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Hard Heavy
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THE 7TH GUILD (power mélodique), Triumviro (21/02/2025)
Le 23/02/2025
Tomi Fooler (Skeletoon), Giacomo Voli (Rhapsody Of Fire) et Ivan Gianni (Vision Divine) se partagent le chant de cet album de power mélodique.
Par Ahasverus
A découvrir ce mois-ci « Triumviro », le premier album du groupe italien The 7th Guild.
L'artwork est l'oeuvre de Thomas Ewerhard (Avantasia, Storace, Therion).
Ce groupe réunit trois chanteurs de haut niveau : Tomi Fooler (Skeletoon), Giacomo Voli (Rhapsody Of Fire) et Ivan Gianni (Vision Divine).
Le reste du casting est pas mal non plus puisqu'il comprend des membres de formations tout aussi prestigieuses : le clavieriste Alessio Lucatti (Vision Divine), le batteur Michael Ehre (Gamma Ray), le guitariste Simone Mulanori (DGM), et le bassiste Francesco Ferraro (Freedom Call).
Si l'idée est alléchante et l'interprétation sans faille, si la vidéo à trois chanteurs capte totalement l'attention, le power mélodique du supergroupe italien manque du relief nécessaire pour retenir l'attention sur la durée, et seule sort du lot la cover de Shaman qui cloture la galette de magnifique manière.
A découvrir cependant pour apprécier la conjugaison des trois grandes voix qui ont eu la bonne idée de se réunir.
« Triumviro » est disponible depuis le 21 février 2025 via Scarlet Records.
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THUNDERMOTHER (hard-rock), Dirty & Divine (07/02/2025)
Le 16/02/2025
Artistiquement, c'est une réussite. Elle a bien fait de ne rien lâcher, Filippa.
Par Ahasverus
Il y a un boss et un seul chez ThunderMother, c'est sa fondatrice Filippa Nässil !
Et lorsque ça ne file pas droit, la guitariste n'hésite pas à donnern du fer dans son line-up.
La dernière ruade de la Scandinave date de février 2022 : un différend avec sa frontwoman Guernica Mancini voit Filippa rester seule tandis que Guernica, Emlee Johansson et Mona Lindgren quittent le drakkar pour fonder The Gems. Les filles tirent les premières avec l'album « Phoenix » ; Filippa fourbit ses armes avec un opus solo, « American Diaries ».
Pour ThunderMother, le pari n'est pas gagné d'avance. D'abord parce que Nässil apparait en tyran dans le coeur des fans. Ensuite parce qu'il faut trouver une remplaçante à la charismatique et puissante Guernica Mancini, ce qui n'est pas une mince affaire.
Filippa se tourne vers Linnea Vikstrom (Therion). Elle complète sa formation avec Majsan Lindberg à la basse et Joan Massing à la batterie.
THUNDERMOTHER en 2025
ThunderNässil n'aura finalement pas mis bien longtemps pour rebondir : c'est en février 2025 que sort le sixième album de ThunderMother. Il s'appelle « Dirty & Divine ».
Enregistré à Copenhague et produit par Soren Andersen, il serait mis en boîte dans des conditions proches du live, le groupe enregistrant notamment huit morceaux en quatre jours !
Le résultat est bluffant ! Linnea Vikstrom relève le gant, domine de la tête et des épaules le songwriting et réussit l'impossible : faire oublier Guernica Mancini !
« Can't Put Out the Fire » ! P*** de morceau sur lesquels les filles se refilent le témoin du chant lead à la manière d'un Kiss !
Le reste colle. Au trot : « Bright Eyes », « Can You Feel It », « Dead or Alive » ; au galop : « Take the Power », « Speaking of the Devil », « American Adrenaline », « I Left My License In The Future »...
Les bons morceaux s'enchaînent et ne se ressemblent pas. ThunderMother nous fait penser à une version hard et musclée du bluesy Larkin Poe qui sort également ce mois-ci.
Finalement, artistiquement, c'est une réussite, un bien bon skeud de rock N' roll.
Elle a bien fait de ne rien lâcher, Filippa.
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TOKYO BLADE (heavy metal), Time is the Fire (17/01/2025)
Le 26/01/2025
Honorable mais trop long, « Time is the Fire » manque de relief et peine à maintenir l'attention.
Par Ahasverus
Actif depuis 1982, le vétéran Tokyo Blade revient avec « Time is the Fire », un quatorzième album.
Le groupe est composé en grande partie de vieux briscards présents dans son histoire depuis les années 80. Seul le chanteur, Chris Gillen, n'est là « que » depuis la fin des années 2000.
En 2025, Tokyo Blade reste dans le heavy 80's pur et dur, un heavy qui n'est parfois pas sans rappeler ses premiers opus (« We Burn »).
Un rock hard à la UFO pointe parfois son nez (« Soldier On », « The Six Hundred »).
Quelques morceaux se distinguent (« Feeding the Rat », « The 47 », « The Devil in You », « Written in Blood », « Don't Bleed Over Me »). Ils confèrent un certain intérêt à un album qui manque cependant de relief et qui peine à relancer l'attention sur la durée. Et de la durée, il y en a ! Trop ! Une heure et quatorze minutes ! C'est inadapté et préjudiciable pour un album de ce style, et le songwriting s'érode sur la distance.
Eu égard à la longévité de la formation britannique, disons que cette nouvelle livraison de Tokyo Blade est honorable, mais sans être une franche réussite. Elle ne déchaînera pas les passions.
« Time is the Fire » est disponible depuis le 17/01/2025 via Cherry Red Records.
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DRAGONKNIGHT (power metal mélodique), Legions (17/01/2025)
Le 26/01/2025
Le songwriting power mélodique proposé par les Finlandais fonctionne merveilleusement.
Par Ahasverus
Et un dragon de plus pour le power metal !
Ceux-ci sont Finlandais et bien mystérieux. Ils avancent masqués, au sens propre comme au figuré, sous le nom de Lort Gryphon, Lord Kharatos, Lord Solarius et Lord Othrakis.
DRAGONKNIGHT par Eva Lingon Ltd. Oy Ab.
Seul Lord Salo Khan (Visions and Dreams, Finnish Rhapsody), le chanteur, à l'instar de ce que pratiquait Ad Infinitum à ses débuts, a mis bas son masque.
L'album de la formation finlandaise s'appelle « Legions », il s'agit d'un onze titres de cinquante minutes.
« Legions » présente un aspect symphonique et cinématographique (« Ascendance - Through Sea and Fire », « Dead Kings in the Grave », « Return to Atlantis ») ou folklorique (« Defender of Dragons ») non négligeable, et le son parfaitement orchestré par Mikael Grönroos au Crownhook Studio (mixage) et par Svante Forsbäck au Chartmakers West (mastering) se rapproche (sans l'égaler) du perfectionnisme sonique d'un Winterage, même si les choeurs sont, ici, synthétiques.
Le songwriting power-métallique proposé par les Finlandais est abouti et fonctionne merveilleusement (« Pirates, Bloody Pirates! », « Defender of Dragons »).
La technique est au service de la mélodie et Salo Khan délivre une prestation vocale de très haute tenue. L'originalité n'est pas ce qu'on viendra chercher chez Dragonknight, mais le savoir-faire est avéré et l'inspiration bien présente. Les ingrédients sont là, arpèges comprises (« Astarte Rise »). La dynamique est suffisante pour faire de ce « Legions » un bon disque loin du pétard mouillé. Il est remarquable de niveau si l'on tient compte qu'il s'agit du premier album de cette formation. Le style est parfaitement maîtrisé, les compositions balancent bien.
Nous vous recommandons « Legions » sans aucune retenue. Il est disponible depuis le 17/01/2025 via Scarlet Records.
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LETHAL X (heavy metal), 90 Tons of Thunder (17/01/205)
Le 26/01/2025
« 90 Tons of Thunder » aurait pu n'être qu'un album de heavy de plus, mais il tire son épingle du jeu.
Par Ahasverus
Nouveau venu sur la scène metal, Lethal X n'est pas totalement inconnu puisqu'il se compose de (ex-)membres de Racer X, Shadow Empire ou encore Michael Schenker Group.
Il commet en ce début d'année 2025 son premier album, « 90 Tons of Thunder ».
Le nom du groupe et la pochette de l'album sont une référence évidente à Racer X et à son album de 1986 « Street Lethal ».
L'album propose des titres heavy de facture classique (« 90 Tons of Thunder », « Daredevil ») très ancrés dans les 80's, pouvant tout à la fois rappeler Judas Priest, Accept ou Mercyful Fate (« Sinister Minister », « Running Away From Freedom »).
Lethal X ne manque cependant pas de se démarquer, notamment par le choix des lignes vocales (« Fallen », « God, Guts, Faith and Glory ») qui peuvent même aller chercher leur inspiration dans la vague nu-metal des 90's (« Tormental »). Le chant est donc l'un des points saillants de la formation américaine, mais ce sont surtout ses leads inspirés, en mode twin guitars ou pas, qui constituent un atout sérieux, appuyés par une section rythmique solide que la production a su mettre en avant (« Tormental »).
Billy Sheehan (Mr Big) gratte sa basse sur l'instrumental « Chasing the Flaw » .
Enfin, des titres comme « Dancing With Shadows » vous accrochent instantanément et devraient passer l'épreuve du temps.
Ainsi « 90 Tons of Thunder » aurait pu n'être qu'un album de heavy de plus, mais il tire son épingle du jeu.
Bien travaillé, d'un niveau technique indiscutable, parfait quant au son, il est marquant sans être révolutionnaire.
Il se distingue comme l'un des bonnes sorties metal de ce mois de janvier.
« 90 Tons of Thunder » est disponible depuis le 17/01/2025 via Metallic Blue Records
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Le 23/12/2024
MYSTERY BLUE est originaire de Strasbourg. Le groupe aura deux vies : une première dans les années 80, avec deux albums suivis par un split dû à des tensions internes ; une renaissance survient une dizaine d'années plus tard, avec une frontwoman à la voix atypique qui donnera au groupe une personnalité marquée.
A l'occasion de la sortie le 06/12/2024 de « Night Demon », le nouveau long format des heavy-thrashers alsaciens, nous vous proposons une rétrospective de leur discographie studio forte de neuf albums.
Par Ahasverus
. MYSTERY BLUE - 1984
Le premier album de Mystery Blue propose un hard/heavy bluesy plutôt bien fichu. Bien qu'il s'agisse d'un debut album, on sent déjà la maturité dans les compositions. La voix de Michel Torres tient la route malgré qu'on peut entr'apercevoir ses limites. Le jeu de la lead n'est pas sans intérêt. « Mystery Blue » est un album honnête dont les compositions sonnent globalement pas mal, surtout au regard des productions de l'époque qui ne brillaient pas toujours par leur professionnalisme. L'album est sorti sur le jeune label Axe Killer Records, qui accueillera par la suite XYZ, Sortilège, Shakin' Street et Nashville Pussy.
. CIRCLE OF SHAME - 1989
Pour « Circle of Shame », Mystery Blue amorce son album avec le très sûr « Heavy and Loud ». Pourtant proche des années 90 chronologiquement, la galette concède parfois un pas en arrière avec des morceaux à la Kiss (notez le maquillage à la Peter Criss de la pochette) tel que « Do it Good ». Toujours intéressant mais plus éparpillé, « Circle of Shame » sonne le glas de Mystery Blue dans sa formation initiale.
. SPIRIT OF YOUR SONG - 1998
En 1998, Mystery Blue a fait peau neuve et il affiche sa différence avec une structure inhabituelle dès le premier morceau. L'arrivée de Nathalie Geyer marque un pas décisif et salutaire, et son chant caractéristique ne cessera d'imprimer au groupe sa forte personnalité. Si la production reste à améliorer, la créativité et l'originalité (« Spirit of your Song », « Cats ») pointent leur nez et emmènent Mystery Blue très loin de ses bases (« Nature's in Love »). La formation n'a pas encore arrêté sa formule, mais elle démontre une volonté inextinguible de se démarquer de ses premières productions et de ses concurrents d'une manière générale.
. METAL SLAVES - 2003
« Metal Slaves » pose les bases du Mystery Blue moderne. Un long préambule tribal au didjeridoo précède des titres heavy à la Judas Priest (« Slave to Blood », « Roller Coaster Ride »). Les riffs sont solides, et la prise de risques reste bien gérée. Les arrangements ne manquent pas d'originalité (« S.T.A.G.E »). Le groupe strasbourgeois a trouvé sa recette heavy thrash nerveuse et originale. Il ne cessera de l'améliorer.
. CLAWS OF STEEL - 2006
« Metal Slaves » commençait par un son de didjeridoo ; la musique classique introduit « Claws of Steel ». Mozart est rapidement interrompu par un riff tranchant au contraste saisissant. Il faut au passage saluer la performance lyrique de Nathalie Geyer, qui dévoille un époustouflant talent de soprano colorature en reprenant l'air de la Reine de la Nuit sur la piste introductive. On s'étonne que cet atout n'ait jamais plus été exploité pour Mystery Blue car la frontwoman fait montre d'une disposition peu commune qui doit être mise en lumière, nombre de chanteuses de groupes de metal symphonique n'étant pas en mesure de réaliser une telle performance. Pour en revenir à l'album, le songwriting de « Claws of Steel » propose des titres nerveux et rapides (« Shades of Death », « Psycho City », Queen of the Damned ») et le heavy de Mistery Blue n'est pas sans rappeler le Judas Priest des 90's même dans ses titres lents (« Destructive Instinct »), ou celui d'Accept dans une moindre mesure. Le chant marqué confère cependant à la galette une singularité remarquable. A noter que Mistery Blue est alors l'un des rares groupes français signés sur le label belge Mausoleum Records, qui héberge Cinderella, L. A. Guns et Anvil.
. HELL & FURY - 2010
« Hell & Fury » est enregistré selon les mêmes modalités que « Claws of Steel ». Restant dans le registre Judas Priest/Accept, il frise parfois la musique extrême mais ses accélérations lui prêtent une atmosphère brouillonne (« Hell & Fury », « Endangering Species »). Si le songwriting se montre audacieux, Mistery Blue ne parvient pas à nous captiver cette fois-ci et son essai ne nous semble pas transformé.
. CONQUER THE WORLD - 2012
Renonçant aux plages introductives, « Conquer the World » entre dans le vif du sujet dès le morceau éponyme. La prise de voix est mieux travaillée et donne du relief à certains titres ( « Ticket to Hell », « Conquer the World »).
Les choix de la batterie fracturent volontiers la ligne mélodique et peuvent déconcerter (« Innocent Crime », « Behind Those Walls »). Andreas Babuschkin (Paragon) invité sur le morceau « Running With the Pack », se contente de soutenir Nathalie Geyer alors qu'il aurait mérité de partager plus longuement le chant lead. Ces quelques remarques font de ce septième album un opus en demi-teinte malgré l'originalité du chant et des choix mélodiques (« Keep On Dreaming »). Quelques morceaux bien balancés et beaucoup de bonnes guitares maintiennent l'esquif qui navigue cette fois dans le sillage d'Accept (« Ticket to Hell », « Road of Despair »). S'il n'est pas parmi les meilleurs albums du groupe, « Conquer the World » à le mérite d'être arrivé là par ses propres voies. Un morceau aux lyrics en Français termine cet album enregistré et mixé à Francfort par Uwe Lulis (Accept, Grave Digger).
. 8RED - 2016
Après l'escapade scénique « Live... Made In Europe » (2016), Mistery Blue retourne en studio pour un huitième album. Vince Koehler (batterie) s'occupe du son et Mystery Blue n'a jamais sonné aussi bien. Vince réalise également la pochette de l'album. Malgré quelques morceaux rapides (« Vikings of Modern Times », « Beast Within »), « 8Red » est plus sage que les deux albums précédents. Mistery Blue garde cependant son originalité, confer le chant de Nathalie Geyer qui ne doute de rien et quelques arrangements inattendus (« Throwaway Society », « Final Flight »).
. NIGHT DEMON - 2024
Line-Up : Nathalie Geyer : chant / Frenzy Philippon : guitare / Erik Lothaire : guitare / Julien Weibel : basse Vince Koehler : batterie
Livré dans un artwork du dessinateur/illustrateur Jean Linnhoff, ce neuvième album studio permet aux Strasbourgeois de faire une entrée fracassante avec « End of the World », un titre heavy aux nombreux changements d'atmosphère. Le chant de Nathalie Geyer prend juste ce qu'il faut de risques pour interpeller. La rythmique heavy et les choeurs masculins à l'Allemande, ainsi que les interventions d'une lead concise et mélodique, assurent une musicalité omniprésente. L'album est en place, de la composition à l'interprétation, et la production du batteur Vince Koehler tient la route. « End of the World », « Human Again », « Where Metal Rules », avec leurs ruptures et leurs accélérations, proposent un heavy thrash intense, tandis que Mystery Blue garde le pied sûr jusque dans le mid-tempo (« Night Demon », « Rebel at Heart »).
« Pandemic Metal Virus » lorgne vers Judas Priest tandis que « Undertakers » (avec Andreas Babuschkin du groupe Paragon) chemine vers Accept à qui le groupe rend hommage en reprenant « Restless & Wild ». Pour « Night Demon » les Alsaciens ont choisi la sobriété, mais Mystery Blue reste Mystery Blue et son metal loin de tout formatage reste fortement typé. « Night Demon » est une monture puissante et toujours sauvage dont le bronc riding est maîtrisé par des musiciens qui restent en selle pour l'une des plus complètes réussites de leur parcours. S'il a des aspérités qui le couperont de certains auditeurs, « Night Demon » sort incontestablement du lot, et sa fraîcheur laisse présager que ceux qui l'aiment aujourd'hui le réécouteront avec le même plaisir dans longtemps, car il a les épaules et la classe naturelle d'un album culte.
« Night Demon » est disponible depuis le 06/12/2024.
Tracklist :
01. End Of The World
02. Colours Of Life
03. Burning Souls
04. Night Demon
05. Human Again
06. Pandemic Metal Virus
07. Rebel At Heart
08. Undertakers (feat. Andreas « Buschi » Babuschkin)
09. Skulls From Hell
10. Where Metal Rules
11. Wild Fire
12. Forever Hand In Hand
13. Restless And Wild (cover Accept)
Durée totale : 50mn env.
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DAYTONA (AOR), Garder la Flamme (25/10/2024)
Le 09/12/2024
« Garder la Flamme » est le premier album du groupe suédois DAYTONA.
Signé chez Escape Music (Bob Catley, Jelusick, Drive She Said, Overland), Daytona a pour line-up Fredrik Werner (Osukaru) au chant, Erik Heikne (Miss Behaviour) aux guitares, Niclas Lindblom (Miss Behaviour) à la basse, Johan Berlin (Eclipse) au clavier et Calle Larsson (Sonic Surf City) à la batterie.
Le groupe est né sous l'impulsion d'Erik Heikne, qui disposait de compositions trop AOR pour être jouées par Miss Behaviour, formation au sein de laquelle il tient la guitare. Il songe alors à monter un projet solo pour les produire, mais sa rencontre avec le chanteur Fredrik Werner et leurs vues communes sur la musique l'incitent à fonder le projet Daytona.
Daytona dévoile Fredrik Werner sous un jour légèrement différent de son autre groupe, Osukaru. Le timbre de sa voix tend à se rapprocher de celui de Lou Gramm. On pensera donc souvent à Foreigner durant cet opus de quarante-trois minutes. Le titre en Français de cet album, « Garder la Flamme », est d'ailleurs un clin d'oeil à celui de Foreigner, « Agent Provocateur ».
Si aucun morceau ne se détache de manière significative, la qualité est bien présente sur l'ensemble des compositions de ce debut album. « Garder la Flamme » est forgé dans un très bon AOR, mélodique à souhaits, avec d'excellents arrangements et une utilisation fréquente du saxophone. Son rock mélodique est une version à peine plus métallique de formations telles que Toto ou Journey.
L'album a notamment été proposé dans une édition vinyle « Solid Blue » limitée à 300 exemplaires numérotés.
« Garder la Flamme » est disponible depuis le 25/10/024.

STORACE (hard-rock), Crossfire (22/11/2024)
Le 07/12/2024
« Crossfire » a ce qu'il faut pour fracturer les cervicales.
Par Ahasverus
« Crossfire » est le deuxième album solo de Marc STORACE. A soixante-treize ans, le frontman de Krokus, même s'il reconnaît ne plus atteindre les notes d'un « Headhunter », n'a pas perdu sa superbe. Il fait à nouveau parler la poudre avec « Crossfire », disponible depuis le 22/11/2024 dans un artwork signé Thomas Ewerhard (Krokus, Volbeat, Avantasia).
Pour la production de ce nouvel album, Marc a bétonné en faisant appel à Tommy Henriksen (Alice Cooper, Hollywood Vampires) et Olle Romo (AC/DC, Def Leppard).
Musicalement, le hard-rock de « Crossfire » rappellera forcément Krokus compte-tenu du timbre caractéristique du frontman, mais plus encore le courant australien mené par The Angels (« Screaming Demons ») et AC/DC (les choeurs de « Love Thing Stealer » façon « Thunderstruck »), ainsi que le hard britannique à la Def Leppard (« Adrenaline »).
L'assemblage est incontestablement réussi et les amateurs de hard sans impuretés trouveront de quoi satisfaire leur envie de headbanguer tout au long des quarante-deux minutes de cette galette. « Let's Get Nuts », « We All Need the Money », « Hell Yeah », « Millionnaire blues » ou « Sirens » sont autant de morceaux aux riffs solides et qui prouvent que « Crossfire » trouve Storace très en forme.
Le songwriting signé par lui-même, par Tommy Henriksen (Alice Cooper, Hollywood Vampires) et par le batteur Pat Aeby (Krokus, Gotus) ne présente pour ainsi dire pas de faiblesses. Il se termine sur une ballade façon Aerosmith (« Only Love Can Hurt Like This »).
Si vous êtes amateurs d'un hard-rock qui respecte le périmètre défini par les groupes précités, « Crossfire » est un bon choix pour vous. Il ne dépareillera pas dans votre discothèque et il a ce qu'il faut pour vous fracturer les cervicales.
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SUNSTORM (AOR), Restless Fight (22/11/2024)
Le 29/11/2024
« Restless Fight » est un très bon millésime 2024 qui saura séduire sans réserve tous les fans de hard mélodique.
Par Ahasverus
A l'occasion de la sortie de l'album « Restless Fight », nous vous proposons un retour sur la discographie studio de SUNSTORM.
SUNSTORM est un supergroupe monté autour de Joe Lynn Turner (Deep Purple, Rainbow) et de Dennis Ward (Pink Cream 69), qui traine dans son sillage deux autres musiciens de Pink Cream 69. Il est « initialement conçu pour présenter un style musical similaire aux racines melodic rock / AOR du chanteur Joe Lynn Turner », comme l'indique le label italien Frontiers Music (Hardline, Bob Catley, Mr Big, CoreLeoni) sur lequel sortiront tous les albums de la formation.
Le line-up à géométrie variable se cristallisera dans un second temps autour de Ronnie Romero (Rainbow, Lords of Black, CoreLeoni, Michael Shenker).
. SUNSTORM - 2006
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Dennis Ward – basse, choeurs, guitares, claviers / Uwe Reitenauer – guitare / Jochen Weyer - claviers / Chris Schmidt - batterie
Parfois assez puissant (« This is my Heart », « Fist Full of Heat »), cet album éponyme propose un rock agréable et légèrement hard, avec beaucoup de fluidité dans les lignes mélodiques (« Strength Over Time », « Arms of Love »). Construit à grands renforts de claviers (« Keep Tonight », « Another You », « Night Moves », « Danger of Love », « Making Up for Lost Time »). il reçoit notamment pour sa tracklist le concours de Jim Peterik (Survivors) qui signe de nombreux titres. Le cap est clairement AOR, il suffit de lire les titres pour s'en convaincre : « This is my Heart », « Love's Gone Wrong », « Danger of Love », « Arms of Love »... L'ensemble de la galette est plutôt réussi et c'est bien sûr remarquablement interprété. On n'en attendait pas moins d'un tel casting.
. HOUSE OF DREAMS - 2009
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Dennis Ward – basse, choeurs, guitares, claviers / Uwe Reitenauer – guitare / Gunther Werno - claviers / Chris Schmidt - batterie
Pour ce deuxième album, Sunstorm fait encore appel aux talents de compositeur de Jim Peterik, mais aussi aux jumeaux James et Tom Martin (Vega), ainsi qu'au hit maker Desmond Child. Mais le soufflé retombe malgré un casting en béton. Le hard FM de « House of Dreams » rate son envol (« I Found Love »). Seuls quelques morceaux échappent, au crash (« Gutters of Gold », « House of Dreams »), bien trop peu pour faire de cette galette un bon disque.
. EMOTIONAL FIRE - 2012
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Dennis Ward – basse, choeurs, guitares, claviers / Uwe Reitenauer – guitare / Justin Dakey - claviers / Chris Schmidt - batterie
Le troisième album de Sunstorm sort en 2012. Piterik a quitté un navire sur lequel sont encore les frères Martin et Desmond Child, ainsi que d'autres songwriters dont Michael Bolton dont Sunstorm recycle plusieurs compositions déjà interprétées par l'intéressé ou par la chanteuse Cher. Malgré ce côté réchauffé, « You Wouldn't No Love » ou « Wish You Were Here » permettent à « Emotional Fire » d'atteindre un niveau supérieur à « House of Dreams » et d'atteindre non pas le Graal mais très correct AOR. Après avoir quitté Sunstorm, Joe Lynn Turner dressera le bilan suivant : « Sunstorm a été créé dans le but d'enregistrer et de sortir des démos de chansons que j'avais accumulées au cours des dernières années. Avec les contributions de mon bon ami Jim Peterik et de quelques autres compositeurs talentueux, les deux premiers albums de Sunstorm sont nés. Ces albums ont été un véritable travail d'amour pour moi et j'étais totalement investi et inspiré par le projet. Je crois que ces albums résisteront à l'épreuve du temps en raison de l'originalité conceptuel et des contributions qu'ils contiennent. Au fur et à mesure que Sunstorm se développait il s'est transformé en un projet de groupe maison pour le label et je suis devenu moins inspiré et motivé par ma participation. J'avais l'impression que cela devenait d'avantage un travail contractuel ». « Emotional Fire » marque donc le début de la fin.
. EDGE OF TOMORROW - 2016
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Nik Mazzucconi – basse / Simone Mularoni – guitare / Alessandro Del Vecchio - claviers / Francesco Jovino - batterie
Pour « Edge of Tomorrow », Sunstorm change de braquet. Son line-up est totalement renouvelé autour de Joe Lynn Turner. Alessandro Del Vecchio (Hardline, Jorn) prend les claviers et produit l'album. Il signe également avec le guitariste Simone Mularoni (DGM) l'essentiel des compositions. Le résultat est là, les guitares flamboient dans l'AOR (« Edge of Tomorrow »), les rythmiques se font percutantes et ce quatrième long format est plus heavy que les précédentes livraisons (« Heart of the Storm », « You Hold Me Down »).
. THE ROAD TO HELL - 2018
Line-up : Joe Lynn Turner – chant / Nik Mazzucconi – basse / Simone Mularoni – guitare / Alessandro Del Vecchio - claviers / Edo Sala - batterie
« The Road to Hell » reprend la formule « Edge of Tomorrow » et l'affine avec quasiment le même line-up. Son hard mélodique est d'une belle qualité. « Only the Good Will Survive », « On the Edge », « Blind the Sky », « Future to Come » sont autant de mélodies mémorables, et « Resurrection » est le morceau le plus heavy du supergroupe depuis sa création. Sunstorm signe-t-il avec ce cinquième opus l'un des sommets de son parcours discographique ? Ce n'est pas l'avis de Joe Lynn Turner qui n'apprécie pas la direction musicale prise par le groupe sous l'influence d'Alessandro Del Vecchio et du fondateur de Frontiers Music, Serafino Perugino. A soixante-sept ans, dont cinq décennies de carrière, le chanteur américan n'entend pas s'en laisser compter et s'apprête à jeter l'éponge sur ce projet. Il ira jusqu'à déclarer en 2021, en mode suivez mon regard tandis que le torchon a brûlé entre lui et Perugino, que « la majorité des sorties du Label Frontiers (...) semblent souvent être écrites, interprétées et produites par la même source. »
. AFTERLIFE - 2021
Line-up : Ronnie Romero – chant / Nik Mazzucconi – basse / Simone Mularoni – guitare / Alessandro Del Vecchio - claviers / Michele Sanna - batterie
« Etant donné le désir de Turner de travailler sur des styles de musique plus lourds et de s'éloigner de la direction rock mélodique originale des premiers albums de Sunstorm sur lesquels Perugino voulait ramener le groupe (une demande souvent faite par les fans du groupe) » selon le label Frontiers, la rupture est consommée entre Sunstorm et son chanteur originel. Ronnie Romero (Lords of Black, Rainbow) est appelé pour le remplacer.
Le label explique encore : « Avant l'écriture et l'enregistrement de AfterLife en 2021, lors de discussions avec le producteur et auteur-compositeur Alessandro Del Vecchio, il a été décidé que déplacer le style musical du prochain album de Sunstorm vers le son AOR plus mélodique des premiers disques était ce que tout le monde voulait. Romero, avec son style vocal puissant, était la personne idéale pour livrer la marchandise pour la musique. »
Le Chilien trouve immédiatement ses marques et amène un aspect plus heavy au metal de Sunstorm. Des morceaux comme « AfterLife », « One Step Closer », ou « Born Again » sont immédiatement efficaces, et l'avenir de Sunstorm ne semble nullement compromis par le départ de Turner.
. BROTHERS IN ARMS - 2022
Line-up : Ronnie Romero – chant / Nik Mazzucconi – basse / Luca Princiotta – guitare / Alessandro Del Vecchio - claviers / Michele Sanna - batterie
Ce sixième album voit Luca Princiotta (Doro, Blaze) remplacer Simone Mularoni à la guitare. Selon le label l'opus « offre des éléments du son plus mélodique de Rainbow et Deep Purple mélangés au son de Foreigner et du rock mélodique classique ».
Sunstorm choisit une entrée vive avec le titre éponyme et il récidive parfois (« No Turning Back »), mais l'impression d'ensemble est majoritairement AOR, nous rappelant les albums de Oliver Hartmann avec des mélodies appréhendables dès la première écoute (« I Will Remember », « Miracle », « Living Out Of Fear »).
SUNSTORM line-up 2022
. RESTLESS FIGHT - 2024
Line-up : Ronnie Romero – chant / Andrea Arcangeli – basse / Aldo Lonobile – guitare / Antonio Agate - claviers / Alfonso Mocerino - batterie
Pour ce huitième opus studio, le line-up a été totalement renouvelé autour de Ronnie Romero. Exit le producteur/compositeur/clavieriste Alessandro Del Vecchio. Le label explique : « Depuis le début de la production du nouvel album, la discussion avec le nouveau producteur et auteur-compositeur Aldo Lonobile s'est concentrée sur le concept visant à conserver les racines du style musical de Sunstorm : le son AOR des premiers disques que tout le monde voulait, mais avec une attention particulière au style des années 80 d'arranger les guitares et les claviers afin d'atteindre des vibrations plus puissantes. L'objectif était de donner un nouvel attrait à la nouvelle musique afin qu'elle puisse constituer la base parfaite pour Romero. »
Le résultat est là. Selon Frontiers, « Restless Fight » est « un album où les acrobaties vocales de Ronnie s’intègrent parfaitement dans la façon de jouer de la guitare de Lonobile, clairement influencée par les guitar heroes des années 80 tels que Jake E. Lee et Steve Stevens ». Mélodique en diable (« Take It All »), « Restless Fight » se place entre Hartmann et Soto (« Dream's Aren't Over » ), insistant sur l'AOR avec une certaine unité. « I'll Stand For You », « Hope's Last Stand », « Running To You », « Against the Storm » ou encore « In & Out » sont autant d'excellents morceaux sur un très bon millésime 2024 qui saura séduire sans réserve tous les fans de hard mélodique.
« Restless Fight » est disponible depuis le 22/11/2024.
Albums recommandés :
- Sunstorm (2006)
- Edge of Tomorrow (2016)
- The Road to Hell (2018)
- Afterlife (2021)
- Restless Fight (2024)
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INNERWISH (heavy mélodique), Ash of Eternal Flame (08/11/2024)
Le 26/11/2024
Après six années de silence discographique, InnerWish revient avec la pièce la plus aboutie de sa discographie.
Par Ahasverus
L'histoire d'INNERWISH commence à Athènes en 1995. Elle se construit autour de Thimios Krikos (guitare) et de Giannis Papanikolaou (chant) qui jettent les bases de quelques chansons et recrutent un line-up qui leur permet d'enregistrer un premier album, tard le soir dans les studios pour profiter de créneaux à moindre coût.
A l'occasion de la sortie de « Ash Of Eternal Flame », le nouveau long format des Grecs, et à notre avis le meilleur de leur production, nous avons eu envie de nous plonger dans la discographie d'InnerWish.
Retour en 1998.
INNERWISH line-up 2024 - photographie Dimitris Marinis
. Waiting for the Dawn (1998)
Line-up : Giannis Papanikolaou - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Alexis Leventeris - basse / Dimitris Papalexis - clavier / Pavlos Balatsoukas - batterie
Malgré des développements heavy mélodiques non dénués d'intérêt, le son de ce premier album du groupe grec, enregistré à l'économie, est trop rédhibitoire même dans sa version remasterisée pour qu'il soit autre chose qu'une curiosité. InnerWish confesse : « A cette époque, nous n'étions qu'un groupe de gars voulant jouer du Heavy Metal et ne pensant à rien d'autre. Nous commençions à travailler nos propres chansons afin de matérialiser nos besoins et souhaits intérieurs (c'est ainsi que le nom du groupe est sorti) sans avoir en tête une sortie officielle. » Sur le son, il ajoute : « Si nous avions la chance d'enregistrer à nouveau cet album, il y a beaucoup de choses que nous aimerions changer, et nous savons que le mix final pourrait être bien meilleur. Mais d’un autre côté, cet album est une image de nos vies à cette époque. »
. Silent Faces (2004)
Line-Up : Babis Alexandropoulos - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / Terry Moros - batterie
Musiciens additionnels : Panagiotis Mylonas - claviers / Fotis Giannakopoulos - batterie
Les choses sérieuses commencent en 2004 avec « Silent Faces ». « Dancer of the Storm », la première piste, donne le la en faisant parler la poudre à la manière d'un Blind Guardian. Sans atteindre des sommets, l'album est honnête, plus franc et plus offensif que l'opus de 1998. Le son est moins approximatif que sur « Waiting for the Dawn », et le chant aussi ! Après quelques tatonnements (le split-CD « Realms of the Night » et une apparition sur la compilation « Louder than the Dragon ») les Grecs apparaissent en forme avec une formule plutôt efficace et un net remaniement de son line-up, les guitaristes Thimios Krikos et Manolis Tsigos étant les seuls rescapés du premier effort.
. Inner Strenght (2006)
Line-Up : Babis Alexandropoulos - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / Panagiotis Mylonas - claviers / Terry Moros - batterie
Bénéficiant du même line-up, « Inner Strenght » s'aligne sur la lancée de « Silent Faces ». InnerWish enchaîne les titres de heavy mélodique et multiplie les twin guitars. L'ensemble n'est pas sans qualités, mais il est clairement en retard d'un ou deux métros (« Eye of the Storm »).
. No Turning Back (2010)
Line-Up : Babis Alexandropoulos - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / George Georgiou - clavier / Terry Moros - batterie
Curieusement banni du site officiel du groupe alors qu'il affiche le même line-up, « No Turning Back » survient quatre ans après « Inner Strenght ». Si le fond reste le même, le heavy mélodique de la formation athénienne s'est mordernisé, avec des rythmiques plus tranchantes lorgnant parfois sur le heavy mélodique allemand. Les twin guitars restent plaisantes, l'ombre de Dio profile parfois (« No Turning Back », « Kingdom of the Prime » ). L'ensemble, reconnaissons-le, sonne plutôt pas mal (« Sirens », « Save Us ») et le Metal d'InnerWish commence à prendre sa forme actuelle.
. InnerWish (2016)
Line-Up : George Eikosipentakis - chant / Thimios Krikos - guitare / Manolis Tsigos - guitare / Antonis Mazarakis - basse / George Georgiou - clavier / Fragiskos Samoilis - batterie
Il n'est jamais anodin pour un groupe à ce stade de carrière de commettre un album éponyme. Le procédé sonne comme un aveu : « Eurêka ! Voici ce que nous sommes vraiment ! ». Après trois albums au line-up stable, Terry Moros a cédé sa batterie à Fragiskos Samoilis et Babis Alexandropoulos son micro à George Eikosipentakis. Si la formule permet d'avancer vers la maturité (la voix de George Eikosipentakis est très sûre) et peut capter l'oreille de l'auditeur (« Sins of the Past », « Through My Eyes », « Zero Ground », « Tame the Seven Seas », « Rain Of A Thousand Years »), il manque encore un petit quelque chose pour arriver au point d'orgue. Cependant « InnerWish » est sur la bonne voie, plus posé que ses prédécesseurs. Son ossature classique reflète la paternité d'un Dio et des influences mélodiques allemandes. Il manque pourtant de titres vraiment capables d'accentuer son relief. Ce sera chose faite sur l'album suivant.
. Ash of Eternal Flame (2024)
Line-Up : George Eikosipentakis – Chant / Thimios Krikos – Guitare / Manolis Tsigkos – Guitare / Antonis Mazarakis – Basse / George Georgiou – Claviers / Fragiskos Samoilis – Batterie
Guest : Hansi Kürsch (Blind Guardian)
Il aura fallu huit ans à InnerWish pour donner un successeur à son album éponyme.
Ill faut admettre que ce nouvel effort nous a totalement convaincus ! Non seulement le line-up grec est parfaitement en place, avec un vocaliste au sommet de son art, mais il est servi par un songwriting particulièrement vigoureux qui permet d'enchaîner les titres avec brio. Il est rare de tomber sur une galette d'un intérêt si constant. L'apport de Hansi Kürsch (Blind Guardian) sur le titre « Sea of Lies » est une réussite évidente et il signe peut-être la meilleure des onze pistes.
Il est cependant talonné de près par des titres forts de metal mélodique racé (« Forevermore », « Soul Assunder », « Primal Scream ») orientés Helloween ( « I Walk Alone »), parfois dans l'esprit d'un Dio (« Cretan Warriors » « The Hands of Doom », « Breathe »). Après des années de silence discographique, InnerWish est donc en pleine forme avec ce qui constitue, à notre sens de loin, la pièce la plus aboutie de sa discographie grâce à un songwriting incroyablement solide sur la durée.
L'artwork de ce « Ash Of Eternal Flame » est l'oeuvre de Giannis Nakos, qui a notamment dessiné la pochette de « The Awakening » de Kamelot.
« Ash Of Eternal Flame » est décliné en deux éditions, l'une bleue pour les CD et la version numérique, l'autre rouge pour les vinyles. Les formats physiques ont en bonus une cover du titre de Blackfoot « Send Me an Angel » (que la bande à Rickey Medlocke commettait sur le très moyen « Siogo »).
L'album a été enregistré aux studios LoNe et Devasoundz à Athènes, en Grèce, par Fotis Benardo (ex-Sceptic Flesh). Le mixage et le mastering sont de Henrik Udd (Hammerfall, Powerwolf, Septicflesh).
« Ash Of Eternal Flame » est disponible depuis le 08/11/2024 via le label germano-américain Reigning Phoenix Music (Helloween, Angra).

Le 12/10/2024
« Speed Of Darkness » prouve que la longévité de D-A-D n'a en rien érodé son mordant.
Par Ahasverus
A l'occasion de la sortie de « Speed Of Darkness », le treizième album studio de D-A-D, nous vous proposons une rétrospective de la discographie du groupe danois.
Disneyland After Dark. C'est ainsi que se nomme D-A-D au début de sa carrière.
Et c'est ainsi que le présentera la piste introductive de son tout premier album. L'idée est de Stig Pedersen, le bassiste du groupe (qui joue sur une basse à deux cordes !), car en effet, qui sait ce qu'il peut arriver à Dsneyland quand les lumières se sont éteintes ?
Disneyland After Dark se forme au début des années 80 à Copenhague autour de Stig et de Jesper Binzer (chant, guitare), rejoint par son frère Jacob (guitare) en 1984. Peter Lundholm complète la formation à la batterie. Après un trois titres anecdotique en 1985, le quatuor sort son premier album en 1986.
Call of the Wild - 1986
C'est donc sous le nom de Disneyland After Dark que sort « Call Of The Wild ». C'est un onze pistes aux influences country évidentes, avec des clins d'oeil à Johnny Cash (« Riding With Sue »), parfois saupoudré d'influences pop telle la ligne de clavier à la Bronski Beat (« I Feel Love ») qu'on entend sur le morceau « Trucker ». Cet album dispensable fait plutôt l'effet d'une curiosité dans la discographie du groupe. La pochette voit apparaître la mascotte un crâne de bovin aux longues cornes, mascotte du groupe.
Draws A Circle - 1987
L'album suivant marque une évolution. Le groupe se cherche en explorant plusieurs pistes. Rock garage (« Isn't That Wild »), hard-rock (« Mighty Mighty High »), blues « I Won't Cut My Hair »), soft rock (« Black Crickets »), gospel (« There's A Ship »), rock à la Rolling Stones (« 10 Knots »), rythmiques à la AC/DC (« Ride My Train »), ballade (« I'd Rather Live Than Die »), rien ne nous est épargné ! Décousu, il contient même une reprise du « A Horse With No Name » du groupe America. « Draws a Circle » s'écoulera tout de même à trente mille copies ! La réédition CD accentuera le côté patchwork de l'album en le complétant par un titre country (« Up, Up Over the Mountain Top », qui figurait sur le premier EP) ainsi qu'avec une inclassable parodie crooner de chant de Noël (« Sad, Sad X-Mas ») initialement sortie en face B du single « It's After Dark », issu du précédent album.
No Fuel Left for the Pilgrims - 1989
Les choses sérieuses commencent en mars 1989 avec « No Fuel Left For The Pilgrims ». S'essayant au hard-rock, Disneyland After Dark a trouvé son style de prédilection. Devant le succès de l'album, le groupe est signé en septembre de la même année par Warner qui souhaite le diffuser à l'international. Pour éviter des problèmes de droits aux U.S.A., Disneyland After Dark change son nom en D:A:D. Musicalement, la nouvelle orientation convainc (« Girl Nation »). Avec un hard qui peut aller taquiner les Australiens sur leur terrain (« True Believer », « Overmuch »), le nouvel opus est porté par un single sur lequel la voix de Jesper Binzer brille de mille feux (« Sleeping My Day Away »). Les Danois investissent les charts internationaux, atteignant la vingt-cinquième place en Suède et la vingt-neuvième en Australie. « No Fuel Left For The Pilgrims » fait référence. C'est l'album qui vous sera systématiquement recommandé par les fans et dans les chroniques. Il est certifié double disque de platine au Danemark.
Riskin' It All - 1991
La filiation australienne de D-A-D se confirme avec ce quatrième album, à peine contrariée par de rares rock (« Down That Dusty 3'rd World Road », « Grow Or Pay ») et une ballade. « Riskin' It All » se classe d'ailleurs à la quatre-vingtième place des charts australiens. Il est particulièrement bien accueilli en Scandinavie et il remporte le titre d'album heavy rock de l'année aux Danish Music Awards.
Helpyourselfish - 1995
D-A-D ne surfe pas sur la vague : « Helpyourselfish » s'éloigne de ses bases pour des compositions plus complexes (« Soulbender », « Candid », « It'swhenit'swrongit'sright ») et un son plus moderne (« Reconstrucdead »). Avec ce virage heavy, ce cinquième long format atteint une place honorable en Finlande (14) et en Norvège (21), mais il ne rafle pas la mise à l'international comme son prédécesseur. Il n'est cependant pas dénué d'intérêt.
Simpatico - 1997
S'il commence avec un « Empty Heads » à la Aerosmith et enchaîne avec le dynamique morceau éponyme, « Simpatico » lève nettement le pied par rapport à l'album précédent. Cela ne l'empêchera pas de se classer à la vingt-sixième place des charts finlandais.
Everything Glows - 2000
L'album suivant consacre l'arrivée de à la batterie de Laust Sonne et confirme la tendance de D-A-D, qui opte pour un tempo de moyen calibre (« Something Good », « Sunstar », « Candy Bar », « I'm Not The Same », « As Common As »). Même si les Danois savent envoyer du riff (« The Road Below Me », « Evil Twin »), on est très loin d'un « Riskin' It All ». L'album se classe confortablement dans les charts scandinaves, trouvant même une cinquième place dans son pays natal. Il est le premier de la discographie qui voit le nom du groupe s'orthographier « D-A-D » au lieu de « D:A:D ».
Soft Dogs - 2002
Le huitième album de D-A-D accentue le parti pris d'« Everything Glows », parvenant à proposer des mélodies catchy (« Soft Dogs », « So What? », « Un Frappe Sur La Tête ») tandis que Jesper Binzer ajoute du groove à son chant (« What's The Matter », « It Changes Everything »). « Soft Dogs » est un bon opus, même s'il opte pour des nuances (« Golden Way », « Between You And Me », Blue All Over). Le public danois l'emmène à la première place de ses charts.
Scare Yourself - 2005
S'il démarre doucement, « Scare Yourself » plante des riffs hard-rock dans des morceaux nonchalants afin de muscler son jeu avec des titres comme « A Good Day (To Give It Up) », « Camping In Scandinavia » « Last Chance To Change » et « No Hero ». Bien accueilli en Scandinavie, il sera certifié disque de platine au Danemark.
Monster Philosophy - 2008
S'il reste rock, le dixième album de D-A-D se fait un poil plus accrocheur (« Nightmare In The Daytime », « Too Deep For Me », « Milk And Honey », « I Am The River », « If I Succeed »). La pochette de l'album est un montage de la statue du Penseur de Rodin, affublée du crâne de bovin habituellement fiché sous le logo du groupe. « Monster Philosophy » a atteint la première place des charts danois
DIC·NII·LAN·DAFT·ERD·ARK - 2011
Le onzième album de la formation de Copenhague marque son retour en force dans une musique heavy qui fonctionne parfaitement. « A New Age Moving In », « I Want What She's Got », « Wild Thing In The Woods », « The End » côtoient tout de même des titres plus pépères mais loin d'être déplaisants (« Fast On Wheels », « Breaking Them Heart By Heart »). Deuxième des charts danois, cet opus a obtenu une quatre-vingt-dix-septième place en Allemagne.
A Prayer for the Loud - 2019
Après une pause de huit ans qui aura vu Jesper Binzer enregistrer « Dying is easy », un premier album solo très proche du registre du groupe. « A Prayer for the Loud » remet les gaz avec un « Burning Star » ou un « No Doubt About It » que n'aurait pas dédaignés Aerosmith pour sa période « Permanent Vacation ». On peut aussi penser au hard australien (« Musical Chairs »). En tous cas D-A-D signe l'un de ses albums les plus heavy, même si le titre éponyme se la joue blues et si le quatuor se permet quelques respirations (« The Sky Is Made Of Blues », « A Drug for the Heart », « If the World Just »). La pochette de l'album poursuit l'effet du jeu de mot de la chanson-titre en clouant sa mascotte sur la croix.
Speed of Darkness - 2024
Pour son nouvel album, D-A-D envoie sa mascotte dans l'espace le 04/10/2024. L'album ne se déplace cependant pas à la vitesse de la lumière, privilégiant les titres rock (« Speed Of Darkness », « Head Over Heels », « Crazy Wings ») et les tempos moyens, ce qui n'empêche pas une grande efficacité (« Live By Fire »). Le son sait se faire plus hard (« God Prays To Man », « Keep That Mother Down », « Strange Terrain », « Waiting is the Way ») et « Speed of Darkness » est à ce titre pleinement représentatif de la discographie de ce groupe, capable d'alterner rock et hard-rock avec le même savoir-faire. D-A-D fait ce qu'il sait faire de mieux, avec un chant gorgé de groove, de belles mélodies, de bonnes guitares.
En presque quarante ans de parcours discographique, ce groupe d'une stabilité remarquable et à la personnalité singulière s'est taillé la part d'un lion et une place à part dans le monde du Metal, offrant des albums rock ou heavy différents dans la continuité, des galettes reconnues pour leur qualité incontestée depuis « No Fuel Left for the Pilgrims ». Sa livraison 2024, si elle n'est pas la meilleure de sa longue carrière, reste intéressante et prouve que sa longévité n'a en rien érodé le mordant de D-A-D.
Albums recommandés :
- No Fuel Left for the Pilgrims - 1989
- Riskin' It All - 1991
- Soft Dogs - 2002
- DIC·NII·LAN·DAFT·ERD·ARK - 2011
- A Prayer for the Loud - 2019
- Speed Of Darkness - 2024
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MICHAEL SCHENKER (hard heavy), My Years With UFO (20/09/2024)
Le 23/09/2024
Véritable bottin mondain du hard/heavy, « My Years With UFO » est meilleur que nombre de tributes consacrés à UFO.
Par Ahasverus
Alors que Phil Mogg, délivrait le premier album de son projet Moggs Motel le 6 septembre 2024, le guitariste allemand MICHAEL SCHENKER a décidé de redonner vie à ses années UFO en réenregistrant dans un album intitulé « My Years With UFO » onze titres issus des albums auxquels il a participé, titres provenant de la période 74/78 qui constitue l'âge d'or du groupe de Londres, avec des morceaux comme « Doctor Doctor », « Only You Can Rock Me » ou encore « Love To Love ».
Michael Schenker fait l'impasse sur la période 1995/2002 qui le voyait reprendre du service chez UFO le temps de trois albums.
La pochette de « My Years With UFO » rappelle d'ailleurs furieusement celle du double live « Strangers In The Night » (1979) après lequel Michael quittait le groupe britannique pour retrouver brièvement son frère Rudolf dans Scorpions avant de fonder MSG.
C'est donc une succession de classiques du répertoire de UFO que revisite le guitariste, accompagné de géants du genre, le line-up de l'album constituant un véritable bottin mondain du hard/heavy sur lequel on retrouve des pointures du chant telles que Jeff Scott Soto, Dee Snider, Joey Tempest, Axl Rose, ou encore le « jeune » Erik Grönwall (H.E.A.T., Skid Row), et des guitar-heroes tels que Kai Hansen et Slash.
Les versions proposées par l'homme à la Flying V restent fidèles aux titres originaux, et l'on peut, dans les premières minutes, avoir un doute sur l'intérêt de l'opération. Pourtant, très rapidement, le talent irradie la galette, et c'est Joel Hoekstra (Whitesnake) qui donne le ton en illuminant « Natural Thing » d'un chouette solo de guitare.
La bonne impression est confirmée par la prestation de Joey Tempest (Europe) au chant sur « Only You Can Rock Me ».
Si des titres entendus mille fois dans mille reprises comme « Doctor Doctor » passent sous nos radars, la plupart des chansons sont jouées avec un grand talent et deviennent de vrais bons moments, comme le duel de guitares lead emmené par Slash sur « Mother Mary ».
On remarque aussi la prestation d'Axl Rose, très soft sur « Love To Love » par rapport à ce qu'il propose habituellement avec Guns N' Roses, celle de Jeff Scott Soto (Sons Of Apollo) et de John Norum (Europe) qui dynamisent « Lights Out », tandis que Kai Hansen, au chant et à la guitare, propose le titre le plus original avec un « Rock Bottom » d'une rugosité bienvenue qui passe la barre des onze minutes.
En vieux routard des reprises, Joe Lynn Turner (Rainbow, Deep Purple), offre une version solide de « Too Hot Too Handle » sur laquelle Adrian Vandenberg (Whitesnake) et Carmine Appice ne laissent pas leur part aux chiens. La version de « Let It Roll » avec Michael Voss est tout aussi réussie. L'album se termine avec « Shoot Shoot » emmené par un Stephen Pearcy au chant parfois poussif.
Dans l'ensemble, « My Years With UFO » est une réussite bien meilleure que nombre de tributes consacrés à UFO. C'est une parfaite occasion de découvrir le groupe, mais les fans qui le connaissent déjà pourront aussi s'y plonger sans réserve.
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SKID ROW (heavy metal), Live In London (20/09/2024)
Le 21/09/2024
Un live sans surprise, mais d'une qualité sonore qui s'imposait dans la discographie du groupe américain.
Par Ahasverus
Quelques mois après l'annonce du départ de son chanteur qui devait quitter le groupe américain pour raisons de santé, SKID ROW cloture définitivement l'ère Erik Grönwall avec un double album enregistré en public, sobrement intitulé « Live In London ».
Le choix est judicieux car même s'il ne sera resté que le temps d'un album (« The Gang's All Here »), l'ex-lauréat de Swedish Idol n'aura pas démérité et il était en mesure de soutenir la comparaison avec Sebastian Bach, le charismatique chanteur des trois premiers opus de la formation de Toms River. Par ailleurs, « The Gang's All Here », l'album enregistré avec le Suédois, se place parmi les meilleurs Skid Row tant par son son songwriting solide que par la maîtrise du chant et la hargne dans l'interprétation de Grönwall. Il est donc pleinement l'homme de la situation, impulsant sa dynamique à chaque morceau.
La tracklist de l'album live fait le forcing sur les succès du groupe, et les deux premiers albums, « Skid Row » et « Slave To The Grind », sont massivement représentés avec six titres chacun.
« Subhuman Race », le dernier opus avec Sebastian Bach, est totalement zappé, et toute l'ère du regretté Johnny Solinger est ignorée (un titre tel que « Thick Is The Skin » aurait eu sa place). Le reste des seize pistes est complété par trois moments forts du dernier album studio (« The Gang's All Here », « Tear It Down », et « Time Bomb ») ainsi que par la traditionnelle reprise du titre des Ramones, « Psycho Therapy ».
Skid Row propose donc un live sans surprise, mais d'une qualité sonore qui s'imposait dans la discographie du groupe américain à laquelle aucun témoignage scénique ne rendait vraiment justice. La setlist fonctionne, et Grönwall est tout à fait à son affaire.
La prestation a été enregistrée le 24 octobre 2022 à l'O2 Forum Kentish Town, un théâtre de 2300 places. Elle est immortalisée en double vinyle, en CD, ainsi qu'en DVD.

LAST TEMPTATION (hard 80's), Heart Starter (13/09/2004)
Le 15/09/2024
Un retour hard 80's très convaincant qui amène une bouffée de fraîcheur dans la discographie de Last Temptation.
Par Ahasverus
Après « Last Temptation » et « Fuel For My Soul », et après quelques premières parties de formations réputées (Scorpions, Hollywood Vampires), LAST TEMPTATION revient dans une nouvelle formule avec « Heart Starter », son troisième album.
« Notre son classique est toujours là, mais avec une touche de nouveauté. Imaginez l'énergie actuelle fusionnée avec la puissance du hard rock américain des années 70's et 80's... C'est ça la nouvelle formule Last Temptation », explique Peter Scheithauer, fondateur du groupe.
En fait de changement de formule, on assiste à un gros chamboulement dans le line-up :
- Exit l'ex-Watcha Butcho Vukovic, parti rejoindre le groupe parisien Stratagème. A sa place, Scheithauer a recruté un Canadien, Toulousain d'adoption, chanteur de Metal et de country music, Loup Malevil (Sabotage).
- Exit l'ex-Trust Farid Medjane, remplacé par le batteur d'Annihilator Fabio Alessandrini.
- Arrivée de Franz OA Wise (The Black Zombie Procession) à la basse.
Last Temptation promettait un retour aux racines du hard US ; c'est chose faite : les titres « Heart Starter », « Beauty In Disguise », « Live By Night », ou le délicieux « I Won't Love You » font merveille, sublimés par un Loup Malevil qui apporte beaucoup de spontanéité par son chant et un peu de folie.
L'ensemble sonne beaucoup plus hard 80's que les précédents albums, orientés vers un heavy moderne. La sauce prend : l'interprétation chaleureuse rappelle la réussite d'un opus tel que « All Behind You » de Voodoo Smile. La méthode est d'ailleurs la même puisqu'on trouve au sein de cette galette de hard US une reprise métallisée du tube disco de l'année 1978 « Born To Be Alive ».
Last Temptation opère donc un retour très convaincant et amène une bouffée de fraîcheur dans sa discographie. Les amateurs de hard-rock à la Steelheart trouveront leur compte parmi les neuf compositions originales de cette galette réalisée avec talent et générosité.
« Heart Starter » est disponible depuis le 13/09/2024.

THE COLD STARES (hard-rock), The Southern (06/09/2024)
Le 11/09/2024
On choisira cette galette de hard-rock plutôt pour le cool que pour le riff.
Par Ahasverus
Nouvel opus pour THE COLD STARES. Il vient compléter une grosse poignée d'EP et autant de LP, le groupe n'ayant pas chômé depuis sa création en 2009.
Le trio de l'Indiana a appelé ce nouveau long format « The Southern ».
Il est vrai qu'un morceau tel que « Coming Home » peut être rangé dans la catégorie « rock sudiste » et que « Seven Ways To Sundown » pourrait être une composition de The Black Crowes.
D'autres titres tels que « Blow Wind Blow » ou « Level Four Blues » et sa belle nappe d'orgue Hammond, développent un blues puissant qui peut se fracturer de passages doom (« Woman »).
Moins nonchalants, « Looking For A Fight » et « Giving It Up » sonnent l'heure de la dépense d'énergie, mais on choisira cette galette plutôt pour le cool que pour le riff.
Plus libre, « Confession » lorgne sur le rock psychédélique de la charnière 60's/70's, avec une guitare qui s'émancipe sur une longue cavalcade de basse et de batterie.
L'ensemble, connoté hard-rock et blues, mélange les deux dans une paresse savoureuse (« No Love In The City Anymore ») et se balance de l'un à l'autre comme un hamac sous le soleil.
Le son est rond, plus qu'il ne l'a jamais été dans la discographie du groupe d'Evansville.
« Southern » est disponible depuis le 06/09/2024.
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THE DEAD DAISIES (hard-rock), Light'Em Up (06/09/2024)
Le 11/09/2024
Un rappel des fondamentaux décliné en dix propositions : du hard-rock, encore du hard rock, toujours du hard-rock !
Par Ahasverus
Nouvel album pour le supergroupe à géométrie variable, DEAD DAISIES, « Light'Em Up » voit le retour du chanteur John Corabi.
L'Américain enregistrait les albums « Revolución » (2015), « Make Some Noise » (2016) et « Burn It Down » (2018) au sein de la formation originaire de Sydney, avant de laisser son micro à Glenn Hugues. Ce dernier posait son empreinte et son style sur « Holy Ground » (2021) et « Radiance » (2022) avant de quitter Dead Daisies à son tour.
Corabi est donc de retour au bercail et l'heure est à la sobriété.
Dead Daisies abat son jeu d'entrée avec un riff digne d'AC/DC et fait tapis avec un premier titre qui ne bluffe pas quant au jeu qu'il a dans sa main : c'est un hard-rock pur et dur, sans autres fioritures que des bonnes guitares et un gros son qu'on doit à Marti Frederiksen (Ozzy Osbourne, Mötley Crüe). La dominante australienne est assumée, en témoigne cette reprise du standard de The Angels (ou Angel City, selon les époques et les lieux), « Take A Long Line ».
« Du hard-rock, encore du hard rock, toujours du hard-rock ! » semble la devise fixée sur le cahier des charges de ce nouvel album. On s'éloigne donc des précédentes compositions avec un rappel des fondamentaux décliné en dix propositions. Le format est idéal pour ce type de matériel, il permet à la galette de garder les reins solides durant les trente-six minutes d'écoute mais on pourra lui préférer certains opus aux compositions plus foisonnantes ; on est loin des soixante-cinq minutes de « Revolución » qui permettaient à Corabi de montrer l'étendue de son groove. Ici, « Time Are Changing », « I Wanna Be Your Bitch », « I'm Gonna Ride », privilégient la ligne droite avec méthode sans prétendre réinventer la poudre, mais avec une marchandise d'une qualité supérieure.
On trouve enfin parmi les morceaux un titre dont les couplets peuvent rappeler les Rolling Stones (« My Way And The Highway ») ainsi qu'une ballade sur laquelle la voix de Corabi fonctionne très bien (« Love That'll Never Be »).
Les garçons n'ont pas besoin d'appuyer à fond sur l'accélérateur pour nous griser (« Back To Zero »), mais allez plutôt voir ailleurs si vous cherchez la surprise : « Light'Em Up » n'entreprend pas de chambouler les choeurs ni de renverser les tables. Mais c'est un beau travail, et l'inspiration n'est pas tombée en panne au stade de la composition. Loin d'être lisses, les cadors ont donné de leur personne et ils ont encore du jus, « Light'Em Up » ne fera pas tâche dans leur discographie et il se place plutôt pas mal dans celle des DEAD DAISIES.
Vous cherchiez un album de hard solide pour headbanguer votre rentrée 2024 ? Vous l'avez : Corabi est de retour chez Dead Daisies !
Welcome home John !
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GAMMA RAY : Le classement des albums
Le 14/06/2024
Voici le classement des albums studio de GAMMA RAY par les abonnés d'Ahasverus Le Groupe.
On commençe par leur préféré...
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N° 1 : Heading for Tomorrow (1990) - 8 voix
- N° 2 : Power Plant (1999) - 5 voix
- N° 3 : Sigh No More (1991) / Land of the Free (1995) - 4 voix
- N° 5 : Insanity and Genius (1993) - 3 voix
- N° 6 : Somewhere out in Space (1997) / No World Order! (2001) / To the Metal (2010) - 1 voix
Ils ont dit :
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« Heading et rien d'autre, immense album qui va imposer Scheepers. » (Stéphane)
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« Gamma Ray, ou comment vivre sa renaissance après avoir écrit les tables de loi du speed mélodique ! » (Yann)
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« J'ai usé la K7 de Heading For Tomorow jusqu'à ce qu'elle se casse dans le lecteur... On aurait dit que toute la magie qui aurait du être sur le Pink Bubbles Go Ape de l'ancien groupe de Kai Hansen avait été transportée sur ce premier album de Gamma Ray. Ce dernier est vraiment un précurseur du Speed/Heavy Mélodique (on ne disait pas encore Power Metal à l'époque). » (Alan)
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WINGS OF STEEL et FURIES à PARIS (16 MAI 2024)
Le 01/06/2024
Par Dam'Aël - LES VIDEOS
En somme un magnifique retour dans le passé musical sacro-saint des années 70's et 80's dans un espace spacio-temporel en mode "ici et maintenant"
FURIES
Depuis leur premier album, "Fortune’s Gate" sorti en 2020, il y a eu du changement chez Furies !
Fondé en 2013 par Zaza Bathory (Batterie) et à l'origine totalement féminin, la formation parisienne intègre en 2016 les guitaristes Guillaume Jockey et Samuel Charles. Mais le quatuor ne résiste pas à l'effet délétère du Covid, seuls Zaza et Guillaume maintiennent leur place, bien décidés à faire évoluer et pérenniser FURIES. La formation avait découvert la discographie d’Unleash The Archers, suite à la ressemblance avec leur titre phare "Unleash The Furies"(on aurait pu imaginer que sût été l'inverse d'ailleurs) . Le duo se laisse emporter à la rêverie s’imaginant pouvoir poser sur l'un de leurs titres la voix quasi homérique de Brittney Slayes, l'un des symboles du Power Metal actuel.
En attendant, après plus de deux ans de silence et d'absence, le premier post-covid single de la formation ainsi réduite est "Rise and Shine feat. Alessia Scolletti" (de ERA , ex-TEMPERANCE ), qui rend hommage à Van Halen, d'ailleurs décédé le jour d'anniversaire de Guillaume, sorti en juin 2023 . Cette rencontre avec Alessia a d'ailleurs été possible grâce à Nils Courbaron de DropDead Chaos.
Puis quand le rêve devient réalité! Brittney SLAYES, qui vient d'être maman et après avoir été contactée par Zaza et Guillaume, accepte de collaborer avec eux, "Poisoned" sera leur bébé et naît le 26 octobre de la même année.
2024, le groupe de Heavy Metal francilien trouve sa nouvelle chanteuse Cheyenne JANAS , sa nouvelle bassiste Lucie SUE (sélectionnée parmi les finalistes pour Steel Panther mais non retenue - elle est aussi violoncelliste, multi-instrumentiste) et son nouveau guitariste rythmique Fred BEND, signant ainsi la composition du line-up définitif actuel et permettant la sortie d'un troisième single Stars of Burning Lands, initialement intitulé Immortal (7 mars 2024). A noter que le groupe travaille sur un nouvel album.
FURIES a présenté sur la scène des Etoiles le 16 mai dernier, son Heavy Speed Metal des années 80 au son très moderne fortement teinté de trash et parfois de touches de black dûes aux influences de Guillaume. Nous allons découvrir ce moment en vidéos.
Désormais FURIES, c'est :
- Zaza Bathory : batterie
- Guillaume Jockey : lead guitare
- Fred Bend : guitares rythmique
- Cheyenne Janas : chant
- Lucie Sue : basse et chœurs
Setlist :
- Intro
- Poisoned
- Intro
- Antidote
- Rise And Shine
- Voodoo Chains
- Intro
- You And I
- Fortune's Gate
- intro
- Unleash The furies
- Stars Of Burning Lands
Poisoned
Rise And Shine
Unleash The furies
Stars Of Burning Lands
Le quintet a mis toute son énergie et sa joie de retrouver la scène parisienne abandonnée depuis des mois. Une envie palpable d'en découdre et de remercier par une belle prestation, le public venu nombreux. Leur setlist de 8 titres s'est composée de cinq morceaux extraits de leur album Fortunes's Gate et des trois derniers singles de 2023 et 2024, une setlist très typée heavy 80's avec modernité mais aussi couplée de son côté pétillant. En effet, Si Cheyenne a su déchainer la foule, elle est aussi parvenue à éblouir la scène tant par sa chevelure rutilante que par son jeu de scène à la fois très charismatique et son enthousiasme naturel. Le tout majoré d'un bonus vocal, son séduisant vibrato qui laisse entrevoir une évolution certaine des futurs titres de la nouvelle mouture ; c'est d'ailleurs déjà très évident dans ce dernier single Lands Of Burning Lands qui prend une autre couleur, aussi scintillante que les bouclettes de la demoiselle. Lucie n'est pas en reste avec ses quelques mimiques communicatives et sa complicité avec la vocaliste. J'attends avec impatience leur future galette à me mettre sous la dent qui devrait assouvir une curiosité notoire sur les propositions à venir. Un joli renouveau en perspective, je pense!
NB : FURIES sera le samedi 24 août au FURIOSFEST
WINGS OF STEEL
Nouveau venu sur la scène internationale, WINGS OF STEEL est un groupe 100% indépendant formé en 2019 par le chanteur suédois Leo Unnermark et le guitariste californien Parker Halub. Ils se sont rencontrés à Los Angeles où ils étudiaient la musique dans le même établissement. Partageant un amour commun pour le hard rock et heavy metal des années 70 et 80, les deux amis ont donc fini par fonder Wings of Steel
Leur bio parle d’une musique épique revisitant ces styles classiques. La dynamique bluesy, dopée par le registre aigu et surpuissant d'Unnermark, se conjugue parfaitement aux riffs terriblement efficaces et solos incroyablement expressifs d'Halub. Armées d’un son massif - le mix est l’œuvre d’un français installé à L.A : Damien Rainaud, connu pour son travail avec DragonForce, Baby Metal, Fear Factory et Angra – les chansons reflètent toutes une impressionnante maîtrise.
WINGS OF STEEL c'est du heavy metal traditionnel et classieux. Certaines rencontres s’avèrent explosives et l’association de leurs talents est loin de la simple addition mais bien plus proche d'une réaction chimique à la puissance exponentielle.
Pour tout vous dire, je les attendais avec beaucoup d'impatience. Certes peu de choix pour les découvrir : Allemagne, Belgique ou France, oui quand même! Chic la France sauf que évidemment le choix est restreint Paris ou Lille. F**k, je suis dans le Var! Un périple pas des plus simples et des moins onéreux! Mais qu'importe : je retrousse les manches, fais le fond de mes poches et j'embarque sur fond de jubilation extrême à l'idée d'être le témoin d'un évènement qui saura sans aucun doute le début d'une très belle histoire.
Le line-up du concert:
Leo Unnermark : chant
Parker Halub : lead guitare
Stephan John-Baillet : guitare rythmique
Marcel Binder : batterie
Mathieu Trobec : basse
SETLIST :
- Fall In Line
- Lady Of The Lost
- Leather And Lace
- Cry Of The Damned
- She Cries
- Gates Of Twilight
- Guitar Solo
- Rhythm Of Desire
- Drums Solo
- Stormchild
- Garden Of Eden
- Bass Solo
- Heaven And Hell (Black Sabbath cover)
- Slave Of Sorrows
- Creeping Of Death (Metallica cover)
- Liar In Love
- Intro + Into the Sun
- Wings of Steel
Fall In Line
Lady Of The Lost
Leather And Lace
Cry Of The Damned
Gates Of Twilight et solo de guitare
Rythm Of Desire et Drum solo avec présentation des membres
Stormchild
Heaven And Hell (Black Sabbath cover)
Creeping Of Death (Metallica cover)
Liar In Love
Intro + Into the Sun
Wings of Steel
Bon inutile de vous dire que si certains étaient dubitatifs au départ du set, très rapidement les strings se sont détendus et les visages sceptiques ont vêtu leur sourire jouissif alliant avec spontanéité, complicité et délire communicatif.
Quant aux autres, déjà inconditionnels et junky du style WOS, le délire s'est soldé par une vague d'engouement confirmé, une ambiance électrique et bonne enfant, des regards pétillants signant une satisfaction extrême en mode "la vie est en définitive heavydemment radieuse".
Côté scène, Léo est magistralement efficace sur les planches, à la fois théâtral sans excès et complice avec ses fans, il arbore une maîtrise vocale digne des plus grands et honore le genre de ces années saintes. Quant à Parker, certes beaucoup moins extraverti mais livrant un jeu qui lui est propre, il a su confirmer son talent et sa virtuosité guitaristique en live, se livrant même à certains divertissements à la Jimmy Hendrix lorsqu'il amorce quelques secondes de jeu avec sa bouche. Preuve à l'appui :
Côté setlist, la reprise complète des 10 titres de leur album Gates Of Twilight, 3 morceaux de leur EP de 2022 WINGS OF STEEL, 2 reprises magistrales (Black Sabbath et Metallica) et des soli de grande qualité pour chacun des instrumentistes (On n'a vraiment pas eu à faire à des manchots!).
Incontestablement le public a été conquis par Wings of Steel ! Un concert énorme, imposant et redoutable, sous l'égide du talent, d'une sympathie évidente, d'une complicité poignante où les codes ont été respectés avec cette touch de modernité. Emotions, variations, énergie, explosion, une ambiance de feu que le quintet a su mettre en place dès le premier titre de son concert et a su faire évoluer tout au long de ces 90 minutes. Une prestation de qualité qui confirme leur capacité à pouvoir faire perdurer avec prestige le genre et frapper de perpétuité le Hard Rock / Heavy Metal Old School malgré la multitude des genres qui gagne de décennies en décennies.
En somme un magnifique retour dans le passé musical sacro-saint des années 70's et 80's dans un espace spacio-temporel en mode "ici et maintenant". MERCI!!!!!!

STEVE VAI : Le classement des albums
Le 31/05/2024
Voici le classement des albums studio de STEVE VAI par les abonnés d'Ahasverus Le Groupe.
On commençe par le meilleur...
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N° 1 : Passion and Warfare (1990) - 9 voix
- N° 2 : Sex & Religion (1993) - 5 voix
- N° 3 : Alien Love Secrets (1995) - 4 voix
- N° 4 : The Ultra Zone (1999) - 3 voix
- N° 5 : Fire Garden (1996) - 2 voix
- N° 6 : Flex-Able (1984) / Flex-Able Leftovers (1984) / The Story of Light (2012) - 1 voix
Ils ont dit :
- « J'ai énormément écouté l'album Passion & Warfare quand il est sorti en 1990. Je pense que c'est son album de guitare instrumentale le plus abouti. Mais son chef d'oeuvre est l'incroyable Sex & Religion. » (Alan)
- « Pour la présence de Devin Townsend et pour la folie inhérente à tout ce qu'il s'y passe, Sex & Religion est l'ultime album du guitariste que je conseillerais. » (Yann)
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BLOODORN (power mélodique), Let the Fury Rise (24/05/2024)
Le 26/05/2024
Un power offensif et technique qu'un certain metal extrême pousserait au dévergondage.
Par Ahasverus
Des membres de Sirenia, de Freedom Call, et de Silent Winter réunis dans un projet de power metal mélodique c'est possible : Nils Courbaron l'a fait !
Le guitariste de Sirenia et de Dropdead Chaos souhaitait monter un projet dont il serait maître d'oeuvre et où pourraient s'épanouir sa virtuosité d'exécutant autant que son talent de compositeur.
Nils rassemble donc autour de lui trois musiciens particulièrement chevronnés : Mike Livas au chant, Francesco Saverio Ferraro, le bassiste de Freedom Call avec qui Nils avait sympathisé en tournée, et son camarade de Sirenia le batteur Michael Brush.
Ce line-up constitué, Nils sort de ses tiroirs des compositions dont les bases ont été jetées voici une dizaine d'années. Ainsi se construit, avec l'aide de HK Krauss (Vamacara Studio), « Let the Fury Rise », le premier album de BLOODORN.
Bloodorn est un jeu de mots tiré de l'Anglais blood et de Blôdörn, une mise à mort norroise qui consistait à ouvrir le dos d'une personne pour en sortir les poumons et les déposer sur les épaules comme des ailes (on traduit Blôdörn par Aigle de sang).
« Let the Fury Rise »... Le titre de l'album, on vous le garantit, n'est pas usurpé !
Affirmer qu'il y a de la virtuosité à tous les étages, ce n'est pas non plus jeter des paroles en l'air !
Le niveau de Bloodorn est purement monstrueux et il fait saillie partout, magistralement mis en évidence !
« Let the Fury Rise » est impressionnant à chaque piste, et la notion de supergroupe prend ici tout son sens. Le power metal de Bloodorn montre bien ses racines, mais aussi ses canines : il n'entend pas rester dans le peloton et il se détache en percutant le genre avec une agressivité qui prend le point à chaque assaut.
Bloodorn affole (« God Won't Come », « Let the Fury Rise », « Six Wounded Wolves »), et sa vitesse d'exécution donne le tournis.
La rythmique vous hâche sur place. Par dessus, Mike Livas accumule les prouesses, tenant des notes fabuleuses, jusqu'à l'inattendu chant lyrique de « Six Wonded Wolves ».
En surcouche, Nils Courbaron parcourt la gamme avec un toucher flamboyant, agile et savoureux.
L'ensemble devrait être brutal, il file à deux cents à l'heure. Pourtant c'est fluide et aussi sûr et confortable qu'un TGV en première classe ! L'agencement de certaines lignes de chant peut même faire penser à du Tobias Sammet (Edguy, Avantasia) en mode speedé (« Tonight We Fight », « God Won't Come »).
Nils Courbaron remplit donc à la perfection son cahier des charges en proposant un album de power metal moderne où les compositions sont bluffantes et où la virtuosité de chacun des musiciens irradie chacune des chansons, ne laissant sur la touche ni un instrument, ni un auditeur, ni un morceau.
Chaque titre pourrait prétendre à devenir le prochain single. L'ensemble peut se définir comme un power offensif et technique qu'un certain metal extrême pousserait au dévergondage (« God Won't Come »).
Le talent collectif est de tous les instants. Des morceaux comme « Under The Secret Sign » explosent comme des bombes et expliquent peut-être le sang sur le logo.
Bloodorn conclut sa galette par une cover reliftée du morceau « Square Hammer » de Ghost.
Nils Courbaron a gagné son pari. « Let the Fury Rise » est une réussite, la proposition qu'on espèrait d'un garçon et d'une équipe de ce niveau, une déflagration. Il mérite clairement 10/10, individuellement, collectivement.
C'est une sortie Reaper Entertainment, qui signe un joli coup en abritant ce poulain dans son écurie.
L'album est disponible depuis le 24/05/2024.