabelle reste le sujet unique des textes. Grâce a elle, j'ai surmonté ma timidité.
J'ai également commencé un album avec un chanteur en 2018 : Clint Slate. C'est très Metal, façon Alice In Chains. Je voudrais bien le finir...
En fait, j'enregistre tout le temps ! Je voudrais faire un quatrième album avec Vitha. Flora a quitté AC22 pour des raisons personnelles. Je cherche des gens a produire mais je ne trouve personne d’intéressant pour l'instant...
Jean-Lou K : Merci a toi.
https://www.facebook.com/ACdedeux/
Et sur Bandcamp :
https://ac22.bandcamp.com
PASTORS OF MUPPETS (METAL BRASS BAND) : Beat on the Brass ?
Le 06/04/2019
A priori, rien à voir avec la choucroute.
Pourtant une bande d’originaux talentueux grimés en Axl Rose, Slash ou Kurt Cobain, s’attaquent depuis 2007 aux classiques métalliques avec trombones et saxophones.
Question : AC/DC dans Back in Brass, ou les Ramones jouant Beat on the Brass, est-ce que c’est péché ?
Alix “Kurt” Tucou, de Pastors of Muppets, a bien voulu nous éclairer.
Alors sonnez hautbois, résonnez musettes, et que la lumière soit !
"Les réactions sont évidemment différentes
suivant les endroits où l'on joue,
mais ce qui me frappe le plus
c'est la dimension fédératrice de ce groupe,
“de 7 a 77 ans” !"
Premier album acheté ?
Alix Tucou ( Trombone) : Je crois que c’était un album de Jamiroquai !
Alix Tucou : Tout est parti de Yannick / Axl, qui a eu envie d’adapter le répertoire Metal en général avec des instruments à vent. Le but était, et il l’est toujours, de jouer un répertoire que l'on a plus ou moins tous écouté mais qu’on n’avait jamais pu aborder de par la nature de nos instruments.
Nous somme tous à peu près issus de la musique classique ou du Jazz, et cela sortait de notre ordinaire. C’est aussi pour nous une manière de rendre un hommage, et l’occasion de faire un sacré challenge ! On a essayé dans une cave un après-midi et on a y a pris goût, même si au bout d'une demi heure on était rétamés ! (Rires)
Alix Tucou : Master of Puppets de Metallica a été le tout premier arrangement. On l’a joué a la première répétition du groupe et il reste toujours un joli défi !
Nous faisons nos choix d'arrangements par rapport aux lignes mélodiques des morceaux , leur popularité et le goût des arrangeurs. Par exemple on ne peut pas trop arranger un morceau qui n’aurait que du chant Growl, c’est un peu trop linéaire mélodiquement.
Il y a pas mal d'arrangements qui ont été testés mais qui se sont avérés “inadaptables” pour raisons de style ou de technique. Récemment, on a eu un beau challenge pour faire sonner “Master's Apprentice” d'Opeth ; l'arrangement a été testé il y a longtemps et, à l’époque, cela nous avait paru infaisable. Mais nous avons progressé avec les années de live et, au final, nous avons eu le plaisir de le jouer en concert et nous l’avons enregistré sur notre dernier album, “Heavy Birthday”.
Alix Tucou : Tous les aspects du groupe restent un pur plaisir. Nous nous connaissons depuis longtemps, que ce soit en répétition, concerts de rue, sur scène ou après, plus tard dans les soirées , on a tous beaucoup de plaisir a être ensemble, à faire du Rock, et à rencontrer des gens de toutes sortes .
Alix Tucou : Le line-up a changé avec les années, mais on est un noyau dur qui s’est connu en Aquitaine et à Bordeaux .
Alix Tucou : Les réactions sont évidemment différentes suivant les endroits où l'on joue, mais ce qui me frappe le plus c'est la dimension fédératrice de ce groupe, “de 7 a 77 ans” ! Avoir la possibilité de jouer au Hellfest quatre fois et y faire une de nos Pastorclass (MasterClass de Metal Brassband), c’ est un privilège, et il en est de même avec Monastier. Ces deux festivals sont profondément dédiés a leur programmation. Ils attirent une audience très diverse et de tous ages, qui finit toujours par pogoter ou chanter joyeusement, et c'est une belle récompense pour nous ! La première fois que l'on a joué au HellFest, la réponse du public a été impressionnante, avec des moments magiques .
Alix Tucou : L’un des derniers Alice in Chains, et Appetite for Destruction...
On ne se refait pas !
Alix Tucou : Actuellement on se consacre au travail de nos live. Le Hellfest et notre prix au festival d'Amorebieta nous ont donné un belle dynamique et l'envie de peaufiner encore plus nos prestations. Le groupe est un plein processus créatif pour continuer a évoluer sur scène. On réserve quelques surprises pour les mois qui suivent, et gardez bien l’œil ouvert pour 2020, du tout nouveau matériel est en préparation ! C'est tout ce que l'on peut vous dire pour l'instant...
Alix Tucou : Nous serons le 10/05/2019 a Épinal à la Souris Verte en première partie de TOO MANY ZOOZ, puis le le 11/05/2019 au Rocksane de Bergerac pour une Pastorclass , le 1/06/2019 à Espelette, du 7 au 1006/2019 en Italie, au Manciano Street Music Festival , enfin les 12 et 13/07/2019 au Festifurie's de Saint-Clément-les-Places, au Xtreme FEST a Albi et Carmaux et pour conclure au SYLAK Open Air Festival a Gourdans le 2/08/2019.
Alix Tucou : HeadBrassBang MotherFuckers !
http://www.pastorsofmuppets.com/
Ou sur leur page Facebook :
https://www.facebook.com/PastorsofMuppets/
Retrouvez la discographie de Pastors Of Muppets sur Bandcamp :
https://pastorsofmuppets1.bandcamp.com/
Retrouvez-le sur Max Dubois - MXBX :
https://www.facebook.com/maxduboisphotographe/
SCHULTZ (Electro Metal Indus) - L'interview
Le 03/04/2019
Interview réalisée pour Hard French Metal et publiée le 3/04/2019
Pour “Shot Of Pain”, leur opus en préparation, ils invitaient pour un feat le chanteur de Ludwig Von 88 ainsi que le fondateur de Grayssoker.
Nous les avons rencontrés dans un pub proche de l’opéra de Nice.
Leur parcours, leur passé, leurs projets, les secrets des featuring, vous allez tout savoir sur SCHULTZ dont le premier album sera disponible dès le 6/05/2019.
"On a eu envie de proposer quelque chose, d’aller où l’on ne nous attendrait pas du tout.
C’est ainsi qu’on a démarré dans la formation actuelle."
Franz Schultz
Franz Schultz : A l’origine, Schultz était un projet solo purement électronique et instrumental. Je voulais quelque chose qui sorte de ce qu’on pouvait voir habituellement, pas un mec tout seul derrière des machines. C’est donc très vite devenu un duo, avec VDrey, la performeuse. On a tourné ainsi à deux durant une dizaine d’années, en honorant un grand nombre de dates. Puis on a fait un break ; on avait besoin d’une pause pour diverses raisons. En 2017, on a eu envie de recommencer. On a d’abord sorti un maxi sur un label américain. On ignorait encore si on continuerait ou si c’était un coup comme ça... En 2018, nous avons eu l’opportunité de faire le festival indus de Cannes. On a voulu alors proposer un gros truc. On en a parlé à GuitarfOx et Sandy, qu’on connaissait depuis un petit moment, à force de se croiser sur des scènes. Ensemble, on a eu envie de proposer quelque chose, d’aller où l’on ne nous attendrait pas du tout. C’est ainsi qu’on a démarré dans la formation actuelle. Une date à Cannes, une autre à Montpellier, et on s’est lancés, voici dix ou onze mois, dans l’enregistrement d’un album.
GuitarfOx : Un an ! Ca fait un an qu’on est dessus !
Franz Schultz : C’est ça, ça fait un an qu’on a vraiment commencé à bosser dessus en prenant soin de marquer la différence avec ce qu’on faisait avant. Et c’est vraiment un groupe ! Il y a de la guitare, on chante tous sur l’album... Il y a des guests, aussi. C’est d’ailleurs pour ça que ça a pris un peu de temps côté planning : il fallait avoir tout le monde...
Voilà, il s’agissait donc au départ d’un projet Electro-Indus, devenu plus Metal, plus Rock, avec plein de choses différentes que tu découvriras sur l’album, car nous venons tous d’univers différents.
Franz Schultz : Sandy Dynamite est à la danse, à la performance et au chant. GuitarfOx est à la guitare et au chant. Il fait également plein de choses à côté, comme la réalisation de nos vidéos, des arrangements. Quant à moi, je m’occupe de la partie électronique et je chante.
Trois sur scène et à la composition, mais sans oublier ARTSOUNDMIX, qui fait toute la partie studio / arrangements / production, car c’est vraiment un boulot collectif auquel on associe le travail du studio. On est également soutenus par plein de gens, notamment dans le domaine de la com’...
GuitarfOx : Moi c’est grâce à Eddie ! C’est le look des pochettes d’Iron Maiden qui a retenu mon attention ! J’étais en cinquième, je devais avoir onze ans, et ces pochettes m’ont tout de suite intrigué. Alors j’ai acheté le vinyle. Puis, de magazines en albums, j’ai eu envie de faire de la musique, et mes parents, plutôt que de m’acheter un scooter, m’ont offert ma première guitare électrique quand j’ai eu le brevet des collèges. De là, j’ai monté un groupe. Et de fil en aiguille, de groupe en groupe, on en arrive à Schultz, quand Franz nous a proposé de rejoindre son projet.
GuitarfOx : Avant d’acheter mon premier album, je fouillais déjà dans les disques de mon père. Il y avait AC/DC, The Who, Led Zep... Puis j’ai commencé à acheter mes propres disques, des trucs encore plus barrés que ceux qu’écoutaient mes parents. Ensuite est arrivée la vague Grunge, avec Nirvana. J’étais au lycée à l’époque... Enfin voilà, on peut le dire : “Métalleux un jour, Métalleux toujours !”
"“Franz nous a proposé de rejoindre son projet pour un concert.
Au départ, c’était juste cette date.
Mais comme ça s’est bien passé,
on s’est dit "Pourquoi ne pas pérenniser ?"”
GuitarfOx
Sandy Dynamite : Moi, le premier album que j’ai acheté, c’était Madonna ! (Rires) Mais c’est la danse qui m’a conduite à la musique. Danse classique, au départ, puis Modern Jazz. J’écoutais la musique durant les cours de danse, puis j’ai commencé à apprécier des styles différents, la New-Wave, le Rock, le Gothique... J’ai continué la danse, et j’ai rencontré GuitarfOx, qui faisait de la musique. C’est lui qui m’a proposé de chanter, et on a monté un groupe, LATEX, du Punk Electro...
Franz Schultz : Pour ma part, ce qui m’a amené à toucher mon premier instrument, c’est un copain de collège. Il voulait faire un groupe. Un petit job d’été m’a permis de me payer une guitare. J’ai vite renoncé à en jouer parce que je me suis rapidement aperçu que j’étais très mauvais à la guitare ! (Rires). Mais le même copain m’a traîné dans les concerts, me donnant le goût de la scène. Le premier show, c’était Faith No More, en 1992. La grosse claque ! Le sentiment de liberté ! Je me suis dit “C’est ça la scène !”, et je n’ai plus quitté ce milieu-là.
Alors évidemment, le premier album que j’ai acheté, c’était du Faith No More... Une cassette je crois.
GuitarfOx : Ça, tu vois, c’est la scène niçoise !
Franz avait déjà son projet, Sandy et moi le croisions avec Latex, notre groupe. On a partagé quelques dates, on avait aussi des amis communs, on s’est donc rencontrés à plusieurs reprises, et on s’entendait bien.
Franz nous a proposé de rejoindre son projet pour un concert. Au départ, c’était juste cette date. Mais comme ça s’est bien passé, on s’est dit “Pourquoi ne pas pérenniser ?”
Et voilà, je me retrouve sur le nouvel album, enregistrant les pistes de guitares, faisant des arrangements, des voix... Et d’un projet solo, Schultz prend une dimension collective !
Quels souvenirs gardez-vous de votre premier clip, “I Hate You” ?
GuitarfOx : Vraiment excellent ! Ça fait tellement plaisir de travailler avec de vrais professionnels ! Et la superstar du catch Tom La Ruffa est un grand professionnel !
Je suis vidéaste. Pour ce clip, j’avais écrit un storyboard. Tom a fait un véritable travail d’acteur : en une journée, on avait tous les plans ! C’est vraiment un bon souvenir, à part qu’il faisait un peu froid dans ce hangar !
Franz Schultz : Je l’ai rencontré sur un événement sportif. C’était un gala de boxe où il y avait une démonstration de catch. Tom, qui est niçois, voulait faire revenir le catch à Nice, ce qu’on n’avait plus vu depuis une vingtaine d’années. A cette occasion, on a échangé quelques mots. J’ai eu ensuite l’occasion de le recroiser, on a parlé et sympathisé un peu plus. Sa façon de voir les choses, sa ténacité, le fait qu’il se soit donné les moyens de devenir ce qu’il voulait... Je pense qu’on partage la même philosophie : ne pas baisser les bras, affronter les épreuves. J’ai donc apprécié d’abord le personnage. Ensuite est venue l’idée...
GuitarfOx : Dès qu’il a accepté le principe du clip, on a commencé à délirer sur des idées : le mettre face à face avec VDrey, qu’ils se hurlent dessus, que Sandy danse autour de lui... Dès le feu vert, le processus créatif s’est enclenché, on a imaginé des plans, j’ai dessiné le storyboard. Il ne restait plus qu’à réaliser la partie technique.
Et GRAYSSOKER ? Comment arrive-t-il sur l’album ?
Franz Schultz : Encore une histoire de rencontres ! Je connaissais ses parents, et j’ai bien aimé son album, à contre-courant, genre “Je fais de l’accordéon, mais pas de la musette !” Je suis allé le voir en concert, on a beaucoup échangé, et voila...
Franz Schultz : Une fois de plus, cette collaboration ne naît pas d’une volonté de featuring. En fait je connaissais Karim depuis des années sans savoir qu’il était le chanteur de Ludwig ! Quand je l’ai appris, on a commencé à en parler, mais ça a été très long à concrétiser par manque de temps. Je lui proposais de faire quelque chose chez lui et de me l’envoyer, mais il préférait qu’on le fasse ensemble, qu’on en parle ensemble...
Je l’ai pris au réveil, un matin, trente minutes d’enregistrement, et ça l’a fait ! Trente minutes d’impro totale ! Du boulot derrière pour monter tout ça
Franz Schultz : Il y a des squelettes de morceaux que j’avais déjà, des titres créés pour l’occasion, d’autres qui existaient depuis quelques années mais qui n’étaient jamais sortis, qu’on a totalement remodelés et retravaillés ensemble. Je suis arrivé avec mes squelettes et on a fait un réel travail collectif dessus. Chacun était libre de donner son avis, on re-travaillait ou on réarrangeait ce qu’on n’aimait pas.
Pour la plupart des titres, la partie électronique était crée à 80%. Mais certains, comme Shot Of Pain, n’existaient pas du tout. Shot Of Pain, on l’a créé a trois. C’est le titre de l’album et le premier morceau qu’on a fait tous ensemble.
GuitarfOx : Oui, tous les autres morceaux préexistaient et ont été arrangés. Mais “Shot Of Pain” est notre première compo en tant que groupe.
Franz Schultz : Sur la plupart des morceaux les textes se résument à trois ou quatre phrases. Les textes servent surtout la musique. A part sur Shot Of Pain, écrit par GuitarfOx.
GuitarfOx : C’était la chanson-titre, il fallait expliquer un peu le concept. C’est pourquoi les paroles sont plus étoffées. Mais ce morceau reste quand même homogène dans la tracklist.
Sandy Dynamite : C’est principalement moi qui chante sur ce morceau...
Comment l’album sera-t-il distribué ?
Franz Schultz : Notre label est américain, et ça va se passer en deux étapes : en mai, première sortie sur les plateformes, Bandcamp, etc. On trouvera bien sûr l’album aux concerts. La deuxième vague arrive dès septembre, avec une distribution dans les magasins. L’album devrait donc être disponible partout après l’été 2019.
Sandy Dynamite : On présentera l’album avec un premier concert le 7/05/2019 à l’Altherax Music de Nice.
Franz Schultz : On espère faire une belle soirée à cette occasion, avec deux autres groupes qu’on apprécie, et quelques surprises. Attendez-vous à quelque chose de différent et d’unique !
D’autres projets sur les mois qui viennent ?
Franz Schultz : Avec tout ça, ils sont déjà bien remplis ! Mais on réfléchit au projet d’une nouvelle vidéo. On aimerait aussi faire des concerts après la sortie de l’album. On souhaite développer et faire connaître notre projet.
Franz Schultz : “Angel Dust”, de Faith No More, premier album que j’ai acheté et qui m’a collé une grosse claque ! Et puis “Mutter”, de Rammstein.
GuitarfOx : “Psalm 69”, de Ministry, est vraiment l’album qui m’a fait découvrir ce style. Enfin, “The Wall”, de Pink Floyd, parce qu’il est très bien produit.
Sandy Dynamite : Je n’en donnerai qu’un : “Holy Wood”, de Marilyn Manson.
Et rendez-vous à Nice le 7/05/2019 à l’Altherax pour la release-party !
Schultz SHOT of PAIN Release Party /Lecks Inc/DJ High Hells
Le 25/03/2019
« Un projet artistique ce n’est pas une autobiographie permanente. »
Qui est La Pietà ? Quelqu’un comme vous, comme moi ? La moyenne, au motif que chacun se retrouve à un moment donné dans les paroles de ses chansons ? Mon oeil ! Sa musique n’était pas à priori dans la zone de confort de notre fanzine, mais qu’importe : cette lumière inhabituelle était irrésistible, il fallait qu’on la voie de plus près. Voici une interview de La Pietà.
Bonjour La Pietà. C'est Courtney Love qui vous a donné l'envie de faire de la musique ?
La Pietà : Entre autres, oui. J’écrivais depuis gamine. Mon frère a commencé a écouter du Rock, et s’est acheté une guitare. il écoutait notamment Nirvana. Le décès de Cobain en 1994 m’a fait un choc, j’étais gamine, mais j’ai voulu comprendre pourquoi les cris de ce mec me touchaient autant. Et je me suis mise à avoir envie de faire, moi aussi, des cris. Mais je ne me sentais pas légitime. Je chantais mal, j’étais une fille, j’étais grosse et moche. Une Courtney love, avec ses discours battants, m’a donné la force de le faire. Elle m’a donné envie de prendre une guitare, et de faire de ma douleur quelque chose.
Votre mère était prof de lettres et vous avez lu dès l'enfance. Quels émois littéraires vous ont donné le goût de l'écriture ?
La Pietà : C’est vrai, mes deux parents lisaient beaucoup, mais ça m’a plutôt dégoûtée de la littérature à une époque, parce que, comme tous les enfants, j’avais besoin de me rebeller et de me sentir en opposition avec ce qu’on m’avait proposé toute mon enfance. Je me suis remise à lire plutôt adulte, du coup. J’ai adoré Françoise Sagan. Avant de s’appeler La Pietà, ce projet s’est appelé « Bonjour Tristesse » pendant quelques mois. J’aime beaucoup Virginie Despentes, Bukowski, Olivier Adam...
La Pietà : Oui, c’est important de mettre une distance. Non, La Pietà ce n’est pas moi. C’est une partie de moi. C’est un projet artistique. Ce n’est pas une personne, c’est une de mes facettes, mais c’est loin d’être toute ma personnalité. C’est malsain de confondre les artistes et leurs projets, de confondre l’humain et l’artistique, de confondre une image et une personne, des mots et un cœur. Je ne mens pas dans ce que je fais, je suis sincère, toujours, mais un projet artistique ce n’est pas une autobiographie permanente. J’ai envie et le droit de faire mourir La Pietà si j’ai envie de passer à autre chose. J’ai envie et le droit d’exprimer d’autres choses dans ma vie que ce projet là, ou de le faire évoluer. Je suis La Pietà, mais La Pietà n’est pas moi. C’est aussi pour cela que j’ai commencé tout ce projet de manière complètement anonyme, sans que l’on voit mon visage. Je ne voulais pas qu’on confonde le narrateur et l’auteur.
La Pietà : Il n’y a pas « MON » public. Il y a des gens. Je n’ai jamais aimé les généralités, je ne vais pas commencer ici. Il y a tout un tas de gens différents. Tout simplement. La plupart des gens qui écoutent ou aiment La Pietà à un moment donné ont pu être touché par mes mots, souvent parce qu’ils ont eu l’impression que ces mots leur ressemblaient, parce que ça exprimait aussi une partie d’eux, une souffrance vécue à un moment donné, une envie d’y survivre pourtant, le mal être parfois, la sensibilité souvent. Ce qui est sûr, c’est que la plupart de ces gens sont profondément humains, touchés, touchants, engagés dans leur vie de tous les jours pour faire de ce monde un bel endroit, des gens qui se battent au quotidien, des profs, des infirmiers, des artistes, des humanistes, des artisans, des gens qui pleurent, des gens qui rient, des gens qui aiment.
“Être artiste, c'est interroger le monde."
“La hargne” est-elle un élément constitutif de La Pietà, ou rien n'est fixé ?
La Pietà : La hargne, la rage, la colère, font partie de ce projet, comme elles font partie de la vie. Comme la violence, mais aussi comme l’amour, la tendresse, l’envie.
Pour éviter que La Pietà ne devienne votre cage, vous avez choisi récemment de tomber les masques, que vous portiez y compris lors des interviews. La liberté passe-t-elle par une remise en question permanente ?
La Pietà : Oui, parce que peut être que les prisons que l’on rencontre, souvent, on se les fabrique soi-même. On a la chance d’avoir un libre arbitre et une certaine liberté, autant en jouir. Il faut comprendre qu’il y a un vrai paradoxe qui rend les musiciens schizophrènes : être artiste, c’est interroger le monde, s’interroger soi-même, questionner, déranger, changer, faire violence. Et pourtant, faire de la musique, à l’heure actuelle, c’est aussi un métier, dans une « industrie du disque » où, pour vendre, il faut au contraire calibrer, divertir, aller dans le consensus, créer une « marque », choisir sa cible, se vendre. Alors que fait-on ? J’ai choisi d’être libre avec ce projet, parce que, quand j’ai commencé à le faire, je n’envisageais pas de réussir quoi que ce soit avec, et sûrement pas d’en vivre ! Pourtant, ça a plu, et j’ai commencé à en vivre... Mais je ne veux pas pour autant oublier d’où vient La Pietà. Donc oui, je questionnerai en permanence ce projet, et j’essaierai de continuer à m’autoriser à aller là où je veux, là où il me semble intéressant de dire ou faire quelque chose, avec un objectif artistique, et non de rentabilité. Je n’avais pas envie de tourner en rond dans une case que je me serais créée. La Pietà ne sera jamais là où on l’attend, ce serait trop facile.
"Les mots avant tout."
La Pietà : C’est plutôt une manière de mettre en image l’identité de ce projet, les mots avant tout. Les masques avaient pour but de démystifier l’apparence, l’image dans la musique, une manière de dire : “Ecoutez ce que je dis, avant de regarder si je suis bonne ou pas !” Une espèce de pied de nez à notre époque hyper-conceptualisée autour de l’image, du corps, de la perfection, de la réussite. J’ai retiré les masques pour ne pas m’enfermer au contraire dans ce concept-là. J’ai continué à foutre des mots sur ma peau, comme j’en mets sur des dessins depuis toujours. Mais peut-être que ça non plus, ça ne durera pas...
La Pietà : Oui, c’était un beau projet, que je voulais participatif. C’était bien de faire ça avec des fans, des amis, et même l’homme qui partageait ma vie à l’époque. Ça restera gravé. J’aime que ces gens soient une partie de La Pietà aussi.
La Pietà : Je ne sais pas. L’expérience m’a plutôt montrée qu’il vaut mieux garder une distance avec les artistes qu’on aime. Pas besoin de les rencontrer pour les écouter et les aimer. Ça revient à la réponse plus haut sur la différence entre une personne et ce qu’elle fait. On peut adorer ses œuvres et ne pas aimer la personne. C’est d’ailleurs souvent le cas. Alors, évidemment, j’aurais aimé partager une scène avec un Cobain, un Cantat, un Ferré, un Brel, une PJ Harvey, et bien d’autres...
La Pietà : En fait, c’est le journal de La Pietà. C’est le livre que j’ai commencé il y a quatre ans et que j’ai eu envie de mettre en musique. C’est ainsi qu’est né le projet. Du coup, chaque texte de La Pietà est tiré de ce livre. C’est un mélange de journal autobiographique et romancé, de chroniques sur la vie en général ; notre monde, mon monde, le monde de la musique tel que je l’ai vécu depuis vingt ans maintenant, de mon enfance chaotique à mon rêve de Rockstar, de ma signature en major à ma descente aux enfers, de la drogue à la scène, l’amour, la dépression, et le combat continuel pour se dire que « du chaos naissent les étoiles »… Voilà ce que j’ai voulu faire avec La Pietà. Créer de la lumière à partir de ma nuit noire.
La Pietà par Brice Bourgois
"Mon seul et unique critère :
Faire tout cela dans le plaisir."
La Pietà : Je n’ai pas envie d’un public en particulier. J’ai envie de toucher des gens. De leur apporter un sourire, une larme, un truc qui fait se sentir vivant, comme d’autres artistes l’ont fait pour moi. Je suis heureuse de tous les regards que j’ai eus dans ma carrière, de chaque fan, chaque rencontre, chaque voix qui chantent mes paroles, chaque bout d’humanité, dans chaque café concert, chaque fête du village, chaque scène, chaque endroit où j’ai dit ou chanté un texte.
Votre manque de superficialité est-il un frein pour les radios et les télévisions commerciales aseptisées qui ne doivent délivrer aux spectateurs que des messages de bonheur entre deux spots de pub ? En résumé, La Pietà est-elle un poil à gratter dans une société dystopique ?
La Pietà : Je suis pas sûre de manquer de superficialité en fait ! Je manque sûrement de filtres par contre. Mais je suis arrivée à l’âge où je m’en fous. Où je trouve la vie plus belle en vrai que derrière les filtres Instagram. Où je préfère la terrasse d’un café qu’un débat sur Facebook. Et où je jouis d’écrire des chansons avec des collégiens, plus que de rêver de remplir des Zéniths. Préférer kiffer mes concerts dans tous les bleds génialissimes de France, que d’aller raconter de la merde sur une actualité de merde dans des émissions à la TV. Peut être que rien que cela, c’est être un poil à gratter.
La Pietà : On a la place qu’on se donne. A nous de la prendre, la place. On n’est pas des femmes ou des hommes, on est juste des êtres humains. J’ai pas envie de devoir mettre en avant des femmes juste parce que ce sont des femmes. Qu’elles soient traités à égalité, pour talent et travail égal, point.
La Pietà : On est en train de l’enregistrer, il devrait sortir début 2020, en même temps que le roman. Mais avant ça, on sortira des singles, des clips, et on continue pour l’instant de défendre le précédent EP sur les routes avec une tournée tout le printemps.
La Pietà : Oui, je travaille avec Anthony Bellevrat, un de mes meilleurs amis, avec qui je co-compose tout l’album. C’est un fabuleux pianiste, un super guitariste, et un super humain. Je l’aime, et je suis très heureuse de faire cet album avec lui. C’est essentiel dans ce projet, le plaisir, la joie, l’amour. C’est mon seul et unique critère : faire tout cela dans le plaisir.
La Pietà : Programme chargé à vrai dire. D’abord la tournée de printemps pour continuer à présenter l’EP sorti en novembre dernier, « Chapitres 5&6 ». En parallèle, j’enregistre donc l’album. A côté de ça, on va commencer des résidences pour transposer les nouveaux titres en live et préparer le spectacle qui se fera avec l’album, et où il y aura plus de show : lights, décors, un peu de vidéos. Et puis je prépare également la sortie du premier roman... Nous allons aussi faire des projets d’action culturelle : des ateliers d’écriture et de traduction en langue des signes en avril et mai sur Montpellier, des ateliers dans un collège à Nîmes. Et puis je commence à réfléchir, doucement mais sûrement, à mon prochain projet : un spectacle pour enfant.
La Pietà : Merci à vous, et rendez-vous dans les concerts, c’est là où ça se passe vraiment !
Nous remercions :
. Christophe Beaussart pour sa photographie en couleurs de La Pietà
(http://scenesdunord.fr/recherche/_index.php#.XLGmx9jgooA)
. Brice BOURGOIS pour sa photographie en noir et blanc de La Pietà
(https://www.facebook.com/PhotographerLivePictureUnderground/)
HANIBAL DEATH MACHINE : Troisième souffle
Le 23/03/2019
Jean-Luc Loret, chanteur de la formation de Montauban, a bien voulu nous en dire plus sur le groupe et son nouvel opus.
Jean-Luc : J'ai crée Hanibal Death Machine en 2014 avec le guitariste de l'époque, Thibault Beyney. Depuis juin 2018, il a quitté le navire pour raisons personnelles. Le line-up actuel est composé à la batterie de Dorian Loret, à la guitare de Corentin Altar Di Alter, et à la basse de Yann Gerbaud. J’assure le chant. Nous avons a notre actif deux EP, Birth et Sombre Vision. Notre nouvel album, A Bout de Souffle, est sorti le 22/02/2019 chez M & O Music. Nous avons pas mal tourné en Russie, en Espagne, en Suisse et en France.
Jean-Luc : Le groupe Aloïs, dont j'étais chanteur et Thibault guitariste, devait s'arrêter. Nous avons pris la décision tous les deux de former Hanibal Death Machine et de lui donner cette couleur Metal Indus.
Jean-Luc : J'ai un parcours très long, avec plusieurs formations. Le groupe qui a le plus marché était Votre Seigneurie, avec l’album Vicié, sorti en 1993. Ensuite, ensuite j'ai fait l'Ost, Aloïs, pour arriver à Hanibal Death Machine.
Jean-Luc : J'en garde de supers souvenirs ! Tout était imprévu, on a commencé la promo de Birth et une proposition de tourner en Russie nous est arrivée. Un très grand moment ! Le public russe est tellement généreux... Ça nous à conforté dans l'envie de continuer à bosser avec notre producteur fétiche, David Castel, qui nous fait sonner comme on l'espère !
Comment se passe l'élaboration des compositions au sein du groupe ?
Jean-Luc : Jusqu'à présent je composais les séquences sur mon PC et je structurais la mélodie et le texte. Depuis l'arrivé de Corentin dans le groupe, on part de plus en plus sur la base de ses riffs, puis je compose les séquences, le texte et le chant.
Tu composes les textes en français. Quelles thématiques aimes-tu aborder ?
Jean-Luc : Cela dépend de l'album, car ça représente des parties de vie... Sur A bout de souffle, qui est un album plutôt révolutionnaire, j'ai vraiment été inspiré par le contexte social moribond, les élections de Trump et de Macron, la succession d'attentats, etc, je t'en passe et des meilleures... Je ne pouvais écrire que ce type de textes !
Jean-Luc : A Bout De Souffle est un album de six titres, et l'évolution, par rapport à Sombre vision, c'est que nous imposons un style bien plus “Metal” que par le passé, plus lourd, plus sombre et plus abouti.
Pourquoi avoir intitulé ce nouvel album A bout de Souffle ?
Jean-Luc : Ah, super question ! En fait j'ai écrit cet album il y a plus d'un an, et je sentais cette colère qui montait et qui allait exploser. Pour moi, ce sont les prémices de la fin d’une civilisation, la fin du capitalisme, du libéralisme, et l'orientation vers un monde où les préoccupations seront tournées vers l'humain. Enfin je l’espère, rien n'est sûr, malheureusement !
En février sortait votre clip, “I had a dream”. Peux-tu nous en parler ?
Jean-Luc : Sur notre précédent clip, Le Temps de l'Absence, on ne s'était pas investis, laissant carte blanche au réalisateur de l'époque. Suite à la promo, Didou, le chanteur de Sidilarsen, qui est un pote, m'a dit “Jean-Luc, je ne comprends pas bien où vous voulez en venir, quels messages vous véhiculez dans ce clip ? On ne voit pas trop ce que vous souhaitez dire.” Il m'a conseillé de penser le clip bien plus en amont. Nous avons fait ça, avec plusieurs réunions de création, et le jour du tournage, on avait tout prévu. Le jeune réalisateur Mika Henselmann a fait des merveilles, on est vraiment fiers du résultat, et les retours sont excellents !
Jean-Luc : Tourner, bien sûr. Mais maintenant on a décidé d'essayer de passer un cap, de produire des concerts de meilleure qualité. Disant cela, je pense à tout ce qui est autour du groupe, la sono, la salle, tout ce qui ne dépend pas directement de nous. On va être un peu plus exigeants, quitte à jouer moins. On veut vraiment passer ce cap !
Merci à Jean-Luc Loret pour son accueil.
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En concert : . Le 26/04/2018 en acoustique à Montauban (L'acoustic bar) . Le 27/06/2019 à La Penne-Sur-Huveaune (Cherrydon)
Ecouter l’album : https://open.spotify.com/album/4TwxUm3yGp60ma0X7TUOqs